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Critiques de Franck Balandier (66)
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Le Paris d'Apollinaire

En 2015, les éditions Alexandrines inauguraient leur collection Le Paris des écrivains avec Marguerite Duras et Jean Cocteau, faisant se rejoindre littérature et flâneries, biographie et territoire. Car les lieux importent autant que les rencontres dans une vie, et que Paris, en tant que capitale, carrefour artistique et culturel et lieu de perdition, est souvent revendiquée comme source d’inspirations multiples, qu’il s’agisse de rencontres, d’endroits, d’atmosphère, la ville s’avère en tout cas marquante.



Ici nous allons à la rencontre de Guillaume Apollinaire, aux côtés de Franck Balandier, qui se plaît tellement à sillonner la vie de l’écrivain qu’il en a déjà fait un roman, Apo, paru chez Le castor astral en 2018 également. Nous le retrouvons donc dans un registre plus biographique, bien que sa plume littéraire et gouailleuse nous fasse littéralement voyager dans les rues du Paris début 20e siècle.



En 2015, les éditions Alexandrines inauguraient leur collection Le Paris des écrivains avec Marguerite Duras et Jean Cocteau, faisant se rejoindre littérature et flâneries, biographie et territoire. Car les lieux importent autant que les rencontres dans une vie, et que Paris, en tant que capitale, carrefour artistique et culturel et lieu de perdition, est souvent revendiquée comme source d’inspirations multiples, qu’il s’agisse de rencontres, d’endroits, d’atmosphère, la ville s’avère en tout cas marquante.



Ici nous allons à la rencontre de Guillaume Apollinaire, aux côtés de Franck Balandier, qui se plaît tellement à sillonner la vie de l’écrivain qu’il en a déjà fait un roman, Apo, paru chez Le castor astral en 2018 également. Nous le retrouvons donc dans un registre plus biographique, bien que sa plume littéraire et gouailleuse nous fasse littéralement voyager dans les rues du Paris début 20e siècle.
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Le silence des rails

Sans avoir à remémorer l'histoire épouvantable de Étienne, un jeune homme homosexuel incarcéré au Natzweiler-Strutof, seul camp de concentration constuit par les nazis dès 1941, en Alsace sur le territoire français pendant la seconde Guerre Mondiale. Les culs roses: c'est ainsi que ces hommes déportés étaient nommés à cause de leur orientation sexuelle. Ils portaient le signe distinctif de leur " infamie " avec un triangle de tissu rose cousu sur leur pyjama.. Trois minutes et 53 secondes ont été consacrées au récit fiction de Franck Balandier dans une émission télévisée: Entrée Libre il y a 7 ans sur France 5, pour la présentation de son livre, et pas une minute de plus! pour révéler aux grand public une situation que l'histoire et les historiens ont juste survolés sans prendre le risque de se perdre dans les détails...On pourrait aujourd'hui croire que l'homosexualité soit intégrée dans notre société, qu'elle ne soit plus un sujet tabou, et pourtant, elle demeure encore gênante et rarement abordée avec franchise dans beaucoup d'endroits, sauf pour des blagues salaces et grivoises. Les lesbienbes sont bien mieux tolérées par les hommes; même les femmes ne souffrent pas des mêmes maux que leur homologues masculins. Il va falloir du temps pour faire taire l'homophobie ambiante refaisant étrangement surface, pour ingérer totalement les lois récemment votées sur le mariage pour tous, le droit à l'adoption pour les couples quelqu'en soit le sexe. Nous sommes seulement au début d'une autre façon de penser. Franck Balandier n'a cessé jusqu'au bout de nous interpeller sur un danger potentiel planant toujours sur nos têtes, pouvant reproduire la montée du fascisme. L'être humain est ainsi fait: humeurs changeantes et versatiles faisant la part belle aux complotistes, manipulateurs de tous bords venant perturber les bonnes intentions et reprendre des mauvaises influences liées à une éducation de base. Des événements nouveaux venant des politiques, les religieux peuvent à n'importe quel moment nous faire basculer dans l'ignominie. Hitler a bien réussi à entraîner l'Allemagne dans sa chute. Nous ne serons jamais à l'abri d'une future dictature.
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Sing Sing

Franck Balandier a respecté jusqu'au bout sa vision de la prison. Quarante années passées au service pénitencier attaché au ministère de la justice l'ont aguerri. Il a tout vécu, tout vu, tout entendu, Il s'est aussi personnellement investi pour améliorer la culture, un suivi intérieur et extérieur de la prison, une aide précieuse à la réinsertion des détenus. Il a su prendre sur lui autant sur le plan des dirigeants que celui des détenus jusqu'aux gardiens assurant le confinement et la sécurité des prisonniers. Entre toutes les institutions, la prison demeure incomprise honnie de toutes les autres administrations. La prison demeure un sujet inextricablement complexe, encore tabou pour beaucoup. Nous sommes tous plus ou moins concernés, aucune personne ne peut jurer de rien. Franck Balandier a mis le cap pour un monde inconnu loin des vivants en laissant son dernier ouvrage, piètre consolation aux regards de ceux qui l'aimaient hier, l'ont aimés pendant, et l'aimeront indéfiniment même au delà de la mort. Son dernier clin d'oeil audacieux adressé cette fois-ci sur une autre catégorie de détenus nettement plus pervertie par la gloire, le star système large messagerie des ondes téléportées dans le monde entier; une ouverture sur les vices, tout comme les vertus rugissantes des icônes du rock'n'roll, une lecture libre en fonction du choix du personnage préféré, puis la curiosité prend le dessus pour tous les autres. Un grand Écrivain de l'urgence nous a quitté avec courage et lucidité en préparant son dernier voyage à la Lazarus: l'adieu de David Bowie. Son dernier livre est un condensé minutieusement détaillé, comme une encyclopédie magistralement bien conduite. Bon vent mon Capitaine enfin libre de tes douleurs terrestres que ton oeuvre demeure et continue à vivre et se propage au-delà de toutes les frontières, les fleuves, les mers et tous les océans réunis.
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Sing Sing

Qui mieux que Franck Balandier pouvez écrire cet ouvrage ?

40 années au service des prisonniers, cet univers particulier où il a donné un regard humain, mis des mots sur les maux et fait avancer nombre de personnes en perdition, qui avaient besoin de s’exprimer et d’être écoutées.

Dans ce livre la liste est longue des incarcérés ou gardés à vue, peu familière de ce monde, j’ai pu constater que beaucoup de noms ne m’étaient pas si inconnus que cela.

J’ai suivi le conseil de la jolie dédicace de l’auteur, je suis allée picorer des portraits de gardés à vue, j’ai commencé par Ray Charles que j’écoute souvent, même très souvent et dont le biopic (genre que je n’affectionne pourtant pas) m’avait fascinée.

« Je me drogue depuis l’âge de 16 ans, ne croyez pas que j’aime ce genre de saloperie, mais j’en ai besoin. »

Un portrait de notre Johnny national à la fois tendre et cocasse, tout un art de croquer cet homme-là.

Les incarcérés, en deux pages, l’auteur vous dit pourquoi Joan Baez présente un danger, cette activiste politique sait donner de la voix.

Ce sont des portraits qui peuvent être très courts mais aussi des portraits plus fouillés, comme ceux de Bertrand Cantat, Pussy Riot, Ozzy Osbourne ou Tupac Shakur.

C’est une analyse fine des raisons qui poussent aux actes qui mènent à la prison, mais aussi sur la musique, moyen d’expression à ne pas négliger ou objet de torture, cet aspect que j’ignorais totalement.

La musique un art pour beaucoup pour exprimer, faire sortir de soi et du milieu, s’extraire et se réinsérer. Aspect non négligeable.

La prison comme ascenseur de notoriété se rencontre à de nombreuses reprises et c’est dit avec tendresse et dérision.

Le portrait de Charles Manson fait froid dans le dos. Probablement parce que des gourous il y en a beaucoup en liberté. L’auteur montre aussi combien l’Amérique aime ses monstres.

L’écriture est au rendez-vous comme à chaque fois que Franck prend la plume. Il est naturellement doué pour aborder différents styles littéraires, du roman à la poésie, en passant par ce Sing Sing qui nous dit qu’il n’y a peut-être pas de hasard, ce métier qu’il a exercé laisse une empreinte, un regard.

Joey Starr « Faut-il encore présenter l’enfant terrible du rap français ? Un précurseur ? Un voyou ? Un Rimbaud écorché ? Tout cela à la fois ?

A plus de 50 ans, il ne renie rien de ce qu’il fut. Il assume. Sa musique est un cri sans concession. Sa vie est un cri, celui de l’enfance battue, reproduite, comme souvent. Sa musique est à l’image de sa vie. Sa révolte se compte sur les doigts de plusieurs mains, en coups de poing, en dérives et naufrages. »

Même s’il n’a pas côtoyé les membres de ce Sing Sing, il a le regard de l’analyste, il sait avec sobriété dire les violences, les addictions qui mènent à… Mais aussi montrer le chemin qui conduit à la liberté et les jalons humains qu’il faut savoir poser, les mains tendues.

Ce livre est plus qu’un bel objet édité par le Castor Astral, c’est nous ouvrir les yeux sur l’envers de la société, une société et ses dérives.

Donner à voir sans juger. Un regard posé et non détourné.

Un travail colossal et talentueux.

Chapeau l’artiste. Tu es parti trop tôt.

©Chantal Lafon


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APO

Le 7 septembre 1911, après perquisition de son domicile, Guillaume Apollinaire est incarcéré à la prison de la Santé. Accusé de complicité dans le vol de la Joconde au musée du Louvre, le poète y passera une semaine. Des jours qui le marquèrent durablement, et auquel il consacra une section de son recueil le plus célèbre, Alcools. Éminemment romanesque, cet épisode scabreux de la vie du poète permet à Franck Balandier de composer une première partie aux airs de feuilleton d'aventure, marqué par l'épisode flamboyant de la visite nocturne du Louvre, avant de s'emparer d'un autre moment crucial : les derniers jours du poète. Construit autour de ces deux épisodes clés, Apo dresse d'Apollinaire un portrait émouvant, plein de tendresse et d'une mélancolique espièglerie
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Le Paris d'Apollinaire

Un petit format, qui se glisse dans n'importe quel endroit, il tient dans une poche, et même un petit sac. On le sort et hop! en quelques pages les poètes et les écrivains d'autrefois s'invitent chez nous. C'est une très bonne initiative pas trop onéreuse des Éditions Alexandrines, avec le concours actif des écrivains d'aujourd'hui qui se régalent à l'avance de nous faire découvrir, ou redécouvrir leur préféré. Franck Balandier nous invite en balade dans le Paris historique d'Apollinaire, celui dont Guillaume craignait par sa propre impuissance, assister à l'assaut destructeur des forces ennemies.
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Le silence des rails

« Les culs roses, comme ils nous appellent » L’homosexualité durant la guerre est considérée comme une grave maladie, pour cette raison la chasse est ouverte. C’est ainsi qu’Etienne est envoyé dans le seul camp de concentration installé en France ( Alsace) par les allemands. L’étoile rose sur le pyjama à rayure de rigueur identifie l’individu.

Roman narratif, d’une beauté à couper le souffle. Il est étrange de parler de beauté lorsque l’on lit un livre sur les camps mais il n’y a pas d’autre qualificatif. Tout y est relaté avec pudeur et délicatesse y compris le plus terrible le plus inimaginable. Toutes ces choses, ces faits et méfaits que l’on a lus dans bien des récits et des romans, vu dans des films, est là raconté dans ce petit roman. Les mots sont choisis, les images sont poignantes.

« C’est vrai la mort est moins belle aujourd’hui qu’elle ne le fut hier. Il y a des fumées, là-bas. Elles s’arrangent avec le vent, celui du nord, elles ont l’air empesé de vieilles dentelles, elles givrent droites, gauches, je me rends bien compte de cette absurdité, elles ont le panache contrit, le cul serré de leur petit bonheur. Déjà le vent possède des airs d’emphysèmes. Pourquoi emphysème me fait penser à chrysanthème ? » p.126

Au-delà de l’histoire, il y a la poésie de l’écriture, tout ce que j’aime dans un roman, les mots qui s’emmêlent les uns aux autres pour notre plus grand plaisir.

Un très bon roman, une écriture forte.


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Les prisons d'Apollinaire

L'essai réussi: Franck Balandier est sans aucune complaisance, elle est conjuguée par son expérience personnelle en tant que directeur d'insertion et de probation à la prison de la santé, où il pratiqua la réinsertion des prisonniers pendant 40 ans. Il nous raconte le vol des statuettes hibériques au musée du Louvre, les issues soit disant surveillées! de vraies passoires pour les voleurs expérimentés jouissant de tacites complicités avec les gardiens, visant plus haut ou le le nom de Picasso revient souvent. Les mauvaises fréquentations d'Apollinaire le mèneront tout droit en prison à la Santé, où durant 5 jours dans la cellule qu'il nomme ainsi: Je suis le quinze de la onzième. le poète s'en sort meurtri. Franck Balandier nous fait découvrir le poète mystificateur romantique et farceur.
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APO

Cet étrange ouvrage nous livre trois moments de la vie d'Apo (célèbre sous son pseudonyme d'Apollinaire ) : le vol ludique de la Joconde qui fait le lien entre tous les épisodes, le séjour en prison , la mort du poète. S'appuyant sur la biographie , l'auteur nous promène dans la tête de l'écrivain et de plusieurs personnages (la concierge , le juge, le catcheur masqué…) , leur solitude affective , leurs amours ratés ou perdus . Il dresse un portrait saisissant de la prison (il en parle en connaissance de cause) et de l'homme mourant sous l'action conjuguée de la guerre et du virus de la grippe espagnole. Enfin une coda purement romanesque nous ramène à notre époque . Balandier se livre à un exercice de virtuosité narrative , vibrant de sensualité et de mélancolie. Et son écriture est un délice d'élégance jusque dans la trivialité. J'ai adoré et je regrette d'autant la disparition récente de l'auteur.
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L'heure tiède

Une union des opposés, la pulsion fondamentale de l'être, la libido qui pousse toute existence à se réaliser, puis surmonter les forces différentes de deux êtres égarés qui se donnent, s'abandonnent éperdument si ce don a été total, au lieu d'être seulement limité à un niveau charnel, dans la mesure d'une union pas seulement appropriée, car la division est un principe pervers pour détruire l'autre, l'erreur capitale, la connaissance de l'amour n'est qu'une partie et se prend pour un tout. Il saigne, souffre des maux malades, la vomissure de ses propres mots. le poète signe avec talent l'insolence du verbiage cru en définissant la nudité poétique amoureuse face à tout ce qui le dépasse; puis, se rend tel un guerrier rompu des armes, osant signer un pacte conciliable face à la dernière femme de sa vie, son Amoureuse. Magnifique.

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Le corps parfait des araignées

Ce récit douloureux a forgé dans mon esprit l'aspect périssable et destructrice de l'existence. Elle indique ce qui disparaît dans l'inéluctable évolution des choses, mais elle est aussi l'introductice dans les mondes inconnus des enfers ou des paradis; ce qui montre son ambivalence, comme celle sur la terre. Il n'empêche que le mystère de la mort est traditionnellement ressenti comme un angoissant et figuré sous des traits effrayants, loin d'être aussi paisible dans l'imaginaire des croyants. Franck Balandier nous parle de la canicule en 2003 ayant faite de nombreuses victimes parmi les personnes âgées. La prise de conscience d'un fossoyeur récemment séparé, tombant à nouveau amoureux d'une femme, sa voisine atteinte de cancer. Amour improbable. Tout les sépare car chacun des protagonistes reste de son côté. Rien n'échappe à la plume acérée de l'auteur, il lit à ciel ouvert sur les visages suivant les convois funéraires, entre l'ennui , la sincérité et l'hypocrisie chacun de nous peut se reconnaître. Un fil dérangeant quelque part comme toutes les vérités contradictoires non avouées. Des mots de consolation nous rabâchant les oreilles avec la mort et ses significations: libératrice des peines et des soucis. La fin de ce récit aussi lourd soit-t-il en surprendra beaucoup. Il faut absolument le lire.
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Le silence des rails

Comme tout le monde j'ai étudié la seconde Guerre Mondiale à l'école avec les causes et les conséquences mais on ne m'avait jamais parlé du destin des homosexuels qui avaient le malheur de se faire prendre et je remercie vraiment l'Auteur pour avoir raconté cette histoire (même si le personnage est fictif, le contexte historique est réel).



On va donc suivre Etienne dans les grandes moments importants de sa vie : de sa naissance, en passant par la découverte de sa sexualité jusqu'à son enfermement dans un camp ennemis.



On pourrait croire que cela va être une histoire larmoyante ou dure et même si c'est le cas par moment, l'écriture de l'Auteur et la façon dont il raconte son histoire, ne rendent pas le récit mélodramatique, on ne va pas non plus dans la surenchère et j'ai trouvé le tout vraiment Digne.



Je suis passée par une multitude de sentiments à la lecture de ce roman : j'ai tout d'abord été triste pour ce petit garçon au début du roman, j'ai été ensuite assez perplexe quant à son évolution et la manière dont il gère sa vie et j'ai été révoltée, choquée, abasourdie par ce qu'il lui arrive dans ce camp et par la manière dont ces personnes étaient traitées, encore pire que des animaux....Lire la suite sur le blog




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Gazoline Tango

Ce livre est à première vue l'histoire d'une vie, celle d'un garçon hyperacousique, délaissé par sa mère, mais entouré d'amis.



La description de ceux-ci, bien barrés, est un des gros intérêts de ce roman : le père Germain toxico, Isidore, l'africain sans papiers, les copines punk de sa mère, la grand-mère cultivant du cannabis, et la jolie sourde-muette.



Il y a un autre personnage à part entière : la banlieue abandonnée, moche, précaire, et toute la nostalgie qui s'y rattache. le nom des rues (Matisse, Gauguin...) tente d'apporter un peu de couleur et de poésie dans ce marasme. Ce simple détail traduit tout l'atmosphère douce-amère du roman : la recherche de beauté et de bonheur dans une vie et un lieu a priori aussi sombres l'un que l'autre.



Une lecture agréable, qui laisse cependant un petit goût triste dans l'âme.
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L'homme à la voiture rouge

Tous les rituels dans ce formidable roman comportent des procédés particuliers et mensongers à l'égard des jeunes enfants, dont sont capables les adultes. Ils semblent opérés un processus de régression, une certaine façon de faire mourir toutes les illusions enfantines. Marie la jeune narratrice est racontée telle une enquête imaginaire extrêmement sensible sous la plume exploratrice de Franck Balandier. Il fait merveille; peu d'auteur se démarque aussi bien dans la peau d'une adolescente touchant au plus profond la sensibilité analytique, pour qui veut échapper aux assauts de l'inconscient. Face aux événements nouveaux des années 1953-1954, les habitants d'une petite bourgade perdue sont victimes de chamboulements extérieurs venant réveiller et mettre en péril une apparente tranquillité faisant ressurgir de terribles secrets touchant à l'inceste passé, puis le viol étranger. La petite héroïne redoute et cherche une aide, un secours désespéré, un refuge très loin, hors de la cruauté des hommes...À lire absolument.
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Des poètes derrière les barreaux : F. Villon, J..

C'est du grand art, une promenade à ciel ouvert au dessus des prisons et leurs célèbres détenus. La prison du Châtelet en janvier 1463 avec François Villon condamné à la pendaison. Puis André Chénier à Saint-Lazare en 1794. Au tour d'Arthur Rimbaud à Mazas...Le pauvre, tout celà pour un premier voyage à Paris, le changement imprévu d'une correspondance peut parfois poser problèmes lors d'un contrôle; et c'est ce qu'il s'est passé.

La suite à découvrir avec Guillaume Appolinaire, le fin gredin enfermé à la Santé, trempant dans une drôle d'affaire de statuettes volées, puis soupçonné dans ses amitiés douteuses pour avoir peut-être participé au vol de la toile du tableau de la Joconde exposé au Louvres. Jean Genet, auteur poète, voleur invétéré à la petite Roquette. Albertine Sarazzin poursuivie pour des faîtes de délinquance: auteure de L'astragale; elle aussi détenue à la Roquette devenue une prison pour femmes. Un voyage historique, poétique et géographique sous la plume efficace et narratrice de Franck Balandier.

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Le silence des rails

Je pensais rencontrer un livre qui me plairait puisque le résumé avait l'air intéressant et plutôt singulier, mais malheureusement ce fut un rendez-vous raté. Je me suis heurtée à un récit trop étrange. Déroutant.

Etienne, jeune homme homosexuel, nous fait le récit de sa vie. Depuis son enfance à l'orphelinat jusqu'à sa déportation, à cause de son orientation sexuelle, vers le camp de concentration de Natzweiler-Struthof en 1942.

Homosexualité sous la seconde guerre ? le potentiel était là. Mais l'auteur ne l'a guère exploité. L'histoire s'est avérée être souvent glauque, voir dérangeante. Comme cette scène (très perturbante) qu'Etienne raconte où durant son adolescence il s'adonne à un moment d'auto plaisir en pensant à sa mère (on a envie de se dire mais...pourquoi ??).

Ou bien ses errances, une fois devenu adulte, dans les ruelles sombres et les toilettes sales de Paris à la recherche d'autres hommes pour se satisfaire vite fait et ressortir aussitôt...

Ces aspects m'ont vraiment rebuté dans ma lecture. Car toutes ces scènes et détails glauques ne sont racontés que pour être racontés. Ils n'apportent strictement rien au récit, qui d'ailleurs souffre d'une narration trop rapide trop survolé, et ne prête donc absolument pas à ce genre d'atmosphère.

Ensuite Etienne raconte sa déportation et sa vie au camp. Là encore c'est une succession de détails, d'anecdotes, je ne suis jamais parvenue à entrer véritablement dans l'histoire (ni même dans le camp).

Je n'ai pu malheureusement finir ce livre qu'en diagonale très vite. Heureusement que le livre était déjà court.

Grosse déception.
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Ankylose : Petite musique de nuit pour les ..

Il faut que le monde vous désabuse du monde; ses appas ont assez d'illusions, ses faveurs assez d'inconstance, ses rebuts assez d'amertume.
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Gazoline Tango

À ne pas manquer. Tout y est; et sans aucun désordre. La gestation de Benjamin dans le ventre de sa mère non sans problèmes, jusqu'à sa naissance. Une éducation à la débrouille toi dans la Cité des peintres pour voler de ses propres ailes, non sans difficultés. Des bruits extérieurs, aux hurlements agressifs de l'autre côté de la paroie abdominale, perçus par un embryon qui s'épanouit dans la matrice maternelle. Il risque de mourir à chaque coup répétitif donné par un homme violent sur le ventre de sa pauvre mère. Pourtant il survivra baignant dans le liquide amniotique, un tantinet bousculé. À sa naissance, la maman tétanisée de ne pas pouvoir assumer la future existence de son bébé, ne parvient pas à l'aimer; au point d'imaginer se débarrasser de ce nouveau-né encombrant. Et puis une "drôle" de cohorte d'amis bizarres, généreux tous autant les uns avec les autres à l'unisson soutiennent de leur mieux Benjamin qui par des règles aussi bizarres venant de ses "éducateurs". Ils amèneront pourtant le gamin, avec son casque visé continuellement sur les oreilles, souffrant d'acouphènes, et pour causes! le jeune héros à maturité; si on peut appeler celà comme ça. Benjamin se croit victime d'une malédiction. Il croit ferme qu'il va mourir le jour de sa 33ème année.

La cité est un piège pour les " étrangers " qui viendraient s'y perdre par mégarde dans une banlieue des laissés pour compte. Il s'agit bien là d'une véritable chronologie sociale au delà d'un simple roman, c'est un livre majestueux et tendre. Un vrai régal avec des anecdotes poétiques, savoureuses et joyeuses, truffées d'un authentique humour bienveillant. Il y en a beaucoup dans ce récit "persillé" à point, pour le lire d'une seule traite; et en musique s'il vous plaît! Bref, le déguster. Tout cela pour dire que l'enfance, et la vivre comme un enfant en observant les adultes, en occurrence ses parents c'est très compliqué.
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Le silence des rails

Le texte, tendu à l’extrême, apparaît d’une beauté rare. Écrire après Auschwitz, c’est ici concevoir une façon nouvelle de faire vivre l’humain.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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Le silence des rails

Ce roman nous raconte l'histoire d'un jeune homme qui se voit du jour au lendemain envoyé dans un camp de concentration. La "raison" ? Son homosexualité. Là-bas sur son pyjama rayé est épinglé un triangle rose, symbole des personnes arrêtées pour leur homosexualité. On va suivre son quotidien, les tentatives d'échange avec son premier gardien, les désillusions, la déshumanité des geôliers, les expériences scientifiques menées dans ce lieu, la volonté de rester en vie et de s'en sortir coûte que coûte. L'écriture est très belle, assez poétique mais elle m'a fait rester en surface du récit et malgré l'horreur de ce qui est narrée, je suis resté en dehors de l'histoire. Certains passages au tout début m'ont aussi gêné, on sent que ces passages sont juste posés là par l'auteur, sans aucune raison et que cela n'apporte rien au personnage ni au récit.

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