AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Liu Cixin (983)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Futurs de Liu Cixin, tome 9 : La Terre ..

Et si l’on transperçait la Terre pour voyager plus rapidement d’un bout à l’autre de la planète dans un immense tunnel traversant le noyau. Et si, ainsi, l’Antarctique devenait plus facilement accessible à la Chine. Et avec cette région du monde, ses ressources inexplorées jusque-là. Une possibilité de « sauver » notre monde en déclin ? Mais est-il prudent de jouer avec de telles forces à de telles échelles ?



Comme souvent, avec Liu Cixin, la réponse st bien évidemment non. On ne peut tenter de se prendre pour une sorte de dieu (même si cette notion de divinité n’apparait que peu chez l’auteur chinois) et ne pas encourir de graves risques. Et faire courir de graves risques aux autres humains. Car ici, les hommes, et surtout le jeune Yuan, ont fait des choix aux conséquences tragiques pour l’humanité. Traverser l’entièreté du globe terrestre, affronter des pressions phénoménales, faire ce que personne n’avait même envisagé de réaliser réellement. Tout cela sans prendre des risques phénoménaux ? Impossible, à moindre d’être extrêmement naïf. On a affaire à un autre exemple du scientifique tellement ancré dans sa propre réalité qu’il ne peut comprendre qu’il existe d’autres contingences autour de lui. Que la recherche présente des dangers car elle finira par voir ses résultats utilisés. À bon ou mauvais escient. Sujet toujours brûlant d’actualité et qui donne lieu à des débats passionnés. Que ce soit pour le nucléaire ou le réchauffement climatique et l’espérance que la science pourra, un jour, nous sauver de leurs méfaits.



Avec ce titre, les éditions Delcourt poursuivent la publication de la série « Les futurs de Liu Cixin », quinze récits inspirés des nouvelles de l’auteur chinois de SF le plus connu en France (et sans doute dans pas mal d’autres pays). C’est le neuvième et il est la transcription sous forme de planches du texte « Le canon de la Terre » présent dans le deuxième recueil de nouvelles publiées par Actes Sud dans sa collection Exofictions, Les migrants du temps. L’histoire, même si elle n’est pas exactement découpée de la même façon et ne met pas en lumière les mêmes évènements, reste la même dans les deux récits. Wu Qingsong insiste peut-être davantage encore sur le côté personnel des choix de la famille Shen. Sur la douleur et la tragédie qui l’entourent.



Tout tourne autour de Shen Huabei, réveillé d’hibernation pour être jugé. Il est accusé d’avoir conduit son fils à commettre cette folie de vouloir transpercer la Terre. Et condamné à mort par certains anciens compagnons horrifiés par la tournure prise par les évènements. Condamné à chuter dans son propre tunnel, abandonné depuis des années. Et durant la chute, on va lui raconter l’ampleur de la tragédie. On va espérer qu’il réfléchisse et souffre comme il a fait, indirectement, souffrir. Le « tribunal populaire » va imposer un châtiment qu’il espère exemplaire à un bourreau de l’humanité. Cette chute à travers le tunnel donne lieu à des images magnifiques et angoissantes à la fois. Car, si le découpage des planches est plutôt classique, certaines images ressortent et montrent la puissance de l’histoire racontée. La petitesse de l’homme. Et, à la fois, son pouvoir. Puisqu’une seule personne est capable d’actions aux tels retentissements.



Ayant lu les deux recueils de nouvelles de Liu Cixin publiés en France, L’Équateur d’Einstein et Les migrants du temps, j’avais entendu parler de cette série de bandes dessinées sans avoir eu l’occasion d’y jeter un œil. Je remercie donc fortement les éditions Delcourt et Nicolas Hecht de l’opération Masse critique Babelio qui m’ont permis de me plonger dans cette adaptation. Même si cette nouvelle ne faisait pas partie de mes préférées, j’ai pris un grand plaisir à découvrir le dessin et la mise en page de Wu Qingsong, ainsi que son travail sur l’expression torturée de ses personnages qui se débattent contre un destin souvent trop grand pour eux. Une belle réflexion sur l’hubris et la place de l’homme dans l’univers.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          330
La mort immortelle

De Constantinople en 1453 à… plusieurs futurs…

Une brêve histoire de l'humanité



Liu Cixin a le génie d'inventer des solutions et de les balayer d'un revers de manche de façon très réaliste.

L'ère de la Dissuasion est déjà bien entamée à notre échelle de temps.

315 ans après la première communication de Ye Wenjie avec la civilisation trisolarienne, les relations sont maintenant tournées vers l'échange mutuel de savoirs et de tentatives de compréhension culturelle.

Le lecteur assistera ainsi aux actes les plus déconcertants : un cerveau humain envoyé en cadeau aux Trisolariens, une étoile offerte par un homme à une femme, un porte-épée fatigué, une nouvelle icône de la ferveur humaine et surtout une humanité qui a presque tout oublié des enjeux du face-à-face entre les deux civilisations.



Dans ce dernier opus, Liu Cixin continue ses explorations de la société humaine et de ses possibles.

Du conflit avec les trisoloriens, l'auteur nous présente une sorte de guerre froide où dissuadants et dissuadés s'affrontent en silence, chacun guettant chez l'autre le moindre signe d'action, l'affrontement direct ne pouvant se terminer que par la destruction des deux adversaires.

L'auteur compare l'ère de la Dissuassion avec une forme de totalitarisme : sous le joug de la science et de la technologie, les Colmateurs et le Porte-épée représentent une forme de totalitarisme extrême. Ils détiennent le pouvoir de vie ou de mort et toute l'humanité s'en remet exclusivement à eux.

L'évolution occupe également une place importante dans cette œuvre. L'auteur fait en effet souvent référence à la parabole du poisson qui, ayant quitté l'eau pour la terre se voit totalement métamorphosé. De même, l'être humain lâché dans l'espace sans possibilité de retour se transforme également. L'auteur en profite pour, une fois de plus, dénoncer les limites de la démocratie.

Face à de nouvelles menaces, l'humanité s'adapte. Encore et encore. Et ces différentes adaptations amènent Liu Cixin a de nombreuses et profondes métaphores. Des contes font même l'apparition dans ce récit et le talent littéraire de l'auteur se révèle dans toute sa poésie. Pour garantir sa survie, l'humanité devra décrypter le sens de ces métaphores et trouver une façon de l'appliquer.

J'insiste sur le côté poétique de l'ouvrage, notamment dans le destin ultime de notre système solaire et le besoin de l'humanité de laisser des traces. Cette question est d'ailleurs traitée avec beaucoup d'intelligence et de poésie par Liu Cixin.

Bien que moins technique que ses prédécesseurs, le récit aborde également le développement des technologies par le prisme de l'humanité dans l'espace. La course technologique pour échapper à une menace invisible (quand frappera-t-elle?) amène les humains à d'importantes innovations. Ainsi, des cités spatiales très opérantes dans lesquelles des humains peuvent vivre avec biocosme adapté font leur apparition ainsi que des nouveaux moyens de propulsion pour les vaisseaux stellaires, par courbure de l'espace temps et tendre vers, voire dépasser, la vitesse de la lumière.

Chaque solution apportée est ainsi analysée dans ses avantages et ses limites.

Le point central du roman, outre sa dimension humaniste, reste l'exploration des dimensions spatiales et là je vous avoue que, pour comprendre l'incompréhensible, j'ai du piocher dans d'autres sources. Ne serait-ce que tenter de comprendre la structure physique en quatre dimensions m'a retourné le cerveau. L'auteur se penche aussi d'autres théories scientifiques complexes comme les ondes gravitationnelles, les trous noirs, le Big Bang.



En plus de 800 pages, Liu Cixin retrace une brève histoire du futur de l'humanité avec beaucoup de sensibilité et de poésie. A ce jour, les trois opus du Problème à Trois Corps demeurent l'un des meilleurs récits de science-fiction que j'ai pu lire même si la fin m'a laissée un léger goût d'amertume.
Commenter  J’apprécie          334
Les futurs de Liu Cixin, tome 8 : Brouillag..

J'avoue que, pour des raisons patriotiques et idéologiques, cette lecture m'a laissé un goût très amer. On nous présente l'OTAN qui envahit la Russie redevenue communiste mais qui a sombré dans une guerre civile. Les héros sont de braves militaires russes qui défendent leur dictature contre l'envahisseur à la fois français et américain après avoir dû abandonner Berlin-Est lors de la chute du mur quelques années plus tôt.



La récente histoire du monde montre que c'est bien la Russie autocratique qui a envahi un Etat démocratique à savoir l’Ukraine et que l'OTAN s'est abstenue de les combattre sur leur terrain en faisant preuve d'une rare retenue. J'ai du mal à me faire à l'idée que nous sommes présentés comme les méchants même si nos démocraties ne sont pas exemptes de reproches. Mais bon, à l'échelle de comparaison, il n'y a pas photo ! J'ai trouvé cet inversement des rôles plutôt haïssables. Je le dis sans ménagement.



L'auteur Liu Cixin est chinois et je peux comprendre leur penchant pour l'allié russe d'autant qu'ils ont peur d'être à leur tour menacé par les forces de l'OTAN. Il va falloir preuve de beaucoup d'indulgence pour se plonger dans cette lecture.



Ceci dit, on va comprendre que le thème principal est le brouillage intégral des systèmes électronique de l'ennemi afin de le désorienter sur le terrain et reprendre l'avantage. Les moyens terrestres ne suffisant plus, notre général va alors avoir droit à l'aide de son fils pacifiste qui va lui donner un petit coup de main en se servant du soleil pour créer une perturbation électromagnétique touchant le globe terrestre. Il est question de bloquer les communications radio par ondes courtes et aboutir au fameux brouillage intégral.



Tout le récit est construit autour de cela avec une dimension humaine entre un père et son fils qui ne se comprennent pas pour des raisons idéologiques. A la fin, tout va se rejoindre dans un sacrifice final qui ne m'a d'ailleurs pas marqué. Certes, cela ne va pas arrêter le cours de la guerre.



On remarquera que notre auteur chinois va offrir une sortie dite honorable à La France qui va abandonner son allié américain sur le champ de bataille pour ne point sombrer car elle ne peut se le permettre. C'est l'explication donnée. J'avoue également que je préférerai mourir au combat que d'être considéré comme un lâche mais ceci est une autre histoire.



Comme dit, il va falloir vous accrocher. A l'heure où il y a une enquête judiciaire sur les œuvres de Bastien Vivès, gageons que celle-ci échappe également à la censure car il y aurait de quoi faire au niveau de la défense nationale et des intérêts de notre pays.

Commenter  J’apprécie          331
Le problème à trois corps

Il est question de l’évolution de la Chine, de la révolution culturelle à aujourd’hui, de sciences, astronomique, physique, mathématique, écologique, sociologique, il est aussi question de civilisation étrange qui vit dans un système à trois soleils, d ’une enquête avec en toile de fond une secte de l’apocalypse, et de beaucoup d’autre choses encore. Les personnages sont intéressants, bien campés, les problématiques évoquées sont complexes, intelligentes, il y a tout pour me plaire, alors, pourquoi avec tout ça je ne suis pas plus enthousiaste ? J’ai eu l’impression que les différents points de vues ne s'articulaient pas ensemble, j’ai eu beaucoup de moments de lassitude. Les théories scientifiques poussées sombrent parfois dans une complexité qui devient trop dure à appréhender et surtout qui nous coupe du récit, et l’ensemble est trop hétéroclite, on passe du roman historique au hard SF, ou au Fantasy, puis au techno-thriller, au polar... Ensuite et surtout, la quatrième de couverture nous raconte ce qui se passe au deux tiers du roman, et ce qu’elle nous avance parasite totalement la lecture, on ne peut pas ne pas y penser, elle est alléchante mais trahit l’esprit qui s’en dégage, on est pas loin de l’enquête policière où la quatrième de couverture révèlerait le nom de l’assassin. Sans elle, j’aurais peut-être attribué cinq étoiles à ce roman, ou pas, je n’en sais rien, une chose est sûre, elle a gravement gâché mon plaisir.
Commenter  J’apprécie          331
La forêt sombre

Je viens de refermer "La Forêt sombre" de Liu Cixin... et ma première question c'est de me demander ce que va apporter un tome 3 ? Franchement, "La Forêt sombre" apporte toutes les réponses au Problème à trois corps... alors comment ce diable d'auteur parviendra-t-il à maintenir l'intérêt sur "La Mort immortelle" ? C'est vrai que le titre à lui seul est déjà intriguant mais est-ce que ce sera suffisant ?



Je ne dirai rien sur l'intrigue de "La Forêt sombre" ! Le 4ème de couverture est suffisamment bavard et il n'y a aucun intérêt à en révéler d'avantage. Tout ce que je veux bien en dire, c'est que Liu Cixin endort notre méfiance de lecteur.rice et qu'il va nous réveiller en même temps que l'humanité face à la menace trisolarienne avec un grand coup de pied au c... !



Bref ! J'avais adoré "Le problème à trois corps" mais là c'est un immense coup de cœur pour "La Forêt sombre" !



Du coup, je suis super impatiente de découvrir ce que cache "La Mort immortelle"... En même temps quand on meurt c'est pour toujours, non ? Ou pas ? Je crois que je déteste Liu Cixin autant que je l'aime ! MDR
Commenter  J’apprécie          323
Le problème à trois corps

Le problème à trois corps de Liu Cixin est une oeuvre qui a beaucoup attiré l'attention lors de sa parution en français. En même temps, de la hard science-fiction chinoise ne pouvait que provoquer l'émoi ! J'ai préféré me garder la surprise en évitant le lire le résumé de l maison d'édition. Et alors ?



Je n'ai pas forcément eu le coup de coeur sublissime auquel je m'attendais, car d'autres blogueurs dont je partage les goûts ont proprement adoré ! Ce fut cependant une lecture d'excellente qualité ! Dans un premier temps, j'ai beaucoup apprécié cet aspect hard fiction qui habituellement m'intimide un peu. Ici, j'ai beaucoup aimé lire sur l'histoire de l'astronomie et de l'astrophysique, ce qui m'a permis de bien accroître ma culture et ma compréhension sur le sujet. Liu Cixin parvient à avoir une écriture direct et limpide, ce qui permet de ne pas trop se perdre dans les détails scientifiques (profus) bien qu'ils soient parfois complexes.



Ensuite, j'ai trouvé l'histoire originale et bien construite. Le procédé narratif est efficace. Nous alternons, notamment au début, entre les points de vue e Wenjie, une astrophysicienne brillante qui subira de plein fouet la révolution chinoise, et Wang Miao, un scientifique spécialisé dans les nanomatériaux. A eux d'eux, ils brossent un portrait du passé et du futur, une construction narrative qui permet de mettre en place les pièces d'un puzzle aux intrications aussi vastes que complexes.



J'ai aussi trouvé l'addition apportée par la réalité virtuelle et le jeu vidéo remarquablement bien maîtrisée. Il y a certains moments où Wan Miao joue à un jeu virtuel qui le plonge dans un univers aux lois physiques très complexes dont il doit découvrir les secrets. C'est très bien intégré à l'histoire et offre une profondeur supplémentaire, une mise en abyme pleine de sens et de symboles qui permet de comprendre l'ensemble de l'histoire.



Les personnages m'ont laissé malheureusement de glace. Je ne me suis vraiment attachée à aucun et je n'en ai détesté aucun. Est-ce le côté très intellectuel et dissertatif du roman qui est venu nuire au aspects plus romanesques et humains ? Je ne saurais dire. J'ai cependant trouvé que la philosophie de certains d'entre eux était remarquablement décrite, notamment ce renoncement à l'humanité devant sa folie destructrice et mortifère. C'est un point de vue intéressant à exploiter pour la science-fiction et vraiment dans l'air du temps.



l'action met du temps à se lancer. C'est voulu et nécessaire : Le problème à trois corps est souvent contemplatif et descriptif. Mais il y a des moments où une perte de concentration peut nous faire perdre le fil. J'ai trouvé que le récit stagnait un peu en milieu de lecture. Cette impression a été renforcée par le fait que beaucoup de révélations avaient lieu en fin de roman, ce m'a pensé que le reste du livre était une vaste mise en place, une grande introduction.



Le problème à trois corps est donc un récit vaste et exigeant. Très riche, il regorge de détails scientifiques mai aussi philosophiques qui nous poussent à réfléchir à de nombreux sujets : la place de l'humanité sur terre et dans l'espace, la puissance et les limites de la science, le rôle de la croyance et de la religion... Dommage que le roman souffre de quelques longueurs et de personnages auprès desquels il est difficile de s'attacher. Sinon, c'est vraiment une oeuvre significative de la SF qui rejoindra facilement le panthéon des classiques du genre.




Lien : https://lageekosophe.com/
Commenter  J’apprécie          321
Le problème à trois corps

Un personnage central au destin tragique, Ye Wenjie, autour d'elle se construit une histoire complexe, un peu déroutante, où il est question de problèmes scientifiques complexes et d'une mystérieuse civilisation que l'on découvre en jouant un jeu vidéo. Et cela se passe en Chine, avec une évocation de la Révolution culturelle et de ses conéquences tragiques. C'est assez sombre, prenant et parfois déconcertant car débordant d'imagination. Une lecture agréable, un romancier ambitieux et original !
Commenter  J’apprécie          320
Les futurs de Liu Cixin, tome 10 : L'ère des ..

Paumé, je ressors paumé de cette lecture.

Qui a raison ?

Entre la suprématie de pensée américaine et, derrière elle, occidentale qui abhorre tout transhumanisme et dont la bioéthique interdit la manipulation génétique dans des limites floues et subjectives.

Et le docteur Ita qui voit le salut de ses compatriotes et, au delà, celui de l'humanité, dans la modification génétique de l'homme, et de toute la vie en définitive.



Le scenario est bien ficelé, qui nous fait pencher tantôt d'un côté, tantôt de l’autre.

L'auteur, Liu Cixin, monte en épingle les causes de l'état de la planète et surtout de l'humanité derrière le profit financier à tout prix. Je crois qu'il ne cherche même pas de solution alternative et il n'a pas tort à mon avis. La solution évidente est de passer au dessus au sens propre de ce système indestructible qui profite et affame les plus faibles. Et sa solution m’a cloué.



L’ouvrage relève de la douce manipulation et arrive à nous convaincre que le chercheur qui a modifié génétiquement plus de 40 000 personnes a agit pour le bien. Pourtant, en analysant froidement les actes, on comprend bien l'ignominie d'Ita. Mais ses arguments sont imparables: ces personnes ne mourront pas de faim.



Une BD qui déroule ses bandes sur fond de conflit armé et dont le découpage des scènes en évoque réellement la violence.

Le trait de Ma Yi est anguleux mais élégant et relève bien les mots de Sylvain Runberg



Je ressors donc paumé, mais un paumé ravi, car, vraiment, ce sujet sensible est abordé d’une façon inattendue et ouvre de nombreux questionnements féconds.

Commenter  J’apprécie          313
Terre errante

400 ans avant le début de cette nouvelle, les scientifiques ont découvert que le Soleil se transformerait en géante rouge, absorbant et détruisant la Terre. L’humanité n’a pas eu le choix : pour survivre, elle a dû préparer son départ du système solaire. La solution des vaisseaux ne fut pas considérée comme viable, par impossibilité de conserver des écosystèmes dans des espaces restreints : on décida donc de déplacer la Terre elle-même vers l’étoile Proxima du Centaure. Rien que ça.



L’histoire retrace la vie d’un Chinois depuis son enfance, alors que des propulseurs géants — qu’on a mis des siècles à concevoir et à construire — s’activent pour supprimer la rotation de la Terre, prélude indispensable avant son départ vers l’espace. L’auteur, connu pour ses récits de hard-SF, décrit de manière crédible les conséquences sur l’environnement terrestre du voyage dans le froid de l’espace, tout en s’interrogeant sur l’évolution de la psychologie avec de tels bouleversements. En effet, tout le monde vit dans les villes souterraines, terrifié par ce soleil mortel : la mentalité de l’humanité est profondément modifiée.



Sur une trame a priori simple, l’auteur prend l’hypothèse que la psychologie de groupe est un élément fondamental de toute évolution majeure, thème qu’il avait déjà exploité dans sa trilogie la plus connue, le Problème à trois corps.



Une nouvelle relativement courte qui part d’un principe osé — on fait voyager la Terre plutôt que des vaisseaux qui ne dureraient pas des millénaires — et qui se lit d’une traite.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
Commenter  J’apprécie          314
Terre errante

Terre errante a capturé mon esprit.

Errant, au fil de tableaux colorés, grandioses et gigantesques, odes à l'écrasante beauté du cosmos, et envahi de la mélancolie prégnante et enracinée de notre Terre, privée de son amant éternel, le Soleil, bien en peine de lui survivre.

.



Liu Cixin vient de faire de moi sa totale adepte, après des débuts prometteurs entre les trois corps et moi (trilogie "le problème à trois corps").

.



de tout ce que j'au pu lire ou voir, je me me souviens pas de plus beau voyage aux confins du système solaire, ni de vaisseau plus singulier.

C'est la Terre, notre vaisseau, à tous. Des siècles, plus de trois siècles pour être exacte, de labeur ont permis à l'Homme de faire face, avec un courage et une ingéniosité qui dépassent l'entendement je le conçois, à un évènement atroce: le soleil va exploser, nous atteignons ce moment bien réel où il sera une géante rouge, et ce beaucoup plus tôt qu'on le croyait. Alors l'Homme munit la Terre de propulseurs, l'empêche de tourner pour pouvoir l'extraire de son orbite, et lui fait entamer une errance de 2500 ans avant d'atteindre des cieux plus cléments, et intégrer une nouvelle orbite du côté de la constellation du Centaure.

.



"Les enfants, seul un écosystème de la taille de la Terre, et son cycle écologique d'une extraordinaire vigueur, sera capable de perpétrer la vie! si l'humanité part dans l'espace en abandonnant sa Terre, elle sera comme un nouveau-né privé de sa mère au milieu d'un désert!" nous explique la maîtresse, p23.

.



J'ai totalement réussi à intégrer cette dinguerie, la Terre-fusée parce que l'auteur a un talent immense. Il ne nous a pas assommé de science, bien au contraire, il a joué sur la corde sensible de la poésie des images, d'un hommage aux mécanismes pérennes qui permettent la vie mais, au demeurant, toute chose a une fin. Il évoque l'humanité au travers d'un personnage. C'est subtil d'opposer le gigantisme à un homme, simple fragment, pièce du vaste monde, c'est une vision certes réduite mais qui permet de ne pas se perdre dans l'énormité d'une intrigue très massive, de s'identifier totalement au narrateur, hagard, apeuré parfois mais néanmoins né dans ce monde là...Ses premiers mots, premières lignes du livre, me laissent déjà songeuse:

.



"Je n'avais jamais vu la nuit. Je n'avais jamais vu les étoiles. Je n'avais jamais vu le printemps ni l'automne, ni l'hiver.

Je suis né à la fin de l'Ere du freinage. La Terre venait tout juste d'arrêter de tourner." p7.

.



En même temps que lui, nous découvrons à quoi ressemble cette Terre, défigurée et immobilisée par les propulseurs la faisant baigner dans une lueur qui n'a plus rien de naturel:

"Imaginez-vous d'abord un palais colossal, aussi grand que le Parthénon, soutenu par d'innombrables colonnes crachant une lumière bleue et blanche, tels d'énormes tubes fluorescents. Imaginez-vous à présent n'être qu'un simple microbe sur le sol de ce palais. Voilà le monde qui était le mien." p8.

.



Dans ce monde où le Soleil est désormais menaçant, la crainte qu'il inspire est devenue viscérale jusqu'à se graver dans l'inconscient collectif "A notre époque la mort n'était plus noire. Elle se parait de la couleur de la foudre, car lorsque le dernier éclair frapperait, le monde serait vaporisé." p17.

.



Dans ce monde où le seul projet envisageable se résume à une survie collective, l'auteur évoque de manière succincte mais sidérante l'évolution "de la psychologie et de la spiritualité humaines" (p32) notamment "Mes contemporains s'éberluaient des films et des romans produits quatre siècles en arrière. Ils n'arrivaient pas à comprendre comment les humains de l'Ere primosolaire pouvaient accorder autant d'importance à des émotions qui ne concernaient pas la survie." p32. Propos illustré page d'avant pioché dans la vie de notre narrateur et qui me laisse pantoise: Son père annonçant de façon tout à fait anecdotique à sa mère, à peine attentive, qu'il part emménager quelque temps avec la maitresse d'école de son fils, mais qu'il reviendra "certainement". Cixin a une façon bien à lui d'énoncer des énormités sur un ton qui se veut neutre, que ce soit au niveau planétaire ou d'un "simple microbe". Ce détachement me séduit tout à fait.

.



Ainsi vient l'Ere de la fuite, en deuxième partie, mais je trouve que j'en dis trop d'une nouvelle courte et qui doit se laisser découvrir! (même si, moi; je ne lis les critiques qu'après avoir rédigé la mienne :p )... Je vais donc arrêter de commenter...C'est juste une partie qui m'a subjuguée, le voyage impensable promis au départ et que Cixin assume avec une maestria qui me laisse admirative d'une SF que je lis trop peu souvent d'une telle densité. En tout cas ce sont les ingrédients que je recherche on va dire. On est attaqué par des astéroïdes qui vont nous laisser une surface méconnaissable...On frôle Jupiter, sa Grande Tache rouge occupe notre ciel et je frissonne...

"...j'ai posé ne dernière fois mon regard sur Jupiter, qui occupait encore la moitié du ciel. J'y ai vu une balafre fendre l'océan de nuages. Sur Jupiter, l'attraction de notre planète avait, elle aussi, soulevé une vague de la taille d'une montagne dans l'océan d'hydrogène et d'hélium."p61.

.



Cerise sur le gateau ou pompon sur la Garonne comme ça se dit chez nous, la fin m'a émue. La pression maintenue en filigrane d'une immense mélancolie, adressée au père-Soleil qu'il faut quitter, à mère-Terre totalement meurtrie, et à la destinée de notre attachant narrateur, témoin et passeur d'une vie qui reste bien fragile.

.



J'ai déjà lu pas mal de romans dits posts apocalyptiques et celui là est singulier déjà de part la patte de l'auteur mais aussi parce qu'il n'est pas question de la culpabilité humaine dans l'état de la planète, ici. Cixin réussit l'exploit de nous donner envie d'aimer notre Terre, sans nous marteler de l'idée que c'est nous qui la détruisons et qu'on doit faire attention...Ce peut être parfois lourd et étouffant de lire du post-apo-écologique, très en vogue, et parfois aussi très réussi, je ne dis pas le contraire. Mais je me sens parfois comme une enfant à qui on dirait "jette pas ton déchet au sol" ou "le pétrole ça pollue mets de l'électricité dans ta trottinette", alors que si je lis ce type de roman c'est précisément que j'y suis déjà sensibilisée. Papa Cixin lui il me dit tout simplement de regarder un plus loin que le bout de mon nez "regarde comme c'est beau, comme ça fonctionne merveilleusement...Ce n'est qu'un moment à saisir, un fragment humain dans un rouage bien plus grand que toi." Après tout, nous n'avons pas demandé à venir au monde et peut-être ne serons nous pas plus responsables de son déclin .

Ceci dit, j'aime lire, aussi, que l'humanité soit capable de se battre pour sa survie, et déplacer des montagnes, il y a de quoi être fier de cette humanité là, elle existe sans doute, elle aussi...

Commenter  J’apprécie          3118
La mort immortelle

Enfant j'aimais m'accouder au balcon de ma tour HLM une fois la nuit tombée. Je regardais la ville illuminée, les voitures qui serpentaient, les passants tels des fourmis, 14 étages plus bas. Mon père me rejoignait et souvent nous levions les yeux vers le ciel piqué d'étoiles, une ouverture à l'infini revigorante lorsqu'on vit dans une petite cage perchée à 5O mètres du sol. Nous pouvions y rester des heures. Nous évoquions des théories d'astrophysique vulgarisées par Hubert Reeves lors des nuits des étoiles, L Univers est-il en expansion infinie ou va t-il au contraire s'effondrer sous l'effet de sa propre masse? Ce point lumineux que nous suivons des yeux tous les deux depuis quelques minutes, qui parfois s'arrête, semble changer de couleur...Est-ce un satellite, un avion, ou un vaisseau extra-terrestre? Voilà ce qui nous faisait fantasmer par-dessus tout, en bons fans de "rencontre du troisième type" de Spielberg, être témoins de leur passage!!

.





Peut-être aussi parce qu'elle se lie directement à mon enfance et à des souvenirs partagés avec mon père, cette fascination pour une possible forme de vie extra-terrestre ne m'a jamais quittée. Mon goût pour la science-fiction non plus. Et quand un livre est capable d'ouvrir mon esprit à une nouvelle façon d'appréhender le sujet rebattu mille fois de possibles civilisations extra-terrestres je ne peux qu'applaudir son auteur. Je regardais il y a peu un documentaire sur K2-18 b, une planète potentiellement habitable à 124 années-lumières de la Terre, et alors qu'il était question du possible développement de vie sur cette planète, ma curiosité enthousiaste laissa une place à la méfiance, est-il vraiment raisonnable de chercher si E.T est là? Car j'ai repensé à "La forêt sombre" le deuxième tome de cette mémorable trilogie. Cette méfiance n'assombrit pas mon enthousiasme, elle l'enrichit. Alors Liu Cixin, je vous applaudis. Ce n'est pas simple de faire rentrer de nouvelles réactions dans ma petite tête dure. J'ai aimé le tome 1 "le problème à trois corps" véritable OLNI si singulier, patchwork assemblé avec génie. J'ai été déçue par le tome 2 qui ne m'a pas amenée où je l'espérais. le tome 3...m'a ramenée au 14ème étage, le regard au loin et l'esprit ébahi perché aux confins de l'Univers.

.



le tome 3 est une apothéose de la trilogie en ce sens qu'il fait magistralement le lien entre les 3 livres et que son style très dynamique va d'inattendus rebondissements en surprises qui font remonter le sourcil (et se le gratter bien souvent mais à vitesse luminique basse, comprenez un grattage de réflexion et non un grattage nerveux.) Lui Cixin a tout de même eu la bonté, au milieu de concepts astrophysiques ardus, de créer une sorte de fil d'Ariane "les chroniques hors-temps", des chapitres intercalés avec ceux de l'action du livre, où un narrateur mystérieux établit les mémoires de la civilisation terrienne depuis l'annonce de l'arrivée des trisolariens. Ces chapitres ont le double intérêt d'apporter de la clarté sur des notions qui dépassent facilement les possibilités de compréhension d'une petite lectrice en attente de voir des E.T depuis son balcon, et de lier le tissu des différents tomes entres eux: le 2 et le 3 plus particulièrement, car l'on revient largement sur Luo Ji et le projet colmateur par exemple, ainsi certaines choses que je n'avais pas bien compris au tome 2 (en quoi consiste exactement la Dissuasion?) sont devenues limpides (ou presque).

Je vois en fait un troisième intérêt à ces chapitres, ils tempèrent l'action. Autant j'avais pu m'endormir sur des descriptions techniques de vaisseaux dans le tome 2, autant dans le 3 je ne me suis jamais assoupie. S'assoupir eût pu être fatal, dans ce tome où les siècles s'écoulent comme des secondes...La fin se passant à l'âge ahurissant du 18 mille 907 ième siècle de notre ère. Des bonds dans le temps ébouriffants, époustouflants, et des bonds dans l'espace à la limite de l'imaginable "Ils perdirent toute perception temporelle" dit Cixin des personnages à un moment très particuliers de leur évolution. Comme Cheng Xin le personnage principal il faut parfois accepter d'être "le grain de sable soufflé à sa guise par une brise céleste" nommée Liu Cixin...Juste ébahis par la force de certaines images, certains concepts, de ceux qui ont trait au destin de l'Univers, ses rouages et desseins.

Non content de nous agiter les neurones dans l'espace-temps, Liu Cixin s'emploie à briser toute direction attendue de son intrigue. Je n'ai jamais vu venir le chapitre suivant (crampe de sourcil, à force). L'auteur s'impose dans ce tome comme le maître de la dernière phrase de chapitre qui fait partir le suivant à 90 degrés de ce que l'on s'imaginait.

.



Mais alors, elle est où la cinquième étoile?? J'aime tellement de choses chez Liu Cixin. "Terre errante" synthétise tout ce que j'aime chez lui, c'est une fable et une fable n'a pas besoin que tous les barreaux de l'échelle soient parfaitement alignés pour grimper aux étoiles.

Mais cette trilogie n'est pas une fable, et parfois certains barreaux m'ont manqué dans le tome 2 comme dans le 3, ou certains de biais ont freiné mon ascension. Je fais référence aux hasards incroyables à des situations frisant l'incohérence malgré une imagination hors du commun. Une oeuvre, sorte de colosse dans ce qu'elle dégage de puissance, aux pieds d'argile parfois lorsqu'on chemine le long des rouages de l'intrigue. Comme je n'arrive toujours pas à saisir le choix de Luo Ji en colmateur au tome 2, je trouve trop de hasards heureux à la destinée de Yan Tianming dans ce tome là, par exemple.

Et puis pour redescendre tout à fait sur Terre, maintenant, à regret, il y a un côté misogyne et nationaliste chez cet auteur que j'aime cependant, mais qui m'a gênée dans ce tome là, bien davantage que dans les autres.

Enfin, si mes cordes quantiques ont vibré parfois même un peu trop fort pour mon cerveau, la corde émotionnelle est quasi restée de marbre...Voilà un gros bémol, tout de même.

Commenter  J’apprécie          3026
Les futurs de Liu Cixin, tome 3 : Les Trois..

Un BD d'après une nouvelle de Liu Cixin que je ne connais pas, en fait je n'ai lu que la première qui a aussi été adaptée et que j'ai beaucoup aimé.



Celle-ci se déroule dans la Voie Lactée où deux espèces intelligentes se confrontent. L'Empire de Silicium, extérieur à la Voie lactée, avait lancé une guerre totale contre la Fédération des civilisations carbonées !



Pendant ce temps sur la Terre, un instituteur de village pauvre, s'escrime à donner l'envie d'apprendre à des enfants dont les parents ne comprennent pas la nécessité d'une instruction ! “Pour changer l'avenir du village, il faut d'abord changer l'avenir des enfants !” page 49



Quand la Fédération a gagné la guerre, je vous passe les chiffres faramineux d'années de combat, de vaisseaux et de planètes détruites, elle a décidé de créer une zone d'exclusion en détruisant planètes et étoiles afin que l'Empire ne puisse les utiliser pour les attaquer. Avant de passer à l'acte ils vont tenter d'identifier les civilisations ayant atteint le niveau 3C, celles qu'ils devront préserver. Vient alors le tour de la Terre... et des enfants instruits !



Les dessins des combats dans la Galaxie sont époustouflants ! Il y a quantité de détails à regarder qui se passent texte et forment un ensemble saisissant et fascinant. Sur Terre, les traits sont beaucoup plus simplistes mais expriment parfaitement la misère et le désespoir ; l'attachement des enfants à l'instituteur et au savoir qu'il partage ! Les deux parties prônent la valeur de l'instruction, celle qui mène à l'avenir.



Il y a un avantage certain sur un Chromebook, avec un fichier de qualité, c'est la possibilité de zoomer pour profiter de toutes les nuances et détails qui portent l'histoire !



#Lestroisloisdumonde #NetGalleyFrance #lesfutursdeliucixin
Commenter  J’apprécie          304
La forêt sombre

Premier constat alors que mes yeux se posent sur les petites lignes serrées aux pages fines de mon exemplaire de poche de la collection Babel, chez Actes Sud, je n'ai plus 20 ans, et une loupe ne serait pas de trop. Je ne pourrais pas m'aider en "cassant le dos du livre ": expression barbare! Mais qui dénote le summum de l'appropriation de l'objet livre, tout comme les annotations en marge... Sauf que celui-ci n'est pas à moi! Gageons donc que Liu Cixin parviendra à me faire oublier mon inconfort de lecture de ce petit pavé de 11x17cm, que j'attends en plus de lire depuis des mois, séduite par le tome 1 "Le problème à trois corps".

.





Ca commence on ne peut mieux, avec un prologue aguicheur à souhait où l'on retrouve quelques repères du tome 1 avec notamment les personnages de Ye Wenjie et Evans. La présence d'une fourmi, seul témoin d'une scène qui sera le socle de la suite des évènements, me rappelle de suite ce que j'aime chez cet auteur, entre autres choses, sa façon de considérer le vivant dans son ensemble avec la même curiosité et le même attrait. J'aime le "pas de côté" (je pense avoir lue cette expression dans certains de tes billets, Chrystèle ;) ) que représente ce point de vue d'une fourmi, si bien rendu (car pourrait-on vraiment savoir ce qui se passe dans la tête d'une fourmi...) entre les préoccupations qui lui sont propres et cette observation désintéressée de deux créatures humaines recueillies et échangeant devant la tombe qu'elle explore, avec ses sens et ses buts de fourmi.

C'est à regret que je dois admettre que ces "pas de côté" vont devenir à mon goût trop rares par la suite.

.



Il y en a quelques uns cependant, je pense par exemple à cette réflexion sur le travail littéraire qui atteint son paroxysme lorsque le personnage échappe à son auteur, réflexion qui se poursuit en filigrane tout au long du livre au travers de la relation entre Luo Ji et Zhuang Yan. J'avais déjà posté cette citation:

"_Rong, j'avais toujours cru que les personnages des romans étaient sous le contrôle de leur auteur, qu'il pouvait les façonner comme il l'entendait, qu'il pouvait les faire agir comme il le voulait, comme un dieu avec ses créatures.

_Tu te trompais! Bai Rong se leva et arpenta la pièce. Maintenant tu le sais. C'est toute la différence entre quelqu'un qui écrit et quelqu'un qui fait de la littérature. L'acte suprême de la création littéraire, c'est lorsque les personnages romanesques nés des pensées de l'écrivain prennent vie, lorsque ce dernier perd tout contrôle sur eux, qu'il n'est même plus capable de prédire leurs prochaines actions. Il ne fait que les suivre, curieux, scrutant comme un voyeur les détails les plus infimes de leurs existences, puis il les archive par l'écriture pour en faire un canon."

.





Des touches colorées et disparates ces "pas de côté" ou décalages fabriquent une trame riche, colorée et dépaysante.

de celles que j'avais déjà pu apprécier dans le tome 1 au travers d'un mélange de style historique, avec la révolution culturelle chinoise, polar, avec cette énigme autour de la disparition de scientifiques et fantastique avec ce jeu virtuel déjanté et dépaysant. J'ai d'ailleurs bien cru le voir renaître ce jeu des trois corps:

"Quelque part dans l'océan tumultueux des informations de l'Internet se trouvait un recoin perdu et, dans ce recoin, un autre recoin encore plus perdu, et dans le recoin de ce recoin, le recoin d'un recoin, et au plus profond de ce recoin, un monde virtuel ressuscita."

Hélas il restera un vestige peu exploité, dans ce tome, du tome 1. Il est tout juste la grotte virtuelle, sombre et secrète, où l'on tente par moments de conspirer contre les humains, sans en découvrir davantage sur Trisolaris...Trisolaris, le grand absent du Tome 2! J'étais pourtant très curieuse d'en savoir davantage sur cette civilisation :

"EVANS: A quoi peut ressembler une société dont les pensées sont complètement transparentes? A quelle culture peut-elle donner naissance? A quelle pensée politique? Aucune ruse, aucune machination." Suis-je ainsi mise en appétit dans le prologue...Mais...Ce sera tout, le tome 2 n'est résolument tourné que vers la civilisation humaine et ses possibilités de réagir, de fuir, ou encore de se montrer défaitiste face à l'invasion extra-terrestre; et je vais être un peu frustrée de la tournure assez unie-directionnelle que prend le roman.

.



En effet la terrible situation ne fait désormais plus aucun doute: les jours de l'humanité sont comptés avant l'invasion des trisolariens dont le dessein de nous exterminer n'est inconnu pour personne. Nous sommes immergés dès le point final de ce beau prologue dans la catastrophe de façon concrète. Les chapitres qui suivent ont tous pour titre "la grande crise", à l'an 3, 8, 12, 20, puis 205, 208, et enfin 213; nous parcourons ainsi plus de 200 ans de notre civilisation, dans une sorte de décompte assez oppressant du temps qui passe par rapport à l'avancée de la flotte trisolarienne, qui devrait mettre en tout quatre siècle à arriver sur Terre. Ainsi, au chapitre "An 208", la flotte ne se situe "plus qu'à" 2,07 années lumières de son but.

Hé bien, il n'y a pas de quoi rire, ni rêver, n'est-ce-pas.

Liu Cixin prend tout ça très au sérieux et au premier degré.

Il va falloir se défendre.

Il va falloir sauver l'Humanité, et pourquoi pas à l'initiative d'un chinois, d'ailleurs, y'en a marre des américains, what a fuck.

.



La plus grosse part du livre est ainsi donnée à notre défense. Notre belle flotte spatiale, nos vaisseaux, nos militaires, nos prouesses techniques, pourtant parasitées par les intellectrons adverses paraît-il! On se demande ce qu'il en serait sans ce sabotage. En effet nous sommes tout de même capables de grimper dans l'espace par des ascenseurs spatiaux, ou rester en hibernation pour des siècles, pour ne citer que quelques petits exemples, et il se passe des choses vraiment dingues, en particuliers dans la 3ème partie du livre (absolument jouissive au début), au troisième siècle de notre ère de crise.

Les aspects techniques très poussés ont freiné mon intérêt, en particuliers dans le quart central du livre. Je me suis dis que j'avais affaire à de la "hard science" bien plus que dans le tome 1, et ce n'est pas ce que je préfère. Surtout qu'à la vue du dénouement tout ce déferlement scientifique et technologique ne me paraît pas forcément légitime, disons que l'on va se chauffer les neurones (déjà que j'ai perdu 2 dixièmes de vue à chaque oeil) sur moultes facettes de notre défense mais qu'elles seront loin d'être toutes efficaces (ce qui est ceci dit réaliste).

Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûre d'avoir compris le final, défaut de concentration ou neurones défaillantes, je ne sais pas. Une forêt d'arbres un peu trop épineux, sans doute, avec quelques clairières qui m'ont manqué pour reprendre mon souffle?? Et un GR un peu mieux indiqué aussi, ça n'aurait pas été du luxe, je me suis souvent retrouvée en voie sans issue.

.





Je suis un peu maso, ou j'aime trop Liu, je ne sais pas, en tout cas je pourrais mettre ces livres en partance pour mon île déserte, je trouverais peut-être quelques clés à la relecture. Je ne parviens toujours pas à comprendre comment Luo Ji a pu être désigné colmateur, par exemple. Et tout à l'inverse, je me dis aussi que j'aurais préféré continuer à imaginer la suite de "Le problème à trois corps". En tout cas, à vérifier avec le tome 3, mais il semblerait que j'ai plus un penchant pour Liu Cixin version courte "terre errante" demeurant un très gros coup de coeur :)



Commenter  J’apprécie          3050
Terre errante

Avant d’attaquer un pavé SF de Cixin Liu, j’ai préféré “goûter” de sa plume avec un riquiqui ! De la pure science-fiction avec une apocalypse annoncée par l’explosion du soleil !



Pour que la Terre ne disparaisse pas à ce moment-là les terriens l’ont stoppé dans sa rotation et la font s’éloigner du soleil vers Proxima du Centaure. La Terre est transformée en vaisseau spatial partit pour un voyage sur plusieurs générations.



Exercice un peu court pour se faire une idée précise des qualités d’écriture et de traduction mais il me donne envie de poursuivre la découverte de cet auteur.



Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Challenge RIQUIQUI 2021
Commenter  J’apprécie          300
Terre errante

Les novellas ont le vent en poupe ces derniers temps.

Après la collection Une Heure-Lumière et les ouvrages illustrés des Moutons Électriques, c’est au tour d’Actes Sud de nous offrir un texte court à prix et format réduit.

Avec Terre Errante, l’éditeur français fait coup double : il traduit l’un des premiers écrits de l’écrivain chinois Liu Cixin (devenu particulièrement populaire en France avec sa trilogie Le Problème à trois corps) et il offre au spectateur de l’adaptation filmique The Wandering Earth disponible sur Netflix de quoi prolonger leur expérience science-fictive.

Voyons maintenant de quoi est capable l’auteur asiatique sur le format court…



L’Apocalypse est proche. Encore !

Sauf que cette fois, devant la prochaine explosion-expansion du Soleil, les dirigeants de la Terre rassemblés sous la bannière de la Coalition ont décidé de quitter le Système Solaire. Pour sauver l’humanité, il faut un vaisseau à la hauteur de cette entreprise titanesque…et quoi de mieux que la Terre elle-même !?

Liu Cixin raconte ainsi l’histoire d’un petit garçon qui assiste aux derniers instants du Soleil et à la gigantesque aventure qui consiste à transformer la planète en un vaisseau interstellaire. Les immenses tuyères qui émergent sur les continents asiatiques et américains ainsi que la construction de cités souterraines censées abriter la race humaine durant son expédition vers Proxima du Centaure sont autant d’images extraordinaires qui inondent les yeux du lecteur dès les premières pages.

En une économie de pages sidérantes, l’écrivain chinois croque un monde au seuil de la Mort et qui risque le tout pour le tout. Succession de scènes extraordinaires — l’arrêt de la rotation terrestre, les brusques changements de température à la surface de la Terre, les océans gelés ou encore les irruptions de magma dans les cités souterraines — Terre Errante parle surtout de la fin d’une ère : celle d’une Terre en orbite autour du Soleil.

Celui-ci devient d’ailleurs un objet de terreur absolue pour les enfants et les générations nouvelles qui le voit non pas comme un objet de vénération ou de sidération mais bel et bien de mort et de destruction.

Chose très intéressante, l’abord asiatique de la catastrophe ne s’appesantit pas tant sur les drames que sur l’espoir de l’ensemble. Dans le fond, et malgré la bêtise humaine qui parsème le récit, c’est la capacité de l’homme à s’unir qui est ici mise en avant. À travers les drames vécus par le narrateur mais aussi par les événements plus intimes qu’il traverse, l’Apocalypse prend une dimension différente, passant d’un cataclysme implacable à un nouveau départ, presque un nouveau défi pour une humanité qui refuse de mourir.

La nostalgie qui contamine peu à peu le récit, laissant les sentiments humains en sourdine mais ne les éliminant jamais de l’équation, permet à Terre Errante de s’inscrire à mi-chemin du récit science-fictif blindé de sense of wonder et celui de l’intime, de l’humain face à la fin, sentiments et failles toujours prêts à resurgir au moindre faux pas.

Le résultat s’avère passionnant, touchant et condense le meilleur de cette science-fiction capable d’entraîner le lecteur à l’autre bout de la galaxie…littéralement !



Apocalypse pleine d’espoir, Terre Errante est le récit d’une humanité qui fuit mais ne perd pas la face, d’une humanité qui lutte et se trompe mais qui continue à exister envers et contre tout. Liu Cixin démontre qu’il est un grand auteur en moins de cent pages et l’on en ressort avec des étoiles plein des yeux.
Lien : https://justaword.fr/terre-e..
Commenter  J’apprécie          303
La forêt sombre

Depuis que l'immense troupe Trisolarienne à été découverte, les Hommes semblent enfin formés un seul peuple et vont se lancer dans une grande course à l'armement pour tenter de compenser au mieux le fossé technologique avec le peuple extraterrestre...

Chasser le naturel et il revient au galop, l'embellie liée à l'explosion technologique va faire ressurgir les vieux antagonistes, et l'on se demande si l'humanité n'est-elle pas elle-même son pire ennemi...

Une très bonne suite !!!
Commenter  J’apprécie          290
La forêt sombre

C'est acté : les extra-terrestres arrivent sur Terre dans quatre années-lumière , ils ont prévenus, ce sera pour détruire. Évidement, les humains ne seront pas solidaires devant l'adversité (!). Deux camps s'opposent : les résistants bien-sûr et ceux qui accueilleront la fin du Monde venue de loin avec entrain. L'humanité dispose de 400 ans pour faire preuve d'inventivité : combattre ou convaincre ? Découvrir les nouvelles technologies qui seront utiles mais dont on ignore même la moindre poussière de théorie ? Ou bien l'arme de l'Homme, ne sera-t-elle pas son... humanité, ses qualités ou ses défauts ? Dans ce deuxième volume Liu Cixin confirme qu'il est un génie de la science-fiction. On se demande tout du long : mais où va-t-il chercher toutes ces idées hallucinantes et réalistes ? Si le premier livre était parfois très technique, l'auteur utilise ici ses connaissances avec parcimonie. On a même pas envie de tout vérifier tant sa fiction est crédible (bon ! et en même temps, il faudrait être à son niveau, et disposer de beaucoup de temps). J'ai rarement pris un plaisir dans ce genre littéraire, jusqu'à parfois nous emmener les larmes aux yeux avec son humanisme percutant. La meilleure science-fiction n'est-elle pas celle qui fondamentalement parle le mieux de nous ? Nous obligeant à aller au-delà.
Commenter  J’apprécie          292
Le problème à trois corps

Ce n’est pas forcément ma littérature favorite mais ça fait un moment que je vois passer des critiques sur ce titre, donc je tente (d’autant plus que je l’ai trouvé en audio). J’étais d’ailleurs persuadée que l’auteur était une femme…



Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce roman. Le moins que l’on puisse dire est que c’est étrange et complexe. Je comprends mieux l’étiquette de hard science, le récit est atypique et pas du tout ce que j’écoute d’habitude. Pourtant, l’histoire a su m’intriguer même si j’étais perdue par les noms chinois et certains détails de physique. L’histoire commence pendant la révolution culturelle en Chine où on suit une jeune femme à différentes périodes de sa vie avant de basculer sur une autre personne, physicien comme elle. Ça nous permet ainsi de voir l’évolution de la Chine à travers ses différents personnages aussi bien niveau culturel, politique ou scientifique. À cause d’un problème de perte de l’audio, quand j’ai pu, j’ai eu du mal à m’y remettre car ayant changé de narrateur, je lui trouvais moins d’attrait qu’à la jeune femme. Par ailleurs, l’histoire bascule complètement en hard science avec très peu d’informations sur la Chine de Mao, la seule chose qui m’intéressait finalement. À partir du moment où on en vient au compte-à-rebours et aux histoires de photographie, mon cerveau a complètement décroché. Même si quelques éléments m’intriguaient, l’histoire devenait beaucoup trop ardue pour moi et se perdait dans des détails pour nous amener aux confins de la science et de l’univers. On passe de la physique à la photographie puis aux jeux vidéo sans pour autant que j’en comprenne la logique. C’est dommage pour moi, j’ai essayé de m’accrocher mais l’auteur a réussi à me perdre dans les méandres de la physique et de son cerveau.



Comme vous l’aurez compris, malgré un début intrigant et intéressant dans la Chine de Mao, j’ai fini par être submergée par un trop plein de détails de physique et j’ai abandonné la lutte au bout de 3h30 d’écoute. Je reconnais que l’auteur a dû mener de sacrées recherches pour aborder de tels sujets mais il a oublié de peaufiner son style et ses personnages. Si vous êtes physiciens confirmés ou amateurs de physique, je vous conseille de découvre cet opus (1er tome d’une trilogie) et son auteur chinois car même s’il se passe quelques évènements, c’est malheureusement noyé au milieu de la physique et de détails en tous genres…



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          292
Les Migrants du temps

Quelques mois après la publication du premier volume des nouvelles complètes de Liu Cixin, Actes Sud nous offre une belle idée de cadeau pour Noël : Les migrants du temps, deuxième recueil composé de dix-sept nouvelles aux proportions cosmiques. Si L’Équateur d’Einstein ouvrait déjà une fenêtre attirante sur l’œuvre de l’écrivain chinois, ce nouveau livre convainc totalement de l’intérêt de lire Liu Cixin.



L’un des points le plus traité dans ces nouvelles, c’est le rapport de l’homme au vieillissement. Il peut se retrouver au centre des nouvelles, comme dans « 1er avril 2018» ou « Le Cercle». Ou simplement être inséré dans la toile de fond : les personnages peuvent profiter d’un traitement qui leur permet de vivre plus vieux. Ou ils peuvent bénéficier d’une congélation qui leur offre la chance de patienter jusqu’à une époque où leur maladie sera guérissable, où la Terre se portera mieux. Voire, comme dans la nouvelle éponyme, de « stocker » une partie de la population devenue trop importante pour que la planète puisse en supporter la charge. Le rapport de l’homme au temps est bien central dans ce livre. Comme l’indique d’ailleurs le titre de la nouvelle qui a été choisi pour nommer ce recueil : « Les migrants du temps ». Mais, à la différence des personnages de L’anachronopète, d’Enrique Gaspar (chronique à suivre), sans doute le premier récit de voyage dans le temps (puisqu’il date de 1887), Liu Cixin n’est pas très curieux de retour dans le passé, d’exploration des territoires et des peuples anciens. Il vise plutôt l’avenir. Et, souvent, l’avenir lointain, qui se compte en centaines, voire milliers d’années.



On avait déjà pu découvrir dans le premier recueil paru chez Actes Sud, L’Équateur d’Einstein, l’intérêt que l’auteur chinois porte à l’art en général (qu’il s’agisse de sculpture, comme dans « La mer des rêves » ou de musique comme dans « L’Hymne à la joie », présente dans ce nouveau recueil). Pour lui, ce mode de communication est universel, puisque l’on rencontre dans plusieurs de ses récits des représentants (souvent solitaires, comme les artistes anciens qui voyageaient de province en province) de races extraterrestres qui viennent partager leur talent. Mais attention, on est dans la démesure : l’instrument n’est pas un outil de taille humaine, mais un soleil ou une planète. Le public n’est pas les centaines ou les milliers de personnes contenus dans une salle de spectacle, mais l’univers. L’art est total et ses conséquences peuvent être énormes.



Plus homogène, à mon avis, que le premier volume, Les Migrants du temps offre un panorama réussi de la pensée de Liu Cixin et de ses préoccupations, qu’elles soient cosmiques ou plus terrestres, mais toujours grandioses. La tonalité est souvent sombre et pessimiste, mais une once d’espoir apparaît derrière le constat d’une humanité incapable de gérer correctement sa planète et ses ressources. Que ce soit seuls ou aidés d’extraterrestres, les habitants de la Terre savent déployer d’immenses capacités pour, au moins, tenter de s’offrir un avenir. Et c’est déjà bien.



[Si vous voulez des détails sur chaque nouvelle, vous pouvez aller sur mon blog, car cela aurait fait trop long sur cette page.]
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          299
La mort immortelle

6 étoiles, comme les deux tomes précédents.



Dernier volet de la trilogie qui bouleverse la SF, plus de 2000 pages bien tassées qui se caractérisent par une chose : l'auteur prend le temps de décrire, détailler, nous faire tout comprendre et nous installer dans son univers. Même s'il s'agissait au début (premier tome) du monde austère qu'est la Chine communiste, son style de narration nous prend et positionne tout : personnages, actions, temps, technologies, faits. Nous entrons et observons, comme pour une superproduction au cinéma.



Ce troisième tome semble, dans sa première moitié, plus décousu et reprenant beaucoup de sujets du tome précédent, avec beaucoup moins d'émerveillement mais tout de même un plaisir immense. La deuxième moitié - environ 500 pages - est un chef d'œuvre.



Plusieurs livres le composent, consistant en des sauts dans le temps. Autant dire que là, il est préférable de revoir ses classiques et paradoxes de la relativité, notamment celui du voyageur de Langevin. Ça tombait bien pour moi, je m'étais remis à la page car j'écrivais une nouvelle sur le thème du voyage à vitesse luminique. Donc juste un petit rappel : dès que le livre évoque la vitesse de la lumière, vérifiez que vous avez bien compris ce qu'il se passe quand on va très vite (pas très compliqué), votre bonheur en sera décuplé.



La caractéristique principale de ce tome est le space opera. Et de quelle facture ! Stations, vaisseaux, planètes, tout est traité avec puissance, descriptions pour nous immerger, idées incroyables et renouvellement des thèmes déjà mille fois traités par "des générations" d'auteurs avant nous.



Inutile de le dire, vu que c'est le final, ça va aller très, très loin dans les dernières pages, crescendo jusqu'à l'apothéose. Curieusement c'est ce dernier morceau que je trouve moins réussi, moins bouleversant alors qu'il s'en passe. Aurait-il fallu plus long ? Mais il n'est pas facile de traiter un tel sujet, vous verrez. L'auteur a évité l'écueil du métaphysique mais il me semble y avoir manqué un petit plus indescriptible. Ce n'est que mon avis qui ne m'a pas empêché d'énormément apprécier cette fin et tout le cycle, que je classe au même niveau qu'Hypérion (bien que n'ayant strictement rien à voir, ce dernier étant purement SF, Liu Cixin étant plus ancré sur l'évolution de l'humanité et la Terre).



Le bonheur s'est donc achevé dans cette trilogie où chaque page prépare les suivantes et nous guide vers le futur - les pages suivantes, proches ou lointaines, ou l'avenir de l'humanité. Je reviendrai dans un article sur le petit débat : est-ce de la hard-SF ou non ? Pour moi clairement oui, car il faut comprendre la physique, même si l'auteur prend des libertés avec les lois actuelles et en invente d'autres.



Dernière question enfin, tout aussi inutile : quel est l'ordre de préférence des 3 tomes ?

Le 2 en premier, sans hésiter. Ensuite le 3, puis le 1, qui valait à lui tout seul l'appellation de chef d'œuvre.


Lien : https://www.patricedefreminv..
Commenter  J’apprécie          2917




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Liu Cixin Voir plus

Quiz Voir plus

Petit Pays de Gael Faye

A quelle époque de sa vie le narrateur écrit-il ses souvenirs?

A 11 ans
A la fin de sa vie
A 33 ans

20 questions
1181 lecteurs ont répondu
Thèmes : autobiographie romancéeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}