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Critiques de Joanne Harris (218)
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Chocolat

Vianne, sa petite fille Anouk et Pantoufle (le lapin imaginaire de cette dernière) ne cessent de déménager aux grés des envies jusqu’au jour où elles posent leur valise dans la petite bourgade française de Lansquenet-sous-Tanne. Elles vont subir préjugés et boycott de leur boutique de chocolats. Mais elles vont aussi et surtout faire de belles rencontres et changer les habitudes figées et les mentalités des habitants de cette petite ville.



Avec ce roman, nous lisons un récit à deux voix. La plupart du temps nous avons le point de vue de Vianne. Mais quelques chapitres nous dévoilent les pensées du curé du village : Mr Reynaud qui tente de mener son troupeau dans la voie de la rédemption même par des moyens pas très catholiques. Tout oppose ces deux personnages. On finit tout de même par sentir un glissement au fil du récit dans la façon de voir les choses du prêtre avec une fin en apothéose pour lui.



Chaque personnage secondaire représente un stéréotype : le mari violent, la bigote, l’enfant timide surprotégé par sa mère, etc. Le personnage qui m’a le plus touché est Guillaume. Il s’agit d’un vieil homme qui tente de casser sa solitude grâce à la présence de son chien. Il est vraiment touchant et est parfois moqué. Tout ceci le rend vraiment attendrissant.



Le chocolat et l’ésotérisme sont omniprésents et ne font qu’un puisque Vianne fait des divinations dans le chocolat et prédit les gourmandises préférées de chaque personne. D’ailleurs, j’ai parfois ressenti quelques longueurs pendant ma lecture à cause de passages qui n’ont pas vraiment d’utilité et en particuliers les passages ésotériques et de réflexions intérieures de Vianne.



Un roman qui m’a plutôt plus dans l’ensemble et qui est assez original grâce notamment à la plume délicate de l’auteure. Il est au final doux amer comme peut l’être le chocolat.
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Chocolat

Vianne Rocher et sa fille Anouk, âgée de six ans, s'installent dans un petit village fictif du sud-ouest de la France, Lansquenet-sous-Tannes. Vianne y loue une boulangerie qu'elle convertit aussitôt en confiserie, à la stupéfaction des habitants et plus particulièrement du prêtre Francis Reynaud, qui voit en Vianne une tentatrice qui n'a pour autre objectif que de détourner ses fidèles de son église et de la foi, d'autant plus lorsque Vianne annonce un grand festival du chocolat pendant le Carême. Il va alors tout mettre en œuvre pour empêcher la jeune femme de mener à bien son projet, aidé en cela par des commères jalouses. Parallèlement, Vianne noue des amitiés au sein du village, notamment avec Guillaume, inséparable de son chien Charly, Armande, une vieille dame au caractère bien trempé mais finalement attachante et Joséphine, une femme maltraitée par son mari.

L'histoire débute le jour de mardi gras et s'achève le jour de Pâques. Le roman est mené à la première personne, dans des chapitres qui donnent la parole alternativement à Vianne et au prêtre, qui raconte sa lutte contre la jeune femme à son mentor, un ancien prêtre dans le coma tandis que Vianne nous livre ses impressions quotidiennes ainsi que son passé par bribes. L'ensemble constitue ainsi peu à peu une sorte de journal à deux voix antagonistes.



J'avais beaucoup apprécié le film de Lasse Hallström sorti en 2000 avec Juliette Binoche et Johnny Depp et j'ai dans un premier temps retrouvé l'atmosphère du film dans le roman. J'ai aimé le côté superstitieux et ésotérique (les bougies, l'encens, le santal sous l'oreiller pour adoucir les rêves, le tarot...) et bien évidemment, tous les passages ayant trait à la cuisine du chocolat sous toutes ses formes mais j'ai finalement regretté de ne pas lire davantage de descriptions de techniques, de recettes (oui, je sais, je suis gourmande!). L'action m'a semblé ralentir sur la fin ; peut-être qu'en gagnant en concision, le roman aurait-il aussi gagné en densité et en émotion. J'avoue que je me suis un peu ennuyée en atteignant la page 300. J'ai tout de même passé un bon moment mais je crois que j'en attendais trop !

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Chocolat

"En lisant la quatrième de couverture, j'ai été intriguée. Le chocolat occupe (malheureusement) beaucoup de place dans ma vie, surtout en ce moment, et l'idée d'un "affrontement" entre les pro-Vianne et les personnes réfractaires me séduisait. Cela annonçait un roman rythmé mais qui en même temps se déroulait dans un petit village initialement paisible..."
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Framboise revient s'installer dans son village natal et laisse les souvenirs l'envahir peu à peu.



Un roman oû se mêlent les odeurs et les couleurs d'une vie d'antan, un carnet remplis de recettes, une famille proche et lointaine dysfonctionnelle et comme toutes les autres, une réminiscence de la guerre et des secrets inavoués. C'était un bon moment de lecture, j'ai plutôt bien aimé.



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Les Cinq Quartiers de l'orange

Pourquoi avoir choisi « Les cinq quartiers de l’orange », de Joanne Harris ? Je ne pouvais pas passer à côté d’une aussi jolie couverture, et puis en plus il y a un nom de fruit dans le titre, et ça, je ne résiste pas !

Deux récits s’y entremêlent habilement : celui de la jeune Framboise pendant les années de guerre sur les bords de Loire, où elle vit à la ferme avec sa mère ; et la même plus âgée, lorsqu’elle rachète secrètement cette même ferme en cachant ses origines, et y ouvre un restaurant. Pourquoi tant de mystères ? C’est ce que les cinq parties de ce roman (les cinq quartiers) nous font peu à peu découvrir…

Dans ce livre il est question d’enfance bien sûr, mais également de gravité : comment des actes pris à la légère en étant petit peuvent ensuite nous impacter toute une vie ? Joanne Harris décortique ici les relations compliquées entre une mère et sa fille en mal de reconnaissance, l’une se rapprochant doucement de la folie, pendant que l’autre l’y conduit avec la perversité de l’enfance. L’idée d’avoir positionné l’intrigue durant la guerre dans le milieu fermé d’une province où tout le monde se connait est excellente, et permet de dévoiler les différentes réactions face à l’occupant : fascination, rejet, collaboration, et même amour. J’ai beaucoup aimé le fait d’entrelacer les deux périodes tout au long du livre, par contre j’ai trouvé que cela tirait un peu en longueur jusqu’au dénouement final.

Bref, pas mal et original.
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Chocolat

Un gros coup de coeur pour la plume de cette auteure.

Je me souviens vaguement d'avoir vu le film, mais je suis assez certaine que le livre est meilleur. Les personnages sont vraiment bien développés et attachants, on a l'impression de les connaître.

L'histoire en elle-même est bonne, mais je l'ai trouvée un peu longue par moment. Cependant, c'était si bien écrit que j'ai lue avec plaisir ce roman.
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Chocolat

Un livre à dévorer comme un carré de chocolat ou plus ..
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Le roman est un régal pour les yeux et les papilles ( les couleurs sont celles des fruits, des sucreries et des confections culinaires. Toutefois, le récit se déroule pendant la seconde guerre mondiale. A cause des restrictions que la situation engendre, l'orange est un fruit si rare qu'elle est un cadeau. Elle est aussi un poison. Qu'elle soit entière, en pelure ou en quartier, elle amènera la déchéance et la ruine dans la famille Dartigen.

Ce livre fait partie de mon quiz "Titres d'ordre végétal".

Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2020/11/24/joanne-harris-les-cinq-quartiers-de-lorange/
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Framboise revient dans son village natal. Personne ne sait qu'elle est la fille de Mirabelle Dartigen qui a été au coeur d'un scandale plusieurs années plus tôt. Elle décide d'y ouvrir une crêperie et d'y cuisiner les recettes du carnet que lui a légué sa mère. À travers ce carnet, Framboise tentera de mieux comprendre cette femme pour enfin faire la paix avec son passé.



J'ai bien appprécié cette lecture! Je m'attendais à une lecture légère, mais l'histoire est plus sombre que je ne l'avais pensé. L'ambiance est assez lourde, mais les succulentes recettes de Mirabelle ajoutent un peu de douceur au récit! L'auteur a su capter mon attention par ces retours en arrière qui nous plongent doucement dans les souvenirs de Framboise en dévoilant un bout de son enfance à la fois. On découvre petit à petit cette relation mère-fille compliquée qui a laissé des traces.
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Le Rocher de Montmartre

Il s'agit du deuxième tome de la saga centrée sur la figure de Vianne Rocher.



Une lecture mouvementée. Un roman maintes fois abandonné, repris, puis finalement terminé avec enthousiasme.



Le rocher de montmartre



Vianne Rocher est désormais Yanne Charbonneau, la gérante discrète d’une petite chocolaterie à Montmartre. Des événements sombres dont on découvre la teneur au fil de la lecture l’ont contrainte à mener une vie sage et bien rangée, éloignée de toute magie. Anouk, appelée maintenant Annie, fait ses premières armes au lycée. Elle a une petite sœur, Rosette, âgée de quatre ans. Mais une observatrice aussi attentive que malintentionnée, Zozie de l’Alba, devine derrière l’apparence bien lisse de leur quotidien leur aura ésotérique…



J’ai été un peu déroutée dans un premier temps par le revirement de Vianne. Adieu magie, adieu chaussures rouges, adieu chocolats faits maison. Ce qui est dommage puisque c’était sa personnalité chatoyante, les petits sacs emplis de sauge qu’elle suspendait un peu partout et le parfum chocolaté de sa boutique qui faisaient tout le charme de l’histoire. Et je crois que par-dessus tout, j’appréciais l’univers champêtre de Lansquenet où les personnages évoluaient quasiment en vase clos dans un décor suranné.



Le nouveau personnage qui émerge dans ce tome et occupe une place quasi-centrale, Zozie, m’a semblé fortement antipathique, bien sûr. p. 166 « C’est un don, vous comprenez. Je devine l’objet de leur désir et l’objet de leur crainte. Je sais sur quelle musique les faire danser. » Et comme la narration lui attribue autant d’importance qu’aux autres personnages, je me suis vite lassée dans un premier temps. Il faut cependant reconnaître à Joanne Harris un grand talent pour donner corps à des personnages tourmentés et crédibles.



Les thèmes abordés sont toujours attrayants : la fatalité, incarnée par le fameux vent du nord maléfique, le droit à la différence, et enfin, une question éthique : le prix à payer pour les pratiques magiques. Un sort, même innocent, a toujours des conséquences négatives. Autant de thèmes qui prolongent naturellement le premier volume.



L’intrigue est construite en crescendo avec des chapitres de plus en plus courts et prenants, qui donnent tour à tour la parole à l’inquiétante Zozie, à la candeur mêlée d’acuité d’Anouk et aux inquiétudes de Vianne. Et c’est cette montée graduelle de la tension qui m’a réconciliée avec le roman.



J’aime beaucoup l’univers de Joanne Harris, un univers riche, mystique, tourmenté, où la mythologie aztèque occupe une place de choix, un monde aussi fascinant que dangereux, qui donne envie de découvrir ses autres œuvres… Le style est, de plus, épicé de descriptions gourmandes, de mariages subtils entre les saveurs, qui donnent à l'ensemble une touche raffinée et délicate.



En résumé, un bon roman qui prolonge le plaisir de Chocolat mais qui souffre selon moi de quelques longueurs.
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Chocolat

Vianne et sa fille Anouk emménagent dans le village faussement tranquille de Lansquenet. Lorsque Vianne décide d'ouvrir une chocolaterie juste en face de l'église elle s'attire rapidement les foudres du curé. Ouvrir une chocolaterie en pleine période de carême est inconcevable pour lui. Vianne par sa gentillesse, son sens de l'écoute et sa patience séduit les plus timides et parvient à les détourner des sermons du curé. Ce même curé qui la croit un peu sorcière mais, qui contre toute attente, finira lui aussi par succomber à la tentation de toutes les "douceurs" de la boutique de Vianne : chocolat, praline, guimauve.

A la lecture de ce livre on rêve de trouver pareille boutique en bas de chez soi et d'y croiser Vianne, Anouk et tous ceux qui ont trouvé un peu de bonheur autour d'un chocolat chaud.
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Chocolat

Dans ce livre nous allons rencontrer Vianne Rocher qui va ouvrir une chocolaterie dans le petit village de Lansquenet mais dans ce village cela ne va pas être au gout de tout le monde.



Dés le début ce roman m'a perturbé.

J'ai eu un peu de mal à m'y retrouver avec ce récit à deux voix.

La première fois que Vianne a laisser sa place à Reynaud, je me suis demander qui est-ce qui parlais..

Mais au fil du roman je m'y suis vite habituer.



J'ai lu les premières 200 pages assez vite.

Ensuite j'ai eu une grosse panne de lecture concernant ce livre.

Je n'arrivais pas à me faire au fait qu'il y avais très peu de dialogue.

Mais je ne voulais pas arrêter ce livre car malgré tout je l'aime bien.

Je voulais savoir ce qui allais arriver aux différents personnages.



Je me suis attacher à certains personnages comme Joséphine qui se fait battre par son mari, ou encore à Armande la petite mamie malade mais qui ne veut pas se l'avouer, ou encore à Guillaume qui est très attacher à son chien.

Au contraire il y en a que je n'ai pas du tout aimer.

Comme par exemple Caroline Clairmont - et ses copines - qui surprotège son fils et qui veux que sa mère - Armande - aille en maison de retraite.



A la fin de ma lecture, je me suis rendu compte que je ne regrettais pas du tout d'avoir préserver et fini ce livre car c'est un livre, qui au final, m'a beaucoup plu.
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Des pêches pour Monsieur le Curé

"Disparate, coloré, inapproprié, malvenu dans tous les sens du terme, et étrangement attirant à la fois : la description parfaite de Vianne Rocher."



Une Vianne Rocher libre et indépendante que nous retrouvons avec délices dans ce troisième volume de Chocolat, best-seller de 1999 et "immortalisé" au cinéma par Juliette Binoche et Johnny Depp. D’après l’auteur, aucune chance que ce tome soit adapté à l’écran : les Américains ont peur de traiter les relations avec les musulmans, sujet qui peut mettre le feu aux poudres, et cette fois-ci il n’est plus possible de prétendre que l’action se situe dans les années 1950. Anouk la fille de Vianne se sert de Facebook et le curé qui va remplacer Reynaud, l’ennemi de Chocolat, se bat à coup de sermons sur Powerpoint …



En toile de fonds donc des tensions entre islam et modes de vie traditionnels chrétiens, voici donc le retour du petit village de Lansquenet et de ses habitants : ils ont vieilli, grandi, mais leurs positions n’ont pas fondamentalement changé. Seuls les Marauds, le quartier populaire de l’autre rive, a changé … Désormais les Roms l’ont déserté, et c’est une communauté musulmane qui a pris leur place : au départ les relations sont pacifiques, et puis une femme est arrivée, voilée, et l’atmosphère a changé : "Je déteste le niqab parce qu’il permet à la personne qui le porte de rompre les liens avec les autres, de ne pas se livrer aux actes sociaux les plus simples et pourtant susceptibles de rapprocher deux cultures différentes", comme le dit Reynaud. Et cette phrase est symbolique : la jeune génération musulmane est différente, même dans ce petit village campagnard. La conciliation est plus difficile et très vite, le curé va se sentir écrasé par le muezzin d’à côté … Petit à petit, ses "brebis" se retournent contre lui, l’accusant de n’avoir pas su gérer la cohabitation.



Mais en réalité, le ver est au cœur de la communauté musulmane elle-même, et la ronge de l’intérieur jusqu’au climax du roman, déclenché par la présence de Vianne.



Vianne qui n’agit pas autrement qu’il y a 8 ans : conciliante, ouverte à toutes les cultures, elle fait des va-et-vient entre les deux communautés, tentant de renouer le dialogue, de comprendre ce qui se trame avant qu’il ne soit trop tard, de prévenir les dégâts d’un vent mauvais … "Le vent a sur les gens un effet excitant"



Comme dans Chocolat, j’ai pu apprécier la simplicité de l’écriture et la facilité avec laquelle Joanne Harris recrée une atmosphère intéressante, et des personnages attachants. Le roman se lit bien, il ne manque pas de profondeur, ne serait-ce que par le sujet qu’il aborde.



Seulement je dirais qu’il est parfois trop léger sur certains passages, comme s’il avait été écrit trop vite. De même, les personnages sont quelquefois insuffisamment creusés, ou alors trop semblables à ceux d’il y a 8 ans …



En bref, un roman sympathique mais pas transcendant, qui comblera les adeptes de Chocolat.
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Un livre comme une orange : ça prend du temps de l'éplucher, on goûte avec prudence puis un déguste avec délectation et enfin on dévore avec impatience et après il reste le souvenir agréable qui colle à la peau.

Un livre écrit de manière intelligente et sensible comme sait le faire J Harris. Le passé se mêle au présent, et l'imagination au réalisme pour former un ensemble cohérent et nous raconter une histoire comme il y en a tant, une histoire qu'on réveille après 55 ans à cause des autres qui veulent faire des histoires...
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Chocolat

A Mardi Gras, Vianne Rocher et sa fille Anouk, deux personnes itinérantes qui ont passé leur vie à vaquer d’un endroit à un autre, arrivent à Lansquenet-sous-Tannes, un petit village du sud-ouest de la France. Appréciant toutes deux le festival, elles décident d’y demeurer. C’est la raison pour laquelle Vianne décide d’y faire son commerce en ouvrant une chocolaterie, La Céleste Praline. Cependant cette décision n’est pas sans déplaire au curé du village, le père Reynaud, qui y voit une menace et une insulte à la religion, cette chocolaterie s’installant face à l’église. Comprenez-bien : ouvrir une chocolaterie en pleine période de jeûne, qui plus est face à l’église ne se fait pas… Le prêtre est sévère. Il compte bien réserver un accueil particulièrement inhospitalier à ces deux demoiselles venues d’on ne sait-où. On ne sait jamais quelles mauvaises influences elles pourraient avoir, se dit-il. Est-ce une vision subjective de Vianne qui voit en lui l’incarnation vivante du « Médecin de la Peste » ou est-ce la dure personnalité de cet homme qui s’exprime réellement ?



Dans tous les cas, force est de constater que ce curé semble bien raide dans ses principes. Le père Reynaud en effet n’approuve pas la venue des deux étrangères. Vianne ne va pas à l’église, ce qui renforce sa colère. Il réussit à convaincre alors certains paroissiens de rester éloignés de la chocolaterie, qu’il considère comme le suppôt de Satan. Malgré cette mise en garde, certains paroissiens sont attirés par les chocolats présentés et deviennent rapidement de véritables assidus, changeant subrepticement d’attitude. Non seulement Vianne a le chic pour découvrir les pêchés mignons de ses clients mais elle se révèle également être une très bonne confidente qui sait mettre à l’aise les gens. Vianne a des talents cachés. Elle est persuadée que certains endroits ont « besoin d’un peu de magie. Les vieux réflexes ont la vie dure, et quand votre activité a un jour consisté à exaucer les vœux des autres, la manie ne vous en quitte jamais vraiment. »

Ainsi, elle reconnait toujours les chocolats préférés des gens. « C’est un don, un secret professionnel, comme une diseuse de bonne aventure lisant les lignes de la main. (…) je vends des rêves, de menues consolations, d’exquises tentations inoffensives pour qu’une multitude de saint dégringolent de leur piédestal et viennent se fracasser au milieu des noisettes et des nougatines ».



Dans ce roman le curé est présenté sous un jour diabolique contrairement à Vianne qui l’est comme la sainte mère de Dieu… Les apparences seraient donc trompeuses à en croire l’auteur ou alors la religion n’est plus selon elle ce qu’elle était. Les personnages secondaires ne sont pas en reste pour décrire les caricatures présentes dans la société : femme battue, bohémien rejeté par le monde…



Je ne sais si les catholiques apprécieront ce livre ou s’ils seront tout simplement rebutés par la description qui est faite de leur religion. Il faut avouer que la foi catholique est décrite de manière plutôt négative. Par ailleurs, le contraste entre Vianne et le Père Reynaud peut être perçu comme une guerre entre le catholicisme et la laïcité. Cependant je pense que cela dénaturerait complètement la finalité du livre que de penser ainsi. Bien que la description de la religion apparaisse ici stéréotypée voire même, limitée, il me semble que le but du livre est tout autre. Il s’agit notamment de montrer le caractère faillible de l’être humain.



Ecrit à la première personne, donnant ainsi la parole tantôt à Vianne, tantôt au père Reynaud, nous entrons plus intimement dans leurs vies respectives, opposant constamment leur mode de vie et leurs idées. Bien que le roman ne précise pas qui parle, j’ai la sensation que l’auteur voulait à dessein nous faire perdre pied, mêlant les deux personnages à loisir dans notre esprit au départ, voulant les confondre, jusqu’à nous faire remarquer que le bien et le mal ne sont au final que les facettes que d’une seule et même pièce.





Bien que je n’aie pas été passionnée par cette histoire que j’ai trouvée parfois mollassonne par les longs descriptifs concernant le père Reynaud et par le manque d’actions, j’ai pourtant grandement apprécié les nombreux non-dits de ce livre ainsi que l’ambiance mystique qui jalonne ce roman, totalement en adéquation avec l’évolution que subit chaque habitant. Voici un monde assez atypique que j’ai hâte de retrouver au travers de sa suite, Des Pêches de Monsieur le Curé.
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Voici un très beau roman, un vrai coup de coeur.



D'abord à cause du cadre : les bords du fleuve où les 3 enfants jouent et grandissent - la nourriture, omniprésente, car l'histoire de la mère s'écrit entre les lignes de ses délicieuses recettes.



Les personnages, ensuite : la mère, d'abord très douce puis échappant aux enfants - les enfants, d'abord soudés puis développant chacun leur personnalité - Paul, l'ami bègue un peu simple, mais toujours présent - et Tomas, le soldat allemand dont la narratrice tombe amoureuse, cherchant en lui son père.



Et puis tous les membres de la famille ont des noms de fruits : Cassis, Reine-Claude dit Reinette, Framboise, Mirabelle ou Prune.



Sans oublier les villageois, personnages secondaires mais au combien important ; et le brochet Genitrix.



Il y a enfin le rythme du récit : d'abord distinct entre événements passés et récents, peu à peu, le dénouement approchant, passé et présent se rejoignent, accentuant l'effet d'accélération du récit.



Encore une fois Joanne Harris a su me retenir dans ses filets pour mon plus grand plaisir.



L'image que je retiendrai :



Celle du fleuve dans lequel les enfants cachent leurs trésors... et leur méfait.
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Les Cinq Quartiers de l'orange

Mouais... bof...



J'ai été emballée au cours de la lecture : des recettes de cuisine, un vieux secret de famille, des enfants... L'écriture était enlevée, vivante, variée. L'histoire était originale.



Et puis l'intrigue a été trop longue à démarrer, la fin décevante. Un peu comme un pétard qui aurait fait un petit "pop" minable au lieu du grand BADABOUM qu'on attendait, qu'on nous faisait espérer depuis des pages, des pages, des pages et des pages...



ça se lit, bien, c'est plaisant mais ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année.
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Classe à part

Je n'ai pas lu "Chocolat" mais j'avais adoré le film. Je voulais lire un roman de cette auteure. Quoi de mieux, pour moi, qu'un roman à suspens.



Et le suspens monte lentement, très lentement.



Une fois comprise la mécanique de la narration : altenance d'énonciateurs entre le vieux professeur qui a vu défiler des générations d'adolescents et l'ex-faux élève qui raconte à la fois ce qui s'est déroulé dans son enfance et les événements actuels.



Tout le sel de ce récit est de découvrir qui est l'ex-ado à présent, sous quelle identité de professeur s'est-il caché ?



Sans oublier la mise en place de la vengeance qui sera sans miséricorde et n'épargnera personne.



Un très bon roman qui désacralise les "old scholls" anglaises en nous faisant entrer dans leur univers où rien ne bouge, où la moindre parcelle de pouvoir est âprement convoitée.



Sans oublier la psychologie des adolescents vue par un vieux professeurs de latin qui ne rêve que d'effectuer sa centième (aka son centième trimestre de travail dans l'établissement).



Vieux de la vieille qui prend un plaisir certain à caricaturer ses collègues pour le plus grand bonheur du lecteur.



J'ai donc passé un agréable moment de lecture dans cette "classe à part".



L'image que je retiendrai :



Celle de la classe se trouvant dans la tour du clocheton, que tout le monde convoite, mais qui pourtant prend l'eau et le vent.
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Le Rocher de Montmartre

On retrouve Vianne et Anouk qui sont venues s'installer à Paris dans le quartier de Montmartre où elles tiennent une petite chocolaterie sans prétention. L'objectif de Vianne est de se fondre dans la masse, de ne plus attirer l'attention. Terminé les robes rouges flamboyantes et les talons hauts. Vianne et Anouk ont aussi changé d'identité pour devenir Yanne et Annie. Vianne a laissé derrière elle tout ce qui touche à la magie et en cache l'existence à ses deux filles : Anouk et Rosette. Elle connaît trop les dangers de l'utilisation de cette magie et aspire à plus de sécurité. Ses efforts semblent fonctionner. Le vent ne vient plus la titiller pour se remettre en route. Elle s'apprête même à se marier avec un homme sans aucune originalité qui lui offre une réelle stabilité. Pourtant l'amour n'est pas là, Roux étant toujours dans son coeur ...



Mais une jeune femme, Zozie de l'Alba, va rentrer dans la vie de ces trois femmes et tout chambouler. Zozie note tout de suite la présence de magie dans cette famille et va tenter d'en tirer profit.



La lecture de ce livre m'a été très agréable. Joanne Harris sait créer les ambiances. Tout comme dans "chocolat", la chocolaterie de Vianne devient très vite un lieu de rencontre et de joie où les gens laissent tomber le masque et se présentent tels qu'ils sont. Le personnage de Zozie vient ajouter du "piquant" à la vie de ces trois femmes ... Vianne qui aspirait à une vie tranquille va devoir se réveiller pour défendre sa famille.
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Vin de bohème

Ce roman relate des pans de la vie de Jay Mackintosh, dans la seconde moitié des années 1970 alors qu'il est adolescent, et à la fin des années 1990, lorsqu'il est devenu écrivain. En revenant sur son passé, Jay espère en éclaircir certaines énigmes et retrouver l'inspiration qui lui fait défaut depuis son dernier - et unique - grand succès littéraire. Quelques bouteilles d'un vin spécial vont l'y aider.

Le style du récit est agréable et l'alternance entre les époques de la vie de Jay rendent la lecture plaisante. Je déplore cependant l'animisme et la superstition qui y sont présents, car ils ne se limitent pas aux croyances et délires éthyliques de Jay : l'auteur semble les partager. La construction du roman laisse en outre attendre quelques révélations sur le passé de Jay et de son ami Joe, mais je suis à cet égard resté sur ma faim.

En conclusion : une lecture agréable mais une intrigue finalement un peu décevante. Je n'avais pas lu 'Chocolat' de cette auteur, mais avais beaucoup apprécié son adaptation cinématographique.



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