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Critiques de José Mauro de Vasconcelos (195)
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Mon bel oranger

Magnifique !!! Je dois avouer tout de suite qu'ayant lu ce roman et sa très jolie suite "Allons réveiller le soleil" il y a plus de quinze ans, je n'ai pas un très bon souvenir de tout son contenu, mais ce que je garde très bien en mémoire et qui je pense ne se tarira jamais, c'est le souvenir de l'émotion que m'a procuré cette lecture ! J'ai pleuré, pleuré, pleuré et encore pleuré... J'ai fondu comme jamais et j'ai senti mon cœur brûler! Je crois, à vrai dire que jamais un livre ne m'a tant émue que "Mon bel oranger" et si je ne me souviens pas de toute l'histoire, je garde au fond de moi la trace de la poésie, de la finesse et de la profondeur des mots de Jose Mauro de Vasconcelos, à qui je voue depuis une reconnaissance et une amitié éternelle! Il a, avec son livre d'une bouleversante justesse, trouvé le chemin vers mon âme, à une époque où elle s'était un peu perdue, et avec toute la tendresse et la bonté du petit Zeze, il m'a aidé à me retrouver moi-même! C'est un roman qu'on classe souvent dans la littérature jeunesse, mais si je le conseille en effet à tous les enfants du monde, je crois qu'il touchera aussi plus d'un adulte et je vous en recommande donc la lecture à tous!
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Mon bel oranger

Comment faire une critique d'un livre qui vous a troublé à ce point.

Ce n'est pas qu'un livre jeunesse. Ce petit garçon brésilien, Zézé, remue en nous un morceau d'enfance.



On lui a raconté trop tôt des histoires d'adultes, trop tôt il s'est retrouvé confronté à la misère, à la violence. Et lui, avec sa précocité, et son émotivité, s'est réfugié dans un monde imaginaire.



Les adultes ne le comprennent pas, il est trop fort, trop intelligent pour eux. Ils ne peuvent pas comprendre la magie qui l'entoure, son lien étroit avec la nature, son besoin de tendresse.



Sauf Portugâ; son roi, sa sœur Gloria, et sa maîtresse d'école. Eux savent aimer le petit garçon espiègle qui découvre la vie avec avidité, celui qui ne comprend pas toujours pourquoi on le bat, lorsqu'il répète les mots grossiers qu'il a entendu. Il apprend vite, il retient tout. Ce n'est pas sa faute, c'est la faute des grandes personnes, qui déversent sur lui leur trop plein de misère, de colère.



Zézé, petit garçon qui a grandi trop vite, bien qu'il soir resté si petit par la taille, se débattant avec des histoires trop grandes pour lui, ne peut que nous bouleverser. Une écriture légère qui nous raconte une histoire, bien que triste, tellement merveilleuse.



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Mon bel oranger

Enfance, pauvreté, illusions, désillusions, chagrin sont les maitres mots de ce petit roman pour enfants et adultes.

Mon bel oranger est un petit trésor d'émotions. On ne peut pas rester indifférent devant Zézé, ce petit garçon de six ans, mal aimé, espiègle mais ô combien attachant. Son regard naïf tout en portant la misère de sa famille sur ses épaules nous bouleverse.

On pleure, on rit, on sourit, on souffre, on vit avec Zézé.

A lire, a relire et à faire lire ...
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Mon bel oranger

Mon bel oranger, c’est le genre de livre que je regrette ne pas avoir lu quand j’étais tout petit. Il est évident qu’il aurait trouvé une résonnance en moi et que j’en aurais chéri longtemps le souvenir. Mais bon, même adulte il a réussi à me toucher. En effet, qui ne peut s’émouvoir du sort de Zézé, ce jeune garçon de cinq ans, intelligent mais livré à lui même dans un quartier pauvre du Brésil. Il peut trouver un certain réconfort auprès de sa sœur Gloria mais surtout auprès d’un petit pied d’oranger qui pousse rapidement. On trouve les amis qu’on peut quand on souffre de la solitude ! Et que confie-t-il au juste ? Les brimades répétées et injustifiées qu’il subit, la faim, le monde des adultes qu’il ne comprend pas, etc. Son grand frère Totoca lui apprend bien certaines choses de la vie mais ça ne saurait suffire.



Dans ce récit à saveur autobiographique, José Mauro de Vasconcelos livre les souvenirs, les secrets, les états d’âme, les espoirs et les craintes du petit garçon qu’il a été il y a plusieurs décennies. Son témoignage prend des airs de roman d’apprentissage qui peut convenir à tout un chacun. Parfois comique, parfois dramatique, toujours juste. Et la plume de l’auteur brésilien y est pour beaucoup car, si son écriture est légère (malgré les thèmes difficiles abordés), une poésie certaine s’en dégage. Elle réussit à atténuer la misère environnante et à transformer le quotidien en un jeu merveilleux.



On pourrait croire qu’il n’y a pas vraiment d’intrigue à cette œuvre, qu’il ne s’agit que d’une suite de péripéties sans lien les unes avec les autres. Mais c’est faux ! C’est qu’il faut attendre à la toute fin pour les voir converger magistralement. L’oranger dont le jeune Zézé s’occupe (qu’il entretient et auquel il parle), son inscription à l’école, ses relations qu’on pourrait croire peu affectueuses avec les membres de sa famille, ses démêlés avec le Portugâ, son amitié avec lui qui s’est développée, etc., des fils les ramifient. Et si, malgré tout, certaines semblent péripéties semblent peu contribuer à l’intrigue, c’est qu’elles aident à mieux comprendre Zézé, ce garçon précoce confronté à des problèmes qui le dépassent… ou tout simplement parce que c’est de jolis passages. A-t-on vraiment besoin d’une raison supplémentaire ?



La finalel est un peu mieilleuse et larmoyante mais on pardonne aisément toute effusion de sentiments quand ils sont sincères. Que ne serait l’enfance sans les élans de tendresse et les manifestations d’amour ? Mon bel oranger est un roman classé en littérature jeunesse mais je le recommande à tous.
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Mon bel oranger

Quel merveilleux récit que cette autobiographie de l'enfance brésilienne miséreuse de José Mauro de Vasconcelos !

Et, quelle prodigieuse idée de le relater par la voix de l'enfant qu'il était à 5 ans ! Ce ton empreint de candeur donne à la narration un caractère d'authenticité, de pureté, qui nous emporte sans résistance dès les premières lignes.



Un savant mélange de poésie et de réalisme nous plonge avec émotion au coeur de ce quartier populaire de Rio de Janeiro dans le milieu des années 20.

Aucun pathos, ni aigreur ni rancoeur mais de l'élégance, de la dignité, de la tendresse et aussi de la force.

Touchant et sensible témoignage qui m'a chaviré le coeur.



Je ne pourrais clore ce billet sans vous dire le drôle de hasard qui m'a conduit vers ce livre...

Je ne connaissais absolument pas José Mauro de Vasconcelos, ni son livre, naturellement. Or, en lisant sur le Net un commentaire sous une énième publication relative à l'affaire Yann Moix dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines, une internaute, excédée par les gesticulations du personnage, suggérait la lecture de "Mon bel oranger" traitant, lui aussi, du sujet des enfants battus, mais avec classe cette fois.

Considérant avec la même exaspération, Yann Moix, son grand déballage, son impudeur, ses jérémiades et sa contrition, je me suis procurée "Mon bel oranger" sans plus tarder.

Et bien m'en a pris ; quelle jolie découverte !

Moix et ses sketchs auront eu cela de positif, finalement.
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Mon bel oranger

35 années se sont écoulées entre la première et la seconde lecture de ce livre. Mon premier souvenir de lecture, aux alentours de 7/8 ans, souvenir d'une émotion intense, qui est allée jusqu'aux larmes.

Je n'avais pas lu un livre, j'avais rencontré quelqu'un. J'avais vécu quelque chose de fort, j'avais partagé cela avec lui. Et c'est ce qui vient de se passer, une seconde fois.

Dans la solitude littéraire de mes 7 ans, si j'avais pu imaginer qu'à 40 ans je relirai Mon bel Oranger et que ... je serai toujours entourée de personnes qui n'ouvrent jamais un livre :D!

Je réalise que c'est peut-être ce livre qui a fait de moi une lectrice...
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Mon bel oranger

Lu et relu je ne sais combien de fois quand j'étais enfant, avec toujours autant d'émotions. Cette fois-ci encore, des décennies plus tard, mes sentiments sont intacts après cette relecture désirée et redoutée.

Comme quand j'avais dix ans, des larmes me sont montées aux yeux régulièrement face à cette tragédie que vit le petit José, "Zézé" dans un quartier pauvre de Rio de Janeiro dans les années 20.

Enfant précoce qui ne peut se retenir de faire des bêtises, de grosses bêtises qui peuvent aller jusqu'à mettre en danger ses victimes, il est doté d'une grande intelligence et d'une très grande sensibilité qui le rend malheureux. A cinq ans à peine, ses parents, ses aînés ont pris l'habitude de le battre à chacun de ses actes, seule sa soeur Gloria le protège. Zézé se pense mauvais, guidé par le diable au lieu du Petit Jésus. Malgré ses efforts pour enfin être bon et sage, il est encore battu et le sort s'acharne sur ses proches, il se pense responsable de ce qui l'entoure par empathie.

Il a, heureusement, pour soulager ses peines, son petit frère "le roi" Luis, son petit oranger au fond du jardin qui lui sert de confident, et quelques adultes qui vont l'aimer et le soutenir.



L'émotion vient du fait que dès le début, l'auteur nous démontre à quel point Zézé est un enfant hors du commun, gentil et attentionné envers les autres, en souffrance par rapport au mal qu'il fait sans pouvoir s'en empêcher, sans le vouloir vraiment. Sa sensibilité et son regard sur le monde sont poignantes. On peut réellement mourir de chagrin...

Malgré la violence des adultes, aucun n'est foncièrement mauvais, seulement ignorant ou malheureux.

C'est un roman jeunesse délicat, lucide et parfois dur, mais magnifique.
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Mon bel oranger

Très beau livre, racontant l'existence difficile d'un petit garçon très pauvre, souvent battu car trop espiègle, mais intellectuellement précoce qui vit une belle amitié avec un adulte. Un excellent roman jeunesse, bien écrit, captivant, et à l'histoire enrichissante.
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Mon bel oranger

- Triste et joyeux,

- Vie désespérante et pleine d’espoir,

- Violence et tendresse,

- Incompréhension et amour,

- Mécanique (voiture) et végétal (arbres),

- Dure réalité (chômage) et poésie,

- Caractère enfantin et mature,

- Plaisir (bord de rivière) et souffrance,

- Zézé enfant espiègle qui pour certains il n’est pas bon d’avoir à faire à lui et pour d’autres il sera plus qu’attachant.



Et oui, tout est contradictoire dans ce roman. Mais n’est-ce pas comme la vie ? Un roman jeunesse, mais aussi pour adultes, d’une grande force, assorti d'une belle amitié improbable, inspiré grandement par l’enfance brésilienne de l’écrivain. Classique à diffuser autour de soi.

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Mon bel oranger

Zézé, petit garçon qui vit au Brésil, dans une banlieue de Rio. Dès l'enfance, il connaît la pauvreté, la faim, et s'approprie les problèmes des adultes avant l'âge.

Un rêve lui maintient la tête haute : devenir poète. Mais pour l'instant, il essaye de s'amuser comme il peut avec les enfants de son âge, avec son petit frère Luis, et fait des bêtises. Des tas de bêtises qui lui valent des tas de raclées.

En plus d'être pauvre et petit, Zézé est un enfant battu.



Une histoire autobiographique, racontée avec tendresses et vivacité. on sent que les mots sont vrais, qu'ils sont réfléchis, et pourtant ils sont incongrus dans la tête d'un enfant de sept ans. Toutes les émotions sont vécues au centuple, les vexations, les découvertes, le monde de rêves où Zézé s'échappe avec son petit pied d'oranges douces, Minguinho : un ami qui grandit en même temps que lui et avec qui il partage tout, ses joies et ses secrets.



J'adore ce livre. Je l'ai acheté un peu à contrecœur pour le français au collège, et aujourd'hui, presque dix ans plus tard, je suis toujoursd autatn envoûtée par l'écriture fluide de José Mauro de Vascondelos, le petit Zézé devenu grand. Je le plains, même quand lui considère que tout va bien ou presque, je suis révoltée par l'injustice qui le frappe, et je pleure comme une madeleine à la fin. Et pourtant, je ne suis pas connue pour avoir le cœur tendre.



Bref, j'ai adoré ce monument de tendresse.
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Mon bel oranger

un de mes prmiers coups de coeur littéraire. j'ai pleuré en lisant ce livre (j'avais un dizaine d'années) en étant articulièrement touchée par la fin du roman. ce livre laisse un gout assez amer sur la fin de l'enfance et la découverte de la cruauté et de la beauté de la vie. seule compte la tendresse.
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Mon bel oranger

J'ai fondu en découvrant le monde plein de tendresse et de poésie du petit Brésilien Zézé.



Des moments forts pour ce polisson au grand coeur, souvent durement puni,

Ca me laisse sans voix.
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Mon bel oranger

Mon bel oranger, dans tes bras je te parle, je te serre si fort que tes douceurs raniment mon pauvre coeur incompris.

Zézé toi tu sais où se cache la jolie vie, tu sais que la poésie des mots qui chantent remplit plus que les coups, tu sais qu'il existe des hommes plein de tendresse, tu sais chantonner Fanny mieux que personne, tu sais que le chemin est long pour devenir un homme...



Un roman jeunesse que je découvre aujourd'hui. Il n'y a pas d'âge pour un tel roman et peut-être pas de mot pour exprimer justement l'empathie et la tendresse infinie envers ce petit poète de presque 6 ans, Zézé.

Un enfant trop malin, qui parle mieux que la plupart des adultes, qui aime la tendresse et déborde de malice afin d'attirer un peu d'attention des siens mais seuls les coups lui reviendront en retour.

Lorsqu'on a des yeux aussi grands que cet enfant, on devient magicien en grandissant.

Magnifique roman qui je l'espère fleurit dans les classes et les cartables de nos bambins.
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Mon bel oranger

Je ne pleure pas souvent devant un livre. C’est plutôt devant les films et les séries que j’ai la larme facile. Mais là, je dois l’admettre : voilà un livre qui m’a fait pleurer. Et pas juste une larmichette, non. J’ai pleuré à chaudes larmes. Celles qui, une fois qu’elles montent, ne peuvent plus sécher. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé (depuis L’Assommoir de Zola, je crois) mais ce roman jeunesse m’a beaucoup touchée. En plein cœur.



J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit. Zézé raconte son histoire, rétrospectivement, du haut de ses cinq ans et il part un peu dans tous les sens. Il a énormément d’imagination et il faut démêler le rêve de la réalité. Mais petit à petit, il devient plus simple de le suivre et son récit devient très intéressant. L’histoire est très connue : un petit Brésilien, José, que tout le monde surnomme Zézé, enfant précoce mais turbulent, est battu régulièrement à cause de ses bêtises. Il s’est lui-même persuadé qu’il est le filleul du diable et que c’est ce dernier qui lui souffle toutes les bêtises qu’il fait et qui lui valent des corrections abominables, révoltantes. Car Zézé n’est qu’un tout petit garçon de cinq ans… Oui, c’est révoltant. Le côté autobiographique de ce récit n’a fait qu’accentuer ma révolte contre ces châtiments corporels et ma sympathie pour ce tout petit enfant hypersensible et touchant. Issu d’une famille pauvre et nombreuse, Zézé ne recherche que la tendresse des siens. Maladroitement, certes, mais quand même…



Mon bel oranger est un beau roman, poétique mais très triste, sur l’enfance incomprise et maltraitée. Zézé n’aurait jamais dû être battu. Aucun enfant ne devrait l’être.
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Allons réveiller le soleil

Eh bien, j'y suis donc arrivée, à relire ce livre qui a tant marqué mon adolescence, et qui m'a précipitée dans un maelström d'émotions contradictoires, car je n'en faisais plus la lecture au premier degré comme autrefois, mais avec un recul de quarante ans.



J'ai du mal même à évoquer de manière détachée mes impressions de lecture, tant j'ai pris conscience au fur et à mesure que des images fortes du roman m'avaient marquée jusqu'à s'immiscer dans mes propres souvenirs, comme si j'avais réellement vu les mêmes scènes. J'avais tout oublié, mais des épisodes étaient restés échoués là, dans des recoins obscurs de ma mémoire, comme une barque retournée sur la plage.



Nous retrouvons Zézé sur une période assez longue, de ses 11 ans à 15 ans, durant le temps où il vit chez l'oncle qui l'a adopté et lui paie ses études, dans un collège de frères maristes, à Natal, ville du Nordeste du Brésil. Zézé - je dis Zézé, mais il a quantité de surnoms selon les personnes : Zé, Zéca, Chuch, Monptit... - n'a rien perdu de sa sensibilité ni de sa précocité. Mais il est adolescent, et la révolte devant les injustices vient s'ajouter à ses moments de désespoir et lui rend la vie compliquée. On ne compte plus les "guerres" qu'il mène au collège, il a toujours l'art d'écouter "la voix du diable" comme autrefois. du reste, je trouve qu'il a beaucoup de voix cet enfant, de dissociations en personnalités différentes, qui lui apparaissent tel son coeur sous l'aspect d'un crapaud-cururu, Adam, ou encore la figure du père idéal sous les traits de Maurice Chevalier. Je me suis demandé si ces personnalités ou amis imaginaires étaient le résultat d'une schizophrénie ou plus simplement d'un mécanisme de défense dû aux traumatismes vécus.



Zézé se sent mal dans sa famille, qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas. Les reproches tombent, il est souvent privé d'événements dont il se faisait une joie, il se sent méprisé. Lui-même reconnaît avoir un caractère difficile, sauvage, ombrageux ; ainsi passe-t-il un bon mois sans adresser la parole à son père adoptif qui a été injuste envers lui. Heureusement, en plus de ses amis imaginaires, il peut compter sur plusieurs frères bienveillants au collège, qui l'aident à grandir droit et lui apprennent tout en même temps l'indulgence, la patience envers les bêtises de l'enfant, parce qu'il grandira et apprendra. On le couvre même pour satisfaire sa plus grande passion : nager. Ah ! l'épisode du requin... Je ne l'ai jamais oubliée de ma vie, cette "odeur de pastèque" !



C'est tout de même une des sources de ma gêne que l'attitude de Zézé envers les personnes qui le comprennent et l'aident : il est prompt à manipuler son entourage, à présenter les choses sous un jour avantageux (même s'il brille aussi par sa sincérité), voire à exercer une forme de chantage au suicide assez fréquente. L'auteur (ou narrateur) n'a pas pris assez de distance, il sombre parfois dans l'auto-complaisance, cela peut être agaçant ou désagréable. Je m'en suis presque voulu d'avoir autant aimé ce livre, de m'être tant identifiée à Zézé, comme si cela faisait de moi une personne qui avait été également complaisante envers sa jeunesse, et ses souffrances d'enfant. Vu de l'extérieur, si l'enfant précoce est touchant, l'adolescent suscite moins la compassion ou la compréhension, c'est peut-être le drame de nombre de jeunes, à qui l'on ne pardonne pas grand-chose, et à qui l'on demande d'entrer durement dans un monde dont ils ne veulent pas.



Il reste néanmoins ces évocations magnifiques qui ont marqué mes souvenirs, que j'ai retrouvées avec émotion (et tâché de communiquer dans les citations choisies) : grâce à Zézé, ou plutôt José Mauro de Vasconcelos, j'ai un peu grandi au Brésil, sentiment que j'ai retrouvé en marchant sur les plages de Rio il y a vingt ans. C'est toute ma jeunesse qui remue entre ces lignes, et ce n'est pas une mince affaire que de clore ces chapitres.
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Mon bel oranger

Ce roman m'a fait une impression étrange : comme beaucoup ici, je l'ai lu adolescente et j'en ai toujours gardé un souvenir émerveillé. Je l'ai relu cette semaine, et j'ai retrouvé l'émotion, mais un ton en-dessous de mon souvenir.



Zézé l'enfant précoce est un personnage inoubliable avec sa gouaille d'enfant des rues. J'ai conservé du roman des images marquantes des faubourgs de Rio, du quartier de sa famille avec ses personnages hauts en couleur, de Zézé arpentant les rues avec sa caisse de cireur de chaussures. Je voyais Zézé perché sur la branche de Minguinho, son "petit pied d'oranges douces", lui parlant, ou encore visitant le "zoo" (la basse-cour) avec son petit frère Luis...



Mon Bel oranger reflète à merveille la nostalgie de l'enfance, l'imagination fertile qui peuple un monde solitaire, donne la vie aux objets inanimés, aux animaux, confère du rêve et de l'espoir à une vie difficile, qui semble condamnée d'avance : pauvreté et violence sont le lot quotidien de Zézé, qui par ses bêtises agace terriblement tout le monde autour de lui. Zézé est précoce, extraordinairement sensible et empathique, qualités que tout son entourage connaît, remarque, mais n'estime pas à sa juste valeur. Au contraire, c'est l'enfant qui se retrouve toujours battu, sur qui les adultes déversent leur lot de frustrations et d'angoisses, le prétexte pour se défouler. Il faut quand même dire que nous parlons d'un enfant de 5 ans livré totalement à lui-même : comment ne ferait-il PAS de bêtises ?



Seule Gloria, sa soeur aînée, tente de le protéger des coups, et tient tête aux adultes lorsqu'il a été trop maltraité. Toutefois, l'enfant a quelques alliés aussi à l'extérieur, comme sa maîtresse ou Manuel Valadares, le Portugâ, mais il apprendra la douleur de la perte en même temps que le bonheur de la tendresse amicale partagée...



Le plaisir de lire était toujours intact dans cette relecture, les images vives et les émotions prégnantes. La seule nuance est venue pour moi de la vision adulte de l'auteur, que j'ai trouvé un brin complaisant envers lui-même. le fil était délicat, mais l'équilibre à l'arrivée n'était pas parfait, ça penchait un peu. Pour autant, peut-être cette humanité est-elle justement ce qui touche dans ce roman - peut-être cette gêne d'adulte est-elle aussi le signal d'une perte d'innocence que l'on ne retrouve jamais ?
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Rosinha, mon canoë

Il est des livres qui vous bouleversent ou qui vous coupdecoeurisent. Celui-ci est différent : il fait partie des rares livres qui vont modifier ma perception et ma place dans tout ce qui m'entoure, que ce soit les rapports avec les humains, les animaux, les végétaux ou tout les autres forces en présence de notre monde.

Pourtant au premier abord ce livre n'a rien d'attrayant : un titre pas du tout accrocheur et une couverture passablement désuète avec une photo d'un autre temps. Le pire de l'histoire c'est que j'y ai succombé deux fois : en 2005 et maintenant, alors est-ce que les livres parlent à notre subconscient ? Pour qu'il attire notre intérêt ?

L'histoire est toute simple mais ce sont les mots que l'auteur emploie qui en font un livre magique : tout en douceur et en poésie, avec des mots du quotidien mais judicieusement choisis qui décrivent bien ce qu'est le bonheur.

Au fin fond de la forêt amazonienne vit un petit groupe d’individus à la limite avec les tribus d'indiens. Zé Orocó arpente le fleuve sur sa pirogue, c'est un homme simple et heureux de la vie qu'il mène, toujours prêt à aider son prochain. Il parle aux arbres et entretien de longues conversations avec Rosinha, son canoë. Rosinha lui raconte des histoires merveilleuses dont le vieil homme ne se lasse pas. Arrive un docteur de la ville qui vient soigner les populations reculées, qui entend l'histoire de Zé Orocó. En douceur il convaincra le vieil homme de l'emmener à la ville pour le soigner de ces dérangements : les arbres ça ne parle Zé Orocó, comment cela se pourrait-il ?

Un livre qui entraine une foultitude de réflexion mais il a surtout un atout c'est de dessiner sur vos lèvres un rictus de joie et de bonheur.

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Mon bel oranger

Touchée! je me suis laissée surprendre par ce roman certes étiqueté jeunesse mais qui mérite d'être lu sans restriction d'âge.

Zézé a 5 ans, il vit dans la banlieue de Rio de Janeiro à Bangu. Sa famille est très pauvre, il est le garnement de la rue et les coups pleuvent sans arrêt, il n'y a qu'à l'école qu'il se sente heureux. Il a appris à lire seul, et partage ses aventures bonnes ou mauvaises avec Minguinho, son oranger. Il est bien seul , se sent mal-aimé jusqu'au jour où il fait la connaissance de Portugâ.

Zeze est un petit garçon inoubliable d'une intelligence précoce et hors norme, d'une sensibilité extrême dont le coeur est gros comme cela..

Voilà je referme ce roman le sourire aux lèvres, la larme au coin de l'oeil et plein de soleil dans le coeur ...

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Mon bel oranger

Comme L'Orangeraie de Larry Tremblay, le titre Mon bel oranger donne des envies de douceurs et de douces flâneries sous les frondaisons odorantes de l'arbre. Certes, le petit garçon narrateur viendra souvent trouver refuge auprès de cet ami feuille. Mais pour ce qui est de la douceur, ce n'est pas ce qui règne en maître dans la maisonnée.



Roman autobiographique, l'auteur brésilien raconte son enfance dans une famille très pauvre dans laquelle le père vient d'être licencié. Zézé, comme on le surnomme, est l'avant-dernier enfant d'une nombreuse fratrie. A cinq ans, ses côtés facétieux et sa tendance à commettre des bêtises lui valent d'être battu plus souvent qu'à son tour par ses parents ou ses aînés, à l'exception de sa soeur Gloria. L'oranger devient alors le confident et l'interlocuteur de ce gamin trop intelligent pour son âge et son milieu.

Heureusement quelques rencontres vont lui montrer que les adultes ne fonctionnent pas tous dans la violence. A commencer par son oncle qui encourage sa curiosité et son intelligence.



Les souvenirs de José Mauro de Vasconcelios prêtent parfois à sourire des bêtises et des vives réparties de ce bon petit diable. Ils serrent cependant trop souvent la gorge par la férocité des corrections qui lui sont infligées et la cruauté des paroles qu'il reçoit en sus. Dire à un enfant qu'il n'aurait pas dû naître est une inqualifiable atrocité.



Je découvre ce récit jeunesse à quarante ans et sans doute l'aurais-je abordé différemment, plus jeune. La plume de l'auteur est envoûtante et il est impossible de lâcher cet ouvrage une fois entamé. Ce, malgré des passages qui révulsent.



Mon bel oranger est conseillé pour des enfants à partir de dix ans, selon l'édition Livre de Poche Jeunesse. Il me tarde que mes nièces soient en âge de le lire afin de partager cette si émouvante histoire avec elles.
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Mon bel oranger

C'est en lisant la critique faite aujourd'hui par "aaahhh" que les souvenirs sont remontés à la surface (@aaahhh, si tu passes par ici, bonsoir et merci).



Mais oui, j'ai lu ce livre ! Lu dans le cadre des lectures obligatoires de l'école. Je devais avoir dans les quatorze ans (et le premier qui dit que ça fait une éternité, je le passe à la moulinette !).



Une fois de plus, j'ai grommelé en découvrant le titre du livre. Je ne l'avais pas acheté, préférant aller le louer à la bibliothèque.



Voilà pourquoi il n'était pas dans mes possessions (de plus, je n'ai pas encore tout mis sur Babelio) et que j'ai eu besoin de le voir pour que ma mémoire le ressorte d'un coin poussiéreux.



Bien que j'aie traîné les pieds pour le lire, le soir où je m'y suis mise, je fus partie pour ne plus le lâcher.



Il m'avait fallu quelques pages pour entrer dans le livre et ensuite, roulez jeunesse.



Ce n'est pas vraiment une lecture reposante où on rigole à chaque page. Non, les brimades, les coups, le petit Zézé en a eu plus que son compte.



Très prenant aux tripes, cet ouvrage, surtout pour une gamine de 14 ans.



Mon souvenir ? J'ai pleuré, oui, j'ai pleuré comme une madeleine à la fin.



Ce livre que je ne voulais pas lire, il s'est imposé à moi et ce fut une belle découverte, triste, mais belle.

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