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EAN : 9791025604090
Editions Thélème (22/11/2018)
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3.78/5   187 notes
Résumé :
[LIVRE AUDIO]

La jeunesse provençale de Giono, entre une mère repasseuse et un père cordonnier, est forcément solaire, musicale, saturée de parfums, de portraits, de tableaux...
Dans ces souvenirs parus en 1932, les simples deviennent des héros, les animaux voisinent avec les anges et la nature se gorge de mythes.
Transcrite dans la langue du bonheur, voici la genèse d'un très grand écrivain.
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Jean le bleu est un roman de Jean Giono publié en 1932 .
L ' auteur narre ses souvenirs d 'enfance et d 'adolescence
dans sa ville natale , Manosque en Haute-Provence .Il nous donne avec beaucoup de sincérité et simplicité tous les détails de cette tranche de sa vie .L 'auteur est le fils de gens modestes : le père est cordonnier et la mère est lingère .Les gens de l 'époque étaient souvent pauvres mais ils sont très dignes .On y trouve l 'entraide et la solidarité .
On retient surtout l 'amour du fils pour son père . Ce père
est généreux et manifeste un grand humanisme et
n ' hésite jamais à aider ou porter secours à autrui d 'où la grande estime du fils pour ce bon père .Ce dernier est
d 'origine italienne .C 'est un carbonaro qui a quitté son
pays pour s 'installer en France .
Mais n 'oublions pas que l 'auteur qui a l 'âme de poète nous décrit de fort belle manière la nature et tout ce qui l'entoure avec minutie : on sent l 'odeur ou l 'arôme des
fleurs et l 'attention qu 'il porte aux fleurs et la flore d'une façon générale .
Une bonne lecture et le récit est écrit avec beaucoup de
simplicité et sans aucun artifice !
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"C'est ma vie intérieure que j'ai voulu décrire dans Jean le Bleu. Cette vie qui était essentiellement magique. Je ne pouvais pas la raconter autrement qu'en créant autour de moi les personnages qui n'existaient pas dans la réalité, mais qui étaient les personnages magiques de mon enfance". Tel est le commentaire de Jean Giono, lui même, au sujet de « Jean le bleu »…

« Jean le bleu », un ouvrage plus où moins autobiographique, donc, publié en 1932 où l'auteur nous invite dans son enfance à Manosque dans la grande maison qui voit s'activer sa mère Pauline, la blanchisseuse et son père, cordonnier.
Du général - une chronique de la vie d'un bourg de Provence au début du vingtième siècle – au particulier – le parcours initiatique d'un jeune garçon - , une évocation qui prend fin au moment du départ pour la guerre de 14.
Finalement, un roman ou l'on retrouve les plantes, les arbres, la terre, des hommes, des collines, des femmes, de la douleur, de la douceur… Bref, tout l'univers de Jean Giono.

Même si ce « Jean le bleu » n'est pas l'ouvrage à choisir pour découvrir la prose de Jean Giono, du fait d'une structure quelque peu particulière, il reste un régal pour les « initiés »…Marcel Pagnol ne s'y trompa pas, qui en adapta au cinéma un épisode pour « La femme du boulanger ».


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Jean Giono se raconte.
Son enfance, son père cordonnier, sa mère repasseuse.
Son talent et sa simplicité font qu'on voit réellement les lieux, les rues, les maisons, les paysages….
qu'on sent les odeurs, les bonnes, de violettes, de genêt, de lavande…. Mais les mauvaises aussi, de fumier, de pus….
qu'on entend parler tous ces personnages si typiques, l'homme noir, la mexicaine, les deux musiciens, la femme du boulanger (qui inspira Pagnol)…….
Une enfance entourée de gens plutôt proches de la misère, mais où règnent l'entraide et une sincère convivialité.
Et puis son père, si plein d'humanité.
Avec ce retour dans le temps, j'ai été pleine de douceur et de nostalgie.
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Pris dans une bibliothèque (de rue) à la seule vue du nom de l'auteur. Parce que je me régale de ses phrases.
Je découvre que Giono écrit son enfance. Curiosité et intérêt s'accroissent ; comment le Giono d'avant la seconde guerre mondiale - qui va profondément le changer et changer l'écrivain - le Giono que j'aime, poète très imaginatif et très juste, lyrique libre, ardemment humaniste, va écrire l'enfant qu'il était ? Me fera--t-il comprendre un peu comment il est devenu cet immense écrivain ?
C'est un livre étonnant, un peu bancal aussi et qui reste étrange. Je comprends mieux mais demeure une ample part d'ombre et de mystère, d'impossible à formuler sans doute.
C'est une succession de descriptions, des lieux, des gens, mais "a la Giono" bien sûr, c'est-à-dire très imagée et très libre et audacieuse, voire un peu hermétique parfois, où se mêlent récit d'épisodes factuels et réminiscences sensorielles, transcriptions de la manière, très parcellaire et émotionnellement forte, des perceptions du temps et de l'espace que l'on a quand on est enfant, qu'on ne comprend pas comme un adulte, qu'on imagine beaucoup plus fortement, qu'on "voit" des choses qui n'existent pas etc.. bref, le "monde d'un enfant".
Cela m'a paru très sincère, ne mimant jamais le langage enfantin. Exemple : quand il se souvient d'avoir eu la fièvre, il écrit tel quel la distorsion du réel que l'on perçoit alors et le lecteur devine peu à peu que ce doit être un souvenir de fièvre..
J'ai dit "bancal" car l'histoire de "la femme du boulanger", adaptée au cinéma par Pagnol, y est écrite beaucoup plus classique, presque "à plat", sans les embardées créatrices que j'apprécie chez lui (quand elles ne versent pas dans un fossé d'incompréhension). Je n'ai qu'un vague souvenir du film mais cela m'étonnerait que Pagnol ait repris l'histoire jusqu'au bout, assez violent et sauvage..
Ce livre m'a fait penser, parfois, à un autre livre tentant d'écrire sa propre enfance, écrit de manière très originale dans une langue poétique et très créative comme celle de Giono,, où les cinq sens sont brassés à plein, qui est la Croyance des voleurs, de Michel Chailloux.
Les livres me font souvent penser à des films : l'ambiance, les conditions de vie là-bas alors m'ont rappelé celles dans l'Arbre aux Sabots, le chef-d'oeuvre d'Ermano Olmi. Mais les réminiscences sensuelles, surtout vis-à-vis des jeunes filles et des femmes, m'ont rappeler le Fellini d'Amarcord ou de la Cité des Femmes.
L'autre grande qualité du livre aussi pour moi qui ne connais pas ce pays de Manosque (et encore moins en ce début de XXe siècle ! ) est qu'il montre, sans afficher cette intention, les cruels contrastes de la vie d'alors, la force de ces gens face aux épreuves de la pauvreté (la famille de Giono est modeste, travailleuse, mais pas misérable, contrairement à la plupart de leurs voisins locataires, souvent exilés, réfugiés de la misère ou de passage) et l'humanité généreuse et sensible qu'ils faisaient vivre dans cette société aussi religieuse que païenne, selon la classe sociale dans laquelle on vivait. Les "riches", les "bourgeois du coin" n'y font que de brèves apparitions. Giono se remémore surtout les voisins de cettegrande batisse, les hommes qui viennent chercher une aide auprès de son père, homme d'une grande humanité et intelligence lucide, qui a eu une importance fondamentale sur Giono.
Il n'y a pas que l'ivresse sensuelle créée par la nature, les animaux, dans ces réminiscences, il y a la Vie dans son entièreté, y compris donc la dureté des hivers et des étés, l'excès d'humidité (le moisi, le pourrissement..), les passions humaines qui amènent les grands bonheurs mais aussi les tourments, les douleurs de désespoir, les violences, contre autrui et contre soi-même et, bien sûr, la fin de la vie. Giono ny occulte donc pas sa large place aussi à la Mort.

Même si jamais vous êtes parfois un peu désorienté par certains passages, allez jusqu'au bout du livre : les dernières pages sont bouleversantes et résonnent encore plus un siècle (presque) plus tard.
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Une magnifique biographie où il ne se passe pas grand chose, ni de grands changements mais c'est tout simplement la description d'un petit monde modeste, d'une vie qui se laisse simplement vivre et avec beaucoup de coeur. Eh oui Jean Giono nous parle de son amour pour son père, Jean le grand, un cordonnier dont la coeur était toujours sur la main, prêt à abandonner ses travaux pour venir aux secours des autres, parfois à l'insu de sa femme, mais gagnant toujours la complicité de son fils, Jean le petit. Des évènements sont relatés avec beaucoup de candeur, des scandales orchestrés par des adultes affligent toute la communauté et que les hommes essaient toujours de trouver un moyen d'y remédier. Il arrive qu'il soit trop' tard pour apporter un secours et on assiste à des suicides... pendant ce temps, Jean le petit apprend la vie, les hommes, la nature, les femmes qu'il découvre que chacune a toujours une odeur...
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Je te regarde Franchesc, je regarde ce visage de mort qui lentement à travers les chairs monte. Déjà sous ta peau transparente il est là, avec ses os. La lumière de ton front s'éteint ; tes cheveux de laine blanche s'aplatissent comme des herbes mûres, ta peau sans gloire sue la sueur rousse des vieillards. Dans toi il n'y a déjà plus d'homme, il n'y a plus que la matière de cent sauterelles neuves, de dix lézards, de trois serpents, d'un beau rectangle d'herbe drue et peut-être le coeur d'un arbre. Je me penche sur toi comme sur le reflet d'un miroir.
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Le vieux carbonaro soupira .C 'est grâce à la République , pensait -il .Un jour , l 'Italie aura aussi la sienne , et alors tout le monde travaillera , vivra heureux en famille . Les enfants seront instruits . Il n 'y aura plus de voleurs , plus de prisons , plus de guerres ,, plus de révolte . Du Nord au Sud , tout le monde vivra en harmonie .
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De sa mère à demi-picarde , Jean héritera son aspect physique de grand garçon blond , aux yeux bleus et cette sensibilité angoissée , un peu faible , un peu gémissante . De son père il recevra une prodigieuse imagination , la douceur et la bonté d 'âme , une certaine naïveté , l 'humanisme et le pacifisme du carbonaro , sa probité d 'artisan amoureux de la belle ouvrage .
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C’était une agréable dame des champs, très laide ; avec tant de bonté dans son œil crevé, tant de bonté dans son œil vivant, tant de bonté dans sa moustache, dans son nez priseur, dans ses joues décollées, dans sa bouche aux lèvres noires qu’elle en était effroyablement laide. C’était une laideur faite de tout ce sacrifice, de tout ce martyre qui est la vraie bonté. Sur la photographie que je vis à la chambre et où elle tenait à pleine main l’index du berger Massot habillé de noce, elle était belle et fraîche et comme gonflée d’une vénusté naïve. Il avait fallu peu à peu briser, brûler, tordre, pétrir ces chairs, se faire crever l’œil, se déhancher ; se cuire au four de la bonté comme la brique ou le pot, ne plus penser qu’à ce petit fruit rouge du cœur.
Elle avait pleinement réussi en tout ça.
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Il y a une chose qui est tout le tragique de la vie. Oui, de la vie, c'est que nous ne sommes que des moitiés. Depuis qu'on a commencé à bâtir des maisons et des villes, à inventer la roue, on n'a pas avancé d'un pas vers le bonheur. On est toujours des moitiés. Tant qu'on invente dans la mécanique et pas dans l'amour on n'aura pas le bonheur.
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Videos de Jean Giono (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Giono
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'autrice Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Née en Algérie en 1960, Brigitte Giraud a étudié l'allemand et l'anglais, puis se dirige vers les métiers de libraire, journaliste, critique littéraire et programmatrice de festival. En 1997, elle publie son premier roman, La Chambre des parents. Plusieurs livres suivront, romans, récits ou recueils de nouvelles. Brigitte Giraud a publié de nombreuses nouvelles et des textes divers dans différentes revues : NRF, Aube Magazine… Elle obtient le prix Goncourt de la nouvelle pour L'amour est très surestimé (Stock 2007), le prix du jury Giono pour Une année étrangère (Stock 2009) et la mention du prix Wepler pour À présent (Stock 2001). Ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues, et son roman Pas d'inquiétude (Stock 2011) a fait l'objet d'une adaptation pour un téléfilm (France 2, diffusion 2014) réalisé par Thierry Binisti, avec Isabelle Carré et Grégory Fitoussi dans les rôles principaux. Son roman Nous serons des héros (2015) fait l'objet d'une lecture mise en espace par le comédien Hippolyte Girardot et le musicien Bastien Lallemant. de 2010 à 2016, Brigitte Giraud dirige la collection de littérature « La forêt » aux éditions Stock où elle publie notamment les auteurs Fabio Viscogliosi, Dominique A, Sébastien Berlendis, Mona Thomas. le 3 novembre 2022, elle obtient le prix Goncourt 2022, avec son récit Vivre vite, qui revient sur l'accident de moto qui a emporté son mari, Claude Giraud, en 1999, à l'âge de 41 ans. Elle est la treizième femme à recevoir ce prix en cent vingt ans (depuis 1903). Elle est nommée Officier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2014.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par un producteur de France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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