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Critiques de Honoré de Balzac (3272)
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Béatrix

Dans les Scènes de la vie privée, Béatrix est le roman le plus long à bien des égards. Constitué en trois parties qui ne furent pas écrites dans la continuité, le roman ne présente pas une unité très solide.



La famille du Guénic est de vieille noblesse bretonne, installée à Guérande elle vit chichement mais en harmonie autour de son trésor : le jeune Calyste qui est l'espoir de toute la lignée.

Ces royalistes farouches vivent encore dans les guerres de Vendée et les progrès politiques ou matériels ne les ont pas encore atteints. Pour leur malheur Félicité des Touches revient dans sa propriété voisine de Guérande abandonnant le monde parisien où elle a brillé, entre autres sous son nom de plume Camille Maupin.



Evidemment Calyste qui a atteint l'idéal de Jacques Brel à savoir être beau et con à la fois va tomber comme un fruit mûr sous le charme de la belle parisienne qui pourrait presque être sa mère.

Arrivera ensuite la non moins séduisante Béatrix de Rochegude et la possession du coeur du beau Calyste devient l'objet d'un combat de titans entre deux femmes oisives qui maîtrisent l'art de la séduction et de l'intrigue à la perfection. Au jeu de l'amour il n'y a que des victoires de courte durée et à la fin tous les combattants auront eu leur part de souffrance.



Le meilleur et le pire De Balzac se mélangent allégrement dans Beatrix : des descriptions brillantes voire somptueuses mais qui deviennent, à la longue, fastidieuses (le pays de Guérande, la maison des du Guénic, les toilettes de ces dames ...), des dialogues d'une finesse et d'une habileté redoutable mais au service d'une intrigue amoureuse un peu vaine, le mépris de Paris pour la Province, l'admiration sans nuance du roturier Balzac pour l'art de vivre de la Noblesse.

Celui-ci fait aussi dans le poeple : Camille Maupin est bien sûr inspirée de Aurore Dupin (George Sand) quant à Béatrix elle serait Marie D'Agoult qui, comme elle, avait abandonné mari et enfants pour suivre Franz Liszt qui ne serait autre que Conti l'amant de Béatrix dans le roman.



Si le roman aurait gagné à être plus ramassé et plus cohérent (Béatrix de Rochegude est rebaptisée, sans raison, Béatrix de Rochefide dans la troisième partie, la plus réussie), il nous laisse quand même un très beau personnage avec Félicité des Touches qui montre un esprit de sacrifice et une bonté d'âme émouvants. C'est aussi une figure que l'on pourrait qualifier de féministe du XIXème siècle même si son choix de vie final n'est pas vraiment dans l'air du temps.

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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Une lecture audio qui a peiné à retenir mon attention, malgré son thème, la narration parfaite de Simon Jeannin et les commentaires intéressants de Sylvain Trias



Ces textes sont présentés chronologiquement et évoquent la manière dont le chat a été représenté dans la littérature au cours des siècles. Sylvain Trias intervient entre chacun d'eux pour les replacer dans leur contexte, commenter l'évolution de la vision du chat dans la littérature, d'un personnage souvent félon, voleur, déloyal ou pire encore maléfique à un animal auquel les auteurs vont s'attacher, qu'ils vont célébrer dans leurs textes, mais un animal qui ne renonce pas à son indépendance.



L'idée m'avait séduite, je connaissais et appréciais certains de ces textes, et pourtant les écouter n'a pas réussi à me passionner. Peut-être parce chaque texte était très court, et ne me laissait pas le temps d'apprécier l'auteur et son style. Peut-être des textes trop variés qui ne m'ont pas permis d'entrer dans l'atmosphère de ce livre audio, et je me suis surprise plusieurs fois à devoir revenir en arrière pour réécouter un extrait.



Une petite déception donc, mais qui saura sans doute séduire d'autres lecteurs-auditeurs.



Merci à NetGalley et aux éditions VOolume pour cet envoi #Leschats #NetGalleyFrance







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Le Curé de Tours - Pierrette

Il y a quelques mois j'ai lu La vieille fille et j'avais été particulièrement impressionnée par le portrait saisissant que Balzac avait fait à la fois de la figure de la vieille fille et celle de la ville de province.

Bien que le curé de Tours fasse partie d'une trilogie différente de la vieille fille (Les Célibataires vs Rivalités de province), et que ce soit une nouvelle et non un roman comme la première, on y retrouve quasiment les mêmes thèmes, dans un contexte différent, et poussés à leur paroxysme. J'en ai été encore une fois totalement saisie.

Ici le personnage principal c'est l'abbé Birotteau, François, frère du fameux parfumeur au roman éponyme, César Birotteau. Il mène une vie ecclésiastique plutôt paisible dans la douceur Tourangelle où il loge chez une certaine mademoiselle Gamard. Tout aurait pu se passer sans encombres. Mais c'était sans compter l'indolence de Birotteau qui ne se rend pas vraiment compte de ses maladresses, l'orgueil de mademoiselle Gamard, qui ne peut tolérer qu'on blesse sa fierté et l'ambition de l'abbé Truchard, ami de cette dernière qui sans mot dire est prêt à tout pour franchir les échelons. Les deux amis, que la présence du pauvre Birotteau gène, mèneront une guerre froide et silencieuse pour s'en débarrasser, et tout ira decrescendo pour lui.

C'est une nouvelle et pourtant cette histoire m'a fait l'effet d'un roman tant elle est intense. Encore une fois, tout y est ; descriptions, tension, rebondissements et surtout portraits. Portrait incisif et cinglant de la prêtrise et de ses effets sur les hommes, de la réalité derrière le voile de la religion et du mélange malsain entre ambition terrestres et ambition céleste. Portrait de la province qui a élevé au rang de sport la médisance et les bavardages malveillants dont elle a besoin pour maintenir la vie sociale. Mais le portrait le plus saisissant, le plus marquant est celui de mademoiselle Gamard dont Balzac dissèque et analyse aussi finement que chirurgicalement les tensions internes que crée, en elle et en chaque femme de ce temps, cette position presque contre-nature du célibat prolongée, de la frustration qu'engendre cette place floue que ces femmes occupent malgré elles et qui doivent tenter tant bien que mal de continuer à exister dans la société. Là ou mademoiselle Cormon (La vieille fille) avait choisi d'agir avec bonté malgré les regards, mademoiselle Gamard, elle, n'écoutera que son ressentiment.

Je n'aime pas les anachronismes mais j'ai trouvé Balzac particulièrement féministe lorsqu'il pointe du doigt ce que la société inflige à ces femmes et ce que ces femmes s'infligent elles-mêmes à cause de la société :

« Ces êtres ne pardonnent pas à la société leur position fausse, parce qu'ils ne se la pardonnent pas à eux-mêmes. Or, il est impossible à une personne perpétuellement en guerre avec elle, ou en contradiction avec la vie, de laisser les autres en paix, et de ne pas envier leur bonheur. »

« Un préjugé dans lequel il y a du vrai peut-être jette constamment partout, et en France encore plus qu'ailleurs, une grande défaveur sur la femme avec laquelle personne n'a voulu ni partager les biens ni supporter les maux de la vie. Or, il arrive pour les filles un âge où le monde, à tort ou a raison, les condamne sur le dédain dont elles sont victimes. »

Si l'on n'y prend pas garde et qu'on lit ces passages avec le regard de 2024 on pourrait mal y voir, mais si l'on se place en 1832 l'analyse qu'il livre devient avant-gardiste, frappante et compatissante. En utilisant la fiction Balzac étudie les femmes sous toutes leurs coutures, les contradictions et les difficultés auxquelles la société les confronte, et c'est vraiment un aspect que j'adore absolument chez Balzac. C'est pour cela que j'avais tant aimé La maison du chat-qui-pelote, le bal de Sceaux, La vendetta, Eugénie Grandet et La vieille fille. Et encore une fois j'ai adoré, j'ai été totalement fascinée par le curé de Tours, et même quelques fois émue.

Bref, encore un coup de coeur. Tu as trop de talent Honoré.
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Le Père Goriot

Qu'est ce que c'est bien écrit.

Les personnages sont vivants, on les aime et on les déteste.

Que cette société était superficielle, on ne brillait que par son compte en banque et par le paraître.

Eugène de Rastignac va faire ses premières armes dans la douleur.

Sa vie fera l'objet de plusieurs romans, la suite dans les " Illusions Perdues ".
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Le Père Goriot

J'ai un avis plutôt mitigé, mais je préfère mettre un 3/5 qu'un 2,5.

Comme beaucoup d'autres l'ont déjà dit, les descriptions sont beaucoup trop longues et pètent le rythme du récit pour moi. J'ai soufflé plusieurs fois.

Mais au-delà de ça, l'histoire du Père Goriot est touchante et déprimante. Il m'a beaucoup rappelé mes grands-parents, alors j'y étais attaché. J'ai voulu savoir ce qu'il deviendrait. Et surtout c'est une critique de la société parisienne, qui est assez horrible (même encore aujourd'hui il me semble).

Au final, je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture, mais je ne l'ai pas détesté non plus. C'est le témoignage d'une époque ainsi qu'un classique de la littérature française. Il doit forcément apporter quelque chose.
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Traité des excitants modernes

Ne serait-ce pas une œuvre de commande qui n'a de principal intérêt que d'avoir pour signature celle de Balzac... ? Je ne vais pas faire une longue critique, tout comme Balzac n'a pas produit un long texte.

Balzac a beaucoup, beaucoup écrit avant de pouvoir vivre de sa plume en vendant sa grande œuvre, et il a toujours eu besoin d'argent. Il acceptait des œuvres de commande, sous son nom ou sous divers pseudonymes. Lorsque Baudelaire écrit sur les Paradis artificiels, c'est du Baudelaire, il y met son style, son écriture. Ici, peu de choses évoquent l'écriture de Balzac sur le plan stylistique.

On sent la volonté de scientiser son propos, en reprenant des expériences médicales, en citant des médecins, en utilisant un vocabulaire qui se veut scientifique. Aujourd'hui, tout ceci est totalement dépassé. Il y a bien quelques anecdotes, mais sans l'esprit spirituel et la finesse des analyses psychologiques de la Comédie Humaine.

Il vaut mieux lire Balzac par ses grands romans ou ses nouvelles de la Comédie Humaine...
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Histoire des treize : Ferragus - La duchess..

J’ai été agréablement surprise par ce roman. Je n’avais que très peu lu Balzac et j’ai beaucoup aimé la plume, les intrigues bien construites. Ce sont trois romans courts qui forment une trilogie donc ça se lit très vite et c’est peut-être pour cette raison que j’ai trouvé qu’il y avait quand même du rythme dans les histoires ce qui me permettait de ne pas m’ennuyer. J’ai beaucoup aimé les décors dans lesquels se déroulaient les histoires. Dans ces récits il y est question de sociétés secrètes, d’amour et de mystères. Le premier tome, Ferragus, parle d’une femme, généreuse et belle comme un ange, soupçonnée d'adultère ; d’un jeune officier qui se lance dans la plus vaine et maladroite des enquêtes ; d’un agent de change égaré dans les affres de la passion ; d’une somme d'argent qu'on n'explique pas ; d’une société secrète (les Dévorants) ; de duels, d’assassinats. C’est peut-être mon histoire préférée car c’est celle où l’enquête est la plus forte, où il y a de nombreux rebondissements et où l’on ne s’attend pas forcément au dénouement. On se demande constamment ce qui va se passer. Le deuxième tome, La Duchesse de Langeais, parle de la passion dévorante entre la Duchesse de Langeais et Armand de Montriveau, entre trahisons, illusions et faux-semblants. J’ai bien aimé cette histoire aussi même si j’avais du mal avec les personnages. La Duchesse est une manipulatrice et Armand peut se révéler cruel. Cependant, la structure du récit donne envie de rentrer dans l’histoire : le chapitre 1 et le dernier chapitre se passent après et le reste du récit est comme un flashback ayant conduit à cette fin. Mais il y avait parfois des longueurs. Par contre, j’ai beaucoup moins aimé le troisième et dernier tome, La fille aux yeux d’or. Il aurait pu me plaire mais je l’ai trouvé beaucoup plus long, j’avais du mal à avancer dans ma lecture, je me suis beaucoup plus ennuyée. Niché au cœur de Paris, l'hôtel particulier des San-Réal est une enclave orientale qui abrite les amours saphiques de la marquise de San-Réal, et de Paquita. Mais la jeune fille est également convoitée par Henri de Marsay. Le boudoir à l'atmosphère enivrante où Henri retrouve Paquita devient alors le cadre d'un crime affreux. Au delà de l’intrigue, Henri était profondément méprisable ! Ainsi, dans l’ensemble se fut plutôt une bonne découverte avec des récits envoutants, étonnants et criminels.
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Illusions perdues

Quelle cruauté chez Balzac! Et quelle frustration pour le lecteur-la lectrice. L’ascension de Lucien n’est jamais sérieuse et l’auteur nous prévient très vite. C’est ce qui rend la lecture à la fois captivante et énervante. Car cela maintient l’attention jusqu’à la dernière page : Balzac va-t-il sauvé Lucien? David va-t-il enfin trouvé son invention? … Évidemment l’ordre social est bien cruel et ces malheureux personnages, malgré toute la bonne volonté, n’y résistent pas. Je me suis permise de sauter certains très longs passages techniques sur l’économie de la presse ou encore sur la confection du papier qui m’ont parfois perdus. Mais la ou j’étais la plus agacée, c’était impuissante face à la naïveté de Lucien et de David qui tous les deux, alors même qu’ils frôlent le succès, se font toujours avoir par les plus nobles ou les plus malins qu’eux… Cette répétition des mésaventures / des retournements ne fonctionne plus à la fin du livre. Malgré toute la densité de l’écriture et le talent de Balzac pour portraiturer ses contemporains. J’avoue qu’à la fin, après la lecture du gros pavé, je me sens comme David ou Lucien, un peu lésée!!
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Madame Firmiani

Qui est donc Madame Firmiani ? A cette question, chacun possède sa réponse. Réponse évidemment faite de suppositions, de conjecture et de commérages. Véritable miroir du type social interrogé.



Ainsi, arrivons nous à cette curiosité que l'on trouve autant de Madame Firmiani différentes qu'il n'y a de personnes questionnées.



L'oncle d'Octave de Camps, planteurs de province à qui des ragots sont parvenus sur les relations entre Madame Firmiani et Octave. Tente de comprendre la raison de la ruine de son neveu. Malgré sa perspicacité, il reste sans réponse.



Mais que nous cache donc la grande probité de cœur de cette femme qui a mis son Octave dans la pauvreté? Sommes nous en droit d'imposer la sentence de nos préjugés, dès lors que la réponse n'éclate pas aux yeux?



Balzac en nous offrant ce beau dénouement heureux, répare l'injustice que le lecteur commet. Et c'est de cette même façon Octave répara celle de son père. Nous jouons le cours instant de cette lecture à la Providence.
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Le Curé de Tours - Pierrette

Depuis que je me suis installée à Tours - en juillet 1998!!- j'avais envie de relire ce lire, étudié pendant mes études et que j'avais beaucoup aimé. Je me souvenais vaguement des descriptions de la maison de l'abbé Birotteau, à l'ombre de la cathédrale Saint Gatien.



J'ai retrouvé avec délice la plume grinçante De Balzac, son regard sans complaisance capable saisir les moindres travers de la bêtise humaine et la méchanceté de certains. Ah l'abbé Troubert et la détetable Sophie Gamart!



Me voilà à nouveau en compagnie de ce pauvre abbé, dans l'édition annotée par mes soins pour préparer l'oral de français. C'est finalement sur La pharisienne de François Mauriac que j'ai été interrogé... et un beau 20/20, l'examinateur a reconnu que je connaissais l'oeuvre mieux que lui!



Bref le confinement où nous voilà contraint me permet de me replonger dans mes classiques!



.."
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Philosophie de la vie conjugale

Dans ce court récit tiré des Contes et Nouvelles de Balzac, le romancier étudie avec minutie et un humour acide et pertinent dont lui seul à le secret pour nous montrer l'évolution d'un mariage, celui de Caroline et Adolphe.

Si au début les deux jeunes mariés sont enthousiastes et heureux dans cet union, petit à petit le "Taon" fait son œuvre... Les piques et petites basses ordinaires du quotidien apparaissent, la lassitude, puis le besoin de "prendre l'air".

J'ai beaucoup apprécié le dialogue au cours duquel Adolphe tente de de défendre du fait qu'il a menti à Caroline pour aller voir sa maîtresse, et que celle-ci le comprend ; une scène très actuelle écrite avec beaucoup d'élégance et de subtilité.



Bien sûr, ce mariage bourgeois du début du XIXème siècle est avant tout un accord matériel et matérialiste et on le voit non seulement dans le fait que l'argent, le budget et les dépenses tiennent une place importante du récit mais aussi dans le portrait qu'il dresse de Caroline. Certes, beaucoup de femmes y verront une vision sexiste de la femme, il faut tout de même garder en tête que Balzac décrit le milieu qu'il a fréquenté (et dans sa vie aussi l'argent a été un sujet...). Pour ma part je n'y ai donc rien vu d'offensant ni de rabaissant. Comme tous les hommes ne sont pas des infidèles notoires, toutes les femmes ne sont pas matérialistes à l'affût des plus beaux apparats pour faire pâlir d'envie leurs amies : mais sous la plume de l'écrivain c'est celles qui font les meilleures histoires, avouons-le !



Tour à tour on peut prendre ces personnages en pitié, en rire puis nous agacer de leur comportement puéril et de leur incapacité à communiquer à cœur ouvert - comme on l'attendrait au XXIème siècle, mais ne l'oublions pas, c'était il y a 200 ans. Pour ma part j'ai eu plaisir à retrouver la beauté de la plume balzacienne que j'ai pu savouré d'une traite grâce au format court et j'ai surtout beaucoup apprécié l'humour et toute l'authenticité qu'on trouve dans ce récit. Et quand on voit que l'auteur lui-même dans son récit est capable de tourner en dérision son positionnement et la vision du couple qu'il nous propose. Que dire : c'est du génie !
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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Ce recueil regroupe des textes de grands auteurs sur les chats et les replacent dans l'histoire en racontant comment les chats étaient perçus à l'époque de leur écriture.

C'est un livre audio assez court, qui se suit avec plaisir, porté par la voix de Simon Jeannin, qui narre avec talent les textes d'auteurs classiques, comme les commentaires de Sylvain Trias. Ces commentaires montrent l'image des chats dans la société, passant de créatures du diable à câlins ambulants.

SI je ne suis pas amatrices de poésies (c'est peu de le dire), la variété des textes proposés permettra à chacun de trouver son bonheur.

Par contre, aucune autrice n'est présente dans cet opus. J'imagine que ce n'est pas forcément facile de trouver le matériel qu'il fallait, mais comment avez-vous pu oublier Colette…

Reste que ce recueil est très agréable à écouter offrant une variété de textes (contes, nouvelles, poèmes) et des commentaires intéressants. A découvrir.

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La paix du ménage

La Paix du Ménage d'Honoré de Balzac, 1830, est une exploration exquise des méandres émotionnels et des intrications subtiles de la vie conjugale.



Balzac dépeint avec une finesse surprenante les nuances des relations humaines lors d'un bal sous l'empire, offrant une plongée captivante dans les mystères de l'amour, de la passion et des compromissions.



Une lecture pédagogique qui vous transportera au cœur des émotions et des dilemmes intimes, tout en dévoilant les complexités universelles de la vie de couple.



Le thème principal de La Paix du Ménage est centré sur les relations conjugales et familiales. L'histoire explore avec sagacité les liens entre les époux, mettant en lumière les défis, les émotions et les compromis qui accompagnent la vie à deux.



Balzac examine particulièrement les intrications psychologiques des personnages principaux, offrant une réflexion profonde sur l'amour, la passion, et les tensions au sein du mariage.



En résumé, le récit tourne autour des dynamiques conjugales, avec une attention portée aux ambiguïtés des relations sociales.



Intéressante lecture!
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L'Envers de l'histoire contemporaine

Le jeune Godefroid décide de reprendre sa vie en main : finies les dépenses et les distractions, il se trouve un logement dans une maison dévote et jure de vivre mieux. Il a la chance de tomber sur des personnes qui vont le guider dans cette transition et l’initier aux mystères de leur organisation de charité.



Je ne partais pas indulgente, et pourtant je me suis surprise à être de plus en plus investie dans ce roman, au point de ne pas arriver à le poser sur les derniers chapitres. La première moitié présente la situation de Godefroid et les personnages, tous plus angéliques les uns que les autres, avec qui il partage la maison. C'est long et mièvre, mais cela devient un peu plus attrayant lorsque l'on évoque les passés de deux des colocataires, notamment celui de madame de la Chanterie.



Mais c'est surtout la deuxième moitié du texte qui vaut le détour. Godefroid change totalement d'environnement, quittant la maison un peu trop paisible de son hôtesse pour un immeuble misérable dans un quartier pauvre. On découvre alors de nouveaux personnages, à la fois grotesques et très dignes, qui vivent dans une situation totalement absurde (dans le bon sens du terme). Et le retournement de situation final, quoique reposant beaucoup sur une coïncidence un peu grosse qu'il faut accepter sans broncher, marche très bien. Tout s'accélère, les évènements s'enchaînent en parallèles les uns des autres créant une situation délicieusement alambiquée que l'on aurait bien de la peine à résoudre. Bref, un succès.



Je reste volontairement vague dans cette critique pour ne pas gâcher le texte qui vaut l'effort de la première centaine de pages pour atteindre un vrai bon moment de lecture.
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La Recherche de l'Absolu

Roman à vocation philosophique de la comédie humaine de Balzac.

L'auteur avait de grandes ambitions pour ce roman que je trouve un peu mineur quand on connaît les illusions perdues, la peau de chagrin ou Eugénie Grandet.

Le titre évoque, certes le point culminant d'une recherche à priori plus métaphysique que chimique. Avec L'Alchimiste de Joseph Wright of Derby en couverture de ma vieille édition poche, j'aurais du me méfier un peu.

Mais comme j'aime bien lire Balzac de toute façon je ne me méfie jamais.

Cette nouvelle peinture réaliste d'un échantillon social français au début du XIX ème siècle se situe en Flandre, et pour l'essentiel dans une somptueuse maison bourgeoise à Douai.

Cette riche demeure méticuleusement décrite au début du récit va contenir les déboires de la famille Claës issue de la puissante confrérie des Tisserands de Gand.

Le chef de famille, Balthazar Claës, vit donc de ses rentes. Il pourrait se la couler douce avec sa très dévouée compagne, la très pieuse et aimante Joséphine.

Mais voilà, Balthazar est obsédé par la découverte de l'Absolu. Et là, c'est le drame!

Je ne vais pas vous narrer de quelle manière cette passion dévorante pour la science va épuiser la famille Claës, on appelle ça "spoiler" ou divulgâcher, comme vous voudrez..

J'ai juste eu parfois l'impression que le personnage principal était cette massive construction en pierre avec sa façade ornée de chêne, ses murs de briques rejointoyées, imposant édifice parfaitement entretenu par des générations de parvenus flamands. Cette maison bourgeoise contient des habitants qui vont et viennent au gré du temps, transportant leur or dans un sens, puis dans l'autre, déménageant du mobilier, de l'argenterie, décrochant les tableaux de maîtres Flamands ou Hollandais des murs, pour en accrocher d'autres plus tard... Aller et venir, les mines tantôt réjouies tantôt graves, parfois partir pour ne jamais plus revenir. La faune locale joue ainsi sa petite pantomime dans les entrailles de cette sinistre et impassible architecture douaisienne, et l'on réalise que ces petits personnages avec leurs folles histoires, ne font finalement que déambuler sans fin dans ce lourd décors impassible qui lui, demeure.
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Le Colonel Chabert

C'est un élève qui m'a conseillé ce classique et c'est suffisamment rare pour que j'en tienne compte! L'histoire du colonel Chabert, revenu d'entre les morts mais que "la société entière veut faire rentrer sous terre" est terrible.



Le roman s'ouvre sur une scène à l'étude d'avoué aux allures de sketch. D'une part parce que personne ne prend au sérieux cet homme sensé être "mort à Eylau", et d'autre part parce que le contraste est saisissant entre la vitalité et la légèreté des jeunes clercs en plein déjeuner et le vieil homme usé et affamé, le "vagabond", qu'est devenu le colonel. C'est triste et drôle à la fois.



Il est vrai que son histoire semble invraisemblable. D'ailleurs "les gens de loi m'ont tous pris pour un fou". Derville est le premier à l'écouter avec bienveillance et à croire le concours de circonstances (tombé en catalepsie, comme l'Olivier Bécaille de Zola, puis enterré vivant sur le champ de bataille) ayant mené à cette situation.

En vérité, Chabert dérange et cela arrangerait tout le monde qu'il reste officiellement mort ("Il s'agit de le prouver judiciairement à des gens qui vont avoir intérêt à nier votre existence"), à commencer par sa femme qui a empoché la rente et s'est remariée ("L'on m'a cru mort, me voilà! Rendez-moi ma femme et ma fortune; donnez-moi le grade de général auquel j'ai droit"). Pour autant l'affaire n'est pas si simple...



D'abord Chabert doit prouver son identité. Sa femme le pourrait mais n'y trouve aucun intérêt ("Elle est décidée à tout pour arriver à ses fins"). Manipulatrice, elle le prend par les sentiments ("Je la désire et la maudis tour à tour") pour le piéger ("Je dois rentrer sous terre"). Résultat des manœuvres, l'ancien colonel finira "dégoûté de l'humanité" ("Je ne suis plus un homme"). L'histoire prouve surtout qu'il existe "des crimes contre lesquels la justice est impuissante. Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité."
Lien : https://www.takalirsa.fr/le-..
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Eugénie Grandet

Ça y est, j'ai enfin lu Eugénie Grandet jusqu'à la dernière page et lavé ainsi mon honneur !

Et le plus curieux, c'est que, lors de cette deuxième tentative, j'ai adoré ce roman pour les raisons mêmes qui, la première fois, me l'avaient fait abandonner : l'absence quasi-totale d'une intrigue, le huis clos, l'atmosphère…



Eugénie Grandet évoque plus un tableau de maître qu'un récit, qu'un enchaînement d'événements menant à une sorte de dénouement définitif. En s'en tenant à une intrigue rudimentaire et presque anecdotique (qui épousera Eugénie et mettra ainsi la main sur les millions du père ?) et en circonscrivant l'essentiel de l'action en un seul et même lieu (une sombre et lugubre demeure du vieux Saumur), Balzac peut se concentrer sur ce qui lui importe vraiment : peindre des caractères, des sentiments et des obsessions, faire ressortir avec plus de relief ce qui oppose ses très symboliques personnages, notamment l'avare et l'innocente, et, plus largement, décrire et moquer les mentalités bourgeoises d'une petite ville de province.



Le roman s'articule autour de deux passions qui fonctionnent à l'inverse mais sont si étroitement liées qu'elles constituent les deux faces d'une seule et même pièce : celle du père Grandet pour l'argent, qu'il ne cesse d'accumuler dans des sacs et des barillets, ne lui apporte que jouissance (la nuit, quand tout le monde dort, ce mari et père despotique s'enferme dans son cabinet pour caresser voluptueusement ses écus de la main et du regard), tandis que la passion de sa fille Eugénie pour son cousin Charles parti pour les Indes, tout aussi excessive mais bâtie sur des fondations bien plus illusoires, n'est qu'attente et frustration. le premier est chaque jour plus riche et plus heureux ; l'autre, dont l'amour pour l'absent finit par prendre des allures de deuil ou d'expérience mystique, s'enfonce dans la mélancolie (mais puise aussi dans son amour un certain courage qui lui faisait jusque-là défaut). Chacun de ces deux personnages, et c'est en cela qu'ils se ressemblent et se répondent, s'est cloîtré dans sa propre chapelle où il célèbre et cultive secrètement son trésor, l'or pour l'un, la fidélité pour l'autre.

Eugénie Grandet est autant un roman d'argent qu'un roman sur l'amour (et non un roman d'amour). Et ce n'est certainement pas le roman austère et déprimant que j'avais entrevu lors de ma première tentative avortée car, derrière son atmosphère figée et étouffante, on découvre une corrosive satire des moeurs de province et on se surprend fréquemment à sourire. Non du père Grandet (qui n'est certainement pas un personnage comique comme peut l'être Harpagon, l'autre illustre avare de la littérature française) mais des bourgeois de Saumur (les Cruchot et les Des Grassins) et de leurs manoeuvres, sournoises mais transparentes, pour mettre la main sur Eugénie et les millions.

C'est aussi un roman de rédemption puisque Eugénie, malgré son triste destin de femme incomplète, dépouillée de l'amour qu'elle s'évertuait à thésauriser, rachètera son père par sa générosité.



En guise de conclusion, je reprendrai à mon compte les mots du philosophe Alain : Eugénie Grandet est un roman où « tout est grand […], sans que rien ne bouge. »

Cela dit, ce n'est probablement pas le premier titre que je conseillerais à tous ceux qui cherchent à entreprendre l'ascension de la Comédie humaine : ce n'est pas un camp de base, c'est un sommet.
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La vieille fille

La lecture est plaisante, on se laisse emporter par l'auteur, sans jamais ressentir de lassitude dans la description de nombreux aspects. Pour comprendre, il est tout de même nécessaire de se familiariser avec cette période historique. Même si l'histoire est triste, elle est très bien écrite.
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La Maison du Chat-qui-pelote



Je n’ai que peu de lectures de Balzac comme référence mais je m’intéresse depuis quelques temps à cet auteur dont je découvre (enfin) les merveilles.

Il me semble donc pouvoir affirmer que cette nouvelle concentre les thèmes qui lui sont chers : les désillusions de l’amour, la goujaterie, le manque d’instruction des femmes, l’avarice, l’exercice du pouvoir entre les classes sociales.

Descriptions ciselées n'excluant pas l’humour voire l’ironie, personnages incarnés sans que la caricature alourdisse l’ensemble, la plume d’Honoré de Balzac est précise et immerge son lecteur dans un univers qui ressemble à un huis clos d’une frange de la société.

J’avoue avoir été touchée par le triste destin d’Augustine, aveuglée par l’amour, victime d’une société où la femme n’est qu’un faire-valoir.

Magnifique nouvelle.

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Le message

Encore une nouvelle de Balzac parmi les plus courtes, à peine vingt pages, comme Étude de femme que j’ai lu en même temps, et qui fut tout aussi savoureuse à lire.

Dans Le message c’est également une narrateur (mais dont on ne connaît pas l’identité) qui va nous conter une histoire dont il a été témoin et acteur : celle de sa rencontre avec un jeune homme dans une diligence avant la survenu d’un drame qui fera de lui le funeste messager auprès de la maîtresse aimé. Une très courte aventure, pour le narrateur et le lecteur, faite d’amour, d'amitié et d’émotion.

Même si, si je devais être tatillonne, j’aurais aimé que l’histoire soit un peu plus longue surtout au début quand survient le drame qui se déroule un peu trop rapidement peut-être, mais bon, c’est vraiment pas grand chose.

C’est rapide, simple et pourtant ça m’a emporté car Balzac sait toujours condenser tout ce qu'il veut.

Encore un bonbon de mon cher Honoré.

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