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Citations de Léonor de Recondo (1070)


Passer de jeune fille à femme en un instant si bref et brutal, est-ce possible ?
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Leurs souvenirs d'enfance, les liant intimement, leur donnent une connaissance profonde l'une de l'autre, une connivence qui permet d'aborder tous les sujets.
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On ne sait jamais rien de l'autre. On espère simplement qu'il soit.
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Mais toi, où es-tu ? Ta respiration a changé depuis quelques temps, je ne pourrais pas dire depuis combien de minutes, je regarde ma montre sans comprendre l'heure. C'est la nuit noire, je sais simplement que nous marchons vers l'aube et ta mort. Ta respiration s'est altérée, un léger ronflement sort de ta gorge. Ton thorax soulève régulièrement le drap, rien d'autre ne bouge. Aucune expression sur ton visage si lisse. Et je comprends soudain - comment pourrait-il en être autrement ? - que tu es sorti de cet espace clos, que tu as pris la tangente par le seul point de fuite qui existe dans cet espace : ton esprit. Ton esprit se promène ailleurs, à l'ombre d'une forêt, et il cause à d'autres. Nous sommes dedans, tu es dehors.
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C’est une belle maison reconstituée du XVIe siècle avec sa cuisine, son patio, ses meubles, ses instruments de musique, ses arbres, ses fontaines, son potager, ses herbes aromatiques. C’est un monde en soi, intime et accessible aux autres.
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On meurt, c'est tout, et on agrandit l'âme de ceux qui nous aiment. On la dilate. La mienne va bientôt exploser.
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La réalité est bien pire que le cauchemar, je le sais, je l'ai vérifié. Je vais dompter mon esprit et mon inconscient qui m'échappent la nuit. Je le peux.
C'est pour ça que j'écris, je bois, je fais l'amour si voracement. Je veux sentir le corps vivant et m'abandonner pour jouir de cet éclair d'oubli, de cette joie miraculeuse. Je veux croire que le temps passera, estompera, polira, et je continuerai de faire l'amour, à caresser la peau vive, en la chérissant avec mes mains, mon sexe, ma bouche, ma langue. Transpirer, embrasser, lécher, mais ne surtout pas rêver.
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La première séance avec le docteur Morel n'a pas déplu à Laurent. Au contraire, il s'est senti assez en confiance pour parler de lui-même, ce qui, dans la vie de tous les jours, lui arrive rarement. Solange l'a toujours appelé " le taiseux", surnom à la fois juste et enfermant.

Page 85
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De cette terre qui sait
Un éclair jaillira
Dans le soir naissant

Sôseki
Haïkus
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Je ne veux plus écrire. Fermer ce carnet pour toujours. (...)
Je ne veux plus aucune trace, plus rien de tangible. (...) Les mots m'ont accompagnée jusqu'ici, mais maintenant ils me tiennent prisonnière. Prisonnière de leurs griffes, de mes sentiments partagés entre la joie, l'amour, mais aussi l'angoisse et la mort. Les écrire les rend vivants, alors qu'ils disparaissent pour me laisser vivre l'âme légère à l'ombre du tilleul!
Avant d'arriver en France, je n'avais jamais écrit. L'exil m'a forcée à consigner chaque émotion, chaque silence. Afin de mieux les comprendre? De soulager mon coeur?
Voilà ce que je ne veux plus vivre: cette foule de questions qui s'abattent sur moi dès que je prends la plume. (...)
Ne plus écrire, pour vivre le plus humblement possible, pour retrouver mon insouciance de jadis et déposer un baiser sur l'épaule d'Aïta.
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"Depuis qu'il est arrivé à Hendaye, Aïta a vécu en posant les instant les uns à côté des autres. La fin de l'automne approche et il sent que ses mains s'engourdissent. (...) les mains d'Aïta se frôlent furtivement, il sent la caresse de l'argile au creux de ses paumes lorsque le tour danse.(...) Aïta regarde ses mains inutiles, desséchées. Même si jusqu'ici il s'est forcé à ne pas y penser, il regrette son atelier, ses amis, ses contremaîtres."
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Le paysage entier se grave sur sa rétine ; la cité devient l’écrin de son amour. Là, immobile dans la gondole, figée dans la robe de soie que lui a prêtée Prudenza, elle se confond avec le ciel et la lagune, avec tous ceux qui les peuplent. Gondoles en tous sens, gondoliers qui s’invectivent, s’insultent, gesticulent, se répondent, se moquent. Aucun ne remarque le silence qui s’est emparé des couleurs de la lagune, qui imbibe le corps d’Ilaria, le trempe et le détrempe.
(pages 175-176)
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À présent, sous ses yeux, le visage qui se détourne. Elle comprend aussitôt que la raison de cet évitement n’est pas la pudeur, mais la frayeur. Oui, la frayeur, le souffle court, les yeux qui s’écarquillent un instant, puis dévient devant l’insoutenable spectacle du corps agile de cette jeune fille qui se déplace sans que rien, ni une arrière-pensée ni un désir inavoué, vienne troubler ses mouvements. Ilaria a une aisance qui ne se désenchante pas.
(page 142)
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Ma bouche contre ton oreille, je te dis des mots qui ne s'écrivent pas. Des mots qui exigent la voix. Des mots de toi à moi, les derniers prononcés qui traversent ta peau devenue froide, qui parcourent tes oreilles, ton cerveau, tes veines et tout ton squelette pour rejoindre ton souffle, si ténu soit-il. Des mots d'amour, de gratitude, alors que déjà se profile l'incertitude de ne pouvoir jamais vivre sans toi.
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Ton esprit se promène ailleurs, à l'ombre d'une forêt, et il cause à d'autres. Nous sommes dedans, tu es dehors.
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Maintenant, je retourne à mes fantômes, je les prends à bras-le-corps, et je leur dis : parlons à plaies refermées, rien ne s’arrête si brusquement, tout se renouvelle ! Et mes yeux crevés de larmes rient de cette promesse.
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Peu à peu je m'oublie, je me laisse aller. Avant, il y avait une sourde résistance, un sombre regret qui ne tenaient crispée, incapable d'accepter pleinement notre condition. Maintenant, la vie glisse sur mon corps avec aise. Je n'attends plus rien, j'espère simplement peu de tristesse et beaucoup de lumière.
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Un jour, il s'était retrouvé face au cadavre d'une femme enceinte. Il avait d'abord hésité puis, lentement, il avait incisé le ventre saillant. D'abord la peau, les muscles, puis la poche dans laquelle se trouvait le petit être froid et visqueux, relié au corps de sa mère par un cordon. Il n'était pas plus gros que deux poings joints.
Michelangelo s'était mis à trembler et n'avait pu le tenir longtemps entre ses mains tant il s'était senti soudain mêlé au mystère du passage de la vie à la mort, à cet instant qui avait ôté tout espoir d'existence terrestre à cet être si fragile, à peine ébauché. Il avait juste eu le temps de remarquer que tout y était déjà : les membres recouverts d'un fin duvet, les doigts et leurs ongles, les paupières et leurs cils. Tout, sauf le cœur battant.
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Sans immerger son corps, Michelangelo se fond dans la mer.
Le sculpteur se sent, à cet instant, entièrement libre. Et lorsqu'il retourne vers la montagne, qui, à quelques lieues de là, embrasse le paysage, une joie insoupçonnée éclate en lui. La beauté miraculeuse de la nature alentour lui signifie que tout est possible, qu'en créant, il devient maître de lui- même et de sa force.
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Otzan jongle avec ses bouts d’âme éclatée, chacun représentant un des personnages de la famille. Les angoisses des uns et des autres se sont cristallisées en lui et il s’est soudain senti responsable de la marche de l’histoire.
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