AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Fred Bernard (587)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Bijou

Une BD intéressante qui nous propose une traversée des XXe et début XXIe siècles en mettant nos pas dans le parcours d'une pierre : le Bellaciao.

On assiste à de grands moments historiques ou on en entend parler, on croise des personnalités et on voyage au grès de montures et des cadeaux.

C'est malin et c'est distrayant.

La mise en page est très bien pensée, de grands dessins muets, deux par page, sont soulignés par un texte en voix off relatant l'épisode de l'odyssée du bijou.

Le dessin de Bernard est très réussi, caractérisé, et brillamment mis en couleurs.
Commenter  J’apprécie          150
Cléo : une jeune femme prétendument ordinaire

C'est un long monologue poétique, imagé, parfois même érotique. Cléo est une jeune femme, 29 ans, qui vient de trouver son homme après de multiple tentatives. On vit dans le monde parisien où la vie de couple est si difficile à découvrir, c'est léger, insouciant et grave à la fois. Le dessin est assez grossier en apparence, comme dessiné sans croquis préalables, traits épais, ombres griffonées et pourtant toujours très juste et efficace. Et cette histoire d'une jeune femme ordinaire, une catherinette égocentrique de plus à Paris, rien de ce qui pourrait me passionner en principe, a fini par me toucher et me happer. Fred Bernard a un talent très particulier, je me suis même dit au cours de ma lecture qu'il s'agissait d'une femme, Fred peut aussi bien être un prénom féminin après tout, et que depuis que je lisais ses livre j'étais dans l'erreur. Et bien non, c'est bien un homme qui a écrit cette BD. Mesdames, j'attends votre avis !
Commenter  J’apprécie          150
L'histoire vraie de Zarafa la girafe

Voici dans la collection nathan un nouveau titre de la très jolie collection Animaux Museum des Editions Nathan- on vous avait déjà parlé de Siam L'éléphant l'an passé- .cette collection qui a la particularité de présenter des histoires vraies d’animaux réalisée en partenariat avec le museum d’histoire naturelle .



Ici, on nous raconte la toute première girafe introduite en France au 19ème siècle.



Zarafa prend comme point de départ les-authentiques- tribulations de la première girafe française, cadeau du Pacha d’Egypte au Roi Charles X, au 19ème siècle. J'avais vu aussi le film ZARAFA et les deux versions sont complètement différentes



En 1826, le gouverneur du Soudan, Mouker Bey, offre deux girafeaux au pacha d’Égypte Méhémet-Ali. Quand le consul de France à Alexandrie, le Piémontais Bernardino Drovetti, apprend la nouvelle, il suggère au sultan de les offrir au roi de France, pour enrichir le zoo royal du jardin des Plantes. On embarque un des deux animaux sur un brigantin sarde à destination de Marseille, en compagnie de trois vaches laitières et de trois palefreniers nubiens censés veiller sur la bête. Son arrivée dans la cité phocéenne constitue un événement dont le Vieux Port garde encore le souvenir. Elle passera l’hiver et l’été dans la propriété du préfet.



Contrairement au film il n'est nullement question du jeune africain de 10 ans, Maki personnage totalement fictionnel et le Prince Hassan, un bédouin qui luizarafar viendra en aide, dans un périple du Soudan à Paris est un personnage bien plus secondaire dans l'album que dans le film de Rémi Bezancon.



Les illustrations de Julie Faulques et les anecdotes historiques de Fred Bernard mettent particulièrement en valeur cette histoire extraordinaire,



Une fois n'est pas coutume je laisse pour finir cette chronique, un petit commentaire du fiston qui a vu le film et le livre ;



J'ai vraiment adoré ce livre même si je trouve ca bizarre cette girafe qui fait le tour du monde en plus la girafe est l'animal que je trouve le plus passionnant : son long coup le fait qu'elle se torde dans tous les sens... Et j'avais vu le film et les deux histoires sont super car elles se complètent toutes les deux!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          150
Chroniques de la vigne : Conversations avec..

Voilà une BD très réconfortante. Les deux compères (l'auteur et sont grand-père) sont bien sympathiques, tellement attachés à leur village et leur région viticole qu'on regretterait de ne pas être en originaire pour partager leur expérience qui paraît parfaitement authentique parce qu'héritée des générations antérieures. J'ai aimé les aquarelles et l'écriture manuscrite, quelquefois un peu maladroites, qui nous replongent dans le temps révolu d'une enfance idéalisée. J'ai particulièrement apprécié la page sur les vins modernes au goût qui se veut universel —forts en nez et en alcool — qui rejoint ma propre opinion. J'ai moins aimé les textes d'Edmondo de Amicis, sur les effets psychologiques du vin: d'une écriture surannée, ils contrastent largement avec le reste que j'ai ressenti comme très spontané. Je les ai lu distraitement alors que je buvais littéralement les pages illustrées. À bien y penser, je me dis qu'elles ont peut-être servi de faire-valoir…

Lisez cette BD sans retenue ni peur de vous enivrer: elle nous déculpabilise de notre amour du bon vin.
Commenter  J’apprécie          140
Le secret de Zara

Une très jolie BD pleine de vie et de couleurs qui se lit comme une fable et qui donne le sourire.

L'histoire est très simple, enfantine et entendue, mais plaira autant aux enfants qu'aux parents.

Le dessin est vif et efficace, il sert très efficacement la narration (où est-ce l'inverse?).

Une jolie petite lecture pleine de bons sentiments qui fera peut-être le régal de jeunes lecteurs pour les fêtes de fin d'année.
Commenter  J’apprécie          140
La malédiction de l'anneau d'or

C’est au moment de Noël, l’année dernière, que j’ai vu apparaître de nombreuses fois cet album jeunesse dans la blogosphère, notamment dans la wishlist de La tête en claire. Il faut dire que sa magnifique couverture a tout de suite suscité mon intérêt et j’ai eu de la chance car une des bibliothèques de ma ville l’avait acquis entre temps.



Jack était un tout jeune corbeau lorsqu’il a été sauvé des griffes d’un chat famélique par Cornélia. Cette dernière est aveugle depuis tout bébé et vit à l’orphelinat du Grand A, tenu par des sœurs. Le nouveau duo désormais inséparable fait également entrer dans leur cercle une autre jeune fille de l’institution, Virginia à la chevelure flamboyante. Les deux jeunes filles grandissent et entretiennent une amitié sans faille jusqu’au jour où arrive « Génius la main froide », un beau devin mystérieux et érudit qui a tant voyagé…



La première impression positive que j’ai eu au sujet de la couverture de l’album s’est rapidement confirmée avec la lecture. Chaque page de texte est agrémentée d’une illustration qui s’avère être un ravissement pour les yeux. Si la thématique générale est d’inspiration médiévale, les illustrations m’ont surtout fait penser aux œuvres des Pré-Raphaélites que j’affectionne particulièrement (une impression confirmée à la fin du livre, notamment dans la biographie de François Roca). En effet, difficile de ne pas voir dans le personnage de Virginia, la muse de Dante Gabriel Rossetti, Jane Burden ou dans certains décors, des peintures de John William Waterhouse, notamment The Lady of Shalott.



En ce qui concerne le texte, je resterais plus réservée. J’ai beaucoup apprécié la première partie. Non seulement, elle présente une certaine originalité (le conte a pour narrateur un corbeau et l’une des protagonistes principales est aveugle) mais elle s’inspire aussi de tout un folklore pré-existant. Je citerais ainsi le mythe arthurien (le retrait de l’anneau d’or de l’autel en pierre par Cornélia m’a rappelé l’épée Excalibur retirée d’un rocher par le Roi Arthur) ou le Seigneur des Anneaux (un anneau qui influencerait la personnalité de son possesseur).

En revanche, la seconde partie perd peu à peu de son souffle épique pour complètement retomber à plat dans sa chûte. Je m’explique : La malédiction de l’anneau d’or semble être le préquel d’Anya et le Tigre Blanc des mêmes auteurs, paru en 2015. Malheureusement, cela n’a pas été signalé et je me suis faite complètement spoilée l’intrigue du premier tome (notamment lorsque Virginia rencontre la Reine Anya et que cette dernière lui raconte son accession au trône). Peut-être que je me trompe étant donné que je n’ai pas lu le premier tome, mais j’ai le sentiment que La malédiction de l’anneau d’or est conclue par l’intrigue d’Anya et Tigre blanc. J’ai trouvé cela dommage.



En conclusion, La malédiction de l’anneau d’or est un album jeunesse absolument magnifique qui vaut le coup d’oeil surtout pour ses illustrations de qualité. En revanche, je pense qu’il serait plus judicieux de débuter par Anya et Tigre Blanc, cela vous éviterait non seulement de vous faire spoiler le premier tome mais également d’avoir des déconvenues à la lecture du second.
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          140
Nungesser

Voilà une BD se voulant être la biographie d'un homme qui a su faire de sa vie une légende.

Charles Nungesser a eu donc une destinée bien atypique.



Et ce projet de BD n'est, pour une fois, pas né de l'esprit d'un dessinateur ou scénariste, mais bel et bien de la passion d'un éditeur (Didier Borg à l'époque pour Casterman) pour cet aviateur.



Il confiera ainsi sa passion et ce projet au scénariste/dessinateur Fred Bernard. Celui-ci, par manque de temps, choisira et confiera finalement judicieusement le dessin à l'artiste Aseyn pour ce projet, et cela fait une superbe alchimie.



Le dessin :



Cet ouvrage, en noir et blanc, ressemble finalement beaucoup plus à un roman graphique qu'à une BD.



Le trait de Aysen est superbe, délicat et dynamique à la fois, et léger et suggestif. Un vrai trésor visuel !



Aysen a une technique de dessin bien particulière mais très appréciable !

Les traits semblent s'effacer par moment comme pour un manuscrit vieilli... Par moment le dessin semble avoir été fait par une tracé léger et continu, d'une traite sans lever la main, et paraissant non abouti mais cela fait un petit effet romancé et poétique non négligeable.

Une technique si j'ose dire "aérienne" particulièrement appliqué pour les scènes de vol.



Ce dessin est vraiment splendide et instaure une belle ambiance de fraicheur et de liberté.



A contrario, les scènes au sol, font souvent l'objet de beaux aplats de noir histoire de bien nous remettre les pieds sur terre.



Aysen s'est aussi fortement documenté notamment pour suffisamment détailler les beaux bombardiers Voisin III ou le Nieuport « Bébé » et le Nieuport 17 ou bien le légendaire oiseau blanc (biplan Levasseur).

Les personnages sont beaux, particulièrement réalistes et ayant tous évidement existé.



Les mises en scènes, surtout les aériennes, sont incroyables et l'on ne devine certainement pas le nombre d'heures passées derrière l'écran pour atterrir à ce résultat...

Et oui Aysen, selon ses dires, a totalement travaillé sur ordinateur ! (voir l'article https://www.ligneclaire.info/bernard-aseyn-29381.html)



Rien à dire, graphiquement le dessinateur nous a fait voler au septième ciel...



Le scénario :



Le scénario n'est ni plus ni moins une biographie séquentielle du personnage Charles Nungesser.

Sa vie atypique se prête évidement parfaitement bien à une BD.

L'histoire est riche en évènement et reflète parfaitement vie et anecdotes du personnage.



La petite idée en plus vient de l'excellent travail de narration, voie off portée par le personnage "d'Emilie", l'amoureuse et la maîtresse de Nungesser.

Cela donne une grande touche romancée sympathique, d'autant que l'on peut s'interroger sur l'existence réelle de la dite "Emilie", et qui nous procure une petite émotion finale et un certain attachement à ce héros dandy d'une autre époque.



Le découpage est vif et dynamique, les pages et cases sont grandes et claires, renforçant ainsi cette impression de liberté, d'amour de la vie etc...



En bref, Fred Bernard, nous fait l'exposé, de la plus simple des manières, de la vie de cet As des As.



Ce livre fut une belle surprise pour moi par son coté graphique planant peu commun et par le destin de cet homme encore peu connu de nos jours


Lien : http://www.7bd.fr/2017/06/nu..
Commenter  J’apprécie          142
La tendresse des crocodiles & L'ivresse du ..

Dès le départ, j'aime ce style de dessin, pas trop léché, assez brut et pourtant approfondi, les représentations de paysages sont superbes et les moment oniriques bien délirants, le trait est jeté, vif tout en contrastes et pourtant assez grossier, ce qui donne du dynamisme et laisse les rennes à la narration. le noir et blanc conforte encore plus cette impression. le livre est divisé en deux parties, deux histoire distinctes, deux aventures différentes, mais qui se suivent. Ça se passe en 1921. La première se passe en Afrique, on est plus dans Mogambo ou African Queen que dans Tintin au Congo ou Tarzan. C'est aussi une histoire de relations entre homme et femme, pleine de sensualité, d'espièglerie, d'aventures, d'exotisme et de fantastique, et même d'une pointe d'érotisme. le dosage entre ces éléments est savamment équilibré et on se laisse emporté par la vague. La deuxième histoire se passe entre Cuba et New-York, sous fond de révolution cubaine et de prohibition, plus courte et au rythme un peu plus décousu mais tout aussi prenante. On voyage dans ce livre, et pas uniquement d'un point de vue géographique.

C'est une belle découverte qui me donne envie d'explorer d'autres œuvres de Fred Bernard.
Commenter  J’apprécie          140
Chroniques de la vigne : Conversations avec..

Distribution de bonheur avec cette chronique graphique, où l’auteur, ayant fait l’école des beaux-arts et beaucoup voyagé, prend un grand plaisir à revenir à Savigny-lès-Beaune. Il rend hommage à son grand-père de 90 ans et à ses 40 000 bouteilles qu’il a bu (quoi ! comme il dit : même pas 2 bouteilles par jour !), ainsi qu’à sa vigne et à la Bourgogne. Respect, tendresse, admiration, contemplation, souvenirs, humour, au programme de cet échange entre deux générations. Des dessins simples aux belles couleurs pastel. Instructif et humain. Découvert grâce à la critique de fannyvincent
Commenter  J’apprécie          140
Anya et tigre blanc

Encore une pépite d'album! Fred Bernard et François Roca forment vraiment un couple créatif mythique pour moi: le texte et les illustrations se complètent parfaitement comme à chaque fois. Et le format de l'album nous en met plein les yeux: blancs, bleus et noirs pour cette histoire d'enlèvements d'enfants dans un Royaume des Neiges magnifique et glaçant.

Les expressions des personnages (humains et animaux) sont étonnantes de vérité et de précision comme en témoigne la couverture: volonté, défi, courage, et un peu d'orgueil dans le regard d'Anya; détermination, intelligence et sérénité pour Tigre Blanc.

Comme d'habitude chaque album a son propre univers, et sa gamme de couleurs, on garde donc les images en soi comme si on avait chevauché à dos de Tigre Blanc dans la neige et qu'on connaissait ce Royaume sur le bout des doigts.

Deux précisions pour finir: lu et adoré par ma fille de 8 ans, dévoré, relu et scruté en détails, parce que suspense, parce que animaux, parce que beauté des paysages et un petit côté Reine des Neiges aussi. Bref gros coup de coeur et ça tombe bien car j'avais décidé de lui offrir (fut un temps où je m'offrais à moi-même les albums de Roca et Bernard mais je suis ravie d'avoir transmis ces plaisirs de lecture!).

Enfin il y a sans doute une double lecture: à côté du conte, du monde fantastique, froid et inquiétant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Khaleesi (Daenerys Targaryen, pas besoin de donner des précisions, si? Si vous êtes passés à travers Game of Thrones il est grand temps de faire qq chose!!!) et je pense que c'est fait exprès. Chevelure, caractère, destin... et même un dragon... Mais je m'arrête là en vous conseillant de vous plonger à votre tour dans cette histoire et de vous faire votre propre avis.

Merci encore aux deux auteurs, et que longtemps encore vous nous fassiez rêver!
Commenter  J’apprécie          140
La Vie secrète des arbres en BD

Une très belle plongée visuellement dans le monde des arbres mais aussi une mine d'informations sur la dendrologie.

J'ai beaucoup aimé le récit de Peter Wolhlleben, qui nous raconte son amour pour la forêt depuis son enfance, ses études, les déconvenues dans son travail en tant qu'ingénieur forestier, où la mission principale était de faire du profit sur les arbres, et enfin son épanouissement personnel et professionnel, en contact constant avec la nature.

Pour les dessins, j'ai trouvé assez intelligent de représenter les hommes assez sommairement en donnant la priorité des détails et du soin aux arbres, ce sont eux les vrais héros de ce roman graphique.

Une belle lecture enrichissante!

Commenter  J’apprécie          130
La paresse du panda

J’ai eu un peu de mal à démarrer la lecture de cet album, Fred Bernard se ressert des personnages de ses œuvres précédentes. On retrouve Jeanne Picquigny avec Eugène et Pamela dans l’Himalaya, dans la suite de son aventure précédente dans les années 30, et il y a Lily et Victoire dans la maison familiale en France dans une période contemporaine, on va retrouver plusieurs éléments physiques qui relieront ses époques différentes du récit, comme le manoir ou le buffet à cachette secrète... J’avoue avoir un peu oublié les faits des œuvres précédentes et avoir eu du mal à m'imprégner. Tout cela est très fouillis, surtout qu’il n’y a plus de fil conducteur, on suit les discussions impromptues sur toutes sortes de sujets, mystique, érotique, politique, la création artistique, les sentiments... à l’image du dessin qui semble vite jeté sur le papier, impromptu lui aussi. Mais en fait, ce qui fait le défaut de cette bande dessinée est aussi sa qualité, j’ai fini par me prendre au jeu de la déambulation, à me laisser bercer par les petites phrases remplies d’aphorisme, de réflexions, d’exotisme. C’est un gros pavé qui exige une immersion totale, Fred Bernard possède son univers unique, rien que pour cela, ça vaut le coup d’œil. Cette lecture m’a donné envie de relire les œuvres précédentes. J’ai lu une critique disant que cet opus était plutôt destiné aux fans de Fred Bernard, je dois donc en faire partie.
Commenter  J’apprécie          130
La Vie secrète des arbres en BD

La vie secrète des arbres : Peter Wohlleben

« Étrange mélange de puissance et de délicatesse, monde végétal plein de recoins et de mystères. Parfum de mousse et d’humus, craquements de bois, cris d’oiseaux, vent dans les branches, ombres et lumières…Elle nous chuchote des mots inconnus qui pourtant nous parlent au plus profond. »

Ainsi commencent les beaux commentaires et phylactères accompagnant les magnifiques dessins et couleurs illustrant cette bande dessinée unique en son genre.

La nature de tout temps a été incomprise et souvent maltraitée et l’on découvre aujourd’hui qu’elle est indispensable à la survie de l’humanité.

Peter, l’auteur, nous conte alors son histoire personnelle et la révélation qui lui advint face à la nature, celle de l’organisation sociale structurée des arbres. Pour lui, se sentir vivant, c’est vivre dehors par tous les temps et apprendre toujours plus sur la vie en forêt pour apporter les meilleurs soins aux arbres qui sont sa passion.

La forêt fonctionne comme un superorganisme extrêmement évolué. Tout jeune, vivant à la campagne, Peter s’est passionné pour le nom des plantes et des animaux. Ramassage de graines et de faines pour les semer était son passe-temps favori. Il deviendra plus tard ingénieur forestier et se baladera tous les jours dans les sous-bois. Il semble bien que ce soit le secret d’une bonne santé au niveau de la tension artérielle, de la capacité pulmonaire, de la souplesse des artères et du système immunitaire. Les arbres sont bien loin d’avoir livré tous leurs secrets.

Installé avec sa femme et ses deux enfants dans une grande maison forestière, Peter et Miriam adoptent des animaux domestiques, poules, chiens, chats, chèvres, lapins, et cultivent le seigle qui leur donne leur pain. Tout va pour le mieux pour Peter sauf au niveau boulot, les coupes blanches n’étant pas de son goût.

On apprend que 25% des animaux terrestres vivent sous terre, ce qui a un impact déterminant sur la vie des arbres. Ils sont indispensables à l’écosystème. Les stars de la terre sont les lombrics qui représentent, et c’est à peine croyable, 50% de la biomasse animale terrestre. Et ils recyclent et digèrent tous les jours leur poids en bactéries et microbes ! On apprend aussi que le noyer a la propriété d’éloigner tous les insectes en raison des tanins dont il est gorgé.

La sélection naturelle est impitoyable pour les arbres et on peut dire que tout arbre devenu grand est un véritable survivant.

On sait aujourd’hui que les arbres communiquent entre eux à distance via des messages chimiques composés de molécules volatiles, et ce afin de se protéger mutuellement. Ils s’entraident, règlent et surmontent ou contournent les problèmes qu’ils rencontrent et ils s’en souviennent !

Les champignons jouent un rôle déterminant dans la croissance de 90% des plantes et particulièrement des arbres. Il existe une symbiose entre le mycélium des champignons et les racines des plantes.

Il faut savoir que ce sont les arbres qui ont rendu la Terre habitable et l’ont enrichie en communion avec les champignons depuis des millions d’années.

On en vient forcément au problème du bouleversement climatique avec son lot de sécheresses et d’attaques parasitaires conjointes. Les forêts du monde entier sont en danger.

Un magnifique ouvrage de 240 pages, une BD étonnante qui nous plonge dans l’intimité des arbres jusqu’à leurs racines, et donne accès à un monde merveilleux mais fragile : protéger les arbres, c’est protéger l’humanité tout entière.



Commenter  J’apprécie          120
La Vie secrète des arbres en BD

Ce superbe album m'a été offert pour Noël. Il y a quelques temps déjà, j'avais eu la possibilité de lire le témoignage de ce forestier allemand que j'avais trouvé plein de bon sens. Ici, son hypersensibilité à la nature est mis en exergue. De ce fait, on ressent la souffrance qu'il a éprouvé à exercer son métier qui est allé pendant si longtemps à l'inverse de ce qu'il faudrait faire. J'avais lu un essai sur la biodiversité qui expliquait que chaque intervention de l'homme était une catastrophe même quand il souhaitait réparer ses erreurs. J'ose imaginer que dans le futur l'homme saura garder et préservera de présence humaine dans des sanctuaires de la nature.
Commenter  J’apprécie          121
La Vie secrète des arbres en BD

J'avais déjà beaucoup apprécié le livre La vie secrète des arbres sorti en 2015 et lorsque j'ai découvert l'an dernier sa version graphique, je n'ai pas été tout de suite convaincu de l'acheter par crainte de ne pas retrouver toute la force du texte initial et parce qu'un rapide balayage ne m'a pas tout de suite convaincu du graphisme pour lequel je reste un lecteur assez difficile.

Pour autant ce roman graphique s'est retrouvé sous le pied du sapin et sa lecture m'a finalement captivé.

Autant les humains sont parfois dessinés de manière assez brouillonne, autant les arbres et les autres vivants sont à chaque page toujours plus jolis et captivant sur le plan graphique.

Il permet de réviser et de compléter toute la connaissance partagée par les auteurs et c'est une manière d'apprendre des plus agréable et intéressante.

De plus la longueur de la bande dessinée est telle que l'on y passe de nombreux jours à plonger dans ces incroyables univers forestiers.

Merci aux auteurs et à la maison d'éditions pour ce bel ouvrage que je recommande sans hésiter. Chacun(e) en ressortira grandi et plus apaisé dans sa relation aux autres vivants et en particulier aux arbres que l'on ne peut plus regarder de la même manière après cette lecture.

On est dans le même niveau que L'Arbre-Monde de Richard Powers.
Commenter  J’apprécie          120
On nous a coupé les ailes

Il était une fois un gamin de 8 ans qui, au tournant du 20ème siècle, passait de merveilleux étés avec ses frères et son cousin Firmin à faire les quatre cents coups dans une parfaite insouciance. Un gamin prénommé René, rêveur patenté, fasciné par l’apparition des premiers avions. Un gamin persuadé que quand il serait grand, il volerait lui aussi et pourrait caresser les nuages. Un gamin heureux, conscient de la magie de l’enfance et confiant en l’avenir.





Il était une fois ce même gamin, en octobre 1914, écrivant à sa mère : « J’ignore ce que l’on sert à nos officiers, Maman, mais mon ventre crie souvent famine ici. […] Voila maintenant des semaines que l’armée allemande est bloquée à 40 kilomètres de Paris, mais il s’en est fallu de peu pour qu’elle nous déborde… Alors elle se venge et nous pilonne au canon, nous déchiquette à la mitraillette. Nous on creuse, on s’enterre et on s’enfonce dans la Marne. A perte de vue, de la boue et des cadavres, des chevaux gonflés par la putréfaction, […] des villages rasés et des arbres noirs ébranchés. »





Le gamin devenu un jeune adulte découvre l’horreur du front. Il apprend la mort du cousin Firmin et de son frère Eugène, il s’évade en repensant aux instants joyeux partagés avec eux par le passé et en regardant les avions tournoyer dans le ciel, toujours plus rapides et plus flamboyants…





J’avais peur que le propos insiste trop sur l’histoire de l’aéronautique. Il y a certes quelques termes techniques et la présentation d’incontournables pionniers de la conquête de l’air mais le cœur de l’album ne se focalise pas sur ce sujet. A travers l’histoire de René, les auteurs parlent avec finesse de ses hommes auxquels la guerre a coupé les ailes. L’alternance entre l’enfer des tranchées et le paradis de l’enfance montre à quel point ce monstrueux conflit a brisé des millions de vies et autant de rêves d’avenir.





Un texte sobre et touchant, des illustrations parfaites d’Émile Bravo, cet album est un petit bijou absolument tout public, à lire dès dix ans selon moi.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          120
Rex et Moi

Une très belle histoire de dinosaures, d'amitié et de différence ! De plus de superbes illustrations.



Un jour Iggy Pick se rend compte qu'il y a des dinosaures bien plus grand que lui, il avait toujours été au sommet de la chaîne alimentaire mais la situation s'inverse. Qu'à cela ne tienne c'est un petit dinosaure courageux, malin et plein de ressources, sa faiblesse va devenir sa force.

Commenter  J’apprécie          120
Cléo : une jeune femme prétendument ordinaire

Les aventures d’une jeune femme prétendument ordinaire…

Bon, autant être franche dès le départ, j’ai adoré !

Fred Bernard signe à nouveau une bd où il est question des femmes et il sait si bien en parler des femmes qu’un critique est même allé jusqu’à le comparer à Flaubert en qualifiant ces deux écrivains « d’ auteurs lesbiens ». C’est dire…



Voici donc les aventures de Cléo, jeune femme de 29 ans qui vit à Paris et qui travaille dans le monde de la télévision. Cléo, son boulot plein de strass, ses copines, ses sorties, ses amours… A travers un long monologue, un jour de pluie, Cléo se raconte…Sa vie « prétendument » ordinaire. Le mot est donné dès le début. Oui, la vie de Cléo est ordinaire : travail, sorties, amours…désirs de rencontrer le prince charmant, famille. Elle est une jeune femme de son époque, elle a eu plusieurs amants, a vécu avec deux hommes et n’a toujours pas rencontré l’amour… Parce que voilà Cléo souffre d’un besoin terrible de tendresse et a envie de croire encore en l’amour … Et c'est là que cette bd gagne en profondeur. Cléo devient Petit Potame se livre, évoque son enfance, ses parents, leurs attentes, les siennes. Les dessins sont superbes, les femmes sont belles et les détails toujours aussi soignés et envoûtants.

Il est étrange de noter que dans cette bd où il n’est question que du regard de Cléo sur ses amours, sur les hommes, aucun homme justement n’est dessiné si ce n’est le 10ème amant de Cléo, le « bon », celui pour lequel elle quitte tout, boulot, Paris pour s’envoler au Japon. Il est très surprenant cet homme, dessiné sous les traits d’un loup, un loup qui paraît tendre et affectueux mais hiératique à l’image d’un dieu égyptien, un homme-loup qui a fait naître chez moi une réminiscence du Petit Chaperon rouge…

Et c’est là la force de cet album poétique : tout un imaginaire est en marche, latent, derrière ces pleines pages en noir et blanc, une œuvre ouverte… Fred Bernard délaisse ici l’exotisme, les contrées lointaines mais nous entraîne pourtant dans un beau voyage.

Alors, sur une playlist d’enfer, Cléo, version moderne du Petit Chaperon rouge pour jeunes femmes prétendument ordinaires…

Commenter  J’apprécie          121
Anya et tigre blanc

Le duo Fred Bernard - François Roca est rodé, on ne compte plus leurs collaborations réussies. C'est donc en toute confiance que je me suis plongée dans l'univers d'"Anya et Tigre Blanc".



Ils nous proposent un conte dans la plus pure tradition : disparitions d'enfants inexpliquées, héroïne au fort caractère, magie et noirceur. Je l'ai trouvé bien construit et plutôt agréable, même si j'aurais aimé que le Tigre (membre à part entière de la famille) ait un rôle un plus important : l'idée de la collaboration entre humains et animaux est sympa mais un peu sous exploitée à mon goût.



Mais ce petit bémol est compensé par la belle idée de faire du temps le narrateur de ce grand album, porté comme toujours par les somptueuses illustrations de François Roca.
Commenter  J’apprécie          110
La reine des fourmis a disparu

"La reine des fourmis a disparu" est la première collaboration entre Fred Bernard et François Roca, duo devenu incontournable en littérature jeunesse.



Les héroïnes en sont deux fourmis : Mandibule de Savon et Elytre de Lait, qui mènent l'enquête pour retrouver la reine de leur fourmilière.

Ayant un poil clair pour tout indice, les voilà traversant la forêt tropicale à la recherche de témoins. Singe, tamanoir, jaguars, papillon, tarentule... Tous les êtres vivants poilus sont interrogés. Jusqu'à ce que nos fourmis débouchent sur une étrange rivière de terre rouge...



Si la fin peut sembler un peu abrupte, cette enquête à message écologique ne manque pas d'intérêt.
Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fred Bernard (2008)Voir plus

Quiz Voir plus

L'homme bonsai

Où l'arbre a-t-il été trouvé?

sur un bateau
sur une plage
sur une île

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : L'Homme Bonsaï de Fred BernardCréer un quiz sur cet auteur

{* *}