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Critiques de Gérard Mordillat (423)
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La guerre des paysans

La guerre des paysans se déroule en 1525 au premiers de la réforme. Le moine Martin Luther publie publie ses "95 thèses" contre les indulgences dont l’Église catholique fait commerce pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. C’est une véritable déclaration de guerre contre le pape Léon X.



Les paysans de l'Allemagne méridionale se reconnaissent dans ses thèses et se soulèvent. Martin Luther les désavoue et rejoint l'ordre établi par les princes. Un autre moine, Thomas Mûntzer les rejoint et prend leur tête.



C'est le récit d'une guerre contre les inégalités, contre les injustices dont le mot d'ordre est "Tout est à tous".



Ce récit historique m'a permis de découvrir des faits et des personnages que j'ignorais. Elle montre surtout Martin Luther sous un autre jour et met en lumière les convictions et le sacrifice de Thomas Müntzer.



Les textes de Gérard Mordillat sont admirablement servis par le graphisme de Eric Liberge.



Cette BD est un excellent vecteur pour mieux appréhender l'Histoire et les premiers temps de la Réforme.







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Xenia

Elle est fière et rebelle, Xénia et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds! Dans ce roman, Gérard mordillat nous fait découvrir Xénia, une jeune maman solo qui se bat pour joindre les deux bouts. Avec sa copine Blandine, elles forment un duo détinant. Leur langage n'est pas très châtié et elles sont portés sur la chose, ces jeunes femmes! En revanche, l'auteur a trouvé le ton juste pour nous en parler et les dialogues sont réalistes. Bien sûr, les situations sont un peu caricaturales et il faut accepter que l'auteur soit très engagé à gauche pour adhérer à ce roman que j'ai trouvé intéressant.
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La guerre des paysans

Le bien commun ❤️



Après Le Suaire, somptueuse trilogie qui se proposait de retracer réelle et mystique du Suaire de Turin, la plume de Gérard Mordillat s’associe une fois encore aux crayons et aux pinceaux d’Eric Liberge pour signer un récit historique fascinant et captivant qui va nous entraîner d’une Allemagne en proie aux révoltes paysannes.



Envoyé par le Pape Léon X espionner les réformateurs allemands, le jeune Luca, élève de Raphaël, va se confronter à deux grands penseurs de la Réforme Protestante : Martin Luther, frère augustin inspirateur de la Réforme et Thomas Müntzer, prêtre défenseur d’une Réforme radicale qui mettrait à bas les privilèges iniques du clergé et de la noblesse pour libérer les pauvres du joug qui les oppressent et leur permettre de comprendre le message des Evangiles.



Le scénario précis et solidement documenté de Gérard Mordillat est remarquablement mis en image par le formidable travail d’Eric Liberge dont le trait réaliste, l’encrage subtil et la lumière fascinante font de chacune de ses cases un petit tableau qui se contemple avec fascination.
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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La brigade du rire

La brigade du rire m'a bien plu, davantage que Xenia par lequel j'ai découvert cet auteur connu. La dimension humoristique (pour un sujet pourtant similaire) y est sûrement pour quelque chose.

Une farce peut-être pas très crédible, mais peu importe. En tout cas, peu m'a importé. J'ai passé de bons moments de lecture, le sourire aux lèvres, et c'est déjà beaucoup à l'époque que nous traversons.

Je ne vous en dis pas plus mais vous invite à découvrir cette bande de nains masqués qui ont quelque chose à prouver. Bonne lecture.
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Ulysse Nobody

Etrange bande dessinée, décrite par certains comme un virulent pamphlet. Mais pour laquelle je n'ai accroché ni au trait ni à la composition. Nous suivons un intermittent du spectacle anonyme à la dérive qui disparaitra définitivement dans la Manche suite à un énième échec : sa candidature pour le Parti Fasciste Français.



De quoi s'inspire la BD ? du candidat de la "société civile" que va piocher le RN au coin de la rue pour ses campagnes ? de la candidature Zemmour ? de l'itinéraire politique de l'acteur de second plan, Franck de Lapersonne ? Un peu de tout ça, j'imagine, mais où est la démonstration ? La dénonciation ? Mystère.



Le récit est d'ailleurs parasité par la psychologie brumeuse du personnage principal qui, pour son adhésion au PFF, semble motivé uniquement par la recherche de reconnaissance sociale et de confort matériel. Une scène aussi m'a semblé incohérente, comme le personnage principal est acteur, il se serait rendu à pole emploi spectacle où le quiproquo décrit n'aurait pas eu lieu.



L'histoire évoque l'hypocrisie et le cynisme des partis politiques qui construisent artificiellement une candidature mais sans approfondissement particulier. Bref, une BD dont l'angle scénaristique est séduisant mais n'est pas correctement développé à mon gout.
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Xenia

La fiche assez longue résume toute l histoire

J ai aime ce livre ,les personnages sont attachants même si j ai trouvé que le comportement de certains n était pas très corrects.

En tous cas ce livre nous raconte comment il est difficile de survivre dans la société quand on n a pas tous les atouts pour s integrer.

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Les Vivants et les Morts

Un livre sensationnel avec une histoire forte qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page du récit.Le recit ne contient pas de pause ni de faux rythme qui pourraient ternir l'ensemble et affaiblir le livre,non,de bout en bout on est transporte par cette histoire et on a du mal a decrocher. Un livre incontournable.
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La brigade du rire

Six copains vont décider de venger l'un des leurs et enlève le responsable qu'ils vont obliger à travailler au fond d'une cave.

Pendant que Ramut perce ses trous et bat des records de productivité eux perdent leurs illusions.

C'est drôle et tendre,avec des dialogues percutants, des personnages attachants.

Satire de notre société aveuglée par l'argent,sujet adoré par Mordillat, c'est l'intérêt de la caricature d'appuyer là où ça fait mal.
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Le Suaire : Lirey, 1357

Décidément le suaire est destiné aux trilogies (trinité ?)



Après "3 Christs" de Valérie Mangin, Denis Bajram et Fabrice Neaud

qui nous présentaient 3 versions d'une histoire (en usant de la réutilisation des dessins et des textes)



Voici 3 tomes (2 sont sortis) qui nous content son histoire, ici les personnages sont identiques, les prénoms quasiment. Eric Liberge au dessin, les planches sont magnifiques.



Hélas, c'est au niveau scénario que cela pèche, certains raccourcis donnent une impression de "bâclé" et la conclusion des 2 premiers albums est décevante.



Peut-être que le tome final me fera changer d'avis...
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Vive la Sociale !

C’est l’histoire de Momo et de sa famille. Le père est communiste, la mère anarchiste et le frère socialiste. Momo , lui , est un peu de tout cela à la fois .Travail et revendications sociales sont au menu de chaque jour . C'est raconté avec énormément d'humour mais avec un oeil critique également et l'auteur laisse apparaitre un certain désappointement au fil des pages .

C'est une écriture vive , plaisante et comme c'est court cela se lit très rapidement .
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La tour abolie

Il y a ceux qui ont tout, de l'argent, du travail à la société d'assurances Magister et ceux qui sont aux étages inférieurs qui n'ont rien. Après un début accrocheur, et même l'histoire se rapproche dangereusement de notre réalité, le langage vulgaire et la description de violence, de sexe, de drogue m'ont fait lâche ce livre avec aucune envie de retour.
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La tour abolie

Avis de Grybouille (Chroniqueur sur le blog Léa Touch Book) :



Bonjour à toutes et à tous,



Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour un roman écrit par Gérard Mordillat et pour qui connait cet auteur soyez prêt à tout… Et vous avez raison, dans cette tour de Babel moderne nous sommes invités à suivre du 38ème étage jusqu’au – 7 dans les sous-sols des personnages qui ne vous laisseront pas insensible.



Mordillat, c’est un style, une ambiance, des clins d’œil à l’actualité, la connaissance parfaite de ce qui nous a amené ici et là, des recherches, un vocabulaire qui colle aux situations. Ici on parle vrai, on cause juste, pas de faux semblants et un scénario menant à un final qui emporte tout…



Alors accrochez-vous amis(ies) lecteurs(rices).



L’histoire,



La tour abolie, c’est la tour « Magister », la tour dont le propriétaire est un groupe d’assurance. Une tour si haute dans le quartier de la Défense, sur 38 étages la hiérarchie de l’entreprise n’est pas un vain mot.

Tout en haut un Directeur et tout en bas une secrétaire réceptionniste, mais si on creuse encore sept étages de sous-sol vous y attendent…



Les employés sont catalogués par leur revenu annuel et par le contrat qui les lie à la boite.

Dans les sous-sols les êtres qui y vivent sont soumis à la loi des plus forts. Ils survivent entre zonards mais chacun dans son périmètre, une cour des miracles.



« Les résultats sont bons… cependant… les actionnaires nous pressent de dégager 10% d’économies supplémentaires. » dit le PDG de Magister, son surnom 3R.

« Élargissons le plan social. » propose le Directeur des Ressources Humaines.

« Nous pourrions fermer le self ? » rajoute le Directeur financier.



Le début de la fin… de la faim…



Au milieu de toutes ces vies qui vont s’entrecroiser, se percuter, se déchirer, il y a Nelson.

Ce cadre « débarqué » lors d’un énième plan social, va tout perdre, femme, enfants, maison, plus de dignité, plus de maitresse. Une descente aux enfers avec des questions récurrentes lors de la recherche de son rêveur « Tu as tout dans la tête ? » et « Pourquoi ? »



Peggy, la réceptionniste qui vit au -2 dans une voiture avec son frère Simon. Une intérimaire à 1400 Euros par mois « sa beauté irradiais. » Ils se sont posés sur l’emplacement 247, en numérologie 2+4+7=13, 13X2= 26, le nombre sacré.



Slimane, un agent d’entretien, « Notre métier, c’est d’embellir la vie. » Lui ? Il possède une mobylette et doit faire 45 minutes de trajet pour venir travailler, maltraiter par un petit chef surnommé « Le Gros ».



Saphir, une zoneuse du -7, « Un jour, elle défoncerait tout. »



Les Popovs, les junkies, en mode survie dans les bas-fonds…

Au-dessus ? Le monde de l’entreprise : Les faux semblants, les traitrises, la manipulation, les violences, la possession, l’amour, l’abandon, l’union, la maladie, la folie …



Quentin Lefranc, le Directeur financier, et sa femme Marie-Fleur, quatre enfants, une vie où l’amour se calcule selon un calendrier très précis…

Xavier de Lacourt, le secrétaire général, Anna- Maria son épouse, une union très libre dont le DRH Frédéric Hessler profite…



Thelma, et ses écrits… Fabuleux.



Margot, Claire, William, Richard, Iwona, Gladys, Bollo, Abdel, Mousse, Chérif, Christian, Homar, la Horde, les Rats, les Zombies, Jack, Shimano, Francis, une cinquantaine de personnages vivent dans cette tour…



Attention amis (ie) lecteurs (trices) si vous ne venez pas à Mordillat, Gérard viendra à vous. Le p’tit Duc vous aura prévenu… En prime, page 79 un clin d’œil à « La brigade du rire »…






Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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La tour abolie

J'ai adore des vivants et des morts si bien que j'ai lu tous les autres livres de Mordillat. Cest donc tout naturellement que j'ai acheté son nouveau roman et que je me suis empressée de le lire. Qu'est ce qui a bien pu se passer dans la tête de l'auteur? Ce livre est une vraie deception. Mordillat passe son temps à décrire avec moult détails des scènes de violence principalement autour du sexe ce qui n'apporte absolument rien à l'histoire. On a du mal à cerner les personnages qui sont tous plus ou moins déjantés . Dans Xenia l'héroïne était touchante et le lecteur pouvait s'identifier à sa vie et à ses déboires . Dans la tour abolie même le vocabulaire utiise par les zonards est incompréhensible. Je suis tres déçue car je m'attendais à beaucoup mieux après des ouvrages très réussis.

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La tour abolie

Je me sens comme une naufragée agrippée à son pauvre rocher. A bout de souffle, la tête vide, la peur encore nouée au ventre, les muscles douloureux, je suis comme au bord du gouffre… Et pourtant, c’est échouée comme perdue dans mon salon que je me trouve.

La raison de cet état ? Je viens de terminer la dernière page du roman époustouflant « La tour abolie ». Une fable cynique de notre société que j’ai avalé en un souffle tant l’histoire et les personnages sont criants de vérité.

« La tour abolie » n’est donc pas un livre qui laisse indifférent. Au contraire, seuls les mûrs des étages supérieurs de cette gigantesque tour sont en marbre, alors que son socle, lui, se fissure.

Car à l’image de notre société où dans l’imaginaire collectif les élites sont en haut d’une pyramide de la réussite, et bien c’est en haut de la tour Magister dans le quartier de la Défense que travaillent le gratin, les ronds de cuir. Et plus on monte les trente-huit étages, plus on gravit l’échelle sociale. Au contraire, en bas, dans les sous-sols, dans les bas fond, on s’enfonce aux enfers du côté des bannis.

Et la tour Magister c’est un peu la tour de Babel des textes anciens, mais avec des personnages, beaucoup de personnages, d’une vérité et d’une profondeur rares.

Viscéralement engagé à gauche, l’auteur, Gérard Mordillat, donne vraiment à sa tour abolie un côté fin du monde très réaliste. Car dans cette société verticale où les humains de chaque étage ne se mélangent pas vraiment mais sont pourtant très interdépendants les uns des autres, il suffit d’un grain de sable pour que la machinerie se détraque.

Le caillou dans la chaussure de la tour, c’est une décision, une décision irraisonnée (comme le sont souvent les décisions hiérarchiques) qui met le feu au poudre : le directeur financier de la tour décide en effet de fermer le self pour récupérer de l’espace. Une décision parmi tant d’autres qui ne bouleverse par franchement le haut de la tour mais qui, dans les sous-sols, crée une véritable onde de choc. Car là, au fond du fond de la tour, là où la lumière n’arrive plus, vivent des hommes, à demeure, déjà morts socialement, et se nourrissant des déchets du self.

C’est alors la révolte, la révolte des enfers, la révolte des zombies venus des bas fonds de notre société et des bas fonds de la tour.

Une parabole des temps moderne

« La tout abolie » est une véritable parabole des temps modernes, chaque mot nous renvoyant à nos propres écueils sociaux. Chaque mot résonnant avec l’actualité, chaque mot alarmant face à nos déshérences. Et c’est vrai que dans cette tour où les humains vivent sans se regarder, il suffit d’un dysfonctionnement, pourtant anodin, pour créer le chaos.

Et puis « La tour abolie », c’est aussi et surtout des mots. Des mots qui font mal, des mots qui sautent à la figure. Avec son style si tranchant, si explosif, si millimétré, Gérard Mordillat arrive en effet à dresser une large galerie de portraits du grand patron au clochard déchu. Changeant de style comme on change d’étage, il nous fait trembler, rire, pleurer avec ses héros, sans jamais verser dans un misérabilisme facile.

C’est bon, c’est très bon. Cela réveille, secoue et donne envie d’aller voir un peu à chaque étage ce qui s’y passe !

EVE MAG, LE MAG DES FILLES


Lien : https://evemaglemagdesfilles..
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Les Vivants et les Morts

Gérard Mordillat est un auteur engagé et prolifique; après avoir publié « Les Vivants et les Morts » qui remporte le Prix RTL-Lire en 2005, il a adapté cette histoire dans une mini-série diffusée sur France 2 en 2010.

Rudi et Dallas sont tous deux employés à la Kos, usine de fibre plastique qui fait vivre toute la communauté du village de Raussel. Mais l’entreprise se porte mal, elle est rachetée par des Allemands qui exigent des licenciements pour redresser les résultats. Dallas fait partie de la première ‘charrette’; les femmes s’unissent pour lutter et soutenir leurs maris qui occupent l’usine. Ils sont prêts à aller ‘jusqu’au bout’.

Il y a peu de romans contemporains qui, tel « Les Vivants et les Morts », ont pour ambition de dresser une grande fresque sociale, dans laquelle les histoires individuelles viennent nourrir un propos politique. Les personnages de Rudi et Dallas sont solidement campés et m’ont touchée par leur détermination, leurs coups de gueule, leur capacité à encaisser les chocs. Ils sont entourés de toute une galerie de personnages hauts en couleur, et comme souvent en France, syndicalistes, ouvriers, journalistes, et hommes politiques finissent par se déchirer, et pas seulement à coup de formules assassines.


Lien : http://bit.ly/2wOozoy
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Les Vivants et les Morts

Il s'agit du premier livre de Gérard Mordillat que je lis sur le conseil des membres d'un club de lecture. Je savais que l'auteur était engagé politiquement et qu'à travers son oeuvre, il voulait dénoncer le système capitaliste, qui au nom du profit et de la logique de mondialisation, broye les individus en laissant des régions entières exangues.

C'est bien le thème traité dans ce fort long roman qui relate la mise à mort d'une région à travers la fermeture programmée de l'usine de plastiques pourvoyeuse d'emplois locaux. Le lecteur ne peut plus rien ignorer du quotidien de ces ouvriers qui luttent pour sauver leur outil de travail et qui finalement font durement les frais d'une politique économique menée par un grand groupe international au mépris des engagements pris avec les autorités locales.

Le réalisme du propos est saisissant et le malaise du lecteur grandit au fur et à mesure que l'issue devient évidente.

Pour quelles raisons n'ai-je pas réussi à m'attacher aux personnages ? Peut être parce que le style d'écriture , volontairement simpliste , ne permet pas d'approfondir les problématiques personnelles des uns et des autres et que leur vie sentimentale et sexuelle est largement mise en avant, ce qui curieusement ne renforce aucunement l'empathie du lecteur. Et puis les personnages ne sont vraiment pas si sympathiques que cela parce que dans un souci de réalisme, l'auteur est bien loin de les avoir idéalisés et se plaît au contraire à décrire leurs bassesses et leurs travers...

Et puis c'est long, mais long .... Peut être qu'avec cent cinquante pages de moins, la thématique aurait été développée de façon plus percutante.

En conclusion, je ne peux que préciser que je préfère, et de loin, lire ZOLA qui m'a toujours profondément émue et dont les romans conservent une actualité surprenante.
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La brigade du rire

La belle équipe que voilà. Je ne sais pas si je les aurais suivi, sans doute trop modéré, même si selon Kol qui a sûrement raison, "se dire "modéré", c'est se trouver une bonne excuse pour ne rien faire." (p.363), mais j'aurais aimé les connaître. Ma seule angoisse dans ce bouquin fut de craindre qu'ils ne puissent aller au bout de leur action et qu'ils se fassent piquer, mais bien évidemment, je ne dirai rien là-dessus... Et de me prendre à rêver d'enfermer et d'obliger à travailler ceux qui ont de belles théories sur tout et ne connaissent rien de la vie à 1000 euros par mois, se permettent de critiquer les ouvriers et leurs avantages acquis sur lesquels ils ne veulent pas revenir pendant qu'eux-mêmes se payent des bagnoles ou des montres qui valent plus d'un an de salaire d'un smicard. Et de noter dans un coin de ma tête des noms de personnes à kidnapper et mettre face à la réalité, je crois même trouver des complices assez facilement. Ah, putain, ça fait du bien, au moins d'y penser...



Gérad Mordillat y va fort, il développe ses idées, ses convictions déjà superbement mises en mots dans Les vivants et les morts.



"Kol s'interrompit un instant au souvenir des saloperies de Ramut et de ses semblables éditorialistes, pseudo-philosophes, politologues, journalistes, experts en tout et n'importe quoi. Pour eux, l'affaire était entendue : la classe ouvrière n'était plus qu'une bande d'abrutis, incultes, illettrés, tout juste bons à lire les titres de journaux gratuits et à faire des mots-fléchés, hypnotisés par le foot à la télé. Mais surtout leur abrutissement, leur alcoolisme, leur dégénérescence en faisaient une armée de réserve pour l'extrême droite dont ils partageaient le machisme, le racisme, le nationalisme et l'antisémitisme." (p.363)



Et ça fait du bien car les romans mettent assez rarement en scène des personnages simples, des gens de "la France d'en bas" comme disait un politique il y a quelques années -une manière de snober (pour ne pas dire mépriser) cette France-là. La brigade du rire est attachante, tous ses membres avec leurs défauts, leurs vies parfois cabossées, leurs amour compliquées ou pas, leurs boulots quand ils en ont, le sont également individuellement. C'est cela qui est bien dans ce roman aussi, Gérard Mordillat s'intéresse à tous et à leurs proches, par exemple, Betty une ex-collègue et ex-amante de Kol, qui se promène dans ce roman sans croiser aucun des protagonistes mais qui est là jusqu'au final. Il construit son roman très habilement et ce qui pourrait paraître irréaliste est en fait crédible, ce n'est pas forcément une simple utopie (enfin utopie pour les kidnappeurs, parce que pour Ramut, c'est plutôt l'enfer).



C'est un très beau roman, qui donne envie de se révolter, de montrer à tous ceux qui théorisent que leur cynisme -ce qu'ils appellent pragmatisme- fait souffrir des hommes et des femmes. Mais ce roman est également drôle, bourré de références cinématographiques, littéraires, de blagues potaches. Il n'est absolument pas plombant, et c'est le sourire aux lèvres qu'on avale les 516 pages -il faut bien cela pour savoir comment tous évoluent. Comme quoi, la révolution -qui s'annonce- peut être joyeuse.
Lien : http://lyvres.fr
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La brigade du rire

Un livre bien rythmé, au contenu percutant. Une lecture qui apporte plein d'éléments sous forme de chapitres courts capables de susciter la réflexion. Une source pour les professeurs de français à mon sens.



Mais évidemment, c'est bien plus que cela: c'est aussi une histoire moderne, une histoire d'aujourd'hui, quelque chose qui se rapproche de toute personne de gauche frustrée par ce début de siècle, et qui donne envie de se lever, de gratter la couche de gras qui nous empêche de dire, de penser et, surtout, de faire...



Après avoir lu "Hamlet le vrai", c'est mon deuxième Mordillat... Et je pense que je vais continuer de remonter dans son temps...
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La brigade du rire

J'aime toujours les histoires de copains (c'est dommage qu'il n'y ait pas plus d'histoires de copines d'ailleurs !). Quand des copains aux trajectoires variées se retrouvent pour faire quelque chose de dingue (enlever un journaliste ultralibéral pour le convertir en travailleur manuel) et que chacune de ces trajectoires expriment la difficulté d'être un pion humaniste et solidaire dans une société capitaliste, ça ne peut que me plaire !

Le livre a une forme qui fait penser à un scénario de cinéma et les nombreuses allusions aux films et aux acteurs rappellent que Mordillat est aussi cinéaste. Je pense quand même que cette forme nuit au roman parce qu'elle est moins littéraire : l'histoire offre finalement plus d'images que de mots. Ceux-là sont heureusement très savoureux quand ils s'échappent au milieu de dialogues parfois triviaux.

Ne lisez pas ce livre si vous n'avez pas quelques dents acérées contre l'économie de marché et le pouvoir de l'argent, ne lisez pas ce livre si vous pensez que l'économie prime sur le politique et que les utopies sont inutiles, vous risqueriez de ressentir une trop forte empathie pour le journaliste enlevé et ce ne serait pas agréable. Si les symptômes persistent : une tasse de boldochévique !
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Vive la Sociale !

Je me rappelais avoir vu le film de Gérard Mordillat il y a de nombreuses années. j'en avais gardé un bon souvenir et j'ai eu envie de lire le roman qu'il en a tiré, ou adapté. Visiblement, les choses ne sont pas si simples. Il y eut d'abord un livre, dont Mordillat, peu staisfait fit un film qui ne satisfait pas encore Mordillat complètement. Il reprit donc le livre et c'est cette version que j'ai lu. C'est l'histoire d'un jeune garçon élevé par des parents mélangeant toutes les tendances de gauche: communiste, socialistes, anarchistes, et flanqué de 3 grands-pères de subsitution l'un détestanbt les flics, l'autre les militaires et le dernier les curés. Court roman inspiré en partie de l'enfance de l'auteur (mais ce n'est pas une autobiographie), Vibe la Sociale est un livre joyeux et réjouissant, qui sonne juste, émeut quand il faut, amuse... un petit roman très court, ramassé en 140 pages qui se dégustent avec un plaisir de sale gosse. les saynettes s'enchaînent, comme la dispute autour de la grille de mots croisés de l'Huma ou le dictateur en 6 lettres pourrait être Lénine, à la grande colère du père, communiste radical.
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