Citations de Frédéric Dard (2224)
Ce que je crains, chez les putes, plus que leur vénalité, c’est leur impatience. La plupart, vous l’aurez remarqué, ne songent qu’à vous expédier, sitôt leur dû perçu.
Tout ça est bien triste, a soupiré le Docteur. Pourtant, la vie est simple quand on ne la prend pas au sérieux. Qu’est-ce qu’ils ont donc, les gens, à ne pas le comprendre ?
Tout aimer, voilà le secret. Être amoureux du grain de café qu’on moud le matin, de l’oiseau qui s’oublie sur votre chapeau, du facteur qui vous apporte votre feuille d’impôt, du proviseur qui vous balance du lycée, de l’adjudant qui vous fait ramper dans la boue. Aimer la boue ! Aimer la m… Ne vous gênez pas, y’en aura pour tout le monde ! Aimer, aimer ! Le voilà, le secret ! Qu’on se le dise. Et puis s’aimer soi-même, surtout si l’on est son genre !
j’écrivis de longues lettres à des filles que je croyais être d’éternelles amies, mais leurs réponses réticentes, de plus en plus brèves et tièdes, me fit comprendre que l’amitié n’existe vraiment qu’à travers une présence assidue. Le temps et l’éloignement détruisent irrévocablement les plus beaux sentiments.
les savants, c’est comme les collégiens ! Lorsqu’ils ont flairé un con quelque part, faut qu’ils en fassent le siège, si j’ose dire.
Misogyne par timidité, ricanai-je.
Le doc est un petit tonneau plein de graisse, avec un costar noir, coupé comme pour un roi mage, des lunettes à monture d'or et l'air de trouver la vie épatante sous tous ses angles.
De ceux qui croient à ce qu'il faut croire; qui pensent que Toulouse-Lautrec est un match de football et qui lisent entre les lignes pour peu ça soit écrit en italique.
C'est Pinaud le parrain. Il marche au côté de m'man, solennel, guindé, gourmé, rasé de frais, vêtu de noir, cravaté de gris. Il a les lèvres veuves de tout mégot et, pour une fois nu-tête, il va, tel un diplomate britannique, sn chapeau neuf à bord roulé à la main et s'en fouette le mollet.
La voix grasse comme une bassine à friture du tôlier me répond.
C'est un cul-de-jatte de la matière grise. Avec cécoinces, il faut adopter la vitesse croisière et ne pas oublier de mettre ses clignotants dans les carrefours.
Il arbore ce teint vert bouteille des hépatiques qui ont traité leur foie par le mépris et qui subissent les représailles.
Quand il vit le lit vide il le devint.
La voix du Mastar se fait de plus en plus évasive et inaudible. Il finit par piquer du nez et il s'endort d'un sommeil d'ange ivre mort. Je préfère ses ronflements à ses divagations : ils sont moins compromettants
Quelques crachotements. Puis la musique éclate. Manque de pot, il ne s’agit pas de la Marseillaise, mais d’une chanson de Mme Anny Cordy intitulée On m’appelle Cirrhose. L’erreur est d’autant plus fâcheuse que le ministre de l’intérim passe pour aimer tuter. A ce que les baveux d’opposition sous-entendent, paraîtrait qu’elle se pionarde au pastis nature, l’Excellence.
Effectivement, la bagarre se déclenche sans plus tarder pour la plus grande satisfaction des populaces initialement déçues par un accident sans mort ni blessé.
Je sors de ma poche un minuscule appareil photographique qui m’est très utile quand je tiens à prendre des clichés sans attirer l’attention.
Une grosse vache rousse qui planque son goître derrière seize rangs de perles fines, maugrée en voyant se refermer les portes de l'ascenseur devant son nez en forme de tubercule.
Le Président a refermé la porte à clé derrière lui. Il grimpe l’escalier quatre à quatre, pressé, non pas d’en finir, mais de commencer au contraire.
Victor Réglisson est en grève depuis quatre jours, comme tout le personnel du réseau banlieue. Bien que membre du P.C., il n’aime pas la grève, car c’est un homme d’habitudes. Semblable aux trains qu’il conduit, il a besoin de rails pour se mouvoir. Réduit à l’inaction, il se sent abandonné sur une voie de triage.