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Critiques de Marc-Antoine Mathieu (364)
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Le Dessin

Même si l' emphase y déborde parfois un peu du nécessaire, LE DESSIN reste pour moi le meilleur album de Marc-Antoine Mathieu.

L'auteur y déroule l'exploration et l'exploitation minutieuse d'une image hyper-détaillée...

On retrouve, dans ce récit, le Georges Pérec de la Vie-mode d'emploi et son immeuble parisien.

Je reste encore fasciné, par ce hasard du choix artistique provoqué. Le héros s'enfonce dans le sentier que son ami défunt lui a tracé, si peu visible dans cette jungle de l'art.

La vanité de cette démarche, n'est cependant pas absente de cette histoire... un peu comme les puzzles de La vie mode d'emploi, précisément.

Mais, au-delà d'une sorte d'exploit, l'art ne devient-il pas épuisement, mort et déception?
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Dieu en personne

Marc-Antoine Mathieu, à qui rien ne semble impossible, imagine la rencontre entre un Dieu - assez vraisemblable et convaincant - et les humains.

Pauvres humains, en vérité, obnubilés par l'omniscience d'un Dieu plus vrai que nature auquel ils attribuent leurs turpitudes , leurs rêves évanouis et leur marketing dégénéré.

Un album intéressant, certes, mais qui se veut trop brillant et m'est apparu un rien verbeux.

raison pour laquelle je n'attribue "que" quatre étoiles.
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3 rêveries

Marc Antoine Mathieu poursuit son cheminement en proposant une réflexion poétique et philosophique sur l'homme au tra ers d? un coffret constitué de trois objets autour de trois thèmes : le temps (homo temporis), le faire (homo faber) et la pensée (homo logos).

Le premier volet, sous la forme d'un recueil dont on déplie les pages comme un long parchemin, l'homo temporis aborde toutes les réflexions possibles autour du temps. Le temps linéaire, le temps comme une vibration ou une onde qui se propage, le temps vecteur de propagation d'un message. Cette première partie de ce livre objet est le plus abordable de par sa construction physique et par les thèmes abordés.

Le second volet, Homo logos, est sou forme d'un rouleau que l'on doit déroulé. Apparaît alors des particules qui se condensent pour ensuite exploser et se propager en ayant muté sous la forme de signes, puis de lettres, qui elles-mêmes vont se regrouper, se condenser pour se métamorphoser à nouveau. C'est très beau esthétiquement

Enfin la troisième partie, Homo faber, est constitué de planche unique, sans relation évidente. La puissance de création de l'homme est symbolisé au travers des mains dont les doigts se prolongent comme des racines, ou un réseau neuronal, ou des multiples baguettes ou comme des rubans, ou bien comme un grillage ou une cage enfermant l'homme, ou devenant un nid protecteur. C'est magnifique.

L'ensemble de l'ouvrage est splendide, extrêmement bien réalisé. On retrouve la force de réflexion de Marc Antoine Mathieu. Son goût immodéré pour poussé au bout les possibilités du livre, du papier. On est loin d'une bande dessinée traditionnelle. C'est un livre objet, l'éditeur parle d'un poème graphique, en tout cas c'est beau à regarder, pousse à la réflexion et après trois "lectures" je découvre encore des pistes de réflexions.
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Les Sous-sols du Révolu : Extraits du journal..

Avec un tel titre, il y avait peu de chance que je sélectionne cette BD à la médiathèque. Mais c'est le Coup de cœur d'un autre participant au challenge BD, et après la découverte de 3 secondes, je me suis dit, pourquoi pas.

Avant de le lire je n'avais même pas vu le logo "musée du Louvre éditions" sur la couverture. Je suis donc entrée dans ce récit sans rien en savoir, j'ai vite compris l’anagramme : il n'y a rien de sorcier. Et j'ai adoré faire cette visite de ce célèbre musée, mi-réelle mi-imaginaire... enfin, 1/4 réelle-3/4 imaginaire. Chaque département, chaque spécialité y est présentée avec un fond de vérité.... Et ce récit est tellement plus sympathique que des explications techniques et austères.

Et au moins maintenant j'ai une explication sur l'origine de la pyramide....
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Le Dessin

L'homme nous tourne le dos, happé, obnubilé par le flot de lumière qui jaillit d'un tableau posé sur un chevalet. La lumière est éblouissante, presque hypnotique...et ce tableau, bien centré sur le chevalet, a quelque chose de sacré, presque déifié.

C'est le dessin choisi pour la couverture de cette BD. Beau choix judicieux qui introduit et résume toute l'histoire que nous raconte Monsieur Mathieu.

L'histoire ? Celle d'une amitié/amour fusionnelle : l'un est décédé et l'autre survit, incapable de faire son deuil. Comment le pourrai-t-il ? Son ami lui fait parvenir un souvenir : un tableau. Un tableau aussi énigmatique que celui du portrait de Dorian Gray, et de mon point de vue aussi vénéneux, même s'il n'en a pas l'air. D'outre-tombe, sont ami lui lance un filet dont il ne pourra plus se défaire;

Que de fois, je suis revenue en arrière pour mieux admirer, pour mieux m'immerger dans le récit, plonger dans l'image, rechercher un détail !

Trois chapitre bien nommés pour égarer autant qu'éclairer : Le Dessin, Le Destin et Le Dessein. Et ces deux mots clé "réflection" et "réflexion".



Marc-Antoine Mathieu joue des mots et de deux simples couleurs pour raconter une aventure humaine ou un polar , mais ses récits sont teintés de méditation. Et en conséquence, le lecteur y retrouve ses questionnements et relit selon plusieurs niveaux ces quelques pages...



Peut-être que chaque niveau de lecture en éclaire d'autres...et par ce biais créé un réseau immatériel entre ses liseurs ?



Peut-être que contempler un tableau, un dessin c'est aussi entrer dans la lumière ? échapper à l'obscurité des murs opaques qui protègent mais aussi scindent, séparent, isolent ...
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Dieu en personne

Mes précédentes lectures de Marc-Antoine Mathieu m'avaient laissé un sentiment plutôt positif, de bonne lectures divertissantes et forçant à la réflexion.

Alors c'est en pleine confiance que j'ai emprunté ce livre.

Et malheureusement je sors de cette lecture assez déçue. L'idée de départ est pourtant très prometteuse : Dieu revient sur Terre.... mais le traitement de cette histoire au travers d'un procès, et d'une exploitation du personnage principal par toutes nos dérives du XXIème siècle autour de la communication et de la consommation n'a pas fait accrocher....

J'ai trouvé cette lecture très longue et finalement ennuyeuse. J'étais heureuse d'arriver enfin au bout... sur cet épilogue qui me déçoit autant que le reste.

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Otto, l'homme réécrit

Je viens de lire ce dernier ouvrage en noir, blanc et gris.

Comme Marc-Antoine Mathieu disséquait une image hyper-détaillée dans le Dessin, le voici qui explore chaque instant des sept premières années de la vie d'un homme à travers OTTO.

Que peut-il advenir de celui qui n'ignore plus rien de lui-même?

Que se passe-t-il, quand le passé rejoint totalement le présent?

Marc-Antoine Mathieu nous emmène dans un nouveau vertige, semblable à l'anneau de Möbius qu'il affectionne.

D'ailleurs, OTTO n'est-il pas un palindrome?

Je viens de refermer ce livre, mais j'y reviendrai d'autres fois.

A lire et à relire, donc.
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3 secondes

Un album « nouvelle génération » ? Il semblerait ! Parler de cet album ? Exercice difficile parce que justement il innove, donc de comparaisons possibles. C’est en cela qu’il est intéressant. Pour le reste, je suis loin du coup de cœur même si j’ai conscience de tout le travail qu’il a fallu pour le finaliser.



Un univers de contrastes, de noirs & blancs très tranchés. Un jeu d’ombres et de lumières permanent. On découvre chaque scène grâce à une vue d’ensemble puis, par un effet de zoom permanent, le champ de vision zoom sur un élément du décor (de type miroir, cuillère, caméra…). Cette surface réfléchissante renvoie donc le reflet de la scène sous un autre angle de vue. On commence par deviner l’ensemble avant que l’image devienne plus précise et ne cible de nouveau sur un autre élément réfléchissant… Marc-Antoine Mathieu utilise des univers-gigognes pour se déplacer dans l’univers infini des mondes reflétés… Au terme de l’album, on a une vision d’ensemble d’une intrigue, de ses différents protagonistes (décideur, observateur) et de ses répercussions (à l’échelle de l’individu et de la société).



Un album interactif puisqu’il nous invite à enquêter sur une intrigue politico-économico-sportive (je vous renvoie au pitch du quatrième de couverture qui introduit mon article). Je me suis prise au jeu de la récolte des indices durant les 69 pages de l’ouvrage, cherchant à savoir à quel détail s’intéresse MAM pour choisir un autre angle de vue. On manipule l’album, on le retourne, on scrute les coupures de presse quand elles sont une image-reflet… l’album aurait pu être un immense palindrome si une césure en milieu d’album ne nous projetait pas dans une transition originale avant de redécouvrir les scènes de la première moitié d’album défiler dans le sens inverse, mais ce situant 3 secondes après la scène décortiquée. Les personnages ont interagit sur un décor qui reste figé.



Une nouvelle fois, Marc-Antoine Mathieu intègre de nombreuses références dans ses décors. Œuvres d’Art, personnages médiatiques… les clins d’œil sont nombreux. Il suffit de repérer Eric Cantonna derrière un hublot pour compléter la liste des anagrammes repérés dans les coupures de presse (comme ce Renato Nacci du synopsis).



Le tout est assez fluide, l’œil du lecteur est guidé dans cette lecture très cinématographique de l’univers. La version papier m’a donné l’impression d’un flip-book dont on aurait arraché puis les pages sur une même feuille. Si je trouve cet ouvrage intéressant, j’étais assez dubitative de ma lecture. Restait le site de la série à découvrir. Une vidéo reprend à la case près le contenu de l’album. Si je suis restée assez extérieure à la version papier, ce n’est pas le cas de la version numérique. La possibilité nous est laissée de moduler la vitesse de la vidéo, de faire marche arrière, de zoomer. C’est assez jouissif et très prenant.



Une lecture dans laquelle le lecteur s’implique.



Les deux expériences cumulées (papier et écran) rendent la lecture atypique. C’est innovant et cela ouvre des perspectives intéressantes. MAM est-il placé en orbite ?
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Rupestres

Six auteurs de BD bien connus et reconnus partent à la rencontre de leurs collègues du paléolithique et vont voir les oeuvres rupestres de grottes telles que Bara Bahau, Font-de-Gaume, Cougnac ou Lascaux 2.

Les planches des différents auteurs se mêlent, ils racontent leur ressenti, leur émotion, leurs visions mais aussi quelques petites histoires mettant en scènes les artistes préhistoriques (petite mention pour la scène ou Davodeau dessine pour Dominique, l'artiste paléolithique).

C'est intéressant à regarder, à lire, pour s'évader, pour réfléchir et pour rêver mais ça reste avant tout un délire entre potes dont on se sent un peu exclu...
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Les Sous-sols du Révolu : Extraits du journal..

Une très belle BD qui évoque le Louvre dans une dimension surréaliste absolument délectable.

Les courts chapitres, dédiés chacun à un niveau du sous-sol, sont magnifiques d'inventivité et d'originalité. Outre de bonnes idées (je me souviendrai longtemps de la formation au TssTss des gardiens), cette Bd nous amène également à une réflexion sur l'art, son authenticité et ses frontières (questions qui sont débattues depuis des lustres par les experts et les artistes et qui n'auront, sans doute, jamais de réelle réponse).

Cette BD est une sorte d'Ovni, très intéressante et vraiment réussie.

Le dessin est très bon, traité dans un camaïeu de noirs et de gris bien maîtrisé.



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3 secondes

Il m'a fallu bien plus de 3 secondes pour lire ce petit chef d’œuvre de Marc-Antoine Mathieu (moui, un peu facile sur ce coup-là ;) ), mais quel enchantement ! En même temps, ce n'est pas une surprise pour moi, il fait partie de mes auteurs fétiches.

Dans une folle succession de zooms, nous appréhendons une scène et son évolution sur 3 secondes. C'est peu sur l'échelle du temps et pourtant, tant à décrire. Marc-Antoine Mathieu nous laisse par un truchement fort ingénieux découvrir une multitude de détails, nous livrant une enquête policière, teintée de corruption, de protection de témoins et de football. Tous ces thèmes que j'annonce dans le désordre, car sa BD est, elle, admirablement construite et coordonnée. A nous lecteur de chercher les indices, de démêler le vrai du faux (j'ai même sorti mon miroir de poche pour mieux comprendre certaines cases...).

Une BD à lire plusieurs fois, à lire en famille ou avec des amis, à partager quoi !
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3 secondes

Avec ces Trois secondes, Marc-Antoine Mathieu offre une de ces performance dont il est presque devenu coutumier.

j'avoue qu'évoluer à la vitesse de la lumière, donne un cachet assez unique à la lecture de cet étrange album.

Chaque tableau/case est figé dans une glaçante instantanéité, à la quelle le noir et blanc offre toute sa force et son impact.

Curieusement, et pour mon cas personnel, l'enquête et sa solution me passionnent moins que l'élaboration graphique du livre.

Mais où s'arrêtera Marc-Antoine Mathieu?
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Les Sous-sols du Révolu : Extraits du journal..

Quand Marc Antoine Mathieu va au musée, il en explore le moindre recoin qu'il soit réel, imaginaire ou fantasmé... Et il réfléchi sur l' Art, ses coulisses, ses accessoires et ses "petites mains".

L' auteur, et c'est réjouissant, nous emmène dans une visite qui se prolonge et s' éternise à partir d'une surface limitée.

Et que peut faire Eudes Le Volumeur, sinon tenter d'inventorier, de relever...

S'il vous plaît de vous perdre, alors suivez le guide!
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..



Avec l' Origine, marc-Antoine Mathieu attaque pour la première fois la structure même du récit en bande dessinée.

Il se sert malicieusement du découpage de l' album (pages et cases) pour une interrogation spatiale et temporelle (quatre dimensions!) sur ce premier épisode mettant en scène Julius-Corentin Acquefacques.

Ce coup de départ, du "prisonnier de ses rêves" fut une sorte de coup de maître.

Cet album fondateur, se relit avec plaisir.
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Sens

Encore un univers en noir, blanc et gammes de gris.

S' agit-il du "sens de la vie", traversé de péripéties, chutes, passages... que toutes ces flèches simples indiquent ou symbolisent.

certains penseront "absurde", quand d'autres dirons "formel"...

Le personnage au pardessus et au chapeau, en tout cas, choisi ou se laisse porter.

Et ce livre nous emmène.
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Sens

Un homme affublé d'un pardessus et d'un chapeau, à la main une valise.

Il va cheminer tout au long de l'album, suivant les flèches directrices qu'il découvre à travers un labyrinthe, un paysage désertique, un océan, vole, navigue, tombe, escalade, fait demi-tour...

Ce sera au lecteur d'imaginer la fin de cette aventure sans paroles.

Onirique, surréaliste, surprenant, intelligent...

Les errements sans fin de cet homme sont brillamment mis en pages, avec un intéressant travail sur les ombres et la lumière, les contrastes noir-blanc-gris.



Cette BD est une véritable aventure intérieure.
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..



Marc-Antoine Mathieu a déjà abordé de nombreux paradoxes de la fiction dans le domaine de la bande dessinée avec les précédents volumes des aventures de Julius Corentin Acquefacques. La question du sens, du déterminisme et de l’altérité ont fait l’objet de traitements graphiques dont la forme originale devait traduire l’étonnement de la triade lecteur-créateur-créature devant les mystères de la fiction.





Ici, le problème abordé est d’abord représentatif puisqu’il est question de la perspective dans la dimension euclidienne de la bande dessinée. Marc-Anthoine Mathieu adopte la démarche psychanalytique : l’enjeu se fractionne en jeux de mots qui, du sens souterrain au sens littéral, du littéral au métaphorique, révèlent leurs embranchements insolites.





Où s’est donc caché le point de fuite ? On le retrouvera peut-être en revêtant les lunettes 3D qui accompagnent la lecture de ce volume et qui en firent l’un des premiers –et peut-être le seul- album de bande dessinée à proposer des aventures en relief et en profondeur. Les acquis des réflexions précédentes se renforcent : et si le héros fictionnel existait vraiment ?
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Paroles de taulards

Cette bande dessinées est une suite de petites histoires dessinées, comme des nouvelles, sur la vie en prison.



L'intérêt de cet album, c'est que ces histoires sont celles de vrais "taulards", scénarisées par Corbeyran et dessinées par plusieurs dessinateurs : Etienne Davodeau, Régis Lejonc, Jean-Michel Lemaire, Marce-Antoine Mathieu, Matthys, Olivier Berlion, Christopher, Michel Crespin, Bézian, Jean-Philippe Peyraud, Richard Guérineau, Alfred, Edmond Baudoin (j'espère que je n'ai oublié personne... Je suis étonnée que Delcourt ne mette pas le nom de tous les dessinateurs sur la page consacrée à cet album...)



A la suite de discussions et d'entretiens, des prisonniers se sont confiés sur leur vie quotidienne, leur perception de la vie carcérale. C'est vraiment très intéressant car c'est un album qui met l'humain en avant. Ce sont des tranches de vie, des angoisses, des traumatismes, basés sur le ressenti des prisonniers sur leur vie.



C'est très fort et les dessins servent très bien le sujet.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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3 secondes

23h10. Un homme, aux yeux agrandis par une frayeur sans nom, tient à bout de bras son portable : sur l’écran, un SMS s’affiche, qu’il vient de recevoir. Dans son dos, un autre homme, qui semble déterminé, braque un revolver sur le premier. Tout va se jouer en 3 secondes, dans un jeu de reflet qui semble pourtant s’étirer à l’infini.



Un récit condensé dans un temps infinitésimal que Marc-Antoine Mathieu, auteur de génie, s’amuse à étirer au long de 80 pages, dans un graphisme noir et blanc déserté par les bulles, mais où les mots ne sont pas forcément absents : des journaux ou affiches peuvent en être porteurs.

Le procédé employé ici consiste en d’interminables jeux de miroirs, la lumière se reflétant de points en points. Des zooms se déploient, d’un point à un autre, amenant une démultiplication de l’espace, à l’infini, là où le temps du récit est pourtant infinitésimal.



« 3s » peut se lire comme une véritable enquête policière : Marc-Antoine Mathieu glisse quelques indices, çà et là, invite le lecteur à émettre des hypothèses, le mène en bateau, jusqu’à un dénouement, …, sur fond de magouilles footballistiques.



Une version numérique complète utilement la version papier sur le site des Editions Delcourt. La BD papier défile, case après case, amenant une certaine cohérence d’ensemble, redonnant un fil conducteur qui manquait – peut-être – à une lecture sur un support papier. J’ai pu encore améliorer ma compréhension de certains événements, même si d’autres m’échappent toujours. L’internaute peut contrôler le temps du défilement, l’accélérant ou le retardant à volonté.



Un procédé habile, celui des jeux de miroirs, mais qui peut, à la longue, lasser le lecteur par son déploiement interminable. Une expérience papier-numérique particulièrement originale, à découvrir !
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3 secondes

G.E.N.I.A.L ! Tout d'abord on ne peut qu'être admiratif et impressionné par cet album. L'idée est extrêmement originale. La conception a sûrement demandé à Marc Antoine Mathieu des heures de travail et de "réflexion". 3 secondes, titre de l'album, c'est la durée de temps que raconte l'album. Une histoire d'affairisme dans le milieu du football, de révélation de matchs truqués et d'hommes politique compromis, d'une tentative d'assassinat, d'un attentat terroriste. Nous sommes un grain de lumière qui rebondit de miroirs en surfaces réfléchissantes et nous découvrons au fur et à mesure du parcours de ce photon la scène autour de cette tentative d'assassinat. La construction de la bande dessinée allonge ce temps de 3 secondes à notre temps de lecture et passe la scène dans un ralenti extrême, comme figée. Chaque détail compte pour comprendre ce qu'il se passe et qui sont ces personnages que nous découvrons au fur et à mesure des plans.

Une construction de l'histoire qui nous oblige à parcourir très lentement les vignettes, les décortiquer, les ausculter. Nous oblige à comprendre quel est l'angle de vue, revenir en arrière pour revoir une scène précédente et découvrir un détail jusque là passé inaperçu.

Malgré le travail évident et certainement énorme de préparation de l'album, on se laisse prendre par l'histoire et la volonté de comprendre.

En parallèle et de manière détournée, l'auteur nous invite à une petite réflexion métaphysique sur le temps et la relativité.

A lire impérativement pour ceux qui aiment découvrir des démarches originales et intelligentes.
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