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Citations de Hervé Jaouen (275)


La Zone, la nuit.
Les chats tigrés rasent la coque du boat-people échoué sur la colline.
C'est un vaisseau en panne qui bat pavillon de la planète des exclus, amarré par des barbelés électrifiés au quai des nantis.
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Les gentils, c'est des boeufs qui se laissent mener à l'abattoir.
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En prison, les pupilles se dilatent au lieu de se rétracter, les yeux réclament de l'azur et des prairies étincelantes de soleil, et dans le bagage des élargis les greffiers devraient ajouter des lunettes noires. La liberté est éblouissante.
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Je me suis dit : Vincent Lalumière, il est temps d'abandonner la galère et de t'installer à ton compte. Mes vieux parents en ont pleuré. Pour eux, deux plus deux ont toujours fait quatre. Erreur, bien sûr ! L'arithmétique n'est pas une science exacte : dix-huit heures de cours par semaine multipliées par quarante ans de cotisations - ou cinquante, allez savoir ! - n'ont jamais produit un retraité millionnaire. (in "Le disparu de Men Diaoul")
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De baisers en baisers, de la découverte commune, au hasard d’un doigt, de l’orgasme clitoridien, était née une habitude prolongée, pendant le service militaire, par une correspondance rendue fiévreuse et emphatique : la séparation entraîne à des déclarations d’amour que la parole ne permettrait pas…
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Dis-toi bien que la paix est dans l’oubli des choses qui dérangent. Allez, va, tu as ta vie à mener !
Tout près du but, ils avaient maintenant la gorge nouée et le cœur serré par l’angoisse de l’impossible retour en arrière si la déception les attendait au bout de ce voyage qui pour eux valait un exode.
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Enfant, on ne pense qu'à soi. Et puis un beau jour le décor s'anime, l'univers se met à exister à vos yeux, et vous dégringolent sur la tête tous les malheurs du monde, qui vous oppressent le cœur. C'est probablement cela, grandir.
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La jeune fille est un papillon pensant qui vole d'une orchidée à l'autre dans l'immense forêt amazonienne de ses émois adolescents.
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Il était drôle, il était beau, il était costaud, il avait le goût du risque, et, à l'instar de Jos, n'accordait pas aux galonnés la science infuse.
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Ah Saint-Raphaël, breuvage de la côte, liqueur des femmes de marins qui se meurent de chagrin, déclama-t-il. Sais-tu que cette marque bat tous ses records de ventes dans le canton ? On en boit plus ici que dans tout le reste de la France. A leur place je construirais une usine dans l'arrière-port, tu ne crois pas ?
(p. 45, Chapitre 6).
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Quand on aime un pays, rien de plus normal que de s’intéresser à son passé.
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 L’attente est le plus subtil des supplices que les autorités infligent aux émigrants. Au dénuement, à la faim, au malheur, il faut ajouter le découragement. Le simple découragement. L’épice qui relève le plat qu’on ne leur sert pas, la pincée de sel qui avive les plaies. Qui devrait aviver les plaies. Or, le paradoxe de cette attente, c’est qu’au lieu de susciter de l’impatience elle engendre l’indifférence.
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Entre la pointe de la Torche et la pointe du Raz,se situe la baie d'Audierne,une longue,très longue,interminable plage de sable fin, adossée aux dunes et à un paysage battu par les vents. Un coin sauvage...
La mer y est sans cesse agitée de rouleaux et la baignade y est interdite à cause des courants.
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Naïg et son mari n’avaient pas jugé utile de se barricader derrière des murs et un portail.
Kermanac’h entra directement dans le jardinet de devant, lut le nom sur une plaque en faïence décorée façon Quimper – Monsieur & Madame Robert Cornec – et appuya sur le bouton de la sonnette.
Dans d’autres familles, la soeur aurait été dans le jardin ou dans la rue à attendre son frère, en se triturant les mains. Elle aurait couru, crié, se serait jetée dans ses bras. Pas chez les Kermanac’h où les vivants n’avaient pas l’habitude de se lécher le museau et où les morts comprenaient parfaitement qu’on ne leur chiale pas après comme des matous en chaleur miaulent des nuits entières après la lune.
La porte s’ouvrit, Naïg essuya ses mains dans son tablier.
— Alors, te voilà, dit-elle.
— Oui, puisque tu ne m’as pas abandonné.
— Toi non plus. Toi non plus, tu ne m’as pas laissée toute seule avec mon malheur.
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De sa fenêtre, Kermanac’h avait vu les jupes des filles raccourcir et les cheveux des lycéens s’allonger. Il avait vu les DS remplacer les tractions avant, les 4L succéder aux Juvaquatre et les R16 aux Frégate, et les tracteurs éliminer les chevaux. Le monde n’avait pas arrêté de changer et pourtant le monde était toujours aussi dingo.
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Carrickfergus, jadis ville principale de l'Ulster, port voisin de Belfast, escale transatlantique où les vapeurs venaient charger leur cargaison de pauvres hères vaincus par la famine et la misère et qui, entassés dans l'entrepont, afin de tromper le mal par le mal, le désespoir par le désespoir, s'affligeaient de chants plus tristes encore que la mort.
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Qui se ressemble s'assemble, avait-on dit d'eux le jour de leur mariage, sans que ce soit une critique, ni un compliment : la simple constatation, parfaitement fondée, qu'ils avaient l'air tous deux de gens qui n'imaginent pas se détourner des sillons déjà tracés. Ils l'ignoraient et l'ignoreraient probablement toute leur vie, Martial serait le dernier journalier de Karn-Bruluenn, sinon le dernier de Basse Bretagne. Ils étaient et demeureraient jusqu'à la fin de leurs jours les derniers représentants d'une espèce en voie de disparition.
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Oh, le bonheur est quelque chose de grave, savez-vous. Le bonheur est un souci de tous les jours. Il faut y penser sans arrêt, sinon il risquerait de se sentir abandonné et de s'en aller ailleurs.
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Il n’y a rien de pire que ces bactéries qui se développent au niveau cutané. Les chiens se lèchent, les plaies ne sont jamais propres, ils sèment les germes un peu partout.
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Dans les campagnes, en ce temps-là, à son mal de vivre on n'accolait pas encore le mot "dépression". On n'allait pas chez le médecin parce qu'on n'avait plus envie de sourire. On savait qu'à Quimper il y avait des neuropsychiatres, mais on pensait qu'il fallait être fou pour aller les voir, qu'ils enfermaient les gens chez Boum, l'asile d'aliénés de Quimper.
Pour guérir, les femmes se tuaient au travail et les hommes sombraient dans la boisson.
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