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Critiques de Jacques Laurent (67)
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Histoire égoiste

Quel curieux livre est-ce là! Curieux surtout de le relire un quart de siècle après le suicide de Jacques Laurent, encore plus curieux de le relire un demi-siècle après sa rédaction (il existe visiblement deux versions, la seconde remaniée pour des coquetteries. La mienne est bien celle de 1976).



Pourquoi, curieux? Parce que Jacques Laurent nous apparaît moins comme le biographe de sa propre vie que comme un personnage de roman immergé dans une situation qu'il croit comprendre et qu'il ne comprend pas, mais que nous, nous comprenons à présent avec le recul, avec la vision d'ensemble que nous avons acquise sur le XXe siècle et surtout sur la Mitterrandie, sur les liens organiques de ce régime avec Mai 68, événement lui-même étroitement lié à une opération de déstabilisation orchestrée par le C.I.A., et bien détaillée entre autres par Morgan Sportès ou Annie Lacroix-Riz. Opération qui, rappelons-le, exploitait à fond les connivences anti-gaulliennes héritées du pétainisme.



Jacques Laurent ne voit pas que Mai 68 est la matrice de la gauche caviar américanisée, de cette maffia germanopratine qui est le noyau de l'électorat mitterrandien. Il ne voit pas que Mitterrand, qui avait personnellement demandé (par écrit) la francisque à Pétain pour son efficacité en qualité de "secrétaire d'Etat chargé de l'information (de la propagande de Vichy)", est un fou mû par une monomanie délirante: détruire la Cinquième République parce qu'elle est l'oeuvre de de Gaulle qui l'a traité sans plus d'égard que n'importe quel opportuniste à la Libération. Il la détruira en effet par le haut à partir de 1981. Et la France avec. Car la Ve, c'était la France.



Mais Mitterrand arrive à circonvenir Jacques Laurent, comme il parvient à circonvenir Antoine Blondin, comme il parvient - plus improbable encore! - à circonvenir René Fallet qui scande "élections, piège à cons" depuis ses douze ans. Pour une fois que Fallet votait... Rien ne pouvait donner plus de substance à son vieux slogan anarchiste.



En octobre 1981, une semaine avant les élections présidentielles, Jacques Laurent dîne avec Mitterrand et les apparatchiks de la Mitterrandie, Badinter en tête. Laurent se plaint d'être toujours qualifié d'écrivain de droite et demande pourquoi. "Parce que vous avez travaillé pour Vichy et que vous étiez pour que l'Algérie reste française", lui répond Robert Badinter. Mitterrand et lui échangent, paraît-il, un regard amusé : Jacques Laurent semble persuadé de partager le même passé que Mitterrand. Pourtant ce n'est là qu'une illusion parfaitement spécieuse. Ils ne sont pas compromis dans les mêmes choses et n'ont pas du tout le même tempérament.



A Vichy, Jacques Laurent n'était pas fonctionnaire à la propagande collaborationniste, contrairement à Mitterrand. Et s'il était pour l'Algérie française, il n'a jamais proclamé comme Mitterrand: "La seule négociation, c'est la guerre!" Jamais Jacques Laurent, contrairement à Mitterrand, n'aurait légalisé l'usage de la torture en Algérie, jamais Jacques Laurent, contrairement à Mitterrand, n'aurait fait guillotiner 45 membres du FLN "pour l'exemple". Les ressemblances sont donc très superficielles, mais ce qui est étonnant, c'est que Jacques Laurent, si subtil pourtant, s'y laisse prendre.



Ce qui est étonnant, c'est que Jacques Laurent ne voie pas que Mitterrand va précisément oeuvrer pendant ses deux septennats désastreux à la destruction de tout ce qu'il aime, de tout ce qu'il défend, qu'il va instaurer tout ce qu'il méprise, tout ce qu'il exècre, à commencer par la dictature de cette maffia germanopratine de gauche caviar, totalement américanisée, hors-sol, vendue au néo-libéralisme qui, d'ailleurs, fait de lui un paria dans les colonnes de Libération ou du Monde...



Piégé par des souvenirs idéalisés, il croit se rappeler les riches heures de la Brasserie Lipp, il croit... au père Noël. Et tout cela sur un ton désabusé, faussement cynique. Jacques Laurent est un romantique. C'est bien un personnage de Stendhal. Et, peut-être, c'est le plus beau compliment qu'on puisse lui faire et que je lui adresse, dans l'au-delà où sûrement il s'amuse plus qu'ici bas.
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Lucrèce Borgia

Les livres sur la famille Borgia, et Lucrèce en particulier, ne manquent pas.

Cependant, j'ajoute dans la base Babelio, "Lucrèce Borgia" de Cecil Saint Laurent, édité aux Presses de la cité en 1959, avec une couverture illustrée délicieusement désuète.

Je m'attendais à un roman à l'eau de rose avec une pointe d'érotisme. J'ai découvert un bon roman historique, qui a bien vieilli, avec un style élégant et riche en ornementations.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire de cette enfant, sortie du couvent pour être mariée à 13 ans, qui ne sait rien du mariage et ne pense qu'à la robe qu'elle va porter.

Puis au fil des chapitres, mon intérêt s'est éveillé pour cette jeune fille ensevelie sous les rumeurs de mangeuse d'hommes, maîtresse de ses frères, meurtrière de ses époux.

La structure du roman se caractérise par de grandes ellipses temporelles et des changements de points de vue.

D'abord, dans une longue confidence (un peu artificielle par sa durée et les détails évoqués), Lucrèce se confesse à son futur deuxième mari, en exposant les circonstances qui expliquent sa vilaine réputation. Elle plaide sa cause, se dit victime de sa naïveté et jouet des manigances politiques de son frère.

Ensuite, le lecteur suit les méandres des tortueuses pensées du frère de Lucrèce, l'ambitieux et machiavélique César qui s'interroge sur sa réelle motivation pour avoir tué son deuxième beau-frère.

Les raisonnements subtils des deux principaux protagonistes, sincères ou complaisants, permettent de nuancer la réalité ou la motivation de crimes. Ce roman était un premier pas vers une réhabilitation, qui semble être la tendance des romans consacrés à la famille Borgia.
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Croire à Noël

[Miracle] Il faut toujours un peu de tristesse dans un conte de Noël. Le conte de Noël idéal veut qu'on ait froid sur la route. Comme les Rois mages. Pour ne goûter que mieux la chaleur du réveillon. Jacques Laurent nous régale avec ce recueil, bijou merveilleux à plus d'un titre et tout au long de ses 7 nouvelles. Un petit air de Marcel Aymé et une belle allure d'Andersen. Idéal au pied du sapin.
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Les sous-ensembles flous

En mathématique les sous-ensembles flous servent pour représenter l'incertitude et l'imprécision, dans le cas du livre de Jacques Laurent écrit en 1981, cette théorie ne sera pas utile : le roman est très précisément raté.

Il débute pourtant bien, comme une nouvelle version des Liaisons dangereuses avec un dénommé Paul en Valmont et une Juliette en Merteuil. Les deux mêlent à leur liaison des jeux pervers où ils n'hésitent pas à humilier des partenaires sexuels choisis pour cela.



Puis Paul Bâche qui travaille dans une boite de production décide de tout plaquer pour redevenir cinéaste et de partir en Inde pour des repérages. S'en suivent des pages laborieuses pendant lesquelles Paul, avant son départ, fait le tour de ses maitresses et cherche à convaincre Juliette de l'accompagner.

Juliette ne voulant pas le suivre, pousse dans ses bras la jeune Lise pour l'accompagner, évidemment elle ne pourra que succomber à l'irrésistible Paul qui pourtant n'a que sa mollesse et son égoïsme comme charme.

Mais un suspens insoutenable va s'installer, Paul est peut-être gravement malade. du coup Juliette débarque en Inde et emmène Paul et Lise à Tahiti, ce qui nous vaut d'affolantes scènes saphiques sur les plages ensoleillées car Juliette et Lise finissent par se rapprocher pendant que Paul se tape une locale.



Pour relancer un roman qui sombre dans l'ennui l'auteur invente une vengeance qui arrive comme un cheveu sur la soupe, Juliette n'avait pas choisi Tahiti au hasard elle a un compte à régler avec un homme qui avait provoqué la mort de son père.



On se croirait dans un de ces films, dont le cinéma français à le triste secret, farcis de dialogues insipides, avec de fades histoires d'amour ou de cul dans un monde de petits bourgeois névrosés qui vivent comme une douleur l'ennui chic qu'ils partagent une clope à la bouche et un verre de whisky à la main. le pire est l'absence de sentiments accordés aux protagonistes, ils traversent le roman sans rien ressentir l'auteur les laissant murés dans leur égoïsme.



Pour une première lecture c'est très décevant, peut être Jacques Laurent était-il plus intéressant dans la série Caroline Chérie écrite sous le pseudo de Cecil Saint-Laurent ?

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Les corps tranquilles

Attention chef d'oeuvre, hélas presque inconnu.

Je le déplore, car c'est l'un de mes livres préférés, et je tiens son auteur pour l'un des plus grans écrivains du vingtième siècle.

Paru en 1948, il n'eut aucun succès car à contre-courant des modes de l'époque; il fut publié en même temps qu'un autre livre de l'auteur, Caroline Chérie, signé Cécil Saint-Laurent, et premier d'une série de romans historiques qui rencontrèrent un grand succés jusqu'à la fin des années 60. Si les romans de Cécil Saint-Laurent n'ont rien de déshonorants et sont même très supérieurs à la majorité des romans historiques, car bien écrits et comportant un minimum d'erreurs eu égard aux standards du genre, ils ont eu le grand tort d'empêcher Jacques Laurent d'écrire pendant plus de vingt ans (il est vrai qu'ils lui rapportèrent pas mal d'argent)

Et puis Jacques Laurent ressuscita en 1971 avec la parution des Betises, qui bénéficia à la surprise générale d'un accueil favorable de la critique (l'auteur était mal pensant et cela contribua à sa longue éclipse, autant et plus que le "mauvais genre" des productions de Cécil) au point qu'il obtint même le Prix Goncourt (eh oui, personne ne peut se tromper tout le temps.

Jacques Laurent écrivit par la suite une demi-douzaine de volumes, excellants d'ailleurs, notamment Les sous-ensembles flous et Le miroir aux tiroirs.

Néanmoins Les Corps Tranquuilles reste son plus grand livre, et h&las le plus difficile à trouver.

Bien que réédité plusieurs fois après la parution des Bêtises, il n'en existe aujourd'hui aucune édition disponible en librairie. On peut heureusement, le trouver facilement d'occasion et à un prix modique sur Internet.

Par parenthèse, grâces soient rendues ne serait-ce que pour cela à cette invention qui fait entre autre chose le bonheur des amateurs de livres épuisés, surtout quand on pense à la triste époque pré-web où ces ouvrages devaient faire l'objet d'une traque fastidieuse et pas toujours payée de retour chez les bouquinistes.

Venons-en au fait.

Ce livre est bien difficile à définir car c'est pusieurs choses à la fois, et il n'est pas racontable; on peut seulement le lire, le relire, et le lire encore; c'est ce que fais réguliérement depuis cinquante ans, avec peut-être une douzaine d'autres ouvrages assez éclectiques, et parfois même mauvais genre

Mais essayons quand même.

D'abord c'est un livre total (quoi que cela puisse signifier, mais c'en est un)

C'est un portrait de l'année 1937 (exactement devant la période comrpise entre le printemps 1937 et le printemps 1938) à travers les vies entremêlées d'une douzaine de personnages principaux, dont la plupart sont réunis au départ par un improbable Institut de lutte contre le suicide créé pour des raisons obscures par un milliardaire portugis qui n'existe d'ailleurs peut-être pas.

Ce portrait est à la fois totalement ressemblant et totalement déconnecté de l'année 1937 telle que nous la voyons à travers les livres d'histoire.

Mais justement: en 2022, qu'est-ce qui a vraiment compté le plus pour vous? La guerre en Ukraine ou les péripéties de votre vie personnelle? Eh bien les personnages des Corps Tranquilles sont comme vous, et c'est pour cela qu'ils vous en disent infiniement plus sur la vérité de la France de l'entre-deux- guerre qu'un roman historique qui vous trainerait de Madrid à Munich en passant par un certain nombre de capitales européennes,à tel point qu'on se surprend à penser qu'on a soi-même vécu l'année 1937

Les personnages sont profondément originaux et totalement vraisemblables; à la fin du livre, on a l'impression de les connaître tant l'auteur réussit à les peindre et à nous faire partager leurs vies inimitables et leurs pensées intimes, au point qu'on regrette que le livre ne fasse pas mille pages de plus, et que lorqu'on le referme, on soit sûr qu'on le relire un jour. On le relit d'ailleurs, et, comme dans toutes les grandes oeuvres, on y découvre quelque chose de nouveau à chaque lecture

Je viens de le relire d'ailleurs, d'où cette critique.

Et le héros? Il n'y a pas de héros. Cependant, parmi les personnages principaux, il y e na peut-être un plus principal que les autres; il s'agit d'Anne Coquet (*), aimable ludion, enpartie avatar de l'auteur, qui y a mis beaucoup de lui, mais pas tout, et en a mis aussi dans d'autres personnages je ne vous dis pas lesquels et pouruoi, vous lirez tout cela. Anne Coquet est un peu à Jacques Laurent ce que le narrateur de La Recherche est au cher Marcel; la comparaison paraître sacrilège à certains, le Proustien que je suis peut le comprendre, et pourtant elle ne l'est pas.



(*) Depuis Anne,ou Annas, grand prêtre du temple de Jérusalem et beau-père de Caïphe, Anne est aussi un prénom masculin, porté par divers personnages de l'histoire de France, dont Anne de Montmorency, Connétable de France.
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Lucrèce Borgia

Lucrece Borgia, fille du Pape Alexandre et frère de César.

Petite fille innocente et insouciante, que l'on vient chercher dans son couvent de sœurs pour la marier à Jean Sforza, plus vieux qu'elle. Mariage politique. Elle est trop jeune. Le marié doit attendre et ne pas la toucher.

De vilaines rumeurs circulent sur ce mariage. Elle n'y entend rien. Ne comprend pas les mots ni leurs conséquences.

Une seconde union, après la disparition de son mari (?), avec Alfonse d'argon. Ils s'aiment ces deux là. Mais le destin et la politique en décident autrement....

Pauvre petite fille, jouet des grands qui décident de sa vie.

Une biographie qui montre bien que la vie des jeunes femmes de familles n'étaient pas entre leurs mains.
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Caroline Chérie, tome 1

Assez mitigée !



Pour la forme, c’est gentil. Un style désuet plutôt poétique et un vocabulaire assez riche pour nous décrire en toile de fond la révolution française et surtout la terreur à Paris et la prise du pouvoir à la Convention par les Jacobins, extrémistes s’il en faut. J’ai appris beaucoup même si ça manque de rythme et de peps ; c’est un peu trop doux pour une période des plus mouvementée et des plus sanglantes de l’histoire française.



Mon gros bémol concerne les personnages, plutôt insipides et surtout notre héroïne, une ingénue libertine, égoïste et sotte à pleurer. Au début, elle n’a que seize ans, une fillette pour l’auteur, j’ai déjà du mal. Elle rêve, c’est bien, elle se concentre sur sa petite personne, c’est déjà moins bon et malgré la tourmente, elle ne pense qu’à elle et à son éveil sensuel, là c’est un peu fort. Trois ans passent et le personnage n’évolue pas. La situation du pays, sa propre situation assez précaire ne l’émeuvent pas plus que cela, elle s’endort à tous les coups durs :-p



Un fantasme de l’auteur pour des fillettes immatures qui s’épanouissent dans le viol, ça frôle l’inconvenance. On est loin ici d’une Angélique ou d’une Fiora qui grandissent au fil des événements pour devenir de vraies héroïnes. Juste pour l’Histoire, je vais tenter les autres tomes en espérant que l’auteur étoffe un peu Caroline que je n’ai pas chéri du tout :-p
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Caroline Chérie

La famille a quitté le château de Bièvre à la campagne pour venir s’établir à Paris. L’obscure hôtel rue Saint-Dominique loué par la famille du marquis de Bièvre en bord de Loire est loin de correspondre aux images que s’en était fait Caroline. Le but ? restaurer la gloire et l’opulence passées de la lignée en obtenant une charge à la Cour.

Les enfants Caroline 16 ans, Louise sa sœur ainée 19, son frère Henri 17, accompagnés de leur gouvernante Mme de Tourville, ne sont pas réellement ravis, plus habitués à la vie à la campagne.

Mais nous sommes en 1789 et la révolution gronde. L’avenir n’est que peu sûr pour cette famille noble et la politique est dans toutes les têtes, sauf celle de Caroline. Elle est bien plus préoccupée par ses amis (Charlotte Berthier, roturière, fille du médecin du roi) et ses courtisans (Georges le frère de Charlotte et surtout le chevalier Gaston de Salanches, 20 ans, bourreau des cœurs).

Mariée à Georges, Caroline est prise dans la tourmente de la révolution puis de la Terreur et doit s’enfuir de nombreuses fois : Quimper, Brest, Bordeaux, Blois, l’Angleterre et même la Guyane !! … et bien évidemment de rebondissements en trahison, de coup de cœur en coup de tête, sa vie correspond bien à la prédiction de la voyante : placée sous le signe des aventures et des voyages !

Intrépide, Caroline sillonne la France et se bat, au fusil, à l’épée … dans le but de retrouver l’homme qu’elle aime !

Un superbe roman d’amour, certes un pavé de près de 900 pages, qui nous fait revivre les combats entre Chouans et Républicains.

Un seul petit couac historique : Caroline rentre du couvent pour être vaccinée contre la petite vérole, mais le premier vaccin n’a été testé qu’en 1796 !

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Les dimanches de mademoiselle Beaunon

Yvonne Beaunon, une secrétaire effacée vivant encore dans la vénération de son patron décédé, Paul Bâche, le héros d’un précédent roman « Les Sous-ensembles flous », cache en réalité une personnalité bien affirmée. Elle aime le sexualité à ses heures, cumule les aventures sans lendemain, utilise les musées pour accrocher ses proies dans un subtile jeu de regards, d’approches, de paroles échangées, de complicité par l’esprit jusqu’à celle des corps quelques heures plus tard. Mais un jour, une attirance réciproque pour un certain Olivier Gréard, à qui elle a donné une fausse identité. Il faudra toute la persévérance de celui-ci pour retrouver la trace de son aventurière pour que les deux tourtereaux se retrouvent enfin, à la toute fin du roman.



En marge de cette intrigue pleine d’humour et de légèreté, l’auteur, qui a la plume facile et fine (Prix Goncourt 1971 pour « Les Bêtises »), intercale des chapitres bien moins intéressants, plutôt superficiels. Par exemple, Yvonne se voit confier la garde d’un chat, elle l’apprivoise comme elle peut, s’attache à lui, il s’enfuit, elle le cherche partout, une amie lui offre un chat en remplacement, on retrouve le premier chat, elle vit donc avec deux chats qui se jalousent, etc.

Autre exemple, elle déménage dans l’ancienne maison rachetée de son regretté patron et se fait inviter par le châtelain du coin, occasion d’un repas sans intérêt. D’autres intrigues sont disséminées au cours du récit. Pourtant l’essentiel et le plus intéressant est bien l’histoire entre Yvonne et Olivier. Le livre aurait pu être très drôle, il n’est amusant que par instants.



Au final, comme pour un autre roman de Jacques Laurent « L’inconnu du temps qui passe », cet éparpillement dessert l’ensemble, et la quatrième de couverture, une nouvelle fois, met justement en avant ce que je n’ai pas aimé :

« La plus délicieuse des fantaisies préside au dernier roman de Jacques Laurent, qui enchaîne avec une grâce parfaite, tant elle est libre et désinvolte, les motifs, les situations, les sentiments, les objets, les réflexions, les digressions, les rebondissements de l’action les plus inattendus et les plus hétéroclites, autour d’un personnage féminin hautement insolite, qu’on verrait bien appartenir au monde de Giraudoux. » Jacqueline Piater, Le Monde

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Les Bêtises

Prix Goncourt 1971.

J'ai osé entreprendre la lecture de ce roman de 786 pages, mais me suis arrêté à la moitié, ne voyant pas l'objectif de l'écrivain. Ce pourrait être une autobiographie, car écrit à la première personne. De jolis passages certes m'ont fait rêver, j'ai même ajouté deux citations qui m'ont touchées.
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Les Bêtises

Un prix Goncourt largement mérité.

L'auteur a choisi un parti-pris intéressant : il juxtaposé quatre narrations différentes qui se reprennent, se répondent et se complètent jusqu'à former un roman unique. L'auteur dit très justement que l'idéal pour appréhender totalement l'ouvrage serait de le relire après l'avoir achevé. Mais ce n'est pas indispensable car une lecture au premier degré est tout à fait possible et le roman n'est pas plus difficile que La Recherche.

Cette structure est un peu la même que celle du"Quatuor d'Alexandrie" de Durrell ou des moins connues"Humeurs de la Mer" de Volkoff.

L'oeuvre de Jacques Laurent est parfois mejugee en raison de la parenthèse constituée par ses routes populaires publiés sous le nom de Cecil Saint-laurent, qui d'ailleurs ne sont nullement méprisables. Je pense en particulier à"Hortense 14-18". Dumas aussi a écrit de la littérature populaire.

D'autre part, il ne faut pas oublier qu'en écrivant Caroline Chérie et autres, Jacques Laurent a voulu être son propre mécène pour se donner les moyens matériels d'écrire son chef-d'oeuvre, "Les Corps Tranquilles"

Les Bêtises ont marqué son retour à une veine plus littéraire, heureusement consacrée par son prix Goncourt. Tous ses ouvrages suivants appartiennent à la même lignée.

Malgré cela, Jacques Laurent demeure trop méconnu. Ses opinions de droite, difficiles à porter dans les années 50 au début de sa carrière, ainsi que la parenthèse Caroline Chérie, en sont responsables.

Il mériterait qu'un éditeur bien avisé réédite ses oeuvres majeures, notamment"Les Corps Tranquilles" et le sorte ainsi de son semi-purgatoire.

Un autre point : ce livre n'est nullement autobiographique malgré quelques points communs mineurs entre l'auteur et son personnage. Pour s'en persuader, il suffit de lire son autobiographie,"Histoire égoïste"

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La communarde

Cecil Saint-Laurent qui écrit sur une Communarde, c'est un peu comme si Sulitzer sortait un livre sur Arlette Laguiller, ça intrigue. Il aurait été plutôt du genre à la conduire à grands coups de pieds au cul jusqu'au premier bateau en partance pour la Nouvelle-Calédonie. A moins qu'elle ne fut séduisante et qu'elle aimât l'amour, façon Caroline Chérie de la Butte-aux-Cailles.



Intriguée par cette trouvaille dans une boite à livres, je le pris, je le lus, et je ne fus pas déçue…

Paru en 1970, La Communarde narre les aventures et les mésaventures de Lucien Richelance, dit « l'enfant du viol », jeune homme de condition modeste qui rêve de s'élever dans la société. Fervent lecteur De Balzac, Lucien quitte Metz grimé en femme, et se rend à Paris.

Il s'éprend de Marie, une jeune Communarde courageuse, séduit Joséphine Laurent-Dupuy, épouse d'un préfet d'Empire, tisse des liens avec Louise Michel.



La Commune sert surtout de décor à une histoire qui oscille entre roman d'amour teinté d'érotisme, et journal intime, entre considérations politiques et atermoiements sentimentaux et sexuels des protagonistes.

L'auteur, pro-versaillais, est assez critique envers la Commune «Si les chefs étaient aussi timorés, aussi ignorants, si les hommes étaient aussi indociles, aussi avinés, la Commune était en effet vouée à l'échec. » Louise Michel est décrite comme une hommasse, Courbet comme un affreux bavard, Hugo  en donneur de leçons hautain et rimailleur. Quant à Thiers, il est un véritable chef d'état, et Trochu la vertu incarnée.



Les relations sentimentales et sexuelles des protagonistes nous rappellent celles de la série des Caroline Chérie, sans les affriolants dessous de Caroline de Bièvre qui ont fait place au mauvais calicot. Les scènes de « viol consenti » alternent avec les considérations sur l'émancipation de la femme, et cela a vraiment mal vieilli. Seule Marie la Communarde semble trouver grâce aux yeux de l'auteur et c'est son personnage qui sauve le roman d'un ennui total.

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Le français en cage

Magnifique petit traité du savoir parler français à la fois dans toute sa noblesse et sa sobriété.

Vraiment il comporte des réponses à de nombreuses questions de ceux qui font profession de s'y intéresser.



Mais vraiment ce qu'on sait moins c'est que cet auteur talentueux, styliste, puriste même, Goncourt 1971 pour les Bêtises, du temps où le Goncourt avait encore un intérêt, s'est suicidé. Et il se serait suicidé dit-on considérant la vie impossible après la mort de sa femme. Je me demande sans vouloir profiter de cet instant hautement délicat, si le Cher Jacques Laurent n'a pas emporté avec lui un peu de sa fraîcheur d'esprit et de notre langue qui se débat comme une diablesse aujourd'hui pour tenter de sauver "l'essentiel"

PG
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L'inconnu du temps qui passe

Je ne sais pas ce que représente ce "Grand Prix Giono " sur la Première de couverture, mais je ne recommande pas la lecture de ce roman : divertissant, enjoué, virevoltant, léger, badin, décousu, finalement assez superficiel et pénible au final. J'ai fait l'effort d'aller au bout pour ajouter cette première critique en connaissance de cause. Seul bon point, l'humour, mais pas suffisamment pour racheter l'ensemble.

C'est l'histoire d'un dilettante Philippe, de son mariage, de ses activités professionnelles, de ses aventures extraconjugales, dont l'une avec sa belle-mère (justement, un passage drôle, la comparaison entre la mère et la fille, et la gestion de cette triade), de l'ésotérisme de son épouse, du suicide, mais sous un angle extrêmement léger, presque philosophique.



L'avis ci-après de Jérôme Garcin, L'Evénement du Jeudi, sur la 4ème de couverture illustre parfaitement ce que je n'ai pas aimé dans ce roman :

"Avec L'Inconnu du temps qui passe, Jacques Laurent prouve une fois encore que, avec l'équitation et l'alpinisme, le roman est un merveilleux exercice de liberté. Si son lecteur est si heureux, c'est que l'auteur s'en donne à coeur joie. Livre gigogne, tout en trompe-l'oeil, en "miroirs aux tiroirs", en digressions, en notes apocryphes, en anachronismes, en exercices de style, en provocations et en interventions inopinées de l'écrivain, L'Inconnu du temps qui passe offre une succession désopilante de saynètes dont le hasard est l'organisateur."
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Caroline Chérie

J avais lu le livre il y a une dizaine d années et j en gardais un bon souvenir, quoi que vague. Je l ai relu, et sincèrement j ai adoré. J ai vu dans les critiques que Caroline était considérée comme stupide, mais ce n est pas du tout ce qui m est apparu. Une héroïne au départ naïve, centrée sur ses désirs et la passion, prête à tout pour arriver à se laisser guider par ce qu elle aime et veut. L arrière plan de la révolution française était agréable, les voyages en pleine mer, les enfermements en prison, les déceptions, l amour..

Que de choses dans ce roman. Une merveille !
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L'erreur

« (…) afin de ne pas diminuer votre plaisir, il n’est pas question de dévoiler ici l’intrigue imaginée par Cecil Saint-Laurent. Sachons seulement qu’un homme est assassiné, qu’un autre homme est accusé de meurtre, que la femme et la maîtresse de la victime jouent un rôle important, moins important cependant qu’un certain cahier jaune »



L’erreur est un roman policier. Ce n’est pas le genre que je préfère, je serais donc passée à côté de cet ouvrage s’il ne m’avait pas été vivement recommandé. Et cela aurait été bien dommage ! Comme c’est écrit dans la citation ci-dessus, il est compliqué de donner un résumé sans en gâcher la lecture. Je vais alors simplement vous faire part de mon opinion. L’erreur fait partie de ces romans dont on ne comprend le dénouement qu’à la toute fin. Chaque fois que l’affaire semble être résolue, un rebondissement apparaît. Le livre est divisé en plusieurs parties, chacune correspondant à une avancée dans l’enquête. L’intrigue est bien ficelée, de telle sorte que nous sommes maintenus en haleine tout au long de la lecture. Personnellement, je l’ai lu rapidement, tant l’envie me prenait de connaître la suite. L’ouvrage n’est pas très épais, pourtant cela ne nous empêche pas de nous attacher aux personnages.



L’erreur est donc un roman policier prenant, avec de multiples rebondissements qui nous poussent à poursuivre notre lecture. Ce n’est peut-être pas un roman qui me restera en tête des années durant, mais j’y ai passé un bon moment. Je vous le recommande !
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Caroline Chérie, tome 1



14 juillet 1789. Au cours d'une partie de campagne au bois de Vincennes, le chevalier Gaston de Salanches rencontre la ravissante Caroline de Bièvre. Il entreprend l'éducation amoureuse de la jeune aristocrate... Poursuivie par des sectaires et convoitée par les séducteurs, Caroline est emportée dans la tourmente révolutionnaire mais continue de croquer la vie à pleines dents. "Caroline chérie", livre paru en 1947, s'est déjà vendu à plus de 5 millions d'exemplaires et a été traduit dans douze pays et a été adapté deux fois au cinéma (une fois avec Martine Carol et une fois avec France Anglade)
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La bourgeoise

Moi qui aime bien Jacques Laurent d'ordinaire, j'ai été très déçu. Il s'agit d'un banal roman cochon, sans aucun intérêt littéraire ou même de distraction. Une bourgeoise coincée qui ignore qu'elle est une "petite salope" se retrouve entraînée dans un mariage à trois avec son mari et sa meilleure amie. Elle y prend goût et s'épanouit sexuellement. Education SM soft, descriptions lamentables pour titiller les satyres sous la ceinture. C'est très nul et très chiant, et même un peu sordide (le plan de carrière élaboré entre deux enculades et trois fessées..). Sans doute strictement alimentaire. du moins, j'espère. Sinon, c'est triste.
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Une sacrée salade

Ayant pour principe de ne jamais rien acheter à la nouvelle Table Ronde qui me fait d'autant plus horreur qu'elle symbolise pour moi la trahison de l'esprit d'origine tout en vivant de ses rentes sur les auteurs comme Blondin ou Laurent, c'est soulagé que j'apprends que j'ai échappé à une préface de Leroy.



J'ai ramassé Une Sacrée salade sur l'étal d'un brocanteur, dans une vieille édition enveloppée d'une couverture géniale de Siné sans rapport avec la couverture postmoderne absurde utilisée sur la page de Babelio. Et j'en ai fait ma lecture du week-end. Je m'apprêtais à me fendre d'une critique quand j'ai vu les stupidités qu'on "croyait avoir comprises" avec les lunettes blanches et noires du politically correct version 2019.



Je me suis dit que, tant qu'à faire, j'allais rectifier ça. Après tout, quand on prend un quart d'heure à rédiger quelque chose de gratuit sur sa journée de travail, autant primo se faire plaisir, secundo que ce soit utile. Alors, ainsi, j'apprends que c'est un roman anti-pétainiste (!!!) passeke sou Vichit ont tuer lé avorteuz. C'est hilarant de lire un truc pareil alors que ça va faire des dizaines d'années que j'entends répéter ad nauseam que Laudenbach (Action Française, OAS, etc.) et Jacques Laurent, c'étaient d'horribles pétainistes, des fascistes même (dixit BHL), et que Vichy... c'était justement eux! Et c'est vrai, n'est-ce pas. Jacques Laurent était effectivement FONCTIONNAIRE DE VICHY, très exactement au Secrétariat général à l'Information, et non seulement ça, mais encore homme de confiance de Paul Marion, co-fondateur du PPF, parti violemment fasciste et collaborationniste, et pour couronner le tout: contributeur actif à l'organe de propagande vichyssois Révolution nationale!



Ensuite, "ont envoyé lé avaurteuze à l'échafo" sous Vichy? Non. UNE femme, une répugnante commerçante de l'avortement en série, une sordide criminelle a été exécutée sous Vichy. UNE. Et il est probable qu'elle aurait été exécutée tout pareil sous la IIIe, la IVe ou la Ve République de de Gaulle. C'était une sainte à peu près autant que la Voisin ou Elisabeth Bathory.



Enfin, j'apprends - effarement de ma part - ke leu filme ki a éter tirai du livr il été boykoter par le gouvernemant. Alors, j'ai vérifié pour vous, d'accord? C'est sympa, non? Et voilà le résultat. L'adaptation d'Une Sacrée Salade au cinéma est signée Roland Laudenbach et Alexandre Astruc. Or Astruc raconte précisément dans le Plaisir en toutes choses que "Roland Laudenbach était associé à Colette, la femme de Jacques Duhamel, directeur de cabinet d'Edgar Faure" (alors président du Conseil, c'est-à-dire qu'il DIRIGEAIT le gouvernement) et qu'ils ont obtenu d'Edgar Faure qu'il SOUTIENNE la candidature des Mauvaises Rencontres, adaptation cinématographique du roman, au festival de Venise.



Bien, ceci étant réglé, il est très amusant de comparer le manichéisme puéril du XXIe siècle, entièrement réglé par 50 ans d'anéantissement de l'imagination sous influence médiatique, avec les contrastes, les nuances, l'immense variété des prises de positions sociales et politiques des années 1950. Des "fasciiiiistes" "pétainiiiiistes" comme Laudenbach et Laurent pouvaient en effet prendre des positions en faveur de la légalisation de l'avortement. Jacques Laurent, d'ailleurs, avait déclaré un jour à Jean-François Bory que "la réforme qu'il admirait le plus" était "la légalisation de l'avortement".



Maintenant, sur le roman en particulier: c'est un Crime et Châtiment façon Laurent. Il est probable que Jacques Laurent n'avait aucunement l'intention au départ de réussir une oeuvre littéraire; c'était - comme toute la production signée Cecil Saint-Laurent - conçu comme un bouquin alimentaire. Et, de fait, les débuts sont à peu près aussi nuls que Caroline Chérie. Et puis, Laurent se prend au jeu, devient lui-même. D'abord c'est une étincelle ici, une petite réflexion profonde qui fait espérer mieux, et puis il se lâche, et voilà un dialogue à la Raskolnikov. Alors il devient tout à fait Jacques Laurent, celui des portraits cruels de vérité: les femmes en prennent pour leur grade, les hommes aussi, les flics, les héros de la Marne, tout le monde y passe. Il y a beaucoup de fatalisme, chez Laurent. On sent qu'il est Forbin, et que sa réflexion profonde est, finalement: puisqu'on ne peut rien changer à l'évolution désastreuse des moeurs, autant légaliser l'avortement pour mettre fin aux tristes séquelles de la clandestinité, et notamment éliminer du circuit le négoce des monstrueuses "avorteuses" également dénoncé par Sartre qui appelait l'avortement un "meurtre métaphysique" dans Les Chemins de la liberté.



En somme, Laurent se résigne dans les mêmes termes que Simone Veil, à l'état de fait: "C'est pourquoi, déclarait Veil à l'Assemblée nationale, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s'il admet la possibilité d'une interruption de grossesse, c'est pour le contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme." Et elle ajoutait: "Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issues. Mais comment le tolérer sans qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société paraisse l'encourager ?"
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Une sacrée salade

J'ai trouvé ce livre dans l' édition du Livre de Poche Policier, sous la signature de Cécil Saint-Laurent.

Unité de temps, de lieu, d'action.

Penny fait face au policier Forbin, qui se fait fort de la faire parler.

L'ambiance est celle de ce morne début de la décennie 50 du 20e siècle.

Il faudra encore attendre vingt années, pour que l'avortement soit légal en France. En attendant, c'est la ronde macabre des faiseuses d'anges, et la torture de potions ou objets divers pour se débarrasser d'une grossesse indésirée.

Le commissaire principal poussé et contraint par les politiques et l'opinion conservatrice, en fait un principe: Il faut aboutir l'affaire et que Penny désigne formellement le médecin responsable de son interruption de grossesse. Forbin devra obtenir ces aveux coûte que coûte, même si lui, personnellement, laisserait volontier tomber l'affaire...

Jacques Laurent, tout le long de cette journée d'interrogatoire et par la bouche de Penny, offre un aperçu sur cette jeunesse de l'après-guerre avide d'une liberté encore chichement comptée.

L'auteur dissèque savamment les techniques du policier, pour arriver à ses fins: Contraint d'écouter les digressions de Penny et ses retours dans son passé récent d'employée d'une maison d'édition.

Penny a eu quelques amants, et Forbin s'y perd un peu pour déterminer qui a pu rendre Penny enceinte. Il ne rentrera pas déjeuner chez lui. Il faut qu'il aboutisse. Aboutira-t-il, d'ailleurs?

Un policier surprenant, donc, avec un tout dernier chapitre pour le moins éclairant.
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