Citations de Gilly Macmillan (110)
Quand je regarde dans le miroir à la fin de la journée, je me demande si j'ai essayé d'aider quelqu'un aujourd'hui. Si la reponse est oui, j'arrive à me supporter.
La famille passe avant tout. La famille passe toujours en premier.
Lorsqu’un enfant est assassiné, il ne s’agit pas seulement d’une vie. Il s’agit de tout le monde. Cette mort frappe chacun au plus profond de son être. Plus personne ne se sent en sécurité.
En fait, je fais tellement corps avec la musique que je n’entends tout d’abord pas crier, et ne pas entendre crier signifie que je ne me rends pas compte que ce début est déjà la fin.
J’aurais aimé m’en rendre compte.
Et pourquoi ça ?
Parce que, six heures plus tard, ma mère est morte.
Selon la lumière, mes cheveux peuvent paraître blancs, ce qui me donne un air innocent.
" Tel un faon, fragile ", c'était ainsi que la procureure m'avait décrite. Cela m'avait semblé gentil mais, aujourd'hui encore, je suis blessée par ce qu'elle a rajouté : " Toutefois, ne vous y fiez pas "
Je dois faire de gros efforts pour contrôler ma respiration, car mon cœur bat à tout rompre. En revanche, ma concentration s’aiguise en prévision de la musique à venir, et je suis tout entière dans l’attente des premières notes, comme le coup de pistolet au départ d’une course.
Je percevais presque l'odeur de sa défaite.
Et, à cet instant, j'ai su très clairement que si Ben ne survivait pas, je ne le pourrais pas non plus.
Spéculer est une drogue. C'est ce qui nourrit notre société.
A mes yeux, la vie aurait dû s'arrêter jusqu'à ce qu'on retrouve Bien. Les aiguilles des horloges auraient dû s'immobiliser, l'oxygène n'aurait pas dû se transformer en gaz carbonique dans nos poumons, nous aurions dû cesser de respirer, et nos coeurs cesser de battre. La vie n'aurait dû revenir à la normale qu'après le retour de Ben.
Découvrir que l'histoire dont on parle au journal télévisé est la vôtre est la chose la plus étrange au monde : vous comprenez qu'une personne que vous ne connaissez pas a la charge de retrouver votre enfant, et vous devez accepter que vous êtes tout autant en retrait que n'importe qui d'autre écoutant les informations, et que vous êtes impuissant.
Je n'avais pas conscience que notre esprit pouvait tomber malade sans que nous nous en apercevions : progressivement, insidieusement, irrévocablement.
Voici le problème qui est désormais le mien : les pensées qui m'obsèdent.
Elles me rappellent heure par heure, parfois minute par minutes, les pertes, et les actions sur lesquelles on ne peut plus revenir, même si on le souhaite plus que tout.
Si je m'efforce de plaquer un sourire sur mon visage et de parler d'un ton léger, je me sens néanmoins embarrassée par notre conversation sur mes parents et oppressés par l'opulence du décor. Les appliques en cuivre poli, les miroirs soigneusement disposés dans la salle qui renvoient les reflets et les fresques en trompe l'oeil m'apparaissent comme autant d'ornements conçus pour offrir une image déformée de la réalité.
𝐒𝐢 𝐦𝐨𝐧 𝐞𝐱𝐩é𝐫𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐦'𝐚 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞, 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮'𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐮𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 ê𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐨𝐢-𝐦ê𝐦𝐞, 𝐦𝐚 𝐜𝐡è𝐫𝐞. 𝐋𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐫𝐨𝐩 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐭𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐧𝐝𝐨𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐬𝐭𝐮𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮'𝐮𝐧 𝐝'𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞.
Je suis allée chercher la couette et l’oreiller de Ben avec lesquels j’ai refait mon lit, sans oublier sa petite couverture nunny et Baggy Bear.
" C'était des gens, ai-je penser, de plus en plus désespérée, qui, il y a cents ans, m'auraient fait enfermer dans une maison de correction et, qui, des siècles auparavant, m'auraient passé la camisole de force ou mise sur un bûcher dont les flammes auraient éclairé leurs visages sans pitié, leur absence de compassion. " p 381
" Je m'en voulais même d'avoir à satisfaire le besoin que mon corps réclamait : dormir, manger, boire, les fonctions physiologiques. À mes yeux, la vie n'aurait dû s'arrêter jusqu'à ce que l'on retrouve ben point les aiguilles des horloges auraient dû s'immobiliser, l'oxygène n'aurait pas dû se transformer en gaz carbonique dans nos poumons, nous aurions dû cesser de respirer et nos cœurs cessez de battre. La vie n'aurait dû revenir à la normale qu'après le retour de Ben. " p 195
- Je ne partage jamais mes secrets.
- Et pourquoi ça ?
- Parce que c'est secret.
Auparavant, la perspective de la maternité éveillait en moi un désir ardent, m'emplissait d'un délicieux sentiment d'impatience... Or, ce fut mon plus grand échec. Avez-vous la moindre idée de ce qu'on peut ressentir en croisant le regard haineux de son enfant ? J'avais l'impression qu'on m'arrachait l'âme. J'avais tant d'amour à lui donner... Mais elle n'en voulait pas.