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Citations de Gilbert Bordes (323)


Pour Laurent comme pour Marthe, ce père malade est un paquet inutile qu’ils sont prêts à confier à des gens payés pour ça. Payés pour assister les vieillards de trop. Et ils le font en fonctionnaires, en pensant à leurs soucis à eux. Ils leur tiennent les mains pour les aider à mourir, la tête ailleurs ; alors, cette main, c’est une chose vide de sens, mieux vaut tenir le drap et le serrer très fort en pensant qu’il est vivant, qu’il vous aime.
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La guerre révèle les pires penchants des humains!
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Je me faisais du souci pour mes petits enfants.

Comment allaient ils vivre ? Connaitraient ils ses joies qu'apportent chaque saison, chaque jour ? Sauraient ils qu'il suffit de respirer l'air frais du matin, de voir s'envoler une perdrix devant soi, de découvrir la première violette à la fin du mois de février, pour retrouver sa bonne humeur ?

Je me demandais si à force de vivre plus ailleurs qu'ici par la télévision, ils n'en oublieraient pas ce qui est à leur portée. A trop connaitre ce qui se passe au bout de l'univers, ne risquaient ils pas de délaisser pour des mirages, ce regard sur les choses et les êtres qui les entourent, indispensables pour être heureux.
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A l'hôpital, chaque matin, cette première cigarette lui brûlait les poumons. Il serre les dents en pensant à ces médecins qui veulent faire vivre les gens par force, en tuant ce qu'ils ont de plus fort, leurs envies.
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Tout au long de son enfance, Cyprien a tenté de lui insuffler cet amour qu'il tenait lui-même de son père : "Le bois, c'est pas seulement une planche qui fabrique une étagère : le bois c'est vivant. C'est la mémoire du temps. Regarde un arbre ça cache toute sa beauté sous son écorce, et toi, quand tu le déshabilles, quand tu ouvres ce tronc avec ta scie, tu découvres tellement de dessins, tellement de vagues, de volutes de fumée que tu te demandes si le bon Dieu n'est pas un peu fou de s'amuser aussi bien. Et ces lignes qui s'en vont dans tous les sens, c'est pas n'importe quoi. Quand je regarde ce bois, je regarde le temps et je vois les années qui passent, les saisons, cet été trop sec qui n'a pas donné de strie claire, et celui-là trop mouillé où l'arbre a pris ses aises et poussé dans la pluie chaude. Un noyer comme celui-là, il faut deux cent ans pour le faire. Imagine la noix qui est tombée dans un fossé, il y a deux cent ans! Heureusement qu'un écureuil n'est pas passé par là! Et quand a poussé la tige verte au printemps, il suffisait d'une vache, d'une chèvre, d'un petit agneau pour y donner un coup de dent, et adieu, le beau noyer! Alors, tu vois, c'est le temps qui écrit dans le bois. Le temps des hommes.
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Les creux étaient de plus en plus profonds. Le Beau René, tenu par le barreur à contrevent, montait sur la lame à la verticale, comme pour prendre son envol, puis, une fois sur la crête d’écume, il hésitait, dodelinait des mâts un court instant.
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La voiture sortit du parc et s'engagea dans la forêt. Solène savait que Paul ne serait jamais satisfait.Sa nature d'artiste le poussait à se remettre constamment en question et à douter de son talent.Mais c'était ainsi qu'elle l'aimait ,fragile et vulnérable.
--Tu es mon oiseau blessé murmura-t-elle en regardant la lune se lever sur l'horizon.
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L’amour frappe aux portes quand on ne l’attend pas.
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Non seulement on l’avait sacrifié, mais on avait fait de lui un
moins-que-rien, et on lui reprochait sans cesse de se trouver dans les
jambes des uns et des autres. Les éclopés de la guerre, plus encore
que les morts, étaient les grands perdants : le sacrifice de leur
personne se retournait contre eux.
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La succession des cycles végétaux l’a toujours passionné. Il aime les saisons, la nature qui évolue au fil des mois, les animaux, les collines qu’il connait si bien, et surtout la Corrèze.
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En arrachant les hommes aux campagnes, à leurs villages, on a fait des déracinés qui ne savent plus où ils sont ni où ils vont.
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Quand nous avions bien mangé, nous allions au bordel. Je me sentais un peu honteux d’acheter du plaisir. Je comprenais mal qu’on puisse faire l’amour sans amour. Il me semblait qu’avec mon argent je salissais quelque chose d’unique au monde, qui ne pouvait s’acheter, un don de Dieu aux hommes, un bijou brillant que la moindre tache ternissait à jamais… Après de telles pensées, je me jurai de ne jamais retourner chez les filles, pourtant je suivais mes camarades à la première occasion. J’étais quelqu’un d’autre. L’habit militaire m’avait transformé.
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La bête de Monteret est enfin captive. Les policiers aidés par plusieurs brigades de pompiers qui ont réussi à l'encercler la tiennent prisonnière dans un espace restreint. L'animal est terré près d'un rocher dont la partie plonge dans le lac. Cerné de toutes parts , il n'a aucune possibilité de s'échapper. Cependant les hommes du commandant Malmaison préfère attendre le jour qui se lève très tôt en cette saison pour le capturer. P 163-164
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Le village de Saint-Sauveur vit au ralenti. La disparition de Jérémie et d'Anaïs plombe l'atmosphère. Les gens en oublient de profiter du beau soleil de l'été. Le correspondant local de Nord Eclair fait le siège de la gendarmerie mais n'apprend rien de plus que les autres. Des rumeurs circulent. On murmure que le commissaire Melina serait parti pour le Midi car il aurait une piste sérieuse. Le maire ne quitte pas son bureau, espérant des informations confidentielles qui lui permettraient de rassurer les parents et les administrés.
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Estelle se réveille en sursaut, se dresse sur ses coudes. Le bruit aigrelet de la cloche la sort d'un sommeil lourd. Elle s’assoit sur son lit, qui grince, secoue la tête pour chasser le brouillard qui obscurcit ses pensées, se lève, et plie sa couverture. D'autres femmes font les mêmes gestes ; les galets de leurs crânes rasés luisent dans la pénombre. elles ne se parlent pas, ne se regardent pas. Absentes, retranchées en elles-mêmes, elles ne voient pas ce qui les entoure, le grand dortoir, les lits de fer alignés, l'élue principale qui, les mains jointes, se tient debout près de la porte. Leurs mouvements sont lents et mécaniques, elles vont, tels des automates, en ordre, se ranger dans le couloir. Dehors, il fait encore nuit, l'horloge au mur indique cinq heures du matin.
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- J'ai huit ans de plus que toi, dit-il pour se rattraper, et nous n'avons pas la même vie... J'ai terminé mes études, je travaille depuis un moment, alors que toi tu viens de commencer la fac.
- Oui, c'est ça, nous n'avons pas la même vie, nous ne sommes pas du même monde. J'avais compris, tu sais...
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Caro est de mauvaise humeur ; elle a hérité du caractère de son grand-père, tout le monde sais dans la famille que c'est la raison pour laquelle ce vieil ours, qui n'a jamais supporté personne, la préfère aux autres.
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Entre ces belle planches vernies reposait l’horreur, le corps mutilé de sa mère. Il aurait voulu pouvoir la rejoindre, mourir à son tour, car devant ce cercueil, au milieu de ces quelques personnes, cette famille qu'il se découvrait, il prenait conscience de sa solitude.
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Les trottoirs de Villejuif
Nathalie pleura quand Matthieu lui annonça son intention d'aller vivre à Périgueux et de devenir pianiste professionnel dans un bar.
-si c'est avec tes copains que j'ai vus l'autre soir, ça ne me dit rien de bon.Ils ont de sales têtes.
-C'est pourtant une affaire des plus honnêtes. De plus c'est un bar où passent des grosses têtes. C'est peut-être ma chance!
Il parlait ainsi, mais jamais Matthieu n'avait envisagé de devenir musicien, même si la musique lui manquait. -
-Et moi, Qu'est-ce que je vais devenir?
-Pourquoi tu ne viendrais pas avec moi à Périgueux? Tu trouverais facilement du travail?
Nathalie sécha ses larmes, se moucha. Elle acquiesça de la tête , tout en présentant qu'elle ne le ferait pas.
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Le chemin de la Fontaine
Matthieu Moncet naquit le 12 avril 1948, à Lachaud, un hameau de deux maisons de la commune de Peyrolles, près de Tulle, en Corrèze. Un petit laideron que l'on surnomma vite le têtard à cause de sa grosse tête ronde, ses oreilles décollées, ses yeux globuleux.Il n'avait pas trois ans que sa mère fut emportée par une leucémie en quelques mois d'une souffrance atroce . Mathieu fut élevé par sa grand-mère, Pauline, une forte femme à la voix rude et aux gestes brutaux.Son grand-père, le vieux Gustave la laissait parler et se rendait dans ses champs avec une nonchalance mesurée. Leur fils, le père de Matthieu, 《 ce pauvre Armand》, comme on disait, était grand, maigre, bossu.Son regard vide
montrait qu'il n'avait pas beaucoup de jugeote. Depuis le décès de sa femme, Armelle, une partie de lui-même était morte, et il ne savait prendre aucune initiative. Il suivait son père , travaillait mécaniquement. Le dimanche, il s'asseyait sur un banc à l'ombre et regardait voler les oiseaux, les yeux pleins d'un ennui animal.
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