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Critiques de Juan Díaz Canales (1122)
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Corto Maltese, tome 13 : Sous le soleil de ..

Hugo Pratt n'est plus depuis 1995.

Corto, devenu orphelin, réapparait aujourd'hui, après plus de 20 ans d'absence, sous les traits de Ruben Pellejo, porté par la verve de Juan Diaz Canales, dialoguiste de Blacksad, s'cusez du peu.

Niveau graphisme, rien à redire. Pellejo, sans faire dans le plagiat éhonté, y va de sa patte tout en conservant l'essence même du personnage. Le lecteur s'y retrouve rapidement et l'en remercie.

Non, là où le bât blesse, et je crois qu'Arletty a eu le même ressenti, c'est cette atmosphère à la fois mystérieuse et onirique habituellement si palpable et qui fait grandement défaut dans ce 13e opus. La faute à ce vilain chiffre peut-être, allez savoir.



Corto va voyager, beaucoup, trop.

Corto va rencontrer moult personnages aussitôt disparus auxquels il sera donc difficile de s'attacher, de par le fait.

Comme une impression de surenchère. L'envie de bien faire en compilant sans qu'il s'en dégage l'âme si particulière de ce personnage devenu culte.

Enfiler la redingote de Corto Maltese, c'est prendre le risque de nager dedans.

L'effort est plus que louable, le rendu un peu plus discutable.

Un 14e album permettrait peut-être quelques ajustements...
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Blacksad, tome 6 : Alors, tout tombe (1/2)

The cat is back !



Bonne nouvelle, c'est un nouveau Blacksad.

Mauvaise nouvelle, c'est un diptyque.



C'est toujours un moment de joie, de bonheur, de félicité ineffable que de retrouver notre matou dans les pires emmerdes qui soient.

Ici, la protection délicate d'un président de syndicat infiltré par la mafia.

Si la tâche s'avère ardue, l'ambiance tendue ne le reste jamais bien longtemps avec Weekly, comparse attitré en charge d'équilibrer le yin et le yang à sa sauce. Élément culinaire qu'il maîtrise à la perfection.



Le récit fait la part belle aux malversations en col blanc.

On reconnaît aisément la patte dévastatrice de Juan Díaz Canales flanqué d'un Guarnido Juanjo des grands soirs.

Un anthropomorphisme qui laisse toujours pantois et toujours cette faculté d'accoler l'animal adéquat au personnage esquissé.

Du grand art.



To be continued...
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Blacksad, tome 5 : Amarillo

Prenez Le Corniaud, mixez-le avec Sous Le Plus Grand Chapiteau Du Monde et vous aurez une vague idée de ce qui attend notre matou préféré lors de sa cinquième vie des plus trépidantes.



Première impression, tiens, le graphisme semble beaucoup moins travaillé.

Deuxième impression, tiens, c'était un premier ressenti à la con très rapidement balayé par l'imagination fertile d'un scénario aussi mouvementé qu'improbable.



Un premier couteau chasse l'autre.

Bye bye Weekly, hello Neal.

Pedigree, hyène. Profession, avocat décomplexé.

Et je peux vous assurer que là où il y a de la hyène, il y a finalement beaucoup de plaisir.



La poursuite de deux poètes maudits comme fil conducteur et c'est un Blacksad dans la mouise jusqu'au coup, normal pour un chat noir, qui ne manquera de délivrer quelques coups de griffes bien sentis s'il veut espérer, une fois encore, s'en sortir avec les honneurs.



Excellent, comme d'hab'.
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Blacksad, tome 3 : Âme rouge

Guerre froide, chasse aux sorcières, le délire paranoïaque gagne l'Amérique.

Et notre matou préféré broie du noir à Las Vegas. Mais les fantômes du passé ressurgissent.

Force est de constater que c'est toujours autant remarquable. Un scénario dense qui mêle habilement grande histoire et enquête fictionnelle, des dialogues et des graphismes d'une beauté incroyable, dans les détails, dans l'atmosphère rendue c'est un vrai plaisir. Diaz Canalès et Guarnido signent un tome 3 épatant. Muchas gracias. Y'a qu'une BD, c'est BD chat...

J'attaque de suite le tome 4.
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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Si, dans le Tome 1, notre matou devait régler une affaire personnelle - retrouver l'assassin de son ex-petite amie -, dans celui-ci, il est contacté par une maîtresse d'école, inquiète de la disparition d'une de ses élèves. Le détective va se retrouver dans ce monde impitoyable du racisme et tout va y passer : de la ségrégation au Ku Klux Klan.



Je trouve ce tome 2 encore plus fort et plus prenant que le premier. D'abord pour le thème abordé. Il n'est jamais facile de traiter du racisme, d'autant plus lorsqu'il est poussé à l’extrême. C'est justement le fait de faire intervenir tout un monde animalier qui donne un impact au message. En effet, un enquêteur humain aurait eu la même histoire, le lecteur se serait dit que c'était du déjà vu. Alors que là, on apprécie et on réfléchit.



Allez, je fonce lire le tome 3 ! A bientôt !
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Au fil de l'eau

Un violent coup sur la nuque aura eu raison de ce vieil homme. La police, rendue sur place, ne peut constater que la mort de Longinos, flottant sur sa barque en plein cœur de la ville. Román, médecin légiste, reconnaît aussitôt un ami de son père, Niceto. Ce dernier, ainsi que ses amis Urbano et Godofredo, s'inquiètent justement de ne pas avoir vus Longinos depuis plusieurs jours. Ces papis commercent illégalement dans la rue, revendant des marchandises tombées du camion. Évidemment, faire ça juste en face du commissariat, rien d'étonnant à ce que l'un d'eux se fasse arrêter. Aujourd'hui, c'est Niceto qui n'aura pas couru assez vite à leur approche. Et le voilà donc au poste. La policière appelle Álvaro, un ami qui travaille aux services sociaux de la ville et qui se trouve être le petit-fils de Niceto. Le jeune homme montre pattes blanches et promet que ça ne se reproduira plus. Il choisit de ne pas informer son père et propose même au vieil homme de l'héberger quelques jours, alors que sa femme est enceinte. Lorsque la bande de papis est informée du meurtre de leur ami, elle ne se doute pas que c'est le premier d'une longue série...



Premier album entièrement réalisé par l'auteur de Blacksad. Un album qui souffre parfois de quelques faiblesses, non pas sur la forme mais sur le fond. Quelques zones d'ombre subsistent en effet à la fin de cette lecture. Pourquoi ces rats qui parlent au début de l'album mais que l'on ne revoit pas ensuite ? Quel est donc ce secret qui ne doit en aucune sorte être révélé? Quelles sont les véritables intentions de Niceto ? Il n'en reste pas moins que Juan Díaz Canales nous offre une belle galerie de personnages attachante et une réflexion plutôt amère sur le temps qui passe. À la fois chronique sociale et polar, cet album sombre et triste dépeint une société bien amère dans une Espagne post-crise. Sur la forme, il va sans dire que Juan Díaz Canales avait un talent caché. À l'encre de chine, tout en noir et blanc, le trait semi-réaliste est délicat et tout en finesse.

Un album original qui prévaut pour sa qualité graphique.
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Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence

Une jolie panthère, sensuelle et au charme indéniable, se trémousse sur le devant de la scène. Weekly, la fouine, journaliste de profession, n'en rate pas une miette. De son côté, John Blacksad tire un peu la tronche. En effet, leur rendez-vous, Junior Harper a, semble-t-il, beaucoup de retard. Celui-ci devait les renseigner sur un certain Sebastian "Little Hand" Fletcher, un pianiste de talent, qui a disparu sans donner aucune nouvelle. Son producteur et protecteur, Faust Lachapelle, qui le considère comme son fils, a donc fait appel à Blacksad pour le retrouver. Héroïnomane, il a délaissé sa femme, alors enceinte. Très vite, les affaires se compliquent pour le détective et son acolyte. La drogue coupée, un détective évincé par Lachapelle, le fils de ce dernier qui le menace...



L'on plonge dans cette Nouvelle-Orléans des années 50 avec une nouvelle enquête où, cette fois, Blacksad se lance à la recherche d'un pianiste de génie. Celui-ci semble avoir délaissé femme et enfant et préféré le monde de la drogue. Bien des personnages vont se mettre au travers de la route de notre détective et chacun semble avoir des comptes à rendre. Flanqué de Weekly, il devra face aux nombreuses fausses pistes et aux zones d'ombre. L'auteur utilise cette fois de nombreux flashbacks, donnant une certaine dimension à ce scénario. La galerie de personnages, éclectique, est particulièrement réussie. Quelques dialogues ou attitudes comiques de Weekly allègent cet album à la fois noir et tragique.

Le dessin évolue, immanquablement. Et pour cause, 5 ans se sont passés entre ce tome et le précédent. Après des tons surannés, l'on est ici frappé par les couleurs vives et éclatantes, notamment lorsque Guarnido nous immerge dans ce carnaval si coloré et festif. Les visages sont expressifs et le trait tout aussi charmant.



Blacksad, L'Enfer, le silence... plongée en eaux troubles...
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Blacksad, tome 3 : Âme rouge

Plus je progresse dans la lecture des tomes de ce matou ô combien charismatique et plus je trouve que la BD prend de la profondeur. Ce tome 3 est particulièrement réussi et, hormis le plaisir pris à la lecture, permet de faire référence à l'Histoire avec un grand H. Sous fond de Guerre Froide et d'arme nucléaire, le scénario se focalise sur John Blacksad et sur ses ennuis. Habituellement, d'autres personnages gravitent autour de lui que ce soit son chef Smirnov ou Weekly, le journaliste qui fouine partout. Ici, ils n'apparaissent que très brièvement, laissant la part belle à notre héros aux prises avec l'Etat. Même cette femme écrivain, la mystérieuse Alma, dont il va tomber amoureux (miaouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!!!) s'effacera assez rapidement.



Les textes sont toujours aussi travaillés et non dénués d'humour. Le graphisme permet aux lecteurs de s'identifier à ce monde animalier. Et je me demande toujours comment on peut faire quelque chose d'aussi dense en une cinquantaine de pages seulement. C'est original, c'est intelligent... bref, j'adore !!!
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Blacksad : Intégrale, tomes 1 à 5

Inutile de s'épancher en louanges pour cet intégrale des cinq tomes de Blacksad...vous trouverez, ailleurs sur Babelio, des critiques dithyrambiques pour chaque album qui m'ont décidé à lire ce lourd volume de 274 pages avec, en prime, deux très courtes histoires initialement parues dans le magazine "Pilote" (HS été 2003 et HS Noël 2004) ainsi qu'une vingtaine de planches avec des croquis.



Moi, qui en principe (!) n'aime pas l'anthropomorphisation dans les livres, j'ai finalement été envoûtée par ce beau (!) chat-détective noir qui se déplace avec élégance, aisance, honnêteté et aidés par ses poings, dans les États-Unis des années 1950, peuplé d'humains à têtes d'animaux aux visages exceptionnellement expressifs.

Animaux choisis pour leurs caractéristiques morphologiques qui, transposés sur les hommes en définissent leurs caractères et fonctions sociales, p.e. Weekly la fouine est journaliste, Junior Harper le coq est chanteur de jazz...etc... et, détail piquant (qui m'a fait sourire)... les femmes chattes et chiennes sont souvent dotées d'un physique extrêmement flatteur...



Dans le premier tome on nous présente le personnage de Blacksad, alors détective privé (avec l'inévitable imperméable) dans une enquête (classique) de vengeance... Mais que les auteurs abordent le racisme et l'extrême-droite du KKK (tome 2), le maccarthysme et la peur atomique (tome 3), New-Orléans orchestrée par le jazz et sa faune de drogués (tome 4) ou qu'on dévale la route 66 à partir d'Amarillo, en voiture, moto, train et cirque (tome 5), le graphisme, colorié à l'aquarelle, reste réaliste, précis et fouillé.



Je suis définitivement conquise !

...et comme on prétend que les chats disposent de neufs vies, peut-on espérer que Blacksad retomberait encore (au moins) quatre fois sur ses "crayons"...et dans nos mains ?
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Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence

Snifff... mon dernier Blacksad... Vivement que le cinquième tome sorte ! Je ne peux plus me passer de ce beau matou ténébreux !



Si la couverture m'a laissée un peu froide (je n'aime pas le bleu*), j'avoue que les couleurs utilisées à l'intérieur me l'ont vite faite oublier. On en prend plein les mirettes avec cette déclinaison de couleurs chaudes. D'ailleurs, si nous, nous en prenons plein les yeux, les personnages, eux, en prennent plein les dents ! Car John, comme à son habitude, ne s'en laisse pas compter et sa grosse patte s'abat plus d'une fois sur quelques malfrats (ou assimilés). Cette fois, il doit retrouver un jazzman, Sebastian « Little Hand » Fletcher. Et c'est en compagnie de Weekly qu'il mènera cette mission. On retrouve les bonnes vieilles habitudes de notre félin : les bars, les minettes, les bagarres... Ceci dit, je reste tout de même un peu sur ma faim avec cet album. Le final arrive beaucoup trop vite à mon goût.



Même si cet opus est un peu en-dessous des précédents, il n'empêche que ce chat m’envoûtera toujours ! Bon, soyons patiente, le prochain tome est commencé il paraît...







* Et si vous regardez bien, toutes les affiches de films français nullissimes ont un fond bleu...
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Blacksad, tome 5 : Amarillo

Deux amis, Abe, un génie de la poésie, et Chad, un grand écrivain dont le premier roman a connu un énorme succès. Les deux comparses doivent se rendre à Amarillo, au Texas...

De son côté, John Blacksad, sans le sou, se trouve à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane où il espère trouver un petit boulot, si possible où il n'y aura ni tirs ni bagarres. Weekly, lui, repart chez lui où l'attend son rédac-chef. Le détective tombe sur un homme qui vient à l'instant de perdre son portefeuille sur le parking de l'aéroport. Il le lui rend aussitôt, en échange de quoi le bonhomme lui demande de ramener sa cadillac à Tulsa pendant que lui prend son avion. Marché conclu, moyennant quelques billets... Arrivé à Tulsa, alors qu'il fait le plein, une bagarre éclate entre deux hommes qui ont essayé de voler une moto et la bande de motards partis à leur poursuite. Se mêlant du conflit, il sépare les bagarreurs et tente de calmer la bande. Pendant ce temps, les deux lascars, Abe et Chad, lui piquent la cadillac. Grimpant sur une moto gentiment prêtée, il se lance à la poursuite des voleurs. Direction Amarillo...



Construit comme un road-movie, cet album se savoure les cheveux au vent. Cette fois-ci, John Blacksad, au cours de son voyage qui se révélera plus mouvementé qu'il ne l'avait prévu, devra faire face à deux loustics. L'on pénètre dans le monde du cirque et l'on fait la connaissance de la sœur de ce cher détective. Les situations s'enchaînent rapidement. Les auteurs offrent ici de très beaux rôles secondaires, l'on regrettera peut-être l'absence de Weekly. Les dessins sont toujours aussi réussis, le monde du spectacle offrant de très belles planches. Les personnages sont expressifs et les couleurs pétillent. Un tome qui se démarque des précédents mais qui est tout aussi jouissif.



Blacksad, en route vers Amarillo...
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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Une jeune noire est portée disparue. Qu'à cela ne tienne, Blacksad devrait vous torcher le dossier en deux coups de griffes bien sentis.



Une nouvelle affaire aux allures de crime raciste et pour cause, les Arctic-Nation - aucun lien de parenté avec les Arctic Monkeys - sévissent méchamment dans le coin. Version animalière du KKK, ils exècrent tout ce qu'ils ne sont pas. Le noir principalement, l'intelligence accessoirement.



C'est bon, c'est beau, c'est Blacksad !

Un scénario aux petits oignons, un encrage toujours aussi soigné et un coup de crayon hyper réaliste font de ce nouvel opus un incontournable. Cherchez pas l'itinéraire bis, y en a pas.



Le p'tit plus, l'apparition d'un nouveau personnage appelé à devenir récurrent, Weekly. Lui, il ferait plutôt dans le CCC. Couard, collant et curieux ( ceci dit, pour un journaleux...). L'archétype même du chieur qui très rapidement se révèle indispensable à votre équilibre.



Arctic-Nation, nouvelle petite perle des duettistes Canales - Guarnido.

Perso, je suis plus que partant pour le collier !



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Au fil de l'eau

Juan Diaz Canales, j'aime beaucoup. Blacksad est un incontournable en matière de BD. Je ne m'étendrai pas sur l'intrigue du dernier Corto, on fait tous des erreurs ;-).

Il nous revient en assurant scénario et graphisme car oui, ce petit coquinou y va ici de son superbe coup de crayon en noir et blanc, parfaitement évocateur d'un pays en crise et de ses autochtones pas vraiment compétitifs dans le domaine du LOL à donf' qui déchire sa mère la p*.



Les Vieux Fourneaux, vous remettez ?

Vous reprenez la même tranche d'âge en beaucoup, beaucoup plus sombre.

Niceto et ses amis sont retraités. Petits retraités espagnols s'évertuant à se verser le plus régulièrement possible quelques subsides en sus en revendant tout ce qui se revend au black. Y a pas de mal à se faire du bien.

La crise est là, les temps sont durs, ils vont devenir morbides en multipliant les disparitions violentes au sein de la bande.



Première impression, tiens comme la méchante sensation d'être passé au travers. Puis, étonnamment, ce récit vous revient comme une petite musique lancinante porteuse d'un message subliminal du type "la vie est une s* !".

De fait, tout prend finalement son sens.

La nuit devient jour.

L'abattement vous étreint et perdure.

Diaz Canales vous repeint la vie en noir en évitant consciencieusement de siffloter la mélodie du bonheur.

Et s'il avait raison ce bougre de salopiot.

Et si tout ça n'avait aucune raison d'être, aucun intérêt notoire, fut-il embryonnaire...



Inutile de préciser que ce récit ne vous filera pas la grosse pêche malgré une minuscule lueur d'espoir terminale.

Une enquête philosophique de haut vol permettant à l'auteur de nous éclabousser, en tout bien tout honneur, de son art majuscule et entier.

* par p et s, il fallait bien sûr lire pâtissière et sucrerie, mes petits péchés mignons tout plein. Promis, à 3 quintaux, j'attaque le loukoum sans amidon et le coca light. Faut pas déconner non plus, la santé c'est sacré, n'en déplaise à ce maussade trublion de Diaz Canales.
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Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence

Blacksad, tome 4. La Nouvelle Orléans, John et son désormais compère Weekly s'échinent à retrouver un jazzman mystérieusement évaporé, musicien hors pair mais aussi malheureusement toxico notoire. On croise un producteur de disque métastasé au passé trouble, un fils qui ne porte pas son paternel dans son cœur, un confrère de Blacksad qui ne s'embarrasse pas avec les codes du métier, la petite amie enceinte du disparu. John Blacksad, grand amateur de jazz pense résoudre l'affaire rapidement. C'est sans compter sur plusieurs gus à l'allure patibulaire.

Après la chasse aux sorcières dans le tome 3, cette invite à la Nouvelle Orléans à une nouvelle fois, fière allure. Comme d'hab. Juan Canalès excelle au scénario et aux dialogues, Guarnido nous flatte les rétines tant l'ambiance restituée est réussi. Avec Blacksad, bienvenue dans un palace de la BD, 5 étoiles.
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

- Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ? -

- L'homme est un animal, me dit-elle. " (*)



"Il y des matins comme ça où on a du mal à digérer son petit déjeuner "

On navigue --- Quelque part entre les ombres, 2000, Tome 1, citation en ouverture de l'album.





Philip Marlowe a pris possession du corps d'un chat noir, en 2000 dans ce premier tome où John, Blacksad, enterre ses passions défuntes avec Natalia, star, vedette de cinéma, jolie pépée à la mode des années 40/50.



Natalia, ancienne cliente du détective avec laquelle il a connu la période la plus heureuse et la plus 'hot' de sa vie (Adieu ma Jolie, Chandler) vient de se faire froidement assassinée, son corps est retrouvé étalé au milieu de son lit et fait les manchettes des journaux.



Détective cynique, la cigarette au bec, intuitif, plutôt qu'intellectuel, Blacksad John, à l'opposé d'un Holmes, Sherlock, cérébral et misogyne, est un amoureux transi qui jette un regard désabusé à la Marlowe, Philip, sur la société américaine corrompue des années 40 / 50. (Référence directe au Scarabée; le Grand Sommeil de Chandler également)



Comme dans un film où Humphrey Bogart aurait perdu son étoile Lauren Bacall, the Look, les deux Juan, reprennent un des grands classiques du polar projeté sur l'écran de nos nuits blanches. Ici colorisées et scénarisées par deux espagnols.



Profondément éthique et moral, sous ses dehors de désabusé revenu de tout, du pire des humains et de la corruption régnant en maître sur la société US, John Blacksad ne supporte pas les injustices



John:

Vous avez une idée assez détournée de la justice. Elle n'a rien à voir avec l'argent. L'argent ne peut pas tout ---

Il ne peut pas rendre la vie à ceux qui sont morts. Ni apaiser les consciences qui exigent vengeance.

Même pas empêcher que je vous tue.



Yvo:

Ha Ha Ha ! Conscience !

Mais le voilà le motif pour lequel

Tu n'oseras jamais appuyer sur la détente !

Tu n'es qu'un pauvre diable

plein de morale et de scrupules.

Tu as de la classe mais tant que tu traîneras ce lest,

tu n'arriveras nulle part !

Il te manque le plus important

Ce qui fait arriver au sommet

un type comme moi ---

Le sang-froid !



John: Sans cet ultime sourire, ---



Le dessinateur utilise les animaux, très différemment d'un Félix Delep (le château des animaux) même si le chat y tient la vedette.

Dans le château des animaux, Miss B. est blanche, incarne le courage, la force, elle a les poils longs, presque virginaux. C'est un chat (une chatte), à ne pas en douter, dessinée comme un chat, à laquelle on a donné des attributs humains pour souligner les propos. George Orwell, classique revisité, dystopie, fable. " Aristochats Disney clin d'oeil ? "



Dans Blacksad, John est un Mâle, un chat noir, poil ras, plus rond, l'aspect polisson, fripon, fripé et c'est l'humain qui semble servir de base à l'animal dans le dessin, du moins c'est comme ça que moi je l'ai ressenti en voyant les mains, les fesses, les expressions des visages de John, détective ou de Natalia, star cinéma, les plus réussis esthétiquement, les plus en valeur.

Les deux seuls chats de l'aventure ;-)





Les références aux reptiles répugnants, aux rats collabos peu fiables, aux renards rusés, aux chiens chargés de faire respecter l'ordre, sont des prétextes, des accents servant de manière claire et facile à souligner directement les caractères sympathiques ou antipathiques, pour un polar classique, revisité, anthropomorphisme assumé.



Smirnov, le Commissaire Chien, ennemi par essence du Chat et du détective, se révèle son allié car au fond, tout comme John Blacksad,

c'est un grand ingénu qui croit en la justice dans ce monde, même s'il est là pour faire respecter l'ordre. Un wouaf à Smirnov !



Pour la technique technique, à voir avec les spécialistes ;-)

Un gouacheux aquarelliste, un diable mégalo, un artisan plutôt qu'un technicien comme Juanjo Guarnido aimait à le rappeler lors d'une interview pour l'expo au CBBD, Centre Belge de la Bande Dessinée, de novembre 2020 à mai 2021, temporaire prolongée ---

[ Les Indes Fourbes, planches de travail, y étaient également exposées avec détail récurrent, le 'rouge 'orangé pour les émotions, les accents typiquement espagnols, caliente ]





Le mantra servant de base ici dans ces premières planches du premier volume d'une première collaboration réussie entre les deux Juan:

à lumière froide, ombres chaudes

à lumière chaude, ombres froides

et scénario solide très cinématographique années 50 atmosphère.



Entre nous, je pense bien que je les suivrai ces deux Juan pour une seconde aventure de Blacksad (une troisième, on verra)



"J'abandonne sur une chaise le journal du matin. Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent. Est-ce que tout va si mal ?

Est-ce que rien ne va bien ?

- L'homme est un animal, me dit-elle. " (*)

S. Eicher, P. Djian, Déjeuner en paix, 1991. Collection vintage -



Parfois un carré chocolat, noir, une séance cinéma polar, un bon bain chaud avec des bulles, ça 'aide', quand la météo est pire que mauvaise, août 2021

- - L'homme est un animal " (*) - -







https://www.youtube.com/watch?v=0qeV8PDBH8E

Pour ceux qui seraient passés à côté de cette humeur morose actualités météo enz (etc---)

* Axel Red & Renaud *

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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Blacksad c’est du polar noir à l’état pur. Une intrigue habilement mené, des personnages charismatiques et une qualité de dessin incroyable.



Pourtant quand on prend l’histoire en elle-même il n’y rien de palpitant, une femme assassinée, une enquête, jusque-là c’est du très classique. Et pourtant bulles après bulles, pages après pages, on se retrouve plongé dans ce monde noir et malsain et on termine la lecture sans s’être aperçu du temps écoulé.



Blacksad c’est le mélange d’une grosse claque graphique, que se soit la pureté des traits, l’encrage ou les couleurs de style aquarelle, additionné à une narration impeccable et des dialogues percutants.



Un must !

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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Les dessins sont exceptionnels et l'intrigue intéressante, dans l'esprit polar à la "Mike Hammer" du détective solitaire qui a une morale mais qui n'utilise pas que des moyens légaux pour parvenir à ses fins.

J'insiste sur la qualité graphique de cette œuvre, où les personnages mi hommes mi animaux, ont la tête de leur tempérament et de leur fonction: les ombres du feuillage des arbres dans la rue, les lumières des avenues du type New-Yorkais, les scènes d'action avec les visages déformés par les coups, les perspectives époustouflantes, les jeux de miroir... Tout est magnifique et rien ne semble impossible à dessiner pour Juanjo Guarnido.

Un bon moment de lecture.
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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Le tome 2 de Blacksad est tout autant savoureux que le premier. Je suis toujours aussi subjuguée par la beauté des dessins que je trouve vraiment magnifiques. Encore une fois, je ne suis pas une spécialiste de BD et mon avis est purement esthétique, je ne parle pas de technique que je ne maîtrise pas du tout.

A travers les animaux, dont notre grand chat détective privé, le racisme, la xénophobie est traité de façon directe pointant sans aucun doute notre monde intolérant et violent.

Les nombreux nouveaux "personnages" de ce tome sont très bien vus. Le furet, journaliste, est particulièrement réussi, ses mimiques sont craquantes.

Dire que je me suis régalée et que j'ai hâte d'avoir entre les mains les tomes suivants ne vous étonnera pas ...

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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Dire que je suis tombée sous le charme de Blacksad "quelque part entre les ombres" est le moins que je puisse dire. J'ai été happée par ce monde d'animaux évoluant en êtres humains dans une ambiance de film noir, atmosphère mystérieuse.

Dès les premières pages, je suis restée en admiration devant les dessins que je trouve très soignés et dignes de tableaux. A chaque page, une nouvelle découverte, un nouvel animal ( jamais choisi au hasard) qui vient agrémenter l'histoire.

C'est donc enchantée et presque envoûtée que je referme le premier tome et que je vais ouvrir le second :-)))
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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

J'suis content, content, content.

Normal, je viens de retrouver un vieux pote que je croyais perdu à jamais pour la cause, en tout cas la mienne.

Corto est de retour.

Pas celui égaré sous le soleil de minuit mais bel et bien ce mystérieux voyageur impénitent dévoreur de monde, ce sublime aventurier racé à la répartie cinglante, cet amoureux forcené et respectueux de la gente féminine dont on ne verra jamais le nom associé à #BalanceTonPort. Faut dire que le gars est marin de métier...



En un mot comme en cent, j'ai adoré.

Tout y est à sa juste place, fidèle au souvenir ému que j'éprouvais à la lecture de ses précédents exploits.

Avec ce nouvel opus, Pellejo et Díaz Canalès s'inscrivent en dignes successeurs du génial Pratt.

Grand merci à eux et à très vite !
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