AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Faïza Guène (454)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ceci est mon corps

Comme indiqué le tiré cet ouvrage est un recueil collectif de 6 nouvelles sur le corps féminin. Chaque texte est signé par une autrice différente, et pas des moindres qui excellent dans leur style littéraire. du manifeste au récit de science fiction en passant par le témoignage, les autrices nous offrent un large panel de récit pour faire comprendre l'importance de s'accepter soi-même, avec ses qualités et ses défauts.cela donne un formidable témoignage de « grandes soeurs », qui accompagnent les jeunes adolescentes dans leur identité et appréhension de leur corps au delà des clichés habituels et clivant des femmes. Les textes sont des focus sur une partie du corps en particulier, les cheveux, les seins, l'intestin etc.. Mais à travers cela se dont des thèmes de société qui sont abordés comme le harcèlement scolaire ou encore la pression familiale. Cet ouvrage est un excellent cadeau de lecture à diffuser et distribuer auprès de toute ados vivant à proximité ! le magazine Causette passe ici par le recueil de nouvelles pour une nouvelle fois transmettre son discours libérateur à l'attention de toutes les femmes.#Netgalley #Ceciestmoncorps


Lien : http://www.liresousletilleul..
Commenter  J’apprécie          180
La Discrétion

La discrétion narre les multiples trajectoires des membres d'une famille, entre pays d'origine (Algérie) et terre d'accueil (France). Si Yamina, la mère compose "discrètement" avec les codes pour la réussite de ses enfants, Imane l'une d'eux détonne par son refus de certaines réalités; son rapport aux hommes ou à la liberté d'expression par exemple. On se doute bien qu'elle ne sera pas discrète, comme sa mère.

Mais Peut-être que l'essentiel pour Yamina (et son époux) est ailleurs : trouver sa place, pas celle rêvée, celle de ses enfants.

Récit optimiste et réaliste.
Commenter  J’apprécie          170
La Discrétion

J'ai beaucoup apprécié ce texte.



ll s'agit de l'histoire de Yamina, Algérienne de 70 ans. Elle naît en Algérie en 1949 ; très rapidement, elle devra quitter l'école pour s'occuper de la maison et de ses six frères. Cela restera un grand regret pour elle de ne pas avoir pu s'instruire davantage. Mais Yamina obéit à ses parents et ne se plaint pas.

A trente ans, elle épouse Brahim qui a 10 ans de plus qu'elle et ils viennent vivre en France, à Aubervilliers. C'est un mariage arrangé mais ils auront quand même des sentiments l'un pour l'autre au fil du temps et leur couple est solide.

Ils vont avoir 4 enfants : trois filles et un garçon.

Malika, l'aînée, s'est mariée à 17 ans mais son mari avait déjà femme et enfant, elle a dû divorcer. Ses parents en ont conçu une grande honte. Elle travaille comme fonctionnaire à Bobigny. Il y a Hannah, éducatrice spécialisée qui est perpétuellement en colère, Imane qui a pris son indépendance et paie cher un studio dans Paris intra-muros et le fils, le préféré, Omar qui fait chauffeur Uber en attendant mieux.

A travers cette famille, c'est la vie des familles d'immigrés en France que l'on observe.

Les parents sont des gens très discrets, qui se sentent "invités" en France et font tout pour ne pas se faire remarquer. Jamais ils ne se plaignent et encaissent la condescendance des uns et des humiliations quotidiennes des autres. Ils gardent leur colère en eux.

Les personnages existent vraiment grâce à l'écriture, à des détails réalistes sur leur vie, ils sont très touchants. Ce qui m'a marquée le plus, c'est l'amour qui circule entre eux, l'amour d'une mère qui n'a pas grand chose mais donne tout pour ses enfants.

Un très beau texte qui montre bien les sentiments des immigrés qui ont deux cultures car deux pays différents et éprouvent parfois le sentiment de ne plus être Algériens mais de ne pas être complètement de "vrais" Français non plus.

J'ai aimé la fin où toute la famille part en vacances, cette fois, ils ne retournent pas "au bled" car la plupart des membres de leur famille sont décédés. Là ils partent en France et cela veut tout dire, je trouve, côté intégration.

Une belle écriture, un bel hommage de Faïza Guëne à ses parents.

Commenter  J’apprécie          171
Millénium blues

Je découvre Faïza Guène avec cette lecture et j'ai vraiment beaucoup apprécié le style de l'auteur le ton est direct, franc, frais, tour à tour drôle ou plus touchant.



Je fais également parti de cette génération Millenium je me suis donc retrouvée à plusieurs reprises dans ce récit, j'ai aimé suivre Zouzou avec sa famille sa mère qui a constamment le mal de mer justement, son père qui va se séparer de cette dernière, Carmen l'amie de toujours de Zouzou, Lila sa fille.



Beaucoup de thème sont abordés la famille, le divorce, la maternité, la culpabilité mais le récit n'est pas larmoyant bien au contraire.



Les "chroniques" ne sont pas toujours forcément dans l'ordre chronologique cela m'a un peu décontenancé au début mais au final cela ne gêne pas du tout la lecture.



Un livre que j'ai beaucoup aimé et je lirai avec plaisir les autres livres de l'auteur, j'ai d'ailleurs eu envie de lire celui-ci après avoir vu Faïza Guène dans l'émission la Grande Librairie.
Commenter  J’apprécie          170
Kiffe kiffe demain

À 19 ans, Faïza Guène sort son premier roman Kiffe kiffe demain écrit à la première personne du singulier, la narratrice était une adolescente de quinze ans, et donc la langue utilisée rendait l’histoire plus réaliste, qui raconte le quotidien d'une jeune beurette de 15 ans, Doria, qui vit en banlieue parisienne avec sa mère, une femme de ménage exploitée dans un hôtel et dont le père a pris la poudre d’escampette pour refaire sa vie au Maroc en abandonnant les deux femmes à leur sort. Ainsi Faïza Guène retrace les petits et grands moments de la vie de Doria, au lycée, à la cité avec ses amis, notamment Hamoudi qui lui récite Rimbaud et nous introduit dans l’intimité de Doria partagée entre ses rêves, sa réalité et la télévision. Dans un style empreint d’humour, c’est avec un énergie lucide et une critique sévère que l’auteur croque le monde des adultes. Une telle énergie se dégage du roman que les cités des banlieues paraissent plus animées. Justement ces cités de banlieue trop souvent décrites dans des écrits romanesques ou journalistiques négativement où sont véhiculées des images pas toujours flatteuses. Le roman de Faïza est différent, très positif surtout qu’il se termine par une note optimiste même si elle écrit quelque part que “l'avenir ça nous inquiète mais ça devrait pas, parce que si ça se trouve, on en a même pas”. Mais Faïza est une fille d’immigrés algériens, qui a grandi dans une famille partagée entre le souci de réussite de leurs enfants à l’école et de leur “intégration” surtout dans un pays choisi par le père qui s’y était installé, voilà cinquante ans en quittant son bled pour venir taquiner de son marteau-piqueur les pavés parisiens. Faïza, la cadette a une sœur et un frère pour partager cet univers qu’elle décrit, vu que le roman a une forte connotation autobiographique. Dans la vie, Faïza qui était toujours première en rédaction et une férue des livres qu’elle empruntait le matin pour les rendre le soir.

Comme avis perso un fulgurant roman une sorte de comédie sociale traitée d’une manière allègre



Commenter  J’apprécie          170
Kiffe kiffe demain

Le mélange d'humour et d'émotion fait probablement le succès des livres de Faïza Guène. Certains diront que le style est simpliste, moi je pense plutôt que c'est parce qu'elle maîtrise parfaitement. Au regard de l'histoire qu'elle raconte, le "ton" est bien choisi !

J'adore ses livres... C'est frais, drôle, touchant et ça sonne juste !
Commenter  J’apprécie          171
La Discrétion

ce roman qui narre la réalité psychologique et sociologique qui s’est infligée aux émigrés maghrébins en particulier du XXe siècle et à leurs descendants presentement

Yamina, la mère, est née en 1949 à Msirda, au nord-ouest de Tlemcen. 70 ans plus tard, après une existence riche en péripéties, on la retrouve avec son mari et ses enfants à Aubervilliers, un quartier à forte concentration de Maghrébins situé dans la banlieue de Paris.

.Faïza Guène se propose de raconter l’histoire de “ces gens invisibles” dont elle veut montrer le parcours et leur impact sur les nouvelles générations.

Les mères on fait des enfants importunés par le poids du mutisme , la surcharge de la discrétion les met en colère.” Même quand ils semblent s’intégrer dans leur milieu scolaire ou professionnel, les parents ont toujours peur de ne pas maîtriser leurs enfants. Ils ont tellement souffert de les faire grandir malgré le dénuement qu’ils souhaitent pour eux le meilleur, et surtout qu’ils n’auront pas à connaître le mépris et les humiliations. Certains pourraient penser que les choses ont évolué et que les nouvelles générations ne connaissent pas ces contraintes.



Être le fruit d’une immigration post coloniale, avec tout ce que cela implique, a de nos jours une influence sur le présent des enfants, et il faut en parler”

Un roman qui suscite l’intérêt.











Commenter  J’apprécie          160
La Discrétion

La discrétion, c’est celle de Yamina, née en 1949 en Algérie à l’époque de la France coloniale, ayant vécu l’exil au Maroc durant la guerre, arrivée en France en 1981 après avoir épousé Brahim, un ouvrier qui y travaille depuis plusieurs années – parce qu’il fallait bien se marier à plus de trente ans, même si finalement le mariage de raison deviendra mariage d’amour – , installée plus particulièrement à Aubervilliers, où elle donnera naissance à quatre enfants, Malika, Hannah, Imane et Omar.



Elle est en effet discrète, Yamina, elle qui a connu les exils, la violence, la faim ; elle vit le racisme structurel subi encore plus fortement dans les quartiers populaires comme une forme d’habitude ; elle ne hausse jamais le ton face aux remarques ou aux regards désobligeants ; elle fait partie de la première génération qui vit en France, qui n’y est pas née, et qui se sent donc comme redevable d’avoir le droit d’y vivre, même dans des conditions indignes. Et puis il y a ses enfants, la deuxième génération, celle qui est née en France, celle qui n’en peut plus d’être discrète, et de voir leur mère rester discrète – surtout Hannah, la plus révoltée des quatre – ; celle qui a du mal, malgré des diplômes, à trouver du travail, plus encore en raison des consonances patronymiques maghrébines présentes sur les CV, et qui se doit de supporter le pire pour pouvoir le garder ; celle qui cherche à trouver sa place dans une société qui ne l’accepte pas telle qu’elle est, et qui lui fait bien comprendre par des non-dits omniprésents dans toutes ses strates.



Au fil des chapitres, brefs et à la spatio-temporalité précisément ancrée (date et lieu sont indiqués à chaque début), qui alternent entre le passé de Yamina et son présent, ainsi qu’avec le présent de ses enfants, nous découvrons donc la vie d’une famille franco-algérienne, ce qui l’a forgée, ce qui la lie, ce qui lui permet de s’affirmer en tant que telle, plus ou moins difficilement. Ces chapitres alternent également entre deux tons : parfois dramatique, mettant au jour des scènes dures, caractéristiques du racisme et des discriminations vécus au quotidien, et ce depuis l’Algérie colonisée de Yamina ; parfois comique, dédramatisant les scènes les plus dures, et insistant sur la capacité de résistance des enfants aux difficultés.



Et finalement, moi qui ne savais pas trop à quoi m’attendre à l’ouverture de ce roman, que j’ai lu d’une traite un après-midi, j’en suis sortie ravie. J’ai trouvé le style parfois empreint d’une délicatesse touchante, à l’image de Yamina, parfois beaucoup plus incisif, à l’image cette fois de ses enfants, mais dans tous les cas d’une sobriété bienvenue : j’y ai donc complètement adhéré. Et puis j’ai été sacrément touchée par l’histoire de cette famille, avec laquelle Faïza Guène partage plus qu’un simple lien fictionnel : l’on sent le vécu et l’hommage familial derrière le roman, et ce qu’il est beau, cet hommage !
Lien : https://lartetletreblog.com/..
Commenter  J’apprécie          160
Kiffe kiffe demain

Ce livre a été choisi exprès pour le MD 2020... Pas tellement évident de trouver un livre écrit par quelqu'un de moins de 20 ans... Mais quelques fois, c'est très bien de se laisser surprendre et de choisir un livre au pif, sans en connaître le résumé... J'ai été agréablement ravie de cette lecture. Cette jeune fille de 15 ans, qui nous raconte la vie de sa cité. Des destins pas très idylliques nous sont raconté dans une écriture très fluide, imagée, soignée, mais aussi très actuelle, directe et alerte. Une lecture émouvante aussi. Parce que la banlieue, ce n'est pas toujours rose... Une très belle surprise !
Commenter  J’apprécie          161
La Discrétion

Un beau roman sur une famille immigré, l'intégration des enfants nés en France et le racisme quotidien dont ils font face. Entre le calme de la mère et la rage des enfants, un roman mêlant passé et présent.
Commenter  J’apprécie          150
La Discrétion

Dans La discrétion, le lecteur part à la rencontre de Yamina, et de différents membres de sa famille.

Yamina est née dans l'Algérie colonisée, dans la province de Msirda Fouaga. En 1949, famine, sécheresse, fragilité des récoltes et dureté de la vie sont le lot quotidien pour ses parents, puis Yamina va naître dans ce pays soumis aux affres de la guerre. De son enfance, Yamina retient les années d'école, le bonheur d'apprendre, puis la retour à la maison, seule fille, elle doit aider la mère et abandonner cartable et cahiers. Ce sera plus tard la fuite vers le Maroc, puis l'exil vers la France avec Brahim, ce mari plus âgé qu'elle qu'on lui a choisi.



Yamina déborde d'amour pour les siens, vit discrètement, accepte son sort et celui imposé aux émigrés, jamais vraiment acceptés dans ce pays qui pourtant devient aussi le leur, même si la génération d'après née sur le sol français est toujours une génération d'étrangers. Yamina et Brahim ont eu des filles et Omar, le fils chéri. Des années plus tard, Omar est taxi Uber. Pas facile de gagner sa vie, même quand on est issu d'une famille qui a toujours eu du travail et où l'on a toujours mangé à sa faim, et que l'on a fait des études.

Le mariage de l’aînée est un échec retentissant et inacceptable pour les parents. Et quand leur plus jeune fille décide de quitter le domicile familial sans être mariée c'est totalement incompréhensible pour ces parents aux traditions encore fortement ancrées,malgré une vie passée en région parisienne.



Le roman alterne les récits de plusieurs époques et différents personnages, montrant ces disparités familiales, ceux qui suivent encore la tradition, ceux qui essaient de s'en libérer, le divorce comme un fléau pour les femmes, mais pas pour les hommes, la place des filles, à la maison, les études, les mariages arrangés, des règles que tous appliquent avec plus ou moins de rigueur, en pensant faire au mieux pour le bonheur de tous. Toujours présent également l'amour des parents pour leurs enfants, et l'amour filial et le respect qui empêchent parfois un enfant de vivre pleinement sa vie. Enfin, ce cruel dilemme des enfants de la deuxième génération qui ne trouvent leur place ni dans le pays d’origine de leurs parents, ni dans leur pays de naissance. Jusqu'à quand ? Combien faudra-t-il de générations avant que chacun accepte l'autre pour ce qu'il est, et arrête de voir uniquement d'où il vient.



L'écriture est précise, sans fioriture, elle décrit sans jugement, sans partis pris, sans rancune. Elle donne l'exacte dimension des sentiments de Yamina, son amour pour ses enfants, leur réussite, les souffrances de l'enfance, les regrets, mais aussi un bonheur simple enfin accessible.
Commenter  J’apprécie          150
Un homme, ça ne pleure pas

Super. Quel bon moment passé à lire ce livre. C'est frais, drôle, très drôle, bourré d'humour et d'amour. J'ai eu la banane du début à la fin, quoique parfois elle s'est un peu retournée.

Le portrait des parents de Mourad est d'une précision, d'une tendresse incroyable, on les voit bouger entre les lignes : lui autoritaire et droit, elle toute en paroles et en exagération.

Mourad vit avec ses deux sœurs à Nice, nés de parents algériens. Chez les Chennoun on est très traditions. Alors quand Dounia, la fille, veut vivre à l'européenne, ça crée des tensions au sein de la famille. Mourad, lui, essaie de comprendre tout le monde. Faut dire que c'est plutôt un contemplatif doublé d'un grand timide. D'où sa qualité d'observateur. Sa passion ? Les livres, il se destinera à devenir professeur de français.

on retrouve dans ce livre toute la poésie d'un Pagnol. Un bouquin six étoiles.

Commenter  J’apprécie          153
La Discrétion

tres bel hommage a la mère, c'est tout a fait ça, là bas ici, la France, l'Algerie cet ecartelement mental qui perdure de generation en generation. Cet ouvrage eclairerait bien certains pleins d'a priori sur les jeunes issus de l'imigration mais aussi ces jeunes là par rapport à leur souffrance. A conseiller aussi à des ados. Par contre j'ai prefere de cette auteure "un homme ca ne pleure pas" plus abouti pour moi quand a l'emotion et la beauté du texte.
Commenter  J’apprécie          140
Millénium blues

Depuis "Kiffe kiffe demain" que j'avais découvert lors de sa sortie (en 2004 ? 2005 ?) et dont j'avais partagé la lecture avec de nombreux ados, lorsque je travaillais encore en lycée professionnel, je n'avais jamais rien lu de cet auteur...



Il se trouve que pour une fois, c'est de l'avoir vu à La Grande Librairie qui m'a donné envie de découvrir ce titre-làJ'ai retrouvé avec plaisir la simplicité, la sincérité et la franchise de cet auteur, née dans les années 80. Son écriture a mûri mais elle n'a en rien perdu de sa fraîcheur.

Le monde a changé et ceux qui ont été enfants dans les années 90 le savent bien, eux qui ont connu jeunes la France, championne du monde de foot en 1998, le passage à l'an 2000, l'émergence du Front national et l'effondrement des tours jumelles, en vrac et pas forcément dans l'ordre...

Dans des chapitres courts (et parfois très courts) aux titres évocateurs, l'auteur nous raconte la vie de la jeune Zounia (dite Zouzou) de son enfance à la trentaine. Chaque épisode de sa vie sera concomitant d'un épisode collectif marquant, montrant par là à quel point les enfants d'aujourd'hui ne sont en rien protégés par les événements de la vie extérieure auxquels parfois ils ne comprennent rien, soit dit en passant.

Petite fille meurtrie par la séparation de ses parents, le rejet (apparent et mal interprété par elle) de son père, et la mauvaise humeur constante de sa mère, Zouzou a une seule véritable amie, c'est Carmen.

Mais un jour de canicule où elles sont toutes les deux en voiture, dans les embouteillages, Carmen qui est au volant se déporte trop brusquement sur la droite et tue une jeune femme qui se faufilait en scooter pour éviter les bouchons. Elle ne roulait pas vite pourtant...mais leur innocence s'envole à jamais.

Leur vie sera désormais marquée par la culpabilité et elles mettront des années à comprendre qu'en voulant se faire du mal, elles n'ont pas pour autant réussies à oublier.





Les chapitres alternent entre passé et présent, légèreté, humour et réflexion...mais le lecteur ne se perd jamais.



Comment vivre heureux dans une société qui ne fait pas de cadeaux, dans un monde où l'apparence prime et où les drames sont souvent plus présents que les joies ?



Sans faire de généralisation, c'est une génération qui a le sentiment d'avoir perdu beaucoup de choses...et qui est déjà nostalgique de son enfance à 30 ans, alors que nous, nous ne pensions à cet âge qu'au présent et à bâtir notre vie future.



Je ne suis pas de cette génération-là, vous le savez, mais j'ai été néanmoins touchée par ses propos, percutants et directs et, ce qu'elle nous montre de sa vie, de ses difficultés à vivre en couple et à se faire respecter par son compagnon, à se construire en tant que femme, à élever seule sa fille...ne m'a pas laissé indifférente.

Les personnages que nous croisons dans ce roman sont des gens "ordinaires", voilà sans doute pourquoi je le ai trouvé si attachants.

Au passage, ils se révoltent, donnent leur avis sur la politique, en veulent à la terre entière ou bien se dévoilent et nous livrent leur ressenti. Tout cela rend le roman très vivant.

Malgré des passages tristes et pessimistes, c'est un roman porteur d'espoir qui sonne toujours juste et nous fait espérer pour ces deux jeunes femmes attachantes, une vie meilleure.



Le roman est étayé d'une "bande-son", celle du groupe Abba...le groupe préférée de la maman de Zouzou, qui a donc marqué son enfance.



Le style direct de l'auteur a soulevé certaines critiques mais qu'importe, sa fraîcheur et sa franchise ont su me toucher et toucheront je pense beaucoup de jeunes qui se reconnaîtront dans ses propos.

A découvrir donc car c'est non seulement un livre pour adultes mais aussi pour grands ados et "young adult".




Lien : http://www.bulledemanou.com/..
Commenter  J’apprécie          141
Millénium blues

Encore un roman découvert en avant-première grâce à net galley et aux éditions Fayard :)

J'ai demandé Millénium Blues car il y a deux ans j'avais lu "Du rêve pour les oufs" de Faïza Guène, et même si je n'en garde pas un grand souvenir, je me souviens avoir aimé sa façon d'écrire et son humour.

J'ai profité de mes premières heures de vacances dimanche dernier pour lire d'une traite Millénium Blues, et je suis ravie de ma lecture.

La narratrice est Zouina, surnommée par tous Zouzou.

Nous la découvrons années après années à travers certains événements. Elle est adulte mais revient sur le divorce de ses parents, son aménagement dans l'appartement qui lui a permis d'avoir une "amie pour la vie" : Carmen. Elle raconte aussi avec ses mots le 11 septembre, la nostalgie des années 1990 ou encore le choc ressentit par tous en 2002 lors des élections.

C'est parfois dans l'ordre, ou dans le désordre, ça dépend mais ce n'est pas dérangeant car à aucun moment je ne me suis perdue.

J'ai parfois été plus spectatrice que réellement portée par Zouzou. En fait même si c'est elle la narratrice, je ne me suis pas mis à sa place, j'ai plus lu ce roman avec un certain détachement qu'en étant elle, comme ça peut parfois être le cas avec ce genre de livre. Mais ce n'est pas dérangeant là non plus car c'est la façon d'écrire de Faïza Guène et c'est ce qui me plait.

J'ai aimé l'histoire, l'écriture, c'est pertinent et très agréable à lire.

J'ai pris plaisir à le lire d'une traite et je mets quatre étoiles. Pas cinq car ce n'est pas un coup de cœur mais une bonne surprise de cette rentrée littéraire de janvier 2018 :)

Commenter  J’apprécie          140
Du rêve pour les oufs

L’histoire du livre est celle d’une jeune fille âgée de 24 ans, nommée Ahlem, qui habite Ivry, est arrivée en France à l’âge de 11 ans. Orpheline de sa mère, assassinée en Algérie, depuis l’accident de son père, aujourd’hui rivé à sa télévision, c’est elle qui doit maintenir son " chétane " " petit diable " de petit frère dans le droit chemin. Pas facile pour la fille de tout concilier entre ses obligations familiales et un rendez-vous amoureux arrangé par ses copines, une visite à la préfecture, où elle doit se présenter tous les trois mois, et un retour au bled. Ahlem cherche sa place, se battant pour faire exister ses rêves. L’écrivain a déclaré que son besoin pour l’écriture est un besoin vital qui commence toujours par une idée, qui se développe en d’autres idées, dont celles " de ce roman (qui) sont spontanées ". S’agissant des personnages de ce livre, "je n’imaginais pas les personnages avant d’écrire l’histoire, ce sont eux qui ramènent l’histoire" a indiqué l’écrivain "Beur" en ajoutant que son livre "Du rêve pour les oufs" à l’instar de son premier livre "Kiffe kiffe demain" "a une dimension sociale ". le premier roman de la beurette Faiza Guène "Kiffe kiffe demain" qui avait conquis jusqu’à l’Amérique et qui a été vendu à 230 000 exemplaires et traduit en 24 langues, raconte le quotidien d’une adolescente de 15 ans. Ce nouveau roman est traduit en 22 langues, . La jeune romancière Faiza Guène écrit avec un style propre à elle. Ce dernier n’est pas celui de l’ancienne littérature française, mais celui d’une française d’origine algérienne, dans la mesure où elle est banlieusarde. Cette particularité du mixage entre la langue française et le dialecte algérien transparaît dans les écrits de Faiza Guène. Elle a réussi à se distinguer ainsi des autres

écrivains français et avoir sa place par sa propre touche. Ses écrits reflètent une certaine souplesse chargée d’émotion et de sensibilité…

Commenter  J’apprécie          140
Kiffe kiffe demain

Un livre d'ado qui se plaint de tout...Une grosse perte de temps.
Commenter  J’apprécie          140
La Discrétion

Quand ma belle-soeur me demande "ça parle de quoi ?" lorsque je lui propose de lui laisser La Discrétion pour la fin de ses vacances, je suis bien embêté pour résumer en quelques mots ce roman, alors je dis juste "ça parle d'une famille issue de l'immigration et sur la place qu'on leur laisse aujourd'hui dans ce pays".



J'aurais pu dire également que c'était un roman sur les femmes d'hier et d'aujourd'hui, ces femmes qui travaillent dur et sans reconnaissance, qu'on prive d'éducation car ça n'apporte rien à un mariage, à qui on trouve un mari et qui élèvent les enfants qu'on leur fait sans s'inquiéter du consentement. Ces femmes d'hier qui baissent la tête et s'excusent alors qu'elles ne sont coupables de rien et ces femmes d'aujourd'hui qui haussent le ton et pointent du doigt quand il s'agit de devoir dire stop, ça va trop loin, on n'accepte plus.



C'est aussi un roman sur la famille, les liens d'une fratrie, l'histoire d'un mariage, du quotidien, des rêves endormis qu'il est encore possible de raviver, de cet espoir qu'on place dans ses enfants pour qu'ils aient une situation meilleure que la nôtre.



Bien-sûr, c'est un roman sur l'immigration, sur ces français dont les parents sont nés à l'étranger, ont subi la colonisation et la guerre là-bas pour ensuite subir le racisme ici. C'est un roman qui dit la place qu'ils n'ont pas osé prendre et qu'on n'a pas su leur laisser, un roman sur ceux qu'on pointe du doigt comme le totem de tous les problèmes, qu'on regarde comme des voisins mais jamais comme des frères, dont on est capable de dire tout ce qu'ils ont de différent de nous mais jamais tout ce que nous avons en commun.



C'est un beau roman, il est court, il est juste, il est tendre comme le regard d'une mère et il est percutant comme une remarque raciste. Il n'accuse personne de rien, mais il se pose comme un miroir, juste en face de nous, pour nous permettre de faire notre examen de conscience. Et franchement, ça n'est pas très beau à voir.

Commenter  J’apprécie          130
Millénium blues

J'aime bien les romans de Faïza Guène car son écriture est facile à lire, imagée et drôle. Ce qui ne l'empêche pas d'aborder des thèmes qui me touchent comme la difficulté de s'intégrer dans une société quand on est étranger, le regard de l'autre, la double culture, la construction de l'identité. J'ai beaucoup aimé ses précédents romans comme « Kiffe kiffe demain », « du rêve pour les oufs » et « Un homme ça ne pleure pas ». Quand j'ai vu ce nouveau roman, je me suis dit que j'allais retrouver son univers. le roman est découpé en chapitres parfois très courts, écrit à la première personne. Celle qui parle s'appelle Zouzou, elle est la fille d'un couple divorcé, son père est kabyle et sa mère française. C'est sa vie qui est racontée, c'est aussi un peu la nôtre puisque Zouzou traverse les années 2000. On a droit à son lot de joies et de drames comme l'accident de voiture qui va plonger sa meilleure amie dans la dépression, son mariage avec un jeune homme sans intérêt, le remariage de son père, etc. Les chapitres se succèdent, on rit parfois, on s'émeut aussi mais finalement on reste sur sa faim. Il manque un je-ne-sais-quoi à ce roman et je suis donc un peu déçue au final.
Lien : https://labibdeneko.blogspot..
Commenter  J’apprécie          130
Un homme, ça ne pleure pas

C'est un roman génial qui nous fait découvrir le milieu des algériens en France. Les parents avec leur culture très fermée et très ancrés dans leurs certitudes et les 3 enfants avec des réactions différentes face à leur éducation.

Les parents aiment leurs enfants, le portrait du papa est attendrissant : analphabète, il porte des lunettes et des bics accrochés à son veston quand il doit se présenter quelque part. Il veut que ses enfants réussissent à l'école et veut ainsi les "élever" . Ils ont 3 réactions différentes: Dounia, en pleine opposition ; Mourad, prudent, très instruit, solitaire, n'osant pas s'affronter aux valeurs familiales et Mina conforme aux valeurs reçues.

L'auteure est une femme et son narrateur est masculin. Cela donne un charme fou au livre.

Mourad, le narrateur est le fils de la famille Chenoun. Il est très vraisemblable et nous raconte le livre avec énormément d'humour et de sensibilité. On voit les personnages, on les entend parler. Bref, c'est un livre très vivant, très plausible.
Commenter  J’apprécie          132




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Faïza Guène (2775)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz autour du livre kiffe kiffe demain de Faiza Guène

Qui est Aziz ?

le voisin
le boucher
l'épicier

7 questions
66 lecteurs ont répondu
Thème : Kiffe kiffe demain de Faïza GuèneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}