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Citations de Laurent Seksik (822)


Dans notre tradition, un être humain de définit d'abord par les liens qu'il entretient avec les autres. On ne mesure une vie qu'à l'aune d'une autre vie. (...) . Permettez ces quelques paroles de rabbin, tissez à nouveau des liens avec les autres.
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Robert

Il nourrissait deux ambitions : devenir un éminent chirurgien thoracique et traduire " Le Procès " avec son épouse en hongrois. Il s'employait à ces deux buts ainsi qu'il agissait en toute chose, d'une façon excessive, presque outrancière. Il étreignait , d'un même élan, chacun de ses projets, apprenti chirurgien le jour, apprenti traducteur la nuit.

( p.192)
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- On ne parvient jamais au " Château " et " L'Amérique " de Franz n'existe pas, ou seulement dans nos pires cauchemars. Peut-être d'ailleurs pourrait-on dire qu'aucun texte n'est jamais achevé, que l' achèvement d'un roman n'a aucun sens.Un roman possède une infinité de fins possibles, pourquoi celle-là plutôt qu'une autre? Toute fin est imparfaite, et toute fin est illusoire.Achever un roman c'est en finir avec l'espoir vital du roman abouti et parfait qui vous a fait l'entreprendre .En finir avec l'espoir d"une vie parfaite.

( p.176)
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Toute l'oeuvre de Dostoïevski finissait de remplir la malle. Dostoïevski meublerait les semaines de solitude et d'ennui.Dostoievski valait la compagnie des hommes.
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Elle contemple la souffrance dans les yeux de son fils. Par deux fois, Eduard a tenté de se suicider. Elle est la compagne de la folie. Elle s’acoquine avec la mort.
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- Maman, j'ai une question à te poser.
- Bien sûr, mon amour.
- tu te souviens quand nous étions heureux ?
- Pourquoi demandes-tu ça ?
-Simple curiosité.
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Elle offrait à ses enfants le plus merveilleux cadeau en restant vivante, alerte, se forçant à sourire quand l'aimé ne lui souriait plus autre part que sur les innombrables photos tapissant les murs de son appartement sans pour autant remplir aucun vide. Elle avait l'élégance de n'imposer à personne l'étendue de sa tristesse, écoutant les autres égrener l'ennuyeuse et répétitive musique de leurs petits tracas quotidiens quand retentissaient à ses oreilles les symphonies que la vie lui avait jouées et l'écho persistant de la voix prononçant les mots d'amour que sa grâce n'avait cessé d'inspirer.
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Depuis la mort de mon père, ma vie tourne autour du souvenir, comme la terre autour du soleil.
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"Il avait perdu son père trop jeune pour savoir ce que la figure paternelle avait de rude, d'écrasant, de mystérieux et de flamboyant. Je lui pardonnais tout au nom de son histoire. les tourments de sa propre enfance m'accablaient de compassion et d'empathie, désamorçaient toute révolte. L'amour filial l'emportait sur l'instinct de l'homme. "
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Jacob, le père de Victor, tenait au centre du hameau une sorte d'officine, à la fois pharmacie et épicerie, devant laquelle quatre tables étaient dressées et où l'on servait une boisson dont Jacob était l'inventeur, et baptisée la Jacobine.
− C'était bien trouvé, la Jacobine, papa.
− Ton arrière-grand-oncle était un poète en même temps qu'un excellent chimiste.
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Elle se nommait Mme Boyer, la première patiente qui est décédée sous mes yeux, et, parmi la foule de silhouettes croisées dans les couloirs et les chambres des hôpitaux, je distingue encore la lueur inquiète de ses yeux, la peau parcheminée de son front, son visage mélancolique et las qui s'éclaircissait à la moindre gentillesse que vous lui adressiez. Elle avait été admise dans le service de réanimation, au stade terminal de son insuffisance cardiaque.
Alors que je l'examine à son arrivée dans le service, je l'entends dire d'une voix étouffée :
« Ne vous faites pas de souci, jeune homme, j'en connais un brin sur ma maladie, je vous aiderai si le professeur vous interroge. Si je peux me permettre un conseil, profitez vite de mon expérience : je ne vais pas durer longtemps... Oh, comme je vous envie. Avoir la vie devant vous. Évidemment, vous ne réalisez pas ! À votre âge, on croit avoir le temps... Vous savez, moi aussi, j'ai été jeune. À vingt ans, j'avais un corps splendide ! Et regardez ce qu'il en reste... »
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Elle ajoute que ça ne l'intéresse pas de rencontrer de nouveaux amis pas plus que de revoir ses anciens, c'est peut-être d'ailleurs la raison pour laquelle elle veut un animal, parce que la compagnie de ses semblables ne lui apporte plus rien, la compagnie des hommes en particulier, qu'elle trouve tous prétentieux, inconstants et frivoles, qui lui parlent comme s'ils voulaient lui refourguer un PEL, alors qu'elle aimerait les entendre prononcer des serments d'éternité, mais l'éternité, ça ne dit plus rien aux hommes (p. 103)
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Nous sommes les enfants de ceux qui nous chérissent, ceux qui nous ont soignés quand nous avions de la fièvre, ceux qui ont changé nos langes, nous ont élevés, grondés, embrassés.
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Personne ne décide d'être un Juste, d'avoir une voix qui doit porter. Mais lorsqu'on est désigné par le sort, tribu parmi un peuple, on ne peut se démettre, on ne peut refuser de faire entendre sa voix.
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Elle n’interroge plus les médecins sur un quelconque bénéfice de leurs méthodes. Elle ne pose plus de questions. Elle contemple la souffrance dans les yeux de son fils. Par deux fois, Eduard a tenté de se suicider. Elle est la compagne de la folie. Elle s’acoquine avec la mort. P 75
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Contrairement à l'idée répandue, l'Amérique n'accueille pas Einstein à bras ouverts. Un groupe de pression important, la Woman Patriot Corporation , mène campagne pour lui interdire le droit d'entrée aux Etats-Unis. Une pétition organisée en ce sens a rassemblé des milliers de signatures. Le groupe et ses soutiens l'accusent de sympathies communistes. On lui reproche son pacifisme. Le FBI enquête. Son opposition au régime nazi jette le doute sur lui. Ses articles parus dans la presse américaine dès 1925 contre la ségrégation raciale lui valent d'innombrables ennemis. On l'a prévenu, il ne sera pas facile d'obtenir la citoyenneté américaine. Les portes d'Ellis Island commencent à se fermer. L'administration Roosevelt exige pour tout immigrant juif allemand une attestation de bonne conduite délivré par le gouvernement...nazi ! Le Département d'Etat refuse l'admission de tout réfugié fiché par la Gestapo.
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À la maison, il ne craignait rien : il gardait toujours sur lui une fiole de véronal. On ne le retrouverait pas vivant. On ne mutilerait pas son corps. Il refusait de léguer à la postérité des photos de son visage ensanglanté. Le véronal ferait effet rapidement avant même que les assassins ne pointent leur arme, au premier grincement de porte. Le véronal était leur filtre magique, à eux, les traqués. Le véronal était leur dernier allié. [...] Tous les exilés parlaient entre eux, à demi-mot, de cette fiole amicale, compagnon d'infortune, objet de délivrance.

[J'ai laissé l'orthographe utilisée dans le livre que j'ai lu, mais il s'agit bien sûr de "philtre" et non de "filtre"]
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Nous vivions dans une sorte d'émulation, un peu comme si nous concourions ensemble pour le César du Meilleur Rôle dans un film familial, lui dans la catégorie du Père modèle, moi dans celle du Fils parfait.
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Tous les services de réanimation se ressemblent, les secondes n'y défilent pas, les saisons n'y passent pas, le jour et la nuit diffusent la même clarté aveugle et froide où flottent regards fiévreux et gémissements de douleur. A-ton préfiguré l'enfer, prophétisé l'éternité ?
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Maman nous observait en silence, d'un air infiniment doux, dévastée par sa tristesse immense, elle contemplait l'étendue du naufrage, tout à sa confiance dans la science, regardant dignement l'homme qui ne l'avait jamais quittée disparaître sous ses yeux, son mari s'éloigner d'elle comme la mer se retire.
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