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Critiques de Hélène Gestern (656)
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555

Quel beau roman!

C’est en défaisant la doublure d’un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, l’associé d’un luthier, découvre une partition ancienne.

A-t-elle été écrite par Scarlatti, comme il semble le penser ? Mais, à peine déchiffrée, la partition disparaît, suscitant de folles convoitises. Cinq personnes, dont l’existence est intimement liée à l’œuvre du musicien, se lancent à la recherche du précieux document sans se douter que cette quête éperdue va bouleverser durablement leur vie.

Domenico Scarlatti, compositeur génial aux 555 sonates, est le fil conducteur de ce roman musical.

J'ai même réécouté quelques unes de ses sonates .

Je conseille ce roman qui est très prenant et très riche avec des personnages très attachants. Seul bémol, la fin du roman est un peu étrange, je n'en dirai pas plus.
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Eux sur la photo

Un très beau roman épistolaire. Au tout début une petite annonce, reproduisant une photo découpée dans un journal. Elle a été envoyée par une femme qui veut en savoir plus car sa mère figure sur la photo, mère décédée lorsqu'elle avait trois ans. Une réponse arrive, écrite par Stéphane, un homme qui a reconnu son père. Démarre alors un long échange épistolaire entre l'homme et la femme qui essaient de comprendre...

Alternant entre des descriptions très précise des photos retrouvées chez le père de Stéphane et des échanges de lettres ou de mails, ce roman a la volonté de reconstituer un puzzle dont on assemblerait avec peine toutes les pièces.

Une relation pleine de retenue et de douceur se noue progressivement entre les deux correspondants. L'émotion est bien rendue au fil des lettres, des doutes cédant la place aux certitudes. On assiste à l’éclosion de leurs sentiments, à la progression de leur attachement.

Très belle découverte que ce roman conseillé par Calimero une babeliote, j'ai beaucoup aimé le style délicat et élégant de l'auteure.

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L'eau qui dort

Benoît , la petite quarantaine, en a marre de sa vie de couple où toute forme d’amour a disparu. Il ne reste que les disputes et le goût amer laissé par celles-ci. En plus, Benoît vient d’apprendre qu’il était licencié de son boulot de VRP. Il quitte tout, veut fuir et se fait engager dans un parc où il apprend le métier de jardinier, lui qui a toujours été passionné par les plantes, la nature,...

On suit la remise en question d’un homme d’environ quarante ans qui regarde dans le rétroviseur de sa vie et essaie de comprendre pourquoi il a agi de telle ou telle façon selon les circonstances. Pourquoi n’ose-t-il pas affronter son épouse, pourquoi redoute-t-il autant sa colère? Pourquoi est-elle devenue cette personne colérique, dépressive?

Benoît rencontre aussi la sœur d’Irina, son premier amour et la passion de toute sa vie. Irina a disparu du jour au lendemain sans crier gare. Pourquoi?

Si l’intrigue autour de la recherche de son premier amour est assez classique, je trouve que la remise en question de cet homme l’est moins. Il ne se ment plus, il tente de redécouvrir qui il est vraiment et de comprendre son parcours, sa vie. On assiste à la renaissance de Benoît.

Ce livre est apaisant. Sans doute l’effet des plantations et de l’environnement. Certes, l’autrice nous fait bien ressentir tous les tourments de son personnage mais aussi le côté bienfaisant que ce parc a sur Benoît et par extension, sur nous lecteurs. On a envie d’aller s’y balader également pour voir ces fleurs, sentir les parfums, profiter de ce calme,...

J’ai vraiment bien aimé la plume de l’autrice et je continuerai de la découvrir car la lecture de ce livre a été un ravissement.

Petit bémol envers les éditions Arléa, il manque quelquefois des mots ou parfois, ils sont doublés, dommage.
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L'odeur de la forêt

J'ai découvert Hélène Gestern l'année dernière, avec 'Portrait d'après blessure', qui m'avait profondément marquée. Alors quand une amie m'a prêté 'L'odeur de la forêt', j'ai attendu un peu avant de l'ouvrir pour savourer l'attente de mon immersion dans ce roman ... 



J'ai bien fait, car une fois ouvert, il m'a été impossible de le poser (ou presque) ; j'étais totalement immergée dans l'histoire , ou plutôt LES histoires qui composent ce roman, fresque qui démarre au début du vingtième siècle.



Elisabeth  Bathori, historienne  spécialiste des cartes postales et de la photographie est contactée par Mme de Chalendar qui voudrait une expertise de la correspondance de guerre et les photos de son oncle Alban Willecot, lieutenant mort au front en 1917. 



Les lettres émeuvent Elisabeth qui se prend d'amitié pour ce jeune homme d'un autre temps, elle mène l'enquête, trouve d'autres correspondances .... et hérite d'une propriété de Mme de Chalendar, à charge pour elle de poursuivre ses recherches sur les trous d'ombre de cette histoire familiale et de fleurir régulièrement la tombe de sa fille.



Peinant à sortir de la dépression qui a suivi le décès de son compagnon, Elisabeth reprend cependant goût à la vie en reconstituant la généalogie d'Alban et en découvrant peu à peu les zones d'ombre de son histoire familiale. 



De l'Allier au Portugal, de la Belgique à la Suisse, des Archives militaires aux boutiques d'antiquaires, Elisabeth ne ménage pas sa peine pour nous brosser un portrait de la vie dans les tranchées et des événements malheureux de la vie au front entre mitraillage par les forces allemandes et fusillades pour l'exemple.



Composé d'extraits de correspondance, de journal intime, de souvenirs familiaux, voire de coupures de journaux, de souvenirs personnels, cet ensemble est d'une grande unité. Servi par une très belle écritutre, un vocabulaire large et précis, ce roman est l'un des meilleurs que j'aie lus.



Un roman très attachant où on suit pas à pas l’historienne dans sa reconstitution des faits et dans son histoire personnelle. Un roman qui montre comment l’histoire familiale peut imprégner les comportements.  Un très grand bonheur de lecture.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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L'odeur de la forêt

Il y a de ces livres qui vous laissent une trace indélébile, qui vous transportent, qui vous touchent au plus profond, tout simplement parce que c'est ça l'art et c'est ça la littérature. Parce que parfois il arrive que l'on tombe sur son «âme soeur» littéraire. Et ce livre fut la mienne.

Un merveilleux voyage, 750 pages exceptionnelles, trop vite terminées, dans lesquelles j'ai tout trouvé.



Elisabeth Bathori est historienne de l'histoire de la photographie et un jour elle reçoit un don d'une vieille dame prénommée Alix, celle-ci lui lègue un tas de lettres de son aïeul poilu qui avait entretenu une correspondance avec l'un des plus célèbres poète du début du siècle, un vestige inestimable. Mais Elisabeth ne reçoit pas que cela de la part d'Alix, elle héritera également de sa maison et tout ce qu'elle contient. Tant matériellement que tous les souvenirs et la lourde histoire qu'elle contient.

Une histoire qu'Elisabeth va tenter de reconstituer, de déchiffrer, de comprendre. L'histoire tortueuse d'une famille, très grande famille (j'ai du me faire un arbre généalogique), qui a traversé les deux guerres avec son lot de drames, souffrances et de secrets.

Ce roman est si bien construit qu'il ne ressemble pas une simple enquête familiale. Il est profond, haletant, bouleversant. On avance à la fois rapidement et lentement. On tourne les pages avec hâte tandis le fil des mystères et de l'histoire se dénoue doucement mais surement. On y voit les conséquences terribles que peuvent avoir deux conflits mondiaux sur plusieurs générations et l'enchainement d'événements tragiques mais évitables qui peuvent briser une famille entière dans le silence de la grande Histoire. C'est vertigineux et à la fois bouleversant.

On suit également Elisabeth dans sa quête parallèle d'elle même, cette femme renfermée mais attachante et passionnée. Qui comme moi s'est attachée aux personnes dont elle essayait de reconstruire l'histoire. Elle s'est tant investie dans sa recherche qu'elle avait l'impression de faire partie de cette famille, et moi j'étais tant investie dans cette lecture que j'avais l'impression de faire partie de cette famille aussi. C'était merveilleux.

J'ai découverte le fabuleux talent d'Hélène Gestern, cette autrice que je connaissais pas et qui nous offre ici un roman d'une complexité et d'une maitrise extraordinaire qui m'aura bouleversé jusqu'au tréfonds.



Alban, Diane, Massis, Blanche, Tamara, Victor, et tous les autres resteront dans ma mémoire pendant longtemps.

Merci Hélène Gestern.
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L'odeur de la forêt

Me voilà une nouvelle fois conquise, emballée, sous le charme... suite à ma lecture d'un livre d'Hélène Gestern. Quel bonheur que cela ait duré pendant les 692 pages que compte son dernier roman intitulé L'odeur de la forêt.

Cette fois-ci, nous voici embarqués dans une histoire qui balaie 3 époques : de nos jours, la Grande Guerre et la seconde guerre mondiale. Elisabeth Bathori est une historienne de la photographie et elle nous raconte son histoire. Presque par hasard, elle entre en possession de "l'album d'un poilu, qui avait envoyé pendant deux ans et demi des cartes postales et des photographies qu'il avait lui-même prises de sa vie dans les tranchées" ainsi que de lettres qu'il écrivait presque chaque semaine à sa sœur et son ami, Anatole Massis, "éminent poète post-symboliste". Outre la description de la vie quotidienne de soldats dans les tranchées du côté de Verdun, Hélène Gestern nous fait partager leur questionnement sur l'utilité de cette guerre, l'angoisse des familles restées chez elles, la volonté d'autonomie de certaines femmes. Outre la valeur historique inestimable d'un tel trésor, si Elisabeth Bathori met autant de cœur à lire ces lettres, à chercher celles du poète, à retrouver des descendants des soldats..., c'est en partie pour noyer son chagrin suite au décès de son compagnon qui a failli la faire sombrer dans le plus profond désespoir. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé tous les passages où Hélène Gestern évoque la manière dont Elisabeth vit son deuil, l'alternance des sentiments qui la traversent.

Ce roman très dense, très fouillé, très documenté se présente un peu comme un puzzle dont les pièces s'assemblent au fil des pages. Au fur et à mesure nous comprenons les liens entre les différents personnages, les différentes époques, les différents lieux.

J'avoue m'être parfois un peu perdue dans le foisonnement des informations lues et en même temps au bout d'un moment, je retrouvais le fil de l'histoire et je n'avais de cesse de poursuivre ma lecture pour découvrir la suite tellement j'étais avide de connaître la vérité sur l'histoire d'Alban de Willecot et d'Anatole Massis, de percer l'énigme du journal de Diane afin de découvrir ce qui avait bien pu provoquer la mort de Diane, si Tamara avait survécu à la seconde guerre mondiale...

Et ce fut également pour moi une belle occasion de découvrir le métier d'historienne.

Bref vous l'aurez compris c'est un véritable coup de cœur littéraire pour moi et j'en suis d'autant plus ravie que c'est le dernier livre que j'ai acheté avant la fermeture définitive de ma librairie indépendante préférée : Entre les lignes à Clamart. Alors un grand merci à Odile ma libraire préférée et à Hélène Gestern dont j'en profite pour célébrer le talent.
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Portrait d'après blessure

Dans ce roman Hélène Gestern raconte l'histoire d'Olivier et d'Héloïse, deux collègues qui partagent leur passion commune pour l'histoire. Le 19 septembre à 12h07 lorsqu'ils se trouvaient dans le métro pour aller déjeuner, une bombe les plongea dans la terreur et le chaos. Olivier tente de sauver Héloïse alors qu'elle est inconsciente, quand un photographe leur vola ce moment de faiblesse. Cette photographie plus insidieuse que perverse sera publiée dans Scoop-Image et restera sur le Web.

Portrait D'après Blessure est un roman fort que j'ai beaucoup aimé. Il expose merveilleusement bien le ressenti de ces deux êtres prit au dépourvu, montré via les médias dans leur plus grande fragilité et leurs façons de le gérer au quotidien, le poids, le regard, la honte qu'on leur ait volé cet instant pourtant si intime et la honte vis à vis de leur conjoint, famille et collègues " C'est la honte que nous ayons tout deux montré ainsi dans ce que nous avons de plus faillible et de plus démuni"

Entre les deux points de vue des personnages, nous assistons à une guerre opposant les victimes de l'attentat et les médias."deux fantassins [...] engagés dans une guerre qui excédait leurs forces"

L'auteure dénonce la cruauté des médias et leurs obsessions pour avoir le contrôle sur nos vies, la manière dont les réseaux sociaux amplifient ou dénaturent nos propos ou nos images.

Portrait D'après Blessure rappelle tous les scandales médiatiques qui rendent tous spectateurs, sous couvert d'information, pur voyeur d'une intimité non négociée. Ce livre est là pour nous rappeler que chacun de nous se souvient de victime qui n'ont absolument pas demandés à être photographiées au moment de leurs calvaires.
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Eux sur la photo

Ce roman sous forme épistolaire a tout pour plaire. Il s'avère bien plus profond que Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer grâce à une recherche sur les origines d'Hélène qui n'a pas de souvenir de sa mère. Une annonce la fait correspondre avec Stéphane, qui a reconnu son père sur une photo. De fil en aiguille, ils vont aller d'étonnements en révélations. L'enquête familiale à partir de photos rappelle La pluie avant qu'elle tombe de Jonathan Coe et s'avère vraiment passionnante. L'écriture est à la hauteur du sujet, délicate et sensible. On s'attache aux personnages d'Hélène et de Stéphane, déstabilisés par des découvertes qui bousculent leurs souvenirs d'enfance, et leur vie présente. J'ai aimé !
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L'eau qui dort

C'est un roman à tiroirs, une suite de pistes en impasses.

Hélène Gestern joue sur plusieurs registres. le désir de savoir vous mène par le bout de la page. Je les ai tournées, nombreuses, un peu désespéré de voir bien des portes se fermer sur un passé mystérieux et vers un renouveau aspiré.

Benoît, personnage fade à mes yeux, est suspendu entre deux mondes. Il flotte, rumine, espère, culpabilise et regrette (beaucoup). Mon manque de sympathie a son égard a terni le plaisir de lire un texte bien troussé, aussi habile à dépeindre les jardins qu'à fouiller l'âme humaine.

Néanmoins le style fleuri de l'auteure dispense un parfum parfois entêtant. L'enquête à rallonges livre son lot de surprises, y compris un trafic d'enfants que nous avons connu en Belgique également.

En résumé, j'ai apprécié cette lecture offerte par une amie babeliote ; mon plaisir aurait gagné en intensité, raccourcie d'une soixantaine de pages.
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555

C'est la première fois que je lis Hélène Gestern mais la quatrième de couverture m'avait énormément attirée. Je n'ai pas été déçue.



Ce roman pourrait être résumé par son extrait : "A quoi sert la musique, si ce n'est à être partagée ? Je ne connais rien qui égale sa capacité à reformuler nos chagrins dans une langue supportable."



Car c'est de cela dont il est question : de musique, de souffrance, de sensibilité...

La sensibilité de l'auteur, sa sensibilité à la musique, car il est clair qu'elle la connait bien. J'ai dévoré ce roman, je ne pouvais plus m'arrêter. Qui a dérobé la précieuse partition ? Comment réagiront les cinq protagonistes ? Des protagonistes que l'on ne peut qu'adorer ou détester mais devant lesquels il est impossible de rester indifférents. C'est l'alternance de leur point de vue qui fait avancer le récit et c'est très bien fait. Bravo maestria !
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555

La structure de ce roman choral est agréable. Six protagonistes dont un anonyme se partagent alternativement les chapitres. Leur destin est lié autour d'une sonate pour clavecin perdue de Domenico Scarlatti. Le suspense et le mystère sont tenus dans la succession répétitive des personnages qui se présentent dans le même ordre.

Grégoire Coblence et Giancarlo, le premier, ébéniste et le second, luthier, sont amis et associés. Ce sont eux qui trouvent la sonate lors de la restauration d'un instrument et de son étui.



Entre, alors, dans l'histoire Manig, claveciniste de renom qui va les aider à déchiffrer la partition.



Parallèlement on découvre Rodolphe Lurzin-Forge, enseignant-chercheur, biographe de Scarlatti, qui recherche de nouvelles sonates oubliées pour relancer ses publications.



Joris de Jongh, riche collectionneur, vivant à Bruges, se retrouve dans la boucle. Chacun va être pris dans la recherche de cette précieuse sonate si vite disparue après avoir été découverte.



Grégoire, timide et brisé depuis la séparation avec sa femme va tomber de haut et retrouver le goût de vivre.



Manig , victime de son arthrose va aussi retrouver un regain de jeunesse.



Comme pour ces deux protagonistes, les vies des trois autres vont être bouleversées.



Le sixième protagoniste, anonyme au début de l'histoire va se révéler au fur et à mesure du récit, cachant un secret, lui aussi.



Le lecteur tourne les pages au rythme de la succession des personnages, au tempo de la sonate. Les personnages fixés par leur passion dévorante révélent toute leur fragilité au fur et à mesure.



Les secrets, le mystère autour du document et du personnage anonyme en font un roman à suspense qui garde en haleine jusqu'à la fin.



Quelques longueurs parfois qui me font supprimer une étoile.



Mais une belle lecture que je conseille vivement, pour sa structure chorale, son thème musical et son intrigue.


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555

Hélène GESTERN. 555.



555, un titre étrange.Il faut nous pencher sur la personnalité du musicien Domenico SCARLATTI, (né à Naples le 26 octobre 1685, décédé à Madrid le 23 juillet 1757 ), compositeur baroque et claveciniste qui a écrit 555 sonates pour clavecin. Grégoire Coblence, alors qu’il effectue la remise en état de l’étui d’un violoncelle, découvre sous la doublure une partition ancienne et manuscrite. S’agit-il d’une œuvre originale, égarée, perdue de ce virtuose de la musique ? C'est peut-être la sonate 556 de sCARLATTI ? Intrigué et surpris par cette découverte, il en informe son voisin et associé, Giancarlo Albizon, luthier. Ce dernier décide de la montrer à Manig Terzian, concertiste virtuose, afin de l’authentifier. Manig a déjà enregistrer deux fois l’œuvre complète de Scarlatti. Ces trois personnes ont vu cette partition manuscrite. Mais le Luthier qui la conservait dans son atelier est victime d’un cambriolage. Deux violons sont emportés par le voleur et surtout la partition mystère est escamotée.



Nous participons avec nos héros à un véritable jeu de chasse au trésor. Cette pièce musicale est un enjeu particulier. Des amateurs musiciens, un riche collectionneur, des docteurs en musicologie, des écrivains ambitieux, en recherche de reconnaissance vont tenter de résoudre l’énigme. Malheureusement, personne n’a songé à reproduire cette partition manuscrite. Il n’y a plus comme trace que l’enregistrement partiel fait, de mémoire par Manig Terzian, comme preuve. Cette course poursuite nous entraîne dans une véritable poursuite. Les enjeux sont de taille. Qui va donc nous donner la solution ?



Hélène GESTERN, nous narre une fort belle histoire. Ce roman choral est bien construit et le mystère s’épaissit au fil des pages.. Trouverons-nous le coupable ? S’agit-il d’une œuvre authentique ? Qui a été en mesure de nous berner de la sorte s’il s’agit d’une pièce fallacieuse et qui a donc pu écrire cette musique quasi similaire a celle du célèbre virtuose ? Un génie. Qui est-il ?



Je découvre que Hélène GESTERN a obtenu le Grand Prix RTL Lire 2022, avec ce roman. Je la félicite et remercie sincèrement les lecteurs de lui offrir cette distinction. Pour ma part, dès la première page j’ai été happée par l’intrigue, je me suis prise au jeu du cherche et trouve…. Il m’a fallu attendre le dénouement pour résoudre cette gigantesque arnaque. Je recommande la lecture de ce roman à tous, musiciens ou amateurs. Bonne Journée et belle lecture. (24/11/2022).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Eux sur la photo

Adopter la forme épistolaire pour écrire un roman contemporain peut se révéler un pari risqué mais ici le défi a été relevé avec brio par l'auteur qui a su intriguer son lectorat en le conduisant pas à pas vers le dévoilement des secrets de famille jalousement gardés.

Hélène qui a été élevée par une belle-mère aimante n'a gardé aucun souvenir de sa mère biologique dont son père, un homme taiseux et secret, ne parlait jamais. Alors que l'âge avance, elle éprouve le besoin d'en savoir davantage sur ses origines et entre ainsi en contact à la suite d'une annonce dans un journal avec Stéphane,le fils d'un ami de sa mère qui se trouve lui aussi dans une situation inconfortable car il a été tenu dans l'ignorance des secrets de son père bien que ceux-ci aient manifestement été très douloureux à vivre.

Entretenant une correspondance soutenue et échangeant les informations et photographies retrouvées dans les archives de leurs parents disparus, Stéphane et Hélène finiront par dénouer les écheveaux de secrets qui dissimulaient la vérité et finiront par comprendre les choix douloureux effectués par leurs parents.

L'analyse du passé à travers les photographies est particulièrement à l'honneur dans ce roman où les descriptions très précises des clichés guident le lecteur et font apparaitre devant ses yeux les scènes décrites.

Secrets, mensonges, amour interdit, tout ceci tisse la trame d'une histoire émouvante admirablement racontée par les deux épistoliers qui brillent par l'élégance de leur style et la retenue de leurs propos.

Comment ne pas se rapprocher quand on a vécu des histoires similaires et que l'enfance a été pour l'un comme pour l'autre, vécue sous le signe du non dit .

Ce roman pose vraiment une question essentielle : faut il tout dire aux enfants et révéler les histoires familiales même si elles sont d'une tristesse infinie ? La vérité est elle moins difficile à supporter que le silence et toutes les questions sans réponse qu'il suscite ?

Une belle découverte à faire partager aux amateurs de beau langage mais aussi aux romantiques invétérés qui raffolent des histoires d'amour tragiques.
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555

Un coup de coeur pour ce livre, très agréable à lire qui nous fait entrer chez deux associés: l'un ébéniste, l'autre luthier; chez une claveciniste, un musicologue et un collectionneur et surtout nous plonge dans la musique de Scarlati. Une énigme à dénouer: Grégoire a-t-il découvert une 556e sonate : une partition dissimulée dans un étui de violoncelle; il en parle à son copain luthier mais un cambriolage a lieu et la partition a disparu. Auparavant, les deux hommes avaient montré les feuillets à une célèbre claveciniste très perturbée parla perte de cette partition: elle l'avait jouée avec passion; enregistrée à son insu, elle pourra la reprendre d'autant que la première page avait été photocopiée.

Criblé de dettes, le luthier espérait vendre cette étonnante découverte...il reste aux abois.

C'est presque un roman policier...mais sans police, sans meurtre ni sang, juste un suicide d'un jeune homme très talentueux, le frère de Flo celle qui a quitté Grégoire sans explication. L'énigme nous tient en alerte jusqu'au bout.

A lire en écoutant du Scarlati.

Cette autrice est une découverte pour moi et je ne l'oublierai pas.
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Eux sur la photo

Peut-on trouver la vérité à partir d’une photographie ? Déterrer le passé qu’on devine en regardant les visages de parents aujourd’hui disparus, et comprendre quelle a été leur vie ?



C’est ce qu’essaye de faire Hélène, sans savoir jusqu’où ses recherches la mèneront. Sa mère est décédée alors qu’elle n’avait que 3 ans et elle n’en n’a aucun souvenir, ou presque. Elle vient juste de retrouver dans les papiers de son père, tout récemment disparu, une photographie sur laquelle on aperçoit une jeune femme souriante, entourée de deux hommes qu’elle ne connait pas. Intriguée, elle prend contact par l’intermédiaire d’une petite annonce avec Stéphane, dont le nom de famille figurait au dos de la photo mystérieuse, pour lui demander si par hasard ces visages lui seraient familiers. Il y reconnait son père et c’est alors que débute entre eux une correspondance qui va les mener d’indices en interrogations, de concordances en découvertes.



Chacun de son coté va se plonger dans les archives familiales et tenter de percer le mystère de sa propre famille, car mystères il y a ! Hélène, dont le père s’est remarié, a été une enfant et une jeune fille aimée et heureuse, mais a vécu dans le non-dit. Et Stéphane a quant à lui presque toujours connu un père distant sans en comprendre la raison.



Voici une très jolie remontée dans le temps, où l’on découvre le passé enfoui des personnes disparues, et leurs secrets. La plume de l’auteur est toute en douceur, en finesse, et ces secrets de famille que l’on exhume nous tiennent autant à cœur qui si nous en connaissions personnellement les protagonistes. Notre mémoire joue bien souvent des tours, et il est parfois difficile de comprendre le passé avec juste quelques bribes de souvenirs, alors que les photographies, instantanés du quotidien et témoins muets des choses et des gens tels qu’ils ont vraiment été, dévoilent la vérité parfois tue ou cachée.



Une quête qui s’avèrera bien plus profonde que ce à quoi les deux correspondants s’attendaient et qui remettra même en cause leur propre vie, passé comme avenir. J’ai beaucoup aimé l’alternance de la correspondance entre Hélène et Stéphane, très actuelle, souvent factuelle puisque chacun narre à l’autre ses propres découvertes et ses interrogations d’avec les descriptions des photos qui nous plongent directement des années en arrière. Mais les photos peuvent aussi être trompeuses et ne montrer qu’une facette d’une personnalité, un instant T qui ne reflète en rien la vie dans son ensemble. Elles n’ont de valeur que si on en comprend le sens, les tenants et aboutissants et si on découvre réellement qui sont les gens dont le temps garde la trace sur le papier.



J’ai beaucoup aimé cette recherche commune, un peu moins le tour que prennent les choses entre les deux correspondants, dont j’ai eu peur à un moment qu’il ne devienne bluette sentimentale sans intérêt aucun (et qui m’a fait penser, du fait qu’une grande partie du roman soit épistolaire au roman de Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du nord). Fort heureusement, le retour aux photos, à la vérité d’autrefois permet au lecteur de maintenir sa curiosité et au final c’est un roman très réussi, tout en délicatesse.


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Eux sur la photo

« Oui, il est insupportable de ne pas savoir ; ce silence familial est un poison qui contamine tout ce qu’il touche, nos rêves, nos peurs, nos vies d’adultes. Et il finit par nous replier autour de de nos questions trente ou quarante ans après. »

Ce poison dont parle Hélène, il en faudra trouver l’antidote ; un antidote qui arrivera sans crier gare, sous forme d’une photo, retrouvée dans les archives familiales.

Comment une banale photo peut bouleverser une vie, et surtout la remplir soudainement de tout ce qui lui manquait depuis des décennies.

La photographie, l’objet type de la mémoire familiale sera au centre de ce roman épistolaire. Car tout part d’une photo, les personnages clés de la vie d’Hélène et Stéphane sont des photographes, et c’est photo après photo qu’Hélène et Stéphane vont construire leur vie, et relier chaque évènement.

Roman épistolaire donc, car d’un simple avis de recherche dans un quotidien, va naître un échange entre deux inconnus qui deviendra de plus en plus intime, et profond, mais restera, et c’est là un paradoxe, assez longtemps distancié par un vouvoiement qui ,compte tenu de leur sentiments respectifs , pourrait paraître désuet. Pour ma part, je l’ai perçu comme une grande pudeur, un profond respect entre eux, mais aussi une peur plus ou moins inconsciente de l’avenir et des réponses à leurs recherches.

La correspondance utilise des modes aussi variés que la lettre traditionnelle travaillée, intimiste et profonde, le courriel qui peut être bref et synthétique, ou au contraire aussi personnalisé que la lettre, et le sms.

Entre chaque épisode de correspondance, nous franchissons une étape supplémentaire grâce à une photo qu’Hélène Gestern a le génie de faire vivre avec les mots ; si tant est que je pouvais visualiser chacune d’elle. Elle décrit avec beaucoup de finesse et de détail chaque grain de photographie. Du grand art…

Je serais incomplète en passant sous silence une autre lettre, longue, cette fois, lettre posthume, si belle, qui ne peut que nous toucher au cœur, et nous ôter toute tentative de jugement .Si le secret est un poison, il peut être un poison doté des meilleures intentions…. Doit-on tout dire ? Et si oui, oui, quand le dire ? Comment ?

Aller à la rencontre de l’intimité de ses parents n’est-il pas déjà un pas de trop ? Où et quand s’arrêter ?

Hélène Gestern, qui signe là son premier ouvrage, nous offre une écriture soignée, au charme désuet de la correspondance d’antan, un phrasé qui immédiatement m’a portée sur le chemin d’Hélène et Stéphane. C’est avec eux que j’ai vécu deux après-midi durant, comme eux j’ai douté, eu des crèves cœur, me suis aussi amusée de leur humour. En dépit du drame qui se cache derrière tous ces secrets verrouillés, j’ai trouvé la fin apaisante, et apaisée. C’est à la grande sagesse de nos deux personnages que l’on doit cela. En effet vouloir connaître la vérité, est une chose ; l’assumer, et en faire un atout, est tout autre. Assurément Hélène et Stéphane ont réussi l’épreuve.

« Aujourd’hui, lorsque je pense à eux deux, je mesure la force de leur lien, ce lien qui nous a conduits l’un vers l’autre à trente-sept ans de distance, à partir d’une improbable coupure de journal. (…)Oui, c’étaient eux sur la photo, qui nous parlaient, nous appelaient… Je les contemple jusqu’au vertige et je crois les entendre nous dire qu’il faut vivre maintenant, saisir la chance qu’ils ont laissée échapper. »

Ils m’ont parlé à moi aussi, ces deux-là… Hélène Gestern, rencontrée chez elle, à Nancy, au livre sur la place, m’a également parlé à l’oreille tout au long de ses pages. Ce premier ouvrage est plein de promesses pour les suivants.

Que mon libraire, qui lui aussi, m’a parlé de ce livre avec tant passion, soit remercié


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555

"555" est un titre bien mystérieux pour un roman...

Que se cache-t-il donc derrière ? 



555, c'est le nombre de sonates pour clavecin attribuées au compositeur italien Domenico Scarlatti. Jusqu'au jour où un luthier trouve une partition manuscrite dans un ancien étui en bois pour violoncelle. Et si cette partition était la 556ème sonate pour clavecin de Scarlatti ? 



A partir de cette étonnante découverte, plusieurs protagonistes vont entrer en scène afin de faire entendre leurs voix dans le but de récupérer d'une façon ou d'une autre cette partition. Si certains sont poussés par l'appât du gain, d'autres par les trompettes de la renommée, tous sont mus par leur amour pour la musique et plus spécifiquement celle de Domenico Scarlatti. 



Pour mener l'enquête, l'auteure a choisi un quintette vocal avec Grégoire Coblence l'ébéniste, Giancarlo Albizon le luthier, Manig Terzian la claveciniste concertiste, Rodolphe Luzin-Farge le musicologue et Joris de Jonghe le richissime collectionneur. 



Afin de ne pas risquer la fausse note, je n'en dévoilerai pas plus sur l'histoire en elle-même...





Concernant le choix du compositeur, je le trouve osé. En effet, mettre au coeur d'un roman grand public un compositeur tel que Domenico Scarlatti au lieu de ses contemporains, c'est inattendu. Pour l'époque baroque, il aurait été plus aisé de choisir Jean-Sébastien Bach, Jean-Philippe Rameau ou encore Antonio Vivaldi. Mais "l'amour" pour un compositeur ne se commande pas, comme le prouve Hélène Gestern ici qui, à n'en pas douter, est une fan absolue du maître italien. 



Et pour plonger le lecteur dans le milieu de la musique classique, l'auteure s'appuie sur les compétences de ses personnages, et notamment celles du luthier, du musicologue et de la claveciniste concertiste. Alors est-ce réussi ? 



Commençons par Giancarlo, le luthier. Il est évident que l'auteure a effectué une petite visite guidée et surtout commentée chez un luthier. En effet, elle retranscrit dans ce roman les diverses étapes nécessaires à la fabrication d'un violon, ainsi que les soins à apporter pour son entretien. Car oui, le luthier est aussi le médecin des instruments à cordes. Et chose rare, la relation entre le luthier et les instrumentistes est non seulement abordée mais surtout bien traitée. Car oui, le luthier est aussi un peu le "psy" des instrumentistes. Donc c'est un bel hommage qui est rendu à ce métier de l'ombre, encore peu connu. 



Poursuivons avec Rodolphe Luzin-Farge, le musicologue. Alors celui-là, il est plus vrai que nature ! A travers son personnage, le lecteur peut comprendre en quoi consiste le travail d'un chercheur en musicologie et aussi qu'elle est cette discipline totalement méconnue du grand public. L'auteure a sans conteste fait appel à un professionnel pour l'aider à crédibiliser son personnage, et c'est une réussite.



Ensuite, abordons le cas plus épineux de Manig Terzian, la célèbre claveciniste. Malheureusement, je n'ai pas trouvé son personnage crédible parce qu'elle ne s'exprime pas comme une musicienne mais plus comme une mélomane avertie. le vocabulaire employé ne trompe pas. Il n'est en rien celui d'une technicienne de la musique, ce qui me fait dire qu'Hélène Gestern n'a jamais joué d'un instrument de musique. Il est dommage de ne pas avoir consulté un spécialiste pour crédibiliser ce personnage et corriger les incohérences.



Plus globalement, l'auteure a voulu réunir pour les besoins de l'intrigue des professionnels du monde de la musique qui paradoxalement, ne seraient pas amenés à se rencontrer dans la vraie vie. En effet, il est très peu probable qu'un concertiste, quel que soit son instrument, rencontre un musicologue et que ce dernier côtoie à son tour un luthier... Chacun chez soi 😉 ! 





En résumé et conclusion, ce roman a le mérite de mettre en lumière un compositeur, Domenico Scarlatti, et des métiers du monde de la musique classique, et évidemment, je ne peux qu'adhérer à cette démarche, même si cela confine parfois au cliché. Toutefois, j'ai trouvé l'approche très scolaire avec un petit côté cours d'histoire de la musique niveau L1, qui prend le pas sur l'intrigue qui passe, à mon avis, au second plan. Pour autant, si vous n'avez pas un minimum de connaissances dans le domaine, je ne suis pas sûre que tout soit très explicite pour vous 🤔... Après tout, tentez l'expérience et vous verrez bien !
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555

Achat du week-end chez mon libraire préféré :

(Angélique de Guillaume Musso - voir ma critique vous n'allez pas être déçu)

555 d'Hélène Gestern que je découvre sur le présentoir, c'est le titre aussi bref que sibyllin qui m'a tenté.

Belle écriture pour un roman à suspense parfaitement structuré autour de 5 personnages à la poursuite d'une hypothétique 556 sonate de Domenico Scarlatti, compositeur baroque et claveciniste virtuose italien du 17ème siècle.

Hélène Gestern nous entraine dans le milieu très fermé des luthiers, des ébénistes, des collectionneurs de partitions anciennes et des passionnés de musique classique avec beaucoup d'élégance sans jamais noyer l'histoire dans des descriptions pourtant très précises de ce milieu privilégié car on y pratique le beau et la perfection réalisés par des humains avec leurs failles et leurs faiblesses.

Je n'ai pas lâché le livre tant l'intrigue est palpitante et en plus j'ai découvert beaucoup de choses.

Très bonne lecture que je recommande absolument.
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Un vertige

N°1787– Octobre 2023



Un vertige – Hélène Gestern – Folio.



La narratrice évoque une passion amoureuse qui l’a unie brièvement à un homme marié, « T » puis, devant ses tergiversation, leur rupture. Elle dissèque au scalpel ce que fut cette relation, avec ses absences, ses jalousies, ses espoirs, ses déceptions, ses ruptures et ses retrouvailles.

J’ai lu ce récit apparemment autobiographique, par ailleurs fort bien écrit ce qui pour moi est toujours un plaisir, avec des sentiments mêlés. Elle choisit de l’évoquer après avoir encaissé le choc de la rupture ce qui peut lui donner l’illusion d’avoir pris de la hauteur et peut-être d’avoir acquis quelque apaisement à cause de la solitude qui a suivi, des résolutions prises pour l‘avenir, de la volonté de renouer avec la vie. Avec lui, elle avait cru au grand amour, l’unique, celui qui bouleverse votre vie, qui la transforme pour la suite, qui se joue des obstacles, grâce auquel on tresse des projets d’avenir, avec engagements et serments qu’elle voulait définitifs. Puis tout s’est effondré à cause de la routine, de l’usure, de la lassitude, de cette volonté de tourner une page inévitable en se disant que c’est le cours normal de choses qui ne sont pas destinées à durer, que c’est forcément mieux ailleurs, qu’on a d’autres projets à cause d’événements ou de rencontres auxquels on a envie de donner une dimension personnelle, sentimentale et sensuelle. C’est à chaque fois la même chose, on à l’impression qu’on vit un moment unique qui est une seconde naissance et qui durera toujours avec la découverte du corps et de l’esprit de l’autre puis on détruit ce qu’on adoré avec toute cette certitude égoïste que la victime finira par réagir à sa façon et trouvera une solution avec tout le mépris dont est capable un être qui croit que tout lui est dû et tout lui est permis. On se soucie peu de l’abandon et de ses conséquences pour la victime qui finira, on l’espère, par pardonner, se trouver d’autres centres d’intérêt, malgré les cicatrices inévitables.

Il s’agit d’un récit autobiographique désastreux pour cette femme qui est aussi écrivain. mais, comme à chaque fois, je m’interroge sur l’effet cathartique de l’écriture face à un tel bouleversement. Pour le commun des mortels, la solution est souvent le basculement dans un univers où la logique et même le bon sens sont absents. C’est l’alcool, la drogue, la délinquance, la vengeance, autant d’autodestructions qu peuvent aller jusqu’à la mort. Certes cela donne pour le lecteur un texte authentique et plein de références auxquelles il peut se raccrocher parce que, évidemment, ce témoignage fait aussi partie du vécu de chacun d’entre nous, mais qu’en est-il pour l’auteur, à part ajouter un livre à son œuvre créatrice? Elle dit elle-même qu’écrire n’a pas été salvateur et je souscris complètement à cette remarque. Simplement cela a pu la mettre devant cette évidence d’elle-même en s’interrogeant sur ce qui l’a poussée vers un amour impossible, destructeur, une folie qui lui a permis d’approcher le vertige d’une vie qui bascule. Tout au plus mettre des mots sur cette aventure peut-il permettre d’en accepter les conséquences, d’en entretenir la mémoire, même si celle-ci est douloureuse.

J’ai lu ce récit en me disant que c’est finalement une chose banale qui est relatée ici, que chacun de ceux qui la vit la croit unique mais aussi avec en mémoire ce vers d’Aragon « Rien n’est jamais acquis à l’homme ni sa force ni sa faiblesse ni son cœur et quand il croit ouvrir les bras son ombre est celle d’une croix, et quand il croit serrer son bonheur il le broie, sa vie est un étrange et douloureux divorce, il n’y a pas d’amour heureux ».
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555

Dans le petit monde de la musique classique, qui paraît si calme au profane, se nouent et se dénouent parfois des complots machiavéliques. Du luthier au musicologue, du concertiste au mélomane, le peuple musical s'émeut, se mélange, se déchire autour d'un compositeur, d'une interprétation, d'une redécouverte.

Avec maestria, Hélène Gestern invente ici une histoire pleine de rebondissements, un concerto romanesque sans dissonances. Tout commence dans l'atelier d'un ébéniste, associé à un luthier. Grégoire doit restaurer un vieil étui de violoncelle, et entreprend d'en retirer la doublure ancienne lorsqu'il trouve une partition manuscrite entre le bois et le tissu. Une partition pour clavecin, qui n'intéresse que médiocrement son associé Giancarlo. Mais Grégoire veut en avoir le cœur net, et demande à la plus grande des clavecinistes d'interpréter le morceau.

Qui ressemble fort à du Scarlatti. Une 556e sonate dont personne n'aurait entendu parler ? Voilà qui met en émoi les spécialistes du compositeur ! Il leur faut absolument examiner la partition de plus près ...

...mais entre-temps, elle disparaît.

.

Une enquête passionnante, vraiment, qui m'a fait penser par bien des aspects au "Tableau du maître flamand" d'Arturo Pérez-Reverte, et qui n'est pas facile à démêler. Jusqu'aux dernières pages, on nage dans la confusion, et même si l'on soupçonne la vérité à la toute fin du livre, on savoure le dénouement malgré tout car c'est fort bien écrit.

Bref, du rythme, de l'harmonie, et mille choses à apprendre !
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