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Critiques de Emmanuel Ruben (114)
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L'archipel de l'écriture

J’ai gagné ce livre ainsi qu’un stylo plume en participant au calendrier de l’avent des éditions Le Robert sur Instagram. Un très beau lot. Merci encore !

D’ailleurs c’était un peu la thématique de ma liste de cadeaux de Noël : des ouvrages en lien avec l’écriture.



Cet ouvrage est passionnant. Découvrir le rapport à l’écriture de l’auteur est fascinant et déconcertant avec cet angle de vue que sont la géographie et la cartographie ; deux domaines assez éloignés de mes connaissances et de mes centres d’intérêts.

Mais justement, cette lecture m’a ouvert d’autres horizons, de nouvelles idées et perspectives d’écriture.



L’ouvrage est désormais truffé de post-it et va trouver sa place dans une étagère dédiée.



À celles et ceux que l’écriture appelle, l’ouvrage est une source d’inspirations à confronter à d’autres ouvrages et à propre idée de l’écrit.

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Sur la route du Danube

Un livre que je voulais lire depuis longtemps. Passionné de récits de voyage, Sur la route du Danube avec son idée de prendre le fleuve, l’Europe et l’Histoire à rebrousse-poil m’attirait.

J’ai époustouflé par la première longue moitié du récit entre Odessa et l’Autriche, à la fois par l’écriture rythmée, par les observations formulées par le narrateur.

Ensuite, j’ai déchanté progressivement. J’avais hâte de terminer le livre au fur et à mesure que le lit du fleuve se rétrécissait, j’ai ressenti le besoin que l’auteur a eu le livre de précipiter sa rédaction : moins de descriptions, moins d’observations, moins de culture.



Au final, j’ai quand même apprécié cette lecture mais ce récit n’atteint pas la grandeur des maîtres du genre.
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Les Méditerranéennes

A lire avec sous la main ou sur un écran des documents cartographiques de Constantine et de sa Région. Les anciens plans, photos et documents du site "www.constantine-hier-aujourd'hui. fr" sont un bon complément en particuliers pour bien situer les ponts sur les gorges du Rhummel. Il est aussi intéressant de se référer aux ouvrages de Benjamin Stora sur l'histoire de l'Algérie. Noter enfin que la liaison ferroviaire entre Guelma et Constantine, maintes fois évoquée, ne foncti plus aujourd'hui.
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L'archipel de l'écriture

« Tous les enfants inventent des patries imaginaires, tous les enfants créent un monde à leur mesure, et pourtant, tous les enfants ne deviennent pas écrivains. Il faut avoir vécu la perte de ce pays d’enfance comme un véritable exil pour devenir écrivain. Il faut avoir cru de toutes ses forces dans l’existence de ce pays pour placer plus tard tous ses espoirs dans les artifices de la création littéraire. Tout écrivain est un être en exil, réfugié de l’enfer ou chassé du paradis, fût-il un archipel imaginaire. » C'est ainsi que débute cet ouvrage autobiographique. L'auteur en mêlant sa propre expérience nous donne les clés de ce qu'il faut faire pour devenir écrivain, le rester, puis se sublimer pour devenir un autre, tout en restant soi-même.

Une jolie prouesse littéraire et pédagogique.
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Sabre

"Ce qu'il y a de plus terrifiant avec les objets, c'est qu'ils nous trahissent et nous survivent"

"Ca me turlupine depuis longtemps : on se transmet des objets qui ont une durée de vie plus longue que la nôtre. On a l'habitude de penser qu'ils nous évoquent des souvenirs. Pour moi, ils nous rappellent juste que nous sommes mortels." Emmanuel Ruben. Exécuteur testamentaire de Julien Gracq.



Vous pensez bien que si je réagis à cela, c'est sur les deux plans, à la fois personnel et général. Comme disait Tolstoï, un objet parce qu'il est objet ne peut pas nous trahir à proprement parler, je présume que Ruben parle de ses objets, qu'ils seraient marchands ou de famille. Enfin voyons, un objet de ce point de vue n'existe que par l'intérêt qu'on lui porte. "On a l'habitude de penser qu'ils nous évoquent des souvenirs". Ben oui, je l'imagine si bien que je vais au dela de sa pensée, je veux tout garder de mon univers personnel qui m'accompagne donc : c'est chez moi, j'ai un sentiment de possession inaccoutumé, à cela rien d'extraordinaire, je ne me soucie aucunement de savoir s'ils ont une valeur au delà de mes propres yeux ; je ne vais jamais chez Kiloutou ou amazone tous les quatre matins pour vendre ma trotinette ou mon fauteuil paille d'enfant. Mes objets c'est moi, voilà tout, c'est simple cela, sinon je serais moine. Il est bien clair ici que mes objets sont ma vie propre. Déjà pour ce qui nous concerne, le livre, je n'aime pas le livre des autres : je n'emprunte jamais et je n'en prête plus du tout parce que la plupart du temps les gens les gardent et cela m'est pénible ! J'ai même longtemps préféré le neuf, car j'aime bien quand ils ont leur parfum de neuf, que c'est moi qui suis le premier à l'ouvrir et à le malaxer comme "je me souviens" de mes livres d'écolier .." Et si des livres prennent le chemin de la cave, alors c'est très mauvais signe pour eux, il me semble qu'ils ne sont plus rien !..



Bon d'abord dans ma jeunesse, j'ai jeté mon dévolu sur des objets dont heureusement certains ont survécu et sont près de moi, parce que je suis matérialiste. J'ai quelqu'un de ma famille par exemple qui n'en a rien à secouer des objets, en particulier ceux des autres pour commencer quand on en fait soi-même les frais !



Moi je me les suis appropriés sans tarder, ils n'étaient pas à moi mais juriquement seulement. Donc de ceux-là et c'est mon regret, la plupart de ceux que j'aimais, le temps pour trente-six raisons me les a détournés de leur destination, comme un vol. Si j'avais su, je les aurais confisqués tout de suite, et pourtant il n'y avait pas de doute qu'ils me reviendraient un jour. mais penser que notre famille a toujours cela en tête, et puis il y a des tiers qui arrivent dans le paysage qui ne l'entendent pas de cette oreille et ne sont pas censés avoir à l'esprit que tels objets en particulier ont une hypothèque (affective) sur eux.



Je ne sais pas si je reste jeune dans ma fidélité aux objets, mais j'ai l'impression moins jeune qu'il en sera toujours ainsi !



Maintenant qu'est-ce qu'on croit des objets, qu'ils sont animés, qu'on peut les personnifier ? Ils ne prennent de valeur qu'à nos yeux bien souvent.



C'est le grand peintre Morandi qui donnait une seconde chance aux objets : il récupérait un tas d'ustensiles désuets, livrés bien souvent au rebus. Bon chez lui ce n'était pas non plus la caverne d'Ali Baba, d'ailleurs il prisait plus certains objets que d'autres que l'on voit reproduits dans ses toiles, il les faisait vivre carrément, leur donnait une autre tonalité, un autre rang dans l'ordre de ses songes. de manière évolutive et exhaustive. Les objets lui permettaient d'accéder au beau, un véhicule de transport vers l'absolu. Ils étaient certes beaux en soi, mais qu'en a-t-il fait ? C'est génial.



Moi, ils ne me rappellent pas du tout que nous sommes mortels. A part sur le terrain marchand en vogue où là il est sûr qu'ils vont passer entre d'autres mains sans état d'âme aucun. Je regrette juste ceux que j'ai perdus et que ça échappe à toute volonté en fait. Ils sont probablement morts ailleurs, personne ne les regarde, voire cassés, détruits, jugés encombrants comme des vieux cartons ou des bouteilles vides. J'ai bien sûr de l'amertume de ne pas les voir, de ne plus les voir, et là aussi le temps fait son effet, car certains sont désormais frappés d'oubli total, et c'est certainement mieux ainsi. Et puis il ne faut pas exagérer la portée de leurs souvenirs, on n'est pas chaque jour en train de se lamenter sur la disparition de ces objets. Ca n'a rien à voir avec les bêtes, nos chers compagnons. Ou alors si, quand c'est un cadeau qu'on m'a fait, je pense à celle qui m'a offert Autant en emporte le vent de chez Gallimard et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Ou alors aussi tout ce dont à quoi j'étais, je suis, attaché personnellement, les livres, ma bibliothèque, mes peintures, et puis bien sûr les photos de famille, une propriété dans mon pays natal. Et tout cela m'accompagnera jusqu'à la fin de mes jours, et je sais qu'après ils n'auront plus de maître, ils seront tôt ou tard, le plus tard possible evidemment, livrés à la mort. Qui d'autre que moi peut avoir le même intérêt à mes choses personnelles ? personne, même si je ferai en sorte qu'il y ait un héritier de confiance et estimable. Mais aller dire que les objets nous trahissent et nous survivent, c'est un pure vue de l'esprit. Je ne m'accorde juste qu'une chance, celle que je ne dévalue pas trop après ma mort, en tout cas pas tout de suite. Basta !



Les souvenirs ben oui : les objets ont même une âme, mais c'est la nôtre qui se projète sur eux
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Sur la route du Danube

Voilà un livre qui vous embarque dans une épopée des temps modernes, mais avec comme moyen de transport un vélo. Deux amis qui remontent le Danube de l'Ukraine (en 2016) jusqu'à Strabourg. Plus de 46 jours pour réaliser cet exploit, mais un récit de voyages qui nous emporte avec brio, poésie, culture de chacun des pays traversés et surtout de belles rencontres humaines. Un livre que l'on ne lâche pas, une vue de l'Europe avec son histoire, ses guerres, ses cultures et ses hommes. J'ai adoré me laisser embarquer dans ce périple qui nous enseigne que l'histoire et la réalité de terrain forme un tout et que l'Europe ne peut rassembler autant de diversités sans tenir compte de l'histoire culturelle de chaque pays. Un très bon livre pour les vacances.
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Ce que la Covid nous a appris

Lire ce livre aujourd'hui alors qu'il compile des écrits rédigé en 2020 est un peu amusant. Parce que fin 2020, nous n'avions pas encore beaucoup de recul sur cette fameuse épidémie. J'ai trouvé cette lecture plutôt récréative car elle ne demande pas vraiment à réfléchir sur notre futur puisque celui-ci s'est déjà réalisé entre temps. C'est juste amusant que ces auteurs nous partagent différents thèmes autour de la COVID, et de voir qu'aujourd'hui, avec deux ans de recul, je pense que nous avons replongé en masse dans tous nos travers avant COVID. Quelques sujets restent universellement rassurant. Il est vrai que l'humain est un "monstre" envers lui-même, mais que les situations les plus dramatiques sont souvent celles où on voit de très beaux élans d'entraide se mettre en place. Pour le reste, je crois de plus en plus que l'humain est désespérement incapable d'apprendre de ses erreurs. Le monde est trop complexe, trop mondialisé, pour que nous puissions agir. Cette lecture n'était pas forcément utile.
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Sur la route du Danube

Emmanuel Ruben est passionné de randonnées à vélo, de rencontres, de découvertes et du devenir de l'Europe. Ces passions se découvrent dans ce livre : un périple cycliste qui emmène le lecteur des bouches du Danube en Ukraine jusqu'à sa source en Allemagne en compagnie d'un autre passionné du vélo, son ami ukrainien Vlad.



J'ai beaucoup apprécié les descriptions des paysages rencontrés ainsi que les divers échanges avec les autochtones. Ces dialogues donnent une idée de la mentalité des habitants des différents pays traversés. Emmanuel Ruben est profondément humaniste et s'intéresse sincèrement aux êtres humains qu'il rencontre, surtout, à mon avis, dans l'Est de L'Europe. Mais le contact semble, dans ces contrées, plus facile et plus naturel.



Je dois cependant avouer qu'une partie du récit, nommée "Périphériques" m'a apporté plus de questions que de réponses. Je n'ai pas compris tous les liens avec le reste du récit.



J'ai aussi trouvé quelques longueurs lorsque L'auteur s'étend sur les rêves géographiques de son enfance. Cependant, j'ai vraiment beaucoup aimé ce voyage littéraire que j'ai suivi sur des cartes routières et j'avais l'agréable impression de voir les paysages décrits défiler sous mes yeux et de rencontrer des Roumains, Bulgares, Serbes, Croates et tant d'autres. J'ai donc fait un très beau voyage.
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Les Méditerranéennes

Une couverture magnifique, une écriture précise, fouillée, érudite, des histoires passionnantes et la grande Histoire en filigrane qui rythme ce roman, voilà le nouveau livre d’Emmanuel Ruben, aux éditions Stock.



Bien sûr, l’auteur l’annonce lui-même, c’est fortement autobiographique, mais ce roman est écrit à la troisième personne par Samuel, son double littéraire. Nous suivons grâce à lui toute la généalogie de cette très ancienne famille ancrée en Algérie. Toutes les origines se mélangent au sein de cette famille orientale où le point commun est la religion juive, tandis que les identités sont multiples : berbère, constantinoise, pieds noirs, bretonne, espagnole, tunisienne, portugaise, ainsi que les langues : français, arabe, mi-français mi-arabe, hébreu… L’arbre généalogique en fin de livre permet de se situer au sein de cet arbre généalogique aux nombreuses branches.



Samuel a choisi de se rendre sur les traces de cette famille qui le fascine pour mieux comprendre tous les arcanes de ce clan qui a dû s’exiler en France métropolitaine à la fin de la guerre d’Algérie qui s’appelait alors les Événements ! La grand-mère de Samuel a emporté avec elle un seul objet lors de son exil, un chandelier à neuf branches, à lui seul un personnage principal de la famille et ce sont ses filles, après elle, qui allumeront les bougies pour Hanoukkah, la fête des Lumières juive qui voit se réunir tous les siens à cette occasion. En regardant ces chandelles au mois de décembre 2017, Samuel décide de faire enfin le voyage de ses origines. Le roman s’organise dès lors au fil des découvertes que ses tantes et cousines vont révéler de l’histoire familiale, et lui, qui est professeur d’histoire, saura établir le parallèle entre ce qu’il apprend et l’Histoire de la colonisation française en Algérie. Le lecteur apprend beaucoup sur ce pays qui a vu cohabiter longtemps juifs, chrétiens et arabes avant de connaître des fractures terribles.



Un puissant moment de lecture, qui nous permet de découvrir une Algérie différente des stéréotypes, un véritable archipel de cultures, de coutumes, de peuples, une saga familiale épique et un hommage à ces Méditerranéennes si courageuses, si éclatantes, si attachantes. Une véritable performance d’écriture.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Nouvelles ukrainiennes

Emmanuel Ruben nous livre 7 nouvelles qui dévoilent son amour de l'Ukraine. La plupart sont plutôt des récits descriptifs de paysages, de lieux, de rencontres ou de coutumes. Il y a même un journal tenu pendant la révolution de Maïdan en 2014.



L'auteur évoque sa prime enfance en Ukraine et ses nombreux retours dans ce pays. Il nous raconte aussi sa vie en France, nous parle de ses déboires, de ses tourments. Mais il revient toujours à sa passion pour l'Ukraine et pour ses habitants.



À part deux légendes, il s'agit surtout de récits de vie : préparatifs d'un mariage, voyage en train, en vélo, passage d'une frontière...



Voilà donc une lecture intéressante pour qui veut découvrir ce pays.
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Les Méditerranéennes

Flamboyant! Enlevé, rejouissant! Quelle saga, nous livre Emmanuel (Samuel ?) dans un style fluide et bien rythmé !

En fait, il nous raconte l'odyssée (à travers les siècles) de ses ancetres juifs constantinois. Mémoire orale, parfois mythique , puis transcrite par le personnage principal (beaucoup de l'auteur ?).

Toute l'histoire des juifs en pays chaouis est retracée a travers les mémoires des membres de cette famille, lors des fêtes religieuses, autour du chandelier a neuf branches. Resiliance admirable face aux humiliations successives vécues : pogromes, ou simple racisme ordinaire! La présence francaise est racontée de la conquête au douloureux rapatriement de 1962.

La dispersion, paradoxalement maintient l'unité familiale et crée une nouvelle perception du judaisme, plus moderne ? moins rigoureux ?

L'Histoire se raconte ici par le déroulement de vies quotidiennes, les plats trditionnels préparés avec un cérémonial culinaire respecté, l'anisette phenix : symbole de cette communauté juive solidaire.

Le rythme narratif est enlevé, rien ne traine en longueur, c'est donc un coup de coeur, tant pour le fond, que pour la forme.

5/5.

Vous avez dit "goncourable" ?



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Les Méditerranéennes

C'est un roman intéressant que nous propose Emmanuel Ruben avec Les Méditerranéennes.

Utilisant des fragments de son histoire familiale, il nous raconte des fragments de l'histoire de l'Algérie française, vue du point de vue des juifs d'Algérie, berbères enracinés depuis des siècles dans le pays, assimilés relativement rapidement par la France malgré quelques pages peu glorieuses, puis arrachés à leur pays du fait de la guerre d'indépendance pour être rapatriés dans une patrie qui leur était très virtuelle.

On apprend beaucoup, et l'on songe à cette histoire d'amour et de haine entre l'Algérie et la France, qui se raconte comme celle d'un couple divorcé dans la souffrance, marquée par des épisodes douloureux qui ont pris le dessus sur un quotidien d'un calme trompeur. Dans cette histoire, les juifs d'Algérie tiennent une place bien à eux, place qui offre un éclairage particulier fait de douleur, d'ambigüité parfois, mais aussi d'espérance.

Fragments, familiaux, fragments historiques; le récit est peut-être trop fragmenté pour permettre le développement d'une véritable puissance romanesque. Un livre intéressant donc, mais qui laisse un peu sur sa faim.

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Les Méditerranéennes

Un objet traverse le livre : un chandelier à neuf branches, symbole de l'unité de cette famille juive du Maghreb qui traversa bien des épreuves depuis la colonisation française de l'Algérie datant des années 1830 jusqu'au retour forcé en métropole en 1962.

Le personnage central est la grand-mère du narrateur (et de l'auteur) Baya Reine, incarnant les femmes fortes, ciment de la famille. Elle en est aussi la mémoire, nous livrant ainsi une multitude de portraits de personnages hauts en couleurs. Ses récits remontent aux débuts de la colonisation, alors que le pays était encre sous influence turque. Suivra en 1870 le décret Crémieux qui accordera la nationalité française aux Juifs, en laissant les Arabes dans le  statut  d'indigènes, fracture lourde de conséquences futures. Nous vivrons avec Baya Reine pogroms anciens, révoltes arabes et évidemment la guerre d'indépendance et le retour forcé en métropole de 1962 avec toutes ses immenses difficultés.

Voilà une fresque vivante et colorée, animée des portraits des multiples membres de cette famille juive si diverse, menée avec sensibilité et un beau talent d'écriture. Une petite remarque quant au style : l'auteur abuse des énumérations, une facilité que j'avais déjà remarquée dans ses précédents livres. Mais c'est un détail.

P.S. Note pour l'éditeur, s'il a la curiosité de se promener sur Babelio, ce qui peut parfois être utile : en page 314, une grosse coquille à corriger en 12ème ligne : écrire « qu'elle fut » à la place de « quel fut », ce qui ne veut rien dire.
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Sabre

Le titre m'a attiré et cette quête (enquête) historique sur ce sabre familial m'a paru être un excellent sujet...

Il se trouve que j'ai moi-même un sabre offert (comme objet de collection) par le paternel ...quand j'avais huit ans! Mais il n'était pas aiguisé, c'est évident, m'arrivant quand même à hauteur de l'aisselle à l'époque! J'ai toujours ce sabre 60 ans après ...mais il n'a aucun mystère: il l'avait acheté sur le marché des artisans à Yaoundé, en 1962, et n'avait jamais servi comme arme.

Il n'empêche que, par ce seul fait; je me devais d' acheter ce livre.

Tout a été dit par les autres lecteurs et si je reconnais que le sujet est original...j'ai été déçu de n'y trouver, finalement, qu'une fable. Comme j'aurais aimé une histoire vraie, une révélation finale, voire la réhabilitation d'un véritable héros inconnu des guerres du 1er empire!

Surtout, ce qui m'a gêné, c'est qu'il y a une curieuse similitude , concernant le roi des Lives, avec ce récit extraordinaire de Jean Raspail: "Moi Antoine de Tounens, roi de Patagonie"...qu'Emmanuel Ruben a dû lire, lorsque cet illuminé écrit à tous les monarques...qui ne lui ont jamais répondu.

Par contre, l'érudition et la culture de l'auteur sont indéniables: j'y ai appris des mots...et l'existence réelle des Lives.

je conclurai donc en osant affirmer que le roi des Lives, c'est l'autre Antoine de Tounens, roi d’Araucanie et de Patagonie...sauf que ce dernier a bel et bien existé et fut roi reconnu (ne serait-ce qu'un jour)...ce qu'on peut même vérifier sur Gallica, où se trouve numérisé son edit royal!
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Les Méditerranéennes

Je pensais être transportée avec cette lecture, me glisser dans les pas de ces Méditerranéennes et partager leur histoire familiale et culturelle, mais la magie n'a pas opéré…

Le récit m'a perdue dès les premiers chapitres, dans ce labyrinthe des générations, sorte de conte mythologique à l'origine de la lignée.

Reste que l'écriture m'a plu, dépaysante, bruissante, odorante (parfois à la limite du cliché), et le lien entre souvenirs intimes et évènements historiques m'a fait découvrir de nombreux faits que j'ignorais sur le vécu des juifs d'Algérie.

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Les Méditerranéennes

Emmanuel Ruben a tout pour me plaire, sa formation prestigieuse, son goût et sa pratique des voyages, ses ascendants incroyables, sa spécialisation dans le roman géopolitique, sa manière de lier histoire familiale et grande histoire. Tout ce que j'aime et pourtant... Je n'ai pas lu les méditerranéennes comme un roman, j'ai picoré de chapitre en chapitre en partant de la fin. Peut-être est-ce le liant qu'il s'efforce de mettre entre ces portraits qui ne marche pas ? Difficile à dire. Ce qui est sûr c'est que c'est un auteur que j'ai envie de suivre.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Les Méditerranéennes

Le roman s'ouvre sur la fête de Hanoukkah, la fête des lumières en décembre 2017 à Lyon dans une famille juive exilée. A cette occasion le chandelier familial s'illumine bougie après bougie, moment pendant lequel des membres de la famille se remémorent leur histoire.

Samuel, le petit-fils de Mamie Baya, écoute religieusement tous ces récits, et cinquante sept ans après l'exode des siens, il s'envole en décembre 2019 vers cet arrière pays qu'il ne connaît pas. Est-ce là l'archipel intérieur qu'il cherche depuis ses jeunes années ?

Ce roman, comme nous confie Emmanuel Ruben, est "partiellement et librement inspiré de l'histoire réelle de sa famille maternelle. "

J'ai dévoré ces pages sur l'histoire de cette famille s'inscrivant dans la grande histoire des juifs d'Algérie. De multiples informations sont venues compléter mes lacunes sur le sujet, thème si tabou encore j'ai le sentiment !

Merci Emmanuel Ruben pour ce travail colossal d'écriture et de recherche, merci, votre livre devrait être lu dans tous les lycées d'ici et d'ailleurs.



" Ce livre qui rend la parole à toutes les femmes juives de la famille, à toutes ces Méditerranéennes qui portaient le monde sur leurs épaules et le pays perdu dans leur ventre. "
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Les Méditerranéennes

Une revue féminine le conseillait et ses 3 cœurs m’ont convaincue. Je crois qu’il faut avoir des atomes crochus pour justement accrocher. J’ai aimé l’idée d’un chandelier qu’on allume de génération en génération et qui reste un joli fil conducteur tout au long du roman. Ce n’est pas qu’un moyen technique, il y a toute une trame mystérieuse autour de l’objet, de l’amour, de la superstition. Avec lui on tombe aussi dans la grande histoire, celle de l’Algérie, de Constantine. Le parcours des aïeuls juifs jusqu’à la difficulté à trouver actuellement son identité. Les attentats, la géopolitique, les exils plus ou moins bien vécus, la nostalgie. C’est très fort de faire vivre les personnages avec leurs physiques différents, leurs histoires personnelles et collectives, leur secrets aussi. Non seulement ils sont vivants et attachants, parfois truculents mais en plus ils sont intégrés dans des rues, des villes, dans des paysages que je recherche sur Internet, dans des traditions religieuses, culinaires etc. Je dirai que ce livre relève du tour de force car à travers les générations se trouve la grande histoire où j’ai appris plein de choses, je ne me suis jamais perdue, l’ambiance, les relations des couples sont typiques des époques. Une courte scène de sexe torride est censée représenter notre époque, ça reste à prouver, une pincée d’humour pour couronner le tout. C’est un livre formidable qui vaut le voyage pour tous les curieux d’un ailleurs, d’un passé mal expliqué, mal vécu et quand même bien caché.
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Les Méditerranéennes

Voici un roman avec lequel je suis passé complètement à côté ! J’ai eu beaucoup de mal entrer dans cette histoire familiale plus ou moins autobiographique, semble-t-il. Un roman d’une grande complexité, traité un peu sous la forme de contes.

Il m’aura fallu l’analyse de l’ouvrage en club de lecture, avec une animatrice « agrégée de littérature » pour en découvrir les nombreuses facettes que je n’ai su voir !

Je n'ai pu m'empêcher de faire une comparaison avec le superbe roman d'Alice Zeniter "L'art de perdre", qui lui m'avait fasciné et qui est toujours présent en moi !

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Les Méditerranéennes

J’ai mis longtemps avant de me lancer dans l’écriture de ma critique car j’avais et j’ai toujours un avis très mitigé.

« Les méditerranéennes » raconte l’histoire de différentes femmes, vivant autour de la Méditerranée. Emmanuel Ruben, dont ce n’est pas le premier roman, est lui même passionné de géographie.

Plusieurs fils s’entremêlent dans ce récit pour former une trame complexe : le fil de l’histoire du chandelier familial à neuf branches car il est question d’une famille juive ; celui de la ville des ponts suspendus autrement dit Constantine ; le fil de la vie de neuf femmes différentes et celui de l’histoire de Samuel, le narrateur.

On se perd dans l’arbre généalogique de la famille de Samuel comme si chaque personnage était un fil dans le cordon d’un bracelet. Le recours à l’arbre généalogique à la fin du roman aide a défaire les nœuds mais interrompt la lecture ce qui est embêtant. « Mais à quatre-vingt-quatorze ans, la grand tante Myriam ne pleure pas ». On pourrait alors se demander : Qui est le grande tante Myriam? Ah oui, la mère de…, et puis quel est le fil conducteur avec Samuel ?

Les histoires de toutes ces femmes sont des histoires racontées et re-racontées ; le lecteur a des difficultés à situer les générations et les personnages. Et à chaque nouvelle histoire, il est nécessaire de dénouer tous les fils, afin de pouvoir tout comprendre et c’est un travail fastidieux.

J’ai mis longtemps à lire ce livre car c’est une chronique familiale sans intrigue prenante où le lecteur doit sans cesse dénouer les fils entremêlés, ce n’est donc pas une lecture limpide.



Pourtant paradoxalement, cet ouvrage est très simplement écrit, pas de vocabulaire soutenu, les phrases ne sont pas trop longues et quand on est bien installé dans l’histoire, celle-ci est intéressante.

Ce roman a un côté historique qui offre une vision différente de la Seconde Guerre mondiale car nous avons un avis de personnes juives et de personnes vivant à l’extérieur de la France mais qui se battent quand même pour l’Hexagone (« Le lendemain du pogrom » ; « -A mort le mufti ! A mort Hitler ! »). Ce roman parle aussi de sujets politiques. Et ces deux sujets sont intéressants.

Après avoir digéré cette lecture, je me suis rendu compte que, je ne le trouvais pas si inintéressant finalement, je pense que je vous le conseillerais. Il ne faut pas s’attendre à un « grand livre de rires et de larmes » comme le promet abusivement la quatrième de couverture. Mais en fermant la dernière de page de ce roman je me suis dit qu’il valait la peine d’être lu.



Luna, élève de S16
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