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Citations de Haruki Murakami (4501)


"Avec ma femme, nous avons vécu côte à côte près de vingt ans, et, tout en ayant des liens conjugaux très étroits, nous étions aussi, je pense, des amis de confiance. Nous pouvions parler ensemble de tout. Du moins, c'est ce que je croyais. Mais peut-être que tout cela n'était pas vrai. Comment dire... ce n'est pas impossible qu'il y ait eu chez moi un point aveugle et fatal. [...]
Je n'ai pas perçu en elle quelque chose d'important. Non, en fait, même si c'était visible, j'étais incapable de voir ce que cela signifiait réellement." ("Drive my car" - p. 47)
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Ce que je veux dire, c'est qu'en un certain sens, en même temps qu'un auteur crée un roman, il est lui-même partiellement crée par ce roman.
P.158
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Les Japonais que nous sommes ,mais aussi d'autres peuples asiatiques ,possèdent , par exemple,une catégorie de mélancolie bien à eux .
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Les écrivains sont comme certaines espèces de poissons. S'ils ne nagent pas en permanence à contre-courant, ils meurent.
P.19
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Il est facile de devenir des hommes sans femmes. On a juste besoin d’aimer profondément une femme et que celle-ci disparaisse ensuite. En général (comme vous le savez), elles auront astucieusement été emmenées par de robustes marins
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Elle lui racontait ses histoires parce qu’elle en avait envie et aussi, sans doute, pour le réconforter, lui qui devait demeurer cloîtré toute la journée. Mais ce n’était pas les seules raisons. Habara supposait qu’elle aimait rester au lit avec un homme et parler avec lui durant ces moments tendres et alanguis qui suivent l’amour.
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Le lendemain, regardant le ciel par la fenêtre de la chambre, la fillette découvrit qu'il y avait deux lunes. Non loin de la lune habituelle, il y avait une seconde lune, plus petite, comme un haricot desséché. DAUGHTER s'est éveillée, pensa la fillette. Les deux lunes reflètent l'ombre de l'âme. Son cœur trembla. Le monde a accompli une mutation. Il allait se passer quelque chose.
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Tchekhov a dit que si un revolver apparaissait dans une histoire, il fallait que suelqu'un s'en serve.
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« Le bois coule, la pierre flotte. » Au sens classique, ce dicton signifie qu'il peut très bien se produire des événements auxquels on ne s'attend pas. Mais, dans le monde de la littérature - ou plutôt, dans le monde artistique -, ces phénomènes à contresens arrivent en fait très souvent. Des choses considérées en général comme très légères acquièrent avec le temps un poids non négligeable, et celles que l'on jugeait importantes, voilà qu’un jour elles ont perdu de leur valeur, qu'elles se sont sclérosées. L'énergie qui œuvre de façon invisible pour alimenter la créativité donne souvent lieu, quand elle se conjugue autant, à des renversements drastiques ce genre.
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- Tu connais le dicton : "C'est une perte de temps de réfléchir quand on ne sait pas penser."
- C'est bien dit, ça.
- En effet, c'est plein de sens.
- Il y a aussi : "Tâche que les tasses de thé tachetées que tu as achetées soient attachées et tassées."
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Une phrase difficile à dire. Je l'ai inventée.
- Et as-tu une raison particulière de la placer maintenant ?
- Aucune. J'avais juste envie de la dire. (p. 461)
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Au moment de la diffusion de l'annonce, Satsuki était plongée dans ses pensées. Elle ne comprit pas tout de suite le sens des syllabes que le steward thaïlandais prononçait dans un japonais douteux. A la deuxième répétition, elle comprit enfin :
"Nous traversons actuellement une zone de turbulence. Tous les passagers sont priés de retourner à leurs sièges et d'attacher leurs ceintures."
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C'est comme la roue des passions, au Tibet. Chaque fois que la roue tourne, les valeurs et les émotions qui se trouvent sur le bord de la roue montent ou descendent. Les unes et les autres sont tantôt éclairées, tantôt dans l'ombre. Mais l'amour véritable, fixé à l'essieu, ne bouge pas.
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Ce que je ne supporte pas, ce sont les gens creux. Ceux-là me font perdre tout contrôle. Je finis par dire des choses que je ne devrais pas dire. [.] Des esprits étroits, sans aucune imagination est très intolérants. Des thèses déconnectées de la réalité, les termes vidés de leur sens, les idéaux usurpés, les systèmes rigides. Voilà ce qui me fait vraiment peur. Je crains toutes ces choses et de les exècre du fond du cœur. Qu'est ce qui est juste ? [.] Quand on a le courage de reconnaître ses erreurs, on peut les réparer. Or l'étroitesse d'esprit et l'intolérance sont des parasites qui changent d'hôte et de forme, et continuent éternellement à prospérer. Je sais que c'est une cause perdue, mais je refuse que ce genre de choses entre ici. Pages 247 et 248.
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- [] les dieux existent seulement dans la conscience humaine. Et c'est un concept qui n'a pas arrêté de changer selon les circonstances, surtout au Japon. La preuve, avant la guerre, Dieu, c'était l'empereur, mais quand le général de l'armée d'occupation américaine Douglas MacArthur lui a intimé l'ordre de quitter cette fonction, il a fait un beau discours pour déclarer : « écoutez-moi tous, à partir de maintenant, je ne suis plus Dieu » et, en 1946, c'était terminé. Pour te dire à quel point les dieux Japonais sont accommodants. Il change de statut comme ça, il suffit qu'un militaire américain avec des lunettes de soleil sur le nez et une pipe bon marché au bec le leur ordonne et pfut ! ils filent leur démission. Complètement postmoderne, comme concept, non ? Si tu crois qu'il existe, il existe. Si tu n'y crois pas, il n'existe pas. Alors pourquoi on se ferait du mouron à cause de lui ?
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L'embêtant, avec les labyrinthes, c'est qu'on ne saura qu'à la fin si l'on a choisi le bon chemin ou pas. Et si en fin de compte on s'est trompé, il est en général trop tard pour repartir en arrière et recommencer. C'est le problème avec les labyrinthes.
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« L’oiseau à ressort existe réellement. Je ne sais pas à quoi il ressemble. Je ne l’ai jamais vu. La seule chose que je connaisse de lui, c’est son cri : ki kii kiii ! Il se perche sur une branche d’arbre et remonte régulièrement la pendule du monde. Sans son intervention, le monde ne peut pas fonctionner. Tout le monde l’ignore. Les gens sur terre croient que le monde fonctionne correctement grâce à un mécanisme gigantesque, complexe, splendide. Eh bien, non. En fait, l’oiseau à ressort se rend dans toutes sortes d’endroits, et là où il est, il remonte peu à peu les petits rouages qui font marcher le monde. C’est un oiseau tout simple, à l’image d’un jouet mécanique. Mais son mécanisme est spécifique de l’oiseau à ressort. »
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C'était la lune jaune et solitaire, celle de toujours. La lune qui flottait en silence au-dessus des champs de miscanthes, qui laissait refléter sa blême silhouette arrondie à la surface étale des lacs, qui éclairait paisiblement les toits des maisons endormies. La lune qui poussait la marée haute sur les rivages, qui illuminait tendrement la fourrure des bêtes sauvages, qui veillait sur les voyageurs la nuit. La lune éternelle. Qui, en phase de croissant aiguisé, rognait la peau de l'âme. En nouvelle lune, qui instillait dans la terre ses gouttes sombres de solitude. C'était cette lune.
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"C’était simplement la menotte tiède d’une fillette de douze ans. Mais il y avait rangé à l’intérieur de ces cinq doigts et de cette paume comme dans une malette d’échantillon, tout ce que je voulais et tout ce que je devais savoir de la vie. C’est elle qui m’apprit, en me prenant la main, qu’il existait bel et bien un lieu de plénitude au coeur même de la réalité. Au cours de ces dix secondes, je m’étais senti comme un parfait petit oiseau. Je volais dans le ciel, sensible au vent dans mes plumes. Depuis le ciel, je contemplais des paysages lointains. Même s’ils étaient trop loin pour que je puisse distinguer avec exactitude, ce qui s’y trouvait, je savais désormais qu’ils existaient. Un jour ou l’autre, je pourrais y aller. Cette vérité me coupait le souffle, faisait vibrer ma poitrine. »
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Les montagnes environnantes étaient chargées de lambeaux de nuages bas. Ils s'effilochaient quand soufflait le vent, et telles des âmes égarées venant d'un temps révolu, flottaient sur les pentes dénudées à la recherche chancelante des souvenir perdus.
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Si, alors que vous vous lancez dans une entreprise importante pour vous, vous ne ressentez ni joie spontanée, ni plaisir, ni frissons d’excitation, c’est que vous vous êtes trompé quelque part, qu’il y a quelque chose qui ne colle pas. Dans ce cas vous devez revenir à votre point de départ et abandonner l’un après l’autre les éléments qui entravent votre joie ou ceux qui sont artificiels.
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