A l'invitation de son vieil ami Paddy, Tom rentre au pays: l'Irlande. Paddy lui donne en héritage son pub et en mariage sa fille Claire. Après des années de galère tout semble sourire à Tom qui a su maitriser sa passion du jeu. Les retrouvailles sont belles et émouvantes mais l'ombre au tableau ne tarde pas à arriver sous la forme d'un amour d'enfance et de son frère jaloux. Tom est déchiré entre les deux femmes et aspire à se venger du frère. L'occasion lui sera donné grâce à une course de lévrier, plongée hallucinante et exutoire de sa passion du jeu. Ce roman noir est une fine galerie de portraits où chacun se bat avec plus ou moins de succès contre ses démons. le suspens psychologique est très prenant.
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Un très bon roman policier qui mènera le lecteur sur un terrain qui m'était inconnu, celui de la course des lévriers. La thématique est abordée sans prendre le monopole de l'histoire.
L'auteur gagne à être lu et connu. Il sait construire sa trame avec une suite structurée d'événements et ses personnages avec leur caractère particulier ont chacun leur rôle à jouer dans l'épilogue.
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La garce, elle avait affûté ses mots. Des mots qui vous cisaillent les cordes vocales. Elle venait de me tirer comme un lapin. La balle expansive a explosé et avant de sombrer dans le néant j’ai senti les images s’enfoncer dans ma chair, je n’étais plus qu’un œil, un œil d’insecte aux multiples facettes, un globe à l’intérieur duquel flottaient, ainsi que des fœtus livides, des arbres, des canots et deux corps reproduits à l’infini dans des postures luxurieuses.
Bon Dieu, elle avait encore embelli. Elle était semblable à ces fleurs que j’avais vues chez les dames patronnesses mes logeuses, fleurs qui paraissent faites de chair et de sang, fleurs sous les couleurs desquelles on imagine une pulpe et des épices au goût inconnu.
Il n’y a rien de pire que ces bactéries qui se développent au niveau cutané. Les chiens se lèchent, les plaies ne sont jamais propres, ils sèment les germes un peu partout.
Claire aimait faire l’amour dans la nature. Elle trouvait cela plus « romantique ». J’avais une peur bleue de lui fabriquer un gosse. Se marier, oui, avoir un gosse, non. Cette idée ne me plaisait plus.
Quand j’étais gosse, mon grand-père me répétait qu’ils avaient eu tort tous ceux qui étaient partis creuser les terres gelées du Klondicke, alors qu’on trouvait de l’or partout en Irlande. Dans le moindre pré, dans la plus misérable des tourbières : l’or du bonheur de vivre.
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.