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Critiques de Maurice Renard (116)
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Les mains d'Orlac

Il y a au moins trois manières de lire "Les mains d'Orlac" de Maurice Renard, réédité par Les Moutons Electriques.

Comme chercheur, historien de la littérature, critique en gestation, on s'émerveillera devant le travail d'un des précurseurs de l'anticipation moderne, qu'il appelle « merveilleux scientifique ». On lui donnera une place méritée au sein d'un panthéon, avec Jules Vernes ou HG Wells, entre autres, panthéon dans lequel il a pleinement sa place en tant que prosélyte de la pensée rationaliste, démontrant habilement dans son roman ce qu’est l'imposture spirite (pour citer Guénon) et les errances de la croyance dans le surnaturel, car tout finit par s’y expliquer scientifiquement (même le fantôme) ; Occam avait donc raison...
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Les mains d'Orlac

les mains de Roxana , tv film, d'après "les mains d'orlac" de Maurice renard

la greffe d'un organe, de peau, d'un morceau de chair, d'os, est une prouesse médicale et chirurgicale un "corps" etranger fusionne avec un autre, mais derrière ce greffon,qu'y a t il ? des nerfs, des tissus humains, ou aussi l'adn d'un donneur??

Roxana ,violoniste, gravement accidentée des mains, ne peut en être opérée, des prothèses sont son dernier recours , elle devra donc être amputée ,selon l'avis des spécialistes

mais un médecin, lui propose une greffe de main, il est lui même cobaye de cette opération, il n'est pas très bien vu de ses confrères.

rééducation douloureuse a base de mini chocs électriques, traitement lourd anti rejet, Roxana subit tout avec courage, et décide de stopper sa carrière , et voir grandir sa fille

sa sœur, son agent artistique, est déçue de cet abandon, et se sent flouée, trahie, manipulée par le médecin, elle laisse Roxana livrée a elle même

sa petite fille , se confie, sa nounou la bat, elle sera congédié et retrouvée assassinée!

Roxana dort mal, fait des choses dont elle n'a pas le souvenir, ses mains ,semblent possédées, des pulsions , elle se voit en une autre femme dans son miroir, elle a des flashs, des rêves étranges.

serait ce les effets du traitement anti rejet, ou voit elle, fait elle, est elle possédée ?? sous l'emprise d'une autre, a qui avaient appartenu ses mains? greffe ou magie noire? sert elle de cobaye, pour asseoir la bonne réputation de ce médecin très controversé? a t elle récupéré l'ADN de la donneuse, qui serait une criminelle?

ce médecin justement est injoignable, et

bientot,elle est le suspect principal dans le meurtre de sa nounou....

on apprendra qu'elle est victime d'un complot, d'une vengeance ,d'un traitement surdosé volontairement ,se suggestions! la rendre folle, la mener a la mort, le médecin entend ainsi se venger du père de Roxanne ,qui lui a fait un sale coup....

ce tvfilm, bien interprété par Sylvie Testud dans le rôle de Roxana, m'a dérangée:

the "freak"! des mains qui dérangent, les mains d'une autre, une greffe, mais surtout "2 trucs" , "ces mains" qui font d'elle un monstre, une greffe encore peu pratiquée avec succes,des mains humaines sur une autre humaine, et celle ci ,remerciera la donneuse, se rendant a la fin du film sur sa tombe; mais la donneuse , apparemment n'en a pas fini avec elle... pourtant, Roxana a de nlles mains, mais a quel prix!! derrière ses mains, une morte; accompagnant ses tissus humains, cette chair , ces os, subsiste t il un ADN, une âme?

combien de musiciens en pleine interprétation, ont ils la sensation d'être possédé par le corps ,l'esprit d'un autre?

l'emprise d'un médecin, profiteur d'une patiente qui attend de lui un miracle, le succes, les contrats et promotion a honorer, une artiste qui finalement ne s'appartient pas, tout a sa carrière et son public, qui l'adule,et derrière cette star,une femme qui s'oublie... et ne voit pas grandir sa fille, une mere violoniste ,dépendante de sa sœur, son agent.

ses mains nouvelles, et la donneuse, semblent aussi mettre roxanna sous emprise

cette greffe , est elle un succès ou au contraire une lourde croix a porter?? derrière cette prouesse , qui existe depuis peu, quel en est l'enjeu? l'aide, l'humanité, ou un tour de passe passe , dont on ne connait pas bien les consequences? l'homme joue ici avec l'Homme ,et son corps, la créature de FRANKESTEIN n'est pas si lointaine....
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Les mains d'Orlac

Je ne connaissais pas du tout ce roman, et n'avais jamais entendu parler de son auteur. Je suis contente d'avoir comblé cette lacune, car le livre m'a beaucoup plu. Mêlant savamment le suspense et la science-fiction (à l'époque, l'un des éléments du roman était impossible alors qu'il l'est aujourd'hui), nimbant le tout d'un parfum de fantastique, Maurice Renard mène le lecteur (moi, en tout cas) où il le souhaite. L'énigme s'installe peu à peu, puis des complications épaississent le mystère. Les rebondissements arrivent à point nommé, et la supposée incohérence est très bien expliquée. L'auteur l'a habilement placée, car le lecteur a seulement le temps de la digérer.

[...]

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Les mains d'Orlac

Les mains d’Orlac raconte l’histoire de Stephen Orlac un célèbre pianiste dont la vie va basculer lorsqu’il est victime d’un accident de train. Gravement atteint à la tête et aux mains, il va subir plusieurs opérations. Suite à cela, des phénomènes étranges vont se multiplier autour du pianiste et de sa femme.



Les résumés officiels révèlent une très grande partie de l’histoire, il ne faut surtout pas les lire au risque de se « gâcher » 75% du roman. En revanche, le résumé proposé par VOolume, éditeur du livre audio adapté de l’oeuvre est très bien. Je conseille de ne pas aller plus loin dans les recherches sur ce livre et de s’en tenir à ce court résumé.



Le début m’a beaucoup plu, j’ai de suite été embarquée dans cette ambiance sombre et angoissante. Cependant, au milieu du roman j’ai ressenti de nombreuses longueurs et beaucoup d’ennui. J’ai parfois hésité à abandonner ma lecture mais j’ai persévéré et je suis contente de l’avoir fait !



La fin est assez rapide mais très efficace, les révélations m’ont très agréablement surprise ainsi que les réflexions qu’elles amenaient.



Je suis assez mitigée sur ce livre que j’aurais pu adorer en raison de son originalité et de la fin, mais qui m’a déçue par ses longueurs.

La version audio était bien adaptée au style et m’a sans doute permis de m’accrocher jusqu’à la fin de ce récit.



Entre classique, fantastique et policier, je suis contente d’avoir pu découvrir les Mains d’Orlac malgré tout.



#NetGalleyFrance
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Nicolas, Nicolas, Nicolas... Dois-je te dire que ton oncle le docteur Lerne est complètement fou? Je pense que tu le sais déjà, étant donné toutes les choses que tu as vues ou subis. Je t'avoue que j'ai eu beaucoup de mal, ton écriture est assez ancienne pour moi et j'ai eu des difficultés à comprendre parfois. Du coup il m'a été difficile de rentrer entièrement dans ton histoire, c'est vraiment dommage car l'aspect glauque, suspens voir surréaliste avait tout pour me plaire. Pour en revenir à ton oncle, cet homme est très mystérieux, il est difficile de le cerner et ce jusqu'à la fin de l'histoire. Il fait des expériences chirurgicales et c'est juste fou! Tout y passe, les plantes, les animaux etc.. En effet son plan est diabolique, son caractère est désarçonnant, mais vraiment ! Puis, à la fin tu comprends mieux qui est cet oncle, son véritable visage et je le sais, ça t'as fait beaucoup de chagrin. Mais Nicolas, je me demande sincèrement si tu arriveras à vivre une vie normale après toutes ces horreurs. J'ai un énorme doute là-dessus car qui le pourrait? Voilà Nicolas, c'est ton histoire à toi, malheureusement elle ne m'a pas convaincue, mais ce n'est pas grave car je pense qu'elle plaira à d'autres. Il faut se faire son propre avis et pour ça tu en sais quelque chose hein?.
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Le péril bleu

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre qui commence avec des évènements qu'on classerait facilement entre la farce de carabins et le vandalisme pur et simple, et qui vont se révéler bien différents. La construction est solide, les personnages savoureux, il y a de l'humour et des coups de griffe, une réflexion sur notre propension à "collectionner" le vivant fort bien amenée. Le roman, écrit en 1912, est tombé dans le domaine public et se trouve facilement et gratuitement en numérique, ne vous en privez pas !
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Le commentaire de Cathy :



Maurice Renard est un auteur que je n'avais jamais lu, la première parution de ce roman date de 1908, malgré le temps qui a passé l'histoire n'a pas pris une ride. Nicolas décide de rendre visite à son oncle qu'il n'a pas vu depuis déjà quatre ans. Arrivé dans les Ardennes, le jeune homme comprend très vite qu'il se passe des choses étranges dans le domaine.

Que se passe-t-il dans la serre ?

Qui est cette jeune femme hébergée par son oncle ?

Nicolas était loin de se douter des découvertes qu'il allait faire.

Quelle histoire nous propose l'auteur, la thématique du savant fou est parfaitement traitée.

Une atmosphère assez particulière s'installe très rapidement, au fil des pages nous découvrons, souvent avec stupeur, les "œuvres" que le docteur Lerne est en train de créer.

J'ai aimé ce récit fantastique, il m'a fallu un temps d'adaptation aux tournures de phrase de l'auteur, c'est une histoire très bien construite, j'ai eu des frissons à plusieurs moments pendant ma lecture.
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Un roman très étonnant et fantastique, sorte de Frankenstein français se déroulant dans les forêts Ardennaises (en même temps le décor s'y prête). J'ai beaucoup apprécié de suivre le récit à travers les yeux de Nicolas et les références à la littérature du genre, à commencer par Circé qui donne son nom aux expériences du docteur Lerne. J'apprécie également la progression dans les découvertes des expériences et la plume de l'auteur. Le vocabulaire est recherché et les tournures de phrases réellement agréables à lire. J'aime beaucoup le côté jusqu'au boutiste de l'auteur qui va vraiment au bout de son idée et j'ai particulièrement apprécié le passage du taureau.



Ce que j'aime : les expériences et la manière dont le récit est construit, les découvertes de Nicolas, la chute qui même si elle est attendue est bien écrite, la plume de l'auteur



Ce que j'aime moins : le personnage d'Emma que je trouve un peu fade au bout du compte



Pour résumer



Un excellent récit qui va au bout de son idée et nous propose du vrai fantastique



Ma note



7,5/10
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Dès le début de ce roman, j’ai eu énormément de mal à me plonger dedans. Pourquoi ? L’écriture est vraiment assez ancienne avec du vocabulaire que je ne connais pas trop. J’ai donc eu ce blocage au niveau du langage.



Cependant, au fur et à mesure des pages on s’imprègne du style d’écriture et on commence vraiment à comprendre l’histoire. Et l’histoire est vraiment hyper spéciale. Excusez-moi mais ce docteur est vraiment fou.



C’est une lecture vraiment particulière je pense. Si vous aimez vraiment le côté un peu « historique », « ancien » dans le style d’écriture je pense que vous allez adorer.



En résumé, pour moi, cette histoire est vraiment complètement folle, atypique et on ne la retrouve pas dans tous les romans suspense. En revanche, le style d’écriture est vraiment différent donc il faut vraiment prendre le temps de comprendre et d’analyser.
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Les mains d'Orlac

Les mains d’Orlac est un roman policier qui baigne dans une ambiance fantastique avec des relents d’occultisme.

Dans ce roman, ce sont de nombreux thèmes qui sont explorés, le spiritisme, la restructuration du corps humain à partir de différents éléments, la persistance rétinienne quand l'image visionnée subsiste même si la vision de l'original a cessé, la photographie de la pensée, et bien sûr l'anthropologie criminelle.

La langue est directe mais suffisamment soignée pour que l'intérêt persiste.

L’intrigue est passionnante, car le lecteur d'abord embarqué dans une série de phénomènes surnaturels va peu à peu redescendre sur terre quand la rationalité reprendra le dessus.

On y retrouve cette ambiance noire, des scientifiques un peu fous, des personnages torturés mais surtout une question centrale: est-ce que les mains d'un meurtrier greffées à quelqu'un d'autre peuvent avoir une volonté propre et commettre des crimes malgré la volonté de leur nouveau propriétaire?

Parce que c'est tout le problème d'Orlac: ces mains n'ont pas été sauvées, elles ont été remplacées par celles d'un condamné à mort.
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Les mains d'Orlac

Lecture fini il y a quelques jours "les mains d'Orlac". C'est assez différent de ce que je lis d'habitude ça reste du fantastique. J'ai eu du mal à rentrer dans le livre au début ça arrive de temps en temps mais je l'ai tout de même fini car ça va aller le coup d'aller jusqu'au bout.

Je pense que c'est un livre à avoir lu au moins une fois. Car sa mélange fantastique thriller et psychologie. On se demande quelle est la part de réalité ou de fantastique chez les Orlac.



Résumé :

Victime d'un accident de chemin de fer, le pianiste Stephen Orlac perd l'usage de ses mains. L'étrange Docteur Cerral décide de lui greffer les mains d'un meurtrier qu'on vient de guillotiner. C'est alors que la vie de Stephen Orlac bascule dans le cauchemar. Il commence à faire des rêves étranges et sa femme remarque d'étranges changement de comportement.
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Les enquêtes du commissaire Jérôme

De tout temps (probablement moins à notre époque), la presse fut un support permettant à de nombreux écrivains de faire leurs armes ou bien de mettre du beurre dans leurs épinards.



Les uns se sont fait un nom à travers des nouvelles, des chroniques, des contes ou des romans-feuilletons en charmant les lecteurs de cette presse écrite qui fut longtemps un vecteur d’histoires pour une bonne partie de la population.



Les autres profitèrent d’une certaine notoriété pour s’assurer quelques revenus en faisant des piges pour les journaux.



Maurice Renard, un nom qui résonne encore de nos jours, principalement pour ses écrits fantastiques et son titre de créateur du genre « merveilleux scientifique », est un peu entre les deux.



Si sa carrière littéraire débute par des romans (après un recueil), c’est grâce à un roman-feuilleton paru dans la presse (« Les mains d’Orlac ») avant d’être édité en livre et adapté au cinéma qu’il acquiert une certaine réputation.



Par la suite, et jusqu’à sa mort, il écrira de nombreux textes pour cette même presse.



Comme beaucoup d’auteurs de son époque (Colette, Tristan Bernard, H.J. Magog...), Maurice Renard contribuera à alimenter la chronique quotidienne du journal Le Matin : « Les 1001 contes du Matin ».



Pour l’occasion et pour des raisons principalement alimentaires, il écrira plusieurs centaines de contes, des petits récits s’étalant au maximum sur deux colonnes (1000 à 1500 mots).



Dans le lot, 26 textes mettent en scène un même personnage, celui que l’on nommera « le commissaire Jérôme » même si durant toute sa carrière littéraire il passera par divers grades.



Maurice Renard, contrairement à d’autres de ses confrères, s’attachera à proposer de véritables mini-enquêtes policières, plutôt que de verser dans la parodie ou le récit à moral ou à chute ou dans la franche rigolade.



Évidemment, dans ces formats ultra-courts, les intrigues seront réduites à leur portion congrue et le nœud de l’histoire sera probablement plus éventé par le lecteur actuel que par celui de jadis.



Forcément, une telle concision ne laisse aucune place à la description d’un personnage qui change d’ailleurs d’âge, de grade, de situation familiale en cours de route sans que jamais le fil de lecture ne soit chronologique.



Bien sûr, la résolution des enquêtes peut, désormais, parfois prêter à sourire.



Pourtant, force est de reconnaître à Maurice Renard la capacité de proposer bien souvent un récit qui tient debout sans jamais sombrer dans certaines facilités.



C’est donc un véritable exercice de style, louable et appréciable auquel l’auteur s’est essayé.



Et c’est, du coup, un réel plaisir de lecture que de découvrir ces différentes enquêtes pour peu que l’on apprécie les écrits très courts.



Car il ne faut pas oublier que Maurice Renard faisait toujours preuve d’intelligence et d’imagination et de talent dans tous ses écrits, les plus longs comme les plus courts.



Au final, un recueil de très courtes enquêtes qui se lit très agréablement grâce au talent de l’auteur.



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Les mains d'Orlac

Malgré le style un peu ancien de l’écriture de Maurice Renard un soupçon fastidieux à lire parfois, mais qui m’a appris de nouveaux mots, « Les mains d’Orlac » est un roman très riche et de grande qualité que j’ai énormément appréciée.



Retrouvez la chronique complète sur Songe d'une nuit d'été
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Le visage vert, n°31

Cela faisait un bail que je n’avais pas chroniqué de revue – et par exemple Le Visage Vert : de cette excellente revue de littérature fantastique et décadente, je n’avais plus parlé en ces lieux interlopes depuis le n° 24… et nous en sommes au 31. Or Le Visage Vert vaut bien qu’on en parle – et ce numéro au très joli sommaire en témoigne assurément.







Dans ce numéro, nous avons onze fictions courtes, dont une pièce radiophonique due aux excellents Yves et Ada Rémy – il faut y ajouter un essai du toujours impressionnant Michel Meurger ; commençons par-là, allez. « Du côté des loups (V) : Garous et meneurs de loups littéraires – « Viens, allons vivre avec les loups » s’inscrit dans une série au long cours dont j’ai raté les précédents épisodes... En même temps, cet article abondamment annoté a un objet probablement plus précis que son titre à rallonge ne le laisse supposer, car les considérations tournant autour de l’historiographie, disons, de la Bête du Gévaudan, y occupent une place centrale. Cependant, au-delà, l’article envisage un certain nombre de cas de loups prédateurs, mangeurs d’adultes et d’enfants, en Europe occidentale essentiellement, et en s’appuyant le plus souvent sur de très obscures monographies d’histoire locale. On retrouve sans surprise, et avec un immense plaisir, dans cette étude, l’impressionnante érudition caractéristique des travaux de Michel Meurger, même si, pour le coup, elle a peut-être les défauts de ses qualités ? J’ai parfois eu l’impression que l’auteur plaçait peu ou prou toutes ses sources au même niveau – tout en concédant que, dans cette perspective historiographique, c’est une approche qui peut se tenir… Ajoutons aussi que l’article a une dimension vaguement partisane, peut-être ? Pour Michel Meurger, semble-t-il, à moins qu'il ne s'agisse... de littérature, les cas de prédations à l’encontre d’humains sont largement attestés, et bien plus que ne le prétendent les écologistes désireux de réintroduire l’animal croquemitaine par excellence ici ou là – il ne semble guère porter ces militants dans son cœur, à en croire quelques menues piques éparses… C’est peut-être ici, en fait, que la tendance à mettre toutes les sources sur un même plan me paraît plus particulièrement problématique – les archives, au fond, pouvant susciter les mêmes périls à cet égard que l’Internet saturé de fake news, etc., que l'on vilipende à bon droit à ce propos, mais le problème n'est pas si inédit qu'on le prétend parfois (ce sont ses proportions qui le distinguent). Michel Meurger est sans doute un chercheur trop accompli pour tomber dans ce navrant panneau, heureusement. Il y a quand même de gros délires dans le tas de ces sources, et, comme l’auteur l’analyse pour le coup très judicieusement, des biais politiques, philosophiques, religieux et moraux qui déforment les comptes rendus et leur confèrent une portée allant bien au-delà du simple fait-divers sordide – et l’étude de ces biais figure parmi les éléments les plus saisissants de cette communication, et peut-être les plus susceptibles d’extrapolations contemporaines. Car, avec ces menus bémols, demeure une belle somme d’érudition, très pointue, mais aussi très stimulante et tout à fait passionnante – Michel Meurger égal à lui-même.







Mais cet article, hors notices bien sûr, est la seule non-fiction de cette trente-et-unième livraison du Visage Vert – le reste consiste en nouvelles généralement assez courtes, s’il y a quelques exceptions notables ; et, comme souvent dans cette revue, on alterne auteurs français et étrangers, mais aussi et peut-être surtout actuels et plus anciens, dont certains sentent passablement la poussière, tandis que les noms connus sont mêlés d’autres bien davantage obscurs.







Commençons par les « vieilleries ». Et évacuons d’emblée la seule vraie fausse note, en ce qui me concerne, de ce numéro, à savoir « Le Mendiant – conte fantastique », très poussive nouvelle d’un très obscur auteur du nom de Pascal Mulot (rien à voir avec le bassiste, de toute évidence, eh). La plume de plomb et le rythme mal assuré du récit en rendent la lecture pénible, et il y a trop d’exemples plus enthousiasmants de cet archétype du cauchemar forestier dans la littérature fantastique (je vous reparlerai prochainement d’Algernon Blackwood…) pour justifier véritablement que l’on sorte ce conte maladroit de son carton.







Par chance, et sans vraie surprise, le reste est autrement convaincant. Ainsi la « Chinoiserie » de Sauphus Bauditz : tout est dans le titre, ou presque, et un lecteur chinois en ferait peut-être une attaque cardiaque, mais ce conte aux faux airs de fable, et pour le coup dépourvu de tout élément fantastique, s’avère très amusant – une aimable satire que l’on lit le sourire aux lèvres.







On atteint tout de même un tout autre niveau avec « N », un conte inédit du grand Arthur Machen. Cette nouvelle est assurément bavarde, surtout dans ses premières pages, où l’on dissèque la géographie insolite (ou pas toujours tant que cela) de Londres, tout en questionnant les souvenirs des promeneurs, ou, au même niveau, leur tendance à s’illusionner quant à ce qu’ils voient et choisissent plus ou moins consciemment de garder en mémoire. Mais la conclusion de la nouvelle, riche d’images fortes et de personnages joliment peints, compense sans peine cet éventuel défaut initial (qui justifie au passage de nombreuses notes, si pas exhaustives, car, pour le lecteur francophone, tout cela risque de s’avérer plutôt hermétique). Une magie opère, en définitive, fond et forme, qui convainc tout à fait. Machen était un grand auteur, et il serait souhaitable que son œuvre soit autrement disponible en français qu’elle ne l’est aujourd’hui (soit quelques recueils chez Terre de Brume, éditeur dont je ne sais jamais s’il est mort, vivant, ou les deux).







Mais, à propos d’auteurs à redécouvrir, il en est un ici qui a eu droit à quelques heureuses rééditions ces dernières années, notamment chez L’Arbre Vengeur et dans la collection des « Orpailleurs » de la Bibliothèque Nationale de France, et c’est Maurice Renard. Le Visage Vert est également de la partie, qui a édité, en même temps que sortait ce numéro, le recueil Celui qui n’a pas tué, que je lirai prochainement. Mais, en guise d’amuse-bouche, nous avons droit ici à deux très brèves nouvelles justement issues de ce recueil. « Hippolyte », avec son cadre militaire que l’on retrouvera plus loin chez Camille Mauclair, est un récit qui parvient étrangement à combiner le grotesque, l’émotion et la rêverie, et dont la conclusion soulève des perspectives enthousiasmantes en même temps qu'imprégnées d'une nostalgie irraisonnée mais d'autant plus délicieuse. « Une odeur de souffre » est un conte peut-être un peu plus convenu, mais la narration habile et les personnages hauts en couleur en rendent la lecture tout à fait agréable.







Maintenant, dans le registre antique de cette trente-et-unième livraison du Visage Vert, je crois en définitive que la palme revient à Camille Mauclair – que je ne connaissais guère, et vraiment très, très vaguement, qu’en tant que critique. Aussi détestable ait été le personnage et nauséabondes ses idées, demeure le fait qu’il savait écrire. Le premier de ses deux textes au sommaire de ce numéro, l’inclassable « Vie des Elfes », ne m’avait pourtant pas fait, initialement, une très bonne impression : on fait ici dans la littérature très chargée, et le risque de s’y étouffer n’est pas négligeable. Pourtant, une musique se met en place, insidieusement, les sonorités des phrases ravissent, et en conséquence le tableau de même – au sortir de ce poème en prose, si c’est bien de cela qu’il s’agit, nous avons effectivement la conviction d’avoir délicieusement erré, pour quelques paragraphes, dans les territoires enchanteurs mais aussi intimidants de la Faërie. Le meilleur est pourtant encore à venir, avec la très brève nouvelle qu’est « L’Évocation », récit de guerre étonnamment touchant, souvent cité semble-t-il, et qui m’a fait l’effet d’être peu ou prou parfait.







Et côté auteurs contemporains ? La récolte est peut-être plus inégale – si aucun de ces textes n’est le moins du monde déshonorant (encore une fois, le conte fantastique de Pascal Mulot est en ce qui me concerne la seule fausse note de ce numéro). Je dois toutefois confesser ne pas penser grand-chose de deux d’entre eux…







Et tout d’abord de « Quelques aspects de la cosmogonie et de la géographie du Fleuve, considérations sur sa Grande Encyclopédie », d’Yves Letort, qui s’inscrit dans un ensemble plus vaste aux allures de projet démiurgique – typiquement, en fait, le genre de projet littéraire qui devrait me botter, mais je crains d’être passé totalement à côté de ce court texte, d’une prose que je devine très poétique, mais qui ne m’a jamais vraiment touché.







« L’Île morte », de Pascal Malosse, est un récit plus classique, qui puise dans divers modèles gothiques, décadents ou symbolistes, ce qui lui confère comme un parfum d’anachronisme pas désagréable. Mais j’en ai trouvé le style inégal, et le récit un peu trop convenu. Un peu trop médiocre, en somme, je suppose…







« Les Effigies », de Mark Valentine, m’a davantage parlé. Là encore, on ne réinvente pas l’eau chaude, loin de là, mais la narration est habile, et les images saisissantes, même quand la conclusion s’avère étonnamment prosaïque, ou du moins est-ce l’impression qu’elle m’a fait. Qu’importe : cela fonctionne très bien.







Mais, côté auteurs contemporains, la palme revient sans surprise aux excellents Yves et Ada Rémy. « Transsibériennes d’Armen Bertossian » n’est pas une nouvelle à proprement parler, mais l’adaptation inédite, sous forme de pièce radiophonique, d’une nouvelle inédite elle aussi titrée « Le Piano de Bertossian, sonate fulminante pour 10 bourreaux et 88 esclaves » (quel titre !). Le couple d’auteurs y met en scène une émission de radio très typée France Culture, où des musicologues devisent (agressivement…) à propos de l’œuvre d’un compositeur soviétique qui prisait beaucoup le train. La scène est parfois cocasse, et je suppose que les écrivains s’amusent bien à démonter l’office même de critique, mais, en fond, la destinée de Bertossian suscite des images fortes, et une ambiance très particulière s’instaure, qui conduit le récit jusqu’à une conclusion fantastique marquante. Le texte bénéficie aussi de l’érudition musicale des auteurs, dont la passion est sensible, et le résultat s’avère tout à fait séduisant. On n’atteint certainement pas ici le niveau des Soldats de la mer, mais cela n’est en rien un reproche, tant le niveau de ce recueil le place dans une catégorie qui lui est propre. Mais cette pièce fait plus que convaincre, elle enchante et ravit – bonne pioche, donc, mais on n’en attendait pas moins des excellents époux Rémy.







Bilan remarquable, donc, pour ce n° 31 de l’excellente revue qu’est Le Visage Vert – dont on louera par ailleurs la réalisation : beau papier, mise en page agréable, nombreuses illustrations très diverses et de bon goût, notices exhaustives… Le Visage Vert vaut toujours le détour, et qui en douterait ?
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Les mains d'Orlac

Se broyant les mains dans un accident de train, monsieur Orlac, musicien, pourrait bien y laisser également sa carrière, son avenir et sa santé mentale. La guérison de ses mains, son salut, est entre celles du docteur Cerral. En confiant à cet homme le sort de son mari brisé, Madame Orlac ignore que ce médecin, aussi génial que controversé, confond parfois ses patients avec les sujets de ses folles expériences.



Dans ce roman, basé sur une imagination foisonnante, un sens aiguisé de l'extrapolation médicale, l'auteur du génial L'homme truqué voit les choses en grand. Son livre mêle intrigue policière, merveilleux scientifique, réflexion sur les sciences occultes, les limites de la médecine et celles de l'insanité. le problème, c'est qu'à vouloir toucher à tous ces sujets, il finit par beaucoup trop se disperser. N'aurait-il pas gagné en faisant un choix dans ses thématiques et en se concentrant sur le filon de départ, celui du savant fou ? de la même manière, Les mains d'Orlac est un roman désuet à la langue joliment surannée mais dans lequel Maurice Renard se perd souvent en envolées lyriques.

La suite sur mon blog.
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L'homme truqué

Le médecin sans histoire d'un village retrouvé assassiné, attiré dans un guet-apens... L'enquête mène les policiers vers des notes manuscrites du docteur qui nous plongent dans le passé récent.

Flash-back, quelques mois auparavant, le retour mystérieux d'un soldat de la grande guerre qu'on croyait mort. Il se dit aveugle... Le mystère autour de ses yeux obsède le médecin...



Un livre bien écrit, fluide, des personnages bien campés, crédibles et une histoire dont la montée en puissance se fait à notre insu.

Un final inattendu.
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Le péril bleu

Toujours intéressant de lire la science fiction du passé, livre écrit avant la première Guerre Mondiale dont l'action se situe dans l'Ain autour de Belley.

De mystérieuses disparitions, des objets, des branches, des animaux, l'inquiétude s'installe. Aucun indice, aucune trace. Puis des humains enlevés...

C'est le départ d'une enquête dans laquelle les héros, malgré eux, ne sont pas au bout de leurs surprises ni de leurs peurs.

J'ai apprécié le style simple et moderne de l'écriture, même si on peut sentir la naïveté de l'époque, il y a une belle réflexion sur la place de l'humain dans la création ainsi qu'une critique de ses actions en tant qu'espèce "dominante".
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Château hanté

Le château hanté, c'est le château de Sirvoise, splendide demeure Renaissance sur les bords de la Loire, devenu récemment la propriété du Duc de Castièvre, un homme au tempérament mélancolique, d'autant que le château est prétendu hanté, et que les mauvaises langues prétendent que le duc lui-même aurait fait courir ces bruits afin d'obtenir un prix cassé.



Son seul plaisir, au grand dam de sa famille et de ses amis, est de déambuler au milieu de sa collection d'armure, mais hors de question d'organiser la moindre fête, qui "dénaturerait" le château à ses yeux.Jusqu'à ce que son ami et médecin trouve un solution qui satisfasse tout le monde: organiser un bal costumé sur le thème de la Renaissance, qui donnera un peu de vie à la demeure, sans en trahir l'histoire. une très bonne idée.. enfin, jusqu'à ce que l'armure de François I°, le clou de la collection, se mette à bouger et à danser seule. Serait-ce le fantôme du roi, ou un simple plaisantin?



Et c'est une bonne première découverte de cet auteur que je ne connaissais que de nom, avec une nouvelle agréable à lire, bien écrite, une ambiance fantastique qui se met en place peu à peu, et une fin ouverte comme j'aime.

et puis il y a cette collection d'armures qui me rappelle ma visite au musée des armées de Paris, ou on peut justement voir la très impressionnante armure de François I°, qui a du impressionner aussi Renard, car elle est décrite presque trait pour trait.
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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L'Invitation à la peur

Alors...

ce recueil de nouvelles fantastique du début du XXe est exactement ce que j'affectionne dans le genre !

Subtilité dans l'écriture, embarquement immédiat, glissement du réel à l'inconnu quasi imperceptible, le tout sur des utopies scientifiques très sérieuses à l'époque, c'est bon de revenir aux sources du genre !
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Contes atlantiques

Ce petit recueil de courts textes de Maurice Renard a été une très belle surprise.

L'écriture à la fois poétique et très maîtrisée se teinte parfois d'humour et de fantaisie. L'auteur nous livre de multiples récits très brefs, avec une cadence telle que la lecture en est presqu'addictive. Toutes les nouvelles sont en lien, de près ou de plus loin, avec Oléron et ses environs.

Un très jolie manière de découvrir cet écrivain contemporain de Kessel, Simenon et Colette, et considéré comme un de fondateurs de la science-fiction moderne.

Merci aux éditions Local pour le travail éditorial.
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