Citations de Martha Grimes (249)
En contemplant tous ces livres, Clive soupira, sentant un petit pincement de culpabilité envers Jennifer et d’autres auteurs comme elle, conscient qu’il les avait négligés au profit d’autres, et pas les meilleurs.
Le passé… tout et n’importe quoi. Tantôt il allait droit au but, tantôt il zigzaguait tel un poivrot, batifolait, finassait, dupait, enjôlait. Tous les moyens lui étaient bons pour s’immiscer. Il pouvait débouler n’importe quand, car Ned était toujours en train de penser à ne pas y penser.
« Je suis un “vagabond”, pas un de vos SDF. » Il semblait presque fier de cette façon d’appeler un chat un chat, tout comme il l’était d’appartenir à une espèce en voie d’extinction et non à cette catégorie inventée par les yuppies.
Paul sentit une pointe de jalousie comme il n’en avait pas ressenti depuis quinze ans, quand un ami avait été remarqué par un éditeur alors que des exemplaires de son premier roman à lui jaunissaient dans les placards des maisons d’édition, le terminus des manuscrits refusés.
S'il y avait une chose à laquelle Joanna ne croyait pas, c'était l'intégrité artistique. L'intégrité artistique, c'était un luxe pour les indigents. Tout ce qu'elle voulait, c'était de l'argent.
Jury trouva, sans pouvoir s'en expliquer la raison, que ce mélange avait quelque chose de poignant. Le rappel d'un chez-soi dont il ne se souvenait pas.
Nous attendons toujours une histoire. Nous-même nous sommes une histoire.
Les maisons respirent. Elles portent l'empreinte de tous ceux qui les ont habitées...
La majorité des amis de Diane ne se doutaient pas que l'iceberg de son savoir n'avait pas de partie cachée.
-C'est affreux, n'est-ce pas, madame Kimble, ce qui arrive à la maman de Polly ?
- Ah oui ? Mais que lui arrive-t-il donc, lord Ardry ?
Mme Kimble était en train de lui préparer son crème, un nuage de vapeur embuait son sourire.
- Elle est au seuil de la mort, vous ne le saviez pas ?
Cela ne parut pas affliger Mme Kimble.
- J'en doute fort, lord Ardry. Je viens juste de la voir passer devant la vitrine en compagnie de sa cousine...
Melrose toisa Polly de haut.
- Alors comme ça, elle se meurt, hein ?
- Ca prend longtemps,. Et puis, on peut encore marcher, tant qu'on est pas complétement mort.
Melrose contemplait sa chèvre adorée prenant son petit déjeuner (son brunch, en fait, car il était près de onze heures) devant la fenêtre du petit salon, où elle avait déniché quelques succulentes touffes d'herbes et de jeunes feuilles.
Il se demanda si le mot "biscuit" n'avait pas été enfoncé dès la naissance dans le crâne des Anglais -hommes, femmes et enfants. Toujours est-il qu'il était si présent dans leurs neurones qu'il était absolument impossible de se faire servir une tasse de thé ou de café sans se voir offrir lesdits biscuits.
- Voudrais-tu aller chercher ton père, s'il te plaît, tu serais un gentil petit gars.
Bertie fronça les sourcils.
- Mon p'pa, il est mort.
- Oh. Navré. Eh bien, puis-je dire un mot à ta mère, alors ?
Un bref silence.
- Maman n'est pas là. Il n'y a que moi et Arnold.
- Ma foi, peut-être que cet Arnold ne verrait pas d'inconvénient à me parler. Scotland Yard m'a demandé de passer, fut content d'ajouter Melrose.
- J'ose espérer que nous n'avons pas interrompu votre repas, dit Melrose, remarquant le sombre reste d'un sandwich ainsi qu'un verre encroûté de lait, tous deux ayant l'air de dater de plusieurs jours, posés au bord de la table.
Cette idiote. Qu'a-t-elle donc fait ?
Foutue comme elle est, elle est à l'abri de toute effraction de culotte.
Les mains sous la nuque , les photos de sa mère et des orphelins posée contre sa lampe de chevet , il pensa : il ne se brise jamais. Il pouvait s'étirer d'un quartier à un autre , à travers tout un pays ou jusque dans la mort , mais il ne se rompait jamais , ce lien entre les parents et leurs enfants.
La voix de sa mère , il aurait dû obéir ; mais il y avait tant de choses fascinantes à regarder , le crépuscule se parait de minuscules guirlandes clignotantes. Elle l'appela encore. Il continua à fouiller parmi les éclats de béton , les gravats. Sa mère l'appelait à nouveau............
Elle me fout la paix avec mes cigarettes. Tout le monde me prend la tête avec le tabac , mes copains surtout , comme si arrêter de fumer allait me sauver la vie. Ils m'ont donné un nouvel antidouleur qui me convient nettement mieux que celui d'avant.
Tu es aussi bon que flic que moi , sinon meilleur........Mickey s'efforça de sourire
- Peut -être ; mais je suis un flic mort. Ou disons plutôt que je le serai d'ici quelques mois.
- Quoi que veux tu dire ?
- Une leucémie. Pour être plus précis: une leucémie myéloïde ,LMC pour faire simple. Elle n'est pas très fréquente mais touche surtout les gens de mon âge.
Carrie, qui aimait lire, s’étonnait souvent qu’il y eût si peu de livres sans grande scène d’amour. Ces scènes ne la gênaient ni ne lui répugnaient. Simplement, l’entremêlement des lèvres et des corps la laissait complètement tenir à peu près dix minutes, ce qui était beaucoup pour un bipède.