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Critiques de Jorge Luis Borges (366)
Nouveaux contes de Bustos Domecq

NOUVEAUX CONTES DE BUSTOS DOMECQ de JORGE LUIS BORGES et ADOLFO BIOY CASARES

Deuxième opus écrit par ces 2 écrivains argentins qui nous présentent des nouvelles humoristiques bourrées de métaphores dans un style inimitable. Drôle et savoureux, une mise à nu de la société
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L'Aleph

Ma première impression, quand j’ai commencé à lire Borgès, fut un mélange de perplexité et de fascination. Je n’étais pas un lecteur débutant, j’avais déjà parcouru de nombreuses œuvres. Mais je n’avais jamais rien lu de tel ! la perplexité venait sans doute d’une feinte maladresse, une sorte de mise en scène qui nous présentait un narrateur incertain, pas très sûr de ce qu’il racontait, qui ne connaissait pas tous les détails de l’histoire qu’il nous rapportait.

Et c’est un premier trait caractéristique de Borgès, qui fait donc du narrateur un réel personnage, même quand il n’est pas un protagoniste de l’histoire, comme c’est le cas dans « Le Mort », le second récit de ce recueil. Ainsi se justifie les ellipses de la narration, le lecteur ne saura pas tout, parce que le narrateur ignore bien des choses lui aussi. Ceci est sans doute à relier à une idée récurrente de cet auteur qui dit souvent que le véritable auteur d’un récit c’est l’humanité tout entière. On lira ainsi avec intérêt l’un des plus courts récits de L’Aleph qui s’intitule « Les Deux Rois et les Deux Labyrinthes », dans lequel on trouve une sorte d’enchâssement vertigineux qui rejette le narrateur toujours plus loin vers le passé dans la genèse du récit.

Dans ce même conte, car cela s’apparente réellement à un conte, voire à une fable, ne serait-ce que par son titre, on discernera également une autre caractéristique à la fois de la thématique de notre auteur, et aussi de son écriture. J’ai toujours hésité entre plusieurs dénominations pour désigner ses récits et lui-même affirme qu’il ne soucie pas le moins du monde de savoir s’il s’agit de nouvelles ou de contes… donc, ce second trait c’est le jeu souvent organisé entre des entités opposées (êtres vivants, choses ou idées). Chez Borgès, en effet, les extrêmes opposés se rejoignent et se confondent. Ce jeu donne lieu à des retournements inattendus, l’objet d’une aspiration ardente peut ainsi s’inverser, comme c’est le cas dans la première nouvelle, « L’Immortel ». Ou bien deux personnages qui rivalisent et ne cessent de se quereller ne sont peut-être qu’un seul dans une autre nouvelle du même recueil dont je tais volontairement le titre pour ne pas trop divulgâcher …

Il y a donc chez cet auteur une pensée qui cultive l’ambivalence, voire l’ambiguïté… et cela questionne le lecteur, ce qui est une excellente chose.

Cette ambivalence m’amène à un dernier trait qui apparaît encore dans L’Aleph, mais aussi bien sûr dans ses autres œuvres, dans Fictions par exemple. Le narrateur que met en scène Borgès ne s’interdit pas de porter des jugements de valeur, de feindre de faire le moraliste. Mais là encore, il serait prudent de ne pas le prendre trop au sérieux. Si nous ne le savions pas déjà, notamment par les mises en garde de Proust, il nous rappellerait qu’il faut distinguer le narrateur de l’auteur. Ainsi, que penserons-nous de cette phrase : « Cet ouvrage était un scandale, car la confusion et l’émerveillement, opérations réservées à Dieu, ne conviennent point aux hommes. » ? sachant que Borgès était athée…

J’ai simplement voulu partager ici quelques points de mon enthousiasme pour cet auteur, l’un de mes préférés sans doute et j’espère que cela donnera envie de le lire ou de le relire.

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Treize poèmes

Une petite merveille d'édition sous le sceau de "La Fata Morgana". La traduction de Roger Caillois est remarquable et la lecture des textes en espagnol et en français, juxtaposés, fait entendre deux musiques différentes et singulières sans que celle émanant de la traduction n'affadisse la beauté de l'original. Je ne suis pas accoutumé et friand, je l'avoue, de poésie, mais je dois dire qu'à cette lecture, l'appétit d'en consommer s'en est trouvé stimulé.
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L'Aleph

Dans ce recueil-ci, il y a davantage de nouvelles à histoire, donc moins conceptuelles. Ce sont souvent des petites biographies de personnages entre le 19e et le 20e siècle.



On retrouve quand même quelques histoires à idée, notamment sur le thème du labyrinthe.



Ce recueil m'a paru moins bon que les précédents, mais il n'est pas mauvais pour autant.
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L'auteur et autres textes

Jorge Luis BORGES (1899-1986) est un poète argentin prolifique qui a grandement influencé la littérature internationale. Ce recueil de poésie parut en 1960 puis fut traduit en France à partir de 1965.



Poésie en prose sur la moitié de l’ouvrage, elle se mue soudain en vers libres. De petites historiettes en forme de mini scènes de vie (mais elles pourraient être issues de l’imagination de l’auteur) comprenant des touches historiques plus ou moins accentuées. Elles peuvent paraître parfois énigmatiques, dans une atmosphère fantastique, qui n’est pas sans rappeler le climat de Leopoldo LUGONES (1874-1938), lui-même argentin (le premier texte lui est d’ailleurs dédié) et déjà présenté sur ce blog.



BORGES rend hommage à des figures publiques, des célébrités disparues, avec une prééminence pour la silhouette de Jules CÉSAR. Ces morts célèbres apparaissent en revenants, de manière pouvant être gothique (on pense à Edgar Allan POE), surgissant des ténèbres de l’Histoire ancienne, celle des périodes obscurantistes, ou plus contemporaine. L’écriture, particulièrement envoûtante, est soignée, d’une précision totale, ramassée, expurgée à l’extrême. « Dans l’étable, presque à l’ombre de la nouvelle église de pierre, un homme aux yeux gris et à la barbe grise, étendu dans l’odeur des animaux, cherchait humblement la mort, comme on cherche le sommeil. Le jour, fidèle à de vastes lois secrètes, déplace sans cesse et mélange les ombres dans l’humble enceinte. Dehors, des terres labourées, un caniveau aveuglé de feuilles mortes et quelque trace de loup dans la boue noire où commencent les bois. L’homme dort et rêve, oublié ».



Dans cette omniprésence de la mort se succèdent d’anciens dictateurs et héros fictifs, charpentés, parfois issus d’autres auteurs, comme ce portrait de Don Quichotte : « Vaincu par la réalité, par l’Espagne, don Quichotte mourut dans son village natal aux environs de 1614. Miguel de Cervantes lui survécut peu de temps. Pour l’un et pour l’autre, pour le rêveur et pour le rêve, cette trame entière consista dans l’opposition de deux mondes : le monde irréel des romans de chevalerie, le monde quotidien et banal du XVIIe siècle ».



Car ce sont bien des oppositions, deux mondes qui s’affrontent ici, l’ancien et le nouveau (du moins lors de la rédaction des poèmes), les êtres réels et ceux inventés de toutes pièces. Il est fort difficile de ne pas penser à l’univers onirique, païen et abstrait de Fernando PESSOA, dont l’ombre planant sur le texte « Borges et moi » pourrait bien être son double tout en se défendant d’être celui de BORGES : « Je ne sais pas lequel des deux écrit cette page ». Ambiance pouvant se faire mythologique, voire surréaliste, pour revenir sur terre, notamment grâce à la figure de Robert Louis STEVENSON. Et puis cette récurrence de l’apparition du tigre.



Textes brefs et empruntant à divers styles et diverses ambiances, ils sont puissants et mêlent savamment la réalité et un monde parallèle, peut-être, tout compte fait, pas si éloigné du nôtre. Recueil de grande qualité pouvant s’apparenter à une ouverture d’esprit originale dans le fond comme dans la forme.



https://deslivresrances.blogspot.com/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Histoires étranges et fantastiques d'Amérique l..

Ce recueil de nouvelles est à la fois très pédagogique, puisqu'il propose une brève introduction et un peu de contexte à l'oeuvre des différents auteurs, et également un voyage dans la profondeur et la richesse du continent sud-américain, par des auteurs que l'on ne connaît pas toujours.

Une introduction plus générale permet de comprendre les différents termes utilisés et les courants de cette riche littérature du XXème siècle.



Je sors de cette lecture avec de nombreuses portes (ou fenêtres) ouvertes vers des oeuvres et des auteurs que je souhaite mieux découvrir.

Les différents auteurs et leurs styles étant d'une grande variété, il m'a semblé difficile de lire ce livre d'une traite, mais par petit bout, repartir en voyage a été un délice.
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Fictions

Quelle étrange lecture.

Nouvelles parfois exigeantes ; tantôt philosophiques, tantôt labyrinthiques. Certaines sont plus accessibles que d'autres, mais il y avait à chaque fois un élément de l'intrigue qui m'échappait, ce qui a souvent ralenti ma lecture, et m'a donc empêché de rentrer dans ces histoires pourtant très riches (Borges avait une culture très complète, on dirait qu'il a lu toutes les encyclopédies). J'ai décidé d'y aller tout de go, mais c'était une erreur.

Lecture donc assez mitigée ; je sauverais néanmoins les nouvelles suivantes : Examen de l'œuvre d'Herbert Quain, La bibliothèque de Babel, Le jardin aux sentiers qui bifurquent, Le miracle secret et Le sud. Celles-là sont très bien et plus ou moins accessibles.
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Fictions

*Il n’est pas nécessaire de construire un labyrinthe, quand l’Univers en est déjà un*. Que ce soit la conception d’un univers, ses règles, le caractère vertigineux du savoir, où les possibilités de la fiction, Borges nous perd dans un univers où les sentiers bifurquent.



Je me suis lancée dans la lecture de ce dédale mentale, après avoir été déçue par ma lecture de l’Aleph, qui n’a pas su m’emporter. *Fictions* est pour moi une consécration. Ce roman m’a emporté dès les premières lignes de Tlör, Ukbar… dans ce tourbillon de personnages, de quête métaphysique, de réflexions philosophiques que le temps, la création et la vacuité de l’existence humaine, face à la pérennité de l’univers qui nous survivra.



La force de Borges est de parvenir à créer un univers vertigineux et de le faire exister dans chacune de ces nouvelles, en parfois moins de cinq pages. C’est un véritable voyage que nous sommes invités à faire, dans l’univers de la fiction et ses possibilités (infinies).

La richesse de cette oeuvre découle bien sûrement de la variété de récits qu'elle propose, explorant tantôt la quête métaphysique, tantôt le récit démiurgique, ou encore en proposant un état des lieux du fonctionnement de l'Univers, voire empruntant au genre du polar. Les multiples réflexions philosophiques m’ont époustouflé par leur profondeur, et ont inséminé en moi de véritables questionnements existentiels, tout en me donnant matière à écrire mes propres textes. J’ai adoré *Fictions*, qui continue de vivre et habiter mes pensées, mes rêves et mon imaginaire.



Bien que le texte soit plutôt ardu et érudit, il ne faut pas voir les références comme des obstacles, mais plutôt se laisser emporter par les nouvelles qui nous accueille. Et quand bien même certains textes peuvent laisser de marbre (il en va de la sensibilité de chacun), il y en aura au moins une qui trouvera grâce à vos yeux en atteignant une corde sensible.

Je le conseille fortement à tout lecteur avide de vertige et de texte percutant, qui le hanteront pendant longtemps.
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L'auteur et autres textes

un peu de tout dans le lot, mais principalement des poèmes. J'en ai apprécié certains, parmi les derniers poèmes surtout, mais la plupart des textes sont assez confus. C'est plutôt des fragments qu'autre chose. Et plutôt des textes se basant sur d'autres textes, typique chez Borges. (et c'est chiant quand t'as pas/tu piges pas les refs)
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Fictions

Texte illisible même en s'y reprenant maintes fois. Les plus grands artistes sont pour moi ceux qui sont accessibles, nous font rêver, nous rendent plus intelligents, ou nous font comprendre les hommes et le monde. Borges par ses phrases absconses et ses mots à chercher sans cesse dans le dictionnaire, c'est tout le contraire. On en sort sans avoir rien compris ni appris. De la pédanterie au dernier degré. J'ai lu L'Aleph aussi pour vérifier.... Pareil. Je mets 0,5 car je n'arrive pas à mettre 0
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L'Aleph

Un recueil de nouvelles sur la mort, l'immortalité, leslabyrinthes, la civilisation, la barbarie, le fini et l'infini. Un voyage dans le temps et l'espace avec des passages magnifiques. Mes préférés: le premier L'IMMORTEL, réflexion puissante sur l'immoralité et le dernier L'ALEPH qui lui fait écho avec un aperçu d'universalité.
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Entretiens sur la poésie et la littérature, sui..

Magnifique livre.
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Oeuvres complètes, tome 1

J'ai toujours imaginé le paradis comme une sorte de bibliothèque
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Fictions

Ces fictions de l'argentin Jorge Luis Borges demandent une certaine gymnastique mentale pour en saisir toute l'essence tant le style est inédit et l'écriture intelligente.

Une fois correctement appréhendées, on saisit alors tout le génie de Borges, quel que que soit l'angle d'approche : le style, le format, les thèmes, tout y est brillant.

Même les plus difficiles d'accès (je ne suis toujours pas sûr d'avoir bien saisi certaines) sont d'un grand plaisir à lire, tant elle nous forcent à aborder la lecture différemment, à penser différemment. C'est un exercice jubilatoire, une sorte d'étirement intellectuel qui, après nous l'avoir bien malaxé, laisse notre cervelle détendue et satisfaite.

J'ai passé des heures à discuter de mes interprétations avec des amis, remettant en cause ma compréhension, ouvrant à chaque fois de nouvelles perspectives.

Au dos de l'édition Gallimard, Claude Mauriac dit : « Jorge Luis Borges est l’un des dix, peut-être des cinq auteurs modernes qu’il est essentiel d’avoir lus. Après l’avoir approché, nous ne sommes plus les mêmes. Notre vision des êtres et des choses a changé. Nous sommes plus intelligents. Sans doute même avons-nous plus de cœur. »

Je ne saurais quoi rajouter.
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Fictions

Ce recueil de nouvelles est la quintessence de l'oeuvre de Borges.

Le Jardin aux sentiers qui bifurquent ; Tlön, Uqbar, Orbis Tertius ; L'Approche d'Almotasim ; Pierre Ménard, auteur du Quichotte ; La Loterie à Babylone ; La Bibliothèque de Babel ; Thème du traître et du héros ; le Miracle secret ; le Sud ; ces neuf oeuvres sont des perles de la littérature. Le paradoxe que chacune illustre s'imprime dans la mémoire, archétype indélébile.

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La bibliothèque de Babel

Cette histoire est… Compliquée : il y a des termes compliqués, beaucoup de chiffres et de figures géométriques… C’est un vrai challenge pour l’imagination auquel je ne m’attendais pas la première fois que je l’ai lue. (On peut dire que je me suis… Perdue dans la Bibliothèque ? *ba dum tss*)

Cependant, cette métaphore de la littérature est vraiment intéressante, tout comme son rapport avec l’Homme (qui ne fait que des conneries encore une fois), c’est juste qu’il faut vraiment se concentrer.
Lien : https://moonlight-reads.com/
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L'Aleph

"Aleph" Jorge Luis Borges





« Quand la fin se rapproche, les souvenirs ne sont plus des d'images , il ne reste que des mots ... Je suis Homer, bientôt je ne serai rien, comme Ulysse, peu de temps je serai tout. Je suis mort » (L'immortel, pp. 24-25)



Les lettres de l'alphabet, dont «Aleph» est le premier (dans l'alphabet hébreu) ​​sont des graines, des symboles, des figures de notre immortel "verbe"humain.



« La Chambre des Asterion » (pp.65-68), est un symbole de la prison de la vie dont les barreaux sont le manque de communication entre « les visages de la foule » et l'autre (il, Asterion-Minotaure), est le labyrinthe intérieur la solitude et l'orgueil, mais aussi le désir ardent de l'acceptation de la rédemption par le Thésée en service ("Croiriez-vous, Ariane?" dit Thésée. "Le Minotaure s'est à peine défendu").



Le charme de Borges n'est pas dans l'interprétation, parfois pas simple et pourtant toujours subjective, de ses références littéraires, mais dans l'évocation que la lecture ou la mémoire puise dans l'oubli, comme dans ce beau passage (pages 47-48) de «l'histoire du guerrier et du prisonnier»:



"Il venait des forêts inextricables du sanglier et du vert, il était blanc, courageux, innocent, cruel, fidèle à sa tête et à sa tribu, pas à l'univers.

Les guerres l'ont amené à Ravenne et là il voit quelque chose qu'il n'a jamais vu ... Il voit un tout qui est multiple sans désordre; voit une ville, un organisme composé de statues, temples, jardins, maisons, marches, vases, colonnes, régulier, open-space ... Peut-être juste de voir une seule arche, avec une inscription incompréhensible lettres romaines éternelles.

Brusquement, cette révélation l’aveugle et la transforme: la Ville. Il sait que ce sera un chien, un enfant et qu’il ne le comprendra jamais, mais il sait aussi que cela vaut plus que ses dieux et sa foi jurée et tous les marais d’Allemagne.

Droctulft abandonne les siens et se bat pour Ravenne. Il meurt et grave sur sa tombe des mots qu'il ne comprendra jamais:



Contempsit caros, dum nos amat ille, parentes,

hanc patriam reputans esse, Ravenna, suam. "

.........................................................................

"Quando s'avvicina la fine, non restano più immagini del ricordo, restano solo parole... Io sono stato Omero; tra breve sarò Nessuno, come Ulisse; tra breve sarò tutti: sarò morto."(L'immortale, pp.24-25)



Le lettere dell'alfabeto, di cui 'Aleph' è la prima (nell'alfabeto ebraico) sono semi, simboli, cifre del nostro umano-immortale 'verbo'.



'La casa di Asterione' (pp.65-68), è simbolo della vita-prigione le cui sbarre sono l'incomunicabilità tra 'i volti della folla' ed il diverso (lui, Asterione-Minotauro), è il labirinto interiore di solitudine e superbia ma anche di struggente desiderio di redenzione-accettazione da parte del Teseo di turno ("Lo credresti, Arianna?" disse Teseo. "Il Minotauro non s'è quasi difeso").



Il fascino di Borges non è però nell'interpretazione, a volte non semplice e comunque sempre soggettiva, dei suoi rimandi letterari, ma nell'evocazione che lettura o ricordo traggono dall'oblìo, come in questo bellissimo passo (pag. 47-48) della 'Storia del guerriero e della prigioniera':



"Veniva dalle selve inestricabili del cinghiale e dell'uro; era bianco, coraggioso, innocente, crudele, leale al suo capo e alla sua tribù, non all'universo.

Le guerre lo portarono a Ravenna e là vede qualcosa che non ha mai vista ... Vede un insieme che è molteplice senza disordine; vede una città, un organismo fatto di statue, di templi, di giardini, di case, di gradini, di vasi, di capitelli, di spazi regolari e aperti... Forse gli basta vedere un solo arco, con un'incomprensibile iscrizione in eterne lettere romane.

Bruscamente, lo acceca e lo trasforma questa rivelazione: la Città. Sa che in essa egli sarà un cane, un bambino, e che non potrà mai capirla, ma sa anche ch'essa vale più dei suoi dèi e della fede giurata e di tutte le paludi di Germania.

Droctulft abbandona i suoi e combatte per Ravenna. Muore, e sulla sua tomba incidono parole che non avrebbe mai comprese:



Contempsit caros, dum nos amat ille, parentes,

hanc patriam reputans esse, Ravenna, suam."

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Oeuvre poétique, 1925-1965

Qui a le courage de se débarrasser de Borges?
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Evaristo Carriego

Un livre parfait : https://lelivreparfait.com/2017/05/10/linsense/
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L'Aleph

Recueil de nouvelles pour la plupart fantastiques et ayant pour point commun de rallier des points (temporels, spatiaux) apparemment éloignés, voilà un livre qui offre des textes de différents niveaux, certains très abordables, d'autres nécessitant peut être une belle culture soutenue pour pouvoir être pleinement savourés. Quelques pépites furent plaisantes à lire, en se laissant emporter par le tourbillon induit par ces boucles reliant passé et présent (e.g. L'homme sur le seuil ). Personnellement, à choisir dans ce registre, Poe a néanmoins ma préférence.
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