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Critiques de Jean-François Billeter (65)
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Lichtenberg

Nous ne disposions jusqu'à ce jour, en français, que de traductions mettant en lumière la part la plus "légère" de Lichtenberg, même si la subtilité de son regard s'imposait assez aisément.

Grâce à ces nouvelles traductions, c'est une approche beaucoup plus "philosophique" que Jean-François Billeter nous fait apparaitre; en continuité et en parallèle, sans doutes, de ce qu'il nous a révélé précédemment avec ses remarquables traductions de Tchouang-tseu.

Qu'est ce qui peut donc rapprocher et faire le lien entre des pensées en apparence si lointaines ?

Certainement une certaine distance à l’immédiateté du monde, un recul conscient et choisi ayant pour but de ne pas se laisser déterminer par le fracas du temps présent ; ce que Lichtenberg formule justement, de cette manière remarquablement concise, "Efforce-toi de ne pas être de ton temps".

N’y voyez toutefois nulle pose philosophique prônant l’indifférence aux choses dans un égoïsme protecteur et tranquille : ce qui cherche à se préserver, c’est une liberté d’esprit effective qui ne se laisse pas dicter ce qui la constitue. Ce qui est présenté ici, plus précieux encore, des moyens d’y parvenir.

"Les passages que j'ai réunis ici contiennent en filigrane une sorte de Discours de la méthode qui montre non point, comme celui de Descartes, comment parvenir à la certitude, mais comment se maintenir dans l'incertitude, celle qui rend la pensée mobile, curieuse et féconde. "

Et Billeter précise encore :

"Lichtenberg représente parfaitement ce moment privilégié de l'histoire européenne où le mouvement des lumières parvient à maturité, quand la raison admet qu'elle n'est pas toute-puissante et se met à l'écoute de ce qui n'est pas elle. "

Nul mysticisme égaré, ici toutefois, chez celui qui fut « l’un des représentants les plus remarquables des Lumières en Allemagne et à sa façon l’un des plus profonds ».

Lichtenberg, comme son cousin lointain Tchouang-tseu, se pose au contraire au cœur de l’expérience et de sa nécessité.

Aussi, « Lichtenberg proclame comme Descartes que l’exercice de la pensée appartient à chacun, mais montre beaucoup mieux que lui comment l’exercer. »

Enfin, on tiendra compte de ce que Jean-François Billeter pose clairement dans sa note liminaire, expliquant les raisons de ses choix : " Je souhaitais le faire mieux connaître. Pour cela, j'ai pris le parti de rassembler les passages qui m'ont le plus intéressé et sur lesquels je n'ai cessé de revenir au fil des années. Lichtenberg disait lui-même que c'est ainsi qu'il faut lire les auteurs : en les résumant pour son propre compte (F 1222). C'est donc "un" Lichtenberg que je présente ici, le mien."

Tous ceux qui connaisse l'intelligence et la rigueur d'esprit de Billeter comprendront fort bien l’intérêt de ce regard particulier, s'adressant à notre réalité contemporaine.
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Une révolution dans la pensée

La pensée en marche.

Il faudrait croire à l'idée de la perfectibilité humaine pour imaginer un changement de paradigme afin d'éviter la catastrophe provoquée par le néolibéralisme qui "assujettit" toute vie sociale mais aussi la nature, la politique, la pensée, le langage pour en tirer profit sans aucune limite. Il conviendrait de repartir de l'individu, sans dissocier l'esprit du corps, allant à l'inverse du dualisme qui oppose la pensée et la matière et innerve la religion et la philosophie occidentale. Ensuite, l'activité de chacun deviendrait une "puissance agissante". L'acquisition d'un geste qui est un ensemble de mouvements accordés irait s'améliorant jusqu'à être effectué avec de l'esprit, habité, en somme, comme au yoga, dans la Salutation au Soleil où mouvement, position, concentration, respiration et pleine conscience sont concomitants et en phase. Pour Jean-François Billeter, quand le geste mécanique est intégré, le passage correspond à un changement de régime de l'activité. Le corps porte le geste ("aplomb, équilibre, respiration...") et "rend naturel ce qui a d'abord été artificiel". L'auteur va plus loin. Pour lui, l'individu ne peut se connaître qu'en étant attentif aux modifications issues du "perfectionnement" de son activité. "L'activité est première, la conscience seconde". La connaissance de soi et le besoin de s'améliorer œuvrent pour la liberté de la personne. Tel apparaît le nouveau paradigme. Il n'est pas sans soulever une montagne de questions comme celle de la perfectibilité humaine ou encore le besoin de croire au dualisme et d'espérer que l'esprit éternel s'émancipe du corps putrescible. Billeter convoque Descartes et son cogito erroné. Surtout, il remet en lumière Blaise Pascal : "Le plus lucide et le plus profond des moralistes" avec sa définition de trois ordres gradués : charnel, spirituel et charité, le plus élevé, étanches et distincts. Billeter remarque des similitudes entre les trois ordres et les régimes de l'activité. La dernière partie de l'essai brosse à grands traits la dérive politique et humaine quand la pensée s'estompe et le langage s'étiole, la liberté meurt dans une société informatisée où l'enrichissement matériel sans frein et l'égoïsme outrancier priment.

Le sinologue suisse Jean-François Billeter poursuit ses fécondes réflexions dans la continuité de ses études sur Tchouang-tseu. Simple, bref, construit, clair et argumenté, le petit livre édité avec classe par Allia se parcourt sans lassitude et invite à de nouvelles plongées tant le propos accessible mais dense suscite réflexion, critique et ouverture. 
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Une autre Aurélia

J'espère ne pas devoir un jour néfaste tenir chronique après le départ de l'être aimé.

Difficile à lire si l'on ne fait pas abstraction de ce qui pourrait m'arriver.

Utile à ceux devenus seuls au monde à souffrir da la disparition de sa moitié.

D'une grande pudeur et d'une honnêteté constante envers les sentiments, émotions et effrois qui traversent l'endeuillé.

Lu en apnée.

Merci Jean François.
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L'art d'enseigner le chinois

Jean-Francois Billeter nous propose, une fois encore, un texte assez court mais au contenu très dense. Il aborde dans cet essai sa façon d'enseigner le chinois que j'ai d'ailleurs trouvée très originale. J'aurais beaucoup aimé suivre ses cours quu semblaient sortir des sentiers battus, notamment concernant l'apprentissage de la prononciation par les couleurs et non par le pinyin.

J'ai beaucoup aimé ses réflexions sur le travail d'intégration, ses échanges avec les apprenants et l'idée de faire une première heure de la séance tout en chinois, et sans prendre de notes.
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Pourquoi l'Europe : Réflexions d’un sinologue

Jean François Billeter se lance ici dans une explication dense, complexe des manipulations par le pouvoir chinoise des textes des philosophes... Il oppose le confucianisme légiste, le yang dominant le Yin dominé au confucianisme des rites ( le confucianisme que l'on aime) ... une explication originale différente, mais qui n'est pas cependant sans rappeler le discours de la Tortue ou les rites sont aussi déformée par le pouvoir pour dominer le peuple, et faire rester la femme à la maison ( lire le Discours de la Tortue de Cyrille Javary), et donc bien souvent, quand on est occidental on s'y perd bien souvent dans cette culture chinoise... parce qu'on ne fait pas la distinction entre les deux... dès qu'il s'agit de lois, le discourt ne nous plait pas... mais dès qu'il s'agit d'un traité de médecine traditionnelle chinoise là c'est différent, notre esprit s'ouvre... et notre pensée s'anime devant tant d'images pour décrire un invisible et pourtant d'une façon si juste... Il est donc primordiale pour bien comprendre la Chine et ses contradictions, qui ne se sont pas évanouirent avec le communisme... de bien appréhendé la culture chinoise sous ses deux aspects... parce que soit l'on va rejeté l'aspect le plus fantastique de la culture chinoise... que Cyrille Javary nous fait tant aimé par son interprétation du Yi Jing qui est bien un rite... et nous parle si merveilleusement de son histoire dans le discourt de la torture..; et de lire Billeter pour bien comprendre comment découvrir les manipulations du pouvoir endorme notre vigilance et nous induit en erreur... Aimons la Chine, mais oui des Chinois et des sinologues nus le disent souvent faisons quand même attention... car la Chine n'aura de cesse de se réinventé que lorsqu'elle aura mis d'accord ces deux discours...

Notre pays, notre sécurité, passe par la réconciliation de la Chine avec elle-même, réconcilié son humanisme et son autoritarisme, mais aussi, il faut nous Europe, réconcilier notre passé, que nous avons bien trop souvent idéalisé ( surtout notre moyen âge pendant le XIXe) et nos idéaux christiques tant de fois trahis... qui aujourd'hui nous laissent sans but... alors ne nous réouissons pas de la Chine aujourd'hui à l'économie défaillante... car elle s'est remise s vite d'une effroyable famiine... pour devenir puissnte réscemment... et au contraire;.. arrêtons en Europe de nous disputer pour nous dominer les uns les autres.... car non, nous ne savons pas partager... et les manpulations, tant en Chne qu'en Europe sont le lot commun de tous les hommes... et avec la pulicité mensongère, à nous faire dépensé plus en créant des mirages de besons... pour pas réellement un minimum de bien etre pour tous... ne donnons pas trop de leçon... car en terme de droit humain nous voulons bien faire... mais à part quand nous créons des Ford T pour tous (réinventé avec la Coccinelle et la deudeuche!) ou des Café Joyeux (#jobforeveryone) il faut bien le dire nous nous soumettons bien vite à nos démons... sous prétexte de nous amuser au lieu de vivre heureux solidaire... Oui, les sinologues sont vraiment à étudier car la leçon viendra peut être de l'Est... et l'Ukraine qui nous défend... n'est que la conséquence que payent malheureusement les Ukrainiens par notre fautes fautes de réinventé un monde plus juste durable... nous réinventons toujours un monde de querelles pendant qu'à l'Est on réinvente sens cesse l'autoritarisme... alors oui... Changeons... et n'attendons pas que les Ukrainiens gagnent... parce que c'est peut être à cause de nous qu'ils vont perdre leur terre, si nous n'y prenons pas garde... la Chine est à étudier pour puisse dans les défaut de l'humanité la résolution de nos problèmes les plus grossiers...
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L'art d'enseigner le chinois

Jean-François Billeter nous parle d'une méthode pour apprendre le chinois qui sous ben des aspects n'est pas sans rappeler l'apprentissage de la langue maternelle des enfants dans la méthode Montessori : d'abord apprendre les sons d'abord, en les répétant ( sans l'équivalence des sons en alphabet latin!) ce n'est que quand les sons sont correctement prononcé ( comme bébé qui babille en étant concentré sur la forme des lèvres de l'adulte qui les prononce) c'est ensuite qu'on introduit le Piyin ( équivalent en alphabet latin introduit par Mao pour rendre la langue plus facile à apprendre)... et ensuite, l'enseignant pratique des cours sur peut de vocabulaire, des phrases simple sur un seul sujet, en faisant des gestes pour demander une phrase à l'étudiant... qui n'écrit que lors des cours d'apprentissage de caractère répétant le son du symbole qu'il copie impérativement au pinceau chinois! Et comme un enfant plus âgé peut présenté un exercice à un enfant plus jeune dans la méthode Montessori, dans une classe de Jean François Billeter, un camarade peu souffler car le but n'est pas de prouver que l'élève sait ou ne sait pas, c'est qu'il intègre petit à petit le mécanisme qui permet de former la langue chinoise... Une autre façon d'apprendre, mais qui peut être réalisé grâce à des enregistrement si on est seul... et si on a l'impression que c'est fastidieux... le résultat est tel que les élèves de Billeter apprenant en 6 cours par semaines répartie dans la semaine sur 3 heures au totale arrivaient à faire des phrases simples avec 680 caractères en seulement un an! De quoi se remettre en question... et se dire qu'un professeur qui connait la langue comme un natif (comme c'est le cas de Billeter) peut certainement apprendre à quelqu'un de cette manière... et les cours écrits sont distribués àla fin du cours... parce que les élèves n'ont rien écrit... et bien sûr cela ne peut être fait qu'avec un professeur avec la prononciation impeccable... cette méthode ne supporte certainement pas là peut près... ce livre n'est pas un méthode de Chinois, mais un essai sur comment on devrait faire pour apprendre une langue qui n'est pas bâtie sur la même méthode que les autres en imitant les sons, et en prenant le temps qu'il faut sans stress pour former ces ses propres phrases... l'apprentissage en immersion totale...

Comme je n'ai pas cette possibilité, oui, je vais dès que jj'ai le temps reprendre l'apprentissage avec Voie Epress de Nathan et mon tibétain avec mes livres de tiétains dont j'ai déjà fait la critique... mais vue mes éhecs et victoire, ce que j'ai lu de Maria Montessori, et les livres de Temple Grandin, on aurait vriament tord de ne pas écouter Jean François Billeter, car sa viosion est certainement la plus proche de la réalité pour l'apprentissage de la langue chinoiise, et peut être même de la langue tout court... et quand il parle de lenteurs au début pour des accélérations soudaines, oui... quand on a vécu des tant de difficultés pour apprendre à monté à cheval et à parler l'anglais... et qu'on a prix le goût à des méthodes comme la méthode PNH ( Pat Parelli) et les travaux de Maria Montessori, il y a certainement quelque chose d'important à comprendre, car oui, accepter ce qui est lent au début, prendre son temps pour voir de soudaines accélérations, c'est ben typique de la méthode Montessori et du chuchotement américain... donc oui... la pédagogie est à revoir... et c'est ici de cela qu'il est question... et quand on voit aujourd'hui tous les problèmes éducatifs du à des enfants qui non seulement n'ont plus de lien avec la nature, mais de moins en moins avec la vie pratique, la vie manuel l'esprit ailleurs voulant aux eux vidéos ou regardant ce qu'il y a de plus stupide sur un écran de télévision, même si on ne veux pas apprendre le chinois... au ferait bien de tirer des leçons importantes de pédagogie de ce tout petit livre... un Jean-François Billeter qui croit une fois de plus un livre cours dense, mais pour nous ramener à l'essentiel avec talent!



Livres à lire :

Sur la pédagogie :

Tous les livres de Maria Montessori, en commençant par l'Enfant, et DE l'enfant à l'adolescent!

Marie Hélène Place 60 activité Montessori pour mon bébé

Eve Herman : 100 activités d'éveil Montessori, 100 activités pour découvrir le monde, 100 activités Montessori pour préparer l'enfant à lire et à écrire

Temple Grandin : Ma vie d'Autisme, Penser en Image,, l'Interprète des animaux



Langues :

Si vous n'avez pas un professeur de ce type, commencer par les méthodes voies expresse chez Nathan, et ensuite diriger vous vers les guides de conversations et les méthodes pour les Nuls dans un deuxième temps, c'est ce que j'ai trouvé de mieux... en répétant un maximum, pour acquérir les bons réflexes... Ecouter dès que possible un maximum de choses en V.O en alternant sous titre en français sous titre dans la langue, pas de sous titre....
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Esquisses

Jean-François Billeter part d'un constat : nous avons méprisé la raison des lumières... pour laisser les possédants en déformer le sens.... Et il nous incite à observer toutes sortes de choses dans toutes nos activités! Une chose que réclamait déjà Maria Montessori pour tous les enfants, pour qu'adolescents ils sachent trouver leur place dans la vie, une chose que revendique Temple Grandin pour les enfants autistes, dès le plus jeune âge... et ce qui est troublant, c'est que tant de gens en occident fasse le même constat : la négation de la raison en occident, du pouvoir qu'elle nous procure à nous rendre heureux et utiles, et par là trouver notre place dans la société... et il ne s'agit pas ici seulement d'anticapitalisme, car Billeter critique aussi le système communisme... alors que ni Maria Montessori ni Temple Grandin ne critiquent ni l'un ni l'autre... elles dénoncent seulement ce qui peut faire que quelque soit le système, on résout les problèmes en vivant heureux... et le pire c'est le manque de publicité accordés à ces gens qui semblent pourtant si bien s'accorder en prenant le problème par un bout qui leur est personnel : Jean François Billeter : sa connaissance de la philosophie occidentale et de la Pensée Chinoise, Maria Montessori : l'éducation de tous les enfants du monde quelque soit leur culture, en s'appuyant sur l'intégration des handicapés par l'éducation! et pour Temple Grandin, l'intégration des autismes par une éducation qui leur est adaptés, pour qu'ils puissent remplir des rôles spécifiques à leurs capacités dans la société... là o les autres ont besoin de coopérer avec eux... et quelques soit le bout par lequel on prend les problèmes actuels... ils faut bien l'admettre le remède est le seul : des activités adaptés à chacun avec des pauses pour observer ce qui permet d'améliorer tout système par une culture non pas hautement spécialisé, mais varié en expériences personnels...

Et si Maria Montessori nous parle du pouvoir absorbant des enfants, Temple Grandin nous parle des différentes formes de penser et de l'intérêt complémentaire de la pensée visuel.... Billeter nous parle de la pause mal comprise en occident, cet arrêt d'activité qui nous fait voir comment régler un à un chaque problème, comment faire surgir le Euréka... ce qu'à comprit la Chine depuis bien longtemps à force de jongler avec l'invisible par pragmatisme et non par démonstration.... Encore une fois un petit livre dense.... qu'il faut prendre le temps de lire quitte à faire des pauses justement quand les idées se rouillent....

Alors oui, pour bien comprendre non seulement on lira tous les grands maîtres du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme et autres philosophies orientales, mais on se plongera aussi, notamment dans les livres de Jean François Billeter, mais aussi de Maria Montessori et de Temple Grandin pour avoir une vision plus large du sujet et enfin mettre en pratique.... et vite c'est important!

Maria Montessori : commencer par l'Enfant, de l'adolescent à l'enfant, mais vraiment tout lire... y compris l'enseignement de la géométrie ( Psychogéométrie)

Temple Grandin : Ma vie d'autiste, l'interprète des animaux, Penser en imager, mais aussi ses interventions et les quelques interventions de sa mère sur You Tube!

Jean François Billeter : tout ce qui vous tombe sous la main mais plus particulièrement : Une Révolution de la pensée, Esquisses, L'Art d'enseigner le Chinois, Le propre du Sujet, Héraclite le sujet....
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Héraclite, le sujet

Jean François Billeter découvre un livre, un beau jour dans une librairie... et d'un coup il se rend compte qu'il n'avait pas compris Héraclite, lui, qui se débrouille bien en grec et qui est un des traducteurs les plus perrformants des phiilosophes chinois anciens, certainement plus difficile à traduire en Français (même avec une compréhension aisé du Chinois, les mots n'ont pas le même impact en Français, et ce n'est pas parce que vous avez compris, que vous trouver les mots pour traduire...). ALors oui, fort en traduction du Chinois vers le Français (exercice bien plus dure que d'apprendre simplement le CHinois, surtout sur les textes anciens...) il ne faut pas s'étonner que se rendant compte qu'il était passé à côté de quelque chose , il s'est mis à vouloir remettre dans l'ordre les precieux fragments d'Héraclite, pour essayer dans comprendre le sens.. Si c''est un cerrtains Froment-Meurisse qui l'a ammener à entreprendre ce précieux travail, jamais il n'y serait arrivé sans la compilation par deux auteurs allemands de ces fragments. Et oui, quand on lit la traduction des 50 fragments sur 126 si je me souvient bien, les fragments isolés qui prête tellement à sourir qu'on en rie dans un film intitulé Quai d'Orsay, adapté d'une série de deux B.D. que j'attend depuis des semaines (entre problème du distributeur, manque de papier... j'attend patiemment que cela arrive chez mon libraire très efficace et qui se désole de la situation...). Donc Héraclite fait sourir... mais s'il avait été mal compris??? Cela n'explique pas pourquoi de grands philosophes le classe parmi les grands... et quelques intellectuels, d'après Mr Billeter faisait la même erreur d'interprétation en le raprochant de la Chine... mais pas tant que cela, puisqu'il semble dire la même chose qu'un autre texte, mais avec d'autes mots qu'à aussi revisité le même auteur : Court traité du langage eett des choses, et les adeptes de la méditation et de l'intuition (surrtout ceux qui se méfient, comme le suggere Spinoza de se méfier de leur imagination, souvent trompeuse) admettront que la théorie de Jean François Billeter, sans être prouver par un ancien écrit retrouvé du fond des âges, tients la route, et parle effectivement de sensation qu'ils ont connus... cela ne conforte pas seulement l'auteur une tel théorie.... Difficile de vous résumer sa traduction... il faut se perrdre dans la méditation, se perdre dans Thouang Tseu, et dans Héraclite pour vraiment comprendre... je ne tenterai pas le difficile exercice pour vous expliquer... découvrez par vous même... j'ai trop peur de trahir Mr Billeter... C'est donc un live pour les philosophes adeptes de la méditation en se méfiant quand même des dérives pour aller vers le très difficile concepte de vérité, que les bouddhistes appellent non sans raison vacuité... Une vision très propeteuse d'Héraclite en ce début du XXIe siècle où l'on remet beaucoup de chose en question, surtout pour ce que l'on pensait des périodes allant du néolithique au début du moyenne âge.... C''est donc un livre pour public averti... pas du tour pour un débutant complet en philosophie... mais qui, si vous faites patie des gens qui commence à comprendre la réalité de la méditation, n''ayant rien lu sur Héraclite (ce qui vous évitera des aprioris) pourra vous interressez... et on se dit que même si jamais M. Billeter peut ne pas avoir raison... c'est au pire une merveilleuse conceptioon de la philosophie... par un auteur qui reste ouvert à la discution sur sa théorie avec les spécialistes du grec et d'Héraclite...
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Une rencontre à Pékin

Ce court récit est touchant par l'histoire narrée et par l'affection que porte l'auteur à sa femme et que l'on ressent à chaque ligne.



Jean-François Billeter nous dévoile ici un peu de son intimité mais toujours avec beaucoup de pudeur. Il nous explique ce qui l'a amené à apprendre le chinois et après à se rendre en Chine, sa rencontre avec sa femme mais aussi les difficultés qu'ils ont dû affronter pour se marier. En effet, il n'était pas aisé à cette époque pour un étranger d'épouser une chinoise.



À travers leur parcours, nous en apprenons plus sur l'histoire de la Chine et notamment cette époque troublée que fut la Révolution culturelle.



Billeter nous explique son manque de connaissances (et des Occidentaux en général) sur la situation du pays à son arrivée en Chine dans les années 60 (mais il y a remédié grâce à la lecture et à sa vie sur place). Il nous montre également la vie particulière menée par les quelques étudiants étrangers à Pékin : le fait d'être parfois suivi, l'interdiction non dite de parler au peuple etc. L'ambiance de plus en plus tendue suite aux bouleversements et aux horreurs de la Révolution culturelle est elle aussi rendue avec clarté.
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Essai sur l'art chinois de l'écriture et ses ..

Si l'Ecriture chinoise de Viviane Alleton était d'abord facile, et permettait à tout lecteur de s'intéresser à l'écriture du pays du milieu, ici il s'agit d'autre chose ! Un traité très complet sur l'écriture chinoise, un essai qui vous guidera pour savoir dans quel esprit vous devez travailler l'écriture chinoise. Bien qu'il ne s'agit pas d''un cours de Calligraphie,, le spécialiste de la Chine François Billeter nous expose un essai très complet sur comment on doit appréhender l'écriture chinoise, pour comprendre les symboles (quelques pistes pour comprendre les différentes façons d'associés les caractères, l'utilisation des carrés pour apprendre à les tracer, comment rendre l'écriture fluide, par de petites imperfections qui en fait n'en sont pas, car elles sont voulues).

Régulièrement, nous avons des comparaisons entre Orient et Occident, car écrire des caractères bien individualisé, dont le sens est compris dans le symbole, ne demande pas du tout la même démarche que les lettres d'un alphabet, liées lorsque dans un même mot qui reposent sur une ligne imaginaire ou réelle. On retrouve un peu ce phénomène dans l'Alphabet tibétains qui, bien qu'alphabet, n'agence pas les mots non plus comme en occident même si le phénomène est beaucoup moins prononcé....

Il s'agit donc d'un livre pour comprendre l'écriture Chinoise dans ses moindres détails, à proscrire si l'on veux juste survoler le problème, mais tellement passionnant si l'on veux étudier le sujet en profondeur....
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Les gestes du chinois

"Les gestes du chinois" est à lire en complément de "L'art d'enseigner le chinois" sorti en même temps.

Jean-Francois Billeter nous propose ici un cours de chinois en 90 pages, dans lequel il nous montre la logique de la langue.

Dans l'introduction, l'auteur nous explique que le chinois n'a pas une grammaire à proprement parlé, ou tout du moins pas une grammaire au sens occidental. Il préfère appeler ces points de "grammaire" des "gestes".



Petit rappel des "gestes" :



Le geste thème/propos

Le geste qualifiant/qualifié

Le geste verbe/objet

Le geste de l'enchaînement

Le geste du verbe composé



Ce livre doit être quelque peu ardu pour un lecteur non sinophone.
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Un paradigme

« Je prendrais soin d'indiquer en quoi mes idées me paraissent répondre à des besoins qui m'étaient propres, afin que chacun fasse la part des choses et juge dans quelle mesure elles peuvent valoir pour lui. »

De son long séjour avec la pensée chinoise et tout particulièrement avec celle de Tchouang-Tseu, et de ses propres expériences de vie, Jean-François Billeter tente de dégager ce qu'il désigne ici comme un paradigme, c'est-à-dire extensivement une vision du monde et dans un sens plus restrictif, une manière d'être et d'agir que chacun, à partir de sa propre observation, peut décider ou non de faire sienne, de s'approprier.

Suite à une première lecture, on est frappé par l'écart étrange qui semble s'installer entre l'apparente facilité de ce qui est proposé là et la difficulté de pouvoir le mettre en pratique. Force nous est pourtant de constater, que ce n'est pas à une trop grande abstraction de la pensée de Billeter que nous devons cette fâcheuse résistance, mais à un obstacle qui semble résider en nous, comme un ensemble de « mauvaises habitudes » que nous n'avons pourtant nullement choisies.

« Je donne au mot « corps » une acceptation nouvelle. J'appelle « corps » toute l'activité non consciente qui porte mon activité consciente et d'où surgit le mot manquant ou l'idée nouvelle. (...) je me représente nos différentes formes d'activité consciente comme comprises dans l'activité du corps, le corps n'étant rien d'autre que de l'activité. »

C'est par l'analyse du geste que Billeter tente alors de démontrer la nature de cette activité. Car «le geste fournit un paradigme, celui de l'intégration» qui se réalise dans une suite d'étapes, de paliers qui permettent l'acquisition d'une connaissance nouvelle de la réalité : les lois de l'activité, lesquelles «serviront, en quelque sorte, d'instruments de navigation.»

Il ne saurait être question de résumer ici, l'ensemble de ce petit ouvrage de Billeter à la fois si simple et si complexe, car il ne doit pas faire illusion : « il sera vite lu, mais le travail de l'imagination auquel il invite exigera patience et longueur de temps. »

J'espère simplement à travers cette introduction avoir pu éveiller l'intérêt de quelques-uns pour ce remarquable petit livre que je vais certainement garder « sous la main » quelque temps.
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Demain l'Europe

L'auteur nous parle d'un constat navrant : quand on fait quelque chose qui est à faire, comme on le détourne de sa raison d'être au profit de certains possédants, tout ce qu'on fait depuis la création du capitalisme ne sert à rien... et il faut avoué vue ce que l'on a fait des 35 heures, gagner autant en travaillant moins, en tenant enfin compte de l'automatisation et du gain de temps qu'elle fait gagner, ne sert de rien... parce que le problème, comment faire pour que cela profite à tous ( car même si l'auteur n'en parle pas... le problème est bien là, tout hélas n'est pas automatisé! et tout le monde n'a pas les mêmes capacités et pourtant, l'accès au travail est déterminé sur des critères aberrants car théoriques qui n'ont rien à voir de nos jours, avec les capacités réelles, qu'elles soient là tout de suite, ou qu'elles puissent être développer simplement par l'expérience... qu'on nous refuse... c'est le serpent qui se mort la queue... et quand des actions comme Café Joyeux se créé intelligemment pour y résoudre... tout une colocation s'y oppose! Alors oui, d'une grève on nous parle de travailler moins pour garder tout le monde dans l'entreprise... c'était dans les années 90! Hélas cela partait d'une usine... pas de financement pour maintenir les salaires... et au lieu de trouver une solution de base qui maintenait le travail pour tous en diminuant le salaire dans une usine... patatras, on prend une mesure... qui réduit le temps de travail de tout le monde en réussissant un tour de passe passe pour que les gens est moins de pause, et sans aucune avancé technologique oblige tous les salariés à faire autant qu'avant.... en 35 heures ce qu'il faisaient en 39... donc n'on pas une répercussion du retard des acquis sociaux pour redonner du temps au gens grâce à la mécanisation... non... juste un tour de passe passe pour le faire croire... il ne m'a pas fallut un mois pour observer et comprendre... il suffisait de lire les affiches adressés au personnel chez Champion, ou bien les réusions de Wiethe Lederlé... et là c'étaient des entreprises à bonnes conditions de travail... où ce n'était pas grave.. mais dans des entreprises o les conditions étaient déjà pénible... on a fait pareil... et quand Café Joyeux essai tant bien que mal de fournir du travail aux gens les plus déficients voulant donner un sens à tout cela... on critique sa promotion dans les discutions Wikipédia... et au moins une colocation a voulu les interdire! Pitoyable... mais cela vient du fait que quand les handicapés ont affaire à la médecine ou à l'éducation... déjà là ils n'ont qu'un droit : de se bourrer de pilule, de se taire... et de ne pas avoir leur copie de simple élève corrigé... d'être mis dans des structures inadapté même simple dépressif ac +4 sans défaillance réelle... tout juste fortement dépressif à subir des choses sensés ne pas exister en France... et Café Joyeux, malgré 6 ans d'existence peine à se faire connaitre, et ne peut financer son You Tube... car que 920 abonnés et pas 1000 le saviez-vous ?

Il manque un projet commun à l'Europe et pourtant on en a! du travail pour tous! A des règlements respectueux sur l'écologie (mais pas sur la biodiversité qui hélas ne peuvent être que local...) donc malgré un courageux skipper ancien patron qui a beaucoup de succès avec ses autistes et ses trisomiques... il faut bloqué... critiquant sa façon de faire... malgré que notre Président parle d'entreprenariat du XXIe siècle! Et café Joyeux créé juste avant le covid a survécu au COVID... pourtant un café des Champs Elysée qui survie pour employer des handicapés... au COVID... il y avait de quoi écrire... et soutenir;... cela à été permis par les dirigeants les parents bénévoles et le déterminisme forcené de quelques autistes et trisomiques... qui osent dire... ce n'est pas juste, nous aussi on veut faire ce que l'on peut dans la société... Billeter parle des divisions de l'Europe... mais le problème, c'est qu'on a les mêmes rien qu'en France... alors oui... lisons se petit livre court mais dense... et Billeter est très habile pour ne nous dire que l'essentiel... à nous de développer... que tous les citoyens qui se sentent à l'étroit dans se monde de plus en plus inégalitaire, osent lire celui qui critique l'Europe, mais aussi ses ennemis ou faux alliés... sa critique est pourtant sur tous les système, même celui de la Chine, lui qui est sinologue, et même le grand ennemi du capitalisme, Karl Marx dont iil explique qu'il a au moins en partie récupéré le travail d'autres.... donc quelques Français pour en enlever des aspects pratiques... quand on apprend cela, on se dit mais pourquoi Karl Mar est si faussement populaire ?
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Le propre du sujet

Il fallait que je lise ce livre, je le savais depuis ma lecture de Court Traité du langage et des choses, parce que l'auteur, Jean François Billeter nous disait que la lecture de ses livres Héraclites, le sujet et le Propre du Sujet éclaraient grandement sur la compréhension... Même si je les ais lu dans un odre peut être illogique (jai commencer par celui qu'il aurait fallut lire en dernier) ce n'est pas très grâve puisque l'auteur en arrive tellement aux même conclusions que moi... Donc oui, le premier des trois à lires est vraiment le propre du Sujet, Héraclite en deuxième et le Court traités du langage et des choses en 3e... Voilà pour l'ordre logique de lecture... Mais en faite, pour les gens qui ont déjà de solides connaisances en méditation (mais attention, c'est souvent rare, les 3/4 des gens qui méditent font n'importe quoi, surtout ceux qui n''ont aucun maître pour leur montrer la voie...)

Le propre du Sujet nous parle au début d'un retour à une réflection pluus naturel, celle de l'enfant, et nous explique qu'il faut la retrouver... en s'oubliant, en arrêtant les penser... moi je parlerai plus d'une dissolution de la pensée, c'est plus juste ( on le comprend mieux d'ailleur à la lecture du 3e livre, ces livres sont denses mais cours, on peut donc les enchaîner rapidement ... surtout quand on a déjà de bonnes notions sur le sujet....]

Mais ce à quoi je ne m'attendais pas, c''était ensuite à une critique de notre système actuel... car l'auteur ne le fait d'habitude pas... il va cependant à l'essentiel... et fini par dire que c'est par un projet européen sur l'écologie que nous allons nous en sortir, parce que suffisamment d'Européen auront apris à réffléchir naturellement comme quand ils étaient enfant.... et combien je suis d'accord avec lui, pour bien plus de raison que ce qu'il invoque.... (rôle actuel possible géopolitique européen pour atténuer les problèmes...) oui, je suis entièrement d'accord avec lui...

Puis il nous parle de la ville de Bâle, de combien finalement elle est cosmopolite (et en plus Billeter est sinophile, donc encore plus cosmopolite) et combien cette ville est importante pour lui et Nietche... et donc oui, des villes comme cela génèrent des hommes cosmopolites, qui pensent juste... parce que oui, ayant moins d'aprioris...

Ce livre n'est donc pas que philosophique, il y a avec ce livre un retour à l'utilité de la philosophie à une utilité pratique, et d'ailleurs, elle n'est pas prônée uniquement par Jean François Billeter, puisque Luc Ferry en parle dans ses livres lui aussi... mais de manière plus lucide dans son histoire de la phylosophie pour les nuls que quand il écrit un livre sur l'écologie... Donc oui, ce livre n'est pas que pour les philosophes, il est pour les méditants (quelques soient leur enseignement d'origine!) pour les écologues, les vraies seuls écologistes à reconnaitres, et tout individu désirent s'investir dans nos prroblèmes mondiaux à une échelle locale avec ses faibles moyen... c'est à dire le Hobbit acharné de Tolkien qui va détruire dans la montagne du destin ce dixième anneau quon nous a cacher et qui gâchent tout : les décideurs économiques égoïstes et les troll fabriquant de Fake News...

Et pour finir, nous entraînant en Italie, l'auteur nous ramène à l'essentiel au lieu de prouver le lien entre causes et conséquences, vraiment observer les hasards de notre monde, qui s'expriment... pour en déduire les nécessités... donc les choses à régler... et ne plus perdre notre temps en démonstrations inutiles... pour agir mal et trop tard...

Oui vraiment si on ne doit en lire qu'un de ces trois livres, c'est celui là....
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Pourquoi l'Europe : Réflexions d’un sinologue

Ce court essai a un contenu très dense et assez exigeant. Jean-François Billeter nous y reparle de son idée de République européenne en nous prouvant que l'Europe ne sait plus où elle va alors qu'elle doit faire face à une Chine de plus en plus puissante.

Le livre se divise en deux partie permettant à l'auteur de faire sa comparaison : dans la première partie, il va faire un récapitulatif de l'histoire de la Chine et de sa tradition politique, tandis que dans la seconde il abordera l'Europe.

Nous retrouvons bien ici la plume acérée de Jean-François Billeter qui ne mâche pas ses mots et assume ses propos.

Ce Monsieur a une sacrée culture générale et fait plusieurs références, dont je dois l'avouer, certaines m'ont un peu échappées, notamment celle sur Ansermet et ses "Fondements" de la musique.

Il faudra que je reprenne ce livre à tête reposée.
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Demain l'Europe

Autant Jean-François Billeter est pertinent en ce qui concerne la Chine, la présentation et la traduction de sa philosophie et l'interprétation de son histoire, autant il fait preuve en cet opuscule d'une candeur et d'une naïveté qui laissent pantois pour ce qui concerne le devenir européen. Ne semble-t-il pas en effet croire que l'état, calamiteux, de notre continent serait la conséquence d'un malentendu, d'un égarement temporaire de la raison qu'il nous suffirait de retrouver au coin de la rue dans un bel ensemble.

De même quant à l'abrogation du capitalisme qui, miraculeusement, s'imposerait comme une évidence pour tous et que nous pourrions laisser tranquillement comme une vieille chose honteuse sur le bord du trottoir pour voguer en une parfaite unité vers une "République européenne" accomplie, une Res publica devenue effective. Lecteur assidu de Billeter depuis de longues années, l'égarement constaté en ce petit texte me fait peine; notre situation serait-elle si désespérée qu'un penseur aussi subtil que cet auteur en soit réduit à s'éloigner dans une pure fantasmagorie pour envisager un quelconque devenir commun...
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Une autre Aurélia

Une autre Aurélia de Jean-François Billeter est un court texte initié par le roman inachevé de Gérard de Nerval Aurélia et la perte de sa femme Wen. Jean-François Billeter s’inspire de ce texte surréaliste pour nous faire découvrir ce carnet intime, il ouvre son être à une approche de voyeurisme sincère, une acceptation de devenir le témoin malheureux en proie à la solitude de l’être aimée mort.

Jean-François Billeter est un sinologue suisse, œuvrant vers la culture chinoise, écrivant un nombre certain de livres sur l’art chinois, il fût titulaire de la chaire d'études chinoises dés sa création en 1987 jusqu'en 1999, prenant sa retraite académique. A la perte de sa femme il écrivit deux récits Une rencontre à Pékin puis Une autre Aurélia, une continuité amoureuse d’une vie de couple de 45 ans, même invisible à son regard, la présence de sa femme habite son âme, son corps, son être sa vie.

Ce récit amorce avec beaucoup de grâce, de tendresse, d’amour, de pudeur et de vie le passage assez complexe d’un être humain à se retrouver seul après la perte de son partenaire. Les aphorismes gravés au jour le jour sur le carnet de notre auteur sur ses sentiments inextricables le happant dans un tourbillon inconnu, ces mots peints avec beaucoup de pudeur et de sincérité, éclairent ce passage délicat, cette transition douloureuse, attisent en nous une vraie émotion tendre, pour découvrir un amour pur, une ode incroyable, une continuité amoureuse différente, comme une immuabilité de l’amour, une intemporalité des sentiments venant bercer les méandres ombrageux de la nouvelle solitude de notre auteur.

Les pleurs sont un moyen de libération, au début ces pleurs sont comme une libération, pourvu qu’ils durent à l’avenir, il faut être seul pour le faire, ces pleurs sont comme un don de Dieu, une consolation du souvenirs qui enveloppe t’esprit et le corps, puis cette émotion d’être seul l’engloutit par moment, le bonheur reçu de sa femme dans sa vie continue de couler encore, seul la vie cesse, il y a ce manque de la personne à qui, il racontait tout. Puis l’effroi le prend de cette séparation définitive.

Les rêves l’assaillent, surtout les plus pénibles, à son réveil il se trouble accablé encore prisonnier par ces cauchemars, de la fuite, rupture de sa femme, ou des mélopées douces venant adoucir sa solitude du réveil au petit matin.

Les lieus aussi refont revivre sa femme, à travers les souvenirs, sa présence enveloppe l’atmosphère, l’auteur n’oublie pas l’espièglerie de sa douce aimée venant le retrouver au café absorbé par son travail.

La musique, les livres, les tableaux et la solitude sont des empreintes de réminiscences, les images se troublent, s’effacent, se recherchent, s’estompent pour devenir illusions, mirages, souvenirs, songes, cauchemars, réalités…..

Le leitmotiv surprenant de l’idée du retour de sa femme et de sa réaction face à elle, comme si sa mort était juste un départ, l’auteur se pose cette question troublante comme une réalité.

Cette tendresse de carnet est une belle découverte, cette façon de se livrer dans la douleur de la perte de sa femme et de suivre les méandres de ses émotions au jour le jour, couché sur un carnet, gravé à la pointe de son stylo cette sculpture des mystères de l’esprit.

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Notes sur Tchouang-tseu et la philosophie

Avec ce livre, Jean François Billeter poursuit son remarquable travail d'exploration de la pensée de Tchouang-Tseu, loin des ratiocinations habituelles du monde universitaire.

Il montre comment Tchouang-Tseu est d'une certaine manière, à part ; comment cette pensée pourrait permettre de réunir les voies séparées des philosophies chinoises et occidentales.

Pour se faire, il met en lumière les causes d'un certain nombre de malentendus persistants et souligne que "la question philosophique et politique se pose aujourd'hui de la même façon dans le monde entier. Et le péril actuel exige qu'elle soit entièrement repensée ..."

Citant Hannah Arendt, il propose avec elle que le fondement de la philosophie politique soit désormais "l'étonnement devant la pluralité de l'homme" et c'est dans cette optique qu'il distingue en Tchouang-Tseu l'initiateur d'un dialogue véritable.
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Leçons sur Tchouang-Tseu

Jean-François Billeter ne se contente pas de fort bien connaître la Chine ; il sait en plus fort bien penser et écrire en français.De ce fait, la pensée de Tchouang-Tseu qui semblait jusqu'ici obscure, fumeuse et ésotérique devient tout d'un coup limpide et pénétrante, pleine de contenu et de signifiance. Une aide précieuse pour lutter contre l'illusion en des temps où celle-ci prédomine si lourdement!

Ses critiques contre les précédentes traductions sont parfaitement justifiés quand l'on veut bien constater l'effroyable charabia auquel l'on a parfois affaire; à moins d'admettre que Tchouang-Tseu quand il maitrisait mal son sujet, se contentait de raconter n'importe quoi!

Mais il est vrai que la rigueur de pensée qui caractérise notre époque ouvre aisément cette option ...

"Tchouang-tseu s'intéresse tout particulièrement à ce passage au régime supérieur, à ce moment où se produit une sorte de basculement, où aux mouvements artificiellement coordonnés et contrôlés par la conscience se substitue soudain un "fonctionnement des choses" beaucoup plus complet qui, prenant le relais, décharge la conscience de la plus grande partie de ses tâches et abolit l'effort. (...) Ce basculement est le point d'aboutissement, ou du moins un moment essentiel de tout apprentissage."

Ce qui peut s'illustrer ainsi :

"L'empereur Jaune se rendit un jour au nord de la Rivière rouge, escalada le Mont K'ouen-louen et du regard embrassa le sud. De retour chez lui, il s'aperçut qu'il avait perdu sa perle obscure. Il chargea Connaissance d'aller la retrouver, mais ce fut en vain. Il envoya Vue Perçante, mais elle revint bredouille. Il envoya Dispute, qui ne la trouva pas plus. Il envoya finalement Sans Rien, qui la retrouva. Étrange, se dit-il, que ce soit Sans Rien qui l'ait retrouvé !"
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Une révolution dans la pensée

Tout simplement magnifique.... car François Billeter, sinologue, nous parle de la concentration qui nous permet de ce connaître soi-même pour être interaction équilibrée avec le monde extérieur... un sujet cher à Maria Montessori, dont il n'a pas lu les écrits, et pourtant, il cite l'exemple le plus souvent cité par Maria Montessori : l'enfant dont nous observons les ajustements difficiles pour se verser correctement un verre d'eau sans que nous intervenions! En termes plus littéraires, il nous explique ce que Maria Montessori nous expliquait avec des mots plus simples : ces deux auteurs ont comment une chose : prendre de plusieurs civilisations le meilleur pour obtenir un projet universel!

Il nous explique ensuite, que ne trouvant pas des réponses à ses questions personnelles chez le discours des autres, ils s'est résolue à trouver ses propres réponses, pour correspondre à la réalité du monde tels qu'il l'observait, et je dois le dire, c'est comment à bien des gens qui se consacrent ou à Montessori, ou à des philosophies orientales...

Là encore, cet auteur rejoint ma propre expérience... mais par combien de personnes va-t-il être entendu ?

Après nous parler d'un Descartes qui avait découvert la bonne direction mais c'est perdu en chemin, il nous parle de Pascal! Ce qui en Chine traditionnelle ne pose pas de problème, en Occident, observer l'infiniment petit et l'infiniment grand, en a fait oublier l'Homme! La science n'a pas trouvé une réalité absolue... mais une réalité trouble... et l'on refuse de l'entendre malgré ce que peuvent en dire les meilleurs scientifiques : on est devenu fainéant à force de se séparer d'un monde extérieur passionnant! L'auteur nous parle du grand qui Selon Pascal n'a pas besoin de briller, et dont les vrais actes sont des actes de charité véritable... Mais aujourd'hui, tout le monde veut briller, personne ne veut vraiment être utile... on a donc démolie Montessori qui était une grande partie de la solution par l'éducation!

A Maria Montessori, François Billeter apporte une dimension historique qui part de Saint Augustin! Et il finit sur la suite de l'histoire.. un présent sans Montessori, vers quel avenir ?. Maria Montessori avait raison, mais peu sont les adultes qui découragé par un enseignement absurde plein d'apriori sur l'élève qu'il ruine de plus en plus... de façon plus insidieuse... peu sont les adultes qui ont essayé de comprendre! Un petit livre que tous ceux qui sont coupés des réalités de ce monde devrait lire! Et j'ai loupé la sortie.... à cause de problème de distribution... il y a moins de jours que le livre est sortie!

Trois auteurs Montessori pour expliquer l'essentiel

Maria Montessori :

- L'enfant

- de l'enfant à l'adolescence



Charlotte Poussin :

- Montessori de la naissance à trois ans

- Apprends moi faire seul (3-6 ans)

- Montessori de 6 à 12 ans (apprends-moi à penser seul)



Pour avoir des fiches d'activités pour pratiquer directement :

Marie-Hélène Place :

- 60 activités pour mon bébé

Eve Hermann :

- 100 acticités d'éveil Montessori
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