Jacques Chardonne

On devrait avoir cette politesse avec les gens et les événements : tout accepter.

Un bon critique, c’est l’épouse ; elle vous fait sentir le peu que vous êtes. C’est indispensable pour la bonne tenue.

Ici, j’ai ce que je vois chaque jour.

Aucun être n’est fixé.

Ce qui est vraiment soi c’est le meilleur, car il n’est pas venu par accident. Souvent la vie nous le cache.

Le bonheur n’est qu’une idée, comme la mort.

Il faudra guérir l’homme et le réconcilier avec lui-même. Il a très peu vécu sur terre.

La vie en soi n’est pas le but.

Ce qui gâte la vie, c’est la peur.

À l’égard de nos proches nous manquons parfois de cette bienveillance qu’un étranger obtient de nous aisément. Des apôtres ont quitté une femme aimée et leurs amis pour vouer à l’humanité un amour plus serein. L’amour de l’humanité est facile.

Toute vie est miraculeuse. Tout se transforme par magie en bienfaits inattendus. Il suffit d’attendre. Bientôt, tout s’expliquera, tout sera justifié, nécessaire, providentiel, et formera un dessin bien composé avec ses lumières et ses ombres indispensables.

Celui qui est en règle avec la société, qui a réussi dans la cité, qui est approuvé au dehors, vient échouer devant une femme ; elle réclame un être réel. Alors l’homme s’aperçoit que les autres lui demandaient très peu.

Ce qui est difficile, important, c’est de savoir goûter la vie sous ses formes sensibles dans sa beauté permanente.

On ne saisit la réalité humaine que dans sa propre vie et à travers son expérience, mais elle n’est pas communicable.

Il pleut moins dans la rue que par la fenêtre.

La vie a tout dicté.

Cette sensation d’exister est un luxe singulier.

C’est dans la pauvreté que je suis devenu épicurien.

Il n’y a pas de différence entre le passé, le présent et l’avenir. Tout est révolu.

On a fait grand tort à Dieu, en parlant trop de lui. Seul le silence est respectueux.