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Critiques de Maurice Renard (116)
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Le péril bleu

Entre comédie, quand il prend à contre pied les méthodes de Sherlock Holmes, et tragédie, avec les nombreuses disparitions humaines, ce roman reste un ouvrage dur dans le fond, qui donne une bonne claque à l’orgueil des humains.

Le ton est d’abord bon enfant, même après les premières disparitions. Il vire ensuite au sordide quand il se met à pleuvoir des morceaux de corps humains… Un ennemi invisible sème la terreur dans l’Ain en « pêchant » ses victimes sur terre, dans les airs, et leur fait subir des horreurs. En fait, des horreurs pas pires que celles que les humains font subir aux autres êtres vivants de la planète, au nom de la science !

Plus de cent ans après sa publication, ce roman est dépassé en ce qui concerne les détails techniques et scientifiques, mais impérissable en ce qui concerne la description des sentiments dominateurs de la race humaine. Il est bon de la remettre à sa vrai place de temps en temps. Avec ses araignées invisibles, Maurice Renard, en dénonçant notre égocentrisme et en nous poussant à plus d’humilité, est un précurseur dans le genre.
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Les mains d'Orlac

Un pianiste virtuose, Stéphen Orlac, a un accident qui nécessite la greffe des deux mains, le chirurgien de renom lui mettra celles d’un criminel tout juste guillotiné. Peu de temps après d’horribles crimes sont commis, dit comme ça, ça sonne comme un roman de Guy de Maupassant, et c’est vrai qu’il y a de nombreuses ressemblances avec La main, notamment pour le juste mélange entre fantastique et réalité. Mon édition des Moutons électriques propose une excellente préface qui permet de mieux comprendre d’où sort l’auteur et ce qui l’a inspiré pour ce drôle de roman. Egalement une postface très intéressante sur le roman merveilleux-scientifique et son action sur l’intelligence du progrès.



Le roman se découpe en deux parties, la première va jusqu’à l’intervention et la seconde est sur les crimes, si la première partie semble longue et inutilement descriptive, je trouve que la partie sur les crimes rattrape le tout pour offrir un roman qui mériterait plus de considération. L’ambiance surnaturelle n’est pas immédiate et demandera de la patience, aussi le langage soutenu ne conviendra pas forcément à un public jeunesse.

J’ai plutôt accroché au personnage d’Orlac, mais les autres, même le génial chirurgien, m’ont semblé fade et peu construit par rapport à notre protagoniste manchot. Je n’ai pas été spécialement fan de l’écriture, c’est assez typique du début du XXe siècle dans la façon de faire évoluer personnage et intrigue, on a un bon début, une bonne fin mais au milieu ça laisse à désirer, du moins c’est mon point de vue. Le sujet est original et j’aime bien la façon qu’à l’auteur d’instiller l’angoisse chez son personnage comme chez le lecteur.



Selon moi si livre mériterait d’être plus connu, même si ce n’est pas un coup de cœur le roman garde quand même ses qualités, un personnage fort, une vision fantastique du futur pas si éloignée de la réalité et une bonne fin.

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Le péril bleu

L’auteur de ce roman de science-fiction est né en 1875. Après des études de droit, il se destinait au barreau. Mais il n’était pas très motivé et écrivait des nouvelles avec un certain succès. Il s’est alors mis plus sérieusement à l’écriture et a rédigé des romans dont certains ont été adaptés au cinéma.

« Le péril bleu » est son troisième titre. A l’époque on le compare aux écrits de H.G. Wells, une très bonne référence. Le récit tombe dans l’oubli, est réédité en 1955 (avec des passages tronqués) puis d’autres fois. Les éditions de l’Archipel viennent de le remettre au goût du jour dans leur collection Archipoche. Ce format convient bien à ce texte, facile à transporter avec soi, car comme il est addictif, on n’a pas envie de le lâcher.

Mais qu’en est-il d’une histoire datant de 1910 ? Comment a-t-elle vieilli ?

Nous sommes dans le Jura, plus précisément dans le Bugey. Depuis quelque temps, des événements bizarres surviennent et déstabilisent la population. Objets volés, plantes ou branches coupées, animaux disparus, jamais deux fois les mêmes, jamais deux fois aux mêmes endroits. Des farceurs ? Les « Sarvants » (sorte de trolls dans le folklore local) ? Des travailleurs qui ne sont pas du coin ? Chacun y va de sa supposition et les spéculations sont très nombreuses. Des tours de garde sont organisés mais impossible de coincer les malotrus, ils semblent se glisser chaque fois où on ne les attend pas. D’ailleurs de quels moyens disposent-ils ? Il est surprenant de ne pas les voir agir avec une grande échelle lorsqu’ils vont voler une girouette haut placée sur un toit….. Et puis, un jour, ce sont des êtres humains qu’on ne retrouve pas. Là, c’est la panique. Kidnapping, disparition volontaire, accident ? On accuse, on suppute, on enquête, on suppose et surtout on a peur. D’autant plus que les derniers disparus sont des gens de la bonne société, liés à un grand astronome, Monsieur Le Tellier. Et si demain, c’était ma famille ?

Au début, on reste dans le Bugey, les superstitions ont bon dos, et tout le monde pense que l’affaire va se régler d’elle-même. Puis la situation évolue, l’angoisse va crescendo. Il faut en parler à Paris. Les gens de la capitale regardent ça de loin, ne sont pas décidés à se bouger. Les habitants du Bugey aimeraient qu’on les écoute, qu’on prenne en considération leurs demandes…

L’histoire se partage entre une enquête policière (ah, la petite moquerie de l’adepte de Sherlock Holmes, que c’est drôle), texte fantastique bien dosé et réflexions sur les liens de l’homme avec la science, son sentiment de supériorité sur le monde du vivant et sur les choix de vie de chaque personne (est-il possible de s’opposer aux volontés de sa famille ?).

Si les méthodes d’investigation sont désuètes, le texte en lui-même se lit bien sans le sentiment de se trouver face à un vocabulaire de « vieux » ou des remarques totalement dépassées. Au contraire, c’est intéressant d’observer les réactions des hommes et des femmes de cette époque face à des phénomènes qu’ils ne peuvent ni expliquer, ni maîtriser. Rien n’a vraiment changé…

Je n’avais jamais entendu parler de Maurice Renard et ce recueil a été une très belle découverte. C’est de la science-fiction comme je l’aime avec un univers réel d’hommes et de femmes ordinaires et quelques faits qui les dépassent, car totalement irrationnels. L’écriture fluide, les rebondissements réguliers maintiennent l’attention du lecteur qui aura des explications et des révélations dans la dernière partie de cet opus.


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Le docteur Lerne, sous-dieu

Ce roman fût une excellente découverte pour moi !



Au début du récit, j’ai eu peur de ne pas accrocher à la plume de l’auteur qui fait ‘ancien français’, mais au final absolument pas, j’ai même trouvé que la lecture était très fluide. Par moments, oui, j’ai pu être « gênée » par le style, mais au final cela rajouter un charme au récit.



La trame de l’histoire est originale et hyper intéressante ! Même si l’on sait ce qui va se passer grosso-modo, je peux vous assurer que vous n’êtes pas au bout de vos surprises vous aussi ! Jusqu’à la dernière page, nous allons être surpris et pris dans une ambiance étrange voire horrifique ! Dès fois, je lisais un chapitre avant d’aller dormir, et bien… je ne dormais pas sereine, sereine 🙂



Et en même temps, avec les progrès qu’il y a dans la science, ce roman peut avoir l’air d’un roman d’anticipation. Et je ne sais pas, si c’est plus ça qui m’a horrifiée ou les actes en eux-mêmes ou les deux !



L’ambiance de ce roman reste mystérieuse jusqu’à la fin. Je l’ai lu rapidement, je voulais savoir comment ça allait se terminer pour Nicolas.



Nicolas est très intriguant. On s’attache à lui, certes, mais il a un je-ne-sais-quoi qui fait que je suis restée en alerte tout le roman pour ses actes. Sa curiosité va le pousser à faire certaines choses que je n’aurais pas eu le courage de faire, et ce qu’il va vivre… Vous n’êtes vraiment pas prêts !



Si vous aimez ce genre de roman un peu glauque, un peu anticipateur et que vous n’avez pas peur d’une plume ancienne, foncez !!
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Les mains d'Orlac

Rosine est mariée à Stéphen Orlac, le célèbre pianiste virtuose.

Lorsqu'elle apprend que le train dans lequel se trouve son mari vient de dérailler, elle fait tout son possible pour se rendre à son chevet, pour le sauver lui, et ses mains.

Elle le conduit dans la clinique du docteur Cerral, un chirurgien assez controversé.

Après de multiples opérations, un séjour en maison de convalescence, Stéphen est de retour chez eux.

Rapidement, de drôles de phénomènes apparaissent. Tellement étranges que Rosine se pose alors de nombreuses questions à propos se son mari. Des questions qui ne concernent plus forcément le fait de savoir s'il pourra, ou non, se servir correctement de ses mains à nouveaux...



Cette chronique est assez délicate à écrire, j'ai du mal à mettre des mots sur mon ressenti. J'ai tenté de laisser passer un peu de temps, pensant que comme souvent, j'allais réussir à mieux trouver mes mots en relisant les notes prises dans mon précieux carnet de lecture. Mais cela reste encore un peu confus, alors je vais tenter de m'expliquer au mieux.



Je suis partie en sachant que ce roman avait été écrit dans les années 20. Je m'attendais donc à un style d'écriture bien différent de celui de notre époque. De ce côté là, aucun souci. Le choix des mots, la narration, les descriptions, tout cela m'a offert un petit voyage dans le temps très agréable. Le préambule est intriguant et niveau intrigue, ce roman n'a rien à envier aux autres, loin de là.

Le hic pour moi a été le résumé un peu trop détaillé. J'ai eu une impression de longueur du coup. Et c'est dommage car il y a de nombreux passages intéressants.



En bref, et malgré ce petit souci de longueur, c'est un roman qui m'a étonné. J'ai aimé ce petit côté ésotérique, ce suspense bien présent. Quant a la fin, elle m'a surprise, m'offrant un autre regard. Je serais d'ailleurs assez curieuse de découvrir son adaptation cinématographique.
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Le visage vert, n°31

Bon, je ne peux pas être objectif vu que je figure au sommaire. C'est un magnifique numéro, avec Arthur Machen à la proue, des perles de Maurice Renard et de Camille Mauclair, et d'un auteur complètement oublié, Pascal Mulot. La revue poursuit son travail savant, presque archéologique, avec toute la passion nécessaire. Et puis il y a eu ma découverte d'Yves Rémy et Ada Rémy. L'élégance, l'érudition au service d'une histoire étonnante à la chute réussie. Il est grand temps que je me précipite sur leurs œuvres!
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Château hanté

Voilà une nouvelle bien agréable à lire, même s’il est possible de lui reprocher son manque de fantastique dans la première partie. Mais la narration est agréable, fluide. Les phrases bien construites avec un vocabulaire approprié. La conclusion est bien amenée laissant planer le doute sur l’origine du phénomène. À lire, comme toute l’œuvre de Maurice Renard.
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Les enquêtes du commissaire Jérôme

Bonjour,



Voici un recueil de nouvelles policières que je viens vous chroniquer rapidement en retour de lecture : "Les enquêtes du commissaire Jérôme" de Maurice Renard aux éditions Oxymoron.



Dans ces 26 nouvelles de ce recueil, c'est la mise en scène du commissaire Jérôme, parfois appelé divisionnaire ou encore inspecteur, qui nous raconte les affaires qu'il a brillamment résolue. Des mini enquêtes policières bien étranges et mystérieuses qui fait la part belle à plusieurs personnages.



Le commissaire Jérôme est un fin limier. Trop court pour vraiment apprécier le procédé de ses enquêtes avec une intrigue minimaliste, bien qu'on ne connait pas de manière précise le personnage de Jérôme ou ceux des protagonistes, cependant cela ne nous empêche pas d'en savourer la lecture.



J'ai beaucoup aimé ces nouvelles divertissantes qui pour certaines m'ont bien fait sourire quand à leur dénouement. C'est rare également que certaines restent sans réponse. Vraiment, une belle palette d'énigmes en tout genre mises en avant par un auteur talentueux.



Bonne lecture amis Lecteurs
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Le péril bleu

J'ai lu ce roman à l'époque où la collection Marabout poche avait un remarquable catalogue SF et fantastique. De Maurice Renard, je connaissais Les mains d'Orlac (il me semble qu'un film a été tiré de cette œuvre) et l'excellente nouvelle fantastique : "Le brouillard du 26 octobre". Mais "Le Péril bleu" est sans doute la réussite majeure de cet écrivain. Je goûte d'autant plus ce récit que j'habite près du Grand Colombier et que nous avons sans doute échappé, mes proches et moi-même, à un piège tendu par les Sarvants pour nous capturer. Cela doit remonter aux années 80. Passionné de cerf-volant, j'avais emmené ma femme et mes trois enfants au sommet du Grand Colombier pour essayer le dernier modèle que j'avais fabriqué. L'orage menaçait et un vent violent rabattit à chaque fois mon cerf volant vers le sol. Les premières gouttes commençaient à tomber. Nous redescendîmes jusqu' à ma voiture garée 100mètres plus bas. Stupeur: impossible d'entrer dans le véhicule. Les taquets de porte de ma vieille Kadett étaient abaissés et le trousseau de clefs oublié à l'intérieur. Pourtant j'étais sûr d'avoir laissé la voiture ouverte! Pas le moindre refuge, personne à l'horizon et le plus proche village à 15 km. Heureusement, je connaissais la série Mac Gyver. Je cassai mon antenne radio, formai un crochet au bout, et en forçant sur le caoutchouc de la portière, je réussis après plusieurs tentatives à soulever le taquet. Nous rentrâmes précipitamment dans la voiture. A la lueur d'un éclair, je crus apercevoir une forme bizarre se perdre dans les nuages.

Nous regagnâmes Culoz où des chocolats chauds nous permirent de nous remettre de nos émotions.
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Le péril bleu

Le commentaire de Cathy :



Deuxième roman que je lis de cet auteur et je vous l'avoue bien que cette histoire a été écrite il y a plus de cent ans elle n'a pas pris une ride.

Maurice Renard fait preuve d'une grande imagination, il nous fait découvrir un petit coin de campagne où la nuit des objets disparaissent, ce qui aurait pu passer pour une farce prend une tout autre tournure lorsque ce sont des personnes qui sont enlevées à leur tour.

Les habitants du coin pensent que " les ", créatures du folklore local, pourraient être les responsables.

La première fois que j'avais lu cet auteur, il m'avait fallu un petit temps pour m'habituer à sa plume, cette fois-ci, je n'ai pas rencontré le moindre souci.

Je me suis laissé prendre par l'intrigue, les retournements de situation se succèdent, le récit devient de plus en plus angoissant au fil des pages.

Difficile de croire que cette histoire a été écrite depuis si longtemps, elle me paraît au contraire tout à fait d'actualité.

La plume de l'auteur m'a bien plu, je viens de passer un bon moment de lecture.
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Plus qu'enchantée par cette lecture, j'ai fait là une très belle découverte. J'avoue avoir été dans un premier temps plus que déstabilisée par ma lecture de par le langage utilisé. Un langage très soutenu, du début 20ème siècle, et ce langage soutenu ne vous permet pas une lecture fluide et rapide dans un premier temps. Mais une fois les 50 premières pages lues, une fois que l'on s'est habitué au langage, on est alors totalement immergé dans l'histoire et je peux vous dire que vous ne lâcherez plus, alors, votre lecture.

Totalement captivée, oui je l'ai été. Et cela jusqu'au bout du roman. Plus les révélations tombaient, plus je me suis sentie captivée. Quelle histoire glaçante !! Elle commence par un prologue original. Et ensuite vient l'histoire de ce Nicolas Vermont, et vous ne serez pas au bout de vos surprise de tout ce qui va vous être révélé.

Le Docteur Lerne, un savant fou qui veut rivaliser avec Dieu, et qui veut, lui aussi, être créateur. Vous imaginez donc jusqu'où la folie peut aller.

L'auteur s'est inspiré des progrès de la médecine et des greffes, lorsque l'on replace l'écriture du roman, soit en 1908.

L'écriture est, comme je vous lai dit plus haut, soutenue. Un langage du début du siècle, roman écrit en 1908. Il faut un petit temps d'adaptation pour s'approprier l'écriture et être à l'aise.

Un roman fantastique que vous ne pourrez pas lâcher tellement les révélations seront captivantes mais également angoissantes.

Chronique en ligne :
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L'homme truqué

L’Homme truqué est un court de roman de SF de Maurice Renard originellement publié en 1921. L’auteur met en scène le Docteur Bare, un médecin et scientifique confronté au retour de Jean Lebris, un soldat supposément mort lors de la Première guerre Mondiale qui vient à peine de se terminer, et échappé d’un laboratoire où il a subi des expériences visant à modifier son corps.

Jean Lebris a en effet obtenu des capacités surnaturelles grâce (ou à cause ?) à un savant, le Docteur Prosope, qui lui a rendu la vue grâce à des implants lui permettant de voir les courants électriques et étendant ses perceptions.

Maurice Renard, à travers la figure de Jean Lebris et des deux personnages de scientifiques, interroge les progrès scientifiques et leur portée esthétique, notamment dans leur application à l’être humain.

L’œuvre de cet auteur m’intriguait depuis un moment, et je suis content de ce premier contact avec sa plume !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
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Le mystère du masque

« Le mystère du masque » est un roman policier publié, initialement, dans la mythique collection « Le Masque » aux éditions La Librairie des Champs-Élysées en 1935.



Ce roman est signé Maurice Renard, un auteur plutôt réputé pour ses récits d’anticipation, fantastique, science-fiction, dont « Les mains d’Orlac » est probablement l’œuvre la plus réputée.



Bien que connu et reconnu dans ce genre particulier dont il est réputé pour être à l’origine d’un sous-genre, Maurice Renard (1875-1939) ne s’en est pas moins essayé à un autre genre à la mode à son époque : le policier.



S’il a signé seulement quelques romans policiers (dont « Le Mystère du masque » est le dernier), il s’est également frotté au microroman policier, grâce à LA chronique quotidienne du début du XXe siècle : « Les contes des 1001 matins » paraissant chaque jour dans le journal Le Matin et permettant à divers auteurs de remplir leurs escarcelles, mais également de se créer un lectorat fidèle ou de se faire un nom.



Parmi ceux-ci, Colette, H.J. Magog, Tristan Bernard, Gaston Chérau, Jean-Joseph Renaud, Charles Quinel... et Maurice Renard.



Maurice Renard qui, parmi les presque 600 contes qu’il écrivit pour la chronique, en consacra une bonne partie au genre policier dont 26 au seul personnage de l’inspecteur Jérome, devenu commissaire en cours de carrière.



Le notaire Sérignac a été assassiné. Le meurtrier a été surpris, en pleine nuit, par le clerc venu déposer un travail urgent. Le coupable est vite désigné, le témoin l’a reconnu, il s’agit du frère de la victime. Le mobile ? Le vol : 83 000 francs ont disparu du coffre-fort ; la jalousie : les deux hommes étaient amoureux de la même jeune femme.



Mais lors des premières investigations, alors que le juge et les magistrats chargés de l’affaire se félicitent que celle-ci soit aussi rapidement résolue, l’inspecteur Chabosseau découvre, derrière une bibliothèque, un masque à l’effigie de l’assassin.



Mince alors, le coupable est innocent, mais qui a donc pu tuer le notaire ?



On le sait, rien d’étonnant, pour performer dans le genre anticipation/Science fiction, comme l’a fait Maurice Renard au point d’être considéré comme un maître en la matière, il faut de l’imagination, beaucoup d’imagination et posséder l’art de faire paraître crédible ce qui ne l’est pas forcément au premier regard.



Cela tombe bien, ces deux qualités peuvent servir quand on s’attaque au genre policier et Maurice Renard n’hésite pas à en user dans son roman comme on le constatera tout au long de la lecture.



Car, durant les 75 000 mots de ce roman qui ne peut donc pas être considéré, à l’époque, comme un « petit roman », Maurice Renard joue avec les personnages, les situations et, surtout, les lecteurs.



À partir d’un scénario un peu rocambolesque (surtout pour des lecteurs d’aujourd’hui), dans lequel l’assassin revêt un masque singeant les traits du frère de la victime, afin de le faire accuser du crime, l’auteur développe une histoire qui ne cesse de rebondir et de pointer du doigt tel ou tel personnage au point que le lecteur ne sait plus qui accuser (surtout une fois qu’il a accusé tout le monde). Mais le lecteur n’est pas le seul qui ne sait plus à quelle idée se tenir, l’inspecteur Chabosseau, le policier chargé de l’affaire, lui aussi, ne sait plus sur quel pied danser.



Durant toute l’histoire, un seul personnage semble avoir compris, du moins, être sur une bonne piste, c’est le jeune mécanicien Francis Perlot, qui aborde l’enquête dans laquelle son patron est compromis, comme il le fait d’une panne de voiture, en éliminant un à un les éléments qui ne peuvent pas être responsables de la panne.



Car, si les magistrats, le juge et un inspecteur de police sont sur l’affaire, c’est avant tout et surtout le personnage de mécanicien, qui, avec l’accord et le soutien de l’inspecteur, va se lancer à corps perdu dans l’enquête...



Maurice Renard, que je ne connaissais qu’à travers ses « enquêtes du commissaire Jérome » (je ne suis pas du tout fan de romans d’anticipation) m’a grandement, très agréablement surpris avec ce roman.



Effectivement, j’abordais le récit avec une certaine réticence, réticence qui ne fut par réduite par le premier rebondissement : le masque.



En effet, encore une histoire de grimage si parfait qu’il trompe son monde, cela devient un peu trop récurrent dans le roman policier de l’époque. Et puis ce masque, qui tombe là comme un cheveu sur la soupe... humm, humm.



Puis voilà que l’auteur parvient à m’embarquer dans son récit, une fois les premières réserves effacées, grâce, notamment, à ce personnage de mécanicien fort attachant et tellement bien présenté comme un futur crack que l’on se demande pourquoi l’auteur n’en a pas fait un personnage récurrent par la suite (dommage).



Maurice Renard parvient à jeter la suspicion sur chacun des personnages, et arrive, même, à nous surprendre plusieurs fois en nous apprenant l’identité du coupable.



L’auteur nous livre donc un roman bien pensé, qui joue parfaitement avec les codes du genre policier, propose un panel de personnages ce qu’il faut de caricatural en parvenant à nous en faire suspecter la majeure partie.



Car, si l’opposition cordiale entre les deux enquêteurs se fait sur les éléments usuels du genre : novice/professionnel ; jeune/plus âgé ; orgueilleux/modeste... elle se fait aussi sur la méthode que chacun utilise.



L’inspecteur Chabosseau a érigé en dogme les deux axiomes (qu’il affiche même chez lui) : « Cherchez à qui profite le crime » et « Cherchez la femme ».



Francis Perlot, lui, mène son enquête, comme ses dépannages mécaniques. Il étudie chaque pièce pouvant être responsable de la panne, écarte celles qui remplissent correctement leur fonction, jusqu’à découvrir la pièce fautive.



Et c’est cette opposition de style qui fait le charme de ce roman.



D’autant que cette lutte se déroule de manière très cordiale et qu’aucun des deux enquêteurs n’est tourné en ridicule.



Car, même quand Chabosseau a tort, il a un peu raison et quand il a raison, il a tout de même un peu tort. Mais on ne peut lui jeter la pierre ni le couvrir de ridicule tant tout un chacun aurait pensé comme lui.



Alors, certes, on pourra avancer que l’intrigue est un peu datée et elle l’est à coup sûr puisqu’elle date de presque 90 ans. Pour autant, il faut bien reconnaître à Maurice Renard qu’il développe un récit intelligent, rythmé, aux multiples rebondissements et durant lequel, jamais, on ne devine avec certitude l’identité du coupable.



Grâce à une belle plume, des personnages qui se situent à parfaite distance de l’originalité et de la caricature, de multiples rebondissements, un peu d’humour, et un coupable qui conserve son anonymat jusqu’au bout, Maurice Renard nous livre là un excellent roman policier qui n’a qu’un défaut, que son personnage central (Francis Perlot) n’ait jamais été réutilisé par la suite.



Au final, un excellent roman policier aux multiples rebondissements et qui met en scène un héros à la fois original et intéressant.
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L'homme truqué

Assez discrète, l’Opération Bol d’air dévoile de petits bijoux littéraires durant cette période de lecture confinée. Elle proposait notamment la semaine dernière de découvrir un texte historique de la science-fiction française : L’Homme truqué de Maurice Renard. Et pourtant, écrit en 1921, le texte portait sur une thématique qui ne m’attire pas particulièrement : la Première Guerre mondiale et ses « gueules cassées ». Mais je me devais de lire l’un des pionniers de la science-fiction française.

Et je ne fus pas du tout déçue. L’histoire a un style daté proche des feuilletons paraissant alors dans les journaux, mais l’écriture est claire, légère et peu encombrée. À peine ai-je dû jeter un œil dans le dictionnaire pour me faire une idée du son d’une serinette. Courte, l’histoire commence comme un polar par la découverte du corps du narrateur, visiblement tombé dans un traquenard le long d’une route de campagne. Par miracle, son récit caché dans une poche intérieure de son costume n’a pas disparu.

Et là, le récit entre de plain-pied dans la science-fiction avec le retour miraculeux d’un voisin que l’on croyait mort au front. En réalité, l’homme devenu aveugle lors d’une bataille a été récupéré par les Allemands et envoyé vers l’arrière dans un mystérieux château. Là, on lui greffa des yeux mécaniques d’un genre nouveau. Ayant réussi à s’évader, il est revenu dans son village natal pour y finir ses jours. En paix ?

Très court, avec à peine 145 pages, L’Homme truqué est un récit pourtant complet avec des bases scientifiques solides (pour l’époque), sans être trop jargonneux, et un équilibre plutôt bon entre l’action, la description des états d’âme des différents personnages et l’aspect scientifique. S’il n’entre pas dans les détails, la honte ressentie par cet aveugle défiguré par la guerre et la science est bien décrite, ainsi que son envie légitime de ne plus servir de cobaye, même vis-à-vis de son ami médecin, pourtant bien intentionné. Tout juste peut-on reprocher à l’auteur un retournement de situation plutôt prévisible, et au narrateur une certaine naïveté ?
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Le péril bleu

Dans un premier temps, ce sont des choses qui disparaissent. Si c'est intrigant, ce n'est pas particulièrement problématique. Mais quand ce sont les habitants de la province qui s'évaporent, là c'est plus grave.



D'intrigue policière variant sur le thème d'un Sherlock Holmes de pacotille, le roman tourne alors lentement vers le fantastique tout en dissimulant derrière son approche science-fictionnelle un pamphlet écolo-humanisto-végétarien. En effet, l'auteur dénonce les expériences animales, la vivisection et le rapport bestial que l'homme entretient justement avec les animaux.



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La Rumeur dans la montagne

Cette nouvelle est, je pense, à l’extrême limite du fantastique. Maurice Renard a imaginé un phénomène naturel d’écho fortement improbable. Des réverbérations multiples concentrent en un point de la montagne le brouhaha d’une ville lointaine. Pendant tout le récit, l’auteur laisse planer un doute sur l’origine mystérieuse de ces sons. C’est ce point qui fait placer ce texte dans le genre fantastique. Même sa lecture m’a été agréable, je dois admettre qu’elle m’a déçu en comparaison des autres textes de Maurice Renard beaucoup plus SF ou fantastique.
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Les mains d'Orlac

Je n'ai pas vraiment été emballé par cette histoire qui commençait pourtant bien avec cet accident de train. Je m'attendais alors à un vrai roman fantastique et à beaucoup plus de mystère.

Le tout est assez mal ficelé et tombe en miette avec une fin en queue de boudin. Aucune explication n'est par exemple donnée sur l'accident de train, qui est pourtant le mystère principal de l'histoire au départ.
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L'homme truqué

Après la première guerre mondiale, le docteur Bare découvre que son ami Jean Lebris est vivant, mais qu'il est revenu différent. Refusant de se faire soigner, celui-ci demande qu'on garde le silence sur ce qu'il a subi et transformé.



Ecrit en 1921, cette nouvelle n'a pas vieilli et propose une vision de la greffe intéressante et quelque peu inquiétante. On apprend que Jean Lebris a été enlevé, ses yeux remplacés par des prothèses et qu'il voit différemment. Parler de ce livre sans déflorer la nature de l'homme truqué serait ardu.

Maurice Renard ne va pas uniquement parler de science-fiction (merveilleux scientifique disait-on à l'époque), mais sa nouvelle va explorer le policier et la romance. Si l'ombre de la première guerre mondiale se fait sentir, les personnages font tout pour l'oublier et construire un monde meilleur. L'élan patriotique est d'ailleurs présent tout au long du texte et même chez "l'ennemi" on reconnaît la valeur des invités/prisonniers en les traitant bien. Un "ennemi" qu'on sent puissant, qui ne recourt à la force qu'en cas de nécessité. Cultivé, aimable, on sait peu de choses de cet homme qui va opérer Jean Lebris. Il se fait appeler Prosope, il n'est pas militaire et dit avoir quelque réputation comme médecin. Malheureusement pour notre héros, Prosope a une vision bien scientifique de son patient : l'amour de la science avant tout !

C'est le docteur Bare qui joue le role du narrateur. Personnage emprunt de patriotisme, curieux de la science qui émerge, il essaye de modérer les humeurs de son ami Jean Lebris. Il va jusqu'à proposer quelques expériences pour tester les différentes applications du "trucage" de son ami. Quant à Jean Lebris, la guerre, son opération et une santé déjà fragile ont raison de son caractère. Morose, il se sent condamné et ne demande qu'une chose, qu'on le laisse finir auprès des siens. Le dernier personnage important est celui de Fanny Grive, qui loue avec sa tante l'étage au-dessus de la famille Lebris. Jolie, dévouée, elle remplit les coeurs d'espérance et d'amour.

Sous la plume de l'auteur, le retour à la vie civile de Jean Lebris est emprunté d'ambiance policière. Paranoïa, secrets, "l'homme truqué" a peur des répercussions si on le sait vivant. Quant à la science-fiction, elle est présente par le "trucage". Cet homme qui voit grâce aux prothèses de Prosope. La théorie (utiliser un autre organe relié au nerf optique pour voir) semble plausible et sa réalisation monstrueuse. Pour Jean Lebris, la réalité n'est qu'image imprécise d'un côté (ou plutôt des couleurs), mais au fil du temps, il devine tous les aspects des couleurs, qu'elles soient physiques, chimiques ou construites...

Dernièrement, la bande dessinée L'Homme Truqué est parue. Scénarisée par Serge Lehman et dessinée par Gesse, elle montrait une vision différente de l'homme truqué. Pour comparer un détail parmi d'autres, la version 2013 voudrait que l'homme truqué revête un casque qui rejoint les yeux. Celle de 1921 décrit des prothèses de la taille des yeux, reliés aux nerfs optiques... Est-ce l'effet de la mode Steampunk ?



Véritable drame, L'Homme Truqué est une magnifique nouvelle. Si l'aspect scientifique est bien présent, c'est l'amalgame des genres qui permet d'être plongé dans le récit. Maurice Renard décrit très bien les sentiments de la race humaine. A découvrir ou à relire de toute urgence.



L'HOMME TRUQUE

AUTEUR : MAURICE RENARD

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Le Maître de la lumière

Tout commence par une histoire d'amour contrariée, du style "Roméo et Juliette", mais version Corse.



Un Orthofieri aurait, longtemps plus tôt, assassiné un Christiani, et depuis ce jour, les deux familles se haïssent, et il semble que rien ne pourra jamais changer ça... jusqu'à la rencontre de Charles Christiani et Marguerite Orthofieri, qui tombent amoureux dès le premier regard, bien entendu.



Désespéré de ne pouvoir épouser celle qu'il aime, Charles fait alors la découverte d'une pierre qui reflètent des images du passée, et va alors tenté coûte que coûte de découvrir ce qu'il s'est vraiment passé, qui a vraiment tué César. Cette recherche est longue. Longue et peu intéressante. Il faut dire qu'il veut résoudre le meurtre tout simplement en regardant ce qu'il s'est passé. Autant dire donc, qu'il ne se passe pas grand chose...

D'ailleurs, j'ai sauté de nombreux paragraphes.



De plus, les personnages sont peu intéressants, et l'histoire d'amour particulièrement plate. Seul le personnage de Bertrand, fiancé de la soeur de Charles, m'a été un peu sympathique.



Deux étoiles malgré tout, car l'envie de savoir qui était l'assassin César m'a quand même fait lire le livre jusqu'à la fin (même si de nombreux passages ont été lus en diagonale...)
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Histoires d'occultisme - Anthologie

Le titre "occultisme" laisse une impression de secrets et de mystères un peu trompeur. Plus factuellement, c'est une compilation générale de nouvelles fantastiques où le surnaturel est apporté par des humains (et, dans un cas, un chat) qui pratiquent la magie.



Beaucoup de variations sur le thème de l'enchantement, pour tuer ou pour séduire, et finalement ça va assez vite sur le côté compréhension de l'univers en général et théories occultes. Je l'ai un peu regretté. Peut-être parce que si les auteurs expliquaient trop, cela tournerait en fantasy plutôt qu'en fantastique...



Il y en avait quand même des très bonnes. J'ai beaucoup aimé "L'elixir de longue vie" de Balzac (et personne ne m'avait jamais dit que c'était une réécriture de Dom Juan), la fin est terriblement frappante. Sinon, "Le château de Leixlip" de Maturin était un peu décousue mais écrivait les fées d'une façon qui me plait, et j'ai aussi aimé "Un bonbon pour une bonne petite" de Bloch, qui a un esprit très moderne et factuel et presque fantasy urbaine, pour le coup. Dans celles que j'avais déjà lues, j'adore "Le Miroir d'encre", mais j'aime tout ce que fait Borges.



Ceci dit, elles avaient toutes de bonnes idées, et ont été choisies pour cela en premier : pour offrir un large panorama et plusieurs variations du thème choisi.

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