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Citations de Jean-Paul Delfino (281)


Dans un petit vent coulis glacial, à mille lieues de son enfance bercée par le soleil de Provence, Emile Zola lâcha enfin le fil qui le retenait à son monde. Il n'emporta avec lui, bien au chaud dans sa main, qu'un brin de genêt. Une tâche d'or, d'enfance et d'amour.
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(…) un avocat bien mûr qui tombe sur le sol, ça fait plaisir aux fourmis, mais il prive dans le même temps un brave homme d'un bon repas.
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Clara avait vécu tout cela. Elle avait connu la mélodie irrésistible de la révolution en marche, ses gros coups de tambour et ses trilles flûtées. En revanche, elle ne s’était pas vraiment penchée sur la signification des paroles qui se mariaient avec ce chant. Elle avait remplacé, dans son cœur qui aimait pour la première fois, les revendications par des mots de tendresse, des serments et des promesses qui prenaient son Bamboche pour seule cible. Il était son amour, son amant, sa révolution à elle. Auprès de lui, elle était heureuse et se sentait capable de renverser le monde. Pourtant, dans un coin de sa tête, elle se reprochait de ne pas avoir pu ni su faire plus pour la cause, pour la Commune. Elle devinait, de façon tout aussi désagréable qu’insistante, qu’elle n’avait pas compris l’importance réelle de cette guerre civile. C’était la raison pour laquelle, dès qu’elle le pouvait, durant les trente minutes de promenade du matin ou de l’après-midi, et lors des heures infinies où on la forçait à effilocher de l’étoupe ou à confectionner des chaussons idiots, elle venait se pendre aux lèvres d’Amandine Idéïous. Celle-ci savait. Clara voulait apprendre, apprendre pour comprendre.
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Ce collège Bourbon fut pour lui l'apprentissage de la vie. Une suite de douleurs et de brimades que sa mère ne soupçonna sans doute jamais. Dans la grande cour carrée sordide, il avait espéré passer sans faire de vague. Les autres ne l'avait pas entendu de cette oreille. Il avait dû se battre. Ou, plutôt, recevoir des coups. Des volées de coups, sous l'œil suffisant et dédaigneux des pions. C'était un pauvre garçon qui ne passait jamais plus de quelques mois dans le même appartement parce que la mère, disait-on volontiers, ne payait pas les termes. Alors, les pions tournaient le dos. Avec tous ces étrangers qui envahissaient la France, il fallait bien que chacun restât à sa place.
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Si on veut être honnête, on n'a en fait qu'une obligation, dans cette chienne de vie.
- Laquelle?
- Celle de pas trop emmerder les autres. Ça à l'air de rien sur le papier. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Tous ces bobos, ces demi-sels à la gomme qui veulent faire le bonheur de l'humanité, ils me font grincer le châssis. Qu'ils commencent déjà par foutre la paix au pauvre monde, et ce sera un bon début.
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Un intellectuel assis va toujours moins loin qu'un con que marche ! ! !
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Un ami, c'est à la fois nous-même et l'autre..Joseph Kessel
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« Sévère, la voix d’Henri Galli venait de claquer dans la salle à manger. Á demi dressé sur sa chaise, l’index martelant chacune de ses phrases sur la poitrine de Buronfosse, il gronda : « Le plus beau jour de votre vie, ce sera lorsque tous les juifs seront chassés de France. Ce sera lorsque nous aurons nettoyé l’armée et toutes les institutions de cette engeance maudite. Ce sera lorsque nous pourrons ouvrir à nouveau le dossier Dreyfus. Ce sera lorsque nous pourrons réhabiliter nos amis injustement frappés d’infamie par la République. Ce sera lorsque nous serons au pouvoir. Et pas avant. »
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..., il finit par se retourner. Alors le souffle lui manqua soudain. Sa bouche s'ouvrit sur le vide. Ses lorgnons chutèrent de son nez. Se yeux s'arrondirent et une brisque frayeur lui glaça les sangs.
Lui faisant face, parfaitement calme et à son aise, le poète rigola doucement.
"Je t'avais bien dit que j'avais trouvé, non ? Qu'est-ce que tu en penses mon colon ? On va faire un effet boeuf, avec ça..."
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Tout comme Rio de Janeiro, Marseille est une ville dont on ne sort pas indemne. Elle vous hypnotise, vous aspire, vous charme et vous irrite, vous endort et vous dévore pour mieux vous digérer. Elle vous rend ensuite à votre existence, tourneboulé et surpris d'avoir pu si vite changer de peau et d'âne, le cœur marqué au fer rouge.
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Peut-être parce qu'il n'y a que les poètes, les enfants et les fous qui peuvent réellement voir les terreurs de notre monde.
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- Cet homme finira par nous faire du tort.
- Méniane ? Il ne ferait pas de mal à une mouche.
- À une mouche, c’est possible. Mais à une réputation, je suis sûre qu’il n’y irait pas avec le dos d’une cuillère.
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"Dans un costume noir, lune maigre mèche raide battant sur son front bombé, Maurice Barrès se récria aussitôt: « Le discours que vous attendez de moi nécessite un minimum d’application et de méthode, je vous l’ai déjà dit. Vous, vous vous réservez les aboiements et la vindicte. Et moi… moi… – Vous, quoi? – Comment voulez-vous que j’explique à un public de déguenillés, de crève-la-faim, qu’il est à sa place et qu’il ne doit rien espérer de mieux dans l’avenir? Tout de même! – C’est pourtant bien ce que vous avez déjà écrit, non? –

Entre écrire et dire, la différence est de taille, ne vous en déplaise. Il faut que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance, car c’est la condition première de la paix sociale. Mais le clamer à une tribune est une autre paire de manches. Et si j’étais mal compris? Et si l’on me huait? »
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L'énormité d'un propos disparaît sous la conviction que l'orateur peut mettre à la proférer.
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Ils quittent leurs villages et leurs fazendas avec la misère qui colle à leurs pieds. Ils viennent à Rio en se disant qu'ici, tout sera plus simple, qu'ils trouveront du travail et de quoi manger. Mais une ville, même quand elle est grande, même quand c'est la capitale d'un pays, elle peut pas accueillir toute la misère du monde.
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Comme la centaine de personnes qui s'agglutinaient là, elle abandonnait Lisbonne, cette terre de malheur qui n'en finissait plus de trembler sur son piédestal et qui hésitait encore entre les fastes passés de l'Empire et les promesses capitalistes alléchantes de la démocratie.
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Gouverner c'est prévoir, et prévoir c'est concevoir les choses avant les autres.
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- Ecoutez-moi bien, jeune homme. Notre ami Mac Mahon possède une bonne majorité et il lui reste deux ans de pouvoir présidentiel. Et je peux vous dire, tout à fait entre nous, qu'il se fout de la Guyane comme de sa première chemise. D'ailleurs, Paris se fout de la Guyane. La France entière se fout de la Guyane. Personne ne pourrait même le situer sur une carte, ce pet de mouche que l'on nomme Guyanne !
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En abattant la Commune, les bourgeois de Versailles ont abattu le peuple de Paris, le peuple de France. Nous, on voulait un autre monde. Pas un monde où les riches font ce qu’ils veulent et les pauvres, hélas, ne font que ce qu’ils peuvent. Mais c’est eux qui ont gagné. Et comme l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs, va-t’en savoir ce qu’il restera de nous, pour les générations qui viendront après qu’on sera parties.
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Durant ses quatre décennies d'existence, au gré des offres, il avait ainsi été assistant pour pianiste sans réellement connaître la musique, sexeur de poussins, castreur de maïs durant les étés de plomb, vérificateur de préservatifs, trieurs de chips en usine, claqueur dans les théâtres, caissier de péages ou monsieur pipi, à la gare Montparnasse.
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