Un roman glaçant par l'avenir qu'il décrit : communautarisme (Afro-américain/WASP) poussé à l'extrême, omniprésence des armes exclusivement vendues par une mafia (la Gottschalk) qui entretient la haine raciale, des médias contrôlés, de la propagande, la psychiatrie érigée en solution à tous les désordres.
La violence, qu'elle soit sociale ou physique, imprègne le monde décrit par Brunner.
Puis il y a Harry Madison, un noir, interné (mais est-il réellement malade ?) aux étonnantes compétences cybernétiques. Il sera l'oeil du cyclone, celui par qui tout va être bouleversé.
Ce récit est pessimiste jusqu'à la moelle, il décrit une Amérique KO dans les cordes de ses contradictions, de ses absurdités et... tout finit en "Happy End".
Surprenant (voire agaçant pour certains) mais, de temps en temps, que les choses se terminent bien n'est pas un si grand malheur... non ?
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En voilà un texte surprenant, loin d'une fantasy classique. Le voyageur en noir de compose de cinq parties et se déroule dans un monde typé fantasy avec ses créatures magiques et sa magie tout court. Le voyageur est une entité qui parcourt ces terres en exhaussant des souhaits formulés à haute voix. Ainsi, le roman a un aspect un peu conte moralisateur puisque, dans son voyage, le voyageur rencontre bien des gens différents qui souhaitent des choses sans réfléchir aux conséquences...
Le voyageur a été envoyé par quelqu'un pour chasser le chaos et rétablir l'ordre... Mais qu'est ce que le chaos ? Qu'est ce que l'ordre ? Pourquoi ce personnage mène t il une mission au terme de laquelle il disparaîtra forcément ? Ce roman a un côté philosophique et contemplatif. Il dépeint un univers très riche dont on ne voit que des petits morceaux. Il pose des questions auxquelles le lecteur est invité à donner ses propres réponses. Il a, ironiquement, un aspect chaotique plutôt marqué dans sa narration.
La préface de Patrick Moran permet de replacer l'ouvrage dans son contexte historico-culturel, ce qui lui donne une nouvelle dimension.
J'ai apprécié la découverte de ce texte, la manière dont il aborde la folie de l'humanité, avec un peu d'humour mais aussi un peu de fatalité. Un roman à relire plusieurs fois et sur lequel réfléchir.
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Un vrai tour de force que ce pavé, qui présente en plusieurs parties distinctes entremêlées un monde où la surpopulation gagne, et où les pays industrialisés nt basculé dans un eugénisme pas si éloigné de notre réalité. Tour de force, car on saute d'encarts publicitaires et flashs d'infos à des portraits de personnages secondaire, puis à l'histoire proprement dite, entrecoupée de chapitres sans lien. On s'y perd, on s'y noie, on plonge dans ce monde déliquescent.
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. A chaque fois que je relis ce livre de 1972 , je suis sidéré . Si vous avez un doute sur la valeur prédictive de la (bonne) SF c’est ce livre-là qu’il faut lire . Bien sûr , il noircit le trait (quoi que..) , il laisse de côté certains aspects ( le nucléaire) , il en rate d’autres ( micro -informatique) mais sinon , c’est horriblement juste ! Il va même jusqu’à inventer un président des Etats-unis (Proxy) qui passe son temps en vacances , communique par phrases courtes d’un vide sidéral et refuse de croire aux dangers qui menacent la biosphère au nom du mode de vie américain ! Extraordinaire construction chorale qui à travers de multiples personnages et des extraits de médias montre le glissement vers l’abîme d’une société au nom de l’intérêt individuel …. Il y a quelques années , je me disais que l’on arrêterait cette folie mais , hélas , je n’en suis plus si certain.
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A croire que les choses n’ont guère évolué depuis 40 ans, depuis le moment où John Brunner écrivait ce roman post-apocalyptique décrivant les affres d’une société en train d’asphyxier à cause d’une exploitation outrageuse et déraisonné de la nature. Les effets dévastateurs de cette pollution généralisée rend la santé des êtres vivants précaire : on se mouche, on a mal à la tête, on se gratte dans le meilleur des cas. On succombe à des maladies considérées comme anodines avant, mais que l’on n’arrive plus à soigner, faute de moyens. Il faut dire que les responsables politiques ne brillent pas par leur clairvoyance. On les sent plutôt triviaux et trop proche des intérêts capitalistes des grands industriels pour être honnêtes. Alors certains se battent pour inverser la tendance et luttent contre les puissants pour retrouver un certain équilibre planétaire. Ce sont les trainites, l’équivalent de nos écologistes actuels mais avec de grosses tendances au terrorisme en plus.
L’ensemble est très convaincant. Il est toutefois utile d’avoir un guide VIDAL à côté de soi pendant la lecture tellement l’auteur use et abuse même de termes médicaux et biologiques. Faire aussi attention de ne pas lâcher la lecture sur une trop longue période : le nombre important de personnages, la forme du récit hachée par des inserts (pub, extrait d’émission ou journaux télévisés,) rendent la compréhension de l’intrigue malaisée. Passé ces obstacles qui font de toute façon preuve d’une certaine richesse intellectuelle, la lecture de ce roman procure une sorte de malaise : en même temps que l’on est happé par l’intrigue, on comprend que le monde cauchemardesque qui est décrit est potentiellement celui qui nous attend.
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Gros classique de la SF, récompensé par le prix Hugo, Tous à Zanzibar a été écrit par l'anglais John Brunner en 1968 et s'inscrit dans le cycle « Le choc du Futur », faisant suite à Sur L'onde de Choc et précédant Le Troupeau Aveugle - et peut se lire tout à fait indépendamment -.
S’étalant sur plus de 700 pages, Tous à Zanzibar propose une narration plutôt particulière : le récit y est déconstruit et partagé en quatre parties différentes, imbriquées les unes dans les autres mais pouvant se lire séparément. On retrouve le Contexte, qui donne une idée du monde de 2010, Le Monde en Marche, composé de vignettes et autres articles, Jalons et Portraits présentant la vie de personnages faisant parti, ou non, de l'intrigue et, enfin, La Continuité, l'intrigue centrale de Tous à Zanzibar.
Avec ce véritable livre-univers, servi par une écriture audacieuse et travaillée, John Brunner nous offre une mosaïque de récits entremêlés, abordant aussi bien les thématiques sociales que politiques, économiques ou technologiques, et nous fait découvrir un XXIeme siècle glaçant, miné par les problèmes de surpopulation, par la violence et le terrorisme, et voyant se mettre en place des lois eugéniques de plus en plus strictes.
Passionnant !
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Monde de SF qui pourrait bien être à peu près le nôtre, entre violence et douceur, modernité extrémiste et archaïsme familier. Roman prophétique et incantatoire.
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Don Miguel Navarro, un jeune « Licencié de la Société du Temps », c'est-à-dire un voyageur temporel appartenant plus ou moins au clergé régulier, se trouve confronté successivement à un trafic d'objets d'art à travers les siècles, à l'irruption d'amazones dévastatrices issues d'un univers parallèle et au pillage des mines de Californie quelques siècles avant leur découverte officielle… le tout dans un univers où l'Invincible Armada a écrasé la marine britannique. Bizarre autant qu’étrange.
Il faut dire qu’à l’époque où se déroule ce récit, le voyage dans le temps est parfaitement maîtrisé et que quelques fonctionnaires malveillants ont tendance à utiliser le procédé à des fins d’enrichissement personnel.
« A perte de temps », paru en 1969, est une « uchronie » originale, moins aboutie que « Le voyageur imprudent » de Barjavel ou encore « Les voies d’Anubis de Tim Powers, néanmoins, pour les amateurs du genre, d’une lecture facile et agréable.
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John Brunner reprend une fois de plus dans ce roman la technique d'écriture de Dos Passos qui consiste à multiplier les points de vue en de courts chapitres, patchwork de personnages assemblé par des slogans, messages publicitaires ou radiophoniques... en tout genre.
Le thème principal abordé par l'auteur ici est le surpeuplement de la Terre. Et le titre s'explique par l'idée que la population mondiale pourrait très bien tenir entièrement sur Zanzibar, pourvu que chacun et chacune se voit attribuer un espace de trente sur soixante centimètres.
Le personnage principal, parmi cette galerie impressionnante, est Chad Mulligan, sociologue qui tente de comprendre ce monde quelque peu perdu.
Les intrigues sont nombreuses mais le livre est si bien construit qu'il se suit sans difficulté.
John Brunner parvient à faire preuve d'humour dans cette vision d'un monde futur plus vrai que nature et qui fait parfois froid dans le dos tant on se demande où il va.
A coupler notament avec "Le troupeau aveugle", autre roman de Brunner, cette fois axé sur la pollution, qui garde une portée impressionnante même s'il date de 1972.
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Ouvrez les yeux, contemplez ce monde que nous connaissons tous, et oubliez le. Laissez désormais John Brunner vous emmener là où vous ne voudriez jamais aller, mais qui pourrait être notre monde...
De façon générale, ce livre m'a globalement séduit, et ce, par son plus gros point positif, qui est aussi l'origine du livre en elle-même ; imaginer le futur. Est-il dystopique ? Utopique ? Chacun s'y fera sa propre opinion au fil des pages. Il me semble d'ailleurs que ce livre a d'autant plus de saveurs en le lisant aujourd'hui qu'hier, démystifier les prévisions, si on peut les appeler comme telles, ou au contraire retrouver des similitudes, est un réel plaisir. En continuant sur cette lancée, personne n'a le droit de dire que cette œuvre manque de bases, tout est clair, net, et précis, rien n'est laissé au hasard, certains me diront que c'est normal, personnellement, je pense que non, Brunner aurait très bien pu se contenter de construire une société imaginaire sans réelle histoire de fond, mais non. C'est en ce sens que les chapitres « Jalons et portraits » sont particulièrement intéressants, ils proposent une mise en perspective d'un point précis de cette nouvelle société en quelques pages avec de nouveaux personnages qui amènent un cadre particulier, il suffira alors de n'importe qui pour vous transporter n'importe où. Voilà pourquoi la force de ce livre réside dans la force.
Mais malheureusement son plus grand point faible est aussi logé en sa qualité, car l'ambition de ce livre met rapidement en échec l'histoire du livre et ses personnages importants. En effet, à vouloir imaginer une société de la façon la plus précise, avec des lignes entières dédiées à sa description, l'auteur en oublie forcément les personnages, et ils s'en retrouvent joliment amochés. Attention, je ne dirai pas non plus que les personnages sont mauvais, risibles et manquent de fonds, le problème est tel que l'on ne s'attache pas réellement à eux, ils deviennent simplement des noms en plus dans le cortège de mots que nous devons lire. Peut-être que cela a été fait de façon intentionnelle me direz-vous, mais encore une fois cela dépendra du point de vue de chaque lecteur. Me concernant, même si je n'ai pas eu le vrai coup de foudre pour ces personnages, il n'empêche que j'ai eu énormément de plaisir à les suivre jusqu'à la toute fin.
Pour finir, il faut dire que la fin est plutôt décevante, elle est soudaine et peu marquante, c'est pour ça qu'elle me laisse un peu sur ma faim. Cependant, je veux bien concevoir la difficulté à conclure ce genre de livre, tout en satisfaisant le lecteur, il faut éviter concevoir la difficulté à conclure ce genre de livre, tout en satisfaisant le lecteur, il faut éviter les longueurs tout en ne bâclant pas la fin, ce qui est un travail dur, et cela me fait relativiser, je préfère une fin ouverte que bâclée et longue.
En conclusion, malgré quelques maladresses mineures, ce livre reste tout de même un classique de son époque, et de par son étendue et son ambitieux, vous fera passer un bon moment à coup sûr. Je recommande !
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Et nous revoilà en 2010 (eh oui en 1975 c’était l’avenir) tel que l’imagine Brunner dans sa cartographie des menaces ( la pollution dans « Le troupeau aveugle » , la surpopulation et les manipulations génétiques dans « Tous à Zanzibar ») qu’il devinait dans le futur. Ici , au premier plan , c’est la société de contrôle issue de l’informatisation généralisée . Lisez cela et demandez vous quelles sont les leçons à en tirer pour aujourd’hui ( et éventuellement rapprochez cela de ce que dit Damasio dans « les Furtifs ») .
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Trois ans avant Tous à Zanzibar, John Brunner construisait La Ville est un échiquier sur le modèle d'une véritable partie d'échecs (celle entre Steinitz et Tchigorin à La Havane en 1892, plus précisément), à la différence que le plateau est une mégalopole d'Amérique Centrale et les pions, ses habitants, « joués » par le pouvoir en place.
En résulte un roman très ambitieux et rigoureux, abordant des thématiques sociales comme souvent avec Brunner.
Très bon !
(Et nul besoin de connaître les règles des échecs avant de s'y lancer, ouf!)
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Écrit en 1971 par John Brunner (Tous à Zanzibar), L'Envers du Temps dresse le portrait au vitriol et très politiquement incorrect d'une Amérique repliée sur elle même, sacrifiant toutes libertés au nom de la sécurité, engluée dans une crise économique et morale tout en s'acharnant à défendre le capitalisme jusqu'à l'absurde.
Un roman corrosif non réédité chez nous depuis 1980, et qu'il serait dommage de laisser passer à cause de sa couverture immonde et sans rapport aucun avec le livre (et du côté de l'édition Press Pocket, ce n'est pas vraiment mieux...).
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Du Post-Apo signé John Brunner, écrivain britannique surtout connu pour son livre Tous à Zanzibar.
Suite à l’effondrement de la civilisation, le savoir et les connaissances technologiques ont fini par se perdre et les descendants des survivants s'organisent en villages quasi-médiévaux, faute de mieux. A côté d'un de ces villages se trouve le Pays Stérile, une zone désertique et dévastée d'où sortent régulièrement des créatures monstrueuses...
Grâce à son univers Post-Apo, John Brunner nous immerge dans un monde original, très axé sur la fantasy tout en évitant les clichés habituels du genre grâce à l'intrusion d'éléments purement SF.
A la Conquête du Chaos est un bon divertissement, à l'intrigue prenante, même si assez simpliste, et proposant son lot de passages sympa. Typiquement le genre de bouquin qui, sans pour autant être génialissme ni même hyper ambitieux, parvient à nous captiver jusqu'à la dernière page.
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Dans une société où chacun peut avoir accès à web, où internet est le premier moyen de propagation d’informations, où le nombre de hackers se multiplie de plus en plus, une telle domination du monde par un réseau informatique relève beaucoup plus du réalisme que de la pure science-fiction. Pour un lecteur pour qui l'an 2010 a déjà 4 ans, Sur l’onde de choc apparaît comme un roman visionnaire qui à de quoi nous faire nous poser des questions et nous inquiéter.
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