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Critiques de Karel Capek (175)
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La guerre des salamandres

Quel curieux roman ! Les points de vue et les protagonistes se succèdent rapidement au sein d'une narration tantôt sans recul (les dialogues sont omniprésents dans la première partie), tantôt très distanciée (les deux autres parties prennent la forme d'une revue de presse chronologique et d'analyses théoriques). le récit n'a donc pas de forme fixe. Il est en perpétuelle évolution, exactement comme les salamandres qu'il met en scène. Si bien qu'il est difficile d'appréhender ces salamandres, de les comprendre… C'est bien entendu l'effet recherché par Čapek : à l'image des premiers protagonistes, puis de l'humanité entière, nous assistons à la découverte et l'expansion d'une espèce à l'intelligence inédite depuis homo sapiens. Sans vraiment concevoir où nous allons. Entre surprise, enthousiasme… et angoisse.



Hé oui, que se passerait-il si une telle espèce apparaissait sur Terre et s'y multipliait ? Pas grand chose de bon, nous répond Čapek. Car malgré l'humour omniprésent, les résultats du contact entre l'humanité et les salamandres font souvent froid dans le dos : à l'altruisme de quelques-uns s'oppose la bêtise insensible de la masse, qui a tôt fait de réduire les nouvelles arrivantes en esclavage, dans une course effrénée au profit. Voilà une satire bien corrosive qui dresse un portrait d'une humanité aveugle et égoïste, où chacun poursuit ses intérêts dans son coin pendant que le bateau prend littéralement l'eau. Les salamandres endossent à la perfection le rôle de travailleuses presque robotiques (ce mot « robot », popularisé par Capek, est dérivé de « robota », synonyme de « travail » en tchèque) au point de se rendre indispensables : à l'image de tout progrès technologique, une fois qu'elles sont assimilées à la société humaine, on ne peut plus faire machine arrière, pour le meilleur, mais ici surtout pour le pire.



Outre la satire socio-économique, on trouve des parodies des principaux courants politiques de l'époque (les années 1930), en particulier le nazisme : un savant allemand se plaint par exemple de l'humanisme qui conduit à vouloir vivre ensemble au lieu de massacrer les minorités envahissantes. Et les salamandres elles-mêmes, par leur absence dérangeante de personnalité et leur homogénéité, font songer aux sociétés dystopiques, à commencer par les classes inférieures du Meilleur des mondes d’Huxley, ou encore l'humanité « opérée » de Zamiatine dans Nous autres. Deux sources que Čapek connaissait certainement.



Au-delà de ces multiples références et caricatures, Čapek démontre aussi l'impossibilité de coexister dès lors que l'on est trop nombreux. Même si l'on est bien plus débonnaire et conciliant que l'humain moyen. La croissance exponentielle des salamandres m'a paru à cet égard fortement révélatrice. En effet, difficile de ne pas y voir un reflet déformé de celle de l'humanité. de même que la volonté avide de leurs maîtres (et leur propre volonté de vivre) pousse les salamandres à se multiplier jusqu'au point de non retour, qu'arrivera-t-il à notre espèce bien moins docile quand elle se sera encore accrue (comme cela est prévu), de plusieurs milliards d'individus dans un monde où elle vit déjà à crédit ? Poser la question, c'est déjà entrevoir la logique implacable qu'elle recouvre, similaire à celle que Čapek met en oeuvre dans son roman.



Un fervent combattant de la surpopulation, du nom de Claude Lévi-Stauss, disait : « Il n'est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble ». Selon son point de vue, la haine de l'autre ne serait qu'un symptôme de ce problème, y compris la Shoah, dont Čapek était destiné à être victime (si sa mort naturelle ne lui avait pas permis de frustrer la gestapo). Čapek anticipe d'ailleurs quelque peu les ravages du nazisme, notamment à la fin du roman, . Sous ses aspect légers et fantaisistes, ce roman de Čapek interroge le sens de notre expansion en tant qu'espèce.
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La Mort d'Archimède



La mort d'Archimède est un conte philosophique de Karel Capek (1890-1938). L'écrivain tchèque invente un dialogue, d'une brûlante actualité en 1938, entre Archimède et Lucius, un légionnaire romain venu lui proposer de travailler pour Rome. le problème est le suivant : un savant doit-il accepter de participer au développement des armes de guerre ? S'ensuit un dialogue sur le pouvoir, intéressant, vif et enlevé.

A découvrir gratuitement sur le site de la bibliothèque russe et slave dans une traduction anonyme parue dans la revue Europe centrale, volume 15 en 1940. ( 8 pages ).
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Le météore

Un homme, victime d'un accident d'avion, tombe littéralement du ciel. Il est admis à l'hôpital dans le coma, non seulement gravement blessé, mais aussi manifestement atteint d'une cirrhose alcoolique et de la fièvre jaune. Sa fin est proche et il n'a sur lui aucun papier : on ne connaît donc ni son identité, ni sa nationalité, ni la raison pour laquelle il a décidé de voyager en avion privé alors que cette partie du monde est traversée par un cyclone et que tous les vols ont été annulés. Des infirmières, un jeune médecin prétentieux et chevelu, un chef d'internat assez âgé, un chirurgien impatient, une religieuse compatissante, un voyant philosophe et un poète se relaient à son chevet.

A tour de rôle la religieuse, le voyant et le poète vont imaginer la vie de cet homme et les raisons pour lesquelles son parcours s'achève ainsi, solitaire dans un lit d'hôpital. Ces raisons, ils les rêvent, les déduisent, les ressentent, les expriment en fonction de leur personnalité propre, de leur philosophie, et de leur conception de l'art. Le météore est un livre à la fois agréable à lire et point trop facile. L'auteur y développe à travers trois points de vue différents (compassion et foi/philosophie/art littéraire) la destinée humaine dont l'inconnu (monsieur X), déserté de toute conscience et de tout souvenir, est le représentant idéal, parce que sans visage : un support vierge offert à la réflexion et aux ressentis de ceux qui l'accompagnent dans son agonie.

Et voilà que ces trois points de vue, tout en étant différents, ne s'excluent nullement, mais s'enrichissent mutuellement.

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Karel Capek est un auteur tchèque extrêmement important né en 1890 et mort en 1938. Opposant au nazisme qu'il a tourné en ridicule dans son roman "la guerre des salamandres", il est mort d'un oedème pulmonaire quelques temps avant son arrestation qui avait été programmée par le régime.



J'ai beaucoup d'admiration pour Capek : son imagination, sa rigueur et sa lucidité n'en faisaient pas un piètre adversaire pour le régime nazi et il est compréhensible qu'il ait été inscrit en priorité sur la liste des intellectuels à éliminer.



Il écrivit en 1920 une pièce de théâtre intitulée "R.U.R" qui le fera connaître du monde entier et dans laquelle il s' interrogea sur l'avenir d'une humanité livrée aux robots.

Et je cite Wikipedia : "Le terme robot apparaît pour la première fois dans la pièce de théâtre (science-fiction) de l'auteur Karel Čapek : R. U. R. (Rossum's Universal Robots). Le mot a été créé par son frère Josef à partir du mot tchèque « robota » qui signifie « travail, besogne, corvée".
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Entretiens avec Masaryk

Il n'y a pas longtemps, j'ai regardé quelques vidéos avec Masaryk; ses discours, son séjour à Topolcianky, ses funérailles (ainsi que celles de Karel Capek), ce qui m'a rappelé que j'ai voulu écrire un petit mot concernant les Dialogues.

Quand les grands esprits se rencontrent ! Les pensées de Masaryk sous la plume de Capek, c'est une grande leçon de la vie tout simplement.

L'ouvrage est divisée en trois parties, la première n'étant pas un dialogue proprement dit - ce sont plutôt les souvenirs de Masaryk depuis son enfance, en passant par ses études et son entrée dans le monde politique, jusqu'à l'entrée dans sa fonction présidentielle.

La deuxième partie, un dialogue avec Capek, représente sa philosophie, sa noétique, sa vision de l'état démocratique et la démocratie tout court, mais aussi ses opinions sur la religion, littérature, journalisme, l'importance de l'éducation et de la culture...

La dernière partie est une sorte de mémento, les petites bribes de conversation, pensées, anecdotes, qui nous permettent de mieux voir la personnalité de Masaryk.

le premier président de la toute nouvelle république Tchécoslovaque, après la chute de l'Empire Austro-Hongrois à la fin de la Grande guerre, Masaryk a acquis dans son pays presque un statut d'un saint - appelé tantôt "papa Masaryk", "président libérateur" ou "The great old man of Europe" (par les américains), il présente sa version de la démocratie droite, sans mensonge, avec la tête sur les épaules. Sa philosophie est une synthèse des pensées utiles, profitables à la vie et non aux "verbalismes".

le livre, tantôt glorifié, tantôt strictement interdit dans son pays d'origine selon le régime, est finalement ressorti en 1990, après la Révolution du Velours, pour devenir une sorte de livre de chevet.

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L'avant-scène théâtre : La Guerre des salamandr..

Aujourd’hui, je vous présente deux pièces de théâtre. Non, ne fuyez pas, tout d’abord parce qu’elles nous permettent de découvrir Karel Čapek, auteur tchécoslovaque devenu classique, ensuite parce que la première pièce est tirée d’un de ses romans les plus connus, et que cette version permet de lire un roman de 380 pages en deux heures, tout au plus.

De plus, ces deux fables politiques restent d’une grande modernité. Dire que R.U.R. a été écrit en 1920, et La guerre des salamandres en 1936 !



La guerre des salamandres est ici adaptée par Evelyne Loew et mise en scène par Robin Renucci. Et l’histoire, alors ? Le capitaine Van Toch, faisant escale en Europe, s’associe avec un certain Bondy, homme d’affaires, pour une entreprise de pêche de perles. Il a découvert des salamandres géantes et intelligentes dans une île proche de Sumatra, qui, mangeuses d’huîtres, mais pas intéressées par les perles, pourraient leur faire une main d’oeuvre toute trouvée. Mais d’autres vont vouloir tirer parti de cette manne jusqu’alors inconnue, et exploiter les salamandres à d’autres fins. Celles-ci finiront par se révolter…

Les thèmes abordés par Karel Čapek ne peuvent pas laisser indifférent, même et surtout maintenant : la protection des espèces, le bien-être animal, la montée des eaux des océans, la mondialisation, le pouvoir des médias, et j’en oublie sans doute ! La mise en scène est très intéressante, avec des incursions de l’auteur dans la trame du récit, et j’aurais beaucoup aimé voir cette pièce sur scène. Toutefois, je n’ai pas eu de mal à m’immerger dedans, et suis ravie de la découverte !



Le deuxième texte était dès l’origine écrit pour le théâtre. Jouée pour le première fois à Prague, en 1921, puis à New York dès 1922, la pièce a été traduite en français, puis montée par Jacques Hébertot et présentée à Paris en 1924.

R.U.R. signifie Rossum’s universal robots, il s’agit d’une entreprise crée par un certain Rossum, qui fabrique des robots d’apparence humaine, capables de faire toutes les tâches ingrates dont les hommes ne veulent plus s’embarrasser. D’ailleurs cette pièce est à l’origine du mot robot qui n’existait pas auparavant, il vient d’un mot tchèque « robota » qui signifie corvée.

Une jeune femme, Hélène, vient visiter l’usine qui fabrique ces robots et finit par rester et épouser le directeur de l’usine. Mais elle reste ennuyée par le fait qu’il manque des sentiments à ces robots presque humains, et en voulant faire leur bonheur, précipite la chute de l’entreprise Rossum.

De mise en scène plus classique, cette pièce étonne aussi par sa modernité. Les questions posées par l’intelligence artificielle y sont très bien développées, s’y mêlent des réflexions sur l’exploitation des travailleurs, et cela en fait une lecture très intéressante.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Le rideau s'ouvre sur Rumba, un robot chargé d'exécuter la noble tâche de faire le ménage, d'aspirer en lieu et place d'un homme de ménage pour le compte d'une maîtresse de maison. Rumba travaille, travaille, travaille mais Rumba ne sait que répondre lorsque sa maîtresse lui demande de danser sur un rythme afro-cubain et lorsqu'il chante, il n'émet qu'un désagréable bruit de moteur, au grand dam de sa maîtresse. Et cette dernière se renseigne auprès de la R.U.R. , une compagnie fabriquant des robots qui lui fait parvenir, sur demande, un catalogue répertoriant différents modèles de robots révolutionnaires. Les robots fabriqués par la R.U.R. ont cette caractéristique de ressembler aux hommes, d'être faits de la même matière. Ils sont tellement ressemblants, tellement réussis sur le plan esthétique qu'on aurait bien du mal à les différencier des hommes si les hommes et les robots devaient paraître, ensemble, dans une pièce de théâtre de Karel Capek. Ces robots peuvent et doivent travailler, bien sûr (labor !) mais certains modèles, plus élaborés, peuvent lire, écrire, compter, et pourquoi pas danser, rire, aimer ? Rumba, l'aspirateur, aspire, aspire, aspire, aspire à devenir un homme, lui aussi.
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Récits apocryphes

Dans les marges de la Bible, de Shakespeare ou de la grande Histoire, l'auteur écrit de brèves chroniques à l'humour méditatif : comment Abraham échoue à sauver Sodome et Loth refuse de quitter sa ville, ce que pense un boulanger de la multiplication des pains, l'enquête d'un jeune homme auprès de Ponce Pilate, un autre monologue d'Hamlet, ou cette lettre d'Alexandre le Grand à Aristote, par laquelle il lui explique qu'il a assuré la sécurité des "frontières naturelles de la Macédoine", de proche en proche, jusqu'aux confins de l'Inde. Ce genre existait déjà : les "Moralités Légendaires" de Jules Laforgue, ou certains contes de Karen Blixen ("Le vin du Tétrarque") exploitent cette mine infinie et chaque fois, quand le conteur a du talent, le plaisir littéraire est assuré. Seules certaines proses m'ont échappé, qui se réfèrent sans doute à des réalités tchèques des années 30 qui nous sont devenues indéchiffrables.
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La guerre des salamandres

Voilà un énorme coup de coeur, le roman qui m'a le plus enthousiasmée ces six derniers mois, un livre que je recommanderai à tout le monde et que je vais probablement offrir à tour de bras !

Je ne comprends pas , d'ailleurs, que ce livre ne soit pas plus célèbre: brillant et drôle à la fois, avec une écriture épatante et originale et juste ce qu'il faut de critiques sur l'humanité et ses travers, vus par le prisme d'une étrange uchronie, c'est un de ces romans qu'un lecteur n'oublie pas.

La guerre des salamandres commence comme un roman d'aventures maritimes et exotiques : un capitaine tchèque au verbe coloré (il a appris le malais pour avoir de nouveaux jurons ) découvre dans les îles de la Sonde une espèce totalement inconnue de salamandres bien plus grandes que leurs semblables, vivant en eau salée... et surtout intelligentes. Il monte aussitôt un partenariat avec elles: elles fournissent les perles et lui les moyens de se défendre contre les requins et de s'étendre à d'autres îles...

C'est le début d'un ovni littéraire où l'auteur joue avec les formes, les langues, la bêtise humaine, où il critique tout azimut à la fois le capitalisme, le syndicalisme et tous les- ismes qui lui tombent sous la main, et plus généralement la bêtise humaine en réussissant à rendre tout cela très joyeux par une écriture et une mise en forme exceptionnelle de satire loufoque.

Très imaginatif, délicieux, intelligent, un roman à recommander à toutes et tous sans la moindre hésitation.



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Lettres d'Angleterre

En 1925, séparé de Lili Brik et ne traînant plus à l'arrière des taxis, Vladimir Maïakovski entreprend enfin un voyage aux États-Unis via le Mexique et Cuba. De ce voyage, il en reviendra entre autres avec un Ma découverte de l'Amérique. Longtemps partiellement traduit en français, Ma découverte de l'Amérique a été intégralement publié en 2017 par Les éditions du Sonneur avec une préface de Colum McCann.



Lettres d'Angleterre est l'équivalent pour Karel Čapek de Ma découverte de l'Amérique pour Maïakovski.



Aussi, il est dommage que les éditions de La Baconnière - c'est le troisième livre de l'écrivain tchèque qu'elles publient - n'aient pas jugé bon d'introduire le texte de Čapek par une préface comme Les éditions du Sonneur l’avaient fait pour Ma découverte de l’Amérique.



Le quatrième de couverture apprend simplement au lecteur que le voyage a été entrepris en 1924, qu'il s'agissait d'une invitation dans le cadre du congrès national du PEN Club* et de la British Empire Exhibition**. C’est un peu court dans la mesure où, en 2017, Karel Čapek est désormais un inconnu notoire. Inconnu parce que peu de personnes savent qui est Karel Čapek ; notoire car c’est lui qui a introduit le mot robot - inventé par son frère - dans sa pièce de théâtre R.U.R. de 1921. Il eut été bien de le rappeler au lecteur d’autant que ce quatrième de couverture indique que Karel Čapek est « Critique face au Progrès ».



Cette précision faite, ces Lettres d’Angleterre est un récit de voyage en Angleterre, dans une moindre mesure en Écosse, et dans une très moindre mesure en Galles septentrionale et en Irlande - cette dernière destination lui est d’ailleurs déconseillé par toutes les personnes qu’il rencontre. Dans un récit, « [accompagné], pour mieux montrer les choses, de dessins de l'auteur », tantôt grave - sur l'extrême misère de l’East End, sur le colonialisme lors de sa visite de la British Empire Exhibition, ... - tantôt drôle - sur la cuisine anglaise, sur les clubs anglais, sur l’art anglais, sur les dimanches anglais et écossais, … et sur lui-même -, Karel Čapek partage avec le lecteur sa découverte des différentes facettes du Royaume-Uni. Tantôt admiratif, tantôt critique de la perfide Albion, le texte de Karel Čapek reste sur certains points résolument moderne et d’actualité comme il est coutume de le dire désormais.



En comparaison du récit de Maïakovski, ce récit de lecture très agréable et plus drôle reste plus léger (par exemple, sa critique du progrès et des machines n'est pas très profonde, ni systémique), moins « épiphanique » en quelque sorte et parfait pour être lu à l’arrière des taxis.



* Association d'écrivains internationale fondée en 1921 par Catherine Amy Dawson Scott, le PEN club international a pour but de « rassembler des écrivains de tous pays attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible ».

** La British Empire Exhibition est une exposition coloniale qui s’est tenue en 1924 et 1925.
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L'Année du jardinier

Avec l'humour si spécifique qui le caractérise, Karel Čapek décrit la vie que mène un jardinier, amateur mais passionné, tout le long de l'année. Chaque mois de l'année a son chapitre, dans lequel sont décrites les activités spécifiques auxquelles se consacre notre horticulteur. Ces chapitres sont entrecoupés par 13 autres, consacrés à des considérations générales liées à l'art des jardins. Tous ces chapitres sont courts, et agrémentés de très jolis dessins de Josef, le frère de l'auteur.



C'est un ouvrage délicieux, y compris pour quelqu'un qui n'a jamais eu de jardin, ni même la plus petite velléité de faire pousser quoi que ce soit dans un pot. L'auteur peint un tableau plein d'humour, n'épargne pas le ridicule à son personnage, mais en même temps on sent toute la sympathie qu'il doit éprouver pour lui ; sans doute il fait lui-même parti de ces passionnés des fleurs et des pelouses impeccablement entretenues.



Une même philosophie que dans les autres livres de Karel Čapek se dégage de cet ouvrage, mineur mais charmant, à la fois capable de voir les défauts de ses congénères, mais ne se départissant malgré tout pas d'une bienveillance humaniste vis à vis de notre espèce, au final optimiste malgré tout.



Le seul petit couac, la couverture du livre, avec cette brouette remplie de légumes, alors que dans un chapitre Karel Čapek explique pourquoi la culture des légumes est tout à fait exclue.
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La vie et l'oeuvre du compositeur Foltyn

Un grand roman inachevé de Karel Capek. Que dire pour ne pas trop dévoiler : il s'agit de la biographie d'une sorte de faussaire de la musique, qui se fait passer pour un grand compositeur et voudrait en être un, du point de vue de plusieurs personnages. Finira-t-il par composer quelque chose ? Persistera-t-il dans l'imposture, sera-t-il démasqué ? Je précise simplement que la version que j'aie lue n'est pas inachevée au point de ne pas avoir de dénouement.

Ce qui est fascinant, c'est d'une part le suspense, d'autre part les points de vue, parfois perspicaces parfois juste satiriques : qui devinera quoi et qui raconte n'importe quoi ?
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La guerre des salamandres

La guerre des salamandres est un roman de science-fiction satirique de l'écrivain tchécoslovaque Karel Čapek publié en 1936. Un écrivain que, comme beaucoup, je ne connaissais que de nom pour avoir été le premier à employer le terme de « robot » dans sa pièce R.U.R.



Le récit narre la découverte dans une petite île du Pacifique d'une espèce de salamandre humanoïde par le capitaine van Toch (un sacré personnage). Ces salamandres sont sociables, paisibles, corvéables et montrent une certaine habilité à se servir d'outils. Très vite, le marin va comprendre l'utilité de ces braves créatures, oubliées de l'Évolution, et va passer un marché avec eux, elles récolteront des perles contre des couteaux, un marché "gagnant-gagnant" mais qui ne s'arrêtera pas là... Car après van Toch, les salamandres passeront sous la coupe du capitalisme de marché, des firmes transnationales heureuses de trouver là une main d'oeuvre quasi-gratuite pour exécuter tout type de travaux sous-marins, puis ce seront les États (Européens surtout) qui verront dans les salamandres la chair à canon parfaite pour préparer et mener leurs guerres... On le sent cette folie ne peut que mal finir et je ne vous en dis pas plus sur ce qu'il adviendra lors de la Guerre des salamandres.



On l'aura compris, l'histoire des salamandres constitue une illustration parfaite des nombreux péchés de l'homme moderne. On y revoit son histoire, L'Histoire, sur un mode accéléré et peu flatteur. Tout y passe : colonialisme, frénésie capitaliste et recherche acharnée du profit, bellicisme, xénophobie, égoïsme, futilité et mégalomanie... L'humour ravageur de Čapek frappe toutes et tous à divers degrés : des gouvernements européens (dont l'Allemagne nazi et les puissances coloniales française et britannique) aux organisations syndicales en passant par les grandes sociétés privées et bien sur les hommes et femmes eux-mêmes : marins, scientifiques, militaires, starlettes hollywoodiennes, fils et filles à papa, actionnaires et bien sûr le citoyen moyen, « l'homme du commun » qui ne relève guère le niveau.



Mais au-delà de la satire et de la critique politique de nos sociétés, c'est aussi un vrai roman (ce n'est pas toujours le cas et c'est une chose qu'on peut reprocher à quelques ouvrages de science-fiction comme par exemple Défaite des maîtres et possesseurs où la fiction n'est qu'un prétexte) rempli d'humour et très agréable à lire. le style est très au point et le livre fourmille de trouvailles de son auteur qui font mouche : Par exemple, à un moment du livre, une des salamandres apprend l'anglais uniquement en lisant des journaux, elle devient une caricature de l'anglais moyen qui énumère des phrases toutes faites (titres sensationnalistes, phrases de réclame etc.) et des idées reçues. Un passage très savoureux parmi d'autres. Les chapitres classiques sont alternés avec divers textes (articles de journaux factices, comptes rendus de réunions etc.) qui donne une occasion de plus à l'auteur de produire quelques pastiches plutôt drôles.



Le roman n'est pas parfait mais on lui pardonne très facilement ses quelques imperfections : un rythme qui s'essouffle un peu vers les deux tiers du roman et (c'est sans doute davantage un parti pris qu'un défaut en tant que tel) la quasi absence de personnages auxquels s'attacher : seul le truculent capitaine van Toch nous est sympathique mais il s'efface avant la moitié du roman, les autres individus, peu marquants et plutôt antipathiques sont, pour la plupart, davantage des représentants d'une classe sociale ou d'une fonction que de « vrais » personnages de roman.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture, aussi bien pour ses thèmes abordés que pour son style très original et agréable. Je recommande chaudement ce roman aux amateurs de science-fiction comme aux lecteurs curieux. Pour ma part, je reviendrai avec plaisir découvrir un autre livre de Karel Čapek.
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Le châtiment de Prométhée et autres fariboles

Ces courtes nouvelles font appel à de grandes figures de l'Histoire et des mythes, détournées sur le mode burlesque. La forme du dialogue est privilégiée, et les descriptions sont minimalistes, si bien que ces « fariboles » s'apparentent à des saynètes. Voilà de quoi satisfaire Hamlet, qui fait un passage dans ce recueil et songe à tout plaquer pour devenir comédien, tout en se demandant si être artiste, c'est être (ou ne pas être) proactif contre le tyran qui a usurpé le trône de son père. Sans doute faut-il lire là-dedans un questionnement du rôle politique de l'écrivain, car Čapek rédige une bonne partie de ces textes dans les années 1930, alors qu'un autre tyran accédait au pouvoir en Allemagne. L'une des dernières « fariboles », parue en 1937 s'intitule « Alexandre le Grand », et met en scène la mégalomanie expansionniste du roi grec, trouvant ainsi un prolongement évident dans ce qui attendait la République Tchèque, dépossédée de ses Sudètes l'année suivante. Année 1938 où Čapek, dans « La mort d'Archimède », anticipe également le sort que les nazis avaient prévu pour lui, à l'image de tous les intellectuels ne souhaitant pas faire de compromis avec ceux qui veulent dominer le monde. Ces conquérants ne sont finalement que des enfants jouant à des jeux de guerre, comme le révèle Napoléon dans la faribole qui clôt le recueil. Et Dino Buzzati ne dira pas le contraire plus tard, avec sa nouvelle sur « Dolfi ».



Dans ces histoires intemporelles, qui mettent en perspective l'actualité angoissante de l'époque, Čapek ridiculise ainsi les travers puérils des adultes. Mais pas uniquement sous la forme que je viens d'évoquer, car tout y passe : jalousie de politiciens grecs face au don du feu à l'humanité par Prométhée, mesquinerie de Marthe voulant faire honte à sa soeur d'écouter Jésus lui parler (alors qu'aucune tâche domestique "nécessaire" à l'accueil de ce dernier n'a été accomplie), dogmatisme des vieux hommes des cavernes atterrés de voir les jeunes abandonner le travail de la pierre pour celui de l'os (signe irréfutable du déclin de la civilisation), lâcheté d'un Lazare ayant trop peur de mourir une seconde fois pour sortir de chez lui, égoïsme de Dioclétien qui utilise la raison d'État pour refuser de prendre au sérieux le point de vue des autres. Et cetera. L'humanité est ici une grande et méchante enfant… que Čapek ne peut s'empêcher de trouver attachante, à l'image du juste de Sodome qui préfère rester aux côtés de ses semblables, car il leur doit tout ce qu'il est. Avec le grec Agathon, Čapek critique l'intelligence (égoïste) et la raison (insensible) pour se placer du côté de la sagesse, qui prend chez lui la forme d'un humanisme iconoclaste : « j'aime mieux les hommes que leurs idées ». Sa philosophie relativiste s'appuie sur la fameuse question de Pilate à Joseph d'Arimatie « qu'est-ce-que la vérité ? », et nous invite à étendre figurativement le monde (par la fiction, par exemple) afin que chacune de nos réponses à cette question trouve la place de s'épanouir.
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La guerre des salamandres

Karel Čapek tend le miroir à l'humanité. Un reflet noir mais drôle.



Karel Čapek est un illustre inconnu dont pourtant beaucoup d'auteurs, de scientifiques et de lecteurs emploient un terme qu'il a inventé, rentré dans le langage courant : il est en effet L’homme qui inventa le terme Robot dans la pièce « R.U.R. ».



Nous sommes dans une histoire assez classique, celle de l'exploitation d'une ressource, ici les salamandres, des êtres qui ont eu la mauvaise idée de croiser la route de l'homme et lui faire miroiter des bénéfices substantiels en leur amenant sur un tapis rouge des perles naturelles devenues extrêmement rares. Les salamandres vont révéler d'autres avantages qui pourraient bien causer leur perte, ou celle de l'homme... La guerre du titre est trompeuse, n'occupant en fait que quelques pages en toute fin du roman.



Un roman datant de plus de 80 ans, malheureusement toujours d'actualité. Le capitalisme du début du 20ème siècle n'a pas à rougir face à celui de notre époque.

De la découverte du "sauvage" qui va bientôt passer à celui de "bon sauvage", l'histoire de ces salamandres est une satire de notre société. Tout y passe : industrie, finance, vie politique, géopolitique, nationalisme, racisme, société, médias, patron/ouvrier, syndicalisme, religion, éducation, la brocarde est salutaire, le cynisme à son paroxysme, l'humour y est noir, très souvent grinçant. Notre histoire, reconstruite dans les grandes lignes et qui n'est pas à porter à notre bénéfice.



Un défaut à mon sens, qui peut expliquer l'oubli de ce livre face à d'autres "grandes oeuvres" : l'auteur emploie différents styles pour nous livrer son conte philosophique : récit, coupures de presse, extraits de livres, médias qui donnent un aspect assez décousu, il manque clairement une intrigue un peu plus conséquente pour rester dans les mémoires du lecteur.



Ceci dit, une lecture salutaire, même si l'humanité ne s'y montre pas sous son jour le plus favorable. Les années passent et n'améliorent pas notre civilisation, les erreurs du passé n'offrant que de nouvelles idées pour asservir son prochain. Mais mème si le propos est sombre, le texte pourra plaire au plus grand nombre de part son humour quasi omniprésent.
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R.U.R. : Rossum's Universal Robots

Karel Čapek est un important écrivain tchèque de la première moitié du 20em siècle. Il a pratiqué différents genres littéraires : roman, conte, récit de voyage, journalisme même, et il a connu ses succès parmi les plus importants au théâtre. Sa pièce, voire son oeuvre la plus connue, en particulier en dehors de son pays, est sans conteste R.U.R (Rossum's Universal Robots).



La pièce est jouée à Prague en 1920, et traduite dans une vingtaine de langues. Elle est par exemple jouée à Paris en 1924 au théâtre Hébertot, avec un accueil très favorable. Un mot inventé par l'auteur pour les besoins de sa pièce va lui assurer la survie : le mot robot, provenant d'un mot signifiant travail de force en thèque va entrer dans le vocabulaire mondial et ne plus le quitter. Il n'a d'une certaine façon jamais été aussi d'actualité que de nos jours.



Nous sommes à une époque non clairement définie, dans une île, dans l'entreprise R.U.R qui fabrique et commercialise des robots. Dans le prologue, une jeune femme, Hélène, arrive dans l'île avec l'envie de visiter les usines, et surtout pousser les robots à demander un meilleur traitement. Domin, le directeur général la reçoit (elle est la fille d'un célèbre politicien) et tombe amoureux d'elle. Il lui raconte l'histoire de son entreprise.



Le grand précurseur, Rossum, vise à recréer la vie, récréer l'homme pour montrer que ce dernier peut se passer de Dieu. Il n'y arrive pas vraiment, mais un de ses neveux, le jeune Rossum, reprend ses travaux et crée le robot, une machine, capable de faire n'importe quel travail, mais qui ne ressent pas, ne pense pas par elle-même. Elle est programmée pour fonctionner environ vingt ans avant de s'arrêter.



La ressemblance du robot avec l'être humain, pousse certains à y voir un être à part entière. Hélène fait partie de ces personnes. Elle épouse Domin, et incite le Dr Gall, à introduire des modifications amenant les robots à penser par eux-mêmes. Ils sont de plus en plus répandus et utilisés par les hommes, qui en viennent à ne plus travailler. Ils sont aussi utilisés pour la guerre. Et un jour ils se révoltent contre les hommes, poussés par les nouveaux modèles modifiés par le Dr Gall. Ils éliminent les hommes et encerclent la maison dans l'île où sont réfugiés les membres de l'équipe du R.U.R. Domin pense négocier avec eux, avec les documents Rossum, qui donnent les formules de la fabrication des robots. Mais Hélène les a brûlés.



Karel Čapek a écrit plusieurs oeuvres que l'on pourrait qualifier d'anticipation ou de science fiction. Mais il s'agit toujours pour lui d'y introduire des interrogations philosophiques, sur la nature de l'homme, sur ses choix politiques et sociétaux qui entraînent des conséquences qui peuvent être désastreuses pour lui. L'ironie, presque voltairienne, est toujours plus au moins présente dans ses oeuvres, même si Karel Čapek demeure un optimiste et un humaniste, et l'espoir est toujours au final présent, même dans les récits les plus sombres.



R.U.R. n'est pas à mon sens son oeuvre la plus aboutie et intéressante, même si elle reste agréable à lire et présente des questionnements toujours d'actualité.
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La maladie blanche

Ecrite en 1937, cette pièce de théâtre est terriblement actuelle. Karel Capek y décrit un pays sur lequel plane deux menaces : d'une part, une maladie horrible décime les plus de 45 ans qui pourrissent vivants dans d'atroces souffrances ; d'autre part l'imminence de la guerre tant désirée par le Maréchal, un dictateur qui use de la propagande pour convaincre son peuple que le Mal réside dans les pays qu'il compte agresser. Un jeune médecin, Galen, dont le nom fait certainement référence à Galien, un des fondateurs de la médecine occidentale, semble avoir découvert le remède à la terrible maladie blanche. Or, il ne consent qu'à soigner les indigents. Il ne traitera les puissants et les riches qu'à la seule condition qu'ils renoncent à la guerre, à fabriquer des armes ou du moins qu'ils contribuent dans la mesure de leurs possibilités. « Je ne suis pas un homme politique, mais en tant que médecin, j’ai le devoir de me battre pour chaque vie humaine, n’est-ce pas ? C’est simplement le devoir de tout médecin d’empêcher la guerre ! » Galen a l'expérience de la guerre en tant que médecin, il a vu la souffrance et la mort de milliers de personnes. Pour lui, il n'y a aucune gloire à retirer de la guerre qui ne bénéficie qu'aux puissants et aux riches. Décrit comme naïf, le pauvre Galen tient bon (on notera qu'il n'a pas été soumis à la torture, ce qui dans la réalité serait vite arrivé). J'ai écouté cette pièce de théâtre dans l'émission "Le Feuilleton" de France Culture. J'avais fait une précédente tentative avec une roman que j'avais déjà lu, et j'avais beaucoup apprécié. Contrairement aux audio-livres, les livres sont adaptés pour se prêter au format du feuilleton. Dans le cas de La maladie blanche, je pense que le texte n'a pas eu besoin d'être tronqué, mais J'avoue que je n'ai pas la pièce sous les yeux pour confirmer mon propos. Voici le lien, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-maladie-blanche-de-karel-capek



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La guerre des salamandres

Le capitaine J. Van Toch, en quête de nouveaux sites fournisseurs de perles va faire une rencontre étonnante : des salamandres, étranges, grandes, laides au possible mais dotées d'une étrange faculté d'apprentissage qui va conduire à un troc improbable : elles fourniront des perles au capitaine en échange de couteaux qui serviront à tuer les requins qui les dévorent.



Les années ont passées et les salamandres se sont multipliées car les hommes ont voulu toujours plus de perles.



Les années ont passées et les salamandres sont exploitées, étudiées et torturées.



Les années ont passées et les salamandres ont obtenu des droits, des devoirs aussi.



Les années ont passées et les salamandres...à vous de le découvrir !



Ce roman de l'auteur tchèque Karel Čapek est d'une très grande finesse d'analyse, d'une effroyable véracité sur l'homme et ses travers.



Le récit commence sur un ton presque absurde avec ce capitaine, spécialiste des coups de colère avant de passer à un ton professoral, journalistique, philosophique.



Tout ceci pour évoquer l'avilissement d'une espèce, son exploitation et le désarroi créée par un ennemi que l'on a,soi-même, fait entrer dans sa maison.



La typographie, les jeux sur les polices de caractères, les encadrés qui parsèment une partie du récit rendent celui-ci incroyablement atypique.



Ce roman est une très belle découverte qui, grâce à un vernis de science fiction parvient avec brio à dépeindre les travers humains : soif de pouvoir et de conquête, égoïsme.



C'est brillant, intelligent, divertissant et une vraie réussite.
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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L'Année du jardinier

Petite lecture sympa qui nous emmène au jardin tout au long de l’année.

Le ton est léger et teinté d’humour. Les jardiniers – ces étranges produits de la civilisation, toujours débordés par une nature trop prolifique, toujours impatients devant une nature trop lente, toujours insatisfaits de la météo - y sont gentiment moqués. Et la terre - celle sur quoi toujours on marche sans se soucier, trop préoccupé par les beaux nuages et l’horizon lointain - y est célébrée …



A lire pour les jardiniers en herbe ou à offrir à vos amis jardiniers …

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La guerre des salamandres

Dans la première partie nous suivons le capitaine van Toch dans un de ses voyages, dans le Pacifique. Irascible, têtu, il pense tout savoir. Mais il va découvrir dans l'île de Tana Masa quelques chose d'inimaginable, une espèce de salamandres, étrangement intelligentes. Le vieux capitaine va s'y attacher, et vouloir les aider. En échange de perles qu'elles pêchent, il leur apporte des couteaux et autres ustensiles pour les aider à se défendre contre les requins, à construire des digues...Et leur apprend les rudiments du langage. Et les dissémine en douce dans d'autres îles dans des conditions favorables pour leur développement. Une société va prendre en main leur sort, et tout en perfectionnant leur maîtrise de la technique, vendre leur force de travail dans l'eau, les transformant en esclaves, indispensables au fonctionnement de la société humaine. Les choses suivant leur cours, un jour les esclaves se révoltent et menacent leurs maîtres dans leur existence même.



Le résumé ne peut pas réellement rendre compte de l'inventivité de ce livre, qui joue sur beaucoup de registres. Une description truculente de personnages, le capitaine van Toch en tout premier lieu. Une sorte de livre fantastique dans la première partie, avec la découverte des salamandres. Et puis la mise à nue de mécanismes totalitaires, mais aussi une logique mercantile que l'on trouve plus que d'actualité. S'en est d'ailleurs presque effrayant, un certain nombre de réactions, de même que la façon de transformer la réalité, dans la presse par exemple, pour la faire correspondre à certains schémas sonne plus vraie que nature. C'est très drôle d'ailleurs pas moments, mais par moments pas du tout. Cette manière dont les choses échappent à tout contrôle, et vont jusqu'à la catastrophe prévisible sans possibilité de stopper la folle machine en route, est d'une justesse terrifiante.



Une lecture surprenante et très riche.

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L'Année du jardinier

Ce petit livre m'a accompagné durant l'année 2023. J'y ai lu chaque mois les notes consacrées de l'auteur, et c'était vraiment jouissif. Capek arrive avec son regard décalé et plein d'humour à nous faire sourire et voir le jardin sous différents angles. Les illustrations de son frère, sont aussi bien senties. Je conseille ce livre à quiconque faisant du potager.
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