AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de George Steiner (58)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Entretiens

Fin de mes relectures de Steiner (RIP) avec ce petit livre d’entretiens qu’il a accordés à Ramin Jahanbegloo . Une partie passionnante sur sa biographie qui donne une idée de l’immense réservoir d’expérience qui vient s’ajouter à l’érudition du personnage. De remarquables réflexions sur la lecture et le rapport au livre , un survol en forme de commentaire de son œuvre , des considérations sur notre époque (peu flatteuses) et quelques projections vers l’avenir ( pessimistes). Les passages proprement philosophiques m’ont , je le reconnais un peu échappé , mais dans l’ensemble , comme toujours chez Steiner , une lecture stimulante.
Commenter  J’apprécie          20
Dans le château de Barbe-Bleue

Un court essai sous-titré « Notes pour une redéfinition de la culture ». Sa faible ampleur est un leurre car Steiner y ouvre un nombre incroyable de pistes de réflexion sur ce sujet .Partant du constat de la déréliction de la culture classique , il en analyse les causes et s'efforce de se projeter dans l'avenir pour imaginer ce qui pourra en tenir lieu. Ce n'est pas toujours optimiste mais en aucun cas ce n'est infecté du négativisme ronchon d'un Finkielkraut .L ‘essai date de 1971 et pourtant la plupart de ses constats restent justes.
Commenter  J’apprécie          20
Nostalgie de l'absolu

Steiner démonte en quelques lignes les impostures freudiennes, structuralistes ou marxistes. Des saloperies mystiques avec des prophètes, un corpus sacré immanent et une église imbécile. Et des hérétiques rigolos.
Commenter  J’apprécie          20
Éloge de la transmission : Le maître et l'élève

Un très beau livre humain, à découvrir, sur l'accompagnement, la présence et la transmission à l'autre. Il faut dépasser les premières pages...qui ne sont pas très digestes, et aller plus loin pour découvrir les merveilles de ce livre. A prendre et à reprendre, des paroles essentielles.
Commenter  J’apprécie          20
Le silence des livres

Je ne ferais pas une analyse d'une analyse, voici ce que j'ai trouvé en point phare :



L'auteur porte ses réflexions au lecteur à propos de l'écriture, de sa place à travers les âges, de son évolution et de ce qu'elle apporte à une société. Il souligne bien le côté fragile du livre dans les différentes civilisations, livres témoins parfois détruits en masse car garant de l'évolution de l'humanité et forgeant les esprits.



Son côté tranché (Steiner) est tempéré dans un second temps par la vision de Michel Crépu. Toutefois, les deux auteurs finissent par s'accorder sur le fait que la lecture est en perdition aussi bien à cause de notre façon de lire que par la qualité des écrits (médiocrité favorisée et voulu).



Tout ceci est abordé par une approche philosophique où le langage est omniprésent. On retiendra un balayage clair de "l'histoire" de l'écriture, on sera gêné par quelques envolées "lyriques" qui perdent parfois le lecteur.



Ce live a le mérite de faire réfléchir sur des constats simples, même si je n'ai pas été séduite par le style professoral.
Commenter  J’apprécie          20
Les abysses

Aaron Tefft est Second sur un bateau de commerce qui sillonne toutes les mers et tous les océans du globe. Le premier problème d'Aaron est son obsession cauchemardesque pour les fonds marins, et particulièrement les fosses marines aux profondeurs capables de contenir l'Himalaya tout entier. Il est convaincu qu'elles sont habitées par des siphons qui aspirent tout ce qui se trouve à leur surface, et chaque nuit il se noie dans l'une d'elles. Aussi, son plus cher désir est-il, lorsque le jour viendra, d'être inhumé sur la terre ferme. Il en a même fait une condition "sine qua non" pour que sa femme hérite de ses biens. S'il venait à mourir en mer, toute sa fortune irait à une association qu'il a choisie avec soin.

Le second problème d'Aaron est sa grande jalousie...
Commenter  J’apprécie          10
La mort de la tragédie

Un livre qui peut être lu par des personnes averties ayant une forte culture littéraire, théâtrale, historique. Si ce n'est pas le cas, le livre risque de vous tomber des mains à certains chapitres, mais vous pouvez considérer cette lecture comme un challenge... Moi je n'ai pas pu tout lire.
Commenter  J’apprécie          10
Ceux qui brûlent les livres

L'auteur aborde succinctement le rapport à la littérature depuis ses tous premiers balbutiements à son apogée - puis, ce qui semble être son déclin. Mais d'abord, il semble important de rappeler ce qu'est la littérature, ce qui la motive, et à qui elle s'adresse.



Les livres sacrés, religieux, sont le point de départ. En premier lieu, la littérature relate les exploits, les faits, la vie, elle montre une conduite, une voie, une morale. Il appartient à chacun d'en étudier la moindre lettre afin de comprendre sa place sur Terre, il appartient à chacun de s'en saouler jusqu'à plus soif, afin que ces écrits ne sombrent pas dans l'oubli - tradition qui découle de la culture orale, qui ne pouvait subsister que si quelqu'un continue de la raconter, de la partager. C'est la culture par le par-coeur, qui ne propose pas de faire travailler son imagination mais plutôt de comprendre le monde, d'en saisir les exactitudes. Tant qu'un peuple possède son Livre, il est voué à continuer d'exister.



D'ailleurs, c'est cette dominance du religieux qui a amené à la censure tout écrit qui n'est pas dédié à la grandeur d'un Dieu, à un exploit d'un homme saint. Une tendance qui tend grandement à s'inverser aujourd'hui, étant donné la multiplicité de livres - mais aussi la grande expansion d'autres formes culturelles dites de loisir. Quand on sait quel combat les amateurs de livres ont du mener tout au long de l'Histoire, il parait dérisoire de voir le nombre de littérature de moindre qualité et de moindre réflexion ou intérêt sacré qui est produite chaque année. Mais dans certains pays, la censure demeure forte.



Bien que développée en peu de pages, c'est une grande réflexion sur l'écrit et sur son histoire. La question du rapport entre le Livre et le peuple juif prend une grande place dans ce livre, et montre à quel point la tradition de la lecture a pu dévier de son intérêt d'origine. Le regard qu'on porte sur un texte, selon qu'on le prenne au pied de la lettre ou dans son sens métaphorique a une immense importance culturelle, notamment religieuse. Et que dire de ces textes dont l'intensité est telle qu'il est difficile d'avoir la même passion pour sa propre vie ?


Lien : http://lecombatoculaire.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Grammaires de la création

Steiner est un formidable maître à penser et à lire. Il pose les questions métaphysiques les plus obsédantes, les plus affleurantes à notre monde, et le fait toujours dans une grande érudition. Cependant, son talent d'enseignant (au sens fort de celui qui montre) précipite souvent ses textes dans le même travers : le sentiment d'avoir à faire à une suite de reformulations et de périphrases, qui donne l'impression d'un empilement de sentences. Il suffit d'entendre sa voix : il écrit comme il parle.
Commenter  J’apprécie          10
Entretiens

George Steiner, le maître à penser !
Commenter  J’apprécie          10
Barbarie de l'ignorance: Juste l'ombre d'un..

Ce petit livre contient la transcriptions de deux interviews de George Steiner (1929-2020) réalisées par Antoine Spire (né en 1946) en janvier 1997 et décembre 1998.



Jeune, George Steiner devait rédiger une note après la lecture de tout livre et la remettre à son père. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pouvait recevoir un nouvel ouvrage à lire. Ce judicieux pensum a contribué à sa culture.



Juif, son père expliqua au jeune George qu'il "appartenait à un club dont on ne démissionne pas". Métaphore efficace...



Le dialogue porte en partie sur l’État d'Israël, à propos duquel George Steiner dit avoir écrit peu après mai 1968 : "Cet état va torturer d'autres êtres humains. Il le devra, pour survivre". La discussion porte ensuite sur la question de l'amélioration (ou non) de l'être humain au fil des millénaires. La vision qu'avait le siècle de Lumières s'est trouvée totalement démentie par les destructions et barbaries massives du XXe siècle. Arthur Kœstler considérait que notre cerveau contenait une petite partie éthique et rationnelle et un énorme arrière-cerveau bestial et plein d'instinct meurtriers ; il pensait qu'il faudrait "encore des millions d'années [...] pour que l'évolution morale rattrape nos techniques de destruction et d'agression".



Le débat aborde ensuite le thème de la culture de masse versus celle de l'élite, du rap versus la musique "classique" (ce passage fait écho à l'essai "Bruits" de Jacques Attali) et pose la question de la démocratisation de la "haute culture" ?



On passe ensuite à une discussion animée sur Heidegger puis à celle du "poids sans fin de l’absence de Dieu" (référence à Kafka) : des génies tels que Michel-Ange, Shakespeare, Beethoven ou encore Picasso (qui disait en parlant de Dieu : "Cest lui le concurrent") reviendront-ils et, si oui, sous quelle forme ?



Vous trouverez dans ce recueil plein d'autres pistes de réflexion, notamment sur la fin de l'Histoire et celle du monde que d'aucuns semblent annoncer comme imminente et auxquels George Steiner répond en faisant remarquer que c'est précisément lors de la grande panique de l'an mille que l'on bâtissait de merveilleuses églises romanes et que l'on peignait d'inoubliables fresques apocalyptiques...



Si vous avez écouté plusieurs émissions de "Radioscopie", la considérable série culturelle de Jacques Chancel, vous retrouverez dans la lecture de ces entretiens la même impression d'avoir la chance d'être aspiré vers les hauteurs et le même plaisir d'entendre et d'apprendre.
Commenter  J’apprécie          00
Dans le château de Barbe-Bleue

Extrêmement bien écrit, agréable à lire,pertinent et brillant. Pourtant, cela manque un peu de l'érudition méticuleuse des historiens,selon moi. Même si je partage son point de vue et si le texte est très agréable à lire, les Antimodernes, d'Antoine Compagnon, ou le proces des lumières,de Daniel Lindenberg, apportent des réponses plus précises.
Commenter  J’apprécie          00
Le silence des livres

Le propos de cet essai n’est pas de parler du silence dans l’écriture, mais du silence profond que suppose la lecture, des menaces qui pèsent sur ce silence dans nos sociétés, au point de le rendre impossible et de la « fragilité » des livres qui en découle. Au point qu’ils sont menacés de disparition, comme ce fut le cas du grand art de la mnémonique, lorsque l’écrit l’a emporté. L’auteur retrace cette évolution, montrant ce qui, à chaque époque, menace ou soutient la lecture et met en évidence en quoi la disparition du silence menace la lecture et donc les livres.
Commenter  J’apprécie          00
George Steiner

Dans ce livre, on lit ceci (qui laisse perplexe) :

« [Ramin Jahanbegloo] : Je pense à cette phrase de Flaubert sur son lit de mort, disant que Madame Bovary va rester…

[George Steiner] : Cette phrase, que je cite souvent est atroce : "Je meurs comme un chien et cette pute de Bovary va rester." Cette phrase manifeste le paradoxe de l’angoisse d’un artiste face à la survie mystérieuse du personnage. On aimerait quelque chose de moins dramatique ; on voudrait de temps à autre que sa citation soit falsifiée. La citation fausse est souvent celle qui fait perdurer un texte.»



Ce "mot de la fin" prêté à Flaubert semble apocryphe. On en trouve d'ailleurs, sous d'autres plumes, au moins deux variantes (mais toujours avec le mot "pute" qui n'était pas dans le vocabulaire de Flaubert), ce qui le rend d'autant plus suspect ; George Steiner l'aurait-il inventé ou en connaissait-il une source (qu'il ne cite pas) ?

L'auteur de "Madame Bovary" est décédé brutalement et, ne voyant donc pas la mort arriver, n’a pas pu avoir le temps de la commenter. Elle fut inattendue et foudroyante puisque provoquée par ce que l’on appelait à l’époque une «apoplexie», c’est-à-dire un arrêt fonctionnel d'un organe vital, vraisemblablement dans son cas une hémorragie cérébrale.

Le seul témoignage crédible sur les derniers mots de Gustave Flaubert se trouve dans une lettre de Guy de Maupassant à Ivan Tourgueniev, datée du 25 mai 1880 ; il les tient de Suzanne, la bonne qui se trouvait à Croisset ce funeste samedi 8 mai 1880 :

« [...] il appela sa bonne, se sentant un peu indisposé ; comme elle ne montait pas assez vite, il cria par la fenêtre d’aller chercher M. Fortin [ami médecin] qui, justement, venait de partir par le bateau. Lorsque la bonne fut près de lui, elle le trouva debout, fort étourdi, mais sans aucune inquiétude. Il lui dit : "Je vais avoir, je crois, une espèce de syncope, c’est heureux que cela m’arrive aujourd’hui, ça aurait été bien embêtant demain dans le chemin de fer." Il déboucha lui-même une bouteille d’eau de Cologne, s’en frotta les tempes, se coucha doucement sur un grand divan, murmura : "Rouen..., nous ne sommes pas loin de Rouen... Hellot..., je les connais les Hellot..." se renversa tout noir, avec les mains crispées, la face gonflée de sang et foudroyé par la mort qu’il n’avait pas soupçonnée une seconde.

Sa dernière phrase que les journaux ont interprétée par une pensée au père Hugo qui habite avenue d’Eylau, me paraît devoir indiscutablement rétablie ainsi : "Allez à Rouen, nous ne sommes pas loin de Rouen, et ramenez le docteur Hellot, je les connais les Hellot."»

Depuis ce livre de George Steiner et Ramin Jahanbegloo, cette phrase peu crédible de Flaubert est partout reprise et donnée pour vraie, par exemple chez les écrivains Roger Grenier, Martine Bacherich ou Sébastien Lapaque.





Commenter  J’apprécie          00
Le Transport de A. H.

Face à certains livres, je me pose toujours la question : Pourquoi l'auteur un beau matin a t'il eu ce besoin d'écrire une chose aussi insipide ?

Comment peut-on être aussi peu conscient de la médiocrité de son talent littéraire ?

Cela m'épate !
Commenter  J’apprécie          00
Fragments (un peu roussis)

De page en page, la vivacité de l'écriture défie la proximité de la mort.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          00
Poésie de la pensée

En examinant ainsi la poésie de la pensée, Steiner donne une couleur, un rythme, un phrasé inédits aux idées. C'est magnifique et cela appelle une suite. L'auteur nous doit désormais un dernier "grand livre". Sur la musique.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
Commenter  J’apprécie          00
Fragments (un peu roussis)

Critique de Bernard Fauconnier pour le Magazine Littéraire



D’abord le titre : les « fragments un peu roussis », qui composent l’en-tête de chacun des chapitres de cet essai, proviendraient d’un rouleau retrouvé à Herculanum, dont l’auteur ne serait autre qu’Épicharne d’Agra, auteur du IIe siècle avant Jésus-Christ. Rouleau en mauvais état, « un peu roussi » en effet, et déchiffré à grand-peine. Cet Épicharne-là, avouons-le humblement, nous est inconnu. Vérité ou fiction ? Tel est le jeu, sinon le savant canular, auquel nous convie George Steiner dans ce bref volume. Compacité, réduction à l’essentiel des thèmes qui hantent depuis un demi-siècle les livres de ce polyglotte érudit, grand prêtre de la religion du livre, heideggérien mélancolique universellement connu et célébré, passeur autant que penseur : une manière de testament où Steiner cherche encore, dans ses racines juives autant que dans la métaphysique du Verbe ou les grammaires perdues, le sens du sens et la vérité de l’être. Et qui pose indéfiniment cette question : d’où vient le mal tapi au coeur de l’humain, à plus forte raison quand il est le produit de la plus haute civilisation ? Quelques belles âmes trouveront sans doute à s’agacer, entre autres de certaines pages provocatrices sur les « souris » qui composent la majeure partie de notre imparfaite espèce et se vautrent dans la servitude : le « vieux maître » n’a plus grand-chose, ni grand monde, à ménager. Réactionnaire ? Si vous le dites...

Le livre est donc fait d’un commentaire très personnel de chacun de ces fragments énigmatiques : « Quand l’éclair parle il dit ténèbre » ; « Amitié tueuse d’amour » ; ou encore : « Réfute l’Olympe si tu peux » ; « Mort amie », ce dernier fragment donnant lieu à un véritable petit traité de stoïcisme moderne, et à une utile réflexion sur l’obscénité des efforts qui cherchent à prolonger des vies condamnées.

Il y a sinon une « méthode » Steiner, dont Réelles présences , l’un de ses essais majeurs (rééd. Folio Essais), avait livré le cheminement, du moins une démarche : oser des questions qui n’attendent pas de réponse parce qu’elles la contiennent, dans leur sagesse contemplative ; contester le délire contemporain du commentaire, cette nouvelle scolastique, l’arrogance d’une critique obsédée par les déterminismes historiques, sociaux ou psychanalytiques, pour tenter une approche réellement ontologique ou métaphysique, des oeuvres d’art notamment - au risque parfois de la tautologie. « L’être est, le non-être n’est pas » : comment dire le néant ? Dans cet espace où s’arrête le langage, le dicible, l’articulé, dans la musique par exemple, n’est-il pas un au-delà bien proche de l’hypothèse de Dieu... ou du Nichts heideggérien ?

Le premier « commentaire » de ces Fragments est à cet égard foudroyant... comme son titre : l’éclair peut-il dire l’obscur ? « Y a-t-il un trou noir au coeur de l’être ? » En reprenant le questionnement premier de la métaphysique et en résumant ses enjeux, l’auteur administre comme une première leçon de ténèbres. La suite en procède, dans des variations souvent savoureuses, et des formules délectables, empruntées aux meilleurs des aphoristes, de La Rochefoucauld à Oscar Wilde, mais surtout dans des réflexions sur l’amitié, qui est une « critique de l’amour », sur l’argent, la musique, et même sur Dieu et l’athéisme, avec un coup de griffe à Pascal, dont le pari fleure l’opportunisme...

Ces fusées sont l’écho d’un pessimisme fondamental, qui trouve sa consolation dans l’infini de Babel et la fréquentation des élus, en tout cas de leurs oeuvres. Car, pour le commun des mortels, le mal existe, et l’humanité selon Steiner, qui semble lorgner parfois vers Nietzsche, souffre de quelques défauts de fabrication : « Entre l’esprit d’un génie et celui d’un débile, quelles égalités ? [...] quel signe d’égalité entre Newton et un crétin, mes ressources intellectuelles et celles d’un Dostoïevski ? »

Telle est la mélancolie lucide de George Steiner, dans ce précieux petit livre de sagesse et de savoir qu’on referme avec une gratitude apaisée : dans le banquet du premier cercle où il a parfois son couvert, parmi les génies de l’humanité qui le protègent et l’inquiètent, il est lui-même hôte de passage, consolateur inconsolé de n’être pas du club, un peu Cassandre, un peu Alceste. Et beaucoup Orphée, dans sa quête des beautés de la musique, cet ultime mystère, sur lesquelles il écrit ses plus belles pages.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de George Steiner (450)Voir plus

Quiz Voir plus

Paris-Bagdad de Oliver Ravanello

Comment s’appelle le protagoniste

Martin
Leo
Jules
Arnaud

15 questions
73 lecteurs ont répondu
Thème : Paris Bagdad de Olivier RavanelloCréer un quiz sur cet auteur

{* *}