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Citations de Horacio Quiroga (96)


Au seuil, ma beauté, au seuil du village.
tu m'as dit, petite : bonsoir ô mon roi !
avec ton mouchoir.
Ton mouchoir d'écume ; ou plutôt de lune ;
ou plutôt de vent Raphael Alberti
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Et tu n'y songes désormais plus, car il y a plus fort que l'imagination : l'habitude qui te force à te lever, à chercher la salle de bains contiguë à cette chambre, à ne pas la trouver, à sortir en te frottant les paupières, à monter au deuxième étage en savourant l'acidité pâteuse de la langue, à entrer dans ta chambre en caressant tes joues aux poils en broussailles, à laisser couler les robinets de la baignoire et t'introduire dans l'eau tiède, à te laisser aller et ne plus penser.
[Aura - Carlos Fuentes]
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Les coutumes, en effet, la population et l'aspect même du paysage étaient trop loin, comme le souvenir d'un rêve, des premiers temps héroïques, lorsqu'il n'y avait pas de limite à l'extension des terres en friche, et que chacun travaillait pour tous, dans un système coopératif. Alors, on ne connaissait pas la monnaie, ni le Code Rural, ni les barrières cadenassées, ni les breeches des notables. Du Pequirí au Paraná tout était brésilien, de la langue jusqu'aux franceis de Posadas.
La région était différente, nouvelle, étrange, rude.
Tirafogo et João Pedro étaient désormais trop vieux pour se reconnaître en elle.
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Mari et femme, évidemment. Lui, un mari quelconque et, peut-être, en raison de sa vulgarité épicière et de la différence d'âge avec sa femme, moins que quelconque. Elle, jeune, pâle, une de ces beautés profondes, qui, plus qu'au visage même - bien que fort beau -, tiennent à la solidarité parfaite du regard, de la bouche, du cou, des yeux mi-clos.
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Cristina s'empoisonnait l'existence avec toutes sortes de superstitions. une pièce de monnaie à l'effigie effacée, une tache d'encre, la lune vue à travers une double vitre, ses initiales gravées lues par hasard sur le tronc d'un cèdre la rendaient folle de terreur.
(p 110, Silvina Ocampo)
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Il rentra, machinalement, dans la vie quotidienne du chantier : au lever, encore de nuit, les matés silencieux qu'il prenait les uns sur les autres sans lâcher la bouilloire des mains; le repérage du bois à découvert, le petit déjeuner à huit heures : farine, viande séchée et graisse; puis la hache, torse nu, avec la sueur qui attire les taons, les bariguis et les moustiques; puis le déjeuner - des haricots cette fois et du maïs baignant dans l'inévitable graisse -, pour finir à la nuit, après une nouvelle lutte contre les pièces de 8 sur 30, par le même fricot qu'à midi.
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Il va mourir. Froidement, inéluctablement, il va mourir.
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Je suis - comme le disait mon personnage- capable de briser un cœur pour voir ce qu'il contient, au risque de me tuer sur les débris de ce cœur. (cf La mort d'Isolde)

Horacio Quiroga, lettre à Ezequiel Martínez Estrada
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Ses terreurs crépusculaires avançaient maintenant sous la forme de monstres qui rampaient jusqu'au lit et se hissaient péniblement sur l'édredon. (p.32)
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La mémoire ne cesse de répéter les faits du passé, mais l'âme de la mémoire supprime en elle ce passé, ne laissant subsister qu'une constellation de visages, d'événements sans date qui sont tout le souvenir et, finalement, nous-mêmes. Seul le souvenir pense - ce n'est que parce qu'il y a mémoire que vous et moi sommes en train de penser.
[Les initiales - Hector Bianciotti]
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L'opération était simple: on creusait un peu à l'endroit présumé et on y déposait le mercure enveloppé dans un mouchoir. Puis on rebouchait le trou. En surface, à fleur de terre, on déposait un morceau d'or -la chaine du maçon, en la circonstance.
S'il y avait effectivement un trésor, sa force attirait l'or, qui était alors dévoré par le mercure. Sans mercure, l'opération était impossible.
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L'aîné avait douze ans et le plus jeune, huit. Tout, dans leur aspect sale et misérable, trahissait l'absence complète se soins maternels. (p.12)
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À cette époque les registres demeuraient dans les officines locales, où ils étaient contrôlés tous les ans. Du moins était-ce la règle. Car dans la pratique, des années s’écoulaient avant qu’une inspection eût lieu – parfois jusqu’à quatre ans, comme dans le cas présent. De sorte que l’inspecteur se retrouva devant vingt-quatre registres d’État civil, douze desquels étaient remplis d’actes non signés et les douze autres totalement vierges.
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Le train démarra. Nébel, immobile, suivi des yeux la fenêtre qui se perdait au loin.
Mais Lidia ne parut pas.

[ Une saison d'amour ]
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Jamais, en effet, les plus intimes fibres du cœur humain n'avaient révélé pareille voix. Fluidité d'une âme vierge, cueillie par la poésie dès son premier réveil? Personne ne peut le savoir.
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Être en même temps médecin et cuisinier n’est pas seulement difficile, c’est dangereux. Et le danger devient réellement grave si le client pratique à la fois le médecin et sa cuisine. J’ai pu moi-même faire la preuve de cette vérité en certaine circonstance où, dans le Chaco, je fus agriculteur, médecin et cuisinier.
Tout a commencé par la médecine, quatre jours après mon arrivée. Mon champ était en plein désert, à huit lieues du premier village, exception faite d’un chantier forestier et d’une petite ferme d’élevage à une demi lieue. Tandis que nous revenions tous les matins, mon compagnon et moi, construire notre maison, nous vivions sur le chantier. Par une nuit très froide nous fûmes réveillés par un Indien du chantier qui venait de recevoir un coup de pelle sur le bras. Le garçon souffrait beaucoup et pleurnichait. Je vis tout de suite que ce n’était rien, mais qu’il mourait d’envie d’être soigné. Comme cela ne m’amusait pas de me lever, je lui frottai le bras avec du bicarbonate de soude que j’avais à côté de ma table.
– Que lui faites-vous ? me demanda mon compagnon, sans sortir le nez de ses couvertures.
– Du bicarbonate, répondis-je et, en m’adressant à l’Indien : Tu n’auras plus mal. Mais pour que le remède soit efficace, il faut que tu appliques un chiffon mouillé.
Évidemment, le lendemain, il n’avait plus rien. Mais sans l’intervention de la poudre blanche enfermée dans le flacon bleu, l’Indien n’aurait jamais consenti à se soigner avec des chiffons mouillés. (« La crème au chocolat »)
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J'appartiens à la catégorie de pauvres diables qui, chaque soir, sortent du cinématographe amoureux d'une étoile.
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Arriverait-il bientôt? Le ciel, au couchant, s'ouvrait maintenant comme un écran d'or, et le fleuve lui aussi s'était coloré. Depuis la côte paraguayenne, déjà plongée dans les ténèbres, la foret laissait tomber sur le fleuve sa fraicheur crépusculaire en pénétrants effluves de fleur d'oranger et de miel sylvestre. Un couple de perroquets passa très haut, en silence, vers le Paraguay.
Là-bas, en bas, sur le fleuve d'or, tournant quelques fois sur lui-même dans les remous d'un tourbillon, le canot dérivait rapidement. L'homme qui était dedans se sentait de mieux en mieux et pensait, entre autres, au temps exact qu'il avait passé sans voir son ex-patron Dougald. Trois ans? Peut-être pas, pas autant.

"A la dérive"
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L’Argentine est un grand pays d’Amérique du Sud dont certaines régions sont couvertes d’immenses forêts. Dans une de ces régions boisées qui s’appelle les Missions, au nord du pays, vivait il n’y a pas très longtemps un homme aux yeux clairs et à la barbe noire qui se promenait souvent parmi les arbres en coupant les branches et les lianes pour se faire un chemin… Comme il n’y avait pas de route et que la forêt est traversée par un grand fleuve appelé Parana, il circulait aussi dans une petite barque qu’il avait fabriquée lui-même…
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No obstante, había concluido echar un velo sobre sus antiguos sueños.
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