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Critiques de Jean Giono (1498)
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L'homme qui plantait des arbres

Si vous êtes un(e) inconditionnel(le) de Jean Giono (ou pas) : un merveilleux conte philosophique que j'ai abordé en version audio...



Si vous désirez entendre cette nouvelle, allez sur Internet : vous y trouverez plusieurs versions audio avec voix masculine ou féminine. A vous de choisir... (j'aime bien cette version avec Philippe Noiret-lecteur : https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk)
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Le Hussard sur le toit

1830 – une épidémie de choléra ravage le sud de la France.

Angelo Pardi, jeune colonel des hussards (sans peur et sans reproche), est à la recherche de Giuseppe, l'un de ses amis. En cours de route, dans une grande maison vide, il rencontre Pauline de Théus, une jeune femme hardie et pleine d'esprit, qu'il va aider à rejoindre sa famille.



Ensemble, ils entreprennent une course infernale contre la mort.

Leur relation évoluera peu à peu vers un amour non déclaré, chevaleresque et platonique, très XIXè.



Leur périple donne lieu à des descriptions hallucinantes de cadavres, d'agonisants et de désespoirs en tout genre. Dans des paysages, rendus lugubres et maléfiques par le fléau (on est bien loin de la Provence des cartes postales), Angelo et Pauline sont confrontés à bien des dangers : les barrages des soldats, les camps de quarantaine, l'exode des « encore vivants », les embuscades, les chiens errants, les rats et les corbeaux... et surtout le choléra, cette mort abjecte pleine de souffrance et de dégoût.



La peur, une peur panique irrépressible de l'ignoble maladie, abat les barrières sociales et morales dans une atmosphère de fin du monde. L'instinct de conservation domine la plupart des hommes et révèle des monstres d'égoïsme et de lâcheté, capables du pire pour rester en vie.

Seuls quelques rares personnages échappent à la folie et font montre d'abnégation ou d'héroïsme, dont Angelo qui ignore la mort avec superbe.



Une aventure sensationnelle, traversée de bout en bout par un grand souffle romanesque chargé de miasmes.
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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Panturle est célibataire. Dans le village de Provence où il vit, ils ne sont plus que trois : la vieille Mammèche, le vieux Gaubert et lui-même. 

Lorsque Gaubert s'en va finir sa vie chez "le fils", puis que Mammèche disparaît, non sans avoir promis à Panturle de lui faire rencontrer une femme, Panturle devient l'unique habitant du village.

Arsule, après un passé douloureux, vit avec un rémouleur, Gédémus. Gédémus l'exploite ; il est inintéressant et fainéant.

Mais bientôt, sous l'action discrète mais efficace de Mammèche, Arsule va rencontre Panturle. Un amour va naître, un village va renaître !

Un bon Giono : bonne narration, Provence omniprésente, grandeur et petitesse des âmes humaines, amour de gens simples...

Chronique belle, touchante et sincère. 

Et puis, il y a l'écriture de Giono qui, par la qualité de son style, nous porte encore un rien plus haut dans l'émotion et la beauté. 

"Regain" finit en beauté la trilogie de Pan.
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Les Grands Chemins

Je lis ce livre souvent. Il porte en lui une formidable force, un optimisme, celui de la confiance en l'humain.

Les routes de bitume gris empruntées par le héros, les places des villages qu'il traverse, les fermes dans lesquelles il travaille, les granges qui l'accueillent au hasard de ses pérégrinations, tout porte à la confiance dans l'autre, même lorsqu'il ne la mérite pas, car loin de tomber dans l'angélisme, Giono donne une image réelle et crue de la société des hommes, à l'image de ce qu'ils en font.

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Solitude de la pitié

« Solitude de la pitié », un recueil de vingt nouvelles qui paraîtront d’abord dans le journal « l’Intransigeant » avant d’être publiées par Gallimard ; une série de textes courts rédigés alors que Jean Giono travaillait à son premier roman « La naissance de l’odyssée » :



-« Solitude de la pitié », un prêtre bien ingrat

-« Prélude de Pan », tout un village en transes

-« Champs », une femme succombe au charme d’un bel homme au désespoir de son mari

-« Ivan Ivanovitch Kossakioff », une amitié virile dans les tranchées de 14

-« La main », les amours d’un aveugle

-« Annette ou Une affaire de famille », l’abandon d’un enfant à l’orphelinat

-« Au bord des routes », une conversation autour d’un verre : deux hommes se racontent

-« Jofroi de la Maussan », le vieux Jofroi vend son verger dont on a abattu les arbres …et meurt

-« Philémon », le cochon est malade, il faut l’égorger… mais c’est la noce de la fille de la maison

-« Joselet », un homme explique sa conception de la vie à un inconnu

-« Sylvie », une fille de ferme reviens au pays après une escapade amoureuse à la ville

-« Babeau », Favre se suicide sous les yeux de la bergère de Babeau

-« Le Mouton », une histoire de domination de l’animal par l’homme dans un cadre somptueux

-« Au pays des coupeurs d'arbres », la narration de la vie passée d’un village qui se meurt

-« La grande barrière », la mort d’une hase

-« Destruction de Paris », un terreux raconte un Parisien

-« Magnétisme », un bistrot, des habitués…

-« Peur de la terre », la petitesse de l’homme confronté à la nature

-« Radeaux perdus », la mort dans les villages oubliés

-« Le chant du monde », comment écrire un livre ou l’homme ne serait pas isolé de son environnement ?



Comme on peut le constater, une bonne partie des thèmes chers à Giono sont déjà présents : la nature, les arbres, les villages désertés, l’Amour avec un Grand A, la mort…

Quasiment tous écrits à la première personne, vingt textes (plutôt que vingt nouvelles) dont le « je » est difficile à attribuer à quiquonque autre que Jean Giono lui-même…



Et puis, il y a ce style si particulier…délicieusement poétique.

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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Panturle et Arsule, dévorés par le même désir, le chaud que le printemps leur a semé au ventre, Panturle et sa chèvre Caroline, seuls dans le village abandonné et mourant, Arsule attelée telle une mule à la carriole du rémouleur Gédémus, misérable errance sur le plateau sauvage.



Il m'a semblé que pour ce dernier opus de la trilogie de Pan, Giono était un peu en manque d'inspiration. Contrairement aux deux premiers où il savait croquer la nature en quelques mots qui me régalaient, ici, il en fait des tonnes, (une page rien que pour raconter le ruisseau) et si on ajoute une construction déstructurée de cette maigre histoire, tel un Van Gogh, il semble toucher à la folie.

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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Panier pattes en rond, écoutons au coin du feu l'ami Jean gazouiller la renaissance du village d'Aubignane...

C'est la deuxième fois qu'en ouvrant un Giono il me faut passer le barrage filtrant d'une préface défendant et réhabilitant le bonhomme contre ses accusations de collaborationnisme. Je n'ai pas creusé mais m'est avis que l'on a affaire à un cas beaucoup plus subtil et atypique que ça. J'en veux pour preuve cette langue incroyable, terrienne, d'une oralité chargée de poésie, qui puise dans les sucs les plus essentiels de la nature et sort des tripes. Drôle aussi, et délicieuse. Mais aussi d'une sensualité presque brutale.

Et c'est par cette écriture que l'on entre sans retenue dans le paysage de Regain, dans cette terre âpre mais gorgée de sève qui ne se donne aux hommes que si Pan le veut. Panturle le veut aussi, mais il lui faut une femme pour cela. Le vent la lui apportera, pour féconder cette terre.

J'ai adoré cette histoire immersive, chargée de symboles et gorgée de sensations, où le rapport à la terre est quasiment sexuel comme dans La Terre de Zola. Ce serait dommage de m'arrêter sur ce point d'orgue d'une trilogie dont j'espère goûter ave autant de plaisir les deux premiers volets.



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L'homme qui plantait des arbres

Court récit exquis. Giono, chantre de la Provence, raconte la vie intense d'un berger. Loin de l'agitation consumériste urbaine qui se profile dans les années 50 en France, et dans le monde, Giono raconte la vie d'un pâtre dans la première moitié du 20ème siècle. Le brave homme va son chemin et se donne pour objectif de repeupler en arbres les contrées sèches, désertiques et déboisées. Là sont l'intensité de sa vie, ses grands projets, ses petits gestes. Il a le don de parler à la nature, aux pierres, à la terre, il dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit sans pour autant vouloir faire la morale à quiconque. Il est simplement heureux de semer la vie sur son passage. Pour son plaisir et celui des enfants des arrières petits enfants.... Bref, une histoire de transmission et d'amour de la nature. A lire, quelque soit l'âge.
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Les vraies Richesses

Giono...ce livre est à lire surtout dans la période dans laquelle nous sommes. Harcelés par le futile, contraint de supporter le mensonge et la folie, voilà un livre fait de sagesse, de simplicité, certains les fameux « gros intelligents » diront qu’il est empreint de bucolique niaiserie, ou d’angélisme hors du temps…les imbéciles…

Revenons plutôt à ce texte. Il puise dans l’évidence oubliée sa force, de sa simplicité né l’évidence et sa vérité coule naturellement, comme ces eaux claires des torrents, comme ce vent que l’on sent dès qu’il le décrit, ou ses rayons de soleil que l’âme boit au fil des saisons, sans jamais se lasser. Certains y verrons aussi un traité de morale condamnant la société du fric et de la productivité à tout crin, pas faux, tant ce modèle de vie à gâché la vie des hommes en leur faisant miroiter des richesses éphémères qui n’ont eu d’autres privilèges que d’enfermer les hommes dans la tristesse et l’envie, la folie et le désarroi. Le bonheur est devenu un leurre, masqué par les prétendues richesses que la société moderne allait lui apporter. Je laisse à Giono le mot de la fin… « Car, la richesse de l’homme est dans son cœur ».

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Manosque des Plateaux - Poème de l'olive

Lire du Giono et surtout l'apprécier n'est pas chose facile. Il faut aimer la terre, le vent, les arbres, l'odeur des foins, des marais, des bêtes. Il faut aimer les sentiers perdus, la solitude des grands plateaux, l'infernal silence du cœur des hommes. Il faut reconnaitre la voix du mistral, ses murmures ses cachoteries. Il faut savoir entendre avec son âme.

Ici, c'est toute l'humanité qui hurle sa joie de vivre dans la rudesse de la vie. Pas de tablettes, pas de parfums factices ni de modernité écrasante. Ici, l'homme reprend sa place, celle de l'animal respectueux de ce qui l'entoure, de l'humain, de la peine et de la simplicité. Giono, c'est la terre qui parle, c'est un chant de vérités oubliées...Le bon sens et la raison, tout ce qui n'existe plus...Un grand moment de plaisir pour moi...
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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Quelques villages perchés bien réels (Sault, Banon, Vachères …), d'autres fictifs, reimaginés, que l'on croit reconnaitre (Simiane, Ongles , Revest du Bion…) composent le décor pittoresque de ce roman pastoral dans lequel Giono raconte la Terre, qui se meurt, abandonnée, désertifiée par ses habitants. Ceux qui restent, bien peu, très peu, sont endurcis jusqu'à la corne, violents, jamais méchants car chez eux, demeurent un petit bout de chair fragile, une parcelle d'âme encore tendre, un coeur qui ne s'est pas complétement fermé, sclérosé et qui vont permettre de reprendre souffle, d'y repuiser vie.

Dans Aubignane, ne restent, après le départ de Gaubert, 80 ans, qui fut forgeron que Panturle, un sauvage, un peu fada, qui vit de braconnage et la vieille Mamèche qui quitta un jour son Pièmont natal ( un clin d'oeil aux origines paternelles de Giono ) pour connaître ici une vie de malheur .

Mamèche veut trouver une femme à Panturle. C'est pourquoi, à son tour, elle abandonne sa bicoque. Effectivement, une femme va arriver. .

Grâce à Arsule, Panturle se sociabilise, reprend goût à la vie,Il va devenir père. Grâce à sa vitalité retrouvée, à son labeur , la terre se régénère, redevient nourricière ,le village lui aussi reprend vie et se repeuple petit à petit .

Un roman métaphorique , tout en force, une plume qui raconte ce pays qui avait pour nom "Basses Alpes" ( appellation modifiée en Alpes de Haute Provence car jugée désobligeant), austère et rigoureux , plein de lumière , de vent ,d'humanité de fraternité.



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L'homme qui plantait des arbres

Quel beau récit que je suis heureux d'avoir découvert !

L'histoire d'une rencontre avec un homme touchant et merveilleux. Un simple berger, retiré dans ce qu'il y a de plus beau : la nature. Un homme plongé dans la solitude qui plante des arbres. Des centaines, des milliers d'arbres. Une vie si simple et tellement belle ! La preuve que ce qui est petit est souvent très grand !

Magnifique !
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La trilogie de Pan, tome 1 : Colline

En Provence, dans le hameau des Bastides Blanches, Janet, le doyen de l'endroit, a une attaque. Après cela, les malheurs se succèdent, la fontaine ne donne plus d'eau, la petite Marie tombe malade…

Premier Giono que je lis et j'ai apprécié son style dépouillé, qui fait vivre autant les hommes que la nature. L'ambiance est très sombre, personne ne sait comment arrêter ces calamités. Les hommes cherchent une explication, pas forcément rationnelle, un homme en colère, qui aime la nature... Un combat assez particulier.

Un auteur que je continuerai à découvrir, j'aime sa façon de raconter les hommes de façon poétique. le prochain sera sans doute Un de Baumugnes, le second tome de la trilogie de Pan.

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La trilogie de Pan, tome 2 : Un des Baumugnes

Toujours dans ma découverte des écrits gionesque qui m'accompagnent au fur et à mesure que je mets mes pas dans ceux de l'auteur en me déplaçant, une fois par mois avec l'association dont je fais partie, pour mes rendre sur des sites qu'il a si bien décrits dans ses ouvrages afin de peindre les paysages qui lui ont été chers, j'achève ainsi sa "trilogie de Pan". Certes, je n'ai pas lu les ouvrages dans le bon ordre puisque j'ai commencé par "Regain" alors que celui-ci est le dernier de la trilogie mais peu importe. Avec cet ouvrage-là, "Un de Baumugnes", le deuxième (celui qui vient juste après "Collines"), la boucle est bouclée pour ainsi dire.



Ici, le lecteur se retrouve une nouvelle fois dans aux alentours du pays manosquin dans un endroit qui s'appelle Baumugnes et qui se trouve près du plateau de Valensole. Amédée, notre narrateur, est un vieil ouvrier agricole qui fait encore quelques boulots de temps en temps dans les fermes avoisinantes.Cette fois-ci, il va se rendre à celle que l'on appelle "La Douloire" mais pas uniquement dans le but d'y travailler. Ayant recueilli les peines de coeur de son jeune ami Albin qui se meurt d'amour pour la belle Angèle Barbaroux, la fille des propriétaires de cette dite ferme, Amédée va ainsi s'y rendre afin de proposer ses services mais surtout, afin d'en apprendre plus sur cette jeune fille qui rend pour laquelle son compagnon se tord d'amour.



Une histoire enivrante, pure, dans lequel j'ai pris plaisir à retrouver ce dur labeur de fermiers (mes grands-parents l'étaient et j'ai moi-même grandi juste à côté de leur ferme) mais aussi qu'est-ce qu'un jeune homme est prêt à faire pour conquérir le coeur de sa belle. Un des amours les plus purs qu'il m'ait été à découvrir et cela, je le retrouve grâce à cet immense auteur, originaire de chez moi. Un grand classique de la littérature française, à découvrir !
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L'homme qui plantait des arbres

Magnifique générosité gratuite de cet homme qui plantait des arbres !



Cette poétique fable de Jean Giono m'a enchantée et je voulais signaler qu'un film d'animation a été réalisé en 1987 par Frédéric Back, le texte de Giono étant

véritablement habité par Philippe Noiret.



Un vrai petit bijou visuel et sonore pour tous !

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Un roi sans divertissement

Après la lecture mitigée du Hussard sur le toit, me voilà réconciliée avec Giono! La lecture de celui-ci n'est pas pourtant pas aisée, comme Faulkner le bonhomme est avare d'éclairages.

C'est qu'on y voit pas très clair dans les ténèbres profondes de l'âme humaine, là où gisent les élans vitaux les plus puissants. Et rien de mieux qu'un village de montagne où la vie est crue et âpre pour exprimer ces élans... ou leur absence.

Beaucoup se joue dans la plume de Giono qui raconte comme au coin du feu et d'un ton presque badin les crimes qui ensanglantent cette communauté retirée. Mais le ton change une fois que l'homme venu régler le problème se retrouve face à l'angoisse existentielle générée par la solution qu'il a mise en oeuvre : au fond de chaque homme, nous dit Giono, gît un instinct de mort si puissant pour les êtres éclairés qu'il écrase tous les autres.

La violence de ce propos, c'est pour moi le formidable personnage de Saucisse qui à la fois l'éclaire et le nuance le mieux, avec sa clairvoyance désabusée de femme qui a tout vécu.

J'ai aimé être dérangée par ce livre.
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La trilogie de Pan, tome 2 : Un des Baumugnes

Ce court roman est une histoire d’amour qui prend aux tripes tout en étant rafraîchissante et émouvante, c’est aussi un ode à la nature dans la lignée de Colline,la première partie de la trilogie de Pan. Et aussi un hommage aux petites gens de la Haute Provence, à leur vie rude, fruste mais proche de la nature, à l’amitié, à la solidarité. La langue et le style de Giono sont absolument extraordinaires. Son vocabulaire est riche, mais en même temps simple : beaucoup de mots liés aux plantes, aux animaux, aux travaux agricoles, un peu de vocabulaire local (mais en fait très peu), et des néologismes remarquables et parfaitement limpides. Et tout cela dans des phrases à la syntaxe poétique, toujours correcte mais dont la justification vient très souvent de la musique des mots. Je me suis surprise à relire certaines phrases à haute voix pour les entendre. Il y a aussi, comme le narrateur est un vieux journalier, le parler truculent des paysans, plein d’ellipses et de non-dits. Toutes ces qualités étaient déjà présentes dans Colline, mais ici, avec cette histoire, le résultat est magistral, plein de finesse et de tendresse.
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L'homme qui plantait des arbres

Dans le cadre du Challenge Solidaire 2021, j'ai relu ce très court récit, très connu de Jean Giono. C'est en faisant du rangement dans notre bibliothèque, que mon mari a ressorti ce titre. Cela fait tout drôle de rouvrir ce livre et de voir sur la page de couverture, mon nom, l'année et la classe dans laquelle j'étais lorsque j'ai lu ce livre. J'étais en 6e ! Comme le temps passe !



J'avoue avoir été au plus simple, et ne pas avoir cherché d'autre titre de cet auteur, puisque j'avais celui-ci sous la main !



Une petite lecture toute rapide et toute douce accompagnée des jolies illustrations de Willi Glasauer.



Ce bain de nature, de silence, de respect de l'environnement...cela fait du bien.



Et je me prends à rêver que l'on oblige notre jeunesse à planter des arbres au lieu de s'injurier, se battre, se tuer...pour un regard de travers, pour une rivalité quelconque...Où va notre monde ?...
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Jean le Bleu

Une magnifique biographie où il ne se passe pas grand chose, ni de grands changements mais c'est tout simplement la description d'un petit monde modeste, d'une vie qui se laisse simplement vivre et avec beaucoup de coeur. Eh oui Jean Giono nous parle de son amour pour son père, Jean le grand, un cordonnier dont la coeur était toujours sur la main, prêt à abandonner ses travaux pour venir aux secours des autres, parfois à l'insu de sa femme, mais gagnant toujours la complicité de son fils, Jean le petit. Des évènements sont relatés avec beaucoup de candeur, des scandales orchestrés par des adultes affligent toute la communauté et que les hommes essaient toujours de trouver un moyen d'y remédier. Il arrive qu'il soit trop' tard pour apporter un secours et on assiste à des suicides... pendant ce temps, Jean le petit apprend la vie, les hommes, la nature, les femmes qu'il découvre que chacune a toujours une odeur...
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Naissance de l'Odyssée

Dans son premier roman, écrit en 1927, Giono réécrit le mythe d'Ulysse sur le chemin de son retour à Ithaque. Alors que dix ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre de Troie et que la nouvelle de sa mort s'est partout répandue, circule à présent la rumeur d'une idylle de Pénélope avec Antinoüs, un ami de son fils Télémaque. Notre héros, rongé de chagrin, se fait passer pour un voyageur venant de rencontrer Ulysse vivant, et témoigne pour lui des raisons de son retard : à l'opposé de ses compagnons rentrés depuis longtemps dans leurs foyers sous des auspices favorables, le valeureux Ulysse a connu au fil des ans l'acharnement effroyables des forces occultes et des déesses qui l'ont accablé d'épreuves. Et le pseudo témoin d'inventer, traversé par une inspiration magique, sa propre légende telle qu'Homère la retranscrira.

Poètes et musiciens s'emparent de cette histoire glorieuse qui se répand comme un feu de broussailles dans toute la contrée tandis qu' Ulysse, effrayé par les conséquences incontrôlables de son mensonge, craint la colère des dieux.

Qu'adviendra-t-il ? Ulysse sera-t-il puni ? Reverra-t-il Ithaque ? Son épouse lui a-t-elle été fidèle ?

La suite de l'aventure le révèlera.

Ce roman de Giono, dont l' enfance fut baignée de culture grecque et de paysages méditerranéens, contient une réflexion sur la création littéraire et ses rapports à la réalité : sous la roche, les arbres, les paysages, les troupeaux, la mer, attend le génie des lieux qui prendra vie grâce à la puissance créatrice de l'homme, sombre et lumineux héritage des dieux. Cette mystérieuse alchimie transmute le monde en y insufflant le souffle poétique qui, avec le travail de la terre et le soin aux bêtes, rendra le monde habitable.

Le style du roman est riche, son abord m'a paru malaisé. Il est émaillé de nombreux termes poétiques qui ont nécessité un recours fréquent au dictionnaire. J'ai eu l'impression d'examiner une pièce de joaillerie trop travaillée où l'artisan aurait ajouté ça et là quelques pierres précieuses superflues, surchargeant inutilement l'ensemble. Et puis j'ai abandonné l'usage du dictionnaire (dans lequel d'ailleurs tous les mots ne figuraient pas) et peu à peu, la beauté du texte m'a emportée, un peu comme emporterait un torrent de montagne, sans qu'on s'interroge sur les richesses qu'il contient.

Et l'effet est fantastique.
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