AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gregory Mcdonald (96)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Flynn s'amuse

L’inspecteur Flynn est un type un peu bizarre. Policier hors pair aux méthodes surprenantes, insolent et étrangement protégé par … Ben, on ne sait pas trop en fait. Les services secrets ?

Ce personnage est apparu dans le roman Fletch, à table ! du même auteur Grégory McDonald et déjà, ses méthodes étaient pour le moins originales. Fletch avait alors trouvé un personnage à sa mesure qui, pour le coup, se retrouve avec sa propre série dont Flynn s’amuse est le premier épisode.

Alors qu’il rentre du boulot et qu’il joue dans le jardin avec ses enfants, un avion décolle de l’aéroport de Boston et explose au dessus de la ville, juste après le décollage. Le livre date de 1977, et les attentats terroristes contre des avions sont un peu à la mode.

Flynn est chargé de seconder le FBI mais, avec son irrespect de la hiérarchie et des procédures, il préfère les planter régulièrement (quelques scènes sont vraiment drôles) et mène sa propre enquête au grand dam de son coéquipier qui ne le supporte pas et qui, pensant bien faire, sabote régulièrement son enquête. Pour l’aider, il peut, en revanche, compter sur ses deux fils adolescents, qu’il envoie en infiltration et sur son ancien chef (celui des services secrets).

Or, les suspects sont nombreux et à l’époque placer une bombe dans la soute à bagage, pas si compliqué après tout. Une secte qui souhaite régler le surpeuplement de la planète par le meurtre de masse a bien revendiqué l’attentat mais est-ce bien sérieux ? Et cette veuve qui hérite d’une belle police d’assurance et cet acteur célèbre dont la mort arrange me;producteur et ce boxeur qui semble fuir un combat pas si honnête que ça et ces mystérieux passagers qui ne sont pas ce qu’ils semblent être et ceux là qui auraient quitté l’avion avant le décollage !

Flynn, un peu comme Colombo est toujours sous-estimé par les suspects, le FBI, ses coéquipiers, et même parfois par le lecteur qu’il prend à contre-pieds régulièrement. Il faut dire qu’il réagit constamment à l’opposer des clichés du genre. Ses réactions, ses propos laissent souvent perplexes.

L’enquête est assez intéressante et sa résolution est plutôt agréable à suivre, mais c’est surtout le personnage principal, son décalage et l’humour des dialogues et des situations qui emporte l’adhésion.

Troisième dans l’ordre d’écriture de la série des Fletch / Flynn, après Fletch et Fletch, à table ! Cet opus mériterait lui aussi une réédition digne de ce nom !
Commenter  J’apprécie          860
Rafael, derniers jours

J’imagine la scène, un hangar désaffecté, vide, froid, humide. Au milieu une chaise en bois massif, un vestige de l’ancienne chambre d’exécution de l’époque où l’état se débarrassait de ses grands délinquants sur la chaise électrique. A coté, une table en formica. Dessus, une tenaille, une massue, une hache, des ciseaux, des pinces et tout un tas d’instruments de torture. Deux caméras me suffisent. Une posée sur un trépied, pour les plans fixes et une seconde mobile dirigée par mon caméraman attitré.



J’imagine les acteurs, deux gros balourds, ex-furieux de catch qui ont une âme insensible, la haine contre tous et qui écoutent du Hard-Rock à donf. Il me faut en plus un type, plutôt genre paumé, plutôt genre ivrogne. Un gars prêt à tout pour 250 $ (et plus après le film). Quelqu’un de totalement désespéré, genre qui cherche ses racines, genre qui n’en peut plus de cette vie de merde et qui ferait ça pour l’argent, pour sa femme, pour ses trois gamins. Tiens, ce Rafael, ivrogne, illettré et peut-être même indien devrait faire l’affaire.



J’imagine le scénario, Rafael attaché sur la chaise, les deux ours lui arrachent les ongles aux ciseaux, lui scarifient le visage avec un couteau de boucher, lui écrasent un œil avec la massue, lui scient l’annulaire, puis le majeur, lui coupent les couilles avec une vieille paire de ciseaux rouillées. Il va hurler le pauvre type, il va saigner, il va se chier dessus. Et le public derrière son écran va jubiler, va prendre son pied. Ici, tout sera réel, le sang sera du sang, la merde sera de la merde et ces hurlements à la mort… Oui, Rafael, la mort… Oui, c’est ça le « snuffmovie » tel que je le conçois.



Je n’imagine plus rien. J’arrête les Snuffmovies. L’histoire est trop poignante, trop triste. Rafael a l’air d’un bon gars, mais c’est un type que les institutions américaines ont rejeté – tout comme son père et son grand-père – que la population a repoussé jusque dans cette décharge, près de Morgantown, une ville fantôme sans eau, sans électricité, juste quelques caravanes, et des gars comme lui qui y survivent, qui se contentent des poubelles, de la décharge et de la vodka. Ils sont pour la plupart totalement illettrés, n’ont par conséquent pas de job, pas de perspective, pas d’avenir dans ce bas monde. Alors quand Rafael se voit proposé une heure de torture contre une « promesse » d’argent, il n’hésite pas. Il sait qu’il ne survivra pas – tel est le monde des snuffmovies, il sait que sa tête ne vaut pas grand-chose mais si son extrême souffrance, ses cris et sa merde peuvent rapporter suffisamment d’argent pour que sa femme, ses enfants, son père puissent quitter cet endroit mortuaire. Et même si le prix à payer est la mort de Rafael, l’intrépide.



Je n’imagine pas de lecture plus désespérante, plus déchirante, un hurlement qui transperce le cœur. Les pages respirent la peine, suinte la rage, dégouline de vodka. Je ne m’en remettrais peut-être jamais.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          783
Rafael, derniers jours

Les hommes naissent libres et egaux en droit...



Rafael est juste né . Point . Pour ce qui est du reste , il ne vit pas , il survit aux cotés de sa femme , Rita , et de ses trois enfants , entassés dans une caravane ne possedant ni eau , ni électricité . Son adresse : Morgantown , terrain vague illégal bordé par l'autoroute d'un coté et une décharge publique de l'autre.

Son activité principale ainsi que celles de la majorité des habitants de Morgantown : boire , picoler , biberonner ,ecluser , etancher...

Rafael a juste un avantage sur vous et moi : il sait ou , quand et comment il va mourir : dans trois jours .

Livre d'une incroyable noirceur , d'une rare desesperance ! Depuis qu'il est né , Rafael n'a connu que la misere , les petits boulots illicites et l'alcool plus que de raison . Ses quatre rayons de soleil se nomment Rita , Lina , Marta et Frankie le petit dernier . Son avenir , il le sait , c'est Morgantown : il y est né , il y mourra .

La seule échappatoire , puisque sa vie ne vaut rien , c'est de monnayer sa mort afin de mettre a l'abri du besoin sa petite famille . 30000 dollars pour "jouer" dans un snuff movie , y laisser sa peau en y ayant connu les pires tortures !

Je ne vous ferai pas l'article des sevice subis par Rafael , je vous laisse le soin de les découvrir au detour du troisieme chapitre particulierement dérangeant au point que l'auteur se soit senti obligé de prévenir le lecteur au tout début en lui conseillant de sauter ce passage si trop sensible ! Et effectivement , il faut avoir le coeur bien accroché !

Ce bouquin relate donc les trois derniers jours de Rafael , homme simple et plutot bon qui a baissé les bras . Qui sait que rien ne lui sera épargné a lui et sa famille : la faim , la crasse , la misere . Sa vie n'est qu'une longue gueule de bois . Pourtant , il a essayé de s'en sortir , de trouver un boulot , d'etre comme tout le monde mais lorsque l'on nait a Morgantown , on y hérite de tout ce qui fait sa splendeur , l'analphabetisme n'etant pas le moindre de ses joyaux . Rafael est un personnage attachant car , excepté une legere tendance a froler le coma ethylique de façon journaliere , il est un garçon volontaire , un mari aimant , bien loin de la brute asociale qu'il aurait été en droit de devenir . Seulement , c'est un etre résigné qui n'a plus la force de combattre .

Les passages sur la banquiere hautaine , sur la caissiere suspiscieuse et celui de la fausse inculpation de meurtre en sont l'exemple flagrant . Meme nanti de quelques dollars , il sera toujours aux yeux des autres le paria , le gars n'inspirant que dans le meilleur des cas la pitié , dans la majorité la répulsion .

Ce livre vous prendra litteralement aux tripes , s'insinuera en vous tel un poison ayant la faculté de vous inoculer une tristesse infinie...

A noter qu'un film a été réalisé et joué par Depp en 97 mais qu'il est loin , a mon avis , d'en avoir sa puissance .



Rafael , derniers jours , est un livre court qui vous hantera longtemps !
Commenter  J’apprécie          586
Rafael, derniers jours

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



….si mes attentes d’une lecture sont soit l’évasion, soit l’interpellation, sur ce coup là, je dois dire que j’en ai eu pour mon argent (intérêts compris) coté interpellation…pour l’évasion et me remettre, vais ressortir mes vieux Mickey Parade.



KO complet, même pas eu le temps de jeter l’éponge !



Je ne sais qui je dois remercier ou engueuler pour cette découverte mais nom de D… merci à lui ou à elle.



Une atmosphère lourde, moite, caniculaire, poisseuse, gluante, oppressante, étouffante.

Crépusculaire comme l’asphalte qui suinte sous le soleil de plomb de Morganetown .



Brûlant comme de la glace par son inhumanité en général et la noirceur de l’âme humaine, de par la perversion, l’abus et la misère, par la froideur clinique du 3eme chapitre (voir avertissement de l’auteur en début de livre)



Et dans cet enfer contemporain comme il en existe des milliers sur terre ( et pas spécialement au bout du monde), Rafael, un homme simple, paumé, illettré, alcoolo mais fondamentalement BON, qui, pour sauver et tirer sa famille de cette vie de misère, semblant avoir fait le tour de la question, n’hésite pas à signer un pacte avec le diable, se vendant... vendant sa vie à un producteur de « snuff movies ».



Glauque, Sordide, Noir…assurément

Voyeuriste ? Le sujet l’imposait forcement et l’auteur nous met en garde des le début.



Alors pourquoi ce 5 étoiles, pourquoi les mercis… ?



Parce que c’est un livre qui déclenche un cri primal, parce que c’est un livre où on veut rentrer dedans et dire, « allez, c’est bon, arrêtes tes conneries, il y a d’autres solutions , nous allons y arriver » Parce que ça donne envie de faire bouger les choses

Parce que, ça permet de balayer devant sa porte, de se défaire de certains jugements à l’emporte pièce,.

Parce que malgré tout, dans ce maelstrom, il y a une lumière, un espoir, un don, de l’abnégation, et surtout un homme BON…Rafael

Parce que, profondément humain…aussi



Tout n’est donc pas perdu…



Mais en tout cas, une fameuse claque qui laisse groggy…



Fred-Fichetoux-Beg mode Walking in my shoes activé

.
Commenter  J’apprécie          424
Rafael, derniers jours

Un livre choc ! Un cri contre l'inhumanité de notre société. Un appel au secours. Le désespoir, la misère extrême. Ce livre nous parle un peu de tout cela.

D'un certain côté, il m'a fait penser aux " raisins de la colère" de Steinbeck dans sa dénonciation de la misère. L' auteur sait jouer de l'émotion, son personnage éminemment sympathique, quasi illettré, décide de perdre sa vie pour que les siens gagnent la leurs.

Un livre bouleversant, qui vous " noue les tripes". Personnellement, je lis, pour que de temps à autres, je croise le chemin de ces livres qui vous "remuent". Même si après, on a plutôt envie de lire un livre pour enfants, histoire de sortir de ce cauchemar.
Commenter  J’apprécie          420
Rafael, derniers jours

Encore un livre qui se fiche dans le coeur comme un vieux clou rouillé.

Rafael est alcoolique, illettré, il vit dans une caravane près d'une décharge, en contrebas d'une autoroute, avec famille et amis. Il a une femme et trois enfants, et a enfin trouvé le moyen d'assurer leur avenir : il va tourner dans un snuff movie, et en échange de 30 000 $, il donnera sa vie sous les caméras.

Gregory McDonald raconte les trois jours qui précèdent le tournage, et comment Rafael, fort de connaître à l'avance la date de sa mort, décide de profiter de la vie et des siens sans rien révéler de son secret. C'est profondément bouleversant, d'une douceur et d'une luminosité intense -si intense que ça pique parfois les yeux. C'est un flot d'amour qui déborde sans jamais être sirupeux. le personnage de Rafael m'a fait un peu penser au Charlie des "Fleurs pour Algernon", avec qui il partage les mêmes simplicité, naïveté, pureté, honnêteté, générosité, et premières interrogations sur sa propre existence et l'avenir ; tellement attachant !

Si l'auteur dénonce le mépris avec lequel sont traités les miséreux de l'Amérique profonde (ici considérés comme des "Indiens") et les préjugés qui leur collent à la peau, il met également en exergue leur ingéniosité à récupérer et recycler les déchets, leur sens du partage et de la solidarité. Ce faisant, il leur confère une existence et une dignité, mais sans toutefois les angéliser. J'ai aimé la justesse de son point de vue. Et je suis stupéfaite qu'en si peu de pages (moins de 200), qui se lisent en si peu d'heures, il ait pu condenser autant d'émotions et d'humanité en une écriture sobre où chaque mot est pesé.

Ce livre est une véritable pépite, si petite que je serais passée à côté si on ne me l'avait pas mise sous le nez : alors merci, Marc.

A votre tour, n'hésitez pas à découvrir cette histoire plus radieuse que fuligineuse. Vous verserez peut-être une larme, mais il ne tient qu'à vous d'en faire une larme de bonheur, à l'idée d'avoir croisé Rafael dans votre vie de lecteur.
Commenter  J’apprécie          4026
Rafael, derniers jours

Que d'émotions en lisant l'histoire de Raphaël. C'est un livre choc, un livre tragique, terrible bouleversant. La misère transpire à chaque page et si le fameux chapitre 3 est tout simplement horrifiant, nous hante tout au long de notre lecture et nous donne envie de hurler STOP ! les autres chapitres ne sont pas moins poignants, et là le cri est plus un cri de révolte, de douleur morale devant tant de misère et de noirceur.

Mais qui est Raphaël ? C'est un homme, un jeune homme de 25 ans, marié, 3 enfants, vivant dans dans un bidonville. Son environnement ? Une décharge et l'autoroute. L'alcool et sans doute la seule échappatoire de toutes ces personnes vivant dans ce trou, cachés des regards.

Personne ne leur tend la main, alors quand un producteur propose à Raphaël de tourner dans un film pour 30000 dollars il n'hésite pas mais il s'agit de 30000 dollars contre sa vie. Pour sauver celle de sa famille il donne la sienne avec courage, fierté. Comme il est touchant ce Raphaël, comme on a envie de le secourir.

À travers lui, Grégory Macdonald porte un regard impitoyable sur une Amérique bien loin de Las Vegas, une Amérique qui suscite la Honte...

On a le souffle coupé avec le chapitre 3, on a la rage et les larmes avec les autres chapitres et toujours beaucoup beaucoup d'amour pour Raphaël.

C'est un roman coup de cœur, un roman coup de poing.
Commenter  J’apprécie          351
Rafael, derniers jours

Voilà sans doute le livre plus perturbant, le plus éprouvant et le plus dérangeant que j’ai pu lire ces derniers mois. Un livre qui prend aux tripes, qu’on empoigne, qui fait violemment réagir. Un livre où l’on aimerait arracher la plume à l’écrivain pour écrire à sa place une autre fin.



C’est la première fois que je vois un auteur mettre préalablement en garde son lecteur par rapport à la lecture d’un des chapitres de son roman, tout en expliquant la nécessité absolue qu’il y avait de l’écrire. Car ce roman plonge le lecteur dans une tension véritablement insoutenable.



Rafael est un brave type, un peu alcoolo, sûrement fauché, mais pas fainéant. Père de trois jeunes enfants, il est marié à Rita qu’il respecte et qu’il aime. Avec sa petite famille, il vit près d’une décharge avec pour seul horizon ces tas d’immondices dans lesquelles les plus pauvres tentent d’y trouver de quoi survivre.



Son avenir et celui des siens est à l’image des vêtements usés et rapiécés qu’il porte. Alors un jour il va accepter de monnayer la seule chose qu’il peut encore marchander, sa vie. En échange de la promesse de 30.000 dollars versés à sa femme, celui-ci va accepter d’être le héro funeste d’un snuff movies.



Ce roman n’est pas un roman malsain, voyeur ou exhibitionniste. Gregory Mc Donald , l’auteur ne tombe absolument pas dans ce travers. Au contraire il adopte une construction particulière de son texte, qui fait qu’il évacue quasiment des le début la mise à mort ( le fameux chapitre incriminé), par la narration non pas de ce qui est, mais de ce qui sera le moment venu. Car là n’est pas l’essentiel du roman.



Rafael, analphabète, signe donc un contrat, et empoche 300 dollars en guise d’avance. Il retourne vivre le peu de temps qu’il lui reste près des siens. Et nous l’accompagnons durant ces quelques jours où il va essayer de rendre les gens autour de lui un peu plus heureux ,avec l’avance qu’on lui a faite. Nous découvrons son univers, sa vie, ceux qui constituent son horizon, et à travers lui cette micro société de nécessiteux pourtant organisée et solidaire. Nous partageons ces rires, ces éclats de voix, ces échanges, ces petits riens qui remplissent une vie, celle de Rafael.



Toute la force de ce roman réside paradoxalement dans l’humanité qui s’y trouve à travers ce personnage terriblement attachant.



Et ce n’est pas tant la mise à mort annoncée qui rend ce livre pesant et insoutenable que le décalage entre l’innocence et la cruauté d’une même société. Entre cet homme simple et généreux, foncièrement honnête, qui croit encore en la parole donnée, et cette frange d’une société désarticulée, déshumanisée, tricheuse, qui ne trouve plus de sel dans l’existence, que dans l’immoralité de la mise à mort de sa propre humanité.



A la fin de ce roman, m’est revenu en résonnance celui de Steinbeck « des souris et des hommes ». Dans ce monde qui est le notre, il n’y a malheureusement pas de place pour l’innocence.



Bouleversant, poignant, douloureux, le roman de Mc Donald est vraiment un grand livre.
Commenter  J’apprécie          350
Rafael, derniers jours

Rafael, derniers jours est la preuve qu’on peut faire passer énormément de choses, dont un message poignant mais indispensable, en très peu de pages. Ce roman n’en fait que 190 mais il est très puissant, aussi sombre et lumineux que son personnage principal. Je me suis d’emblée attachée à Rafael, jeune homme illettré, pauvre et alcoolique mais au cœur immense.



J’ai découvert ce livre sur Babelio et après avoir lu quelques critiques, j’ai eu envie de le lire. Ce qui m’a révoltée le plus, ce n’est pas du tout cette histoire de « snuff movie » que Rafael doit tourner en échange de 30 000 dollars, non, c’est la façon dont est traité Rafael, dont sont traités les habitants de Morgantown, cette fausse ville érigée aux portes d’une décharge publique, et, à travers eux, la misère humaine. Elle est parfaitement décrite par Gregory Mcdonald, comme s’il avait pris le temps de faire un séjour « en immersion » dans un de ces bidonvilles américains : la saleté et la crasse, les logements « sans eau ni électricité », les enfants nombreux et désœuvrés, le manque de nourriture et de travail et surtout, surtout, le regard des autres sur cette misère. Tout y est. Ce qui fait de Rafael, derniers jours un livre poignant, qui force l’empathie pour Rafael, ce jeune homme un peu candide, et, bien sûr, pour toutes ces personnes qui font quotidiennement, dans la « vraie vie », l’expérience de la pauvreté, voire de la misère.



Au tout début du livre, il y a un avertissement sur le troisième chapitre, jugé « intense et éprouvant ». Oui, il l’est car ce ne sont pas les détails crus qui manquent. Mais il permet effectivement de servir le propos du livre : jusqu’où est-on capable d’aller quand on est pauvre, dans la misère ? Jusqu’où les gens sont-ils capables d’aller pour se faire de l’argent ? Les réponses sont glaçantes.



Rafael, derniers jours est un roman trop peu connu, qui mérite d’être lu. Heureusement que ce site existe car sans lui, je n’aurais certainement jamais entendu parler de ce très bon livre.
Commenter  J’apprécie          3212
Rafael, derniers jours

1996

Coup de poing dans l'estomac.

Je trouve Rafael, derniers jours, dans l' édition du Fleuve Noir (le si bien nommé) et dévore derechef les pages sur ce poignant et poisseux cauchemar américain.

Gregory Mac Donald ne fait pas dans la longueur, et son propos hallucine et assèche littéralement le lecteur que je suis.

Plus de vingt ans après, Rafael et sa fin atroce et au-delà du soutenable me hante encore.

Pire encore, ce bidonville de Morgantown bourgeonne des bubons d'une horreur sociétale au réalisme sordide.

Puisse ce livre, indispensable autant que terrifiant à lire, être et rester un catalyseur contre la misère, la démission des édiles et la morne résignation.

Pour l' ange Rafael, c'est trop tard.

Commenter  J’apprécie          232
Rafael, derniers jours

*** Noir, très noir ... un coup de couteau en plein cœur !***



Ce roman a été adapté dans les années 90' au cinéma, où Johnny Deep incarne le rôle de Rafael.

Je n'ai pas vu le film et c'est tant mieux, car ce roman est un véritable coup de poignard dans le cœur.



Quelques lignes de l'auteur avant le premier chapitre, qui met en garde le lecteur sur le chapitre 3 : possibilité de le sauter pour les âmes sensibles mais tout de même conseillé à lire pour bien comprendre l'état d'esprit de Rafael pendant les derniers jours de sa vie ...

Bien entendu, j'ai lu ce troisième chapitre ... qui fait froid dans le dos c'est le moins qu'on puisse dire.





Ainsi, Rafael vit. Un point c'est tout. Il vit pour sa femme Rita et ses enfants. Rafael vit sans savoir lire et écrire correctement. Il vit constamment dans l'alcool son seul échappatoire à cette vie misérable dans un bidonville tout près d'une décharge, qui permet à cette population de faire de la menue récupération afin d'améliorer un quotidien catastrophique. Rafael vit pour sa vodka quotidienne, il est sale, il ressemble à un indien en guenille. Rafael vit pour aller se saouler chez Freedo, un bar en ville dès qu'il a deux sous.



Un jour, Freedo lui parle de "L'oncle Mac Carthy" et de Larry son neveu. Rafael, peut trouver un travail bien payé auprès d'eux.



Mac Carthy propose à Rafael de lui acheter sa torture suivie de sa mort, en devenant l'acteur principal d'un "snuff movie" où Rafael sera connu dans le monde entier.

Rafael accepte : il a trouvé un vrai travail d'acteur de cinéma !

Grâce à son nouveau travail, Rita et les enfants seront à l'abri du besoin, et grâce à cet acompte durement négocié, Rafael pourra vivre une vraie vie pendant les derniers jours avant sa mise à mort...



Comment qualifier ce roman, cette histoire ?

Dérangeante, perturbante et très éprouvante. La lecture vous fait mal aux tripes, l'attachement à Rafael est à son comble tant il est innocent et humain.



Lecture bouleversante sous haute pression.
Commenter  J’apprécie          222
Rafael, derniers jours

- Je viens pour le boulot.

Et c'est un engrenage terrible qui se met en place.

En accompagnant Rafaël, derniers jours - trois en fait - dans cette journée puis les suivantes vous découvrirez un monde inhumain, une misère sans nom, juste éclairée par quelques personnages de l'entourage de ce jeune garçon, déjà père de 3 enfants à 20 ans.

Salaud le gros McCarthy, pourriture que son neveu.

Pas beaucoup mieux Luis..Immonde le coiffeur, la caissière, le gardien de la décharge, les flics...

Heureusement il y a Rita, la Mama, le père de Rafaël. Quelques personnes qui vivent dans ce taudis et s'entraident. Deux ou trois mains tendues également pour ne pas désespérer de ce monde.

et puis surtout il y a Rafaël, alcoolique, démuni, naïf, confiant, courageux et amoureux.

Rafaël désespérant...A qui l'on voudrait dire " arrête de te laisser victimiser, défends-toi, n'accepte pas, soit aussi malhonnête qu'eux.."

Voilà on lit ce livre et on est secoué de bout en bout. On découvre une Amérique sans pitié, avec des paumés laissés sur le côté..

On lit cette histoire la nausée au bord des lèvres.

Bouleversant...

Quand j'ai commencé ce roman je ne savais pas où il m'entrainerait...

Rafaël troublant et si touchant.

Fuck you la vie !!

Commenter  J’apprécie          221
Rafael, derniers jours

Rafael, derniers jours, Gregory McDonald



Avant, je faisais la maligne, je disais que vu l'insupportable chaleur qui m'accable actuellement j'avais envie de lire un truc pour me glacer le sang et ce genre de connerie, vous voyez le concept. Mais ça c'était avant.

Avant les derniers jours de Rafael.



Oh bordel, mais pourquoi j'ai lu ce bouquin en fait ?!! Parce qu'il était sur ma liste ? Parce que je l'ai envoyé comme suggestion à ma médiathèque et qu'ils l'ont acheté pour moi ? Bullshit ! Parce que j'aime bien ça au fond, que c'est un mal nécessaire, même si à chaque page que tu tournes t'as juste envie de refermer le livre et de l'enfouir au fond de ta cave et dans les oubliettes de ta mémoire.

Vous avez déjà connu ça sans doute, un livre où à chaque page tu cries dans ta tête “Non, noooon, mais nooOooon”, ben voilà, l'histoire de Rafael, c'est ça. Dès le début j'ai su que ça allait être difficile, à la page 48 j'ai su que je ne m'en remettrai pas et pour finir tout ça s'est vérifié.



Attention à vos tripes donc, on ne rentre pas impunément dans ce roman et on n'en ressort jamais complètement. Je suis à la fois contente de l'avoir lu et pressée de l'oublier...mais ça, ça va pas être possible. D'un autre côté il faut se forcer parfois à affronter l'insoutenable - et pas la légèreté de l'être malheureusement dans ce cas - l'insoutenable tout court, pour se rappeler que ça existe, que le monde peut être moche comme ça et qu'on est bien peu de chose au final.



On peut en conclure que ma théorie foireuse à fonctionné, certes et même au-delà des mes espérances : oui ce roman glace le sang. Mais pas que. Il glace l'âme aussi, il donne le coup de grâce au reste de foi qu'on pourrait avoir en l'espèce humaine. Enfin presque. Parce qu'heureusement il reste des petites lueurs, il reste des types comme Rafael, comme son père, comme ces pauvres oubliés qui vivent sur la décharge. La vraie pourriture est ailleurs, clairement.



Bon mais ça parle de quoi au fait ce bouquin ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire.



Un indice, sur wikipédia, on nous dit que le snuff movie est un terme désignant une vidéo ou un long-métrage mettant en scène la torture, le meurtre, le suicide ou le viol d'une ou plusieurs personnes. Dans ces films clandestins, la victime est censée ne pas être un acteur mais une personne véritablement tuée ou torturée.

Bon ben voilà, vous avez compris ? C'est un film qui déjà à la base serait atroce mais sauf qu'ici, c'est pour de vrai. Voilà, c'est pour de vrai. Où est mon vomit-bag ?



---------------------------------------------------------

PS aux âmes sensibles : ce bouquin parle moins du snuff movie (qui ne se produit pas dans le temps du roman) que de la société américaine qui génère permet autorise ce genre de pratiques en "oubliant" volontairement un certain nombre de personnes dont elle n'a pas envie de s'occuper, descendants d'indiens, pauvres immigrés, sans-papiers, tous ces gens à la marge de la société, ceux qui vivent dans des bidonvilles, ceux dont personne ne veut, ceux qu'on préfère ne pas voir, ceux dont on ne sait même pas s'ils sont morts ou vivants puisque dès le départ on considère qu'ils n'existent pas...c'est ça le vrai sujet du livre. Mais bon, pour ça aussi il faut un vomit-bag...
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
Commenter  J’apprécie          210
Rafael, derniers jours

♫ 4 consonnes et 3 voyelles, c’est le prénom de Rafael ♪



Oui, je sais, c’est pas terrible de commencer sa chronique de cette manière, mais c’est le seul truc que j’ai trouvé pour faire baisser la pression après avoir terminé la lecture – d’une traite (d’humains ?) – de ce roman.



Depuis le temps qu’il traine dans ma PAL, depuis le temps que je pose ma main dessus mais que je la retire, comme si les pages étaient brûlantes.



Et elles le sont, brûlantes ! Si je le sais, c’est parce que j’ai lu les chroniques de mes collègues Babeliotes.



J’ai terminé ma lecture avec l’envie de hurler, avec les tripes nouées, avec le cœur au bord des lèvres et les larmes au bord des yeux.



La descente aux Enfers est vertigineuse et pourtant, elle ne fait que 180 pages… Mais on sombre dans une telle noirceur humaine, dans du tellement abject, qu’on ne peut en ressortir que lessivé, groggy, mal dans sa peau et avec juste une envie, se refaire toute sa collection de Super Picsou pour tenir le coup.



Dans le fameux chapitre 3, celui dont l’auteur prévient du caractère pouvant choquer les âmes sensibles, j’ai posé le livre quelques minutes lorsque le vieux sadique a parlé d’énucléation, puis j’ai repris ma lecture ensuite, le cœur battant à cause du malaise.



Au final, je ne sais pas ce qui m’a fait le plus mal : la naïveté touchante de Rafael, le programme de ce qu’on compte lui faire durant le snuff movie ou le fait qu’il se fasse baiser jusqu’au trognon avec les 30.000$ que sa famille ne recevra jamais pour sa vie qu’il va leur donner.



Un peu des 3 sans doute. J’avais toujours envie de hurler, à chaque page, à chaque ligne qui décrit la misère dans laquelle vivent ces gens et qui n’est pas de la fiction, même dans nos pays sois-disant évolués et civilisés.



Quand à la réalité des snuff movies, elle est encore plus abjecte, plus dégoutante car se dire qu’il y a des gens qui aiment regarder ça et qu’il en existe capable de tourner ce genre de films… J’en ai les poils qui se hérissent de dégoût.



180 pages qui vous essorent, qui vous donnent envie de pleurer devant cette misère crasse, devant ces gens qui essaient de s’en sortir, mais c’est trop dur, alors ils se complaisent là où ils sont, sachant que de toute façon ils sont perdus pour notre société.



Un portrait émouvant, pudique, beau, dur, et ces derniers jours qui vous donnent envie de lui hurler de ne pas se présenter à l’entrepôt, de fuir, de vivre… De ne pas être si naïf, si confiant.



Un magnifique et sombre roman qui restera gravé dans ma chair et dans mon esprit.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          210
Rafael, derniers jours

« -Désolé si ça te rend triste.

-On doit tous y passer un jour ou l’autre, de toute façon, répondit Rafael.

Par la fente de ses paupières, le père l’observait :

-T’es pas si dur que ça, Rafael. Tu me caches quelque chose, dit-il.

-Maman a mis du temps à mourir. Elle a beaucoup souffert.

-Oui.

-Parce que c’est ça qui est important, non ?

-De quoi ?

-Qu’est-ce qu’elle va te rapporter, ta mort ? Et ta souffrance ?

-Ce que je vaux ? J’en ai jamais rien su.

-Que vaut ta mort ? »

Rafael, lui, sait combien vaut sa mort : 30 000 $ (après négociation). Vingt-et-un ans, marié, trois enfants, alcoolique, illettré, demeurant dans un bidonville coincé entre une décharge et une autoroute quelque part dans un État du sud-ouest des États-Unis, il a décidé de répondre à la seule offre d’emploi pour laquelle il se sent qualifié et qui soit susceptible de couvrir un peu les besoins de sa famille et d’extraire cette dernière du campement où elle vit. C’est donc décidé, il jouera le rôle principal dans un snuff movie ; après une heure de tortures variées, il mourra devant la caméra. En attendant, il lui reste trois jours à vivre.

Roman encensé, culte pour certains, Rafael, derniers jours a mis longtemps à m’arriver dans les mains, essentiellement de crainte de me trouver face à un livre qui en fasse trop avec le thème du snuff movie et glisse trop vers un voyeurisme morbide. De fait, ainsi que l’annonce l’auteur dans un avertissement au lecteur en début d’ouvrage, le troisième chapitre, essentiel pourtant, dans lequel le « producteur » explique à Rafael ce qui l’attend, se révèle particulièrement éprouvant. Mais, ceci fait, la fin annoncée de Rafael clairement explicitée, Gregory Mcdonald passe rapidement à autre chose. Il ne s’agit plus dès lors que de suivre les pas de Rafael de la ville jusqu’à son bidonville de Morgantown, sa famille et ses compagnons de misère.

Surtout, dans un texte empreint de religiosité mais sans pathos et sans explications inutiles, Mcdonald fait de Rafael un être christique qui, au milieu de ses semblables résignés, a finalement décidé de les sauver malgré eux avec la seule force de son innocence et de l’amour qu’il leur porte. Ces trois jours durant lesquels il n’a plus qu’a tenter de profiter de ses derniers moments avec eux tout en subissant malgré tout les avanies que font subir à la communauté de Morgantown la police, les propriétaires de la décharge et les habitants même du campement sont l’occasion pour Mcdonald de dresser une belle galerie de portraits avec une plume impitoyable mais juste, apte à tirer de ces personnages tout ce qu’ils portent en eux de sordide comme de bon et de dévoiler l’existence telle qu’elle peut être dans tous les Morgantown que l’Amérique aimerait dissimuler aux regards. Car au final Rafael et sa mort imminente ne sont là que pour ça ; pour montrer ce qui est, quand bien même personne n’a envie de le voir. Et Rafael, porteur malgré tout ce qu’il paraît être de prime abord d’une réelle innocence et d’une indéniable pureté d’âme, par la grâce d’une construction parfaitement équilibrée du personnage, est le vecteur idéal de cette description sans fard.

Admirable de concision et de retenu sur un sujet qui en aurait mené plus d’un sur la voie des lamentations fatigantes, des thèses sociales lourdingues ou de la fascination ambigüe pour la violence, Rafael, derniers jours est un roman qui crée le malaise, certes, mais aussi, tout simplement, un beau livre.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          200
Rafael, derniers jours

Rafael, derniers jours



Ce livre dérange…



Tout ça on le sait déjà, on fait semblant, on oublie, on s’en tape mais on le sait. Parfois ça dérange surtout quand on voit des images, qu’on lit un article, un bouquin, on s’imagine mais on s’identifie pas, non surtout pas, on est au dessus de tout ça, par contre on condamne, on accuse, on insulte mais jamais on essaie de comprendre, beurk c’est trop moche, trop glauque , on est bien née, au bon endroit, on se plaint souvent parce qu’on oublie toujours ou parce qu’on ne veut pas vraiment savoir, on se sent supérieur, évidement qu’on est supérieur c’est plus facile à supporter comme ça et pourtant c’est là sous notre nez qu’on bouche, trop puant, trop sale et puis la terre continue à tourner avec nous…



Avec eux



Une sacrée claque ce roman, et les claques ça fait mal…

Commenter  J’apprécie          190
Rafael, derniers jours

Avez-vous déjà versé des larmes en lisant un livre?



Avez-vous déjà ressenti une telle empathie pour un simple personnage de roman que votre main a envie d’entrer dans les pages pour le tirer vers la réalité et le sauver?



Si ce n’est pas le cas, jetez-vous sur celui-ci. Mais attention, cette histoire bouleversante et déchirante risque de vous marquer à jamais!



Rafael, 21 ans et trois enfants, illettré et alcoolique, vit dans un bidonville accolé à une décharge aux confins de l’ouest américain. Pour survivre, il fait comme les autres, il fouille la décharge en compagnie des rats pour commercialiser ce qui peut l’être.



Cette zone de non-droit abrite des familles entières, sans avenir,oubliées de tous, ignorées et rejetées. Alors ils boivent. Tous, des enfants aux vieillards. Pour oublier, se réchauffer, parce que c’est comme ça. Rafael ne se souvient même plus du jour où il a commencé. Il ne sait pas vraiment d’où il vient. Tout le monde le surnomme « l’indien », peut-être en est-il un, son propre père dit qu’ils n’appartiennent à personne.



Ce que Rafael sait, c’est qu’il aime sa femme et ses gosses et qu’il ferait tout pour les sortir de ce trou immonde dans lequel ils survivent. L’opportunité arrive, entre deux vodka, au bar où il a ses habitudes. 25000 dollars pour un film, un snuff… 25000 dollars qui pourraient sortir sa famille de la misère. Mais pour les obtenir, c’est sa vie qu’il doit vendre…



Attention, une fois ce livre commencé, vous ne pourrez pas le poser. Si votre sensibilité est exacerbée, abstenez-vous de lire le 3ème chapitre, qui pourrait vous retourner l’estomac, ainsi que le conseille l’auteur en prologue. Mais c’est le coeur et l’âme qui vous seront retournés dans tous les autres chapitres.



Un grand cri d’amour et de dignité, j’en suis encore bouleversée. A lire d’urgence!


Lien : http://lemarquepagedenath.wo..
Commenter  J’apprécie          194
Rafael, derniers jours

Ce court roman est une véritable gifle qui sonne le lecteur en quelques pages seulement. Il donne envie de hurler tellement la tristesse est palpable, l'atrocité du choix de cet homme résigné qui décide d'échanger sa vie contre quelques cadeaux à sa femme et ses enfants nous prend littéralement aux tripes. Je n'hésite pas à qualifier ce livre de chef d’œuvre. Les amateurs de gore seront déçus car même le troisième chapitre dont l'auteur averti qu'il est particulièrement éprouvant, n'est jamais racoleur dans les descriptions de la violence.

On découvre dans ce livre comment un homme, sa famille et quelques uns de ses semblables, ne sont plus rien pour une société qui ne se contente pas de les ignorer mais s'acharne sur eux. Et Rafael, découragé, épuisé, décide de se vendre pour trente mille dollars. Résigné, il achète quelques pauvres cadeaux à sa famille et regagne la décharge publique qui sert de logis à une petite humanité de déshérités. On assiste alors aux derniers instants de sa vie, ses quelques pauvres moments de bonheurs mais aussi le terrifiant quotidien de cette petite communauté où l'espoir est banni. A vingt et un ans (il n'est même pas sûr de son âge), Rafael préfère une mort terrible mais relativement brève à une vie entière d'alcoolisme et de misère. Son honnêteté viscérale le fait remplir un contrat dont on sait d'avance que l'autre partie ne tiendra pas son engagement

Ce qui marque le plus dans cette histoire bouleversante, c'est l'absence de haine. RAFAEL, DERNIERS JOURS baigne dans une tristesse infinie mais paradoxalement est aussi d'une poésie totale.

Ce livre est une merveille que vous devez rater à aucun prix. Il restera toujours dans ma mémoire. C'est une découverte littéraire majeure dans ma vie de lecteur.


Lien : http://lefantasio.fr
Commenter  J’apprécie          191
Rafael, derniers jours

Ce livre vous laissera K.O !



Il nous raconte les derniers jours de la vie de Rafael, jeune illettré alcoolique et père de trois enfants. Il survit dans un bidonville proche d'une décharge et il fait ce qu'on lui a toujours appris : boire. Un jour un producteur de "snuff movie" lui propose 30000 $ pour le torturer et le tuer en direct dans son prochain film. Rafael comprend soudain qu'il a plus d'avenir mort que vivant. Cette somme pourrait permettre à sa famille de changer de vie... Mais empochera-t-il cette somme?



Ce texte court est incroyablement sombre. Et pourtant, est-ce de la fiction ou une réalité? Dans notre société où tout se monnaie (industrie pornographique, trafic d'organes, d'enfants...), qui peut affirmer que ce genre de transactions n'existent pas?
Commenter  J’apprécie          170
Rafael, derniers jours

Retour de lecture sur "Rafael, derniers jours", un roman de Grégory Mcdonald publié aux États-Unis en 1991 sous le titre original de "The brave". Ce superbe roman, relativement court, raconte l'histoire de Rafael, un jeune indien naïf, illettré et alcoolique, qui vit avec sa femme, ses trois enfants et une petite communauté, à côté d'une décharge d'ordures grâce à laquelle ils survivent dans des conditions déplorables. Afin d'assurer un autre avenir à sa famille, il accepte, moyennant une somme importante, de tourner dans un snuff movie, dans lequel il est prévu qu'il meure après une séquence de tortures particulièrement atroce. Ce livre relate les trois derniers jours de Rafael, entre la signature de son "contrat" et le tournage de ce film. C'est un roman particulièrement violent. Le descriptif des tortures de ce snuff movie, bien que sordide et très gore, est relativement court et se lit finalement bien, malgré les avertissements de l'auteur. Mais celui-ci n'est qu'un prétexte, la principale violence n'est pas là, mais elle est surtout psychologique et sociale, vu la manière dont on laisse vivre et dont on considère ces laissés pour compte de la société. Macdonald nous montre là un aspect désormais bien connu du rêve américain, un aspect que l'on peut voir chez les sans abris des grandes métropoles, mais également là, avec ce groupe de marginaux, qu'on suppose indiens, dont l'Amérique ne sait pas quoi faire, qu'elle ne veut pas gérer. Malgré le fait que la misère sociale dépeinte soit immonde, le discours est toujours très neutre, jamais moralisateur. Le portrait de Rafael et de ses proches établi par l'auteur les rend très sympathiques, et ce qui est le plus appréciable dans ce roman et qui est son grand mérite, c'est qu'il leur donne une dignité. Cela avec un style toujours très percutant, dynamique et agréable à lire. Un roman qui m'a beaucoup fait penser au "Derniers jour d'un condamné à mort" de Victor Hugo, lu récemment, pour ce même côté tragique et désespéré. Le livre montre bien que, même si Rafael fait lui-même le choix de tourner dans ce film, c'est bien la misère qui le condamne, lui et toute sa communauté, à une non-vie et une mort prématurée qui, si elle ne sera pas violente, viendra d'une maladie. C'est au final une lecture impressionnante, efficace, un roman coup de poing, qui fait mal. Même si le problème est d'une toute autre ampleur aux États-Unis, l'auteur nous rappelle la dureté de nos sociétés occidentales et nous rappelle la honte et le scandale que l'existence même de la très grande pauvreté représente.

Commenter  J’apprécie          153




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gregory Mcdonald (544)Voir plus

Quiz Voir plus

Protéger votre ordinateur !

Combien de temps tient en moyenne un ordinateur sans antivirus ni pare-feu avant d'être infecté ?

05 minutes
12 minutes
24 minutes
38 minutes

10 questions
108 lecteurs ont répondu
Thème : Protéger votre ordinateur efficacement et gratuitement : guide pratique (pour les débutants, les distraits et les hésitants). de Adam MolarrissCréer un quiz sur cet auteur

{* *}