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Critiques de Karel Capek (175)
La guerre des salamandres

La Guerre des Salamandres est une critique vindicative de notre société déguisée en livre de SF. L'auteur tape sur le capitalisme galopant, le racisme ou le nazisme.

Le roman est complètement WTF dans sa forme.

Ça commence comme un récit d'aventure, avec un capitaine cherchant des trésors dans les îles du Pacifique et découvrant une race de salamandres "évoluée" . Puis ça dérape en soap avec l'arrivée de jeunes wannabe acteurs américains complètement teubés. La presse en fait ses choux gras, la machine s'emballe. Les industriels s'y intéressent et exploitent les salamandres.

Et PAF, la deuxième partie du bouquin arrive, et c'est une collection d'articles de journaux, de rapports de réunions, de tracts politiques, sur l'amplification du phénomène mondial "salamandre".

La troisième partie embraye sur une autre forme jusqu'à un chapitre final inattendu.



La Guerre des Salamandres est très surprenant, d'autant plus que le ton est très drôle. Il y a un sarcasme grinçant qu'a surement apprécié Terry Pratchett. Karel Capek le décrit comme un "roman d'actualité", et il semble lucide voire visionnaire parfois sur l'avenir du monde et sur la guerre qui arrive (le roman est sorti en 1936). Étonnamment, son regard sur le capitalisme est encore d'actualité aujourd'hui.



Le défaut du livre, je le situerais dans cette seconde partie imbuvable, où les notes de bas de page prennent parfois 75% de la page et s'étendent sur 3 ou 4 pages (dans mon édition en tout cas). C'est clairement pas agréable à la lecture, on se retrouve obligé à faire des va et vient incessants. C'est haché, et rapidement pénible.



Malgré cela, c'est un livre que je recommande vivement car original, engagé et malheureusement méconnu.
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La guerre des salamandres

La Guerre Des Salamandres est magistral pour les simples raisons que j’ai données dans mon poste le présentant (voir ma page facebook :))

Mais Je voulais m’arrêter ici sur un aspect plus subtil et peu traité.

Au-Delà du caractère universel de son histoire, Karel se livre à une description très fine de l’état du monde des années 30. Le bouquin se présente principalement comme une immense de revue de presse, une accumulation d’articles relatant les évènements liés aux Salamandres… ce faisant, Karel donne énormément d’indication sur sa perception de l’époque.

Nous réduisons souvent les années 30 à la simple montée du fascisme et à la Grande Dépression… c’est vrai ! Mais c’est la regarder plus les symptômes que la maladie elle-même : les années 30 marquent la fin d’une ère (que la Guerre finira par enterrée). Une ère dans laquelle le monde vit dans une certaine schizophrénie : Booster par l’amélioration des moyens de transport et de communication mais aussi par la colonisation, l’économie s’est mondialisée et globalisée alors que dans le même temps, les modes de gouvernance des états sont restés très largement souverainistes et autocentrés. Certes, la diplomatie existe mais les niveaux de collaboration sont bien en deça de ce qu’exigerait l’ampleur de l’interconnexion économique… exacerbant ainsi la tension entre les états, entrainant (en partie) un premier conflit mondial puis ensuite en aggravant une crise économique mondiale : le protectionnisme l’ayant emporté sur la coopération.

L’une des principales conséquences de la seconde guerre mondiale sera la création d’instances supranationales pour soit établir des règles, par exemple, commerciales (GATT… puis OMC), soit donner des lieux ou les états peuvent se rencontrer, discuter et négocier (ONU) plutôt que de se mettre sur la gueule… et que dire de l’Europe ?? le politique se mettait à la remorque de l’économie en se globalisant ou du moins en tentant de le faire. Dans les années 30, tout ça n’existait pas, c’était le bordel ! Il y eut des tentatives, la Conférence de La Haye ou la SDN… mais la défense de son intérêt particulier qui caractérise le souverainisme balancera toutes ces initiatives dans les toilettes. Si bien qu’au moindre sujet de tension, la guerre faisait partie des considérations vu qu’aucune instance ne pouvait encadrer sa résolution de façon pacifique.

Lisez le livre et voyez comment y sont retranscrites les relations entre les différents pays. Ça se finit d’ailleurs assez mal et c’est principalement pour la raison décrite ici.

Voila, j’ai essayé de faire assez court alors j’espère ne pas avoir trop versé dans la caricature.

Bonne lecture !
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La guerre des salamandres

La guerre des salamandres est un roman de science-fiction, mais l’Histoire et le contexte de l’époque se dessinent très clairement sous cette histoire incroyable. Pêle-mêle, voici ce que j’ai décelé :

- les enjeux liés aux colonies ;

- le communisme : il prend la défense de la main-d’œuvre exploitée que sont les salamandres (« Salamandres opprimées et révolutionnaires du monde entier, unissez-vous, l’heure de la lutte finale a sonné. ») ;

- le racisme : lorsque les salamandres menacent les côtes asiatiques ou africaines, ces bons Européens diront en gros « mieux vaut eux que nous » ;

- le Ku Klux Klan : les lynchages et bûchers de salamandres aux Etats-Unis, d’ailleurs dénoncés par des Noirs s’insurgeant du sort de leurs « frères », ne sont pas sans rappeler les agissements de la tristement célèbre organisation ;

- l’antisémitisme : l’Allemagne interdit les vivisections… uniquement par les chercheurs juifs) ;

- la montée du nazisme : les Allemands révèleront l’existence d’une « race supérieure de salamandres », la race aryenne du reptile, celles qui vivent dans les eaux germaniques ont la peau plus claire, la démarche plus droite, le crâne plus ceci ou cela... ;

- les tensions entre l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne (bien que pour d’autres raisons que celles retenues par l’Histoire, celles du livre étant liées aux salamandres) ;

- ou encore l’inefficacité de la Société des Nations à travers l’inutilité des grandes institutions qui échouent à trouver des solutions et même à trouver un nom correct aux salamandres : « La Commission pour l’Etude de la Question des Salamandres devait choisir l’appellation la plus appropriée et elle s’y attacha consciencieusement et avec ardeur jusqu’à la fin même de l’Âge des Salamandres ; mais elle ne fut pas en mesure d’adopter une conclusion finale et unanime. »

Et ce n’est que ce qui m’a sauté aux yeux grâce à mes petits savoirs ou de vagues souvenirs de cours d’histoire. Une meilleure connaissance du contexte de l’époque permet sans doute d’approfondir encore davantage sa lecture du roman et de la rendre plus passionnante encore.

Il y a également un passage qui m’a particulièrement perturbée. Quelques rapports présentent à un moment des expériences faites sur les salamandres. Enfin, par expériences, il faut entendre tortures. Ce qui m’a choquée, c’est que ces tortures (relatives aux températures, au jeûne, au manque d’eau, à des mutilations) rappellent celles subies par les Juifs entre les mains des « médecins » nazis. Sauf que ces « expériences » ont commencé quelques années plus tard. Ce n’est pas le seul moment où Karel Čapek se révèle visionnaire : une conférence fait étonnamment penser à celle de Munich en 1938…



Cette histoire nous est racontée d’un point de vue économique, politique, social… mais rarement émotionnel. A part le truculent capitaine Van Toch et sa touchante relation avec les salamandres, ses « tapa-boys », rares sont les personnages marquants. Nous ne sommes pas pris par la main par un personnage principal comme nous en avons l’habitude, les protagonistes passent, certains reviennent une ou deux fois, mais on ne les connaît jamais vraiment. Le point de vue change souvent de pays et reste relativement distant. Finalement, on nous présente des faits et la manière dont les choses se sont déroulées : la découverte, la fascination, l’idée commerciale, l’esclavagisme, etc. Le résultat aurait pu être froid, mais non. C’est un roman enthousiasmant, passionnant, que j’ai dévoré en quelques heures. L’auteur a réussi un véritable tour de passe-passe.



L’écriture est vivante, dynamique, moderne… Bien éloignée de ce que l’on pourrait redouter d’un roman de 1935. De nombreux comptes rendus et articles de journaux ponctuent le roman.

L’humour est omniprésent. S’il devient parfois presque saugrenu lorsque l’on nous fournit un document avec cette mention « Cf. la coupure suivante, d’un grand intérêt mais malheureusement dans une langue inconnue et donc intraduisible », il est souvent noir et cynique dans le ton, dans certaines comparaisons ou des remarques qui égratignent ici ou là les grandes nations.



Progressant dans ma lecture, je ne redoutais qu’une chose : la fin. Je craignais qu’elle ne parte en vrille et ne soit pas à la hauteur. Mais non ! Le dernier chapitre est une discussion de l’auteur avec lui-même, avec une petite voix intérieure qui l’interroge sur la suite des événements, sur les salamandres et sur les humains. C’est intelligent, fin, drôle et extrêmement original. J’adhère à 200%... sauf pour les six dernières pages. Mais peu importe pour moi, ce n’est qu’un fol espoir de sauver l’humanité, de vaines spéculations. Team salamandres ! (Même si je me doute qu’on est plus ou moins censé être pour les humains et que les salamandres, dictatrices voulant agrandir leur espace vital, représentent les nazis… Pas top…)



Commençant comme un récit d’aventures, La guerre des salamandres se révèle être un conte philosophique opposé aux totalitarismes d’une richesse inouïe. Pris un peu au hasard (pas totalement puisque j’ai réalisé par la suite avoir été attirée par le nom de l’auteur qui est le premier à avoir utilisé le mot robot inventé par son frère Josef), c’est une excellente découverte ! Un vrai coup de cœur, un concentré d'intelligence et d'humour dont je risque de parler longtemps !
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L'Année du jardinier

Cette lecture est savoureusement inclassable. Dans l’absolu, il s’agit d’un recueil de chroniques sur le jardinage présenté sous la forme d’un calendrier mensuel alternant avec des articles thématiques relatifs à un aspect jardinier du mois ( semences, bourgeons, de la pluie… ). J’emploie le terme chroniques car le ton en est journalistique. Un ton et un style. La plume se penche avec un sourire complice vers » les monomaniaque de la terre « .

Livrant des portraits malicieux, jouant de l’auto-dérision pour décrire l’obsession-passion du jardinier, les affres et malédictions météorologiques, le jardin et son jargon, n’épargnant pas à son lecteur la déclinaison de l’alphabet des noms de plantes, l’invitant à un détour par le potager, l’auteur s’amuse des pieux conseils et descriptions des manuels de jardinage et les confronte à la pratique urbaine… Avec, au-dessus de ce sourire, la lumière du regard qui s’émerveille d’une imprévisible nature, de ses espiègleries et de ses mystères.



Des chapitres facétieux de botanique facétieuse, les mains dans la terre, le nez au ciel, un esprit vif et vivifiant qui ne dédaigne pas de planter un aphorisme par-ci, d’accrocher une épine par là…



Karel Capek est un auteur tchèque, son ouvrage est joyeusement illustré par son frère ( qui accompagne tout-à-fait le ton par ses dessins qui rappellent le trait de ceux de presse ), l’édition originale date de 1929, inspirée par le climat de Tchécoslovaquie. Et pourtant, les couleurs du propos ne se sont pas fanées, le piquant de certaines réflexions sociétales ajoutant une touche pittoresque au tableau.
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L'Année du jardinier

Voila un livre que j’ai adoré, ce n’est pas un roman, il n’y a pas de personnage principal avec un récit autour, là, nous palabrons sur les jardiniers en général.



Cette essai humoristique est un régal à lire, si on est jardinier, on s’y retrouve ; si on ne l’est pas, on découvre les manies et inquiétudes que donne le fleurissement d’un jardin.

De chapitre en chapitre, on avance dans l’année de mois en mois, chaque période a ses mystères à résoudre et problèmes à régler.

Mais quelque soit les décisions du jardinier, il n’est pas maître de son jardin, car il doit s’adapter aux caprices du temps, il y a bien une chose que l’Homme ne peut maîtriser, c’est la météo.



J’ai lu ce livre en très peu de temps, le sourire aux lèvres, en suivant les tourments d’un homme qui ne vit que pour son jardin, une belle découverte.

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La fabrique d'absolu

Un savant met au point par hasard une machine qui génère une énergie jamais égalée. Un seul hic, les radiations produites par le processus provoque des crises mystiques et bientôt l'humanité se retrouve déchirée entre les adeptes de trente-six religions plus imbéciles et totalitaires les unes que les autres. Capek, auteur tchèque de l'entre-deux-guerre, nous livre une fable absolument savoureuse et qui, en ce qui me concerne, à nourri autant mon anticléricalisme que mon rejet des dogmes. Un seul regret, l'éditeur de la version française a jugé bon de changer les noms des héros et de situer l'action à Paris plutôt qu'à Prague pour rendre le récit plus accessible à ses lecteurs. Ce livre mériterait certainement une nouvelle traduction.
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Le météore

J'ai déjà lu Hordubal et Une vie ordinaire de l'auteur tchèque Karel Capek (1890-1938), deux expériences de lecture qui m'ont laissé un sentiment mitigé : intrigant certes, mais pas tout à fait à la hauteur. C'est aussi le sentiment que j'ai de ce roman. Capek a écrit Meteor en 1934. L'intrigue est assez simple : dans un hôpital repose un homme grièvement brûlé dans le coma, il était passager dans un petit avion qui s'est écrasé dans une tempête, « comme un météore » ; on ne sait rien d'autre sur l'homme. Le roman lui-même offre des tentatives de reconstruction de la vie du patient X. Cela se fait de quatre manières différentes. En premier lieu par un chirurgien qui travaille par déduction, mais qui change constamment d'avis. Vient ensuite un infirmière-sœur, qui fait un rêve dans lequel le patient X raconte l'histoire de sa vie. Il appartient alors à un clairevoyant de remplir la biographie de l'homme en se basant sur des intuitions raisonnées. Et enfin, un écrivain professionnel maquille la vie aventureuse du patient X.

Très vite dans le roman, Capek offre la clé avec laquelle il faut débloquer cette histoire intrigante : l'homme fait constamment des tentatives convulsives pour saisir la réalité : « Justement, cette réalité est si terriblement importante pour moi. C'est pourquoi je l'invente, c'est pourquoi je dois continuer à inventer, pour la saisir. Ce que je vois ne me suffit pas, je veux en savoir plus… et c'est pourquoi j'invente des histoires. »

Cela se produit donc quatre fois dans ce livre. Les constatations empiriques du chirurgien semblent se contredire. La narration du rêve de la sœur est pour le moins intrigante, notamment parce que la narratrice elle-même indique les questions que soulève son rêve, et aussi comment elle sait trop bien qu'elle a inconsciemment construit sa narration. Le clairvoyant, quant à lui, apporte une approche très philosophique qui interroge la façon dont nous essayons de nous faire une image de la réalité ; son plaidoyer pour une approche totale est très proche de ce que nous entendons aujourd'hui par « holisme ». Mais enfin il y a l'écrivain : il laisse son fantasme prendre le dessus jusqu'à l'absurde. Cette partie m'a le moins plu, car trop de désordre verbeux, allant dans tous les sens.

Ainsi, vous pouvez mieux lire ce livre comme une exploration philosophique de la relation entre représentation et réalité, une réflexion sur la question de savoir ce qu'est la vérité. Capek semble viser le relativisme complet, mais on aurait tort de le placer dans le camp des relativistes purs et durs, il ne le commente pas vraiment. Tout ça est fascinant, bien sûr, mais Capek m'a certainement perdu dans la partie étendue de l'écrivain : vous pouvez voir cela - comme certains autres critiques l'indiquent - comme une ode à la fantaisie, mais pour moi, c'est définitivement allé beaucoup trop loin. Les nombreux rebondissements archaïques et l'utilisation fréquente du mot ‘n’ nuisent également au plaisir de la lecture. Comme dit, un verdict mitigé.
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Cette pièce de théâtre dystopique est un vrai petit bijou, une perle littéraire qui est malheureusement un peu tombée dans l’oubli de nos jours, à l’instar de « Nous Autres » de Zamiatine. Pourtant, ces deux récits ont ouvert la voie à un nouveau genre … Mais, concentrons-nous sur « R.U.R » puisqu’il s’agit ici de notre propos.

C’est de Rossum’s Universal Robots (R.U.R) que nous vient notre mot robot. Le mot « robota » signifie « corvée, travail » en tchèque, et Capek a créé le mot « robot » en enlevant une lettre. Le robot, c’est donc celui qui accomplit les corvées. La pièce est parue dans les années vingt et a connu un succès international extraordinaire (moults traductions, représentations dans les plus grands théâtres), et les lecteurs auxquels ce commentaire donnera envie de découvrir cet ouvrage, comprendront aisément les raisons de l’engouement mondial pour ce livre.

Tout d’abord, l’écriture est remarquable.

Ensuite, l’histoire est ponctuée de dialogues drôles que le dramaturge a admirablement construits.

Enfin, le sujet, pour tous les amateurs de dystopie est tout simplement fascinant : c’est déjà celui de l’intelligence artificielle sous la forme de créatures quasi humaines. L’histoire se déroule sur une île, au loin, « dans le futur » comme il est indiqué au début de la pièce. C’est là que se trouvent les usines de la société RUR, qui doit son nom aux inventeurs des robots, Rossum Senior et Rossum Junior. Ceux-ci ne sont plus, mais leur invention leur survit, année après année, et est un succès commercial phénoménal. La société est gérée, entre autres par Harry Domin. Un beau jour, une jeune fille idéaliste arrive sur l’île. Je n’en dévoile pas plus pour la trame. Concernant les idées, les questions et les réflexions développées dans la pièce, l’auteur a réussi le tour de force d’en condenser un nombre incroyable en moins de cent pages. Les personnages s’interrogent sur et débattent des notions de travail (travail-plaisir ou travail-corvée), de conscience, de sensibilité, d’humanité, de courage politique ; et même le rôle des dividendes et des actionnaires dans les choix sociétaux sont abordés.

En fermant ce livre, on ne peut pas s’empêcher de penser que des années 1920, où paraît « R.U.R », aux années 2020 avec « Noël 2041 », en passant par « Nous Autres », « le Meilleur des Mondes », « Ravage », « 1984 », « Auprès de toi toujours », et bien d’autres ouvrages encore, différents auteurs ont bien décrit les potentiels dangers des excès technologiques et les questions d’éthiques qui y sont liées.

En conclusion, R.U.R est un ouvrage qui mérite d’être remis au goût du jour !
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La guerre des salamandres

La guerre de salamandres est un roman de Karel Čapek, un des plus grands écrivains tchécoslovaques du 20e siècle, qui pour la petite anecdote est le créateur du mot « robot ».

Publié en 1936, largement censuré, ce roman dystopique raconte l’avènement de l’ère de salamandres marines apprivoisées par l’homme pour ses propres besoins (construire des barrages, chercher des perles au fond des océans, défendre les frontières…). Peu à peu dressées par l’homme, par les entreprises, utilisées par les Nations, les salamandres deviennent indispensables, se multiplient et prennent peu à peu le pouvoir de manière totalitaire.

Dans le contexte de l’entre deux guerres et de la montée du nazisme le livre de Čapek évoque ainsi les thèmes de son époque : racisme, antisémitisme, nationalismes, peur de l’autre, capitalisme et lutte des classes, diplomatie culturelle, armement des Nations… cette œuvre s’érige clairement contre le national socialisme et contre tous les totalitarismes.

Mais plus on lit Čapek, plus les thèmes abordés nous semblent entièrement transposables à notre époque :

L’utilisation acharnée des salamandres par les hommes ne fait-elle pas écho à l’utilisation des travailleurs par les grandes multinationales?

L’avènement des salamandres, qui travaillent de manière automatisées, ne fait-il pas écho aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, qui pourrait un jour dépasser l’homme?

La capacité de travail et de construction quasiment illimité des salamandres ne nous renvoie-t-il pas à une question actuelle : parce que l’homme peut, l’homme doit-il pour autant continuer de saccager la terre qui l’accueille ?

Finalement les hommes ne seraient-ils pas des salamandres?

L’épilogue du livre est tout aussi brillant que chacune de ses pages et nous vous invitons fortement à le lire. Si vous avez aimé 1984, ou La ferme des animaux, vous ne pourrez pas passer à côté de ce chef d’œuvre.
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Dans cette pièce de théâtre en un prologue et trois actes, Karel Capek invente le terme de robot (à partir du mot tchèque robota qui signifie corvée au sens féodal du mot). Ces robots ressemblent d’ailleurs plus à des androïdes qu’à ce que nous appelons actuellement robot, et encore, ils sont organiques et non mécaniques, proches de clones en quelque sorte, mais des clones sans âme. Ce qui frappe à la lecture de cette pièce, c’est sa modernité, tant à son époque (elle date de 1920) qu’actuellement. C’est un des textes majeurs de l’univers de la Science-Fiction. On y trouve le thème maintes fois traité depuis des robots prenant conscience d’eux-même et se révoltant contre leurs créateurs, qu’ils décident d’éliminer.

La pièce est une critique virulente du rationalisme économique sans état d’âme. C’est aussi un pamphlet contre les ventes d’armes (la première guerre mondiale vient à peine de se terminer). Les questions que l’auteur pose sur l’emploi de la robotique dans la production industrielle ne sont pas très loin de questions actuelles. C’est presque un conte philosophique dystopique. Dommage que la fin soit très classique et sans grand intérêt.
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L'Année du jardinier

Quelle lecture jubilatoire!

Sous la forme d’un almanach plus que loufoque, l’auteur revisite les manuels de jardinage à l’usage des pro comme des néophytes.

Il en ressort contradictions, surréalisme et décalage.



Parsemé de poésie et de petites vérités sur les semences, les bourgeons, l’importance de la pluie ou encore l’impératif de la terre, ce court livre ravira les jardiniers en herbes, les cultivateurs du dimanche et laboureurs professionnels.

Publié pour la première fois en 1929, ce guide rustica d’un autre genre est toujours et plus que jamais d’actualité.
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Cinq contes pas comme les autres

Comme son titre l’indique il s’agit de cinq contes, destinés à priori pour un jeune public, et joliment illustrées par des dessins de Josef, le frère de l’auteur. Nous retrouvons le ton habituel de Karel Čapek fait d’un mélange d’humour, de second degré, mais en même de profonde bienveillance et humanité.



Les contes se placent résolument à l’époque à laquelle ils ont été écrits : la science a fait des progrès et prétend expliquer le monde. Pour se déplacer plus de tapis volants, mais des automobiles. Mais survivent quelques représentants des anciennes espèces : ondins, rusalka, lutins, magiciens...Qui s’adaptent comme ils le peuvent au monde moderne, qui ne croit plus qu’à moitié en leur existence. Alors pour subsister, ils doivent s’adapter, faire de la politique, ou devenir starlette à Hollywood.



De jolis textes, poétiques et drôles, qui ont gardé les structures en cascade des contes, un certain nombre de détails aussi. Ils dégagent une nostalgie d’un monde où la magie était possible, ou tout au moins d’un monde dans lequel on pouvait encore y croire. Avant que la raison ne se mette à vouloir tout expliquer, et réfuter beaucoup de choses qui donnaient du charme à l’existence. Parce que l’imagination, qui habille le monde avec des couleurs chatoyantes est peut être aussi indispensable que les objets ayant une utilité bien définie.
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La fabrique d'absolu

Un inventeur conçoit une machine capable de produire une énergie formidable et entièrement propre en annihilant le charbon. Formidable ! Malheureusement, la destruction de la matière libère l'essence divine qui s'y trouvait enfermée, et tandis que le monde entier s'équipe de son Carburateur, une vague de foi aveugle se met à frapper tous ceux qui s'en approchent.



Ce petit roman de SF tchèque est extrêmement facile à lire et délicieusement satirique. Tout le monde est tourné en dérision dans la plus grande bonne humeur et avec une justesse désopilante. Au final je me suis marrée de bout en bout. C'est difficile d'en faire un coup de coeur car ce n'est pas un livre qui parle au coeur, tant qu'à l'esprit et aux zygomatiques, mais c'était une très bonne lecture.
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La guerre des salamandres

L'histoire commence comme un classique roman d'aventures. Un capitaine, chercheur de perles dans les îles du Pacifique, entend parler d'une baie mystérieuse où aucun indigène n'oserait se risquer - une baie peuplée de diables, où aucun homme sensé ne devrait se risquer. Jamais.

Evidemment, ledit capitaine n'attend pas le tournant de la marée pour y courir... et y découvre de bien étranges créatures. Des diables ? Des salamandres, plutôt. De grosses salamandres aquatiques, capables de marcher sur leurs pattes arrières, capables après démonstration préalable de manier le couteau et d'apprendre à se défendre contre les requins qui jusqu'alors les décimaient.

Des couteaux contre des perles : l'échange est avantageux pour tout le monde et le capitaine ne tarde pas à lancer un fructueux négoce, tout en prenant grand soin de protéger ces créatures, qu'il considère un peu comme ses enfants. Mais les vieux baroudeurs caractériels eux-mêmes ne sont pas éternels, et une fois Van Toch disparu, les lois du Buisness vont donner un tout autre visage aux rapports entre les Hommes et les Salamandres. Surtout lorsqu'on découvre que celles-ci sont capables de plus, beaucoup plus, que de manier le couteau et pêcher l'huître perlière. Et les Hommes, c'est bien connu, ont un don tout particulier pour se rendre dépendants de ce qui peut le mieux leur nuire, particulièrement sous couvert de progrès.



Quels pourraient être les rapports entre l'homme et un animal adoptant peu à peu toutes les caractéristiques des humains ? A quel moment l'Autre devient-il semblable... et vice-versa ? A quel moment l'exploitation d'une ressource naturelle vivante devient-elle esclavage pur et simple ? Comment l'esclavage se fait-il dépendance, et comment le simplement utile peut-il devenir arme de destruction massive ?

Autant de questions que l'auteur aborde avec autant de malice que d'intelligence dans ce roman où la science-fiction décortique avec brio l'esprit de clan, la complexité du rapport à l'Autre, la foi aveugle dans le Progrès et les excès du système capitaliste - tous ces travers qui, inexorablement, mènent à la Seconde Guerre Mondiale.

Karel Čapek n'aura pas vécu assez longtemps pour voir le début de celle-là, mais sa Guerre des salamandres en est le présage fidèle, aussi glaçant que savoureux.



Un très grand bouquin, fort injustement méconnu et qui mériterait pourtant de figurer aux côtés des grands classiques du genre. Quoique plus original, plus stylé - et nettement mieux écrit - que beaucoup !

Un grand merci à Tara pour m'avoir fait partager cette belle découverte.
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La guerre des salamandres

La guerre des salamandres, original 1936 - Karel Čapek, auteur tchèque



Un roman de science fiction dans lequel des salamandres intelligentes prennent peu à peu le pouvoir sur terre.

En même temps on veut comprendre ce roman comme une attaque contre le national-socialisme et le stalinisme. Un roman tombé un peu dans l'oubli.

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L'Année du jardinier

Un delicieux petit livre sous forme d'almanach ,destiné (pas exclusivement !) aux jardiniers, ceux qui mettent les mains dans la terre et qui aiment cela.

Ou l'on voit que les preoccupations, passions, lubies sont universelles dans notre hemisphere Nord que l'on soit jardinier tcheque ou français.

Ou l'on constate que l'on peut etre un grand ecrivain et etre aussi amoureux de ses plantes et maniaque en son jardin.

C'est plein d'humour jusqu'aux petits dessins qui illustrent les deboires de notre ecrivain aux mains vertes .
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La fabrique d'absolu

Les éditions La Baconnière ont eu la bonne idée de rééditer en 2020 La Fabrique d’Absolu, de Karel Čapek, basée sur une traduction certes ancienne, mais revue avec des noms propres non francisés, ce qui est appréciable ! Il y est question de l’invention d’une machine révolutionnaire, le Carburateur…

L’ingénieur Marek met en vente l’appareil qu’il vient d’inventer : le Carburateur, capable de produire beaucoup d’énergie à partir de peu de matière et sans produire de déchets : une révolution en perspective !

Pas de déchets, certes, mais la combustion provoque la libération de l’Absolu, c’est-à-dire d’une puissance divine, ce qui fait que l’ingénieur Marek s’inquiète des conséquences de son invention, ce qu’il partage avec l’industriel Bondy, sur le point de développer le Carburateur à grande échelle.

Ce qui était à craindre se réalise et l’Absolu devient rapidement incontrôlable. Il répand la foi sur toutes les personnes qui s’en approchent, avant de prendre lui-même le contrôle de la production des biens.

Ce livre est d’une grande richesse de thèmes : la recherche du profit, celle de la production d’une énergie limitée, les méfaits du progrès, l’intolérance, les dangers du fanatisme religieux et in fine, l’absurdité de la guerre. Ce livre est également très humoristique, comme l’illustre ce passage où l’ingénieur Marek et l’industriel Bondy consultent le Cardinal avant de produire le Carburateur.

Ecrit en 1922, ce récit dystopique conserve une grande actualité. Les thèmes sont universels et certains passages font penser aux dérives attendues de l’Intelligence Artificielle ou à notre quête de société d’abondance. L’auteur est fidèle à sa ligne « humaniste ».



Ma dernière rencontre avec Karel Čapek date de la lecture de La maladie blanche, un autre roman dystopique écrit 15 ans plus tard, qui a retrouvé une grande actualité avec l’épidémie de Covid-19, et qui est à mon sens supérieur à La Fabrique d’Absolu. Ce dernier aurait gagné à être quelque peu raccourci pour être plus incisif. Il confirme néanmoins qu’il faut relire Čapek, un grand écrivain du XXème siècle.


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La maladie blanche

Dans un pays jamais nommé, à une date qui pourrait bien se rapprocher des années 1930, une maladie venue de Pékin, où elle fut découverte en 1923, fait rage. Une plaque blanche apparaît d’abord sur la peau, puis le mal s’étend jusqu’à ce que la personne contaminée succombe de cette maladie blanche, appelée également maladie de Tcheng. La médecine semble impuissante à éradiquer ce fléau qui touche plus particulièrement les plus de 40 ans. Pourtant un jeune docteur, du nom de Galén, se présente dans la clinique publique du docteur Sigelius pour expérimenter un remède miracle qu’il vient d’inventer.



Seulement voilà : le docteur Galén ne veut traiter que les patients de la chambre n°13 de l’hôpital. De plus, il ne désire que soigner les pauvres, les indigents. C’en est trop pour le docteur Sigelius qui voit en lui l’un de ces opportunistes carriéristes cherchant à tout prix une renommée. Pour finir, ce diable de Galén veut mettre en place une sorte de chantage avec les gouvernements du monde entier : il ne divulguera son traitement miraculeux que si les nations promettent d’arrêter de se faire la guerre. Sinon, les habitants de la terre mourront dans l’agonie d’une maladie incurable.



Derrière ses faux airs de farce, « La maladie blanche » est une pièce de théâtre intelligente, subtile et brillante. En effet, écrit en 1937, peu avant la mort de ČAPEK et alors que la guerre mondiale semble être une menace crédible et même inexorable, ce texte est une allégorie d’une force inouïe sur le fascisme et le nazisme. Le remède miracle contre la « maladie » à venir, la guerre, c’est le pacifisme, et pourtant aucun ne semble le défendre ni même le tolérer. « Eh bien, cela continue à se propager… Par bonheur, les gens pensent maintenant davantage à la prochaine guerre qu’à la maladie blanche. Les perspectives sont très optimistes, n’est-ce pas, monsieur le baron ? La confiance est totale ».



D’aucuns auront vu une troublante similitude entre cette pièce et le monde que nous avons vécu lors de la récente pandémie, ce serait faire table rase de l’image détournée d’une guerre en devenir que ČAPEK tient pourtant à mettre en scène à sa manière. Certes, nous nombrilistes du XXIe siècle, pourrions aisément crier à l’artiste visionnaire, au Nostradamus des temps modernes imaginant notre monde plus de 80 ans avant l’avènement. Il n’en est rien. ČAPEK souhaite dénoncer le militarisme, mais le fascisme se développe en Europe, donc il faut pour l’auteur recourir à un stratagème afin de déjouer la censure et les affres des dictatures : rédiger une pièce d’apparence burlesque pour aller au plus profond du mal et ainsi le dévoiler.



Véritable pamphlet anti (antimilitariste, antipatriotique, antifasciste), « La maladie blanche » est de ces textes que l’on n’oublie pas. Mieux : que l’on peut dégainer en tous temps, en tous lieux et en toutes circonstances, il est universel et comme intemporel. Certaines scènes (la pièce compte 3 actes) sont d’une force rare, à la fois jouissives et effrayantes par la portée réelle qu’elles recèlent : « Ce remède contre la maladie de Tcheng, c’est le mien, vous comprenez ? Et je ne le leur donnerai pas tant que… tant qu’ils n’auront pas promis de ne plus jamais faire la guerre ! Je vous en prie, faites-leur savoir que j’ai dit cela pour eux. C’est la vérité. Personne d’autre que moi ne connaît ce traitement, demandez à n’importe qui ici : je suis le seul à pouvoir guérir cette maladie, le seul. Dites-leur qu’ils sont déjà vieux, tous ceux qui dirigent les peuples. Dites-leur qu’ils vont pourrir vivants… Comme ceux qui sont là… ».



Ce texte devrait être étudié à l’école, il est d’un profond humaniste et en même temps d’une lucidité exceptionnelle, il bouscule par sa forme, son fond et sa force. Il est comme l’un de ces mémorables tracts sur l’absurdité de la guerre et de la dictature. Il est souvent considéré comme une œuvre de science fiction, c’est en partie faux. Certes, il peut l’être si l’on en fait une lecture au premier niveau, focalisant notre imagination sur la partie pandémique. Pourtant il est écrit deux ans avant la déclaration de guerre de 1939, il traite de ce sujet, inlassablement (comme le traitait le roman « La guerre des salamandres », autre chef d’œuvre de l’auteur écrit l’année précédente), il met en garde sur la montée du nazisme, il pleure sur une paix devenue impossible, sur une tragédie qui se dessine. Cette guerre, ČAPEK ne la verra pas, il meurt fin 1938, quelques mois seulement avant l’irréparable. ČAPEK était d’ailleurs sans doute condamné à court terme, « La guerre des salamandres » notamment l’ayant mis dans le viseur de la Gestapo qui envisageait son arrestation prochaine.



Ne ratez pas « La maladie blanche », par pitié ! Et si vous êtes décidément allergique au format théâtral, laissez-vous cependant porter par celui-ci, il n’est pas à proprement parler un théâtre classique, d’ailleurs les lieux ne sont pas évoqués, seules les dialogues comptent, et ils sont d’une richesse exceptionnelle. Ce livre vient d’être réédité aux éditions du Sonneur, traduction et préface d’Alain VAN CRUGTEN, il pourrait bien devenir une sorte de leitmotiv contre les extrémismes dans ce monde qui, décidément, tend à bégayer.



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La guerre des salamandres

Cette fable satirique, écrite dans les années 30, pourrait avoir lieu de nos jours. En effet, malgré l’évolution plus ou moins constante de notre société, la mentalité humaine, elle, ne semble pas beaucoup évoluer.

Ce livre, qui se lit assez facilement, débute comme un roman d’aventure, se poursuit sous forme journalistique avant de s’achever sur les conséquences des choix des hommes. En effet, après avoir découvert les salamandres, celles-ci sont peu à peu transportées dans le monde entier afin d’être plus ou moins exploitées par les hommes, et ce à moindres coûts. De ce fait, on assiste à une évolution de la société humaine en simultané avec l’évolution des salamandres jusqu’au point de rupture d’équilibre entre hommes et salamandres.

L’auteur nous livre ici une critique du totalitarisme, du communisme, du nazisme, du racisme, du capitalisme,… mais développent également les différents enjeux (sociaux, économiques, politiques, scientifiques et moraux) qui apparaissent avec l’évolution des Salamandres comme nouvelle espèce majoritaire sur Terre.

J’ai donc été captivée par ce livre et par tout les thèmes abordés mais surtout par l’humour, souvent noir et cynique, avec lequel l’auteur nous livre cette satire sociétale.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Voyage vers le nord

Mais que voilà un 'livre de voyage' positivement charmant! Pas niais, pas lourdingue. L'auteur (et son épouse, devine-t-on), a effectué ce périple en train ou en bateau le long des côtes norvégiennes (avec parfois hélas des passagers envahissants), posant sur les paysages et habitants danois, suédois et norvégiens un regard attentif, bienveillant, non dénué d'humour. Mais subtil. En Europe centrale l'époque promet du grave et lourd, on le sent parfois au détour d'une phrase. Les illustrations de l'auteur ajoutent au bonheur de la découverte.



"Difficile de croire que des hommes, des vaches et des chevaux puissent vivre sur une ligne aussi fine. Mais c'est ainsi, le Danemark n'est fait que d'un horizon net, sans accroc; ça leur en fait, du ciel au-dessus de la tête!"



" et le plus étrange, ce jour boréal qu n'en finit pas, et cette nuit blanche qui n'incite pas à aller se coucher, qui fait qu'on ne sait pas s'il fait déjà jour ou encore jour, si les passants sont déjà debout ou toujours debout."



Les glaciers : " D'un simple regard on peut saisir leur méthode de travail (...). Là où ils s'attaquent à un massif digne de ce nom, ils retroussent leurs manches, et les voilà qui broient, qui concassent, qui chantournent et qui affûtent jusqu'à former un amphithéâtre entre les montagnes; telle une moraine, ils traînent et charrient les débris hors de la cuvette et y installent au fond un lac, auquel ils suspendent une cascade, voilà le travail."



(j'ai aimé cette façon de décrire la nature et les paysages, quasi tout du long)



"Il semble que, dans ce monde, les costumes traditionnels et autres particularités ethnologiques n'aient plus d'importance que pour ceux qui peuvent en vivre."



Cette lecture a développé en moi une grande envie de découvrir ces contrées (et il faut dire que les séries nordiques avaient déjà commencé)
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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