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Citations de Jacques Lacarrière (282)


Le cyprès est une exigence verticale, un théorème végétal. Arbre juste, parce qu'ajusté à la lumière. (p.131)
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J'aime une belle nuit ! Le jour me montre les ouvrages du Créateur. Mais la nuit me le montre Lui-même !

p99
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Le monde où nous vivons est non seulement un monde opaque, alourdi, et promis à la mort, mais surtout un monde dû à une monumentale machination, un monde non prévu, non voulu, truqué de part en part, où chaque chose et chaque être est le résultat d'un malentendu cosmique. Dans ce tourbillon d'erreurs, cette chute et ce naufrage universels que sont l'histoire de la matière et celle de l'homme, nous sommes un peu sur terre comme des rescapés promis à la solitude éternelle, des détenus planétaires victimes d'une injustice à l'échelle du cosmos tout entier. Etoiles, éther, éons, planètes, terre, vie, chair, matière inanimée, psyché, tout est impliqué, entraîné dans ce scandale universel.
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Quand une femme se lève la nuit pour pisser avant que le coq n'ait chanté pour la troisième fois, si elle enjmabe son mari, sachez que si son membre est raide il s'amollira à jamais, à moins qu'elle ne retourne en son lieu en passant à l'endroit om elle l'a enjambé.
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Si vous voyez un chat assis sur une fenêtre au soleil se lécher le derrière et lever sa patte pour la passer au-dessus de l'oreille, alors ne doutez pas qu'il pleuve ce jour-là.
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Sachez q'un homme marié qui prend une compagne est incapable de parvenir à aucune dignité, et que si sa femme lui rendait la pareil, il serait lui la cause des deux maux et sa femme devrait être tenue quitte et sans punition.
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Pour aussi vrai qu'Evangile, je vous dis que, lorsqu'un jeune homme puceau épouse une jeune fille pucelle, le premier enfant qu'ils ont nait habituellement fou.
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La religion tend à éloigner le croyant du monde quotidien, la magie l'en rapproche.
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L'enfant aurait pu ricaner devant toutes les vieilles femmes du monde mais pas ce jour-là, à cet instant et devant cette femme-là. Nous sommes ici dans l'aube des structures, à l'aurore des significations, dans la préhistoire fondatrice des actes qui gouvernent nos vies et notre monde. Et dans ces aubes-là, tout a un sens, tout est gros de destins. Un rire, un seul regard impertinent peuvent à jamais changer le monde.
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Écrire cela revient presque à émettre une pure lapalissade. Et pourtant ce n’est qu’en faisant ce grand écart entre Homère et Séféris, ou entre Orphée et Tsisanis que j’ai pu percevoir l’étonnante continuité et le murmure vivant de la langue grecque. La traduction ne fut jamais pour moi une tâche, mais toujours un plaisir, et je me suis souvent senti dans ce domaine comme en service commandé. Commandé par qui ? Non par les éditeurs, mais par les auteurs, les poètes eux-mêmes, qu’ils soient vivants ou morts. Oui, traduire n’a jamais été pour moi une opération structuro-linguistique où la plume remplacerait le bistouri et la page blanche le linge des tables opératoires, mais un compagnonnage, un cheminement parallèle sur les rives abruptes ou lisses du langage, un accompagnement, une interprétation au sens musical de ce mot, où devant la partition originale chacun proposera son déchiffrement et son jeu personnel. Ainsi, grâce à Hérodote, j’ai passé des jours entiers à musarder le long du Nil ou au cœur des sanctuaires de l’Égypte antique.
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Tout est dans le choix d'un chemin plutôt qu'un autre. Par hasard? Ou parce qu'un bûcheron vous conseille l'inévitable et fatal "tout droit" qui conduit tout droit à un croisement? De toute façon on ne peut suivre qu'un seul chemin à la fois.
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Au bout de trois cents stades, ils arrivèrent aux confins du pays...
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Prier dans le désert en plein soleil exigeait un certain nombre de techniques. La plus élémentaire consistait à façonner avec de l'eau et de la boue une brique qu'on laissait sécher au soleil. On la prenait ensuite sous son bras et on partait en plein désert en se mettant dessus, debout orteils nus, les bras en croix. Et on ne cessait la prière que lorsque la sueur ruisselant du corps avait fait fondre la terre de la brique. Presque tous s'écroulaient d'épuisement ou d'insolation.
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Marie est dans la grotte d'un ascète ! Elle s'éloigne sur la pointe de ses pieds nus. Elle n'ose plus regarder dans la grotte. Le vieillard assis n'a pas bougé. Ses mains, sans doute en prière, sont figées devant l'invisible. Ses cheveux, longs et blancs recouvrent tout son dos. Pas le moindre bruit. Dans un coin, une planche de bois qui doit servir de lit .Une cruche, un pain noir à moitié rongé. Elle s'avance doucement vers l'orant, tout près de lui, sa main se pose sur l'épaule et ...
...plus rien ! Absolument rien ! Plus qu'un nuage de poussière humaine. Le corps s'est effrité d'un coup. La poussière, les particules d'un ascète émietté. Dans son émoi, elle heurte ses orteils à la planche de bois : nuage à nouveau.
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Marie s'éveilla juste avant l'aube, le corps froissé contre la roche, et regagna l'oued. Le désert, à nouveau. Du bout de ses orteils , elle effleura le sable encore frais de la rosée nocturne. Devant elle, le jour. Elle commença d'avancer sur un sol qui se réchauffait à mesure que le soleil montait. Qui bientôt serait brûlant à ses pieds nus. Brûler, exténuer sa chair et ses pensées, pour devenir ou redevenir cendres.
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Sourates est donc le résultat de cette écoute, menée sans aucun préalable, a priori, interdit ni censure. Menée à partir de mes réflexions personnelles mais aussi de la présence des choses et des paroles les plus infimes. Car là, dans l'abîme du minuscule, réside aussi le mystère des voix.
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Pour Mawlânâ, le atomes ne tournent pas autour du soleil par gravité pure mais par amour parce qu'ils subissent l'attraction de l'astre dont ils reçoivent la lumière. Si l'on songe qu'une simple et minuscule particule - de celles qu'on dit précisément élémentaires - peut, dans une chambre à bulles, laisser sa trace fugitive, ces boucles, ces spirales lumineuses qui sont les galaxies et les éclairs de l'infime, quelle trace peut laisser en l'homme cette dans des atomes dont il est constitué, cette ronde et cette rotation des feux célestes qui, pour Mawlânâ et ses disciples, sont d'abord danse, chant, musique, rituel et procession célébrant l'énergie manifeste de l'Ami et de l'univers ?
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A présent je voyage pour désapprendre. Me déprendre de moi. Non plus être gravide mais me remplir de vide. Idiot, qui tant d'années a cru te mieux connaître en rencontrant les étrangers alors que le seul but avouable du voyage est de devenir l'étranger de soi-même !
Un jour qu'il s'approchait des portes de Bagdad, le père de Djellal-ud-din Rûmi fut arrêté par les sentinelles du sultan.
-- D'où viens-tu ? Où vas-tu ? lui demandèrent-t-elles .
-- Je vais de Dieu à Dieu. Je viens de nulle part et je ne vais nulle part, répondit Baha-ud-din.
Admirable réponse. Je n'en vois aucune autre à faire lors de tout vrai voyage. Mais qui l'acceptera en un monde où tout est fiché, enregistré, où nos désirs sont cadastrés ?
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Une simple motte de terre peut vous livrer autant de secrets qu'une montagne, et la lumière d'un vers luisant, surprise au crépuscule dans le foisonnement des herbes, autant d'éblouissements que le scintillement des étoiles.
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Imagination du moi
extrait 1
  
  
  
  
Parfois les pas du temps
s’arrêtent et le silence alors
s’installe, tantôt terrible
odieux obscur et plein d’angoisse
épais inéluctable
tantôt plus clair, apparaissant
pétri de lumière
pur, infini, limpide
et léger, si léger
que tu ne peux rester
là non plus
dans toute cette lumière
soudaine intense
que tu donnes et reçois
qui te brûle
au moment de calme
où le temps s’arrête
et le silence attend lumineux
et le temps attend lui aussi
que tu t’effaces


// Zoé Karèlli / Ζωής Καρέλλης (1901 – 1998)

/ Traduit du grec par Michel Volkovitch
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