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Critiques de Gérard Mordillat (423)
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Xenia

Le livre :



Xenia est à part. Xenia est belle, courageuse et se bat contre la misère de sa vie et par amour pour son bébé. Elle est prête à tout : faire le ménage dans les entreprises, être caissière, serveuse... La vie ne l’a pas gâtée pourtant elle a des anges gardiens sur sa route : Blandine, sa voisine caissière et son fils Samuel qui lui gardent de temps en temps son enfant, la mère d’Aziz, toujours prête à la dépanner… Xenia est une petite héroïne du quotidien.



Autour du livre :



J’ai découvert ce roman lors d’une émission de la Grande Librairie.



J’ai été touchée par le portrait de ce personnage féminin si courageux qui fait de son mieux dans sa chienne de vie. Je pense qu’il existe tellement de femmes anonymes qui se battent au quotidien, comme Xenia, pour faire vivre leur petit monde et je les admire.



Gérard Mordillat est un écrivain français né en 1949 à Paris.
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Rue des rigoles

« Rue des Rigoles » est une autobiographie romancée de Gérard Mordillat, qui porte bien son nom : la « rue » parce qu'il parle des lieux de son enfance, de sa jeunesse, de son quartier, le 20ème arrondissement de Paris et « Rigoles » parce que j'ai bien rigolé (et en plus la rue existe vraiment !).

L'incinération de sa mère et les larmes qui coulent à cette occasion, permettent un flash-back : la rencontre de ses parents, puis sa naissance, son enfance, son adolescence rue des Pyrénées à Paris, les copains, les filles, les petits boulots, tout y passent.

Si je ne partage pas le même point de vue que Gérard Mordillat sur le théâtre (il ne prend pas de gants, comme on dit, pour dire qu'il n'aime pas), ce livre à coeur ouvert m'a vraiment plu.



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Les Vivants et les Morts

Abandonné



C'est surement un bon roman... mais je n'ai pas envie de lire une histoire, qui est évidemment parfaitement d'actualité, où les patrons financiers sont des voyous, où les salariés des chaines de montage sont pris en otage... même si apparemment on y parle d'amour, l'auteur n'a pas su m'emmener dans son univers.

Je passe à autre chose
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Xenia





"Xenia" est un roman social, un roman qui s’indigne. L’auteur nous parle ici de l’injustice, de la précarité, du racisme, des familles monoparentales, du capitalisme, des humiliations répétées dans certaines professions…Mais c’est aussi une histoire de solidarité, de générosité et d’amitié.





En effet, la solidarité est au cœur même de ce roman…car oui, dans ce monde de galères, la solidarité existe. Et elle est incroyablement forte, tout comme l’amitié qui existe entre Xenia et Blandine. Une amitié qui résiste aux épreuves et qui finit par triompher de l’injustice. C’est entre autres cette amitié qui leur permet de se battre, de lutter avec tant de fougue pour faire valoir leurs droits et ceux des autres. « Xenia », en effet, c’est l’histoire de la révolte, l’histoire de gens qui n’abandonnent pas.





La relation entre Blandine et Xenia m’a beaucoup touchée, mais également la relation qui existe entre Xenia et les autres personnages tels que Samuel, Mme Aziz, Gauvain…L’histoire entre Xenia et Gauvain est d’ailleurs des plus improbables, tous deux venant d’un monde totalement différent et pourtant…pourtant, on y croit et on est heureux que ces deux mondes puissent se rencontrer et se comprendre.



[...]



Un livre pour tous ceux qui galèrent pour toucher un salaire de misère, pour ceux dont le travail n’est pas reconnu, pour ceux qui se font arrêter dans la rue seulement en raison de leur couleur de peau, pour ceux qui tentent d’obtenir des papiers, pour ceux qui ne baissent pas les bras et qui se battent…


Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Ce que savait Jennie

N°618– Janvier 2013.

CE QUE SAVAIT JENNIE – Gérard Mordillat- Calmann-Lévy



C'est un titre un peu énigmatique qui fait référence à un roman d'Henry James [1843-1916], écrivain américain, considéré comme le maître du roman et de la nouvelle, auteur de « Ce que savais Maisie ». Cette œuvre retrace le parcours un peu chaotique d'une petite fille qui, âgée de trois ans, doit faire face au divorce de ses parents et se « partager » entre eux par une résidence alternée. Cette situation se révèle rapidement délétère puisqu'elle ne tarde pas à s'apercevoir qu’elle sert d'espionne autant que de souffre-douleur à chaque des deux ex-conjoints qui se servent d'elle pour assouvir leur haine réciproque. Pire peut-être, elle est complètement délaissée. Ce roman a été adapté au cinéma par Édouard Molinaro (1995).



Ici,Jennie, à qui on peut bien redonner la majuscule de son prénom apparemment escamotée dans le titre, est la fille d'Olga, sa mère, qui refuse obstinément de lui révéler le nom de son père. A seize ans, elle vit avec elle dans une maison faite de bric et de broc, et pas tout à fait terminée, située entre l'aéroport de Roissy et une ligne de chemin de fer, autant dire au milieu de nulle part. Ici habite également Mike, le compagnon un peu marginal de sa mère et leurs deux filles, Malorie et Saïda. L'histoire commence par un repas de famille bien arrosé où s'égrènent des idées reçues dignes du café du commerce et des propos salaces. Elle se termine par la mort accidentelle de Mike, ce qui fait d'Olga une femme seule, vite rejointe par Slimane et par la naissance d'Hakim. Voilà donc Olga, mère de quatre enfants qui se repose sur Jennie, l’aînée, pour les soins apportés à ses frère et sœurs. Elle joue en effet auprès d'eux, et spécialement auprès de Malorie, le rôle efficace d'une véritable « petite mère ».

Tout aurait pu être bien dans cette vie si la mort n'avait encore frappé, emportant Olga et Slimane dans un accident et dispersant les enfants de foyers en familles d’accueil. Jennie est alors âgée de seize ans trouve cela profondément injuste.



Sept ans ont passé, Jennie a alors vingt trois ans. Après une longue période de galère, elle entreprend à travers la France de retrouver ses frère et sœurs parce que leur mère leur avait promis, avant de mourir, de les emmener voir la mer à Étretat. Elle en profite pour régler ses comptes avec tous ceux qui l'ont trahie ou abandonnée et qui, à ses yeux, sont responsables de l’éclatement de sa famille.

Dans sa quête, elle va de déconvenues en désespoirs, croise Quincy, un acteur de cinéma qui ne veut plus l'être et qui, lui aussi à des comptes à régler avec les ex-employeurs de sa mère qui, l'ayant injustement licenciée, l'ont acculée au suicide. Sa quête qui le fera basculer dans le crime, lui sera fatale.



Mais, revenons a ce roman d'Henry James qui ne fait pas qu'inspirer le titre du livre de Gérard Mordillat. C'est l'ouvrage de référence de Jennie « Maisie était pour Jennie une œuvre vers laquelle se tourner en toutes circonstances de la vie pour y trouver conseils, réconfort et amitié » et puisque sa vie à elle n'est faite que de galères, elle puise dans ce livre sa consolation. Mieux « (elle) avait besoin … de mots, tant de mots lui manquaient pour exprimer l'étendue de son chagrin, de sa colère. ». D'ailleurs, ce roman « c'était son livre qu'elle lisait et relisait ». Elle se l'approprie au point d'en souligner des passages, de le décorer de dessins personnels, de l'annoter.



C'est donc un roman sur l'injustice qui frappe sans cesse Jennie au cours de sa courte vie et on imagine qu'elle est bel et bien née sous une mauvaise étoile qui la poursuivra. Injustice de ne pas avoir connu son père (Elle l'entrapercevra cependant sur une photo), injustice d'être ballottée par le sort qui lui est contraire, injustice de cette loi qui s'impose à elle et lui interdit, à cause de son jeune âge, de s’occuper de ses frère et sœurs alors qu'elle souhaitait ardemment le faire, injustice d'être elle-même promenée de familles en familles, injustice de voir Saïda et Hakim, devenus Sophie et Olivier récupérés au titre de l'adoption ; injustice aussi parce qu'elle est exclue du bonheur auquel chaque être a droit sur terre. C'est aussi un roman sur la mort qui la suit de près et accompagne ses pas, cette mort qui a toujours le dernier mot et qui ne capitule ni devant l'amour ni devant le désespoir.





©Hervé GAUTIER – Janvier 2013.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Ce que savait Jennie

Dès que j'ai vu ce roman je l'ai acheté sans lire quoi que ce soit tant j'aime cet écrivain. On retrouve sa plume caractéristique, sa façon de narrer superbe, bref j'ai beaucoup aimé.

je ne vais pas revenir sur l'histoire puisqu'ils y a déjà des résumés de fait, juste vous dire que je l'ai lu d'une traite, comme ses autres récits on retrouve le monde ouvrier. Les personnages sont attachants, et la lecture très fluide.

En gros je vous le recommande.
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Chili

40 ans après le coup d’état militaire de Pinochet au Chili, un beau livre de photographie paraît aux Éditions Privat et fait la part belle au Chili contemporain qui se remet doucement de ses blessures.



L’ouvrage s’ouvre sur un très beau texte d’Isabel Allende. La fille du président du Chili nous raconte son 11 Septembre 1973, les heures qui précédèrent la mort de son père, leur dernière rencontre, les jours effroyables qui suivirent et la fuite qui deviendra exil. Un court texte de 2-3 pages qui pourtant se ferme avec un incroyable optimisme. Celui d’une femme qui croit en son pays et à sa démocratie.



Les photographies qui suivent sont signées Georges Bartoli. Ce photographe reporter nous offre un magnifique road book qui part à la rencontre du Chili profond et véritable. Les images panoramiques en noir et blanc s’offrent, pour la plupart, dans une double page saisissante qui accentue l’effet dramatique. Le voyage commence en Patagonie pour remonter vers le Pérou. 2 mois d’errance qui permet au photographe de sonder le pays. Les légendes éclairantes se font à la fois descriptives et historiques, contextualisant les images, les reliant à des évènements ou à des faits, aidant le lecteur à comprendre le poids du passé dans un pays qui peine à se relever. Paysages et hommes se partagent leur présence sur les photographies. C’est fort, c’est poignant, c’est humain.



La terre de Feu offre un visage désolé : dernières ethnies indiennes en voie d’extinction, bateaux échoués, ports désertés, rigueur de la pêche. le Sud « n’est plus guère que l’ombre de ce qu’il fut. » Plus haut dans les terres, on retrouve les mineurs, les grands centres commerciaux imposés par Pinochet et les petits restaurants qui vivotent grâce au tourisme, le tout sous le regards des chiens errants pris en charge par tout un chacun. On traverse des plateaux désertiques, on traverse divers canaux pour découvrir enfin les Torres del Paine.



Puis c’est le territoire Mapuche qui s’avance, l’Araucania. Ici, on circule en bus ou dans de vieux ferry fatigués qui passent au large de ports oubliés où végètent dans la misère la population. Île de Chiloé, Concepción se suivent mais ne se ressemblent pas. Les mapuches résistent à l’assimilation tandis que le cœur du Chili boue d’une certaine intensité économique et culturelle.



La région du centre et ses villes célèbres offre une modernité plus marquée. Valparaíso et ses trolleys antiques, ses bars à tango et où l’ombre d’Allende plane toujours peine se rafraichir. Alors que Santiago est le lieu de la mémoire. Hommages aux disparus de la dictature, aux suppliciés qui hantent le cœur de la ville se retrouvent dans le musée de la Mémoire, au stade national, à la villa Grimaldi.



On atteint enfin le Nord et son désert d’Atacama qui contient en son sein les cadavres des corps gênants de la dictature. Une terre aride entourée de lacs salés et de volcans qui possède une richesse minérale convoitée. Le tourisme se répand avec plus ou moins de bonheur. Plus au Nord encore, la mine de Calamaca concentre une grosse partie de l’économie chilienne. Chacabuco et Humberstone, anciennes villes prospères grâce au salpêtre, sont désormais des villes fantômes.



Un deuxième texte d’Isabel Allende clôture le livre. Elle retrace la biographie de cet homme qui s’engagea très tôt dans la vie publique et en fait un héros mort pour la démocratie et rappelle l’idéologie socialiste qui était la sienne. Un très bel hommage appuyé par la postface de Gérard Mordillat qui démontre que Allende reste le symbole d’un socialisme indissociable d’une démocratie universelle et nous rappelle que le triomphe du capitalisme n’est pas forcément inéluctable.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Les Vivants et les Morts

C'est la lu-tte fina-le !



Un roman sur la chronique de la mort annoncée d'une usine dans le nord

de la France. Pas franchement gaie.



En revanche, tout le monde fait l'amour sur fond de lutte sociale. À ce moment

la, il n'y a plus de lutte des classes qui tiennent, une fois le pantalon baissé.



Le personnage de Rudi, un écorché vif, au départ fort sympathique devient

vite excessif lorsqu'il cesse de réfléchir.



J'ai également trouvé que Dallas oubliait un peu vite ses enfants chez sa mère,

au point que ceux-ci appellent leur grand-mère "maman". Elle si

indépendante au départ.



Quand à son fils, le "gros toto", on le fait se tenir tranquille bien facilement

avec des gâteaux. Et pour les ouvriers, on leur donne quoi ?



Et puis, malheureusement, les fins sont toutes les mêmes : quand il n'y a

plus de sous, il ne reste que son cul..... À ce propos, Rudy est un exemple

d'ingratitude, j'en faisais des bonds.



L'image que je retiendrai :



Celle de Mme la Ministre s'envoyant en l'air avec le représentant syndical

national.
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Ce que savait Jennie

Un roman qui ne m'a fait ni chaud, ni froid. Certes le roman est noir, dure, une histoire violente. C'est un déchirement à chaque page. Aucun moment agréable, aucune bonne nouvelle. L'horreur frappe cette famille à chaque page. Eh bien je n'ai pas été touchée. La forme, l'écriture, l'enchaînement des faits, j'ai vraiment la sensation que tout tombe à l'eau. Le jus ne prend pas, j'ai lu la moitié du livre en diagonale et je n'ai rien râté.



Voilà quand il n'y a rien à dire, il n'y a rien à dire!
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Que dire... à lire pour comprendre l'un des cheminement spirituel qui à façonné le monde.
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Les Vivants et les Morts

Si l'étiquette "Roman" ne qualifiait pas cet ouvrage, on pourait être tenté de lire une page d'actualité. Petite ville de province, dont l'économie est entièrement liée à la présence d'une usine. Rachat, par une multinationale, grèves, manifestations.

Voila la trame, hélas devenue monnaie courante. On y découvre avec curiosité, les dessous sordides des accords patronaux. Mais on y vit aussi le quotidien, avec les ambiguités de chacun. D.R.H., syndicalistes floués, ouvriers prets à tout pour survivre. Magnifiques portraits de la France d'en bas mais aussi du milieu.

Personne n'est épargné, mais tout le monde a son rôle dans cette aventure.

L'amour, la passion y ont aussi leur place. Ces sentiments font partie, comme le désespoir du quotidien de chacun.

C'est un roman, qui, une fois ouvert ne se laisse pas refermer facilement.

Je l'ai lu avec avidité et vous le conseille vivement;

Ecriture simple, ne laissant jamais le vulgaire s'installer, malgré les situations qi pouraient prêter à le faire.

Lisez le! offrez le! Vous ne perdrez pas votre temps!
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Les Exaltés

Luca Ponti, 15 ans, fils illégitime de Jules de Médicis, travaille dans l'atelier du grand Raphaël. Mais le Pape lui donne une mission à laquelle il ne peut se soustraire : il doit suivre discrètement Tetzel, envoyé en Allemagne pour récolter des fonds grâce à la vente des Indulgences, et rapporter le moindre de ses faits et gestes à Sa Sainteté. Luca va alors se retrouver embarqué dans les luttes entre différents courants religieux (Réforme, contre-Réforme...), croisant les grandes figures de l'époque, (Luther, Thomas Müntzer, Frédéric II, mais aussi le peintre Cranach…). Et il ne pourra pas être simplement observateur, il devra prendre parti et choisir sa propre voie …



Un livre passionnant de bout en bout, qui m'a fait penser à la saga « Les Rois Maudits ». La grande Histoire et la fiction se mêlent avec bonheur; même les pages qui traitent des controverses religieuses avec les références aux textes sacrés, ne sont pas pesantes. Et quand on referme le livre, on n'a qu'une envie : aller piocher dans la liste des ouvrages indiqués à la fin du récit, pour se replonger dans la découverte de ce siècle ! 😊



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Le Suaire : Corpus Christi, 2019

Après avoir apprécié les précédents tomes même si l'intrigue parfois excessive m'avait fait un peu sursauter, ici rien ne va : confus, parano, mysticisme, personnages incohérents... Je n'ai pas accroché du tout. Seul le graphisme magnifié par le noir et blanc le sauve du désastre total.
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Notre part des ténèbres

Voici un gros pavé de presque 700 pages jeté par Gérard Mordillat dans la mare océanique de notre système libéro-capitalistique et qui nous entraîne bien vers le fond.

L'auteur est parti d'une idée tout à fait réjouissante (du moins pour un roman) : celle d'un paquebot rempli de nantis plus ou moins responsables de la fermeture dramatique d'une entreprise fleuron de l'industrie française, détourné par ses salariés licenciés laissés sur le carreau. Une galerie de personnages que l'auteur se plaît à développer, tant du côté des riches que de celui des laissés pour compte. Viendront s'y ajouter les acteurs du pouvoir politique confrontés à cet évènement pour le moins insolite et dérangeant.

Jusqu'où iront-ils ? C'est bien la question que tout le monde se pose, protagonistes comme lecteurs.

Une chose est certaine, c'est que Gérard Mordillat, quant à lui, a décidé de pousser loin son bouchon littéraire. Un peu trop loin à mon goût, du moins dans certaines dimensions de son récit, comme ces « télex » recensant tous les heurts et malheurs de notre Pauvre Monde dans le style des brèves de l'AFP, et qui finissent par être lourds à force d'être assénés, voire à contre-emploi de l'effet recherché. Ou encore ce catalogue des pratiques sexuelles saupoudré tout au long des chapitres, sûrement pour épicer un peu la sauce, mais tellement inutile. Et puis trop, c'est trop. À force d'enfoncer les « méchants capitalistes » et de plaindre les « gentils salariés », l'auteur finit par couler aussi son lecteur, et c'est bien dommage, car du talent, il y en a dans ce bouquin.
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La guerre des paysans

Avec Gérard Mordillat, dont on connaît les nombreux engagements pour une société plus juste et délivrée du capitalisme, au scénario, et le talentueux Éric Libergé au dessin, une somptueuse BD en noir et blanc, retraçant les différents épisodes de la Guerre des Paysans au XVIe siècle, jusqu’à la mort de Thomas Münzer en 1525… Sous le regard de Luca Ponti, un jeune peintre envoyé par le Pape en Allemagne pour espionner à son profit, nous voyons Martin Luther se révolter contre la pratique des indulgences et tous les dysfonctionnements de l’Eglise. Pourtant, bien vite, le schisme religieux qu’il inaugure semble bien une réponse insuffisante aux maux de l’époque, une opposition trop respectueuse des privilèges des puissants, aux yeux de ceux qui voient la misère du peuple et voudraient renverser l’ordre des choses. « Il faut surtout que tu comprennes que le monde a faim et ne se soucie pas de théologie. La pierre s’est détachée de la montagne et est devenue grande… Il n’est que temps de se lever contre ceux qui, poussés par la cupidité, affament le peuple et méprisent le salut des mourants », répond Thomas Müntzer, bientôt le chef de la rébellion paysanne, à Luca Ponti lorsqu’ils se rencontrent. Et c’est le début d’une jacquerie tragique, dans laquelle les adversaires du débat religieux se ligueront pour mieux contrer la force des troupes populaires, jusqu’aux terribles massacres… Dans une excellente synthèse, proposée après le récit en BD, Gérard Mordillat analyse le déroulement des événements et montre leurs enjeux, leur puissance symbolique dans le débat des penseurs communistes, de Friedrich Engels aux leaders des manifestations d’aujourd’hui reprenant pour slogan les derniers mots de Thomas Müntzer, « omnia sunt communia », « toutes choses sont communes ». Un livre qui devrait plaire à tous ceux qui s’intéressent aux « choses communes », pour qui le combat pour l’avènement d’une société plus juste continue plus que jamais…
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Xenia

Xenia, c’est surtout une chronique sociale très réaliste et assez sombre.

Xenia et sa meilleure amie Blandine se battent au quotidien pour réussir à boucler les fins de mois. Pour elles la solidarité n’est pas un vain mot, elle est indispensable pour survivre et élever leurs enfants. Elles se serrent également les coudes au travail, ou leur exploitation ne fait aucun doute.

Bien sûr, j’ai trouvé que le trait était un peu trop accentué, car cumuler tant de problèmes (et le mot est faible), cela finit par être un peu caricatural.



Les vies de Xenia, de Blandine mais également de Juliette, et de Samuel sont un combat permanent pour exister, et vivre dans la dignité. Dans cette banlieue ou ils survivent, tout est mis en scène par l’auteur : la violence, les règlements de compte, le racisme, les sans-papiers, les mères « célibataires », l’exploitation …

Loin d’être un roman facile, Xenia nous offre aussi une lueur d’espoir dans ce triste quotidien. Une histoire d’amour dite « impossible » entre deux êtres que tout sépare.

Il y a aussi des touches d’humour car le rire sauve de bien des situations.

L’écriture est facile et le livre se lit très vite malgré ses quelques 380 pages.



A l’opposé d’un roman feelgood, ce livre nous fait partager la vie de femmes fortes, parce qu’elles n’ont pas d’autres choix, dans un monde sans pitié, terriblement actuel.

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Xenia

J'ai découvert Gérard Mordillat en entrant dans le monde du travail. Jeune écrivain public, j'étais très engagée (pour ne pas dire politisée, hum) et j'ai lu à sa sortie "Notre part des ténèbres". Puis j'ai acheté tous les romans de l'auteur.



Je n'avais jamais ouvert "Xenia"... mais quelle claque! Un véritable roman social, qui dénonce et décrit - tout: la misère économique et affective, le quotidien de mères célibataires et de femmes battantes, la violence des rapports avec les institutions, la nécessité du travail quelles que soient les conditions... ou presque!



Autour de Xenia et de sa vie bricolée, gravitent tout un tas de personnages, souvent sans nuances, et on apprécie ce parti pris de l'auteur.

Le tableau peut paraître assez sombre (voir assombri) au premier abord, mais il y a beaucoup d'espoir dans ce récit qui ne connaît aucune longueur. La solidarité y occupe une place centrale, et l'amour... que serait-on sans amour 💃🏽
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Jésus après Jésus. L'origine du christianisme

Beaucoup de rectifications sur grand nombre d'idées reçues que l'on a sur Jésus, ses contemporains, son histoire et la rédaction des évangiles.

J'ai été surprise de réaliser que j'avais fait miennes des histoires non fondées et exagérément enjolivées que j'avais entendu au catéchisme.

Les auteurs de cet ouvrages s'en tienne uniquement aux faits, à L Histoire, à la réalité des évènements ne pouvant être contestés et laissent de côté tout ce qui concerne la foi.

Livre destiné aux agnostiques et athées ou aux croyants qui veulent avoir un aperçu lucide sur les origines du christianisme.

* Un petit bémol tout de même : Les auteurs qui sont écrivains, romanciers, cinéastes... (engagé en politique, soutien de longue date du PCF...et de J.L.Mélenchon en 2011 et 2017 en ce qui concerne Gérard Mordillat - sources Wikipédia) ont suscité la polémique car des universitaires, spécialistes du christianisme, de la littérature antique... les ont accusé de "perspective antichrétienne", d'avoir déformé et isolé de leurs contextes, certains propos et citations.

Je n'en sais pas plus à ce sujet mais ça me refroidi un peu. J'en conclus seulement que si les gens d’Église enjolivent trop dans un sens, les auteurs de ce livre ont peut-être aussi, (comme on dit), prêché pour leur paroisse. Il me faudra donc encore lire des ouvrages d'autres auteurs pour me faire une idée.

Si il y a une chose que je déteste, c'est avoir l'impression que l'on a peut-être essayé d'influencer mes idées !
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Les roses noires

Et voilà, encore une fois, Mordillat aura réussi à me bluffer. Et pas uniquement parce que le résumé fait l'éloge de de 4 femmes qui combattent chacune à leur façon, alors que le fil conducteur est leur lien avec un homme, mais parce que sa plume fait vivre cette France de demain.

Cette France dans laquelle la technocratie a pris le pouvoir sur la démocratie, cette France dans laquelle des groupuscules fascistes se constituent en une milice toute puissante, cette France dans la laquelle la lutte des classes est devenue une véritable guerre.

Mordillat décrit une dystopie qui n'a rien à envier à Orwell, décrivant avec autant de brio les corps déchiquetés que les corps entrelacés.

Son style toujours aussi incisif et le rythme du récit inspiré du cinéma font de ses Roses noires une œuvre qui se dévore tout autant qu'elle ne nous laisse pas indifférent.
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Les roses noires

Gérard MORDILLAT est un auteur touche-à-tout, égfalement cinéaste, très prolifique, très engagé également ( Vieve La Sociale !, Les morts et les Vivants, Rouge dans la brume, ...) et très humaniste ( les très poignants Xenia et Ce que savait Jennie ), dont j'aime beaucoup l'écriture et les références.

C'est avec plaisir que je me suis attelé à cette dystopie dont j'avais lu une très bonne critique dans " Le Canard Enchaîné ", gage très souvent d'une lecture intéressante.

Les destins croisés de ces quatre femmes de caractère, gravitant autour d'un poète rêveur, sont captivants par leur volonté de lutter contre l'oppresseur qu'est l'Etat totalitaire représenté par un tyran sans coeur qui n'est en fait que le "valet" d'un obscur pouvoir inconnu.

Vision très noire d'un monde futur qui ne nous semble pas si éloigné de nous, ce roman nous donne malgré tout une lueur d'espoir en délivrant un message de révolte contre la tyrannie.

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