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Critiques de Hélène Gestern (653)
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555

Domenico Scarlatti (1685-1757) compositeur italien et claveciniste virtuose a composé 555 sonates.

Ces jours-ci, à Paris, un luthier doit régler un violoncelle et demande à son associé, un ébéniste taiseux, abandonné par sa femme qu’il adore toujours, de rénover l’étui du violoncelle.

Dans une sorte de double fond, l’étui recèle une partition ancienne, qui sera vue par 3 personnes, car à peine exhumée, la partition est volée dans l’atelier du luthier. Serait-ce la 556° sonate de Scarlatti ? Et qui en était informé ? Et celui qui sait est-il le commanditaire du vol ? Peut-on la retrouver ?

Hélène Gestern nous fait suivre cette quête à travers le regard de 5 personnages, le luthier, l’ébéniste, la claveciniste actuelle de référence de l’œuvre de Scarlatti, un universitaire musicologue de La Sorbonne qui fait autorité sur ce musicien et un très riche Flamand, collectionneur d’art, veuf depuis peu et dont la femme adorait Scarlatti.

HG organise une enquête digne des meilleurs polars pour nous aider à résoudre l’énigme, c’est de la dentelle de Bruges et je vous invite à découvrir les écheveaux de sa construction littéraire virtuose où d’autres personnages vont apparaître et les révélations se succéder comme les triples croches de la composition révélée.

Tout ceci promet un grand plaisir de lecture.

Un très bon roman. À recommander.
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555

Une histoire originale dans le monde de la musique classique mais que les amis rockeurs ne s'effraient pas cela ne nécessite pas de connaissances et permet de rencontrer une galerie de personnages auxquels on s'attache vite. Je l'ai lu en 2 jours, ce qui est rare pour moi.

L'auteure s'interroge sur le rapport des êtres face à l'amour, la fin de ce dernier, l'âge et le souhait de transmettre, le rapport à la passion absolue que peut avoir un artiste pour son art et ses conséquences.

La lecture est très agréable et l'intrigue autour de la partition de Scarlatti pleine de rebondissements qui permettent de décrypter l'âme des intervenants. Un coup de coeur, découvert grâce à celui d'une libraire de la Fnac.

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555

555 met en scène alternativement 5 personnages appartenant au monde de la musique classique : un luthier, un ébéniste qui restaure des boites d’instruments, une claveciniste mondialement célèbre, un musicologue et un collectionneur de partitions.



Tous sont fascinés par Scarlatti qui est le grand thème de ce thriller poussif, prévisible, improbable, pas génialement écrit et tarabiscoté.
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Eux sur la photo

Un roman entre photos et échanges de courriers entre Hélène et Stéphane unis par le destin d'un homme et d'une femme sur une photo. La femme est la mère d'Hélène, l'homme le père de Stéphane.



Commence alors un enquête documentaire, d'autres photos viendront, des témoignages, des écrits retrouvés ... passionnant. Peu à peu les choses semblent se mettre en ordre. Mais semblent seulement. Comme la photographie qui n'est qu'une image de la réalité.



Ici, il y est question de la mémoire, de la mémoire familiale, déformée par les années et par le prisme de l'image figée, celle qui se révèle et qui se fixe. Mais ce que l'on voit n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît.



Le lecteur en apprend un peu plus à chaque échange, et les secrets, les choses tues pendant des années, vont finir par se dévoiler. Les couvercles sur la cocottes familiales vont sauter, catharsis des souffrances passées. Toutes ces choses que l'on croyait et qui n'étaient finalement pas.



Ce livre se lit d'un coup, ou presque, avec un procédé narratif bien maîtrisé, même si les échanges épistolaires paraissent parfois un peu artificiels.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Portrait d'après blessure

J'ai encore pris beaucoup de plaisir à lire un livre d'Hélène Gestern. Dans celui-ci, il est question d'attentat et de la manière dont on fait avec ce traumatisme subi. Il est également question de médias et d'éthique relative au pouvoir de l'image.



Comme dans les deux précédents romans lus de cet auteur, j'ai apprécié le fond et la forme. Je trouve qu'elle possède à merveille l'art d'aborder les sentiments humains, la complexité des relations entre les gens, de les rendre profondément vivants. Je suis très sensible à son humanité. Elle me fait aimer ses personnages avec leurs forces et leurs faiblesses.



Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'histoire. J'ai suivi le questionnement d'Héloïse et Olivier. Comme si vivre après un attentat ne suffisait pas, Hélène Gestern nous invite à réfléchir à la manière de se reconstruire quand on s'est sentie violée par une photo publiée en première page. Et si ce tragique évènement constituait justement une occasion pour Héloïse de prendre du recul par rapport à sa vie d'avant, à ce qu'elle veut vivre maintenant ?

Si vous voulez connaître ses choix, une seule solution : vous plonger sans plus tarder dans son roman.

Personnellement, ce fut un vrai bonheur de lecture.
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La part du feu

J'ai lu "Eux sur la photo" avec un tel plaisir que j'avais vraiment hâte de lire ce deuxième ouvrage de Hélène Gestern. C'est vraiment très bon, écrit un peu sur le même thème: un secret de famille que l'on découvre petit à petit à travers le récit bien sûr mais aussi des coupures de presse, des lettres, des archives. Une écriture originale et très riche, un sujet fort et des personnages très attachants. J'ai hâte maintenant d'en découvrir l'auteure, qui vient nous voir la semaine prochaine à la médiathèque voisine.
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Eux sur la photo

Hélène en vidant les souvenirs de ses parents après le décès de sa belle-mère retrouve une photo de sa mère biologique qui est décédée à l’âge des trois ans d’Hélène. Elle la retrouve entourée de deux hommes dont l’un semble très proche et familier avec sa mère, elle fait à tout hasard une annonce dans le journal. Elle a l’habitude de faire des recherches par son métier dans un musée de cartes postales. Un homme, Stéphane en déplacement régulier pour son travail, lui dit reconnaitre son père qui a séjourné à Interlaken. Elle est prise comme nous au tourbillon d’en savoir plus. Cette ville est effectivement un autre élément de ses indices.

Stéphane et elle vont échanger des lettres puis des emails, puis les relations devenant de plus en plus proche des textos. Ils ont presque le même âge, et leurs parents ont été proches. Sont-ils frère et sœur ce qui expliquerait leur affinité mais ce serait aussi un drame puisqu’ils se rapprochent l’un de l’autre. Petit à petit on découvre la vie des familles bourgeoises de cette époque et l’emprise du "qu’en dira-t-on ?". Attitude trop souvent dure.

On se sent porter facilement par le texte tant il est facile, les descriptions sont très bien faites et les photos, lettres nous apparaissent sous les yeux.

J’ai été enchanté de lire ce livre et j’ai d’autant plus aimé la fin que je n’avais pas devinée.

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555

Je viens de finir 555....Et que dire sinon que c'est un pur chef d’œuvre. Ce roman choral brasse l'ensemble des sentiments humains. Les personnages sont d'une force, d'une densité et d'un attachement considérable. Et par la force du destin, leurs trajectoires vont se rencontrer pour le meilleur et pour le pire. Ce roman culmine dans un chapitre (un concert !) qui est une des plus belle page jamais écrite sur la musique. Arrêtez tout ce que vous faites, et courrez en librairie pour vous acheter 555. Il ne vous sera pas donné tous les jours de lire un roman d'une telle densité et d'une telle intelligence.
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555

Grégoire Coblence est un ébéniste talentueux qui s’est associé à un luthier de renom, Giancarlo Albizon. Sa femme, qu’il adorait, l’a quitté deux ans auparavant sans lui donner de réelle explication quant à leur rupture.



Depuis Grégoire survit en se donnant à fond dans son travail. Giancarlo lui a confié la restauration d’un étui à violoncelle. A l’intérieur de la doublure dudit étui, Grégoire découvre une partition ancienne qui lui fait aussitôt penser à l’oeuvre de Scarlatti, le fameux compositeur de cinq cents cinquante cinq sonates. Un musicien dont l’épouse de Grégoire appréciait particulièrement l’oeuvre.



Cette partition serait-elle une composition jusqu’alors inconnue du musicien ? Grégoire et Giancarlo, pour en avoir le coeur net, montrent la partition à la plus grande spécialiste de l’oeuvre de Scarlatti. Après l’avoir jouée, Manig Terzian semble convaincue elle aussi de son authenticité.



Cette découverte va faire l’effet d’une bombe dans le milieu de la musique classique : Giancarlo espère pouvoir la vendre un bon prix et se débarrasser ainsi de ses dettes de jeu, Manig Terzian se voit enregistrer un nouveau disque. D’autres personnages vont aussi s’y intéresser : un musicologue renommé et un richissime mécène.



Mais l’atelier du luthier va être victime d’un cambriolage pendant lequel la partition sera volée.



Chacun va alors, pour des raisons personnelles et différentes, tenter de la retrouver.



Le jeu de piste suivi par les différents protagonistes est intéressant car chacun y dévoile sa personnalité et ses propres motivations. Entre chaque paragraphe, un personnage inconnu parle, donne des explications. Jusqu’au dénouement final plutôt inattendu.



J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman et la plume d’Hélène Gestern que je lisais pour la première fois.
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555

L'histoire commence à Paris, dans l'atelier d'un luthier... Cinq principaux protagonistes se partagent les chapitres, dont l'ébéniste Grégoire Coblence qui découvre une vieille partition dans la doublure d'un étui de violoncelle qu'il devait restaurer. II en fait aussitôt part à son associé, le luthier Giancarlo Albizon. Ils vont de ce pas, faire jouer la partition chez la claveciniste Manig Terzian qui reconnait bien là, elle aussi, la patte de Domenico Scarlatti, le célèbre compositeur baroque et claveciniste du dix-huitième siècle dont on sait qu'il a écrit 555 sonates. Grégoire Coblence aurait-il trouvé la 556e ?

Entre alors en scène le musicologue spécialiste de Scarlatti, Rodolphe Muzin-Farge qui déteste Manig Terzian autant qu'elle le déteste, et le collectionneur belge Joris de Jonghe qui lui, a les moyens financiers de faire authentifier la partition. Mais voilà, celle-ci est volée, une nuit dans le coffre de l'atelier de Giancarlo...

Une sixième voix, celle de l'énigmatique voleur qui a ourdi son larcin depuis le début, vient en italique donner ses impressions entre les chapitres où les cinq personnages prennent tour à tour la parole.



J'avais imaginé que ce roman portait beaucoup plus sur la recherche, l'enquête trépidante autour de cette partition, mais ce qui m'a le moins charmé est de me retrouver dans une rétrospective de la vie de ces personnages qui ont tous un lien commun. Une enquête toute en psychologie finalement.... Cela entraine un essoufflement du suspense, mais le lecteur reste tout de même très curieux du dénouement, que l'on voit doucement se profiler à un certain moment... C'est simplement moins palpitant que je l'avais espéré, mais un bon roman cependant.

Les portraits sont brossés avec sensibilité, l'autrice, dotée d'une belle imagination, parvient à nous faire changer d'opinion sur les personnages au fil du roman, y compris sur les personnages secondaires, sa culture musicale et sa documentation sur le sujet sont impressionnantes. Et la plume est très agréable à lire.
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Eux sur la photo

Un roman qui a tous les atouts pour plaire : roman épistolaire, secrets familiaux, ancêtres russes et une mort accidentelle qui reste mystérieuse.



Pierre et Hélène ne se connaissent pas, mais suite à une petite annonce envoyée par Hélène, ils commencent à correspondre au sujet d'une vieille photo parue dans un journal de 1971 montrant un homme et une femme, gagnants d'un championnat de tennis à Interlaken. Hélène pense y reconnaître sa mère tandis que Stéphane confirme que le gagnant est bien son père. Mais comment leurs parents se sont-ils connus et pourquoi sont-ils ensemble sur cette photo ? C'est le début de leur enquête qui va les emmener loin dans le passé et va leur faire découvrir de tragiques secrets de famille.



Au fil des échanges épistolaires, nous découvrons l'enfance d'Hélène et de Pierre. J'ai beaucoup aimé cette partie. Pour chacun d'eux, l'auteur rend très bien l'impression de solitude, le manque d'amour d'un des parents, et les zones vides dans les souvenirs.



En triant les différents papiers et photos de famille, ils vont réussir à recomposer le puzzle de leurs vies et celles de leurs parents. Ils devront affronter la tragique vérité et abandonner tout jugement péremptoire pour pouvoir aller de l'avant et ne pas se laisser étouffer par les révélations du passé.



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555

J’ai beaucoup apprécié cette enquête et thriller psychologique autour d’une partition disparue du célèbre musicien Scarlatti. Cette partition est-elle un faux ou une véritable partition du musicien, ou encore une simple copie ? Plusieurs personnages se retrouvent embringués dans cette histoire et nous plongeons dans l’univers de la musique, des artistes célèbres, des luthiers, des collectionneurs passionnés, des ventes aux enchères de Londres, des Ecoles de Musique, des archives que l’on manipule avec des gants de protection et même des musiciens juifs disparus dans la Shoah. Bref, l’atmosphère y est et m’a fait voyager à la suite de ces personnages.



Le livre se lit en courts chapitres, chacun des 5 personnages s’exprime alternativement l’un après l’autre tout au long du livre, ainsi qu’un sixième personnage mystérieux, anonyme.



J’ai dévoré les 100 premières pages. Ensuite, le rythme se ralentit un peu et il y a quelques longueurs pendant les 200 pages suivantes. La fin approchant, on commence à situer qui pourrait être ce mystérieux personnage mais je ne cernais pas son mobile. Quand la révélation arrive, j’ai trouvé cela très dur. A mes yeux, le « mobile » ne justifiait pas une telle violence, sans compter les dégâts « collatéraux ».



Un roman réussi, je ne me suis pas ennuyée, et le monde de la musique est bien rendu.

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555

Plonger dans un roman d’Hélène Gestern constitue pour moi un promesse de moments de lecture fort agréables tellement j’apprécie son style et les sujets qu’elle traite. Promesse admirablement tenue avec cette histoire de partition ancienne attribuée à Domenico Scarlatti et trouvée par hasard dans l’étui d’un violoncelle en réparation chez Grégoire Coblence, un ébéniste de talent. A peine découverte, déchiffrée et jouée par Manig Terzian, claveciniste de réputation mondiale, elle disparaît, entraînant la stupeur des rares personnes l’ayant vue et suscitant la convoitise d’amateurs de Scarlatti. S’en suit une course poursuite pour la retrouver. Au fil des chapitres courts, on apprend à connaître et on suit les cinq personnages de ce roman. Aux deux déjà cités s’ajoutent Giancarlo Albizon le luthier où le vol a été commis, un bourreau des cœurs accro au poker. Rodolphe Luzin-Farge docteur en musicologie imbu de lui-même. Et enfin Joris De Jonghe, riche collectionneur de Bruges. Leurs failles sont peu à peu dévoilées. Le rythme est très soutenu et ce d’autant plus qu’une personne mystérieuse, l’auteur du vol, s’ajoute à l’histoire. Je comprends qu’il ait obtenu le prix Relay des voyageurs lecteurs 2022 car j’y vois une belle manière de transformer de longues heures de train en frénésie de connaître la suite. J’écoute de la musique classique. Le thème avait par conséquent tout pour me plaire même si je ne connais pas particulièrement Scarlatti. J’ai eu la curiosité de découvrir quelques œuvres tout en lisant. Les non mélomanes y trouveront aussi leur compte tellement l’intrigue et la tension sont prenantes. Quel souffle. Quelle imagination. Je suis sous le charme.
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Eux sur la photo

Quel passionnant projet, quel passionnant roman : faire parler les archives photographiques. Véritable enquête, un page-turner. Je l'ai dévoré. Le postulat : une quête d'identité, un secret de famille à révéler qui va lier, comme pour conjurer le temps, les enfants que chacun d'un couple que l'existence a séparé a eu dans son autre vie. Soulevant de puissantes questions liées à la psychogénéalogie, ce roman parle autour d'inconscient que d'amour. Avec une écriture aussi fluide que ciselée, Hélène Gestern rappelle que nos secrets de famille sont du poison. Mais elle n'oublie pas d'ouvrir un chemin de résilience. Magistral!
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555

Comme un écho au « trois concerts » de Lola Gruber le roman d’Helene Gestern nous plonge dans un univers où tout est musical… C’est un thriller honnête dans lequel on peut s’intéresser aux personnages qui au fur et à mesure de la lecture gagnent en consistance et en épaisseur,

ou bien apprécier les moments purement musicaux dont la mise en scène ou en situation nous transportent .

L’intrigue prend son temps, la structuration des chapitres assurent des repères nécessaires tant les informations, les rencontres, les voyages foisonnent …

Sans la construction du roman quelque peu alambiquée, le plaisir serait total….





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Eux sur la photo

Ce n'est pas souvent que je lis un roman épistolaire. J'aime bien ce format qui nous permet de connaître autrement les personnages.

L'auteur écrit bien et nous entraîne assez vite dans une enquête à la recherche des personnes d'une photo.

Néanmoins il m'a manqué plusieurs choses. J'ai trouvé que tout allait trop vite et je suis restée sur ma faim dans la relation entre les personnages et leur psychologie. L'histoire dramatique des photographiés, elle, m'a intéressée pour le côté immigration russe, mais pas sur la relation entre eux que j'ai juste trouvée triste.

Une lecture assez mitigée finalement.
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555

Hélène Gestern fait partie de mes auteures françaises de prédilection et je ne pouvais que m'empresser de découvrir son nouvel opus, au titre bizarre et mystérieux "555".

Elle nous immerge dans le monde de la "grande"musique, terme que je rejette car il n'y a pas ni "grande", ni "petite" musique, il n'y a que celle qui procure des émotions à celui/celle qui joue et à celui/celle qui écoute. Nous plongeons dans l'univers des sonates pour clavecin mais également dans tout ce qui gravite autour: les concertistes, les artisans qui fabriquent les instruments, les biographes, les collectionneurs.

Ce roman choral met en scène 5 personnages, qui partent à la recherche de la 556ème sonate, attribuée à Scarlatti, qui est apparue dans la doublure d'un très vieux violoncelle et est volée peu de temps après; leurs raisons sont très différentes : l'émotion qu'elle procure pour celle qui joue (la concertiste Manig) ou celui qui l'écoute (l'ébéniste Grégoire), l'argent qu'elle représente et qui pourrait éponger des dettes ( le luthier Giancarlo), le frisson du collectionneur qui veut acquérir une pièce rare très convoitée ( Joris de Jonghe) et l'égo surdimensionnée de l'universitaire et biographe de Scarlatti qui va pouvoir relancer sa carrière en berne (Rodolphe Luzin-Farge).

La narration s'organise en chapitres assez courts qui donnent alternativement la parole à chacun des 5 personnages; ce changement de point de vue confère un rythme soutenu au roman. De temps en temps, apparaît un locuteur inconnu qui semble tirer les ficelles pour, nous le découvrons progressivement, assouvir une vengeance, ce qui crée du suspense.

Ce qui est intéressant, c'est non seulement l'intrigue, des personnages crédibles, un style fluide et musical mais l'arrière-plan historique ainsi que le monde de la musique classique. "555" m'a permis de découvrir Scarlatti (1685-1757), compositeur italien de 555 sonates pour clavecin; j'ai donc, en milieu de lecture, fait quelques recherches sur lui mais j'ai surtout écouté quelques sonates et j'ai ressenti cette émotion, à la fois bonheur et mélancolie, si bien décrite par Hélène Gestern. Je n'en ai que plus apprécié ma lecture. L'auteure nous fait également découvrir l'envers du décor : les jalousies, les coups bas, les enjeux financiers, la pression des concours, la vie de famille mise à mal.

Bref, une lecture enthousiasmante même si quelques longueurs auraient probablement pu être évitées.

Ce roman a reçu le Grand Prix RTL-LIRE-Magazine Littéraire 2022.
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555

C’est l’histoire d'une vengeance diabolique, du genre à fragmentation, qui finit même par atteindre le bourreau.

La scène se situe pourtant là où l’on ne l’attend pas. Dans ce milieu-là, on aspire plutôt à une atmosphère harmonieuse, douce, chaleureuse : le milieu des artistes de la musique classique, très classique même, autour d’un instrument emblématique, le clavecin et de l’un de ses compositeurs prolifique et incontournable : Scarlatti, avec ses 555 sonates.

Si vous avez aimé en son temps le roman d’UMBERTO ECO « Le nom de la rose », vous allez aimer 555.

Il est question d’un manuscrit ancien (en l’occurrence une partition) découvert puis perdu ou volé, d’une enquête à travers les grandes villes de l’histoire Européenne, Venise, Rome, Paris, Berlin.

Il est question de musique aussi, de l’excellence des interprètes, des luthiers, des musicologues et surtout du plaisir à l’écouter, à écouter Scarlatti dont les 555 sonates sont autant de petits chefs d’œuvre du clavecin (ou du piano, plus facile à écouter).

L’expérience de la lecture de ce roman aura été pour moi très enrichissante et innovante. A chaque évocation d’une sonate en K…, j’ai pris le temps de l’écouter, posant à chaque fois le livre pour un instant magique, sans me passer ensuite de le reprendre pour aller au bout de l’intrigue qui ne m’a pas lâché.

J’ai quand même repéré une fausse note dans la construction du roman (l’auteure m’en excusera). Six personnages, chacun sa voix, 6 voix qui se succèdent en 13 chapitres. Le point de vue des récits est celui de la première personne. Six visions de l’histoire, six égos qui semblent chacun vouloir prouver au lecteur qu’ils en sont le héros : je, je, je… Cela finit par créer une cacophonie qui nuit à la propre enquête du lecteur. Comme si une touche du clavecin était mal réglée, avec une gêne à l'écoute (ici à la lecture).

Une écriture simple, moins virtuose que celle de Scarlatti, mais qui vous emporte et vous permet de découvrir l’univers si particulier du monde de la musique classique, de toute beauté si la vie et ses soubresauts, que vous soyez spectateur ou acteur, vous laissent la possibilité de l’apprécier…



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555

Il s'agit d'un roman musical écrit comme une enquête autour d'une sonate de Scarlatti découverte par hasard dans un étui de violoncelle.



Un roman choral, chaque personnage prend la parole à tour de rôle : Grégoire Coblence, ébéniste, restaurateur d'objets anciens, jeune homme amoureux de la musique au cœur meurtri. Giancarlo Albizan, luthier. Manig Terzian, célèbre claveciniste. Rodolphe Luzin-Farge, professeur en musicologie à Sorbonne, biographe de Domenico Scarlatti. Joris De Jonghe riche collectionneur d'objets d'art, veuf et délaissé par ses enfants.



Chaque destin, chaque histoire se mêlent et s'entremêlent. Les liens secrets, anciens voir très anciens s'entraperçoivent à mesure que l'on tire le fil de l'histoire. Dès les premières pages, j'ai été prise dans le suspens. Je n'ai pas vu les pages défiler.



Une plume simple et fluide, poétique et douce que j'ai beaucoup aimé retrouvé. J'ai lu il y a peu L'odeur de la forêt que j'avais adoré. Un roman très dense et bien documenté qui nous apprend la vie de Domenico Scarlatti.



À lire pour le plaisir de la musique et la douceur des mots en écoutant les sonates du compositeur.
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555

Au cœur de ce livre, l'amour. L'amour tout court et l'amour pour la musique, inconditionnel, sans limite.

Grégoire, Giancarlo, Manig, Rodolphe et Joris ont en commun cet amour de la musique, du compositeur aux 555 sonates, Domenico Scarlatti en particulier. L'un est luthier, l'autre ébéniste ou joueuse de piano et clavecin ou encore professeur en musicologie. Chacun va vivre de grands moments dans cet ouvrage.

En effet, lorsque Giancarlo, luthier, découvre dans la doublure d'un étui à violoncelle qu'il doit rénover, une partition ancienne, il est persuadé qu'elle est du célèbre compositeur Scarlatti.

A peine déchiffrée et jouée, la partition disparaît.

S'ensuit alors une course pour la retrouver et surtout en découvrir l'origine. Chacun des personnages va y mettre du sien et y laisser des plumes.

J'ai beaucoup aimé ce livre. Sa construction, un chapitre par personnage, rend sa lecture très rythmée. L'écriture est très agréable et la fin du livre est surprenante.

Une très belle découverte que je conseille vivement!



Merci à Version Femina et aux éditions Arléa pour l'envoi de ce livre.
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