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Critiques de Marceline Loridan-Ivens (300)
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Et tu n'es pas revenu

Ce livre est une longue lettre que Marceline Loridan Ivens écrit à son père Salomon Rozenberg. Ils sont les deux seuls membres de sa famille à avoir été déportés en camp de concentration, après avoir été arrêtés ensemble. Mais lui, son père, « n’est pas revenu ».

Elle lui rappelle le bonheur des moments qu’ils ont passés ensemble, même dans des situations difficiles, comme lors de leur arrestation, de leur déportation ou encore à Auschwitz. Elle lui présente surtout les conséquences de sa disparition sur le sort de toute sa famille qui s’est “disloquée”, comme elle le dit après son retour de camp. Les personnes qui n'ont pas vécu la déportation ne peuvent comprendre ce qui s'y est passé, ou ne le veulent pas. D'où l'importance des relations qui se sont nouées dans le camp, comme l'amitié avec Simone Veil.



J'avais lu ce livre lors de sa sortie, sans en écrire de critique. Maintenant que Marceline Loridan Ivens est morte, je trouve qu'il prend encore plus de force.
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L'amour après

Marceline Loridan-Ivens nous a quitté récemment alors sortir son dernier livre de ma PAL pour le lire est une façon modeste de lui rendre hommage. Et j'ai bien fait car "L'amour d'après" est un récit passionnant écrit avec Judith Perrignon. Marceline Loridan-Ivens ne revient pas sur les conditions de sa déportation à Auschwitz mais nous raconte L'aprés, sa vie reconstruite malgré l'horreur inoubliable. C'est là que l'on découvre la force de cette femme.

Alors qu'elle est âgée et devenue presque aveugle, elle réussit à retrouver ce qu'elle appelle joliment sa valise d'amour. C'est une vraie valise où elle a gardé les lettres et documents de son passé amoureux. En l'ouvrant, les souvenirs remontent.

Dans les années 50, à Saint-Germain-des-Prés, Marceline dit qu'elle va choisir de se pencher sur ce qu'elle n'a pas appris plutôt que sur ce qu'elle a vécu. Elle fréquentera les intellectuels germanopratins mais pas seulement car elle aura pour amies celles que l'on nomme les filles perdues.

Elle se souvient aussi qu'elle n'hésite pas à faire l'amour, ce qui était plutôt rare à l'époque. Pourtant elle découvrira le plaisir physique tardivement car son corps n'était pas disposé ; elle l'avait laissé dans les camps de concentration.

Il faut dire qu'elle a aimé et été aimée et j'ai été très impressionné par les lettres de ses amants éperdus dont Georges Perec et Edgar Morin.

Ce récit pourrait être sous-titré La jeune fille et la survivante ; c'est ce qui revient souvent et on le comprend aisément. D'ailleurs, elle garde des contacts avec des personnes qu'elle a connues en déportation comme Simone Veil a qui elle rend un bel hommage. Et puis il y a surtout son grand amour, le cinéaste Joris Ivens de 30 ans son aîné. Avec lui elle pourra développer sa créativité de scénariste et réalisatrice.

Marceline Loridan-Ivens dit que les livres sont faits pour nous empêcher d'oublier et c'est ce qu'elle nous prouve en femme libre.









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Et tu n'es pas revenu

"Aujourd'hui encore, quand j'entends dire Papa, je sursaute, même soixante-quinze ans après, même prononcé par quelqu'un que je ne connais pas. Ce mot est sorti de ma vie si tôt, qu'il me fait mal, je ne peux le dire que dans mon for intérieur, surtout pas l'articuler. Surtout pas l'écrire."



C'est un échange qui dépasse de loin la souffrance ou la mort.

Un mot d'un père parvenu jusqu'à sa "petite fille chérie" pour lui témoigner tout son amour qui, avec le temps, a disparu de sa mémoire.

En retour, la lettre d'une jeune fille brisée par une humanité ô combien destructrice et sans espoir, à son père qui ne lira jamais ses mots.



Des destins qui nous rappellent que la réalité dépasse de loin la fiction...

Un livre témoin de ce dont nous sommes capables et qui nous aide à nous rappeler, car aussi vrai que les mots écris sur un petit bout de papier ont été oubliés, l'histoire menace de se répéter, d'où l'importance d'une mémoire collective.



Un livre et un témoignage bouleversants.
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Et tu n'es pas revenu

Ma chronique : http://www.leslecturesdelily.com/2016/05/et-tu-nes-pas-revenu-ecrit-par.html#more



Extrait de mon avis : "Tu n'es pourtant pas mort pour la France. La France t'a envoyé vers la mort. Tu t'étais trompé sur elle."

Marceline Loridan-Ivens est une femme qui a été déportée durant la Seconde Guerre mondiale à l'âge de 15 ans. À l'époque, cette adolescente vit les pires moments de sa vie, l'horreur, mais ce qu'elle retient de ses années de souffrance et ce qui est le plus douloureux pour elle, c'est l'absence de son père.

En 2015, soit 75 ans après le drame de sa vie, elle publie ce court témoignage, ce récit bouleversant : une lettre ouverte à son papa disparu à Auschwitz.

Les mots sont forts et intenses, chaque narration sur cette période de notre histoire est unique et celui-ci est particulièrement touchant.

Marceline se livre avec sincérité, dévoile ses sentiments, se délivre à travers une centaine de pages. Pas besoin de faire de longs discours, ce texte concis est d'une puissance incroyable. Quoi de plus touchant qu'un cri d'amour d'une fille à son père ? C'est beau !

[...]



Lire la suite sur www.leslecturesdelily.com
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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Traces de l'enfer

Ce documentaire, sous la direction de Georges Bensoussan, rassemble des témoignages de survivants déportés des camps de concentration et nous explique précisément la montée du nazisme, les premières mesures antisémites en Europe et en France, le début et l'intensification des rafles, la déportation, la survie dans les camps de concentration, le retour pour les survivants en Europe et les procès contre les nazis après guerre. Il est richement documenté de photos en noir et blanc, de reproductions de lettres personnelles ou officielles, de télégrammes, de fac similés de cartes de déportation et de rapatriés par exemple.

Très intéressée par l'Histoire et plus spécialement la période de la Seconde Guerre Mondiale et ce qui concerne l'antisémitisme, la déportation et les camps de concentration, ce documentaire grand format de 130 pages m'a immédiatement donné envie de le lire quand je l'ai vu. C'est la première fois que je vois un ouvrage d'une telle qualité, avec d'aussi nombreuses illustrations sur ce thème. Je ne regrette absolument pas mon achat, ce documentaire est très complet, bien conçu, très intéressant. De par sa grande taille, il est plus facile le de lire assis à une table que sur les genoux. Les témoignages des 6 déportés survivants sont très instructifs, ils donnent un vrai poids aux horreurs commises pendant cette période en les concrétisant. J'ai commencé quelques recherches personnelles pour savoir si ces déportés avaient écrit d'autres témoignages sur leur déportation. Je recommande cet ouvrage à tous pour en savoir plus sur ces horreurs commises dans notre pays il n'y a pas si longtemps. Je trouve essentiel que chacun connaisse et parle de cette période de l'Histoire à ses enfants et petits enfants pour ne jamais oublier. C'est une des meilleures façons de rendre hommage aux 6 millions de morts assassinés dont 76000 Français.
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Et tu n'es pas revenu

L'auteure s'adresse à son père qui était prisonnier en même temps qu'elle. Elle lui raconte ce qu'elle a vécu, lui dit que ses pensées allaient vers lui, le sachant dans la même situation qu'elle. Les autres membres de la famille n'ont pas été fait prisonnier, mais son père elle l'a vu passer non loin d'elle, ils se sont parlé, ce qui lui a vallu d'être battue, il lui a aussi fait parvenir un courrier dont elle se souvient; mais uniquement du titre et de la signature.....

j'ai choisis comme citations des phrases qui montre ce que la France (ou d'autres pays) disent des Juifs maintenant en 2015, pour bien montrer que , comme l'a dit Marceline lors d'un débat télévisé, c'est toujours pareil, rien n'a vraiment changé, on tue encore des Juifs parce qu'ils sont Juifs, certains les traitent encore comme avant. Autant que comment elle a vécu sa détention, c'est ce qu'elle dit de l'actualité , de MAINTENANT qu'il faut retenir, sinon à quoi aurait servi cette souffrance!!!
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Et tu n'es pas revenu

Je ne ferrai pas de critique mais l’éloge de ce texte émouvant, prenant témoignage, et amour d’une fille à son père.

Partis ensemble vers un destin hélas bien supposé, son père lui confiera qu’il n’en reviendrait pas mais elle surement.

Je conseille cette lecture, même si certains pensent que ces le énième récit sur cette sombre période, mais ne faut il pas parfois avoir plusieurs point de vue

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C'était génial de vivre

Marceline Loridan-Ivens nous a quitté en septembre 2018 à l'âge de 90 ans. Des entretiens avec David Teboul et Isabelle Wekstein-Steg les deux dernières années de sa vie ont permis l'écriture de ce très touchant témoignage.



Marceline nous raconte sa vie, celle de sa famille, elle troisième enfant née en 1928, sa plus tendre enfance, son arrestation et déportation à l'âge de 15 ans. Sa rencontre avec Simone Jacob alias Simone Veil, l'autre rescapée de Birkenau.



Elle nous parle de ses engagements après la guerre, ses combats mais surtout de sa reconstruction, de son amour de la vie.



Ce qui m'a le plus particulièrement touchée c'est la difficulté pour ceux qui sont restés de croire et d'écouter les témoignages des survivants. Il est vrai qu'il est difficile de croire l'indicible.



J'admire sa force, sa lutte pour retrouver foi en la vie, retrouver l'humanité, la compassion et la tendresse.



Un témoignage émouvant, lumineux qui est indispensable, à lire pour ne pas oublier.



Je retiens qu'il est indispensable de garder en soi quelque chose de l'enfance.



"Je n'ai jamais quitté le camp...le vrai camp ne s'en va jamais. Il est au fond de moi."



et cette phrase bouleversante "Au retour, beaucoup de survivants ont voulu des enfants. Pas moi. J'ai dominé mon corps pour ne pas en avoir. ... pour éviter que cela ne recommence."



A lire de toute urgence



♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Et tu n'es pas revenu

Très beau témoignage sur la vie dans un camp de concentration pendant la guerre 39-45 ainsi que sur la vie après. L'écrivaine l'a écrit sous forme de lettre envoyée à son père. Beaucoup d'émotions
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Et tu n'es pas revenu

Marceline s’est éteinte il y a peu, mais son aura est là, prégnante, éternellement attentive au souvenir du père, des oubliés, des disparus, des compagnons de malheur, des camps, de son amie Simone disparue avant elle, toutes deux emportant avec elles la mémoire de ces temps sombres qu’il ne faudra jamais oublier.



Arrêtés dans le château qu’avait acheté son père à Bollène, Marceline et son père ont été déportés en même temps en avril 1944. Elle, Marceline, 15 ans à peine, va être internée à Birkenau. Lui, Schloïme, Salomon, à Auschwitz. A des milliers de lieues l’un de l’autre, tant la communication, le dialogue, et ne serait-ce que savoir si l’autre est encore vivant, étaient tout simplement impossible. Ils étaient pourtant à peine à 3 kilomètres l’un de l’autre, femmes d’un côté, hommes de l’autre. Et au milieu, les crématoires, le tri, le gaz, la mort et la vie, Mengelé et les trains de déportés, la mort, toujours. Marceline se souviendra toute sa vie des mots de son père, Toi, tu reviendras peut- être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas.

...

A lire, d’urgence, pour savoir et ne pas oublier, pour tenter de comprendre, un peu, si peu…

Chronique complète sur le blog https://domiclire.wordpress.com/2018/10/05/et-tu-nes-pas-revenu-marceline-loridan-ivens/
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Et tu n'es pas revenu

Un texte court, d’une grande beauté, d’une profonde tristesse. L’auteure raconte, ici, la disparition de son père; son père mort dans les camps de concentration; son père absent qui n’est pas revenu de l’enfer quand sa fille, Marceline, a pu échapper à la mort. Il l’avait prédit: elle s’en sortirait. Elle a survécu aux camps de concentration, oui, mais elle a perdu le plus cher: son père et une partie d’elle-même. Elle a perdu sa vivacité, son innocence, son insouciance. A l’âge de l’adolescence, elle a vu le pire, l’imaginable, l’inconcevable. La douleur est écrite avec une très grande pudeur. L’auteure pleure la mort de son père, crie sa douleur d’une petite voix, en silence comme si elle ne voulait pas nuire, déranger. Elle témoigne avec retenue. Elle n’expose pas sa colère – y’en a-t-il même?- elle dit sa résignation, son désespoir. L’écriture, douce, triste, mélancolique révèle sa beauté malheureuse. Le texte, quant à lui, témoignage essentiel, important et nécessaire, porte tout le poids et la tragédie de l’Histoire. Il est à lire parce que profondément sensible, humain.




Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Et tu n'es pas revenu

J'ai lu bien des livres sur la déportation surtout ceux si beaux de Primo Levi mais jamais encore ce témoignage poignant d'une enfant déportée en même temps que son père à Auschwitz-Birkenau.

Son père a réussi à lui faire parvenir un petit bout de papier entre leurs deux camps d'internement et si elle ne se rappelle plus des termes exacts, elle sait qu'il lui demandait de tenir afin de pouvoir ressortir de cet enfer et c'est ce qu'elle a fait et elle le raconte si bien.

Elle raconte aussi l'après Auschwitz quand elle est face à l'incompréhension de ceux qui sont restés en France et qui n'ont pas vécu cela et n'arrivent même pas à l'imaginer dans leurs pires cauchemars. Aussi elle se tait comme bien d'autres et ce, pendant des années et maintenant à 87 ans, elle peut enfin témoigner de ce qu'elle a vécu et parle de son engagement politique pour que plus jamais cela recommence et ses désillusions en voyant ce qui se passe actuellement dans le monde.



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Et tu n'es pas revenu

"Et tu n'es pas revenu" est une bouleversante lettre que l'auteur a écrit avec l'aide de la romancière Judith Perrignon, à son père disparu tant aimé, soixante et dix ans après les faits, parce qu'elle n'arrivait tout simplement pas à vivre sans lui.

Il lui avait dit au début de l'année 1944 :

"Toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas"

..alors que tous deux se trouvaient à Drancy au milieu de milliers d'autres juifs et que le convoi allait les emmener vers l'est. La mère de Marceline avait pu se cacher à temps et n'avait pas été arrêtée.

Quelques temps plus tard, Marceline et son père sont effectivement déportés en Pologne, elle à Birkenau, lui, à Auschwitz.

Quelques kilomètres à peine séparent leurs baraquements et, entre les deux, des barbelés et des fours crématoires..



Cette lettre est un constat : comme son père l'avait prédit, il ne s'est pas trompé et il n'est pas revenu, elle oui...

Alors pour lui dire qu'elle l'aime et qu'il lui manque toujours, elle lui parle de son enfance, de ses années de déportation et de ce qu'elle a vécu là-bas dans les camps, de sa joie lorsqu'elle a pu l'entrevoir un jour en partant au travail, malgré les coups qu'elle a reçu ce jour-là pour s'être rapprochée de lui sans autorisation, mais aussi de sa vie après, lorsqu'elle est revenue auprès des siens...et des traumatismes qui ne disparaîtront jamais...



Elle avait 15 ans à peine et Nul ne pourra oublier ces (ses) mots...

...Car ils sont différents de ceux qu'on a déjà lu sur ce sujet.

...Car voilà 110 pages qu'on lit en silence presque sans respirer.

...Car c'est un livre nécessaire pour ne pas oublier l'horreur des camps mais aussi que des français ont collaboré à l'envoi de ces êtres humains vers la mort...


Lien : http://bulledemanou.over-blo..
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Et tu n'es pas revenu

« Et tu n'es pas revenu » est une magnifique lettre d'amour écrite par une fille à son père, mais c'est aussi un puissant témoignage d'une survivante des camps d'extermination.

Dans ce court texte, Marceline Loridan-Ivens, aidée par Judith Perrignon, s'adresse à son père, déporté avec elle en février 1944, mais qui n'est jamais revenu. Elle retrace leur arrestation, leur internement à Drancy, puis leur déportation vers Auschwitz pour lui, vers Birkenau pour elle.

Avec beaucoup de pudeur et de simplicité, elle raconte la vie de camp en camp. La déshumanisation, le travail forcé, la faim, le froid, la peur, mais aussi l'amitié et la solidarité. Elle parle aussi de la vie d'après, celle sans son père, et de cette perte qui détruira sa famille. La partie la plus saisissante du récit est paradoxalement celle consacrée à son retour en France et à sa difficile reconstruction. Elle explique la permanence des camps dans l'esprit des survivants et l'impossible oubli. Elle raconte aussi comment elle doit faire face au refus des autres, ceux qui ne savent pas, de l'écouter car ils ne peuvent ou ne veulent pas entendre.

La force de son témoignage c'est aussi la colère et la douleur qui transpirent à chaque page et qui nous secouent et nous forcent à ouvrir les yeux. Marceline Loridan-Ivens sait en effet que les survivants des camps sont de moins en moins nombreux, elle prend alors la parole pour nous alerter face à l'obscurantisme qui gagne et l'antisémitisme qui persiste. Elle pose alors un regard plein de lucidité ou plein de pessimisme c'est selon, sur le monde d'aujourd'hui. Certes c'est parfois dur à lire et à entendre mais c'est nécessaire. Elle ne nous épargne ni la culpabilité ni la honte en accusant la France d'avoir envoyé son père vers la mort, lui qui aimait tant ce pays.

Certains diront, oui encore un énième livre sur la Shoah, mais d'autres diront, oui il faut écrire et dire encore, raconter l'horreur, l'indescriptible, l’indicible. Rappeler, témoigner, pour convoquer notre part d'humanité et faire taire le mal pour que rien de semblable ne recommence jamais.
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Et tu n'es pas revenu

Marceline Loridan-Ivens écrit à son père bien des années après qu'ils aient été tous les deux déportés. Avant Birkenau pour elle, Auschwitz pour lui, son père lui a dit à Drancy "toi tu reviendras peut-être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas." Nous sommes en avril 1944, Marceline a quinze ans.



Elle raconte le camp et ce qui l'accompagne : Mengele qui désigne celles dont la vie se terminera la jour même, la mort, le travail, les convois qui se succèdent. Son père arrivera à lui transmettre un papier et quelques mots écrits dessus, ils se verront quelques secondes. Mais seule Marceline survivra. Son retour en France est loin de l'image d'une fête de retrouvailles. Son oncle lui demande de ne rien dire.



Toujours hantée par la mort de son père, Marceline lui raconte sa vie d'après. La culpabilité d'être vivante alors que d'autres sont morts, la destruction de sa famille "Elle s'est disloquée." Et il y a cette phrase terrible : "Tu aurais dû revenir. J'ai toujours pensé qu'il y eût mieux valu pour la famille que ça soit toi plutôt que moi. Ils avaient besoin d'un mari, d'un père plus que d'une soeur."

Engagée auprès de son mari cinéaste, elle a vécu "puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme j'ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres". Et de faire constat terrible de notre époque où le démon de l'antisémitisme, de la haine se réveille.



Cette lettre d'amour à son père est un témoignage intense, magnifique et douloureux qui fend le coeur. A lire absolument !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Et tu n'es pas revenu

Dans les méandres de son esprit, j’ai été bouleversée de lire ses mots : de sa vie au camp à sa vie après. Elle raconte à son père leur famille : ce que chacun est devenu suite aux traumatismes de la guerre ; et son devenir à elle, ce qu’elle a accompli poussé par ce vécu si pénible. Elle a continué à vivre avec une peine immense en elle, vis-à-vis de son père, celui qu’elle n’a jamais revu après la guerre... mais aussi pour tous ceux qui ont été touchés par toute cette violence. Les répercussions de la guerre, des camps de concentration, ne touchent pas seulement les survivants, mais aussi le cercle familial, les proches.



La philosophie de vie de marceline se résumait à vivre l’instant présent ; et en profiter, même si cela était difficile... car on peut se demander si elle était vraiment revenue des camps ? Physiquement oui ; psychologiquement, pas tout à fait. J'ai apprécié la justesse et la pudeur de son récit. J'y vois beaucoup d'authenticité ; elle ne cherche pas à enjoliver ou à mettre sous silence certaines choses. Elle raconte tout cela avec une sincérité poignante.

Décédée en 2018, Marceline laisse donc derrière elle ce précieux témoignage, tout aussi nécessaire qu’éprouvant. Pour ne jamais oublier.

(avis complet sur le blog)
Lien : https://leslecturesdangeliqu..
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Et tu n'es pas revenu

Marceline est déportée avec son père Shloïme à Auschwitz-Birkenau.



-- Il lui dira qu'elle s'en sortira car elle est jeune mais que lui y restera.





-- Ce récit est une ode à l'amour, l'amour d'une fille pour son père.



Les sentiments que l'on ressent sont si forts et si vrais. 



Les mots utilisés sont simples mais ils M'ont profondément touchés.



-- Marceline exprime la difficulté qu'elle a eu lorsqu'elle est rentrée chez elle, l'incompréhension de son entourage et de sa mère particulièrement.





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Et tu n'es pas revenu

Récit autobiographique de l'auteure sur les camps de concentration, sur son père, le deuil, la famille, la reconstruction.



C'est une lettre ouverte à ce père avec qui elle a été déportée.

Elle nous parle de son vécu dans les camps mais aussi après, la difficile reconstruction, la modification des liens familiaux et de ce processus de deuil jamais abouti..

Elle nous livre ses espoirs, comment il aurait réagi dans le monde actuel s'il était encore là..

C'était court, poignant, sobre et intense avec des moments touchants, émouvants, passés avec ce père auquel elle crie tout son amour.....

▪️

Bref, j'ai beaucoup aimé !
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Et tu n'es pas revenu

Lorsque Marceline Loridan Ivens est décédée en septembre de cette année, j’ai cherché à savoir si ce livre, au titre si explicite, était supportable à lire. Pas de réponse dans mon entourage! Et, puis, Jean-Pierre Viale sur son site « Mes belles lectures » l’a chroniqué et d’un coup, l’envie est redevenue impérieuse !

Même à plus de 80 ans, lorsqu’elle écrit à quatre mains ce livre, Marceline Loridan-Ivens reste cette jeune ado qui a 15 ans est arrêtée avec son père par la milice française au service des SS. Il lui a dit « Toi, tu reviendras peut- être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas » un jour d’avril 1944 au camp de Drancy avant de partir, elle pour Birkenau et lui pour Auschwitz.

Comme un cadeau, Shloïme (ou Salomon) donne à sa petite fille à la chevelure de feu le droit de vivre coûte que coûte ! Marceline Loridan -Ivens explique dans cette autobiographie combien ce fut à la fois lourd à porter, mais aussi, combien cette protection l’a aidée sur la route de sa vie.

Lorsque le temps se fait plus long et que les tempes se grisent, il est souvent le moment où on peut dire ce qui a été le moteur de sa vie. Marceline Loridan-Ivens s’y autorise enfin ! Et elle raconte le froid, la peur, la dégradation, les injures, l’absence d’avenir, la survie, la faim …Et, surtout l’inhumanité des tortionnaires avec toujours, l’odeur des corps gazés ! Et, pourtant, la solidarité était indispensable ! Ces gestes qui resteront comme autant d’espoir contre la folie humaine ! Et, pourtant, lorsqu’elle est revenu même sa mère n’a pu l’écouter ! Et, Les autres de sa famille lui en voudront à elle d’être là alors que lui, il n’en est pas revenu !

Comment faire pour que ce livre soit lu, commenté, discuté ! Car, notre époque a besoin de ses témoignages qui nous rappellent que la vigilance doit être toujours de mise car, rien n’est jamais acquis!
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L'amour après

Merci Marceline pour cette belle leçon de vie. c'est une renaissance après avoir passé près de 2 ans dans l'enfer, la souffrance des camps de concentration et avoir perdu la vue à 90%. Ce bourgeon gelée sur pieds comme elle le dit est une rebelle de la vie. Elle a besoin de se prouver qu'elle vivante. Elle revient d'un endroit (les camps) où tout était imposé, aucun respect, l'enfermement. Sa mère ne peut pas la comprendre, elle n'a pas été déportée. Elle reste sur les coutumes des juifs. Marceline a besoin de vivre, de sortir, d'être libre. Elle aussi une soif d'apprendre, elle se sent inférieur autres (ex: son amie Simone Veil qui a fait des études). Il y a aussi ce père qui a été déporté avec elle et qui n'est pas revenu.

Marceline ouvre cette valise après avoir perdu partiellement la vue, elle à 89 ans, elle va nous parler de l'amour après les camps. Comment apprendre à aimer, comment apprendre à s'aimer. Il y a deux âmes en Marceline :

-l'âme noire, sensible, meurtrie : deux tentatives de suicides, ce passé qui lui colle à la peau, qu'elle veut donner en héritage ( n° de matricule 78750), ce père qui lui manque tant, une mère qui ne la comprend pas qui veut la marier à tout prix.

- l'âme pétillante : apprendre à aimer, l'amour la 1e fois, les hommes, tous ceux qui étaient "collants" ou qui voulaient la dominer, elle les jetait, elle refuse de les revoir, les oublis... Elles portera les deux noms des deux hommes qui vraiment comptés dans sa vie :

- Francis Loridan, son 1e mari qui lui a permis de se libérer de sa mère ( elle est cassée, le principale pour sa mère). Elle ne l'aimait, ils n'ont quasi pas vécu ensemble....

- Et Joris Ivens, l'amour de sa vie qui a su la protéger, la comprendre, lui laisser sa liberté, qui a accepté un triangle amoureux. Ils avaient 30 ans de différence. Comme lui a dit son frère Henri, tu as trouvé ce père qui te manque tant au travers de Joris.

Pour moi, Marceline devrait à faire vivre son héritage et donc le nom de père, Rosemberg qui lui manque tant. Si parfois, Marceline fume un joint, ce n'est pas par manque ou nécessité mais pour oublier ce qui est marqué au fer rouge dans son cœur.
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