AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Louis Fournier (1550)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La servante du Seigneur

Toujours très sensible au style, à l'humour noir, aux pirouettes déjantées... de Jean-Louis Fournier pour conjurer la peine, la douleur ...J'ajoute mes impressions après avoir lu en une soirée le dernier texte de cet auteur, que j'affectionne tout particulièrement.

Ouvrage bouleversant qui a provoqué à juste raison de nombreux coups de cœur des uns et des autres...dont le mien



Ce dernier livre est un vibrant hommage d'amour à Marie, sa fille, qui s'est éloignée, amoureuse d'un homme plongé dans la théologie...la spiritualité. Le père n'adhère en rien à ce choix et ce changement radical de vie et d'engagement lui est étranger et insupportable...



Peu importe si le choix de cette fille unique, chérie , adorée par son père est judicieux ou non...

Ce qui pose question, c'est son éloignement d'avec ce père, leur incompréhension mutuelle...après une complicité, des moments heureux; du moins c'est le ressenti du papa envers leur passé commun.



Ce texte met sous un ton toujours drôle, plein d'auto- dérision, un cri de désarroi face à une fille aimée, brillante, complice... qui est devenue un étrangère. Sentiment doublement ressenti lorsque Jean-Louis Fournier

choisit de mettre en fin de volume une lettre de Marie, sa fille, que l'on sent blessée et en colère. La difficulté de se comprendre en dépit de l'amour immense qui circule entre ce père désemparé et sa fille; Celle -ci raconte un passé différent de ce que le papa semble avoir compris.



Viennent ensuite les questionnements face à nos perceptions vis à vis des êtres qui nous sont les plus proches. La question est là, vivace, éternelle et sans réponse. Nous n'aimons pas toujours que nos proches changent, prennent d'autres directions.

Jean-Louis Fournier... l'exprime très justement dans les mots suivants : "Qu'ai-je le mieux réussi dans ma vie ,

pour quelle œuvre aurais-je pu être nommé meilleur ouvrier de France ?

Quel film, quel livre ?

J'ai regardé les photos de famille, je crois que j'ai trouvé.

C'est toi, mon chef- d'oeuvre. (...)



je veux que tu reste fidèle à l'original. (p.144-145)





Et comme le souligne aussi fort bien l'auteur, nous pensons les êtres que nous aimons, heureux , et ce n'est jamais une certitude ?



"Etre heureux ne devrait être conjugué qu'à la première personne du singulier et par le principal intéressé. Il n'y a que lui qui sait s'il est heureux ou pas.

Conclure que quelqu'un est heureux est toujours risqué. . (...)

Les symptômes comme le rire, l'humour, la bonne humeur, ne sont pas suffisants pour diagnostiquer le bonheur ".(p.117)
Commenter  J’apprécie          292
Mon dernier cheveu noir : Avec quelques con..

Cette fois-ci, c'est bien à lui-même que Jean-Louis Fournier s'en prend. En se regardant dans le miroir et en ayant réalisé à quel point il était devenu vieux, puisqu'il a 60 ans, il porte sur lui-même un regard acerbe, tendre, amusé et non dénué d'humour. La vieillesse et la mort sont des sujets d'autant plus difficiles à aborder, surtout lorsque l'on se sent directement concerné. Et pourtant, Fournier réussit à nous en parler avec dérision, malice et sans amertume. Ce sont des sujets de la vie quotidienne, comme par exemple la visite médicale, ou des événements plus particuliers comme les anniversaires qui nous font bien rappeler tous les ans que l'on vieillit, que Fournier aborde. Toujours avec un certain tact et sans regret sur la vie qui passe, Fournier nous donne ici une belle leçon et quelques avis aux "anciens jeunes" comme il les appelle et des conseils aux plus jeunes, histoire de leur montrer ce à quoi ils doivent s'attendre...

Fournier nous offre ici un livre frais et plaisant qui se laisse lire très agréablement et donne du baume au cœur lorsque l'on voit ce que l'on est capable de faire...même à 60 ans !



Mon dernier cheveu noir... une belle épi-taphe !
Commenter  J’apprécie          290
Où on va, papa ?

- 2e lecture en 2010, avis totalement différent de celui qui avait suivi la 1e découverte, deux ans plus tôt...



Plus besoin de présenter cet ouvrage ? Jean-Louis Fournier, célèbre auteur de "La noiraude" et de sketchs avec Pierre Desproges ("La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède"), évoque ici la vie de ses deux fils lourdement handicapés - avec tendresse parfois, beaucoup d'humour surtout... un humour noir, désespéré, grinçant, voire choquant (notamment les blagues avec la nurse incrédule sur les ventouses et la défenestration)...



J'ai découvert ce témoignage en 2008, j'avais alors été touchée par les mots tendres de Jean-Louis Fournier pour ses deux fils, "ses deux petits oiseaux" au langage de "lutins", émue par cette capacité à plaisanter sur un sujet ô combien douloureux pour un parent.



Depuis, différents blogs m'ont incitée à connaître le point de vue de la maman des garçons, alors librement exprimé sur l'espace http://ouonvamaman.monsite.orange.fr/.



Avant de relire ces jours-ci 'Où on va, papa ?', dans le cadre d'un jury de lecture, je suis retournée sur ce site. O surprise : son auteure a été contrainte de le fermer... On trouve néanmoins un droit de réponse en cliquant sur 'Agnès Brunet', cela dirige vers un autre blog http://mamanmathieuetthomas.monsite.orange.fr./ ... qui a subi quelques 'coupes' aussi...



Il est délicat pour le lecteur de se retrouver pris dans une querelle de couple... Il n'empêche que la censure dont est victime Agnès Brunet a donné un goût amer à ma deuxième lecture, je ne trouve plus l'auteur si drôle, ni si sensible, soudain... Même si quelques passages m'ont de nouveau émue.



PS : j'avais oublié (?) ce billet dans un "vieux tiroir"... Merci Laurence64 pour ton avis sur cet ouvrage, et de nous rappeler les enjeux financiers de la "littérature".
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          291
Il a jamais tué personne, mon papa

Quelle famille !!!

Je connaissais les enfants, je découvre maintenant le père de Jean louis Fournier, médecin alcoolique et farfelu s'il en est.

À travers de courtes anecdotes, avec les mots,la candeur et la tendresse d'un jeune enfant nous découvrons le docteur Fournier.

Une lecture tout à fait plaisante, facile, décalée mais j' ai préféré "où on va papa ? ", peut-être le sujet plus douloureux pour l'auteur l'avait poussé à un humour plus provoquant, mordant, cynique...qui m'avait tant plu et que j 'ai trouvé édulcoré ici.
Commenter  J’apprécie          290
Je n'ai plus le temps d'attendre

Dans son nouvel opus, Jean Louis Fournier devient un homme pressé, pour qui la moindre seconde est précieuse.

Dès le titre, nous savons à quoi nous attendre.

« Je n’ai plus le temps d’attendre » nous assène- t-il d’emblée.

Comme toujours, c’est drôle, rapide, vite lu.

J’ai ri parfois. L’histoire du plombier est particulièrement savoureuse, j’ai envie de vous faire sourire alors la voici :

« Je suis à mon bureau.

J’entends un petit bruit répétitif, le bruit d’une goutte d’eau qui tombe régulièrement.

La pluie ? Non, le ciel est bleu, il fait beau dehors.

Il pleut à l’intérieur. Ce doit être une fuite à l’intérieur d’un mur.

Il faut que j’appelle le plombier.

Il s’appelle avec beaucoup d’à-propos monsieur Lagoutte.

J’attends monsieur Lagoutte avec impatience et je compte les gouttes. »



Plusieurs scénettes simples et drôles, nostalgiques parfois se succèdent tout au long de ce livre trop vite lu.

Commenter  J’apprécie          280
Je ne suis pas seul à être seul

Un livre succin mais à force de solitude on a une tendance à la synthèse.



Des réflexions un peu décousues mais à force de solitude on a tendance à oublier que les autres n'ont pas accès à ses propres associations d'idées.



Il n'empêche, le ton reste celui du Jean-Louis Fournier.

Il ne cherche pas à nous apprendre quoi que ce soit, il nous fait constater. Il est désabusé, il relève l'absurde des situations, il se moque de ses propres contradictions.



Ça se lit vite et bien.
Commenter  J’apprécie          280
Mon autopsie



En furetant lors de mon dernier séjour parisien du coté du cimetière le plus célèbre de Paris à savoir le Père Lachaise je me suis aperçu que la seule tombe qui n'avait pas encore son résidant était celle de Jean-Louis Fournier (voir photo à gauche).



L'ancien complice de plume de Desproges a en effet déjà fait inscrire son nom sur la tombe de sa femme décédé en 2000 ( dont il parle dans le très joli Veuf publié il y a quelques années), ce qui signifie qu'il a déjà plus que pensé au moment où il passera de vie à trépas.



Quelques jours après cette virée j'ai appris que cette obsession était vraiment prégnante chez Fournier puisqu'il vient tout juste de sortir chez Stock son nouveau récit Mon autopsie dans laquelle il fait la confession post mortem et s'imagine en train d'être disséqué par une étudiante en médecine ( jeune et jolie, pourquoi se priver maintenant qu'on est mort)



Et cette autopsie sera donc l'occasion d'analyser ce que Fournier dévoile au plus profond de coeur et le cerveau.



De Jean Louis Fournier, j'avais, comme beaucoup de monde, je pense, dévoré "où on va papa?" gagnant du Prix Fémina 2008. qui retraçait une terrible et tragique épreuve de sa vie ( le handicap de ses deux fils), sur un ton à la fois très optimiste et plein d'humour, un humour, comme la politesse du désespoir chez cette brillante plume de Pierre Desproges.







autpsie



Dans ces mémoires post mortem mais écrites avant sa mort ( vous suivez? ) on aime toujours autant son talent immense pour dire les choses les plus graves et les plus personnelles avec beaucoup d'humour, d'ironie, avec un ton qui pourrait paraitre parfois féroce, mais qui en fait cache énormément de tendresse et de pudeur.



Cette confession repose sur ce singulier contexte de salle d’autopsie et la présence d’Egoïne que l’auteur observe au fil des jours.



Le sujet lui donne l'occasion de faire un inventaire de sa vie, ses étapes et souvenirs les plus fondateurs : ses études à l’IDHEC, sa carrière à la télévision, ses dessins animés , son amitié avec Desproges, ses conquêtes féminines, ses enfants et sa femme, et ses succès littéraires.



L’écriture est vive, toujours dans l'auto-derision, un récit aussi truculent que touchant ! Un auto-portrait pas toujours à son avantage mais tendre et sincère qui permettra à ses lecteurs de mieux le connaître et une façon originale et ludique de déjouer la peur de la grande faucheuse.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          281
Où on va, papa ?

Court texte sans complaisance d'un père pour ses deux enfants handicapés. On passe du rire aux larmes, de la compassion à la tristesse, mais surtout, l'on retient tout l'amour que porte ce père à ces deux êtres qu'il chérit et élève du mieux qu'il peut. Un texte qui nous fait bien saisir tous les deuils qu'il doit faire pour ces enfants qui ne grandiront jamais comme les autres. Ce livre, c'est du vrai à l'état brut et de l'amour inconditionnel qu'on reçoit, nous, lecteurs, les bras ouverts. Un très beau livre !
Commenter  J’apprécie          280
Où on va, papa ?

La nature humaine est ainsi faite qu'elle a déterminé des critères de beauté, d'intelligence, et autres caractéristiques de la personne qui ouvrent de fait le champ à autant de discriminations. C'est un travers que ne connaît pas l'espèce animale.



Quand l'enfant s'annonce dans une famille, nul ne veut envisager que cette part de bonheur puisse être entachée de ce fléau de la discrimination, en découvrant chez le nouveau-né le moindre handicap. C'est pourtant ce qui est arrivé à Jean-Louis Fournier. L'acharnement du sort a en outre voulu que ses deux garçons soient handicapés mentaux.



En pareille circonstance les parents refusent d'attribuer à la seule fatalité une telle affliction. Beaucoup de questions assaillent alors l'esprit de celui dont l'enfant est diminué par une telle souffrance. Et quand tout a été envisagé en forme de justification, de mise en cause ou de consolation : malchance, génétique, épreuve, culpabilité, les parents en arrivent, à bout d'arguments, à s'interroger sur ce qui détermine au juste la normalité. Quelle différence entre tel enfant dont d'aucun s'enorgueillit et tel autre dont l'état accable ses géniteurs quand l'un et l'autre sont l'objet du même amour.



Le regard des autres est autrement plus assassin que nombre d'atteintes directes. Aussi, quand l'amour aura vaincu la déception, les parents s'ingénieront à atténuer les différences qui marginalisent ceux qui en sont victimes.



Par la forme de son écrit, Jean-Louis Fournier nous démontre que préserver les handicapés des sarcasmes, dont tout-un-chacun peut se voir affublé, est aussi une forme de discrimination. La dérision, c'est donc la forme que ce père désespéré a voulu donner à son combat pour sanctifier l'innocence de ces "oiseaux" et "leur laisser entrevoir le paradis".



Avec sa construction décousue, pour traduire autant d'idées traversant en désordre un esprit perturbé, Jean-Louis Fournier réalise un ouvrage magnifique. Il décrit bien le désarroi de n'avoir connu ses êtres chéris accueillir l'amour qu'il leur voue. Il nous livre un ouvrage bouleversant. Un hommage à rendre à des cœurs enfermés plutôt que l'infamie de la pitié.

Commenter  J’apprécie          281
La servante du Seigneur

« Elle est dans les ordres ou elle est aux ordres ? » (p. 40) Le narrateur raconte comment sa fille lui échappe, comment cette jeune personne pleine de vie et de fantaisie s’éteint et se raidit dans une foi acquise sur le tard. Elle ne devient pas nonne, mais elle boit les paroles d’un certain « Monseigneur », plutôt amant mystique que directeur de conscience avisé. « Maintenant, elle vit avec un allumeur de réverbères. Elle vit dans l’ombre des certitudes du Moyen Âge. Il est illuminé, mais il n’éclaire pas. Elle croit y voir clair. » (p. 86) Un peu goguenard, un peu incrédule, le père narrateur accepte avec difficulté le changement qui s’opère chez sa fille. Elle dont il était si proche, la voilà inaccessible et même rancunière. « Elle n’a pas été mise sur terre pour que ma volonté soit faite, pour que je sois heureux. L’important, c’est qu’elle soit heureuse. Est-ce qu’elle est heureuse ? » (p. 96) Indulgent mais impatient, le père attend le retour de sa fille, ne pouvant se résoudre à la voir devenir une autre, loin de lui.



Ce texte est très court, mais très percutant. À la fois adresse désespérée à la fille et dialogue bancal, La servante du seigneur n’est pas un texte pathétique. Il y a dans ces pages tout l’humour vachard d’un bouffeur de curé qui se retrouve couillon devant la religion qui lui enlève sa fille. Mais la question religieuse, finalement, n’est qu’un prétexte : La servante du seigneur est avant toute chose la douloureuse prise de conscience d’un père qui aurait voulu que sa fille, bien que devenue femme, reste son enfant chérie, sans jamais lui échapper pour un autre ou pour un ailleurs.

Commenter  J’apprécie          280
Le Petit Meaulnes

Du Fournier (Jean-Louis, bien sûr) grand cru, drôle avec une pointe de cynisme…



Si l’on en croit Jean-Louis Fournier, en lisant la petite note en en-tête de ce court roman/journal, on lui a souvent demandé, Fournier oblige, s’il était l’auteur du « Grand Meaulnes »… D’où, toujours d’après l’auteur, la rédaction du « Petit Meaulnes » frère du précédent ; afin de pouvoir annoncer : « Je n’ai pas écrit « Le grand Meaulnes », mais j’ai écrit « Le petit Meaulnes ». Amusant…



Un petit livre vite lu que ce « Petit Meaulnes », comme souvent l’est la « production Fournier ».

Un petit livre qui s’attache avec bonheur à décrire la relation entre deux frères que tout oppose : l'un beau, grand et intelligent, aimé de tous, et l'autre, petit et effacé ; bagarres… et fin bizarre autant qu’étrange…

Un petit livre qui apporte un éclairage nouveau sur l’état mental d’Augustin, le grand frère du « petit Meaulnes », héros du livre de Fournier, l’autre, Henri-Alban, dit Alain Fournier…



Un régal !



Commenter  J’apprécie          280
Il a jamais tué personne, mon papa

Au fil de ce livre Jean-Louis Fournier, nous raconte son enfance, cette famille qui vivait en province se décrit pas comme les autres personnes car papa est docteur. Un docteur pour les gens pas riches, qui lui offrent à boire à la place de le payer. Mon père aime bien boire, même qu'il boit trop mon papa. Pourtant quand il était jeune mon papa il était beau, il avait une belle prestance, maintenant c’est autre chose il est vieux et toujours triste.Avec sa veille gabardine canadienne et ses bottines dont les semelles ne tenaient plus. Pour les faire tenir à la bottine il mettait un élastique comme on met sur les pots à stériliser, ça c’était mon papa. Ses malades n’avaient plus envie de mourir quand ils voyaient papa qui se tenait à peine debout, tellement il avait bu. Ils avaient tous confiance en lui car malgré tout papa ne se trompait jamais, oui papa buvait mais il faisait tout pour ses malades .Mon papa se vantait souvent qu’il aller tuer maman et grand-mère, mais voilà mon papa n’a jamais tué personne sauf lui-même avec cet alcool dont il ne savait plus se passer.



Commenter  J’apprécie          281
Pas folle la noiraude

Pas folle la Noiraude ! Elle a troqué son téléphone en bakélite noire contre un portable dernier cri. Elle a mis ses tenues d’antan au clou pour arborer un bikini affriolant ou encore une nuisette en léopard.



Pas folle la Noiraude ! Elle est à la pointe de l’écologie, du développement durable, s’inquiète des OGM, des dioxines, de l’encéphalite spongiforme bovine, autrement dit la vache folle…



Pas folle la Noiraude ! Elle a même pris du poil de la bête, elle se rebiffe contre le genre humain qui malmène lamentablement notre planète. « Les hommes deviennent fous » dit-elle. Le monde va à vau-l’eau et nous serions même un peu « con » sur les bords… Si, si, vous avez bien lu, la Noiraude nous traite de cons… Vraiment, où va-t-on ?



Pour ma part, je préférai cette bonne vieille Noiraude dans le rôle de l’éternelle insatisfaite que dans celui de la militante engagée, la frondeuse, l’indignée qui donne des conférences altermondialistes en marge du sommet du G8.



Évidemment, cette Noiraude-là s’adresse aux lecteurs qui sont censés avoir grandi depuis les premiers épisodes de 1978, mais le lecteur que je suis n’adhère pas à sa nouvelle vocation un tantinet moralisatrice. Ce que j’aimais dans les vieux épisodes, c’est qu’elle parlait à l’enfant qui sommeille en moi. Et cet enfant-là n’a pas retrouvé la magie des deux premiers opus…



La Noiraude reste malgré tout mon bovidé préféré : un peu vache la Noiraude !


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
Commenter  J’apprécie          280
Où on va, papa ?

Ce livre n’est pas une œuvre littéraire, simplement quelques regrets, quelques mots d’amour, quelques souvenirs touchés sur une feuille de papier pour que ses enfants « pas comme les autres » perdurent dans sa mémoire et dans le temps. Jean-Louis Fournier se dévoile tel qu’il est et a été face à ses deux fils handicapés. Je ne peux pas me mettre à sa place, simplement comprendre un peu ses instants de vie, ses humeurs. Quelques moments de joie se sont immiscés dans sa vie à la naissance de ses fils, mais ils ont vite été dépassés par le chagrin, la peine, la RAGE, l’ÉCHEC.



Un enfant handicapé, puis deux... Forcément on se sent comme un raté. Forcément on se sent honteux d’avoir engendré deux enfants qui n’auront pas la même vie que les autres enfants du même âge, même coupable. Coupable de quoi ? Mauvais karma, mauvais présage et ce regard des autres, cette incompréhension des parents d’enfants « normaux ». Pas facile d’être un père aimant dans une telle situation, mais courageux d’affirmer ses faiblesses.



Mais, voilà, peut-on rire des enfants « handicapés » ? Un fils qui se tartine sa bouille de chocolat en mangeant son dessert prête évidemment à sourire, mais lorsque celui-ci appartient au monde des handicapés, on évite surtout d’esquisser le moindre mouvement d’humeur festive. On a tendance à être triste pour lui. Ce que nous apprend justement ce père, c’est que ces moments-là doivent être également magiques, que l’on se doit de sourire et même d’en rire aux éclats... parce qu’après tout, ses fils sont également des enfants innocents et qui méritent qu’on rigole avec eux.



Il ne cherche pas à se faire plaindre, ou à ce que j’exprime de la compassion pour sa famille. Il veut juste que cette famille soit considérée comme toutes les autres, même si elle sort un poil de la normalité, du consensus d’une famille ordinaire. Au début, je me demande si moi aussi j’ai le droit de sourire des mésaventures de ces deux petits gars pas tout à fait comme les autres. Mais très vite l’émotion me prend, je fais abstraction de leur handicap et je prends plaisir à ces quelques anecdotes. Je souris et cela me fait du bien. De tel moment, Jean-Louis Fournier n’a pas du en vivre souvent. Cela change foncièrement votre vie d’avoir un fils handicapé, alors deux...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          286
Veuf

Encore une très belle lecture avec Fournier. De lui, je n'avais lu que Où on va, papa ? qui m'avait émue... et celui-ci en a fait tout autant. Fournier nous raconte sa femme, Sylvie, partie trop tôt et trop vite. Elle est morte subitement d'une crise de coeur, sans préparer personne, sans avertir personne. Une seconde elle était là, la seconde d'après, partie. Laissant dans le coeur de Fournier et de toute sa famille et amis, un vide immense. Fournier nous raconte la chance qu'il a eu de l'avoir dans sa vie... Tous ces moments du quotidien qui a fait de ses 40 ans passés ensemble, des moments de pur bonheur, de magie... Comme toujours avec lui, c'est touchant, drôle, rempli de vérité et d'émotions... Difficile de se remettre de la peine et de la perte, Fournier le sait et nous le dit... Mais dans le souvenir et dans la place précieuse qu'occupe Sylvie dans le coeur de Fournier, elle vit, encore... Un très beau texte.
Commenter  J’apprécie          271
Mon autopsie

Nul n'est jamais mieux servi que par soi-même. En mettant à profit cet adage, Jean-Louis Fournier prend le parti de nous faire le récit de sa propre autopsie. Lui, fournit le corps à la science et aux bons soins d'une jeune et jolie (tant qu'à faire !) étudiante en médecine qui va délicatement prélever sur le corps tout ce qui peut présenter un intérêt scientifique. Si le "Marchand de Venise" de Shakespeare parvient in extremis à préserver son intégrité physique et à garder la livre de chair que lui réclamait Shylock, aucun prélèvement, aucune dissection ne seront cette fois épargnés à l'auteur.



Chaque organe enlevé sera alors le prétexte à nous narrer quelque expérience insolite ou quelque aventure coquine de son passé de grand séducteur mais aussi d'amoureux fidèle. C'est badin, malicieux, distrayant. Mais sans doute moins touchant que son "Où on va, papa ?".
Commenter  J’apprécie          270
Où on va, papa ?

Premier livre qu'il m'est donné de lire de cet auteur dont j'ai beaucoup entendu parler. Je n'ai pas été déçu : ce livre est un petit bijou de finesse, de drôlerie, de sensibilité. Parmi mes lectures plutôt sombres de cet été, ce fut un vrai éclat de soleil !
Commenter  J’apprécie          271
Enfant, je me souviens...

17 nouvelles d'auteurs divers qui par leurs textes contribuent à une action de l'UNICEF, à savoir : pour chaque livre acheté 5 €, 1,50 € est reversé à l'UNICEF en faveur de l'éducation des enfants non scolarisés dans le monde. Une belle préface de Catherine Dolto et ensuite, la lecture des différentes histoires d'enfance de bons auteurs contemporains francophones.
Commenter  J’apprécie          270
Où on va, papa ?

Il n'y a pas une mais mille façons de vivre le handicap de son enfant, et de l'accompagner. Dans ce livre, Jean-Louis Fournier se lâche plus ou moins et on sent poindre, derrière son affection et amour, une forte amertume d'avoir eu non pas un mais deux fils lourdement handicapés;

Le roman est composé de courts chapitres - on dirait même plutôt des notes prises pendant les quarante ans de vie auprès d'eux et assemblées ici pour la première fois.

La chronologie est un peu chaotique et je trouve le tout très fouillis...

Deux choses lui ont été reproché: son humour noir, et la manière dont il parle de ses fils, largement exagéré d'après la réponse que son ex-femme a faite sur son site.

L'humour noir, c'est sa défense, sa prise de recul. Mais un procédé que j'ai trouvé plus maladroit et lourd que choquant, et qui, bien sûr, met mal-à l'aise les personnes prises à parti dans la réalité.

Quant à l'exagération du handicap... il n'y a rien à juger. C'est un homme qui parle, avec ses faiblesses, sa peur et sa rancoeur. On le voit surtout épris d'une forte ambition - avortée-; il rêvait de polytechnique, de génies, quelle déception!

Jean-Louis Fournier renforce peut-être les traits, ceci dit je suppose que pas mal de parents doivent ressentir les injustices dont il parle sans toujours se l'avouer. Après, quand en quatrième de couverture, l'Express dit: "sans mélo ni pathos", excusez-moi mais je ne suis pas d'accord... derrière ses sarcasmes se dissimule mal beaucoup d'apitoiement.

Dans tous les cas, ce témoignage, ou plutôt ce règlement de compte avec la vie et la peine qu'il éprouve pour ses enfants réveille beaucoup de sentiments contradictoires. Quant à l'écriture en elle-même, c'est pas de la grande littérature, rien que Fournier a essayé de transcender.

Commenter  J’apprécie          273
Il a jamais tué personne, mon papa

Malgré son ton enjoué faussement jovial, Jean-Louis Fournier ne peut tromper son lectorat, et il nous offre ici un roman autobiographique bien noir, presque sinistre. Comment pourrait-il en être autrement d'ailleurs lorsqu'il décrit son enfance de fils d'un père alcoolique? Un texte plutôt déprimant.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          275




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Louis Fournier Voir plus

Quiz Voir plus

Huit titres de Jean-Louis Fournier.

Il a jamais tué personne, ...

mon tonton
mon pépé
mon frangin
mon papa

8 questions
134 lecteurs ont répondu
Thème : Jean-Louis FournierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}