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Citations de Kazuo Ishiguro (471)


- Pardonnez ma curiosité, monsieur, demanda Mr. Andrews, mais quelle sorte d'homme est Mr. Eden ? Je veux dire, au niveau personnel. J'ai toujours eu l'impression que c'était un chic type. Le genre à parler volontiers avec n'importe qui, haut placé ou humble, riche ou pauvre. Est-ce que j'ai raison, monsieur ?
- Dans l'ensemble, à mon avis, c'est une description exacte. Cela dit, je n'ai pas vu Mr. Eden depuis des années, et il se peut que les charges qu'il a dû assumer l'aient beaucoup changé. J'ai constaté que la vie publique pouvait changer les gens en quelques années au point de les rendre méconnaissables.
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D'après Mr. Charles, mon père ne fit montre d'aucune colère visible. Il s'était, à ce qu'il semblait, contenté d'ouvrir la portière. Mais il se dégageait de cette silhouette qui les dominait une telle puissance, une telle sévérité et en même temps quelque chose de si inattaquable que les deux compagnons ivres de Mr. Charles semblèrent se recroqueviller comme des petits garçons surpris par le fermier à voler des pommes.
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Je pense que j’avais perçu qu’au-delà de cette ligne il y avait quelque chose de plus dur et de plus sombre, et que je ne le voulais pas. Ni pour moi, ni pour aucun d’autres.
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Je pense toujours à cette rivière quelque part, avec cette eau qui coule vraiment vite. Et tous ces gens dans l'eau, qui essaient de se raccrocher les uns aux autres, qui s'accrochent aussi fort qu'ils peuvent, mais à la fin c'est trop difficile. Le courant est trop puissant. Ils doivent lâcher prise, se laisser emporter chacun de son côté. Je pense que c'est ce qui nous arrive, à nous. C'est dommage, Kath, parce que nous nous sommes aimés toutes notre vie. Mais, à la fin, nous ne pouvons pas rester ensemble pour toujours.
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Je constate que ce qui me reste réellement de cette première journée de voyage n'est pas la cathédrale de Salisbury, ni aucune des autres charmantes curiosités de la ville, mais bien plutôt les amples étendues de campagne anglaise dont la vue splendide m'a été révélée ce matin. Je suis tout à fait disposé à croire que d'autres pays ont à offrir des décors plus visiblement saisissants. J'ai vu d'ailleurs, dans des encyclopédies ou dans le National Geographic Magazine, des photographies à couper le souffle prises dans différents coins du globe : canyons et chutes magnifiques, montagnes à la beauté déchiquetée. Certes, je n'ai jamais eu le privilège de contempler réellement de tels lieux, mais je ne m'en risquerai pas moins à affirmer ceci avec une certaine assurance : le paysage anglais dans son excellence – tel que j'ai pu le voir ce matin – possède une qualité qui manque inévitablement aux paysages des autres nations, si spectaculaire que soit leur apparence. C'est, je crois, une qualité qui fait du paysage anglais, aux yeux de tout observateur objectif, le plus profondément satisfaisant du monde, et la meilleure définition que l'on puisse donner de cette qualité est sans doute le terme « grandeur ». Car, en vérité, lorsque ce matin, debout sur la crête, j'ai regardé le pays qui s'étalait sous mes yeux, j'ai éprouvé distinctement cette impression rare mais impossible à confondre avec une autre : la sensation d'être en présence de la grandeur.
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Mais qu’est-ce précisément que cette « grandeur » ? En quoi, au juste, réside-t-elle ? Je suis conscient qu’il faudrait une intelligence bien supérieure à la mienne pour répondre à pareille question, mais si j’étais forcé d’émettre une hypothèse, je dirais que c’est justement l’absence de tout caractère dramatique ou spectaculaire qui est le trait distinctif de la beauté de notre terre. Ce qui compte, c’est le calme de cette beauté, sa retenue. C’est comme si la terre connaissait sa propre beauté, sa propre grandeur, et n’éprouvait aucun besoin de les clamer.
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C'étaient des Européens, indéniablement, qu'il tenait sa grande passion : les demi-teintes ; son désir le plus cher était d'évoquer autour de ces femmes une certaine atmosphère de mélancolie nocturne. Durant toutes ces années où je fus son élève, il ne cessait d'expérimenter de nouvelles façons d'utiliser les couleurs pour rendre l'ambiance particulière que répand la lumière particulière d'une lanterne ; ainsi, ses tableaux de cette période sont tous marqués par la présence, réelle ou implicite, d'une lanterne.

Novembre 1949, p. 232 - 233
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C'est si loin à présent, comme un oiseau qui s'envole et devient un point dans le ciel. Mais notre fils a été témoin de cette amertume, à un âge trop avancé pour se laisser berner par de douces paroles, et trop jeune cependant pour connaître les étranges circonvolutions de nos cœurs.
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- Eh bien, si c'était le lutin, quelle importance, princesse ? Tu ne souffres que d'un mal infime, c'est l'œuvre d'une créature plus joueuse qu'hostile, comme cet enfant espiègle qui, une fois, a déposé une tête de rat dans la corbeille en vannerie de dame Enid juste pour la voir courir partout épouvantée.
- Ce que tu dis est juste, Axl. Plus joueur qu'hostile. Je suppose que tu as raison.
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Mais, à l'âge de dix ans, nous étions devenus plus ambivalents à ce sujet. Les échanges, avec leur système de jetons en guise de monnaie, avaient aiguisé notre sens de la valeur de tout ce que nous produisions. (p. 66)
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Vu de la fenêtre arrière, le ciel était beaucoup plus vaste que le coin entraperçu depuis le magasin – et capable de variations surprenantes. Parfois il avait la couleur des citrons dans la coupe à fruits, puis il virait au gris des planches ardoise. Quand Josie était souffrante, il avait la teinte de son vomi ou de ses selles pâles, ou il était traversé de stries rouge sang. Parfois le ciel se divisait en une série de segments carrés, dont chacun était d’une nuance de violet différente.
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- Il faut que vous preniez du plaisir. Le soir, c'est la meilleure partie du jour. Votre journée de travail est terminée. Vous pouvez vous détendre maintenant, et prendre du plaisir. Voilà comment je vois les choses. Demandez à n'importe qui, ils vous diront. Le soir, c'est la meilleure partie du jour.
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Je suis un simple mortel, je ne le nie pas, mais je suis un chevalier bien entrainé et encouragé durant de longues années de ma jeunesse par le grand Arthur, qui m'a appris à affronter toutes sortes de défis avec enthousiasme, même lorsque la peur s'insinue jusque dans la moelle, car si nous sommes mortels, brillons du moins de tous nos feux aux yeux de Dieu pendant que nous marchons sur cette terre!
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si vous êtes guitariste, vous pourriez être Joe Pass, on ne vous donnerait pas d’emploi fixe sur cette place.
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Je continuai à servir du porto à quelques autres invités. Il y eut derrière moi un fort éclat de rire, et j’entendis le prêtre belge s’exclamer : « C’est vraiment hérétique ! Positivement hérétique ! » puis éclater de rire à son tour. Je sentis un contact sur mon coude et, m’étant retourné, vis Lord Darlington.
« Stevens, vous allez bien ?
— Oui, monsieur. Parfaitement bien.
— Vous avez l’air de pleurer. »
Je ris et, tirant un mouchoir, m’essuyai vivement le visage.
« Je suis vraiment désolé, monsieur. La tension d’une journée difficile. »
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Nous étions allongées dans l'obscurité de notre dortoir. Chez les Juniors nous étions quinze par chambrée, aussi nous ne tendions pas à entretenir les longues conversations intimes qui nous sont devenues coutumières par la suite, dans les dortoirs des Seniors. Mais la plupart des filles qui devaient former notre groupe avaient rapproché leurs lits, et nous avions déjà l'habitude de bavarder dans la nuit.
Comment ça, elle a peur de nous ? demanda quelqu'un. Pour quelle raison elle aurait peur ? Qu'est-ce qu'on pourrait bien lui faire ?
- Je ne sais pas, répondit Ruth. Je ne sais pas, mais je suis sûre qu'elle a peur. Je croyais qu'elle était simplement hautaine, mais c'est autre chose, j'en suis certaine maintenant. Madame est terrorisée par nous.
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L'office* d'un majordome est à mes yeux un centre vital, au cœur du fonctionnement de la maison, à la façon d'un quartier général lors d'une bataille, et il est impératif que tout y soit rangé - et y reste rangé - exactement comme je le désire. [...] Pour que les opérations soient harmonieusement coordonnées, il est absolument évident, à mon avis, que l'office du majordome doit rester l'endroit par excellence où le calme et la solitude sont garantis.

*bureau
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Je pense toujours à cette rivière quelque part, avec cette eau qui coule vraiment vite. Et tous ces gens dans l'eau, qui essaient de se raccrocher les uns aux autres, qui s'accrochent aussi fort qu'ils peuvent, mais à la fin c'est trop difficile.Le courant est trop puissant. Ils doivent lâcher prise, se laisser emporter chacun de son côté. Je pense que c'est ce qui nous arrive à nous. C'est dommage, parce que nous nous sommes aimés toute notre vie. Mais, à la fin, nous ne pouvons pas rester ensemble pour toujours.
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A quoi bon s'inquiéter outre mesure de ce qu'on aurait pu faire ou ne pas faire pour diriger le cours de sa propre vie ? Il est certainement suffisant, pour des gens comme vous et moi, d'essayer au moins de faire en sorte que notre petite contribution serve un but honorable et sincère. Et si quelques-uns d'entre nous sont prêts à donner une partie de leur vie en sacrifice pour réaliser de telles aspirations, ce fait est assurément en lui-même, quelle que soit l'issue finale, une cause de fierté et de contentement.
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Lorsque j'ai vu la photographie, j'ai saisi alors ce qu'était cette structure et pourquoi elle se trouvait là, et aujourd'hui, chaque fois que je la vois, je ne peux m'empêcher d'imaginer un nageur plongeant d'en haut pour s'écraser sur le béton.
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