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Citations de J.M.G. Le Clézio (1806)


Le soleil brûlait fort dans la journée, réverbérant sa lumière violente sur les angles des cailloux et sur le lit des torrents asséchés.
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Elle se lève, elle prend la liane où sont accrochés les poissons, son harpon, et elle part, elle marche vite le long du ruisseau, dans la pluie qui faiblit. Je vois sa silhouette souple bondir de pierre en pierre, pareille à un cabri, puis elle s'efface au milieu des fourrés. Tout cela s'est passé si vite que j'ai du mal à croire que je n'ai pas imaginé cette apparition, cette jeune fille sauvage et belle qui m'a sauvé la vie. Le silence m'enivre. La pluie a cessé tout à fait, et le soleil brille avec force dans le ciel bleu. A la lumière, les montagnes paraissent plus hautes, inacessibles. En vain je scrute les pentes des montagnes, du côté du mont Limon. La jeune fille a disparu, elle s'est confondue avec les murailles de pierre noire. Où vit-elle, dans quel village de manafs? Je pense à son nom étrange, un nom indien, dont elle a fait résonner les deux syllabes, un nom qui me trouble. Enfin, je redescends en courant vers mon campement, en bas de la vallée, sous le vieux tamarinier.
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Ce sont les bruits et les odeurs qui manquent le plus à la mémoire, comme s'ils étaient les éléments les plus réels, la substance du temps perdu.
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" À mon tour, je vais vous raconter une histoire, a-t-il dit. - Est-ce une histoire vraie ? " ai-je demandé. Il a réfléchi : " C'est une histoire rêvée, donc elle a quelque chose de plus vrai que la réalité. "
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C’est autour d’elle, à l’infini, le désert qui ondule et ondoie, les gerbes d’étincelles, les lentes vagues des dunes qui avancent vers l’inconnu.
Il y a des cités, de grandes villes blanches aux tours fines comme les troncs des palmiers, des palais rouges ornés de feuillage, de lianes, de fleurs géantes.
Il y a de grands lacs d’eau bleue comme le ciel, une eau si belle et si pure qu’il n’y en a nulle part ailleurs sur terre ….

C’est le vent du désert qui souffle,
tantôt brûlant les lèvres et les paupières, aveuglant et cruel,
tantôt froid et lent,
le vent qui efface les hommes et fait crouler les roches au pied des falaises.
C’est le vent qui va vers l’infini, au-delà de l’horizon, au-delà du ciel jusqu’aux constellations figées, à la Voie Lactée, au soleil...

Le désert déroule ses champs vides, couleur de sable,
semés de crevasses,
ridés,
pareils à des peaux mortes.
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« Le monde est plein de choses très belles et on pourrait passer sa vie sans les connaître » (p. 29)
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Il y a des jours qui sont plus longs que les autres, parce qu’on a faim.

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Et l'étincelle de ton regard entre dans mon regard, pour la vie.
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Sainte-Marine, c'est l'odeur de l'eau (dans la langue coréenne, c'est par ces mots, hyangsu, qu'on définit la nostalgie). Sur la cale, au départ du bac, le long des quais, une odeur mêlée de piquant, d'acide, de pourri, d'âcreté végétale, de "bouette", de mazout, et la couleur de l'eau, sombre à la marée haute, transparente et presque jaune quand le reflux faisait apparaître les bancs de sable. Je ne me souviens pas des mots que les gosses disaient en breton, pour la pêche, juste quelques-uns, a-paoelev pour aller à la godille, krog eo pour jeter la ligne, higenn pour l'hameçon, bouhed, la nourriture...
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… j’ai toujours cru, au contraire, que le monde était plein de secrets. Qu’on entend un mot, une parole, et mille autres restent cachées. Que les êtres humains se servent du langage principalement pour mentir (p. 172-73)
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Quand le vent souffle, et que la mer est mauvaise, ça ne sert à rien de lancer la ligne. Les poissons restent au fond de l'eau dans leurs grottes. Monsieur Kyo reste assis dans les rochers, sans bouger, il regarde la mer. Il a une expression vraiment triste quand il regarde la mer. C'est comme si la couleur de la mer entrait dans ses yeux.
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Retrouve-t-on ce qui est perdu? Est-ce que ce qui est perdu est perdu à jamais?
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Alors apparaissent des choses belles et mystérieuses. Des choses qu’elle n’a jamais vues ailleurs, qui la troublent et l’inquiètent.
Elle voit l’étendue du sable couleur d’or et de soufre, immense, pareil à la mer, aux grandes vagues immobiles. Sur cette étendue de sable, il n’y a personne, pas un arbre, pas une herbe, rien que les ombres des dunes qui s’allongent, qui se touchent, qui font des lacs au crépuscule.

Ici, tout est semblable …

Les dunes bougent sous son regard, lentement, écartant leurs doigts de sable.
Il y a des ruisseaux d’or qui coulent sur place, au fond des vallées torrides. Il y a des vaguelettes dures, cuites par la chaleur terrible du soleil, et de grandes plages blanches à la courbe parfaite, immobiles devant la mer de sable rouge.
La lumière rutile et ruisselle de toutes parts, la lumière qui naît de tous les côtés à la fois, la lumière de la terre, du ciel et du soleil.

Dans le ciel il n’y a pas de fin.

Rien que la brume sèche qui ondoie près de l’horizon, en brisant des reflets, en dansant comme des herbes de lumière – et de la poussière ocre et rose qui vibre dans le vent froid.
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Avant de partir, j'ai touché la main de la vieille femme, lisse et dure comme une pierre du fond de la mer, une seule fois, légèrement, pour ne pas l'oublier.
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Il ne parle pas. C'est-à-dire, qu’il ne parle pas le même langage que les hommes….
Peut-être qu’il parle avec le bruit léger du vent qui vient du fond de l’espace, ou bien avec le silence entre chaque souffle du vent. Peut-être qu’il parle avec les mots de la lumière, avec les mots qui explosent en gerbes d’étincelles sur les lames des pierres, les mots du sable, les mots des cailloux qui s’effritent en poudre dure, et aussi les mots des scorpions et des serpents qui laissent leurs traces légères dans la poussière….
Il porte avec lui, dans son regard et dans son langage, la chaleur des pays de dunes et de sable, du Sud, des terres âpres, sans arbres et sans eau.
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Ce qui me tue, dans l'écriture, c'est qu'elle est trop courte. Quand la phrase s'achève, que de choses sont restées au-dehors !
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La vallée va droit vers le bleu du ciel comme une route éternelle.
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La génération qui a renoncé à sa langue maternelle (cette langue qu'on parlait en Basse Bretagne à la naissance et dans laquelle on grandissait) fut souvent celle qui se retrouva aux premières lignes des conflits, en particulier dans la dernière expédition coloniale imposée aux ruraux, la guerre d'Algérie. On avait besoin de rustres pour faire les sales boulots, les corvées de bois : ce furent les Bretons et les Alsaciens.
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Dans le ciel il n’y a pas de fin. Rien que la brume sèche qui ondoie près de l’horizon, en brisant des reflets, en dansant comme des herbes de lumière -- et de la poussière ocre et rose qui vibre dans le vent froid, qui monte vers le centre du ciel.
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J.M.G. Le Clézio
J'écris pour savoir de quoi je suis fait.
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