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Citations de François Cheng (1656)


Viens te lover dans ma main, galet,
Tiens un instant compagnie
A l'anonyme passant. Toi , le pain cuit
au feu originel, nourris ce passant
de ta force tenace, de ta tendresse
lisse , au bord de cet océan
sans borne, où tout vivant, accorde
au mendiant sans voix les faveurs,
fais moi don de tes inépuisables
trésors : fête de l'aube, festins
du soir, farandoles sans fin des astres,
tant et tant de tes glorieux compagnons
réunis ici en toi, un instant lovés
dans le creux charnel de ta paume !
Toi qui survis à tout, garderas-tu
mémoire de cette singulière rencontre ?
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Le sort de la bougie est de brûler.
Quand monte l'ultime volute de fumée,
Elle lance une invite en guise d'adieu :
"Entre deux feux sois celui qui éclaire!"
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L’aile de l’orfraie, frôlant
Le feuillage, fait tomber
L’ultime goutte de pluie
Sur l’étang, miroir brisé…
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Me voici, pierre d’attente,
Où es-tu, source amie ?
Il suffit que tu viennes,
Pour que soit mélodie.
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Les êtres qui s'aiment vraiment ne sont limités ni par l'espace ni par le temps. Ils sont liés par l'âme, un lien bien plus intime, plus inséparable que celui du corps.
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Il se dit que la mort est bien la belle invention du Ciel ; c’est la plus grande marque de sa clémence.
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Nous avons bu tant de rosées
En échange de notre sang
Que la terre cent fois brûlée
Nous sait bon gré d’être vivants.
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Les morts sont parmi nous, plus vifs que les vivants,
Nous intimant d'être à l'écoute; Initiés.
Par-delà douceur et douleur au grand secret,
Ils n'auront de cesse qu'ils ne nous l'aient confié. (p. 149)
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Au bout du long couloir enfin la mer s'apaise.
A la porte un rayon s'attarde et puis s'oublie.
Midi de faim, de soif, tes cheveux d'ambre tressent
Un filet ramenant tout l'or de nos rêveries.
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Après trente ans d'errance _ qui paraissent une éternité ici- bas, mais ne sont rien dans l'Au-delà_ , leurs âmes l'ont retrouvée et l'ont rejointe.
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Qu'ils calomnient, qu'ils médisent
Qu'ils brûlent le ciel, peine perdue :
Je bois leurs cris comme de la rosée !
Purifié je fonds dans l'impensable.

Hsuan Chuen
VIIIème siècle
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À ces mots, Lan-ying ouvre sa paume et laisse Dao-sheng y coller la sienne. Instant de muette communion et d'extase hors paroles. L'intimité née de deux mains en symbiose est bien celle même de deux visages qui se rapprochent, ou de deux cœurs qui s'impriment l'un dans l'autre. La corolle à cinq pétales, quand elle éclôt, est un gant retourné de l'intérieur vers l'extérieur, elle livre son fond secret, se laisse effleurer par la brise tiède qui sans cesse passe, ou butiner sans fin par d'avides papillons et abeilles qui accourent. Entre deux mains aux doigts noués, le moindre frémissement bruit de battements d'ailes ; la moindre pression provoque une onde qui s'élargit de cercle en cercle. La main, ce digne organe de la caresse, ce qu'elle caresse ici n'est pas seulement une autre main, mais la caresse même de l'autre. Caressant réciproquement la caresse, les deux partenaires basculent dans un état d'ivresse qui a peut-être été rêvé dans l'enfance, ou alors dans une autre vie. Les veines entremêlées irriguant le désir se relient aux racines profondes de la vie ; les lignes entrecroisées qui précisent le destin tendent vers le lointain, jusqu'à rejoindre l'infini des étoiles.

p. 85-86
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A bien y réfléchir, le corps de la femme incarne le plus ardent miracle de la nature. Ou, plus précisément, c'est la nature qui en elle se résume en miracle. N'est-il pas vrai que toute la beauté de la nature s'y trouve : douce colline, secrète vallée, source et prairie, fleur et fruit ? Ne faut-il pas alors appréhender ce corps comme un paysage ? Or comme le maître taoïste l'a enseigné, dans un paysage, plus que les entité substantielles, il faut apprendre à communier surtout avec ce qui émane d'elles, le rayonnement vert qui vient des mousses, les vagues sonores qui viennent des pins, les senteurs qui viennent de tous les sucs propagés par la brume et le vent.
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Le fil entre les doigts de la mère qui coud
Sera habit sur le fils qui part en voyage
Plus proche est le départ plus serré est le point
Et plus serré encore un cœur qui craint l'absence
Comment croire que la couleur d'un brin d'herbe
Puisse compenser la chaude lumière du printemps ?

[Meng Jiao, "Chanson du fils qui part en voyage"]
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D'ici là
D'un instant l'autre
Nous nous rejoindrons
Chacun en avant de soi
S'étend de ce qu'il ouvre,
S'accroît de ce qu'il donne.
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Non corps à corps
Mais âme à âme
N'annulant nullement chair et sang
N'évacuant ni source ni flamme
Laissant cependant circuler l'air
La brume, la vapeur, éclair et tonnerre
Bourrasque et averse, ardente déchirure....
De la vallée du manque monte à présent
Les choses par l'azur aspirées
La lumière envahit tout l'intervalle
Propageant haleine d'embruns et saveur d'algues
Le lointain est l'envol de pétales
Eperdus de vent
Et le proche écho d'une louange
Au nid éclaté

Alors souffle le juste vide médian
Alors passe in-attendu l'ange
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Parfois, ce qui se murmure en nous
Devient audible. Nous entendons
Alors tant et tant d'autres murmures
Chez les vivants et les morts, depuis
La nuit des temps, disant un secret
Lancinant jamais éclairci, basse
Continue de la Voie qui seule sait.
p. 49
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I. PAR ICI NOUS PASSONS


L'invisible contemple,
Mais ne dit mot ;
L'invisible ressent,
Mais ne dit mot.
Parfois trouant la mémoire,
Il nous réveille
Par un furtif geste.

La brume levée, le paysage
Un instant révélé :
Appel d'une prairie fleurie ?
Rappel d'une cascade cachée ?
Nous entendons pousser en nous
Le cri d'un geai,
Sans trouver le mot.

p.78
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La vraie gloire est ici,
Nous passons à côté.
Quelques jades croqués,
Et maints lotus mâchés,
Au travers des ténèbres
Un jour nous périrons !

La vraie voie est ici,
Nous passons à côté.
Mousse ou limon mâché,
Lave ou glace croquée,
Mourant de nostalgie,
Périrons-nous un jour ?

La vraie vie dès ici,
Par ici nous passons.
Nous aurons toujours soif,
Et toujours aurons faim,
Au travers des ténèbres,
Jamais ne périrons.

p.9
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Le vrai silence vient au bout des mots justes
Mais les mots justes ne naissent qu'au sein du silence
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