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Critiques de Estelle Faye (1508)
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Widjigo

C'est un livre qui mérite de se lire rapidement voir d'une traite, pour se laisser et rester immerger dans l'ambiance. Celle ci est pesante, cynique, glauque, mystérieuse... tout est fait pour créer un sentiment de malaise et de faire monter progressivement la tension chez le lecteur.

Pour ma part, c'est une réussite. J'adore le style de l'autrice et le fantastique, alors de mon point de vue cette lecture a été réalisée avec une parfaite maîtrise et m'a grandement plu.

On ne sait pas où l'autrice veut nous emmener et j'aime ce sentiment, je ne veux pas tout deviner. La narration est lente, prend son temps, avec un décor qui alterne entre l'histoire racontée dans le passé et les protagonistes du présent. Il ne faudra donc pas s'attendre à de grandes scènes d'action, ce qui est surtout recherché ici c'est l'ambiance mystique et de légende qui imprègne le récit...
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La Voie des Oracles, Tome 1 : Thya

Premier tome ( sur trois ) de la Voie des Oracles, de Estelle Faye.

Nous sommes ici entraînés dans la Gaule du 5ème siècle.

Son père laissé pour mort suite à une attaque de Pictes engagés par son frère, pour échapper à ce dernier et suivre des visions de plus en plus prégnantes, Thya, jeune fille de 16 ans, fille de général romain et possédant des dons d'Oracle, s'échappe de sa villa d'Aquitania et part en direction du Mont Vosego et de la forteresse de Brog, lieu où autrefois son père a vaincu les Vandales, et qu'elle aperçoit dans ses visions.

Elle fera rapidement connaissance de plusieurs personnages, Enoch, à moitié barbare, maquilleur professionnel rêvant plus que tout d'accéder à la citoyenneté romaine, et Mettius, vétéran romain, ancien soldat ayant servi sous les ordres de son père, qui vont tous deux l'accompagner, pour des raisons propres à chacun, dans son périple.

Un voyage dans la Gaule du 5ème siècle très immersif dès les premières pages ( le fait que l'on soit en Aquitaine a-t-il joué ? Je ne pourrai le nier ).

Estelle Faye s'est indubitablement documentée avant de se lancer dans l'écriture, tant sur l'époque que sur ses us et coutumes. C'est d'autant plus immersif.

Un univers très détaillé donc, sans être ennuyeux un seul instant, à cette période charnière de déclin de l'empire romain, d'installation forcée du christianisme et de chasse aux sorcières ( ou plutôt oracles ici ) et aux anciennes croyances.

Il y a aussi l'inclusion subtile de créatures fantastiques ( faune, dryade, dieux antiques et sylvains ) qui participent à leur manière à l'histoire, sans en devenir un ressort majeur qui aurait été préjudiciable de facilité scénaristique.

Bref, du tout bon, un bon récit, des personnages attachants, possédant leurs familles, dans un univers maîtrisé.

Vivement la suite.
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L'arpenteuse de rêves

Myri est une arpenteuse. C'est à dire qu'elle s'immisce dans les réves des autres. Mais elle s'en tient à distance depuis la mort de sa soeur. Elle vit dans le royaume de Claren, dans la ville basse qui commence à être détruite par la pollution. Des fantômes commencent également a apparaitre dans les rêves et les transforment en cauchemar. Myri va devoir retourner dans les rêves...

Le pitch d'un roman qui, tout en usant de quelques idées déjà vu, va les utiliser à bon escient, pas loin de les transcender pour offrir un univers incroyable et fantastique, tout autant qu'effrayant. Comme dans tout bon "royaume", les intrigues politiques vont aussi se multiplier tout au long du roman, qui a l'avantage de se lire vite malgré ses 350 pages. Et ceci parceque le rythme est bien dosé, l'action et l'aventure sont présentes, et qu'il ne lui manque finalement pas grand chose, les personnages étant eux aussi sacrément bien écrit. Un excellent livre dans son genre !
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Les Royaumes de Stendhal

Le festival Étrange grande à Hettange-Grande en Moselle a eu lieu les 16 et 17 septembre. Comme l’année dernière, le festival s’est associé à la maison d’éditions Livr’S pour la publication d’une anthologie de nouvelles d’artistes confirmés ou en devenir. Le thème de ce livre est le syndrome de Stendhal et il réunit 16 nouvelles. Les Royaumes de Stendhal a été publié lors du salon.



Un peu d’explication sur la thématique de l’anthologie. L’écrivain français Stendhal a été marqué par des vertiges et une impression de voir le sublime lors de sa visite de la Basilique Santa Croce . Cette affection extrêmement rare a été nommée le syndrome de Stendhal suite à cet épisode. Il s’agit d’un ensemble de troubles psychosomatiques comme des vertiges, une accélération du rythme cardiaque, voire des hallucinations que peut ressentir quelqu’un face à une œuvre d’art. Toutefois, le thème du recueil est plus le concept de « Muse » sous différentes formes. Une muse est inspiratrice, elle sert de modèle à un peintre, donne l’envie de créer. Dans la mythologie grecque, les Muses sont les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, elles présidaient aux arts libéraux. Les 16 nouvelles présentées sont toutes parfaitement dans le thème. Il est beaucoup question de peintures, un tout petit peu d’écriture. C’est un peu dommage que les autres formes d’art ne soient pas évoquées, surtout que l’on retrouve souvent des périodes communes dans certains textes. Néanmoins, les nouvelles se découvrent avec beaucoup de plaisir et forment un recueil au thème original. Les textes sont assez nombreux et il est préférable à mon sens de ne pas lire les textes d’une traite pour totalement profiter de sa lecture .



Au royaume de Doré d’Augustin Begom : pour l’ouverture du bal, un texte aux nombreux traits d’humour et fort agréable à lire. Une exposition sur Gustave Doré va avoir lieu. L’organisatrice a fourni un travail colossal pour tout organiser, hésitant sur les tableaux à y présenter. Juste avant le commencement, elle va vivre une expérience bizarre en se retrouvant plongée dans l’univers des peintures de l’artiste.



Tout commence par un dernier voyage d’Audrey Errard: un texte poétique mais un peu court racontant l’histoire d’un homme travaillant comme veilleur de nuit dans un musée. Il pense avec nostalgie aux voyages qu’il aurait du faire avec sa petite fille.



Héritage d’Anne-Lorraine Wagner : Deux cousines autrefois très proches se retrouvent pour l’enterrement de leur grand mère. Celle-ci les gardait quand elles étaient enfants. Elles se sont éloignées au fil du temps et vont apprendre à découvrir les secrets de leur grand-mère qui semblait très stricte et peu aimante. L’autrice joue avec la présence du surnaturel et le concept de muses mauvaises de belle manière.



La Stèle de Carwyn Tomas : Un homme va chez le dentiste suite à une mauvaise chute qui lui a cassé une dent. Une étrange statue attire son attention à chaque fois qu’il s’y rend. Le texte mêle des aspects fantastiques, des thèmes un peu lovecraftiens dans une histoire assez réussie bien que un peu rapide.



Le plaisir des Dieux d’Anne Kauffmann : Lors d’un voyage à Naples, une jeune femme ayant une relation avec un homme marié depuis plusieurs années se fait poser un lapin par lui. Elle décide pourtant de rester et de se rendre dans un musée où elle admire une toile qui va changer son destin. L’écriture est plaisante mais le texte est un peu trop court.



Pandémonium de Sydney Eight : Le diable s’ennuie en enfer, il se lasse des tortures qui finissent par toutes se ressembler. Par hasard, il va découvrir un tableau qui est une porte vers la terre. Voilà de quoi changer sa routine. On se doute un peu de la fin mais le second degré présent dans le texte le rend fort plaisant à lire.



Personne ne sait ce que ressent l’esprit de Félix Traakki: changement de décor pour ce texte qui utilise la mythologie japonaise. Sakura a été vendue par ses parents à la tenancière d’un bordel quand elle était enfant. Elle a oublié son nom et va chercher l’aide d’un kitsune pour le retrouver.



Renaissance de Nathan Luc: un texte abordant le danger du fanatisme à travers l’histoire d’un jeune homme travaillant pour un peintre qui se révèle être Léonard de Vinci.



Le désert et l’oubli de Fabien Cerutti : un jeune archéologue que sa femme a quitté noie son chagrin dans l’alcool et les prostituées. Par hasard, il va tomber sur un tableau représentant sa femme. Commence alors pour lui une aventure des plus étranges où il est persuadé d’entendre la femme du tableau s’adresser à lui et l’enjoindre à chercher une cité perdue en plein désert du Sahara. Fabien Cerutti joue avec le surnaturel et sème le doute sur la folie du jeune homme. Une nouvelle très bien écrite et qui mêle histoire, aventure et fantastique.



Jeune femme à la fenêtre de Silène Edgar : un texte court mais qui arrive à faire passer beaucoup de choses en peu de mots. L’autrice offre une belle vision du temps qui passe avec le récit d’une femme qui va être confronter à une étrange visite en pleine nuit.



Vert Arsenic d’Estelle Faye : un texte qui est tout à fait le reflet de ce qu’a pu écrire l’autrice auparavant, fort réussi et bousculant les normes d’une époque. Un jeune homme hérite des toiles et de la maison de son grand oncle artiste peintre à sa mort. Peu à peu il va devenir obsédé par une jeune femme rousse présente sur beaucoup de toiles et va vouloir la retrouver. Quand il trouve la solution à ces mystères, il va aller de surprises en surprises.



Salle Rouge d’Alex Mauri : le texte prend pour point de départ le fait divers où des activistes ont balancé de la sauce tomate sur des tableaux au Louvre. L’idée de départ est bonne mais le texte un peu confus par moments.



NéoVersailles les honneurs de la cour de Célia Flaux : l’époque n’est pas vraiment précisée mais sans doute dans un futur proche, une cour virtuelle reproduisant les concepts de celle de Louis XIV a été créée par le nouveau roi. L’histoire est centrée sur le dauphin qui éprouve des difficultés avec le concept. L’idée est originale mais la fin de la nouvelle est trop rapide.



Le Bal des Orchidées de Christophe Sambre : Un poète va à une expo de peinture et tombe sous le charme d’un tableau. Il écrit des poèmes sous l’influence de la toile. Le texte se lit agréablement mais est un peu confus.



La Femme-Lionne de Jean-Laurent Del Socorro : l’auteur a fourni à la fin de la nouvelle un petit explicatif sur son contexte d’écriture, ce qui est une initiative fort appréciable. A l’époque préhistorique, une jeune femme chasseuse va être choisie pour devenir artiste alors qu’elle ne s’y attendait pas. Elle va dans la grotte où se trouvent les peintures rupestres et subit une initiation. L’idée de cette nouvelle est très originale ce qui fait sortir le texte du lot. C’est toujours très bien écrit comme habituellement chez l’auteur.



La putain du Caravage de Jean-Sébastien Guillermou : dans cette nouvelle, on retrouve le peintre Caravage dans une histoire fantastique sur son dernier amour et muse. Le texte est bien fait, agréable mais peu original.
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L'arpenteuse de rêves

Un petit jeunesse qui m'a bien plu! Bonne découverte de cette autrice.

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Ce que j'ai surtout apprécié dans ce livre, c'est son univers que j'ai trouvé très sympa et intéressant même si certains aspects restent flous ou encore inexplorés.

Les personnages individuellement ne m'ont pas marqués mais j'ai beaucoup aimé la famille qu'ils ont construits.

C'est aussi un livre très engagé, notamment sur l'écologie, les disparités sociales, la normalisation de la sexualité non hétéro-cis, les normes sociales et j'en oublie sûrement.

_____

Je ne dirais pas non à une autre histoire dans le même univers en tout cas!
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La dernière Amazone

J'ai été attirée vers ce livre grâce à sa magnifique couverture (édition reliée) et par le nom d'Estelle Faye dont j'avais beaucoup entendu parler.

C'est l'histoire de Lysia, dernière héritière des légendaires Amazones. Plusieurs années se sont passées depuis les derniers évènements de la mythologie, et il n'y a plus vraiment de héros : Athènes est gouvernée par le fils de Thésée qui est loin d'être à la hauteur de son père. Les héros sont morts.

Comme dans beaucoup de romans jeunesse, l'action se met en place brusquement sans trop de développement et c'est dommage.

Au fil de ses pérégrinations, Lysia croise les personnages féminins de la mythologie, pour la plupart punies pour avoir été victimes (Méduse, Cassandre...) et leur redonne une voix.

Mais j'ai l'impression que c'est le seul but du roman, donner une voix à ces femmes. Car l'histoire et les personnages sont très peu développés et on se demande pendant un bon moment vers quel type de fin on se dirige.

Si je devais résumer La dernière Amazone, ce serait pour dire que l'idée de base est très bonne mais que le roman est creux. Les personnages n'ont pas de personnalité développée et la lance noire sert de Deus Ex Machina à l'héroïne. C'est dommage.
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Les révoltés de Bohen

Quand on lit les quatrièmes de couverture, on est aussitôt transporté dans l’univers créé par l’autrice, Estelle Faye. La lecture des premières lignes ne dément pas la prime impression, on est happé par l’atmosphère épique, le rythme narratif et les nombreux personnages.



Bohen est un empire dont la richesse est issue de l’extraction du « lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde ». Depuis dix siècles Bohen règne sur le monde, exploite, sans pitié, ses peuples et pense être éternel. Or, les empires ne sont-ils pas voués à s’effondrer quand leur cycle arrive à sa fin ? L’éternité n’est que pour les dieux et non les hommes, non ?



Bohen, c’est des puissants, des manipulateurs politiques, des guerriers sans foi ni loi, des superstitions, des damnations, des exclus, des despotes non éclairés, de le peur, de la violence au nom du pouvoir ou d’une idée. C’est aussi les murmures des petites gens, des idéalistes, des résistants qu’un escrimeur hors pair, Sainte Etoile, persuadé d’être l’hôte d’un monstre, qu’une morguenne, Maëve, sorcière des ports des Havres, rêvant de libérer l’océan des voiles noires maudites, qu’un clerc de notaire, Wens, expédié dans l’enfer des mines, qui y découvre une nouvelle voie aussi mystique qu’audacieuse. Ce sont leurs mots ; leurs actes que le vent des steppes emporte jusqu’aux confins de Bohen.



Quand le terreau est enfin prêt, la révolte peut commencer et l’empire se déliter. Quinze ans se sont passés, le souffle de liberté et d’espoir a secoué les tréfonds du vieux monde. La mystique de Wens a réveillé d’anciennes forces, dans la capitale de l’empire remuent les mânes des prédécesseurs, vaincus par leurs expériences et leurs déviances. Des léviathans ouvrent les yeux, des golems se préparent à quitter leur gangue de glaise, des confréries luttent pour conserver leur savoir. Le temps des monstres est prêt à poindre. Alors que tout semble perdu, les feux fragiles luisent dans la nuit, espoirs que chaque héros des « Révoltés de Bohen » portera depuis son pays afin de combattre le Mal absolu.



« Les seigneur de Bohen » et « Les révoltés de Bohen » sont deux chants épiques servis par l’écriture incisive d’Estelle Faye. Elle fait la part belle aux personnages féminins dans une fresque de fantastique et de fantasy. Ils évoluent dans un étrange moyen-âge aux accents d’Europe centrale avec des épisodes dans l’aridité africains et l’humidité glauque d’une jongle asiatique. Les personnages, principaux comme secondaires, sont extrêmement bien campés et incarnés par leur construction psychologique, tantôt leur humanité est mise en avant, tantôt leur côté obscur l’emporte. Ainsi, le lecteur assiste à la valse des trahisons, des complots, des victoires héroïques. Il y a de l’action, de l’amour, de la tendresse, de la fidélité, des tentations plus ou moins inavouables, de la violence – les scènes de batailles sont tonitruantes comme les carnages perpétrés avec sauvagerie -, de la rage, de la soif de vengeance. Les ingrédients épiques sont tous présents et le résultat est plus que réussi.



Le premier épisode est plus lumineux que le second, plus sombre, plus macabre, mais la force narratrice est puissante du début à la fin. Moi, qui suis amatrice du genre, j’ai été emportée par la folie des récits, les descriptions extraordinaires des lieux, des événements et des personnages, la musicalité de la langue variant selon l’intensité de l’action. Ce qui m’a beaucoup plus, également, c’est la dualité des personnages qui ne sont ni tout blancs ni tout noirs, le gris bleuté des personnalités en fait leur force et la richesse de l’épopée d’un monde. J’ai pu être révulsée par certains personnages sans pour autant avoir, envers eux, une absence d’empathie. Ils sont, tous, l’incarnation de la complexité de la nature humaine.



Une lecture intense, des romans qui ne se lâchent pas malgré quelques petits défauts (il y a des intrigues de second plan qui n’apportent rien de plus à l’ensemble de la fresque) !
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
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Les Seigneurs de Bohen

Quand on lit les quatrièmes de couverture, on est aussitôt transporté dans l’univers créé par l’autrice, Estelle Faye. La lecture des premières lignes ne dément pas la prime impression, on est happé par l’atmosphère épique, le rythme narratif et les nombreux personnages.



Bohen est un empire dont la richesse est issue de l’extraction du « lirium, ce métal aux reflets d’étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde ». Depuis dix siècles Bohen règne sur le monde, exploite, sans pitié, ses peuples et pense être éternel. Or, les empires ne sont-ils pas voués à s’effondrer quand leur cycle arrive à sa fin ? L’éternité n’est que pour les dieux et non les hommes, non ?



Bohen, c’est des puissants, des manipulateurs politiques, des guerriers sans foi ni loi, des superstitions, des damnations, des exclus, des despotes non éclairés, de le peur, de la violence au nom du pouvoir ou d’une idée. C’est aussi les murmures des petites gens, des idéalistes, des résistants qu’un escrimeur hors pair, Sainte Etoile, persuadé d’être l’hôte d’un monstre, qu’une morguenne, Maëve, sorcière des ports des Havres, rêvant de libérer l’océan des voiles noires maudites, qu’un clerc de notaire, Wens, expédié dans l’enfer des mines, qui y découvre une nouvelle voie aussi mystique qu’audacieuse. Ce sont leurs mots ; leurs actes que le vent des steppes emporte jusqu’aux confins de Bohen.

Quand le terreau est enfin prêt, la révolte peut commencer et l’empire se déliter. Quinze ans se sont passés, le souffle de liberté et d’espoir a secoué les tréfonds du vieux monde. La mystique de Wens a réveillé d’anciennes forces, dans la capitale de l’empire remuent les mânes des prédécesseurs, vaincus par leurs expériences et leurs déviances. Des léviathans ouvrent les yeux, des golems se préparent à quitter leur gangue de glaise, des confréries luttent pour conserver leur savoir. Le temps des monstres est prêt à poindre. Alors que tout semble perdu, les feux fragiles luisent dans la nuit, espoirs que chaque héros des « Révoltés de Bohen » portera depuis son pays afin de combattre le Mal absolu.



« Les seigneur de Bohen » et « Les révoltés de Bohen » sont deux chants épiques servis par l’écriture incisive d’Estelle Faye. Elle fait la part belle aux personnages féminins dans une fresque de fantastique et de fantasy. Ils évoluent dans un étrange moyen-âge aux accents d’Europe centrale avec des épisodes dans l’aridité africains et l’humidité glauque d’une jongle asiatique. Les personnages, principaux comme secondaires, sont extrêmement bien campés et incarnés par leur construction psychologique, tantôt leur humanité est mise en avant, tantôt leur côté obscur l’emporte. Ainsi, le lecteur assiste à la valse des trahisons, des complots, des victoires héroïques. Il y a de l’action, de l’amour, de la tendresse, de la fidélité, des tentations plus ou moins inavouables, de la violence – les scènes de batailles sont tonitruantes comme les carnages perpétrés avec sauvagerie -, de la rage, de la soif de vengeance. Les ingrédients épiques sont tous présents et le résultat est plus que réussi.



Le premier épisode est plus lumineux que le second, plus sombre, plus macabre, mais la force narratrice est puissante du début à la fin. Moi, qui suis amatrice du genre, j’ai été emportée par la folie des récits, les descriptions extraordinaires des lieux, des événements et des personnages, la musicalité de la langue variant selon l’intensité de l’action. Ce qui m’a beaucoup plus, également, c’est la dualité des personnages qui ne sont ni tout blancs ni tout noirs, le gris bleuté des personnalités en fait leur force et la richesse de l’épopée d’un monde. J’ai pu être révulsée par certains personnages sans pour autant avoir, envers eux, une absence d’empathie. Ils sont, tous, l’incarnation de la complexité de la nature humaine.



Une lecture intense, des romans qui ne se lâchent pas malgré quelques petits défauts (il y a des intrigues de second plan qui n’apportent rien de plus à l’ensemble de la fresque) !
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La dernière Amazone

Elle est la dernière amazone ce qui lui vaudra d’être traquée. Lysia est un personnage qui connaîtra le parcours d’un héros de la mythologie : conflit avec les dieux ou aide des dieux, rencontre ou combat avec des « monstres », défis à résoudre etc. Une manière de mettre en avant les héroïnes de la mythologie toujours secondaires et toujours victimes des hommes.



Je n’ai pas réussi à entrer tout de suite dans l’histoire de “la dernière amazone”. Il a fallu que Lysia quitte la première île pour que l’aventure commence. Ensuite elle va vivre un parcours de héros en passant plusieurs épreuves. Elle va croiser des personnages de la mythologie, à la fois des héros comme Persée, des monstres comme Méduse et des dieux comme Apollon. Une fois qu’elle est aux Enfers et que le nombre de personnages augmente les choses deviennent intéressantes. Et au final, j’ai bien aimé sa proposition de mettre en avant les femmes de la mythologie.



Amazone, monstres, dieux… une mythologie contemporaine et féministe :

Nous allons croiser un héros grec très connu, Persée, mais ce n’est pas son histoire qui est racontée. C’est celle de Lysia, la dernière amazone, et des autres femmes que nous croisons dans la mythologie mais qui ne servent qu’à « aider » le héros ou l’affronter. Quand on creuse un peu il devient évident qu’elles sont avant tout victimes des hommes et des dieux.

Prenons Méduse par exemple. Elle est le monstre et la quête de Persée. Il doit l’affronter et la tuer. Il réussira puisqu’il la décapitera et se servira de sa tête pour pétrifier ses ennemis. Mais à la base, Méduse a été punie parce qu’Apollon l’a violée… La plupart de ces femmes étaient trop belles et courtisées. C’est parce qu’elles n’ont pas voulu céder qu’elles ont été transformées en monstres.

Et les héros masculins sont venus les détruire les unes après les autres. C’est ce que nous explique et nous démontre ce roman à travers les aventures de Lysia. Elle va croiser ces femmes et leur redonner la parole. Entre Méduse, Cassandre condamnée à prédire l’avenir sans jamais être crue (parce qu’elle a repoussé Apollon) ou Pandore qui ouvre la « boîte » et jugée trop curieuse parce qu’elle est une femme (alors qu’elle est créée exprès en ce sens.)



Les personnages

Sur mes autres retours de lecture j’aime faire un retour des personnages. Pour celui-ci je ne vais pas m’attarder. Le personnage de Lysia n’est pas celui qui m’a le plus marquée. Comme un héros de l’antiquité, elle est portée par le destin et enchaîne les obstacles. Elle doute beaucoup mais avance. Certains lecteurs de Babelio disent même qu’il aurait été intéressant de plus approfondir la psychologie des personnages, mais ceci ne semble pas être le but de l’autrice.

Par contre, j’ai beaucoup aimé le personnage de Cassandre. Pour moi elle résume bien toute la problématique des femmes dans la mythologie. Et même dans la mort le dieu Apollon la pourchasse. Cette traque et cette domination est sans fin.

Le dieu le plus présent dans “la dernière amazone” est Apollon. Ce qui n’est pas étonnant car c’est lui qui a le plus d’histoires avec les personnages féminins choisis. Nous n’avons pas les victimes de Zeus, dieu pourtant très volage, mais principalement celles d’Apollon.

Comme un épisode mythologique nous voyons notre héroïne avancer dans sa quête, freinée par des obstacles qu’elle doit surmonter, aidée ou retardée ou attaquée par des dieux qui ne peuvent pas s’empêcher d’intervenir. Un bel hommage à la mythologie mais version féminine.



Le conseil de la bibliothécaire : “La dernière amazone” s’adresse aux grands adolescents dès 15 ans et plus (young adult.) Avis aux amateurs de mythologie qui prendront plaisir à voir les références et la manière dont Estelle Faye les détourne pour les adapter à nos questions de société actuelles. Sur cette thématique je peux vous conseiller en adulte : “Coeur de sorcière” (mythologie nordique), en jeunesse qui donne la parole aux femmes : la collection les héroïnes de la mythologie comme “Ariane l’astucieuse” ou la collection la mythologie vue par les monstres qui donne la parole aux monstres avec “Moi, Méduse“.
Lien : https://journaldunebibliothe..
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L'arpenteuse de rêves

Un immense coup de cœur pour ce roman jeunesse ! L'intrigue est bien construite, originale, l'écriture nous embarque rapidement dans les mystères de cette ville et de celles et ceux qui l'habitent. Je pourrais en parler bien plus longuement mais je vais résumer : il s'agit là d'une magnifique fable écologique où les personnages ne sont pas du tout stéréotypés, ça fait un bien fou !!! A mettre, sans hésitation, entre toutes les mains, des plus jeunes et des moins jeunes.
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Widjigo

Pour ma première rencontre avec Estelle Faye, figure bien connue de la fantasy française, j'ai choisi ce roman historico-fantastique qui navigue entre la Bretagne sous la révolution et Terre-Neuve dans les années 1750.

"Sur le papier", il avait tout pour me plaire.

Mais sur la liseuse, il ne m'a en fait pas plu du tout.

Pourtant, ça avait plutôt bien commencé. Moi qui suis très sensible aux belles écritures (la lecture récente d'un certain Jeff Balek, qui écrit comme un lycéen, m'a retourné les sangs), durant les deux premiers chapitres je me suis dit "oh, mais quelle belle écriture que voilà !"

Hélas, ça n'a duré que deux chapitres, le reste m'a laissé l'impression qu'elle avait tout donné dans les trente premières pages, la suite devenant d'un style quelconque et sans relief.

Les descriptions, très importantes dans ce style de roman "nature sauvage", m'ont semblé répétitives et peu inspirées.

Les twists de fin de chapitres m'ont semblé répétitifs et clichés (OK, le coup des membres de l'expédition qui disparaissent les uns après les autres, on l'a vu combien de fois ?)

Au final, on a un produit qui navigue constamment entre le survival, l'horreur, le polar, l'historique et le thriller, et qui, en essayant de faire un peu tout ça à la fois, donne l'impression de ne rien faire correctement.

L'intrigue elle-même m'a rappelé certains des pires navets du thriller français prêts à toutes les compromissions pour ménager le sacrosaint twist et tenter (maladroitement, en l'occurrence) de cacher les vrais coupables. Résultat : un scénario confus et embrouillé, difficilement plausible.

Il y a juste une chose que je reconnais volontiers à l'autrice, c'est qu'elle a bossé son cadre historique et géographique. Les références sur la révolution et la chouannerie sont très bonnes, et celles sur les amérindiens et le nouveau monde m'ont semblé également très solides, même si je connais moins le sujet. Il faut quand même le signaler car il n'y a rien de pire que les auteurs de romans historiques qui n'ont pas potassé et racontent n'importe quoi.

Malheureusement, et je le regrette, je n'ai pas beaucoup d'autre chose à mettre au crédit de ce livre.
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La dernière Amazone

L’écriture de "La dernière amazone" est telle que le lecteur est transporté dans un univers qui mérite toutes les louanges. Bien construit, très détaillé, c’est une plongée au coeur des cités grecques bercées par les mythes de l’Olympe.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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La dernière Amazone

Dans son sujet qui est totalement inconnue pour moi, je suis surprise d'aimer ce roman. Entre voyage et rencontre, l'ennuie n'est pas au rendez-vous. La mythologie grecque est le point centrale du roman. 411 pages de plaisir. C'est en plus un beau livre ! Le personnage principal ne cessera de nous surprendre malgré les doutes qui l'a ronge. Des rencontres rempli de bonté et de gentillesse.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Lecture parfaite pour halloween, recueil d'horreur, de gothique, de fantastique sombre écrit par 10 autrices. J'ai adoré découvrir ce genre que je ne lis jamais et qui est rarement écrit par des femmes. J'ai découvert de nouvelles plumes qui m'ont donné envie de lire ces autrices dans des romans.

Ce recueil redéfinit le genre de l'horreur que j'imaginai plus gore que cela, mais on oubli qu'il y a différents types d'horreur.

J'ai passé un très bon moment devant ces nouvelles!
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La dernière Amazone

Je remercie les éditions Rageot pour ce SP !

Avec un titre pareil, je ne pouvais que craquer pour ce roman. La mythologie grecque a bercé mon adolescence, a éveillé plus tard mon féminisme et mon envie de réécriture. J’ai donc dévoré avec plaisir (en compagnie de Caladhiel, qui m’a accompagné dans cette LC) ce roman, qui se lit tel un conte initiatique, celui de Lysia, tour à tour voleuse, survivante, princesse, et enfin dirigeante...

J’ai adoré la suivre dans son parcours, j’ai adoré surtout la sororité qui se dégage du groupe d’héroïnes dont nous croyons tout savoir et dont on ne connaît presque rien, au final. Estelle Faye, avec son merveilleux sens du récit, nous emmène dans mille aventures de la Grèce Antique, égalant les poètes les plus renommés dans cette épopée féminine et féministe.

Le seul regret que je puisse avoir est la légère touche de romance, qui m’a laissé de glace (je n’en voyais pas l’intérêt).

Un roman à découvrir et une plume à savourer.
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Widjigo

Basse-Bretagne, mars 1793. Le jeune lieutenant Jean Verdier, accompagné de ses hommes, parvient devant une imposante forteresse en bord de mer pour arrêter un vieux noble, Justinien de Salers. A la surprise du jeune officier, le vieil homme accepte de se rendre, à condition qu’il lui raconte son histoire. Ce qui lui est arrivé il y a quarante ans, lorsque le bateau sur lequel il avait embarqué a fait naufrage au large de l’île de Terre-Neuve…



Dès le début de son roman, Estelle Faye installe une atmosphère inquiétante. Le jeune Jean Verdier va à la rencontre d’un noble mystérieux, Justinien de Salers, dans sa demeure plongée dans la pénombre, tandis qu’une tempête gronde à l’extérieur. Ensuite, le récit prend une tournure plus angoissante et macabre quand le noble évoque ses souvenirs. Quelques survivants, échoués sur l’île de Terre-Neuve dont le nombre va décroître rapidement ; un décompte mortel qui m’a fait un peu pensé au roman d’Agatha Christie, « Ils étaient dix », avec une touche plus fantastique, horrifique. J’ai beaucoup apprécié cette lecture, surtout l’ambiance et le rebondissement à la fin du récit, constitue également une bonne surprise.
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L'arpenteuse de rêves

Une lecture jeunesse sympathique, mais je reste un peu sur ma faim sur beaucoup d'aspects... Je trouvais le concept du voyage dans les rêves super cool, mais au final il aurait pu être davantage exploité. Le climax a été étrangement rapide, je n'ai pas trop compris pourquoi il était construit comme ça. L'épilogue douce-amère ne m'a complètement satisfaite non plus, alors que j'aime bien ça habituellement.

Cependant l'héroïne est vraiment "bad-ass", ce qui est toujours agréable, et j'étais bien contente qu'elle ne finisse pas avec un homme à la fin. Et je me suis beaucoup attachée au personnage de Colombe, sa sœur adoptive muette.
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La dernière Amazone

Je remercie @netgalleyfrance et @rageotediteur pour l'envoi ✨️



Le résumé de ce livre m'a directement plu, je n'avais qu'une hâte c'était de le découvrir, ainsi que la plume d'Estelle Faye.



Je n'ai pas été déçue une seconde ! La plume de l'autrice est très fluide et captivante, on se sent immergé dans l'histoire du début à la fin 🫶🏻



L'intrigue est prenante, et malgré les nombreux personnages je ne me suis pas sentie perdue. Vous commencez à le savoir, lorsqu'on parle mythologie grecque je suis présente et pour le coup, on est servi !

On découvre un peu le mythe sur les Amazones mais j'avoue que j'aurais aimé en savoir encore plus et ce serait le seul point qui aurait pu être amélioré à mes yeux 😊



Ce qui est particulier pour moi sur ce livre, c'est le fait que je ne me suis pas sentie attachée aux protagonistes et pourtant j'ai adoré les suivre tout du long. L'atmosphère m'a totalement convaincue.



C'était donc une excellente lecture que je recommande 💌
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Les magies de l'Archipel, tome 2 : La cité mi..

j'avais adoré le tome 1, je l'ai d'ailleurs relu pour bien m'immerger dans cette histoire.

À la question peut-on lire les tomes dans n’importe quel sens je vous répond oui et non. Oui parce que l’aventure qu’ils vont vivre et débute et fini dans le tome, et qu’il y a assez d’éléments pour comprendre. Le seul inconvénient c’est de « vivre » la quête qui les à conduit vers ses aventures. Il faudra attendre le dernier tome pour savoir si/comment les « éléments » recueillis durant les différentes étapes vont s’emboîter. Sans parler que les personnages vont évoluer au fur et à mesure des différentes épreuves.

Nos deux héros vont faire de belles rencontres et vont être les intermédiaires, les « porteurs » d’autres peuples, je ne sais pas quel terme utiliser pour parler de ce que Kassem fait pour Leyla et les autres. C’est ce que j’aime dans cette série. Ils ont leur quête mais ils comprennent qu’ils ne peuvent pas laisser sur le bord de chemin ceux qui en ont besoin. Ils ne vont pas faire à la place des autres. Kassem est le cœur pur de cette quête et on va le voir fasse à des tentations. Pour le lecteur il y a le doute va-t-il succomber aux flatteries et aux propositions de pouvoir et richesse ?



J’aime beaucoup les valeurs positives qui sont dans ce roman. je pense que les jeunes lecteurs y verront des messages qui les concernent comme acquérir le confiance en soi, savoir s’entourer de personnes qui vous tirent vers le haut et s’éloigner des personnes qui leur veulent du mal. Bon je suis très optimiste.



L’émotion est aussi très présente. On a l’absence de la sœur, l’inquiétude, la peur, le doute, l’espoir… Sans parler des émotions des autres personnages.



La magie est là entre autre avec les liens entre le frère et la sœur. Sans parler de la cité mirage ou les « créatures » de la tradition moyen orientale (les Djinns etc)

On retrouve aussi ce côté conte oriental avec les énigmes dans le désert. Le questionnement entre le bien et le mal. Les illustrations de Sanoe aussi contribuent à créer un imaginaire très mille et une nuit notamment avec le monde du désert.

On retrouve aussi toute la thématique de la destinée. Chacun est porteur d’un but dans la vie. [blog]

Un deuxième tome plein de rebondissements et d'aventures.

Je vous laisse découvrir toutes les épreuves qu'Estelle Faye a concocté pour nos jeunes héros...
Lien : https://latelierderamettes.w..
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La dernière Amazone

Il s’agit d’un livre fort, engagé, mais avant tout – et n’est-ce pas cela que l’on demande à tout roman – d’une merveilleuse histoire !
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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