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Critiques de Marc-Antoine Mathieu (364)
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3 secondes

Le principe est original : suivre la lumière en rebondissant sur les surfaces réfléchissantes dans une scène au ralenti, presque figée, qui ne dure que trois secondes, et ainsi pouvoir la détailler sous tout les angles.



Le lecteur doit résoudre un mystère en récoltant les indices dissimulés dans les cases.



Le lecteur, suivant la lumière, avance de case en case, chaque case n'étant qu'un zoom de la précédente



Cependant, il ne faut rien chercher de compliqué dans la recherche d'indices, la plupart étant simplement dans des journaux (à l'envers, histoire d'incorporer une pseudo difficulté) ou dans des écrans divers.



De plus, il y a 10 pages (soit 90 cases excusez-moi du peu) qui ne servent, à mon avis, strictement à rien car la lumière nous emmène dans l'espace avec 38 cases montrant la lune sous différents zooms, suivi de 16 cases absolument noires (Normal, on est dans l'espace. Certes. Mais la recherche d'indices y est assez limité).



Bref, on passe des pages entières sans que l'œil ne s'y attache.



Techniquement parlant, les graphismes sont très soignées.



Le soucis du détail est digne d'éloge et le rendu visuel est tout simplement bluffant.



Les jeu d'ombres et les reflets (extrêmement nombreux) sont d'une beauté et d'une minutie rarement vue dans une bande-dessinée.



De plus, en regardant la version numérique, accessible grâce à un code fournis dans le livre, on peut admirer les images s'enchainer avec des effets de profondeur vertigineux.



Il est d'ailleurs possible d'accélérer la lecture, de revenir en arrière de faire pause pour observer un détail.



Cette version numérique peut aider à trouver des indices coincés entre deux cases.



Ceci dit, si la forme est remarquable, le fond l'est beaucoup moins.



L'intrigue est très très mince. Je ne la dévoilerai pas afin de ne pas spoiler.



J'avoue que n'ayant pas relu ce livre plusieurs fois, il y a certainement de nombreux détails (peut être même intéressants, voire cruciaux) qui m'ont échappés mais absolument rien ne m'a donné envie de les chercher.



3 secondes, c'est probablement, le temps que j'aurai gardé cette bande-dessinée en main avant de la reposer si je l'avais trouvée en furetant dans un magasin.



Toutefois, je remercie Babelio et les Éditions Delcourt pour cet envoi.



Pour plus d'information, je recommande la visite du mini-site ou la page Facebook du livre.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Avis portant sur l'ensemble de la série



L’imaginaire débridé de Marc Antoine Mathieu ne semble pas avoir de limites. Son talent non plus d’ailleurs. Car s’il a des idées (et des idées originales, c’est le moins que l’on puisse dire), c’est avec maestria qu’il leur donne corps. Découvrez et savourez ses géniales élucubrations et son brin de folie dans cette oeuvre conceptuelle où les planches introspectives démantèlent les ressorts et rouages de la bande dessinée tout en faisant la part belle au rêve et à l’humour. Dévoilant une lecture à multiples dimensions, c’est une composition ambitieuse qui offre un plaisir éclectique intense et puise sa source dans une étrange scénographie.



Un monde paradoxal qui oscille entre un fantastique (voir fantasmatique) et une réalité dont la filiation à l’univers kafkaïen va bien plus loin que le nom du héros (relisez-le attentivement). Une société triste, dépersonnalisée, prisonnière du carcan d’un système bureaucratique jusqu'au-boutiste et de son décorum loufoque. En occultant l’individu (jusqu’à tenter de réfréner ses rêves), ce microcosme expose des accents totalitaires très terre-à-terre et, parallèlement, un surréalisme troublant quand il affiche la conscience de sa virtualité et de son éphémère. Un théâtre, dont on pourrait s’inquiéter qu’il soit obscur ou oppressant, mais qui s’avère en vérité intellectuellement et émotionnellement vivifiant, burlesque et avant tout ludique.



En effet, les méandres des escapades oniriques de Julius Corentin Acquefacques sont autant de prétextes pour jouer avec le média. En transgressant les codes et en aplatissant les conventions, l’auteur propose une exploration de l’art séquentiel qui suggère une vision au-delà des horizons (au propre comme au figuré). Par une mise en abîme permanente, riche d’étonnantes trouvailles narratives ou graphiques, il expérimente et manipule la forme, miroir sans tain qui tout en renvoyant l’image d’une histoire en train de se fabriquer laisse transparaître les coulisses de sa genèse. Une déconstruction de l’album, expérience intrigante et jubilatoire, qui s’autorise même quelques modulations mystiques. Par ce démontage du processus créatif, on pénètre un peu plus dans l’atelier et la pensée du « Créateur », excitante intrusion dans le domaine immatériel des « dieux ».



Tout cela paraît un peu compliqué. Mais rassurez-vous. Si, au-delà des protagonistes et des pérégrinations du personnage principal, c’est bien une réflexion d’envergure que l’on perçoit (chacun pouvant l’appréhender à sa manière), l’ensemble demeure ouvert et accessible. Pas de messages formatés ou de prises de tête. Les questionnements métaphysiques maquillés d’un absurde récurrent et les autres clins d’œil scientifiques ne sont là que pour le ravissement de l’esprit et la détente des zygomatiques. Enfin s’il est difficile d’éprouver une réelle empathie pour ce bon Julius, on pourra néanmoins le gratifier de quelque sympathie ; il nous fait simplement, et si merveilleusement, rêver.



Un beau voyage spirituel en noir et blanc dont la ligne, géométrique, incisive et limpide ne s’encombre pas de fioritures. Froide et inexpressive, elle va droit au but, sa puissance évocatrice ne servant exclusivement que le récit. Cette colorisation manichéiste est également bénéfique dans le sens où elle ne parasite pas les perceptions. Le lecteur peut ainsi remplir les éventuels « blancs » du propos par sa seule imagination et se métamorphoser en acteur à part entière.



Vous hésitez ? Devant de telles perspectives, point de fuite ! La seule ligne de conduite à suivre c’est de franchir le pas.
Lien : http://www.bdtheque.com/main..
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Deep Me (BD)

Merci à Netgalley pour ce SP.



Adam se réveille, communique mais personne ne l'entend, il comprend qu'il est conscient mais dans une sorte de paralysie corporelle. Que lui est-il arrivé, qui est-il ?



J'ai été très surprise par le visuel de cette bd, des planches totalement noires, avec uniquement les réflexions du protagoniste et les échanges de son entourage. Ça désarçonne pas mal à la lecture. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire mais au bout de quelques pages on comprend ce choix et ça m'a plu.

On se prend à réfléchir comme Adam, à se poser les mêmes questions.



La tournure finale ne m'a pas vraiment surprise mais elle fait réfléchir sur la condition humaine sur le très long terme. Une excellente lecture.
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Quoi de mieux qu' une bande dessinée, pour se jouer de la narration?

Avec Marc-Antoine Mathieu, on prend le train en marche, dans tous les sens du terme... Et les personnages eux mêmes se sont égarés dans l'histoire en en perdant le fil... Mieux: Ils cherchent leur récit Il s'est passé quelque chose, mais quoi? Et où commence ce fichu album?

avec Marc-Antoine Mathieu, la surprise est toujours sûre.-
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Rupestres

Voilà un très bel album de ... BD ... heu pas sûr, mais un album de dessins, un témoignage, et surtout une expérience ; Six dessinateurs visitent des grottes préhistoriques dans le Sud-ouest de la France, ils dessinent et écrivent leurs réflexions sur l’image (euphémisme ?), le dessin, l’Art, l’Humain et sa planète ... Ils travaillent seuls ou en commun. Des doubles pages magnifiques, des textes touchants, agencés dans un chaos étrangement harmonieux, une sorte de travail Oulipien, un Objet Livresque Non Identifié. Une lecture enrichissante et rapide (ce qui ne gâche rien), 4*.
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Sens

Après son travail sur le temps (3’), Mathieu s’attaque l’espace. Comme toujours, il s’agit d’un exercice de style. Variation virtuose, Sens décline à l’infini ou presque une flèche qui mène par le bout du nez un homme sans visage dans un no man’s land. Il n’y a que du blanc et un noir absolus rehaussés de-ci de-là de gris. Des lignes, quelques courbes pour dire l’infini ou le fini, l’ultra solitude du héros. Point barre. Pas de dialogue, aucune explication. A chacun de se tricoter sa propre histoire. Alors on peut tout à fait trouver cette expérience illusoire ou artificielle. On peut aussi la prendre comme support à une belle aventure métaphysique.
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3 secondes

Le point de départ de l’album est aussi simple qu’ambitieux : représenter la trajectoire de la lumière dans une portion d’espace-temps réduit. Marc-Antoine Matthieu s’accorde 3 secondes exactement.

Ce défi est brillamment relevé grâce à une démarche d’une rigueur monomérique : 9 cases par planche, le noir et blanc comme seule palette et un jeu de zooms pour traduire le plein et le vide, toutes les nuances du temps, qu’il soit vécu ou ressenti, celui qui file, celui qui s’arrête, mais aussi le mouvement, la course contre la montre dans une histoire de meurtre sur le point d’être commis. On ressort à la fois sonné par ce traitement temporel sophistiqué et abasourdi par la virtuosité de l’exercice.

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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu se joue des codes de la narration classique en bande dessinée. Si bien qu’un lecteur non averti se voit très déstabilisé par le fait que la couverture se trouve au milieu de l’album (si, si, à l’intérieur). Et que dire de cette histoire en boucle dont le (anti) héros disparaît, laissant les (4) autres protagonistes en quête non pas d’un auteur mais bien d’une hauteur (spirituelle). Ce jeu intellectuel avec ses connotations métaphysiques, avec sa quête du sens de la destinée humaine, est un rêve éveillé, émaillé de non-sens et d’allitérations. Rêve dont le lecteur que je suis, sort ragaillardi, ayant ri à la logique tordue, mais implacable, de l’ensemble. Toujours en équilibre sur le fil de la lisibilité, Mathieu frôle l’expérimentation pure, peut-être, mais toujours nourrie de nombreuses références littéraires (Boris Vian, Luigi Pirandello, Samuel Beckett) ou graphiques (Maurits Cornelis Escher, Andreas, Mœbius, Fred ou l’incontournable Winsor McCay).
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Dieu en personne

Au commencement était la couverture. Une foule, une échelle, et un barbu et chevelu tout de blanc vêtu que nous ne verrons jamais que de dos, de trois-quart arrière, ou derrière une vitre, un flou. Autant laisser planer le mystère sur les traits que Dieu pourrait arborer s'il décidait de passer par ici.



Tel le Petit Papa Noël de nos chansons (d'ailleurs, reconnaissez que les deux « hommes » partagent de nombreux points communs !), voilà donc Dieu descendu du ciel, avec des questionnements par milliers. Suffisamment pour remplir tous les souliers des hordes qui passent de l'étonnement à l'incrédulité, puis à l'émerveillement résigné, et enfin à une certaine colère. Il aurait sans doute voulu passer incognito, mais un recensement en a décidé autrement.



Nous voilà alors au cœur de l'album : les rapports entre Dieu et ses créatures. Et, comme le souligne Yvan, « le Tout Puissant va devoir rendre compte de ses actes ». Passés comme présents. Histoire d'à la fois rassurer tout le monde, et pourquoi pas de rapporter de substantielles sommes en dommages et intérêts. Il n'y a pas de petit profit !

[...]



Lire l'article complet sur le blog collectif kbd :
Lien : http://blogkbd.wordpress.com..
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Rupestres

Rupestres !, c'est l'histoire de 6 illustrateurs : David Prudhomme, Étienne Davodeau, Emmanuel Guibert, Marc-Antoine Mathieu, Pascal Rabaté et Troub's, qui décident de plonger dans les entrailles de la Terre pour rencontrer leurs ancêtres, les premiers hommes (et femmes ?) qui ont laissé des de leur existence sur les parois des grottes.



Ce voyage, pour eux, est une véritable introspection. Pourquoi dessine-t-on ? Pour qui ? Dans quel but ? Toutes ces questions existentielles s'effacent ou se ravivent devant l'émotion primitive qui les saisit lorsqu'ils découvrent leurs premiers bisons et chevaux. Bien qu'ils vivent tous ce moment d'une façon qui leur est propre, ils sont reliés par le sentiment d'appartenir à quelque chose de beaucoup vaste et profond, un tout. 15000 ans plus tard, ils sentent encore la présence de ces lointains ancêtres à côté d'eux, maintenant.



Rupestres ! est une bande dessinée qui n'en a en fait que le nom. Elle se distingue par une incroyable richesse et une forme qui bouscule tous les codes de la BD classique. Hybride, elle mêle illustrations pleine page, jeux narratifs et typographiques et éléments plus traditionnels de manière incroyable, à la fois vivante et déstabilisante. La finesse et la justesse des réflexions de nos six compagnons évitent au lecteur de se perdre dans cet album qui ressemble effectivement à une grotte, plein de méandres, vivant, intime, où l'éclat fugitif d'une bougie ou d'une torche nous laisse apercevoir l'âme d'un des dessinateurs. Les pages se déroulent à la manière d'une gigantesque fresque où le motif rupestre est omniprésent et permet de donner une cohérence à des voix et des styles aussi variés.



Le rapport à la matière est quelque chose de très fort, qui revient à de nombreuses reprises dans les pensées de chacun. On regrettait presque le format trop classique de cet ouvrage et l'utilisation de ce beau papier glacé car ce one-shot philosophique nous donne l'envie de toucher, de sentir, de respirer, bref, de vivre l'illustration.



Rupestres ! est donc un ovni aussi bien graphique que textuel qui ne laissera personne insensible. Fruit de deux ans d'exploration et de travail, ce one-shot, profondément intime, est à lire plusieurs fois, en prenant son temps et en se laissant gagner par les émotions de ces six illustrateurs de génie. C'est un magnifique cadeau qu'ils nous font là, en décidant de livrer leurs doutes, leurs peurs et leurs espoirs, dans un album aussi enrichissant et remarquable.
Lien : http://livr0ns-n0us.blogspot..
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Décidément Marc Antoine Mathieu est un auteur hallucinant et incroyable. Quelle intelligence et quel talent ! Suite des aventures de Julius Corentin Acquefacques. Cette fois-ci nous abordons le thème du miroir, du reflet, du double, de l'inverse. Le dessin de Marc Antoine Mathieu est en noir et blanc, idéal pour jouer sur ce contraste de l'envers et l'avers. Un album à double entrée, à lire dans un sens puis dans l'autre. Encore une fois, perturbant, drôle et plein de questions et de réflexions. Une série qui demandent à être lue et relue.
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Julius Corentin Acquefacques, prisonnier de..

Marc Antoine Mathieu poursuit sa réflexion autour du rêve, de l'imaginaire, du réel et nous entraîne à nouveau dans un jeu sans fond entre l'histoire qu'il nous raconte, l'objet que l'on tient entre ses mains et le monde en-soi qu'il représente. Cette fois-ci Julius Corentin Acquefacques va être confronté au phénomène du syndrome du plafond et du processus de création du rêve. Les cases des planches de la bande dessinée deviennent des appartements sans plafonds dont une carte a été dressée. Julius perdue doit retrouver sa case de départ. Sa recherche permet à Marc Antoine Mathieu de jouer sur des multiples interrelations entre les planches en cours de création, les personnages, le temps. Nous retrouvons ce qui faisait l'humour et l'absurdité kafkaïenne des albums précédents, la crise du logement, la surpopulation et les difficultés de déplacement, une administration tentaculaire, tout cela poussé encore plus loin et encore plus . A souligner la conception de cet album avec une surprise inimaginable dans un album de bande dessinée. C'est absolument génial d'intelligence et d'imagination. On sourit à toute les pages et en même temps on est amené à réfléchir sur l'acte de création et les différents niveaux de réalité, la réalité du créateur, la réalité de la bande dessinée en tant qu'objet, le monde de Julius Corentin, le monde de ses rêves et tout cela interfère dans un joyeux bazar. A découvrir et à déguster impérativement.
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3 secondes

Cette BD mise en avant dans par nombreux blogs et par les Inrockuptibles est un OVNI. Elle retrace les trois secondes nécessaires à la lumière pour accomplir une courte trajectoire que nous allons donc suivre. Les vignettes sont donc liées les unes aux autres par un détail agrandi dans la vignette suivante. Par exemple, on voit une scène, et dans cette scène, un miroir. Les images suivantes se rapprochent du miroir pour se focaliser sur la scène qui est reflétée dans le miroir. Quelques vignettes plus loin, l'image se centre sur le reflet d'un vase dans ce même miroir et les vignettes se focalisent sur le reflet qui apparaît sur ce vase. On est ainsi promené de reflets en reflets. Voici donc une BD sans paroles, mais pas sans texte car on voit de nombreux articles de journaux inversés, donc difficiles à lire. On sent que tout ça forme un tout, qu'on a une intrigue à résoudre, les premières pages montrant un homme mis en joue par un autre homme. C'est la première fois que je suis incapable de lire la totalité de la BD sans m'arrêter. A force de me concentrer sur les détails des vignettes, j'ai presque eu mal à la tête. J'y suis donc revenue et je dois l'admettre, dépitée: je n'ai pas compris l'intrigue. Ca ne m'empêche de trouver cette BD intéressante et le concept de découvrir un travail sur deux supports, papier et internet, novateur. D'ailleurs, j'ai adoré le travail que l'on peut découvrir sur internet, où tous ces vignettes se succèdent.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Dieu en personne

Nous sommes en plein recensement de population et un homme barbu, dont nous ne voyons pas le visage attend son tour dans la file. Arrive le moment où il doit se présenter : il n'a aucun papier, aucun numéro d'identification, aucune traçabilité.

" C'est à croire que vous n'existez pas ! "

La seule identité qu'il porte, c'est Dieu.

Stupeur et perplexité générale. Puis Dieu réussit à réaliser quelques prodiges, répond de façon métaphysique aux énigmes qui lui sont présentés.

Dès lors, un énorme engouement médiatique s'organise, accompagné d'un procès gigantesque sur les actes de Dieu, coupable de tous les malheurs ici-bas.



L'auteur, connu pour ses Julius Corentin, s'attaque ici à un sujet de taille : Dieu existe-t'il ?

Sa venue sur terre est présentée à la façon d'un reportage télé retraçant les épisodes de son arrivée, les prodiges réalisées, ses réflexions métaphysiques, le tout accompagné de témoignages individuels donnant différents point de vue sur le personnage.

L'engouement médiatique auprès de sa personne est tel que Dieu devient une marionnette aux mains des humains qui lui intentent procès sur procès pour des raisons aussi diverses que la guerre, la souffrance de l'homme,... Si Dieu est la cause de toute chose, il est le coupable universel et parfait de tout le Mal sur terre.

Le clan des défenseurs affronte celui des accusateurs et c'est à une vraie foire d'empoigne que nous assistons. Chacun cherche à ramasser quelque indemnisation pour son usage personnel. Les dizaines d'avocats aux côtés de Dieu lui conseille une attitude plus people afin de mieux mettre l'opinion de son côté.



Ce déchainement est l'occasion pour l'auteur de dénoncer les travers de notre société moderne basée sur la consommation et les plaisirs éphémères. Une société perdue qui cherche à tout prix des icones médiatiques pour mieux échapper à son inconsistance. On y découvrira des réalisateurs narrant l'incroyable arrivée de Dieu sur terre, des chaines de télé qui lui sont consacrés, des éditeurs qui sortent de faux livres témoignages de Dieu, des libraires qui ne vendent plus que ces livres-là,...

Les masses agissent comme des moutons et ne cherchent pas à sortir du système.

Bref, le profit avant tout et une société bien flippante !



Le tout est entrecoupé de vastes réflexions métaphysiques de Dieu, quelque peu obscures. Les scientifiques finissent par inventer un super ordinateur, entité supra intelligente douée de parole, seule à même de questionner et répondre à Dieu.



On retrouvera dans cet album la patte graphique de Mathieu qui, toujours dans son noir et blanc habituel, évitera les fantaisies structurelles de Julius Corentin. Nous ne verrons jamais Dieu de face, laissant ainsi planer le mystère sur sa représentation.



"Dieu en personne" est un album qui pose beaucoup de questions donc, et la solution finale qui tombera comme un couperet en surprendra plus d'un ! La quête de sens se révèlera finalement plus essentielle que la réponse elle-même.



Je dois dire que la lecture m'a tout d'abord enchanté par son originalité et la critique acerbe et extrêmement juste des humains. Pourtant, j'ai tout de même été quelque peu ennuyée par certaines envolées métaphysiques qui m'ont quelque peu perdues et ces longueurs m'ont empêchés d'apprécier pleinement cet album.

Je reconnais pourtant que c'est un album extrêmement fort qui contient de riches réflexions. Passer à côté me semble vraiment dommage même si ça reste une lecture plutôt cérébrale à réserver aux lecteurs avertis. Le grand public n'y trouvera pas son compte de rêveries !




Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Dieu en personne

Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent.



Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle.



Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants,

les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes.



Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles…



Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !
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Deep It

Il est extrêmement difficile de résumer cet opus qui suit directement le précédent. Juste la base : l'humanité a disparu mais une navette a sauvegardé quelque chose qui se réveille de temps en temps lors de veille. Elle posséde un savoir unique, la mémoire des humains disparus. Une IA lui parle de temps à autre. Voilà tout. Ce voyage a un but qu'on découvrira à la fin.

Moins puissant que le précédent, parce que le devenir de l'entité nous interpelle moins, les prémices initiales sont connues contrairement à "Deep me". En revanche, la pirouette de fin est bien menée.

Toujours très original mais j'ai moins "accroché".
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Deep It

Avec le premier tome DEEP ME, nous découvrons Adam qui se réveille mais ne peut ni voir, ni bouger ou toucher. Il réalise qu’il est dans une obscurité totale et ne reconnaît pas les voix qui l’entourent.

Il s’interroge se demandant pourquoi il est là et depuis combien de temps.

Obligé d’écouter le monde de l’extérieur sans pouvoir interagir avec lui, le pousse à réfléchir sur la réalité de cet état et de ce coma dans lequel il semble être tout en se rendant compte qu’il a oublié son passé.



« Aussi loin que je me souvienne, je ne me souviens pas de moi. Mon passé est un angle mort. Le présent est un bloc d’obscurité... Et de silence... »



DEEP ME et DEEP IT (le tome 2) sont deux histoires étonnantes, qui se suivent, offrant une lecture philosophique qui explore des questionnements sur l’humanité et la perception. Le texte captivant nous emporte à travers les méandres de la conscience évoquant des réflexions sur l’existence, la mort, le miracle de la vie, l’espérance et l’infinité du temps. Comme Adam, nous sommes plongés dans un noir absolu et nous essayons de percer les mystères de cette histoire...
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Le Dessin

Le propre du processus créatif est que ses limites sont infinies. Cette multitude de possibilités offre autant de lectures et d'interprétations possibles. Il appartient donc à chacun de comprendre une création selon ses propres canaux de compréhension.



Marc-Antoine Mathieu jongle mieux que quiconque avec cet espace de l'infini. Le dessin est une œuvre incompréhensible si l'on se limite à une lecture académique. C'est donc au lecteur d'accepter d'être le passager de cette aventure irréelle.



Il figure parmi mes classiques.
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Le Dessin

Connaissant un peu MAM et son talent pour l'utilisation très poussée de la narration par et avec le dessin. Avant de me plonger dans la série des Julius Corentin Acquefacques je me suis décidé à lire quelques uns de ses albums et "Le Dessin" paraissait idéal : pas trop long et visiblement plus accessible.



Et franchement, je commence à apprécier MAM ! Son style est reconnaissable de loin, surtout avec ses fameuses têtes qui me semblent toujours très carrées, ou encore son trait noir épais, jouant sur les ombres. En commençant le récit, je pensais naïvement qu'il avait abandonnée ses prétentions de dessins tarabiscotés en tout sens pour en extraire une signification nouvelle et surprendre le lecteur. J'avais l'impression de seulement voir un hommage à l'art et l'inspiration, le lien entre deux personnes et une allégorie de la profondeur de celui-ci. Puis la fin est arrivé, et là j'ai retrouvé le MAM que je connais.



Ce qui est fort, c'est à quel point l'auteur peut jouer narrativement sur le dessin. Et la fin est à la fois belle dans la narration et formidable dans la préparation. Un petit tour de magie que je n'avais largement pas vu venir mais qui fait franchement plaisir. D'autant que le récit se conclue à nouveau sur ce rappel à l'amitié et la passion de l'art que se sont partagés les deux amis. Une belle BD, un peu trop vite lue avec ces grandes cases qui sont rapidement lue, mais quel plaisir visuel et narratif. MAM est un auteur qui se joue des codes narratifs de BD pour en extraire une nouvelle façon de raconter, toujours surprenante. Je n'ai pas adhéré à toute ses BD mais il a un savoir-faire que je ne peux qu'admirer.
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Deep Me (BD)

Adam est conscient. Il entend tout mais n'arrive pas à bouger ni à parler. Pourtant, il est tout à fait conscient. Il entend des voix autour de lui mais n'arrive pas à tout comprendre. Il tente également de parler mais personne ne l'entend… Il est dans le coma ! 

Au fil des pages, le lecteur va suivre les diverses séquences qu'Adam va vivre dans le noir le plus profond et sentir ses doutes, ses espoirs et ses peurs.



Deep Me est une bd hors norme et déroutante réalisée par Marc-Antoine Mathieu. Sans trop en dévoiler sous risque de gâcher la lecture, son récit, bien que risqué, est très convaincant jusqu'aux trois quarts de l'histoire. En fait, tout va dépendre de l'attente du lecteur au fil des pages. Dans mon cas, je m'attendais à une conclusion plus classique avec une surprise à la clé. Surprise.. Il y a mais elle est à mon sens mal amenée. C'est en effet, un peu décousu. 

Néanmoins, cela reste une bd à découvrir pour son originalité et son suspens qui monte après chaque case. 

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