AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Marie Laclavetine (154)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une amie de la famille

Lors d'un weekend à Biarritz en 1968, Jean-Marie Laclavetine perd tragiquement sa sœur de vingt ans, Annie a été emportée par une mauvaise vague.

C'est cinquante après qu'il veut savoir ce qu'il s'est vraiment passé lors de cet accident. Il interroge les témoins de ce temps là, consulte des lettres, des articles de journaux C'est avec cette recherche qu'il nous fait revivre le passé de sa soeur, il nous raconte aussi sa vie à lui et celle de sa famille.

Une bien belle écriture d'un écrivain que je ne connaissais pas encore.
Commenter  J’apprécie          60
Une amie de la famille

Ce livre est une enquête et une quête, la quête de l'auteur partant à la recherche de sa grande sœur emportée en pleine jeunesse par une vague meurtrière alors que lui-même n'avait que quinze ans. Il s'agit de rechercher, de retrouver, de faire revivre cette sœur disparue, exclue de la mémoire familiale, à un point tel qu'il fut répondu à un ami de passage s'interrogeant sur sa photo qu'il s'agissait là d'une « amie de la famille ». D'où le titre. C'est aussi le portrait d'une famille des années cinquante et soixante, « catholique de gauche », modeste, le père cheminot souvent absent, la mère « au foyer », les enfants s'affranchissant vite de la tutelle familiale.

Un livre profondément touchant.
Commenter  J’apprécie          60
En douceur

Le personnage de Vincent vit l’E-norme comme la norme, l’extraordinaire comme ordinaire. La « catastrophe » est ainsi vécue comme un simple incident domestique.

Nulle place dans son livre pour le questionnement. Pour reprendre la banalité chère à Emil Cioran, (philosophe-écrivain roumain) « c’est comme ça » : que les choses soient agréables ou déplaisantes, tout ceci constitue la trame d’une existence dont il serait vain de vouloir dégager une « leçon » ou un « sens ».

Commenter  J’apprécie          60
Une amie de la famille

C'est un coup de cœur pour ce roman mélancolique, cette enquête vers un passé disparu à 50 ans de loin, vers des sensations oubliées, une mémoire enfuie.



La situation préalable au roman donne la mesure de la pudeur avec laquelle l'auteur traitera tout du long le sujet infiniment triste d'une sœur noyée, emportée par une vague sur les rochers à Biarritz, sous le phare, à 20 ans tout juste. Il aura fallu la mort de ses parents, l'insistance d'une de ses filles pour briser le tabou familial, le silence de fer pesant sur cette disparition, au point de l'effacer. Ainsi Bernard, le frère aîné de Jean-Marie, présentera-t-il à des connaissances sa sœur sur la photo de famille comme "une amie de la famille". La trahison n'est pas glorieuse, mais il fallait vivre, après un tel drame, vivre sans mémoire, car le traumatisme a effacé jusqu'au son de la voix d'Annie.



À la faveur d'un rêve récurrent, Jean-Marie décide d'écrire un livre sur cet épisode fondateur, qu'il qualifie de "naissance", alors qu'il avait 15 ans : il recherche la parole des témoins de l'événement, ses frères, la meilleure amie d'Annie, Lydie - mais il faut bien se rendre à l'évidence : tout le monde ou presque est parti, et s'il parvient à corriger des erreurs dans le peu dont il se souvient, il n'approche pas la vérité, Annie reste un fantôme lointain et flou. Qui était-elle vraiment ? Que vivait-elle lorsqu'elle a commencé à maigrir de manière effrayante, lorsqu'elle a frôlé la folie dans une solitude sans fond ? À l'évidence, sa sœur aînée avait une belle âme, mais une âme indomptable, farouche, qui ne s'embarrassait pas de compromis...



Ils étaient quatre ce jour-là, comme un refrain lancinant qui revient encore et encore, alors qu'il se lance dans la reconstitution de ce jour fatidique du 1er novembre 1968 : Bernard et lui, Annie et son amoureux, Gilles. Ils étaient imprudemment descendus près de la mer, une vague les a fouettés, emportant Annie et Gilles, tandis que Bernard et Jean-Marie parvenaient à s'accrocher aux anfractuosités du rocher. Il manque donc un témoin capital, Gilles, qui pourrait lui faire remonter le temps et retrouver Annie telle qu'elle était. Seulement, Gilles reste introuvable - pourtant, Jean-Marie ne renonce pas. Comment refermer cette page du passé autrement ?



Nous aurions déjà dans cette touchante démarche une enquête fort intéressante sur un fait-divers peu banal qui rappelle les amants maudits de la Chambre d'Amour, tradition orale devenue argument touristique sur cette partie de la côte basque, si ce n'était l'usage absolument poignant que fait l'auteur de la langue, de la littérature toute entière. La réflexion sur la mémoire, la douleur et le silence, l'émergence progressive des souvenirs, la confrontation entre le récit conscient et la réalité brute des faits, donnent une profondeur irrésistible au roman, jointe à une grande pudeur, une dignité sans fard. Le texte est complété par des extraits de documents réels : articles de journaux, lettres, et surtout de photographies en noir et blanc, qui toutes s'entrelacent et trouvent leur place dans ce magnifique récit.
Commenter  J’apprécie          52
Une amie de la famille

Triste fait-divers : à Biarritz, en 1968, une jeune femme est emportée par une vague sous les yeux de ses petits frères et de son fiancé, impuissants à la secourir. Cette mort accidentelle devient taboue dans la famille : plus personne n’évoque Annie, sa vie d’enfant, d’adolescente anorexique, son triste sort.

Cinquante ans plus tard, Jean-Marie Laclavetine n’a pas oublié cette sœur aînée. Des fragments de vie lui reviennent en mémoire. Il exhume photos, articles de presse et vieilles lettres, interroge des proches. Petit à petit, il rassemble les pièces du puzzle et dresse un portrait de la disparue. Cette quête est l’objet du livre.

Pour moi, ce récit est trop personnel. Il transforme, en quelque sorte, le lecteur en voyeur et je ne m’y suis pas reconnue.

Commenter  J’apprécie          50
Les emmurés

J'ai découvert cet auteur avec "La vie des morts" et "Une amie de la famille", romans autobiographiques dans lesquels il raconte le deuil de sa grande soeur emportée par une vague. Mon libraire me conseille toujours bien sur des nouveaux livres sur ce sujet qui me touche beaucoup... Il m'avait proposé les deux volumes d'un coup et je les ai dévorés en une semaine !

J'avais beaucoup aimé la plume de ce monsieur. J'ai donc eu envie de lire "Les emmurés", son tout premier roman, qui traite aussi du deuil. Mon libraire m'avait déconseillé cette lecture en me disant que le style du "jeune Laclavetine" était très différent de ses oeuvres plus récentes. Je confirme que si vous aimez la plume du Jean-Marie Laclavetine des années 2020, celle de l'artiste a ses débuts risque de vous décontenancer ! Attendez-vous à des phrases qui durent 3 pages... sublimement écrites, mais pas facilement "digérables" :) Un très beau livre que j'ai lu comme un recueil de poésie, lentement, en prenant des pauses entre chaque chapitre pour déguster la langue.
Commenter  J’apprécie          50
La Vie des morts

Tout comme j'avais adoré la lecture d'Une amie de la famille, j'ai aimé celle de la vie des morts. Tout comme j'avais trouvé le titre du premier ouvrage excellent, j'ai admiré aussi l'esprit du second. Jean-Marie Laclavetine y poursuit sa conversation imaginaire avec Annie, son « impérissable frangine » après les cinquante années de silence qui ont suivi sa disparition brutale en 1969. Et c'est magnifique. Bien au-delà du silence familial brisé, beaucoup de lecteurs ou d'anciennes connaissances ont été touchés par la minutieuse enquête qui redonnait une vie littéraire à la soeur de l'écrivain. Leur parole s'est aussi libérée sous forme d'innombrables messages, « de lettres reçues, de rencontres inattendues », trop de coïncidences et de surprises pour que Jean-Marie Laclavetine puisse en rester là. L'écrivain y a senti « la puissance mystérieuse de l'écriture », ce qu'elle rend possible, ce qu'elle ne répare pas, mais « ce qu'elle délivre ou dénoue ». Il fallait maintenant qu'il raconte à sa soeur tout ce qui s'était passé sans elle ou grâce à elle, les livres qu'elle ne lirait jamais, les personnes qu'elle ne rencontrerait jamais. Il a donc décidé de reprendre la plume pour prolonger presque naturellement le récit précédent et rendre compte cette fois de la surprenante et étrange présence dans nos vies des êtres chers qui nous ont quittés. On pourrait craindre un récit cafardeux, mélancolique ou déprimant et qu'on trouve d'ailleurs par moment, celui d'un homme qui « avance vers une défaite annoncée ». Mais si l'on y rencontre de nombreux trépassés hauts en couleur, réels ou fictionnels, qui ont compté pour l'écrivain, le ton quoique nostalgique n'a rien de lugubre ni d'indécent. Bien au contraire, l'écrivain y boit à la mémoire de ces chers disparus (à la santé de nos morts si j'ose dire), les invite à table pour passer un bon moment, parle d'eux avec tendresse et simplicité, en termes pudiques et joyeux, dresse de magnifiques portraits de ses intimes (Georges Lambrichs, Roger Grenier ou François Cavanna) en les plantant comme des arbres dans un jardin vivant. Bref, un magnifique livre sur l'amitié et sur comment l'entretenir (« parler de tout et surtout de rien »), sur la nécessaire fraternité des endeuillés pour conjurer la peur de mourir, sur la mouvance des souvenirs et le caractère trompeur ou farceur de la mémoire, sur le pouvoir spirituel de la littérature qui ne guérit de rien, ne ressuscite personne, mais qui permet grâce aux mots de relier « les vivants entre eux, et les vivants aux morts ». Un récit sur les morts qui revitalise.

Commenter  J’apprécie          51
Une amie de la famille

Une vague scélérate les a emportés sur les rochers de la Chambre d’Amour à Biarritz, l’auteur survit, sa sœur est tuée. Ce souvenir sera noyé par le chagrin : ses proches font le choix tacite de ne jamais en parler. Bien des années plus tard, l’auteur saisit que « l’amie de la famille » — ainsi désignée sur une photo de sa sœur — a été exilée sans vergogne, que le mutisme a redoublé sa disparition et détruit les liens familiaux. Il voit le drame comme un tournant vital, une nouvelle naissance (pourquoi la dater au drame, et non à la résurgence du souvenir et du travail de mémoire ?), et commence une enquête pour accoucher ses souvenirs. Le récit devient le portait fervent d’une adolescente des années soixante dans une famille modeste et fragile. Il est illustré d’une dizaine de photos de la morte.
Commenter  J’apprécie          50
Une amie de la famille

Ce livre est le récit d'une enquête, d'une levée du silence sur Annie, la grande soeur de l'auteur, morte noyée à l'âge de vingt ans sous les yeux de deux de ses frères, Bernard et Jean-Marie, et de son fiancé Gilles.



Depuis toujours, depuis ce moment-là, Jean-Marie Laclavetine sait qu'il va devoir parler de cette soeur dont absolument personne ne parle plus dans la famille. Ni ses grands-parents, ni ses parents, ni ses frères. Il y a bien une photo dans un cadre, qui montre les trois frères et Annie. Et lorsque des amis demandent à l'un des garçons "Mais qui est cette fille?"; le dernier de la famille, Dominique, répond "Une amie de la famille". Parce que le silence est tel que la femme de l'auteur ne saura qu'au bout de 6 ans qu'il avait une soeur. Quant à parler de sa mort, c'est même pas la peine. A tel point qu'une nièce de J.M Laclavetine, demandant à sa grand-mère "c'est qui la fille sur la photo?", prendra en guise de réponse une baffe magistrale.



Lorsqu'en 2018, après la mort de ses parents, l'auteur décide d'écrire sur sa soeur Annie, il se rend compte qu'il n'a que très peu de souvenirs. Il va devoir chercher. Et sa fille ainée, Lise, va l'aider, tant le silence autour de cette tante absente l'étouffe.



Ce livre est le récit pratiquement chronologique de son "enquête" pour faire enfin vivre le souvenir de sa soeur Annie en vie, en s'appuyant sur les témoignages qu'il ira chercher chez ses frères, pourtant silencieux depuis 1968 sur le sujet, chez la meilleure amie d'Annie, les efforts pour retrouver Gilles, le fiancé, les indices dans les lettres de ses parents car le père, cheminot, partait souvent ; et de souvenirs en souvenirs il apprend aussi de sa propre enfance.



C'est un livre tendre, si tendre et si rempli de clarté. On est pris par ce récit, et nous aussi, nous voulons connaître cette jeune fille, qui aura toujours vingt ans, entre 1948 et 1968. Une jeune fille avec ses peines, ses joies et ses colères. Une jeune fille à qui l'auteur (et toute sa famille) rend la vie.



Écriture fluide et franche, simple et surtout si pleine de tendresse familiale, sur quatre générations. À lire. C'est extrêmement émouvant.



Une amie de la famille - Jean-Marie Laclavetine, Gallimard, 188 pages, Avril 2019, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Et j'ai su que ce trésor était pour moi

J'ai lu ce livre, offert par une amie, avec un très grand plaisir. L'écriture est très belle, sans un mot de trop, et les histoires très bien construites et pleines de suspense. J'ai particulièrement aimé celle des enfants dans le bus transportant une bombe sans le savoir! C'est un livre qu'on n'a pas envie d'arrêter ou qu'on retrouve le soir avec délices. Seul le cadre narratif (l'histoire de la femme dans le coma) ne m'a guère paru utile. Je vais essayer les autres livres de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          50
La Loire : Mille kilomètres de bonheur

Bon récit, bien écrit, par un vrai écrivain, au ton personnel. Et c'est la Loire
Commenter  J’apprécie          50
Et j'ai su que ce trésor était pour moi

Marco écrit des suites aux récits inachevés de Julia, la femme qu'il a toujours aimée et qui se trouve dans le coma. Il veut lui donner envie, grâce au pouvoir des mots, de se réveiller et de lui répondre pour commenter chacun des passages inventés. On comprend petit à petit que toutes les histoires ont un lien avec Leur histoire, et que Julia est le personnage le plus complexe de tous...



Le lecteur est soumis à ses propres lignes vertes, qui dansent furieusement sans que personne n'en soit témoin.



Commencer un roman par "Je commence" et l'achever de la même façon : il fallait y penser... Et oser ! Mais la boucle n'est jamais totalement refermée sur elle-même, et la fin laisse encore le champ libre à tant d'autres intrigues que l'on n'a qu'une envie : que l'écrivain recommence !
Commenter  J’apprécie          50
Nous voilà

Paul et Léna ont une vingtaine d'années en 1973. Ils ont loupé Mai 68, se rencontrent dans une petite communauté urbaine où se côtoient maoïstes, trotskistes ,féministes et autres fumeurs de joints. Peu resteront fidèles à leurs idéaux. Laclavetine fait une chronique sans concession de cette génération post soixante-huitarde qui arrivera au pouvoir 30 ans plus tard.

En parallèle, nous suivons aussi les tribulations du cercueil du Maréchal Pétain que des baroudeurs de droite voulaient inhumer à Douaumont.

Beaucoup d'ironie douce-amère et de nostalgie.

Et moi de me dire "Que faisais-je donc pendant ce temps"?
Commenter  J’apprécie          50
Train de vies

Un recueil de nouvelles qui ont toutes un rapport avec le train, comme un symbole du temps qui passe, des changements que peuvent faire les personnages dans leurs vies ou des arrêts brutaux. Les trains ne sont pas toujours en mouvement, ils peuvent recueillir des habitants au fond du jardin. C'est d'ailleurs dans cette nouvelle, la meilleure à mon goût, que le narrateur décrit, avec toute sa rancoeur et son afligement sa soeur passionnée de confiture, alors qu'elle est en train de l'empoisonner.

Un petit livre sympathique, sans prétention.
Commenter  J’apprécie          50
Une amie de la famille

Ce livre n’est pas un roman, c’est le récit d’un drame personnel dans lequel l’auteur soulage sa conscience pour enfin parvenir à faire le deuil de sa sœur Annie, décédée par noyade à l'âge de vingt ans. Après la mort de ses parents et des années de non-dits, il décide de remonter le temps et de partir à la recherche des témoins du passé ayant côtoyé et aimé sa sœur. Son frère Bernard ainsi que Lydie et Gilles, respectivement l’amie et le fiancé d’Annie, l’aideront à reconstituer une partie du parcours de vie de sa sœur aînée, partie bien trop tôt...



Agé seulement de quinze ans à l’époque des faits, la mémoire de Jean-Marie Laclavetine s’est floutée après cinquante ans d’omerta au sein de la famille. A la faveur de cet écrit poignant, il rend un vibrant hommage à sa défunte sœur et il faut saluer le courage dont il a fait preuve à l’évocation de ce drame familial dont les cicatrices ne se refermeront jamais. Par le biais de ce récit, il réussit talentueusement à ressusciter Annie, à nous la présenter et à nous la faire aimer. Il redécouvre lui-même cette sœur aînée solaire jusqu’à parvenir à en cerner sa personnalité, parfois complexe et ce, en dépit des souffrances intimes que ces souvenirs ravivent. Une lecture profonde et bouleversante qui ouvre la réflexion sur le long mais nécessaire travail du deuil.

Commenter  J’apprécie          43
Rabelais : la devinière ou le havre perdu

Auteur des célèbres romans satiriques « Pantagruel » et « Gargantua », François Rabelais fut un écrivain humaniste de la Renaissance qui connut un destin hors du commun. Passant de sa campagne chinonaise à une vie monastique où il apprit le grec et le latin, il consacra l’essentiel de sa carrière à la médecine, y développant son érudition. Son appétit d’apprendre était sans limite et sa soif de nouvelles connaissances jamais assouvie : la philosophie, la théologie, l’astronomie, la poésie et bien entendu, l’écriture de farces paillardes et de livres savants, il s’intéressait à tout ! Grand voyageur, cet écrivain-ermite fit quelques séjours en Italie, notamment à Rome où il exerça ses talents de topographe et de botaniste.

Les propos de Jean-Marie Laclavetine se font dithyrambes à l’égard de ce personnage érudit qui eut l’audace de publier des écrits jugés sulfureux et contraires à la morale de son époque, au début du XVIème siècle, mais également acerbes envers ses détracteurs et tous ceux qui le fustigent encore de nos jours en décriant l’œuvre de ce personnage illustre.



Très instructif dans les domaines historique et culturel, cet ouvrage est bien plus qu’une simple biographie ; il s’agit d’une véritable réhabilitation de Rabelais à laquelle nous invite le romancier, n’hésitant pas à enrichir son récit d’anecdotes cocasses concernant la personnalité de l’humaniste ainsi que des clichés photographiques représentant, notamment, La Devinière, la maisonnette natale ainsi que des lieux environnants où il aurait vécu une partie de sa vie.



Commenter  J’apprécie          40
Une amie de la famille

🌙 «Une amie de la famille ? En quelque sorte. Une présence tenace, en tout cas, transparente et fluide comme un souffle, un fantôme doux, un pas léger sur les feuilles mortes, une ombre mélancolique au parfum omniprésent qui se déplaçait auprès de chacun de nous et posait doucement ses doigts sur la bouche de ceux qui s’apprêtaient à parler. »

(P.62)



🌙 Annie est décédée le 1er novembre 1968, emportée par une vague dans la Chambre d’amour, à Biarritz, alors qu’elle se promenait avec son fiancé de l’époque et deux de ses frères. De ce décès tragique est né un silence, comme pénitence. Cette fille, cette sœur, cette fiancée, cette amie a soudainement cessé d’exister, plus rien ne subsistait d’elle dans ce monde qui l’avait fait disparaître. Pour Jean-Marie, son plus jeune frère, le jour de la mort de sa sœur, survenu lors de ses quinze ans, a marqué pour lui sa seconde naissance : le silence, lui, est une deuxième mort. Dans la famille, plus personne pour évoquer le rire d’Annie, pour tenter de ne jamais le laisser s’échapper dans l’écho infini des tourbillons de la vie, personne pour se rappeler son amour de l’espagnol, sa révolte, le feu qui l’habitait, les démons qui la hantaient. Seule une photo, chez sa grand-mère, parmi le reste de la famille. Mais la honte, l’embarras, le silence encore une fois qui gagne et cette unique réponse « Une amie de la famille » à cette simple question « Qui est-ce ? ».



🌙 Il aura fallu cinquante ans pour que Jean-Marie Laclavetine ose faire face à son passé, qu’il ait le courage d’aller à la recherche de sa sœur, pour débusquer « sa fougue et ses doutes », pour saisir « ses joies et ses colères », pour comprendre qui elle était et pourquoi on refusait de la nommer, pour continuer à la faire exister, attiser la flamme de son souvenir, aussi mince fut-elle.



🌙 Alors, les mots. Enfin le dialogue, la « parole qui traverse » et les êtres et les époques, l’échange, les souvenirs qui jaillissent parmi les frères, les doutes et les incompréhensions des enfants qui trouvent enfin une réponse, les mystères qui n’en sont plus. Parler. Parler pour résister, pour comprendre et consoler, pour guérir, sans enfouir, et souffrir oui, mais adoucir la douleur, l’apprivoiser, en faire une amie, plutôt qu’une ennemie.



🌙 On ne dira jamais assez l’importance de parler ; on parle tellement, on emploie les mots à tort et à travers, on se les jette à la figure, on les maltraite, on les sous-estime, on les méprise. Pourtant, les mots, quand on les choisit, deviennent une épaule, une consolation, une aide inestimable.



🌙 « Les grandes douleurs sont certes muettes, mais elles ne le sont pas naturellement : c’est un vrai travail de parvenir à les faire taire. »

(P.160)
Commenter  J’apprécie          40
Une amie de la famille

Je reste assez mitigée suite à la lecture de ce roman. L'auteur, JM Laclavetine, revient 50 ans après, sur la disparition de sa sœur aînée; en effet, 50 ans de silence familial sont passés et l'auteur ressent le besoin de "retrouver" sa sœur. J'ai apprécié les méandres et les difficultés pour retrouver les traces de cette sœur disparue, les tours que jouent la mémoire; j'ai aimé la description d'une époque et de la société des années 60 (difficulté d'être une fille dans les années 60...). J'ai moins apprécié la fin du roman avec la lecture des lettres ; j'ai trouvé ces révélations trop intimes et j'avais presque hâte d'arriver à la fin du roman.
Commenter  J’apprécie          40
Une amie de la famille

A partir d’un fait divers personnel, dramatique et insupportable, Jean Marie Laclavetine explore son passé, sa mémoire, trouble, erronée, plurielle.

Le 1 er novembre 1968, Annie 20 ans, ainée de la famille Laclavetine est emportée par une vague à Biarritz tandis qu’elle se promène avec son fiancé et deux de ses frères.

L’histoire familiale rejoint la légende de la chambre d’amour, cet endroit magnifique de la côte biarrote, lieu mythique, où jadis Laorens et Saubade connurent le même sort.

L’auteur âgé de 15 ans, se souvient, de l’avant et de l’après drame, il parle d’une seconde naissance car après le drame s’ensuivit un secret de famille, enfoui, trop lourd à porter, à dépasser.

Les parents ne parleront plus d’Annie, elle devient une photo sur un buffet, une vague amie de la famille.

Avant le drame, qui était Annie ?

50 ans après, Jean marie Laclavetine remonte le temps et le fil des souvenirs pour ressusciter cette grande sœur.

Il rencontre et fait parler ceux qui l’ont connu, ceux qui sont encore vivants et qui se souviennent.

Il cherche et enquête comme une nécessité impérieuse ! Alors les souvenirs remontent, les langues se délient, et Annie reprend vie, consistance, fantôme encombrant qui ne demande qu’à retrouver matière …

Toute la question du livre.

Que reste-t-il du passé, que pouvons-nous récupérer en pêchant au petit bonheur dans l’eau profonde des souvenirs.

Il y a deux ans, j’ai lu et beaucoup aimé ce livre, je n’avais pas eu l’occasion de poster mon billet, depuis j’ai lu le livre qui lui fait suite et demain je parlerai de « La vie des morts » et de ce qu’il advint.... Après !

Commenter  J’apprécie          40
Une amie de la famille

La plume de Jean-Marie Laclavetine m'a encore touchée; j'aime son écriture mais jusqu'ici, je me souvenais surtout de trains...je viens de découvrir que le père était cheminot.

Il a fallu cinquante ans avant que l'auteur écrive un livre sur un événement douloureux: la mort accidentelle de sa soeur aînée sur laquelle s'est abattue un lourd silence. C'est trop tard pour récolter beaucoup de témoignages et la mémoire est parfois défaillante. Jean Marie est parti à la recherche d'Annie (diminutif d'Anne-Marie), il convoque ses souvenirs, recherche des documents, lettres et photos; il retrouve sa meilleure amie et même son "fiancé". Sa soeur était une personne compliquée, fougueuse, parfois dépressive, un moment anorexique.

La quête est émouvante ainsi que l'amour que se témoignent les parents.

Un très beau livre, excellent moment de lecture
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Marie Laclavetine (714)Voir plus

Quiz Voir plus

No et moi

Comment s'appelle l’héroïne de l'histoire ?

Léa
Louise
Lou
Judith

15 questions
584 lecteurs ont répondu
Thème : Delphine de ViganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}