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EAN : 9782866451189
171 pages
Le Félin (01/06/1992)
5/5   2 notes
Résumé :
né à Paris en 1929, George Steiner enseigne à l’université de Genève après avoir enseigné a Cambridge. Philosophe du language, romancier et critique, il a publié de nombreux ouvrages.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce livre, on lit ceci (qui laisse perplexe) :
« [Ramin Jahanbegloo] : Je pense à cette phrase de Flaubert sur son lit de mort, disant que Madame Bovary va rester…
[George Steiner] : Cette phrase, que je cite souvent est atroce : "Je meurs comme un chien et cette pute de Bovary va rester." Cette phrase manifeste le paradoxe de l'angoisse d'un artiste face à la survie mystérieuse du personnage. On aimerait quelque chose de moins dramatique ; on voudrait de temps à autre que sa citation soit falsifiée. La citation fausse est souvent celle qui fait perdurer un texte.»

Ce "mot de la fin" prêté à Flaubert semble apocryphe. On en trouve d'ailleurs, sous d'autres plumes, au moins deux variantes (mais toujours avec le mot "pute" qui n'était pas dans le vocabulaire de Flaubert), ce qui le rend d'autant plus suspect ; George Steiner l'aurait-il inventé ou en connaissait-il une source (qu'il ne cite pas) ?
L'auteur de "Madame Bovary" est décédé brutalement et, ne voyant donc pas la mort arriver, n'a pas pu avoir le temps de la commenter. Elle fut inattendue et foudroyante puisque provoquée par ce que l'on appelait à l'époque une «apoplexie», c'est-à-dire un arrêt fonctionnel d'un organe vital, vraisemblablement dans son cas une hémorragie cérébrale.
Le seul témoignage crédible sur les derniers mots de Gustave Flaubert se trouve dans une lettre de Guy de Maupassant à Ivan Tourgueniev, datée du 25 mai 1880 ; il les tient de Suzanne, la bonne qui se trouvait à Croisset ce funeste samedi 8 mai 1880 :
« [...] il appela sa bonne, se sentant un peu indisposé ; comme elle ne montait pas assez vite, il cria par la fenêtre d'aller chercher M. Fortin [ami médecin] qui, justement, venait de partir par le bateau. Lorsque la bonne fut près de lui, elle le trouva debout, fort étourdi, mais sans aucune inquiétude. Il lui dit : "Je vais avoir, je crois, une espèce de syncope, c'est heureux que cela m'arrive aujourd'hui, ça aurait été bien embêtant demain dans le chemin de fer." Il déboucha lui-même une bouteille d'eau de Cologne, s'en frotta les tempes, se coucha doucement sur un grand divan, murmura : "Rouen..., nous ne sommes pas loin de Rouen... Hellot..., je les connais les Hellot..." se renversa tout noir, avec les mains crispées, la face gonflée de sang et foudroyé par la mort qu'il n'avait pas soupçonnée une seconde.
Sa dernière phrase que les journaux ont interprétée par une pensée au père Hugo qui habite avenue d'Eylau, me paraît devoir indiscutablement rétablie ainsi : "Allez à Rouen, nous ne sommes pas loin de Rouen, et ramenez le docteur Hellot, je les connais les Hellot."»
Depuis ce livre de George Steiner et Ramin Jahanbegloo, cette phrase peu crédible de Flaubert est partout reprise et donnée pour vraie, par exemple chez les écrivains Roger Grenier, Martine Bacherich ou Sébastien Lapaque.


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Vidéo de George Steiner
Nous venons de publier un recueil d'entretiens entre George Steiner et Nuccio Ordine, intitulé //George Steiner. L'Hôte importun//. Il est précédé par un beau texte en témoignage à Steiner, écrit par celui qui fut un de ses plus proches amis, Nuccio Ordine.
Pour en savoir plus : https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251453163/george-steiner-l-hote-importun
***
Ce livre est le témoignage de la profonde amitié personnelle et intellectuelle qui a lié George Steiner et Nuccio Ordine. L'amour des classiques, la passion de l'enseignement, la défense du rôle du maître, la fonction essentielle de la littérature qui rend l'humanité plus humaine constituent les thèmes d'un intense dialogue, nourri de plus de quinze années de rencontres et de voyages dans diverses villes européennes. Ordine trace un portrait original de George Steiner, en le peignant sous les traits d'un « hôte importun ».
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