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Critiques de Hervé Guibert (180)
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Quelle lecture difficile ! C’est angoissant, déprimant, triste, dur.

Hervé Guibert, atteint du sida, écrit ce livre qu’il considère comme son dernier compagnon de vie, celui à qui on dit tout.

Effectivement, il dit tout. Les premiers symptômes, les diagnostics, les explications sur la maladie, les médicaments. Et aussi les rapports avec les autres, avec les amis. Et même les relations sexuelles, avec tous les détails.

Un livre que j’ai eu envie d’interrompre en permanence sans le pouvoir.

La première partie surtout, faite de phrases longues, interminables, comme pour en dire le plus possible avant qu’il ne soit trop tard.

Ensuite les chapitres sont plus courts, plus aérés, plus clairs, mais tout aussi désespérés.

Surtout quand on sait qu’il s’est suicidé quelques temps après.

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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

"A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" est un bon roman qui passe pour une autobiographie. La confusion est aisée, puisque l'un et l'autre genre ont en commun l'apparence et les procédés narratifs. Beaucoup ont lu, à raison, ce livre comme un témoignage des années du sida, maladie qui emporta l'auteur en peu de temps. On est ému par le sujet, les effets de réel, le ton. Ensuite, certains lecteurs compatissants font dans leur critique de grands étalages de sensibilité, et montrent à tous combien leur âme est belle. Ces réactions sont inévitables, mais il est nécessaire de les dépasser pour décrire le livre avec plus de précision.



"A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" s'ordonne autour de deux personnages principaux, au rôle majeur dans la vie du narrateur. D'abord, Muzil, intellectuel et philosophe de génie, dont la mort du sida est racontée dans la première partie du volume, Bill ensuite, l'ami américain qui "ne sauve pas la vie" du narrateur, mais se sert du sida comme d'un levier pour manipuler les êtres et exercer son pouvoir. Entre ces deux figures majeures, le narrateur, "Hervélino", atteint du virus, fait la chronique personnelle et médicale des débuts de sa maladie. Il est laissé tragiquement seul par la disparition de ses espérances de guérison, comme le titre le signale dès l'abord.



Sujet grave et angoissant, on en conviendra. Toutefois un livre ne se résume pas à son sujet, pas plus qu'un tableau ou un morceau de musique. On aura la surprise de tomber sur de nombreux passages comiques, comme ceux de la pharmacie du Vatican, du déménagement de l'hôpital Claude Bernard, du temple japonais de la Mousse, des églises de Lisbonne, ou encore de la salle d'attente de l'hôpital Spallanzani de Rome. On trouvera des passages de cruelle satire, et d'autres, les plus fréquents, où l'humour vise le narrateur lui-même. La drôlerie du livre peut éveiller la curiosité du lecteur et le faire sortir de la compassion ostentatoire. S'il y a de l'humour et de la cocasserie, c'est que l'ouvrage est de la littérature, pas du témoignage cru et saignant (d'ailleurs, ça n'existe pas en littérature). Hervé Guibert transmue la vie réelle en récit littéraire, ce qui rend l'angoisse et la mort supportables, car les horreurs réelles qu'elles comportent se changent en mots, phrases et procédés répertoriés dans l'art d'écrire et de conter.



D'autre part, l'auteur même nous prévient contre la sentimentalité et ses étalages. Il ne cesse de se mettre en scène en train d'écrire, de composer ses livres précédents ou ce livre même, par une série d'effets d'abyme qui soulignent le travail qu'il entreprend et que la maladie menace : "... parce que nous sommes des gens qui accomplissons ce qu'on appelle une oeuvre, et que l'oeuvre est un exorcisme de l'impuissance. En même temps la maladie inéluctable est le comble de l'impuissance..." (p. 265) C'est alors que l'on comprend l'importance primordiale de la figure de Muzil au début du volume, lui que la mort a fauché en plein milieu de son oeuvre. Muzil et Guibert sont des créateurs. L'un écrit l'histoire de la sexualité (c'est Muzil / Michel Foucault), l'autre fait passer dans la langue des livres, à la façon de Proust écrivant jusqu'au dernier moment, la substance même de la vie. Il faut terminer en soulignant que le style, dans cet ouvrage, est extrêmement travaillé et procure au lecteur de grandes jouissances. Alors, on se rendra compte qu'Hervé Guibert a réussi le prodige de faire du sida un objet et un thème littéraires.
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La mort propagande

Description d'un corps, entre autre celui d'Hervé Guibert.

Humeur, salivation, déjection, éjaculation, voici les mots que l'on peut lire dans la définition faite au scalpel de l'homme, de la peau, de la chair, de l'intérieur, de la carcasse.

Il y coule, le sang, le sperme, l'urine, la fèces et aussi parfois, les larmes.



L'auteur dépeint des scènes pornographiques et scatologiques violentes liées à l'enfance ou à son homosexualité. (Je mets une étoile par rapport à ces passages).



La beauté de l'écriture et l'excès des scènes s'entrechoquent avec une très grande force.



Lu en décembre 2019 / L'arbalète Gallimard - Prix : 12,50 €.



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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Avec ce journal de bord autobiographique constitué de 100 chapitres très courts comme autant d'uppercuts pour le lecteur, Hervé Guibert témoigne d'un monde qui change, embarqué dans une frénésie d'écriture.

L'urgence d'écrire, encore et encore, avant que la mort ne le prenne. On voit l'espoir de survivre s'évanouir peu à peu à mesure que sa santé se dégrade et c'est ce qui rend ce roman si poignant entre cette rage de s'accrocher encore et la fatalité qui lentement s'empare de lui.

Au-delà du thème, très dur, Hervé Guibert n'écrit pas sur la mort, mais bien sur la vie. C'est ce qui fait toute la force de cette œuvre qui ne sombre jamais dans le pathos.

Tout simplement bouleversant.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

GUIBERT Hervé était photographe, journaliste et écrivain. Ce livre (première partie) fît connaître Hervé GUIBERT et fît scandale. J'ai découvert un nouveau style d'écriture à ce que j'ai l'habitude de lire. Manières directe, abrupte et claire. L'auteur raconte le moment où il a pris connaissance de sa maladie. le Syndrome d'Immunodéficience Acquise.Il passe par plusieurs états physiques et mentaux. Il ne dévoile pas à tous cet état de santé mais à certains amis, oui.



Tout d'abord, Il raconte la pathologie de son ami qu'il appelle dans le livre Muzil et qui n'est autre que Paul Michel FOUCAULT, professeur au Collège de France jusqu'en 1984.

D'ailleurs, sur la bière de Michel FOUCAULT, il y a une gerbe de roses sur laquelle est écrit trois prénoms : Mathieu, Hervé, Daniel. (Mathieu LINDON, Hervé GUIBERT et Daniel DEFERT. dont le dernier a été pendant plusieurs années le compagnon de FOUCAULT). Mathieu et Hervé sont devenus de très proches amis du philosophe.



Hervé G. utilise pas mal de noms d'emprunts, tactique courante dans l'autofiction.

C'est valable pour Muzil et puis aussi de Marine dont on se souvient tous du passage aux 20 heures de Isabelle ADJANI.

Bill est ''l'ami'' qui ne lui a pas sauvé la vie et vous saurez pourquoi en lisant.



GUIBERT est beau, il attire, il a l'air d'un ange/démon.



À sa mort, le 27 décembre 1991, Hervé GUIBERT était salué comme le jeune écrivain libre et flamboyant que son livre «A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie» venait de rendre célèbre. On indiquait aussi qu'Hervé GUIBERT laissait une oeuvre de photographies reconnues et publiées.



Lu en janvier 2019 / Folio : prix 8,40 euros.
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Fou de Vincent

J'ai été attiré par le titre (ah bon !), sans savoir qu'il s'agissait d'une oeuvre sacralisée. Ce très court texte n'est clairement pas consensuel. Cette sorte de journal nous livre des réflexions du narrateur follement amoureux de ce Vincent : jeune, plutôt hétéro, qui va choper le sida dans ces années 80. Comme ce sont des phrases de ci de là, c'est décousu. Et, en plus, c'est à rebours de la vraie chronologie : Vincent commence par mourir. Notre narrateur en est affectivement dépendant, à l'attendre, à le sucer jusqu'à la lie (au sens propre comme au figuré). Il en souffre de cette absence et, en même temps, il n'en décroche pas, et il abuse de son sexe. L'excès vient d'ailleurs de l'utilisation de la déclinaison de "sucer" et "bite" dans toutes les phrases ou presque : un concours (gagné haut la main !) d'utiliser ces mots le plus de fois possible en un minimum de pages. Limite dérangeant mais fait pour.
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Le Protocole compassionnel

C'est au "protocole compassionnel" que nous devons le livre du même nom, puisque l'auteur redevient capable d'écrire sous l'effet de ce médicament expérimental qu'il prend, qui lui procure de l'énergie, et un temps de répit sur la progression de son sida. Les effets littéraires de cette substance sont notables : non seulement elle rend le livre possible, mais le récit qui découle de là, "même s'il est sinistre, me sembl[e] avoir une certaine gaieté, sinon vivacité, qui tient à la dynamique de l'écriture, et à tout ce qu'elle peut avoir d'imprévu." (p. 24). Ce roman d'Hervé Guibert n'est donc pas un documentaire sur le sida et ses ravages, sur la médecine et ses tentatives, mais, encore une fois, l'histoire d'une écriture et d'un écrivain. Comme dans le volume précédent, l'illusion réaliste nous fait certes voir la maladie, mais l'illusionniste écrivain se montre aussi à nous dans son activité propre. C'est ainsi qu'il peut dire : "C'est quand j'écris que je suis le plus vivant. Les mots sont beaux, les mots sont justes, les mots sont victorieux, n'en déplaise à David, qui a été scandalisé par le slogan publicitaire : "La première victoire des mots sur le sida." (p. 144)



De fait, ce livre relate la victoire de la littérature sur la maladie et la mort. La maladie et la mort sont réelles, elles ne le sont que trop, mais quand un romancier comme Guibert, capable d'écrire des pages pleines de grâce et de drôlerie, les représente, il transforme magiquement le réel affreux en réalisme émouvant, la vérité impitoyable en fiction : "C'est quand ce que j'écris prend la forme d'un journal que j'ai la plus grande impression de fiction." (p. 103) Il nous propose donc, par-delà la fonction documentaire, représentative, même militante, de son livre, une autre lecture proprement littéraire, la plus importante, la plus à même de justifier la vie de l'auteur et de ses ouvrages.



"Ici [en Italie] mon livre n'est pas encore sorti, il a un peu changé ça, ce regard sur les malades du sida. En fait j'ai écrit une lettre qui a été directement téléfaxée dans le coeur de cent mille personnes, c'est extraordinaire. Je suis en train de leur écrire une nouvelle lettre. Je vous écris." Par ce livre, l'auteur réaffirme la fonction de communication, même militante, de la littérature, et rappelle à longueur de pages, sans être jamais monotone, qu'elle est un art et une magie.
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Mes parents

Babelio n'est-il qu'un repère d'Instagrameuses décérébrées et de lecteurs d'Hunger Games ? C'est ce que je me suis demandé en commençant à lire ce livre « Mes parents » qui, d'après les indications du site, n'avait que 140 lecteurs effectifs, 9 critiques et 4 citations. Il y avait donc si peu de monde pour apprécier l'écriture d'Hervé Guibert ? Consternation ! Cette écriture est si poétique, le style est tellement unique.

Guibert raconte ses souvenirs d'enfance (ou présentés comme tels). Il évoque par exemple les bons points et images distribués à l'école, « cette monnaie miraculeuse de la sagesse qui fait de l'écolier un petit actionnaire de ses hypocrisies ». Certains passages peuvent être étudiés en cours de français pour illustrer le style direct, indirect libre, etc… Exemple : quand le père est de mauvaise humeur, Guibert écrit « peut-on lui parler au moins à travers la porte ? Nous ferions mieux d'aller jouer dans le jardin. » Qui écrit comme cela aujourd'hui, mis à part les auteurs publiés aux éditions de minuit ?

Les personnages célèbres sont désignés par une simple lettre. Ne pas confondre le M de Mitterrand avec le M de Michel Foucault !

Bien sûr certains passages font qu'on ne peut pas conseiller ce livre aux personnes que l'on connaît, encore moins aux membres de sa famille. Ils nous regarderaient bizarrement.

Babelio met l'étiquette « autobiographique » ; soit, mais certains passages seraient cependant à vérifier quant à leur véracité. Peut-on ainsi vraiment, lorsqu'on se blesse au doigt, ramasser la bouillie de chair qui est par terre et reconstituer son index ? pas sûr. Un homme peut-il vraiment lui-même se couper les amygdales aux ciseaux ? pas sûr. Une énorme tumeur possède-t-elle des dents ? à vérifier…

Le narrateur/auteur déroule la forme de haine qu'il ressent envers ses parents (surtout la mère). Cela dit, ceux-ci ne faisaient ils pas sentir à leur fils, qui ne perpétuait pas la lignée, que les fonds qu'ils avaient déboursés pour l'élever l'avaient été en pure perte ? C'est assez crédible pour des parents présentés comme si radins et si maladroits.

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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Dernier tome IV.

CYTOMEGALOVIRUS : (détail) : CMV - Synonyme : Herpesvirus hominis 5, HHV5. Virus de la famille des Herpesviridae, agent de la maladie des inclusions des cytomégaliques. Il persiste très longtemps dans l'organisme (glandes salivaires, lymphocytes B surtout). On la trouvé chez des sujets atteints en particulier de sarcome de Kaposi et du sida.

Voilà pour le décryptage médical.

Ce tout petit journal de bord est écrit lorsque Hervé Guibert se retrouve hospitalisé.

Je ne sais pas où il a été admis à l'époque mais c'est l'horreur complète. Malheureusement, à ce jour, ces situations sont à l'ordre du jour.

Un mot me vient à l'esprit : stupeur !



Lu en avril 2019 / Points : Prix : 5 €.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

A la première lecture, "A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie" m'a beaucoup touché. Le lecteur suit au jour le jour les démarches, les incertitudes et les souffrances de cet homme en danger de mort, ça ressemble à un feuilleton tragique: tenu en haleine, j'espérais toujours que l'auteur s'en sortirait. le héros est à la fois très vivant et proche de la mort. J'ajoute que sa personnalité particulière, originale et sulfureuse, attirait particulièrement mon intérêt et même de la sympathie. C'est la raison pour laquelle j'ai aussi lu ensuite "Le protocole compassionnel".



Mais, quand j'ai relu ce livre une vingtaine d'années plus tard, mon impression a été très différente. Peut-être que, pour moi, le "feuilleton" avait perdu de son intérêt, hélas, puisque je le savais mort depuis longtemps ? En tout cas, j'ai été surtout déçu - et même irrité - par son style. A travers son écriture , je devine une prétention et un sentiment de supériorité qui m'indisposent et qui m'empêchent de retrouver l'empathie que j'avais autrefois éprouvée. J'y vois de l'affectation, une mise en scène théâtrale de sa personne si "précieuse".

Il y a des livres qu'on a aimé sur un coup de coeur et qu'on ne devrait lire qu'une fois.

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Mes parents

Parents je vous hais. C’est ce que le narrateur ne cesse de répéter tout au long de son autobiographie orientée. Et pourtant, au travers de l’évocation incessante de ces parents détestés se révèle un attachement profond pour eux qui dépasse peut-être la situation particulière du personnage et relèverait davantage de la relation universelle que les enfants entretiennent avec ceux qui les ont mis au monde.

Car d’abord qu’a-t-il à leurs reprocher à ces parents ? Son père le battait dit-il (….). Oui, mais la violence du père pourrait bien n’avoir été que passagère puisque évoquée une fois seulement. Le lecteur sachant que le narrateur hait ses parents (…) la phrase « mon père nous battait », avec cet imparfait qui sous-entend la répétition pour un évènement relaté une seule fois, pourrait bien n’être qu’une manière de se venger du souvenir cuisant d’un dérapage isolé plutôt que la relation d’une violente habitude. Ils ont manqué de psychologie (pour nous faire peur dit sa mère ) (… dit son père), ce qui fait dire au narrateur toujours dans le même état d’esprit « quand vous serez morts « ). Il a souffert de ces mots c’est certain. De même, il semble souffrir de ne rien avoir à leur dire (nombreuses mentions). Sans doute. Mais un homme adulte qui intègre dans ses souvenirs les départs en vacances, les billes à la cour de récréation et comment il badigeonnait le crâne de son père pour faire repousser les cheveux semble garder au fond de lui beaucoup de tendresse pour les moments vécus - à défaut d’en garder pour les personnes elles-mêmes. Et puis il n’y a pas vraiment d’opposition dans sa vie avec la leur. Il les méprise, ils sont radins, leur vie est inutile, mais la sienne se déroule sans qu’il semble lui chercher d’utilité, sans qu’il semble chercher à la rendre supérieure à celle de ses parents. Hervé Guibert se contente de nous dire comment ceux-ci le perçoive, une fois adulte (« tu n’es pas aussi loqueteux que d’habitude « ).

Le personnage rétorque : « le pire est d’avoir un enfant ». Au final n’est-ce pas cela que l’enfant devenu adulte reproche à ses parents : l’avoir mis au monde, être responsable de la vie qu’ils lui ont « infligée ». Car l’enfant du début de l’ouvrage grandit au fur et à mesure et sa lucidité sur le monde s’affine. Il comprend qu’il lui revient, à lui désormais, de prendre la responsabilité de sa vie, de décider de l’influence qu’il aura dans le monde. Et cette responsabilité, il semble la reprocher à ses parents de la lui avoir donnée. Il cherche un père chez ses amants, il mène une vie qui ne semble pas lui déplaire, mais ne lui donne pas de responsabilité vis à vis des autres.

Cet ensemble de souvenirs est émouvant. La simplicité de la narration, parfois crue, d’une enfance des années soixante, avec cet attendrissement envers une époque kitsch et mythifiée, rend avec une étonnante proximité la réalité des rapports familiaux. On se prend pour un frère (une soeur) qui aurait connu ces parents, cet enfant, qui aurait aussi son mot à dire de cette famille dont pourtant il ne sait rien. Et il reste cette haine et cette tendresse. La haine envers ceux qui ont décidé à votre place de vous faire naître et cet attachement nécessaire que vous éprouvez pour eux (les souvenirs d’enfance, la maladie de sa mère le révèle). La vérité de ce livre, c’est peut-être le regard de tous les enfants envers leurs parents, qui ne peuvent leur pardonner de les abandonner lorsqu’ils doivent prendre la responsabilité de mener leur vie, sans eux.
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A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie

Ce texte est bouleversant. Hervé Guibert est l'un des premiers, à son époque, a parlé ouvertement de sa séropositivité et des effets de la maladie sur son corps. L'auteur y parle aussi de la mort de son ami Michel Foucault, de ses déceptions, de ses espoirs, de son attitude face à la mort. Son écriture est honnête et crue. Hervé Guibert nous donne les détails les plus intimes de sa vie sans pudeur. Ce livre lui a survécu et le rend, d'une certaine manière, immortel.
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Voyage avec deux enfants

Récit d'un voyage au Maroc, un ami et deux enfants.

Attention, ce livre est choquant, amoral et licencieux.



Je savais dans quoi je me lançais en l'achetant car j'ai décidé de lire tous les Guibert mais vraiment, là, je suis épouvantée par la vie de cet homme disparu qui était complètement dissolue. Je mets une demi étoile juste pour la citation relevée.



Lu en septembre 2019 / Les Editions de Minuit - Prix : 9,75 €.
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Les aventures singulières

Neuf histoires vécues par GUIBERT. Pas de lien entres elles. Des rencontres, des voyages, des envies, des pensées, des fantasmes, bref, des instants. Cet hommes est singulier, son parcours de vie est original, ses rencontres hétéroclites.

C'est gentillet à lire.



Lu en août 2019 / Les Editions de Minuit - Prix : 9,75 €.
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L'Homme au chapeau rouge

TOME III.

Deux intrigues se mêlent. La disparition d'un marchand d'art pour des faux tableaux. Ici, Guibert relate ses rencontres artistiques avec les peintres Balthus et Miquel Barceló. Le sida n'est pas le sujet du livre, mais est omniprésent en arrière-plan. En effet, Guibert ne peut plus entendre et parler de sa maladie. Il se lance donc dans les voyages pour acquérir des tableaux.



Lu en mars 2019 / Folio - Prix : 6,80 €.
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Le Protocole compassionnel

Tome II.

Le quotidien de Guibert se poursuit dans ce deuxième livre. Ses amis, ses voyages, ses rendez-vous médicaux, ses traitements, son corps, ses difficultés, ses souffrances, bref, vivre avec le SIDA.

Dans ce livre, la nouveauté est la DDI (Videx®) qui a été utilisée pour la première fois dans les essais thérapeutiques aux Etats-Unis. Les premières études non contrôlées qui ont été réalisées chez les patients atteints de SIDA ont permis de mettre en évidence une activité antivirale de la drogue reposant sur la diminution de l'antigénémie p24 et l'augmentation des cellules CD4 sous traitement. Surtout, la DDI, n'entraînait pas de toxicité hématologique, l'effet secondaire majeur de l'AZT, mais semblait induire des pancréatites ainsi que des neuropathies périphériques.

Mais à l'époque où Guibert prenait la DDI, il s'agissait d’administrer à des patients gravement atteints des médicaments n'ayant pas subis tous les tests habituels d’efficacité et de toxicité.



Lu en février 2019 / Folio - Prix : 8,40 €.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

Ce journal restitue la souffrance personnelle de l'auteur, mais aussi sa protestation.J'ai aimé la concision volontaire du style, sec comme un coup de trique. Hervé Guibert a un sens aigu de l'inhumain ,il le débusque et le décrit sans fioritures. Atteint d'une maladie opportuniste alors qu'il lutte depuis des mois contre le SIDA, il passe brusquement dans l'univers des malades à temps plein. Son corps est doublement attaqué, par le virus, et par les techniques invasives qui doivent lutter contre l'agresseur.

L'écriture est comme une lutte contre la montre, avec la menace de perdre la vue , donc de ne plus pouvoir écrire.

Transformé en corps nu livré à la médecine,,dépouillé de des insignes "civils" et individuels, et menacé d'être affublé d'une chemise ouverte pour traverser tout l'hôpital afin de subir des examens, il refuse tout net et va frapper à la porte de ce service en tenue de ville, son chapeau sur la tête. Sidération du manipulateur radio, mais confirmation que "la chemise n'avait aucune utilité, que l'humiliation".

Quiconque a eu à lutter contre la déshumanisation créée par certaines pratiques archaïques lors de prises en charges hospitalières, remerciera Hervé Guibert d'avoir su les isoler et les décrire de cette façon .A la fois exutoire,revanche et catharsis, l'écriture lui permet aussi de recouvrer sa dignité humaine.
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Les lubies d'Arthur

Ce sont les aventures de deux personnages : Arthur et Bichon.

Histoire de Sainteté contemporaine.



Guibert s'est inspiré de livres d'aventures.

Il remanie celles-ci en exagérant le trait horrible, morbide, mauvais, immoral, étrange des chapitres.

Il y a des références aux textes de Poe, de son roman :

Les Aventures d'Arthur Gordon Pym.

L’œuvre remaniée à la sauce Guibert est biscornue, très singulière.

Guibert déroute dans cette lecture car il y rajoute des ingrédients de sa vie.



Lu en novembre 2019 / Les Editions de Minuit -

Prix : 10,65 €.
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Mon valet et moi

Je me suis placée dans la peau d'une lectrice qui lisait un conte imaginaire avec un personnage malintentionné. Guibert est un octogénaire dans ce roman. Lui, le gentil et pauvre être qui est victime de son valet subissant le joug de celui-ci. Méchant valet, fouineur, voleur, barbare et cruel.



Lu en avril 2019 / Points - Prix : 4,50 €.
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Cytomégalovirus : Journal d'hospitalisation

J'ai toujours trouvé que la forme du journal convenait particulièrement bien à l'expression de la souffrance, et surtout à celle qui gravite autour des hôpitaux. C'est en lisant et adorant Une femme, d'Annie Ernaux, que je m'en suis rendue compte.

La souffrance morcelle, cisèle, fait rompre le fil. Et elle maintient dans une habitude d'écriture.

Cytomégalovirus est un ouvrage qui témoigne du courage, mais aussi de la peur presque ineffable face à la mort. C'est un hymne à l'humanité et à la dignité.

L'écriture est sincère, tour à tour cynique, altruiste et toujours directe.

Extrêmement émouvant.

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