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Citations de J.M.G. Le Clézio (1806)


La mer, le seul lieu du monde où l'on puisse être loin, entouré de ses propres rêves, à la fois perdu et proche de soi-même.
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Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l'horizon. C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. C'était une danse qui ne pouvait pas finir, la danse du sel quand la mer était basse, la danse des vagues et du vent quand le flot remontait vers le rivage.
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J.M.G. Le Clézio
Autrefois, je ne savais pas ce que je cherchais, qui je cherchais. J'étais pris dans un leurre. Aujourd'hui, je suis libéré d'un poids, je peux vivre libre, respirer.
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On ne pouvait pas dormir sur les routes du désert. On vivait, on mourait, toujours en regardant avec des yeux fixes brûlés de fatigue et de lumière. Quelquefois les hommes bleus rencontraient un des leurs, assis bien droit dans le sable, les jambes étendues devant lui, le corps immobile dans des lambeaux de vêtements qui flottaient. Sur le visage gris, les yeux noircis fixaient l'horizon mouvant des dunes, car c'est ainsi que la mort l'avait surpris.
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"À Campos, nous n'avons pas d'école comme vous dites. À Campos, les enfants n'ont pas besoin d'aller à l'école parce que notre école est partout. Notre école c'est tout le temps, le jour, la nuit, tout ce que nous disons, tout ce que nous faisons. Nous apprenons, mais ça n'est pas dans les livres et les images, c'est autrement."
...
Raphaël a consenti à m'en révéler davantage. "À Campos, nous ne disons pas les mathématiques, l'algèvre, la géométrie, la géographie et toutes ces sciences dont tu viens de parler." Il a attendu un instant, il s'est rapproché de moi et il a chuchoté : "Nous disons : la vérité."
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Le vent revenait d'un seul coup, secouait durement ses cheveux et ses habits, comme pour tout remettre en ordre.
Lullaby aimait bien ce vent-là. Elle voulait lui donner des choses, parce que le vent a besoin de manger souvent, des feuilles, des poussières, les chapeaux des messieurs ou bien les petites gouttes qu'il arrache à la mer et aux nuages.
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Tournés vers le désert, ils faisaient leur prière sans paroles. Ils s’en allaient, comme dans un rêve, ils disparaissaient.
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La fièvre du soleil et de la sécheresse est éteinte par la nuit. La soif, la faim, l'angoisse se sont apaisées par la lumière de la galaxie et sur sa peau il y a, comme des gouttes, la marque de chaque étoile du ciel.
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Passé Pont-L’Abbé et Saint-Jean-Trolimon, la route de Saint-Guénolé filait droit sur la pointe, dans la direction du soleil et de l’océan. L’arrivée à la Torche était étonnante. La lande rase portait quelques fermes trapues, adossées au vent, et des arbres rabougris, tortueux, recourbés comme de petits vieux, et des haies de tamaris. Pour nous qui arrivions de la campagne assez charmante de Sainte-Marine, avec ses champs de pommiers et ses prés verts, habitée de résidences de vacances en briques et chaumières coquettes entourées de jardinets à roses roses et hortensias bleus, nous avions l’impression de pénétrer dans la sauvagerie.
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Le langage aussi est un mystère, un secret.
Mon grand père invente une langue pour rêver plus que pour parler...
C'est une langue pour parler au temps passé, pour s'adresser aux ombres, au monde à jamais disparu, du temps où la lumière brillait si fort sur la mer des Indes, et dont seul le silence minéral de Rodrigues a su garder, par le miracle du désert, cette trace encore visible au- delà de la mort.
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Une nuit, je me réveille au centre de la vallée, je sens sur moi le souffle de la mer. Sur mon visage, dans mes yeux, il y a encore la tache éblouissante du soleil. C'est une nuit de lune noire, comme disait mon père autrefois. Les étoiles emplissent le ciel, et je les contemple, pris par cette folie.
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J.M.G. Le Clézio
Même si tu pouvais distinguer des milliers, des millions d'étoiles avec un télescope, ce qui est le plus grand, le plus vrai dans le ciel, c'est le noir, le vide.
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J.M.G. Le Clézio
Vivre, connaître la vie, c'est le plus léger, le plus subtil des apprentissages. Rien à voir avec le savoir.
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J'écris sans me presser, le mieux que je peux, pour faire durer le temps où résonne la voix de Mam dans le silence de feuille blanche, dans l'attente aussi du moment où elle me dira, avec un petit signe de tête, comme si c'était la première fois qu'elle le remarquait :
"Tu as une jolie écriture."
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Et moi je viens vers elle avec la noirceur de la nuit, des haillons de rêves et de cauchemars sur les épaules, mon visage gris, mes cheveux gris, comme si je sortais d’un lit de cendres.
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Une nuit, le photographe l'emmène dans un dancing qui s'appelle le Palace, le Paris-Palace, un nom comme ça. Pour danser, elle a mis une robe noire décolletée dans le dos, parce que le photographe veut faire des photos.
Là aussi, c'est un endroit qui ressemble aux grandes places vides où il n'y a que les silhouettes des immeubles et les carrosseries des autos arrêtées au soleil. C'est un endroit terrible et vide, où les hommes et les femmes se pressent et grimacent dans l'ombre étouffante, avec les éclairs de fumée des cigarettes, et le bruit du tonnerre qui cogne, qui fait vibrer le sol et les murs.
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Elle ne ressentait pas vraiment de la tristesse, et pourtant les larmes coulaient sur ses joues et mouillaient l'oreiller, comme un trop-plein qui déborde. Elle s'endormait en pensant que le trou qui la transperçait serait résorbé le lendemain, mais c'était pour constater au réveil que les bords de la plaie restaient aussi éloignés.

On pouvait vivre avec cela, c'était bien plus étonnant. On pouvait aller, venir, faire des choses, sortir aux courses, prendre sa leçon de piano, rencontrer des amis, prendre le thé chez les tantes, coudre à la machine la robe bleue pour le bal de fin d'année à Polytechnique, parler, parler, manger un peu moins, boire de l’alcool en cachette, on pouvait lire des journaux et s’intéresser à la politique, ...........Mais cela ne combler pas le vide, ne refermait pas les lèvres de la plaie, ne remplissait pas l'être de la substance qui s'était vidée, année après année, et qui s'était enfuie dans l'aire.
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Alors mon père découvre, après toutes ces années où il s'est senti proche des Africains, leur parent, leur ami, que le médecin n'est qu'un autre acteur de la puissance coloniale, pas différent du policier, du juge ou du soldat. Comment pouvait-il en être autrement ? L'exercice de la médecine est aussi un pouvoir sur les gens, et la surveillance médicale est également une surveillance politique. L'armée britannique le savait bien : au début du siècle, après des années d'une résistance acharnée, elle avait pu vaincre par la force des armes et de la technique moderne la magie des derniers guerriers ibos, dans le sanctuaire d'Aro Chuku, à moins d'une journée de marche d'Ogoja. Il n'est pas facile de changer des peuples tout entier, lorsque ce changement est fait sous contrainte. Cette leçon, mon père l'a sans doute appris du fait de la solitude et de l'isolement où le plongeait la guerre. Cette certitude a dû l'enfoncer dans l'idée de l'échec, dans son pessimisme. A la fin de sa vie, je me souviens qu'il m'a dit une fois que, si c'était à refaire, il ne serait pas médecin, mais vétérinaire, parce que les animaux étaient les seuls à accepter leur souffrance.
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Que dit-elle? Je ne sais plus. Le sens de ses paroles a disparu, comme les cris des oiseaux et la rumeur du vent de la mer. Seule reste la musique, douce, légère presque insaisissable, unie à la lumière sur le feuillage des arbres, à l'ombre de la varangue, au parfum du soir.
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Au-dessus de la terre, au zénith, le ciel est d'un bleu très dense, presque couleur de nuit, et quand elle regarde vers l'horizon, au-dessus de la ligne des dunes, elle voit cette couleur rose, cendrée, comme à l'aube.
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